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Chapitre – II Organisation et fonctionnement des services fiscaux de la commune

Depuis la promulgation de la loi 30-89 relative à la fiscalité des collectivités locales et

de leur groupements, le Ministère de l’Intérieur est intervenu par des circulaires pour

accompagner les communes à organiser leurs services fiscaux ainsi que l’amélioration des

opérations de recouvrement, notament, la circulaire 408 de 1992 relative à l’application de

la réforme de la fiscalité locale de 1989 et étant conscient du rôle des services fiscaux dans

le recouvrement des ressources fiscales suffisantes, le Ministère de l’Intérieur a

accompagné les communes à travers des bureaux d’études à la mise en place

d’organigrammes et à la définitions des tâches des différents services intervenants en

matière de gestion des ressources fiscales.

L’organisation structurelle conforme à la loi 47-06 relative à la fiscalité des

collectivités territoriales préconise la séparation de différentes missions, des services

fiscaux ,il s’agit notamment du service d’assiette fiscale, du recouvrement et du contrôle

fiscal. Le principe de séparation des missions des différents services vise à permettre la

spécialisation de différentes entités.

Les services fiscaux constituent une dérogation du principe de séparation des

missions de l’ordonnateur et du comptable public dans le sens que le régisseur de recettes

agent de l’ordonnateur procède au recouvrement au comptant des créances ou qu’ils

soient effectués selon un mode de perception prédéterminé.


I- L’organisation des services fiscaux de la commune

A- la structure organisationnelle d’une régie de recettes :

1. le service d’assiette fiscale :

Les créances des communes sont constatées et liquidées selon leur nature dans les

conditions fixées par les lois et réglements en vigueur ou sur la base de conventions ou en

vertu des décisions de justice.

Hormis les créances perçues au comptant par la création de la régie de recettes toute

créance liquidée fait l’objet d’un ordre de recettes individuel ou collectif émis et rendu

exécutoire.

1.1. Le recensement :

Le recensement permet à la commune de faire un inventaire de biens immobiliers ou

activités commerciales professionnelles et industrielles qui constituent le potentiel fiscal de

la commune.

Il met en place une base les informations sur les personnes physiques ou morales et

les activités imposables ainsi que les terrains qui entrent dans le champ d’application des

taxes.

En effet, le recensement permet de disposer de toutes les informations sur les

personnes imposables notamment le nom, l’adresse, l’identification (CIN, RC) ainsi que

celles relatives au bien ou à l’activité imposable tel que le zoning d’un terrain, la nature de

l’occupation du domaine public communal … etc.


Il est essentiel de signaler l’importance de l’opération de recensement et son rôle qui

permet de disposer de données justes et de transférer une l’information fiscale à la cellule

responsable de la liquidation.

Il y a lieu de signaler également l’importance de la mise à jour périodique du

recensement qui permet de détecter les changements qui affectent le redevable ou la base

imposable ce qui permettra l’inscription des nouveaux assujettis ainsi que les changements

qui affectent la matière imposable.

Pour réaliser une opération de recensement, il faut :

- Mettre en place un planing pour l’opération de recensement

 Adopter un découpage du territoire de la commune en secteurs ;

 La formation des commissions locales et secondaires ainsi que la désignation

de ses membres ;

 La coordination entre les différents acteurs pour le bon déroulement de

l’opération ;

 Participation des représentants de l’autorité locale dans l’opération de

recensement ;

 Etablissement des procés verbaux des travaux des commissions ;

- La mise à la disposition desdites commissions de tous les moyens humains et

matériels pour le bon déroulement de l’opération ;

- Prendre les mesures nécessaires pour informer les redevables du commencement

du recensement.
- Les registres de recensement :

Le tenue des registres de recensement et leur mise à jour permet le suivi des

bases d’imposition par :

 La mise à jour des redevables et des bases d’impositions.

 Classification et numérotation en secteurs tels qu’ils ont été mis en place par

le découpage du territoire de la commune.

Selon la nature et l’importance de l’opération de recensement l’instruction du

Ministre de l’Intérieur n° :1600/F du 05 mai 2021 pour à l’application de la loi 47-06 relative

à la fiscalité des collectivités territoriales tellqu’elle a été modifiée et completée par la loi

07-20, La commune peut faire appel à des bureaux d’études qui disposent de moyens

technologiques capablent de mettre à leur disposition les informations nécessaires au

recensement et à liquidation.

A la fin de l’opération de recensement, le PV de la commision de recensement est

transmis à la cellule de liquidation pour établir le montant de la taxe.

2. La liquidation :

Le travail achevé du recensement constitue la base de la liquidation. Cette dernière

concerne également les taxes déclaratives.

La liquidation consiste à detérminer le montant de la créance, c’est le produit de la

base taxabe et le taux ou tarif.


2.1. La détermination de la base imposable :

La loi 47-06 relative à la fiscalité des collectivités territoriales tellqu’elle a été

modifiée et complétée par la loi 07.20 comporte dans ses articles différents types

d’exonérations et réductions. En effet, il y a des éxonérations totales permanentes, des

éxonérations temporaires et des réductions permanentes.

Par ailleurs, les exonérations peuvent être totales ou partielles. La base taxable est

déterminée compte-tenu de ces différents types d’éxonérations.

Exemple 1 :

Un propriètaire posséde un terrain nu de surface 1000m². Le plan d’aménagement de

la commune prévoit un espace vert sur une partie dudit terrain de surface 200m².

Les dispositions de l’article 42 de la loi 47-06 stipule que : « … les terrains situés dans

des zones frappées d’interdiction de construire ou affectés à l’un des usages prévus aux

paragraphes 2 à 8 de l’article 19 de la loi 12.90 relative à l’urbanisme. » sont exonérés de la

TNB.

Les dispositions au paragraphe 4 de l’article 19 de la loi 12-90 stipule que « … le plan

d’aménagement a pour objet de définir tout ou partie des éléments énumérés ci-après les

limites des espaces verts publics (jardins, parcs, boisements).

Par conséquent la surface relative aux EV est exonérée de la TNB :


S.T = 1000m²

S. (EV) = 200 m²
EV
S. taxable = 1000 -200 = 800m²

Donc la base taxable est 800m².

Exemple 2 :

Un propriètaire de terrain nu de surface 10ha, Affecté selon le plan d’aménagement

à la « zone immeuble », c'est-à-dire qu’il est soumis à la TNB.

Le propriètaire dudit terrain l’affecte en totalité à une exploitation agricole.

Selon les dispositions de l’article 42 de la loi 47-06, les terrains affectés à une

exploitation agricole sont exonérés temporairement de la TNB.

Surface totale : 10ha

Surface affectée : 10ha à l’exploitation agricole

Surface taxable : « 0 »

2.2. Taux ou tarif :

Le deuxième composant de la liquidation de la créance est le taux ou tarif. Il trouve

sa référence d’abord dans la loi lorsque son application est unifié pour toutes les

communes (exp : taxe sur les eaux minérales et de table, droits de fourrière).

Lorsque la loi fixe un minimum et un maximum, le taux ou tarif appliqué est fixé par

arrêté fiscal pour chaque collectivité territoriale conformément à l’article 168 de la loi 47-06
2.3. la périodicité de la créance :

Les modalités de liquidation des taxes varient selon leurs natures. La période de

taxation peut être journalière, mensuelle, trimestrielle ou annuelle.

Elle doit comprendre également tous les éléments perméttant l’identification du

redevable (Nom, CIN, RC, adresse, …)

2.4. Majorations, pénalités, amendes:

En cas de déclaration ou de paiement hors délai, l’opération de liquidation concerne

également l’application des majorations, des amendes ou des pénalités correspondantes.

En adoptant le régime déclaratif des taxes locales, le législateur a fixé les dates

d’exigibilité. À défaut de déclaration ou de déclaration insuffisante la liquidation suppose le

respect respectivement des procédures de taxation d’office ou de rectification

Procédure de taxation d’office : (Art : 158)

Le redevable qui n'a pas souscrit les déclarations prévues par la présente loi ou qui a

produit une déclaration incomplète, sur laquelle manquent les renseignements nécessaires

à l'assiette et au recouvrement des taxes visées par l'article 149-I ci-dessus, est invité, dans

les formes prévues à l'article 152 ci-dessus, à déposer ou à compléter sa déclaration dans le

délai de trente (30) jours suivant la date de réception de la lettre qui lui a été adressée. Si le

redevable ne dépose pas ou ne complète pas sa déclaration dans le délai de trente (30)

jours précité, l'administration l'informe dans les mêmes formes prévues à l'article 152

ci-dessus, des bases qu'elle a évaluées et sur lesquelles il sera imposé d'office s'il ne dépose
ou ne complète sa déclaration dans un deuxième délai de trente (30) jours suivant la date

de réception de la deuxième lettre d'information …

Procédure de réctification : (Art : 155)

I. - Dans le cas où l'administration est amenée à rectifier la base d'imposition des

taxes visées à l'article 149 (loi 47-06) que celle-ci résulte des déclarations du

redevable ou d'une taxation d'office, elle notifie à celui-ci, dans les formes

prévues à l'article 152(loi 47-06) les motifs, la nature et le montant détaillé des

redressements envisagés et l'invite à produire ses observations dans un délai de

trente (30) jours suivant la date de réception de la lettre de notification. A

défaut de réponse dans le délai prescrit, l'imposition est établie et ne peut être

contestée que dans les conditions prévues à l'article 161(loi 47-06).

II. Si les observations du redevable parviennent à l'administration dans le délai

prescrit et si cette dernière les estime non fondées, en tout ou en partie, elle

notifie au redevable, dans les formes prévues à l'article 152 cidessus, dans un

délai maximum de soixante (60) jours suivant la date de réception de la réponse

du redevable, les motifs de son rejet partiel ou total ainsi que la base

d'imposition qui lui parait devoir être retenue en lui faisant connaître que cette

base sera définitive s'il ne se pourvoit pas devant la commission locale de

taxation prévue à l'article 157 (loi 47-06), dans un délai de trente (30) jours

suivant la date de réception de cette deuxième lettre de notification.


La procédure de rectification est frappée de nullité :

- en cas de défaut d'envoi au redevable de l'avis de vérification dans le délai prévu

à l'article 153(loi 47-06);

- en cas de défaut de notification de la réponse de l'administration aux

observations du redevable dans le délai prévu au paragraphe II ci dessus.

La liquidation sur les procédures précédentes suppose également une modification

comforme aux dispositions de l’article 152 de la loi 47-06 :

Formes de notification : Article 152

La notification est effectuée à l'adresse indiquée par le redevable dans ses

déclarations, actes ou correspondances communiquées à l'administration de son lieu

d'imposition, soit par lettre recommandée avec accusé de réception, soit par remise en

main propre par l'intermédiaire des agents assermentés de l'administration, des agents du

greffe, des huissiers de justice ou par voie administrative.

Le document à notifier doit être présenté à l'intéressé par l'agent notificateur sous

pli fermé …

L’emission des ordres de recettes sont établis par le service d’assiette fiscale après la

fin des procédures dues de taxation d’office ou de rectification ainsi que les autres créances

non contenues dans la décision de création de la régie de recettes et envoyés au comptable

assignataire pour prise en charge et recouvrement.


Le service d’assiette fiscale, procède à l’émission des ordres de «recettes de

régularisation» au titre des recettes réalisées par le comptable assignataire.

Selon les dispositions de l’article 43 du decret n° 2-17-451 relatif à la comptabilité

publique des communes et des établissements de coopération intercommunales, dés l’arrêt

des écritures comptables du mois et au plutard le 8 du mois suivant, le comptable

assignataire notifié à l’ordonnateur concerné le montant des recettes réalisées au cours du

mois écoulé au moyen d’un certificat global de recettes appuyé des justifications requises,

aux fins d’émission.

3. Le service de recouvrement

L’encaissement des fonds est la mission principale de la régie de recettes. Il est

effectué par le régisseur de recettes désigné à cet effet.

Toutefois, un contrôle à priori de la régularité de la créance est obligatoire (mode de

liquidation, tarif, calcul …) au regard de la réglementation et des pièces justificatives.

Outre les tâches quotidiennes, notamment, la tenue de la caisse et des registres

comptables, le versement des recettes collectées à la trésorerie préfectorale.

L’établissement des besoins en valeurs et la gestion des valeurs et des moyens de

recouvrement, le suivi des opérations de recouvrement conformément aux prévisions

annuelles offre une meilleure visibilité sur le taux de recouvrement. Il permet de mesurer

les écarts entre les prévisions et les réalisations afin prendre les mesures nécessaires pour

compenser le retard, notamment par l’organisation des compagnes de recouvrement

auprés des redevables et par la prise des mesures contre les récalcitrants.
Le service joue également un rôle de suivi pour la réduction du reste à recouvrer des

ordres de recettes qui sont pris en charge par le comptable assignataire et ce par la

participation aux compagnes de recouvrement forcé (la redistribution des avis,

réctifications des éléments d’identification du redevable).

Il s’agit également d’assurer le recouvrement des droits dans les services publics

telque le marché de gros, les halls aux poissons, les abattoirs …, de proposer les mesures à

prendre pour une meilleure gestion soit en régie directe ou par la création d’une société de

développement local (SDL) ou par les autres modes de gestion.

Le service de recouvrement est responsable des mises à jour de l’arrêté fiscal :

- Etude des taux appliqués par rapport à l’importance des activités exercées, à leur

emplacement ou volume ;

- Etude comparée des taux appliqués dans les communes similaires ;

- Proposer des tarifs pour les nouveaux services fournis par la commune.

4. Le service de contrôle

Depuis la promulgation de la loi 30-89 relative à la fiscalité des collectivités locales et

de leurs groupements le Ministre de l’Interieur à travers la circulaire 408 a proposé un

organigramme des services fiscaux locaux dont la création d’une cellule d’inspection et de

contrôle.

En effet, le service de contrôle rempli une mission de contrôle interne au sein des

services fiscaux et un contrôle chez le redevable pour les taxes déclaratives.


4.1. Le contrôle interne :

Ce service permet d’exercer un contrôle dans les services fiscaux et dans les postes

extérieurs.

En effet, le contrôle des opérations de recensement permet de détecter les omissions

des locaux non recensés. Il permet d’autre part de vérifier l’exactitude de la base imposable

(surface occupée, nature de l’occupation …)

Le contrôle concerne également les recouvrements sur place effectués par les

collecteurs dans les postes extérieurs (Souk, piscine, jardin …) conformément à la

réglementation en vigeur d’une part, et de contrôler les montants recouvrés par le caissier

par rapport aux pièces justificatives fournies.

4.2. Le contrôle chez le redevable :

D’après les dispositions de l’article 149 de la loi 47-06 relative à la fiscalité des

collectivités territoriales telle quelle a été modifiée et complétée, le contrôle s’étend

également aux déclarations déposées par les contribuables : « L’administration contrôle les

déclarations et documents utilisés pour l’établissement des taxes suivantes :

- La taxe sur les opérations de lotissements ;

- La taxe sur les débits de boissons ;


- La taxe de séjour ;

- La taxe sur les eaux minérales et de table ;

- La taxe sur le transport public des voyageurs ;

- La taxe sur l’extraction des produits de carriers ;

- …»
La procédure de contrôle doit être conforme aux conditions prévues par l’article 153

de la loi 47-06 :

Vérification de comptabilité: Article 153

I. En cas de vérification de comptabilité par l'administration au titre des taxes visées au

paragraphe 1 de l'article 149 ci-dessus, il est notifié au redevable un avis de

vérification dans les formes prévues à l'article 152 ci-dessus au moins quinze (15)

jours avant la date fixée pour le contrôle.

Les documents sont présentés, dans les locaux, selon le cas, du domicile fiscal, du

siège social ou du principal établissement des redevables personnes physiques ou

morales concernés, aux agents assermentés de l'administration. Ces agents doivent être

commissionnés pour procéder à un contrôle fiscal.

Les agents vérifient la sincérité des documents, des écritures comptables et des

déclarations souscrites par le redevable et s'assurent, sur place, de l'existence matérielle

des biens figurant à l'actif.

Si la comptabilité est tenue par des moyens informatiques ou si les documents sont

conservés sous forme de microfiches, le redevable doit consentir aux agents toutes

facilités pour l'exercice du contrôle et l'analyse des données enregistrées.

II. En aucun cas, la vérification prévue ci-dessus ne peut durer :

- plus de six (6) mois pour les entreprises dont le montant du chiffre d'affaires déclaré au

compte de produits et charges, au titre des exercices soumis à vérification, est inférieur

ou égal à cinquante (50) millions de dirhams hors taxe sur la valeur ajoutée ;
- plus de douze (12) mois pour les entreprises dont le montant du chiffre d'affaires

déclaré au compte de produits et charges, au titre de l'un des exercices soumis à

vérification, est supérieur à cinquante (50) millions de dirhams, hors taxe sur la valeur

ajoutée.

Ne sont pas comptées dans cette durée, les interruptions dues à l'application de la

procédure prévue à l'article 159 ci-dessous relatif au défaut de présentation des

documents.

L'agent de l'administration est tenu d'informer le redevable, dans les formes prévues

à l'article 152 ci-dessus, de la date de clôture de la vérification.

Le redevable a la faculté de se faire assister dans le cadre de vérification de la

comptabilité par un conseil de son choix.

Pour pouvoir effectuer ce contrôle l’administration peut user du droit de

communication selon l’article 151 :

Droit de communication : Article 151

Pour permettre de relever tout renseignement utile en vue de l'assiette et du

contrôle des taxes dues par des tiers, l'administration peut demander communication de

l'original ou délivrance d'une reproduction sur support magnétique ou sur papier :

1° - des documents de service ou comptables détenus par les administrations de

l'Etat, les collectivités locales, les établissements publics et tout organisme soumis au

contrôle de l'Etat, sans que puisse être opposé le secret professionnel ;


2° - des livres et documents, dont la tenue est rendue obligatoire par les lois ou

règlements en vigueur, ainsi que tous actes, écrits, registres et dossiers, détenus par les

personnes physiques ou morales exerçant une activité passible des impôts, droits et

taxes.

Toutefois, en ce qui concerne les professions libérales dont l'exercice implique des

prestations de service à caractère juridique, fiscal ou comptable, le droit de

communication ne peut porter sur la communication globale du dossier.

Le droit de communication s'exerce dans les locaux du siège social ou du principal

établissement des personnes physiques et morales concernées, à moins que les

intéressés ne fournissent les renseignements, par écrit ou remettent les documents aux

agents des impôts, contre récépissé.

Les renseignements et documents visés ci-dessus sont présentés aux agents

assermentés de l'administration.

Les demandes de communication visées ci-dessus doivent être formulées par écrit.

B. Les conditions nécessaires pour le bon fonctionement d’une régie de recettes :

L’organisation du travail est l’un des piliers pour la mobilisation du potentiel fiscal de

la commune.

La définision des missions de chaque service et la création des conditions favorables

et surtout la coordination entre les différentes entités par :

- La mise en place d’un organigramme qui fixe les attributions de chaque service ;
- La mise en place des fiches de poste comme référence des missions et des

compétences correspondantes ;

- Etablissement des manuels de procédures pour la gestion des ressources

communales ;

- Mise en place d’un planing pour la réalisation des différentes opérations.

1. La motivation des ressources humaines :

Par la gestion prévisionnelle des ressources humaines pour assurer la relève à travers

des nouveaux recrutements ou par le redéploiement selon les profits qualifiés pour la

réalisation des missions de régie. Il s’agit également de l’implication des fonctionnaires

dans la prise de décisions.

Il s’agit enfin d’établir un plan de formation en matière de fiscalité locale et d’assurer

la stabilité et la continuité des fonctionnaires dans leurs fonctions ce qui leur permettra une

meilleure maitrise de la fiscalité locale.

II- Les régles de perception et d’encaissement :

A- Les régles de perception des créances :

La perception des taxes, droits et redevances doit être conforme à la réglementation

en vigueur.

L’encaissement des droits au comptant et des taxes déclaratives se fait dans les

conditions prévues par la législation et la réglementation en vigueur cela veut dire que

toute perception contraire est interdite.


En effet, la décision de création de la régie de recettes définie limitativement les

créances auxquelles le régisseur de recettes est autorisé à percevoir. Dans le cas contraire,

il est déclaré comptable de fait.

Selon les dispositions de l’article 20 du decret de la comptabilité publique des

communes et des établissements de coopérationn intercommunales : « … est déclaré

comptable de fait, toute personne qui effectue, sans y être habillitée par l’autorité

compétente, des opérations de recettes, de dépenses, de détention et de manièment des

fonds ou de valeurs appartenant à une commune ou à un établissement de coopération

intercommunale … sans préjudice des dispositions pénales en vigueur, le comptable de fait

d’une gestion de fait sont soumis aux memes obligations et contrôles et assument les

mêmes responsabilités d’un comptable public. »

Par ailleurs et confomément à la législation en vigeur, toutes contributions,

directes ou indirectes, autres que celles autorisées par les dispositions législatives et

réglementaires en vigueur et par les budgets des communes ou des établissements de

coopération intercommunale, à quelque titre et sous quelque dénomination qu'elles

se perçoivent, sont formellement interdites, à peine, contre les autorités qui les

ordonneraient, contre les employés qui en confectionneraient les rôles et en

fixeraient les tarifs contre ceux qui en feraient le recouvrement, d'être et

poursuivis comme concussionnaires, sans préjudice de l'action en répétition, pendant

trois années, contre les trésoriers, percepteurs ou autres personnes qui en auraient

fait la perception.
Les créances des communes et des établissements de coopération

intercommunale sont constatées et liquidées, selon Ieur nature, dans les conditions

fixées par les lois et règlements en vigueur, sur la base de conventions ou en vertu de

décisions de justice.

Les recettes sont réalisées par versement d'espèces, par remise de chèques

bancaires ou postaux ou par virement à un compte ouvert au nom du comptable public

concerné.

Les recettes peuvent également être réalisées par tout autre moyen de paiement

prévu par la législation et la réglementation en vigueur ou auprès des établissements

de crédit agréés ou par la mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de

paiement, ou Ieur gestion. Les modalités d’application du deuxième alinéa du présent

article sont fixées par arrêté du ministre chargé des finances.

Tout versement en numéraire donne lieu à la délivrance, par le comptable public,

d’un reçu ou d'une quittance qui forme titre envers la commune ou I’établissement de

coopération intercommunale créancier. Ces titres peuvent être édités sous format

électronique.

Les recettes encaissées sont prises en compte aux titres du budget de l’année au

cours de laquelle elles sont encaisssées.

Lorsqu’un redevable demande la décharge, la réduction ou la restitution du montant

de l'une des taxes prévues par la présente loi, l'administration compétente peut, au cours

de l'instruction de cette demande, opposer au redevable toute compensation au profit de


l'intéressé, au titre de la taxe concernée, entre les dégrèvements justifiés et les droits dont

celui-ci peut encore être redevable en raison d'insuffisances ou d'omissions non contestées.

B- Les différents types d’encaissements :

Les opérations financières et comptables résultant de l’éxécution des budgets des

communes incombent aux ordonnateurs et aux comptables publics.

Par ailleurs le comptable public est seul chargé de l’encaissement des droits au

comptant et des taxes déclaratives dans les conditions prévues par la législation et la

réglementation en vigueur.

La nature des créances locales et leur multiplicité a poussé le législateur a confié

l’encaissement de certaines d’entre elles à des régisseurs de recettes notamment dans le

cas de produits exigibles au comptant ou lorsqu'il y a intérêt pour la bonne exécution du

service, ou pour réduire les formalités de déplacement des redevables.

1 L’encaissement des droits au comptant :

- lorsque le régisseur liquide lui-même les droits et les encaisse aussitôt contre

remise immédiate de tickets (entrée dans un équipement public : piscine, …)

- lorsqu’il incombe au service d'assiette de constater les droits, de déterminer le

montant de la créance et d’établir un décompte au vu duquel le régisseur perçoit la

somme due : le régisseur n’est alors chargé ni de liquider, ni de vérifier la

liquidation.
2 - Le recouvrement des taxes déclaratives « auto liquidatives » :

les impositions sont le plus souvent reliées à l'activité ou au résultat d'exploitation.

Les impositions sont ainsi principalement déclaratives et auto-liquidées. Dans ce cas, le

montant de la taxe à payer est calculé par le contribuable lui-même. Le paiement spontané

au comptant, est la règle générale.

3 - Les droits constatés :

Les procédures en droits constatés supposent que l’ordonnateur constate l’existence

d’une créance au profit d’une personne publique, qu’il en calcule et en arrête le montant et

qu’il émette un ordre de recette qui vaut titre exécutoire et qui permettra donc au

comptable de la mettre en recouvrement.

Formellement, on retrouve une logique en quatre étapes (constatation, liquidation,

émission de l’ordre de recette, recouvrement).

La phase essentielle est celle du recouvrement, puisque le comptable doit

entreprendre toutes les diligences utiles pour parvenir à encaisser effectivement les

sommes dues.

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