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La commune est une collectivité territoriale du droit public, dotée de la

personnalité morale et l’autonomie financière. Les communes sont


divisées en communes urbaines et d’autres rurales. Cette collectivité
locale décentralisée se compose d’un conseil communal dont le nombre
de ses membres varie en fonction du nombre de la population, par
ailleurs ce nombre conditionne également le mode de scrutin adopté lors
des élections (Scrutin uninominal1 ou Scrutin par liste2).


L’élection des conseillers communaux est réglementée par le code


électoral du 19973. Pour assurer le fonctionnement des communes, les
conseils communaux sont dotés d’un bureau qui se compose d’un
président et ses adjoints, à côté de ce bureau, il y a des commissions
permanentes.



Les attributions du conseil communal sont réglementées par la loi n°


78-00 portant charte communale du 2002. La majorité de ces
attributions ont un caractère économique, social et financier. La même
loi de 2002 confère aux autorités administratives le pouvoir d’exercer
une tutelle sur les communes, ce contrôle peut être à la fois exercer sur
les agents et aussi sur leurs actes.



La commune est considérée comme une école de civisme et de devoir


national, un centre de formation à la chose publique et aux techniques
plurielles de la vie économique et sociale. (Ouazzani Chahdi : Le droit
Administratif)



{1}- L’ORGANISATION COMMUNALE :



(A)- Le cadre légal et réglementaire :



La réglementation de l'ancien régime communal été régie par deux textes


(Dahir) : celui de 1956 relatif à la création et la fixation des limites
territoriales des communes, et celui de 1959 qui réglemente l’élection des
conseils communaux. Ainsi que la charte communale du 1960 qui a
constituée un texte unifie à une portée générale sur toutes les communes
: « urbaines et rurales». 


16 ans après on assiste à la naissance d'une autre loi fondamentale
régissant lesdites collectivités : à savoir le dahir de 1976 constituant une
2ème charte communale, ce dahir à son tour s'est fait remplacer par la
charte communal d'Octobre 2002 " la loi 78-00 " . Ce Dahir a
profondément modifié le statut original des communes, en les dotant
d’une très large responsabilité pour la gestion des affaires d’intérêt local
et d’un exécutif communal élu et doté aussi d’un pouvoir très étendu en
sa double qualité d’exécutif communal et comme représentant de
l’état.



A cet accroissement des pouvoirs des élus locaux, correspond un certain


effacement de l’agent d’autorité : « pachas et caïds », dont les pouvoirs
ont subi une atténuation par rapport à 1960.



(B)- le conseil communal : 



Conformément aux dispositions de la loi n° 78-00 d’octobre 2002, les


affaires de la commune sont gérées par un conseil dont les membres sont
élus pour 6 ans dans un suffrage universel direct, au scrutin uninominal à
la majorité relative à un tour. Le nombre légal des membres varie de 11 à
41 suivant selon le nombre des habitants de la commune. Le corps
électoral de la commune se compose des individus inscrits sur les listes
électorales. En cas de contentieux électoral, le tribunal administratif est
rendu compétent. 



Une nouveauté, importante, de la nouvelle charte communale concerne


le niveau éducatif des conseillers qui ne doit pas être inférieur au cycle
primaire. Les fonctions du président, ses adjoints, ses rapporteurs du
budget, secrétaires et conseillers sont gratuites. Sous réserve pour le
président et les membres du bureau, des indemnités de fonctions, de
représentation, et de déplacement qu’ils peuvent les percevoir dans des
conditions et pour un montant fixé par le décret de 1978.

Les conseils communaux sont dotés d’un certain nombre d’organismes


nécessaires pour leurs fonctionnements, c’est ainsi qu’on trouve un
bureau et des commissions permanentes.


*/ Le bureau : se compose d’un président et de plusieurs adjoints, le
président est désigné parmi les membres du conseil. Un ou plusieurs
secrétaires sont désignés par le présidant pour coordination et sont
chargés notamment de la rédaction et de la conservations des procès-
verbaux des séances de conseil, le président désigne également le
rapporteur du budget et ses adjoints.



*/ Les commissions permanentes : sont constituées par le conseil et


chargées de l’étude des affaires qui doivent être soumises à l’assemblée
plénière. En vertu de la loi, deux commissions sont obligatoires : la
commissions des questions financières et budgétaires, et la commission
des questions économiques et sociales. 


Ces commissions son présidées par le président du conseil ou son
délégué (en cas d’absence). 



L’ordre du jour est établi par le président et ses collaborateurs, les


séances plénières sont publiques, mais à la demande de l’autorité locale
où 3 membres, il peut siéger en comité secret. Le conseil communal
dispose d’une compétence générale pour régler toutes les questions
d’intérêt communal. 



Le conseil exerce certaines attributions notamment : le vote du budget, la


fixation du programme d’équipement, il propose à l’administration les
actions à entreprendre pour promouvoir le développement de la
collectivité, ainsi que d’autres attributions.

 (Voir la charte
communale)

On constate d’après l’étude de cette section que le président du conseil


communal est le véritable exécutif dans la commune et considéré comme
le principal animateur de la vie communale.



(C)- l’exécutif communal :



D’après les dispositions de l’article 45 de la charte communale, le


président du conseil communal est l’autorité exécutive de la commune. Il
préside le conseil et représente officiellement la commune dans tous les
actes de la vie civile, administrative, et judiciaire. 


Le président du conseil préside les séances du conseil à l’exclusion de la
séance consacrée à l’examen et au vote du compte administratif. Le
président exécute les délibérations du conseil, à ce niveau, il exécute le
budget et établit le compte administratif de la commune, prend les
arrêtés fixant les taux des taxes, procède à la conclusion et l’exécution des
contrats d’emprunt et il conclut les marchés au nom de la commune.
C’est à lui de représenter la commune en justice, sauf lorsqu’il est
intéressé à l’affaire personnellement ou en qualité de mandataire.



Le président du conseil communal exerce de plein droit les attributions


de police administratives communales et les fonctions spéciales
reconnues en la maitère aux pachas et caïds, à l’exclusion des matières
spéciales qui demeurent de la compétence de l’autorité administrative
locale. 



On déduit que le président du conseil communal est le véritable exécutif


au niveau de la commune.



{2}- Les limites de l’organisation communale :

(A) le pouvoir de la tutelle : 



La loi 78-00 portant charte communale confère aux autorités


administratives le pouvoir d’exercer la tutelle sur les communes, celle-ci
porte à la fois sur les personnes et sur les actes des organes
communaux.



(a)-la tutelle sur les personnes :

Elle sanctionne dans les formes prescrites par la loi et sous le contrôle du
juge, tout manquement du conseil collectivement ou de ses membres
individuellement aux obligations de leurs charges. La tutelle sur les
personnes s’exerce à l’égard :


- Des membres du conseil pris individuellement.



- Du président et ses adjoints.

- Du conseil dans son ensemble. 



*/ La tutelle sur les membres du conseil : 

S’exerce sous forme de


démission d’office à l’encontre d’un conseil qui sans motif valable n’a pas
répondu à 3 convocations successives pour participer aux séances du
conseil. 



La démission d’office est prononcée par arrêté motivé par le ministre de


l’intérieur à la demande du président ou de l’autorité locale, après un avis
motivé du conseil.



*/ la tutelle sur le président et ses adjoints : est présentée sous


forme de suspension : les concernés peuvent faire l’objet d’une
suspension pour une durée d’un mois au maximum, par arrêté motivé du
ministre de l’intérieur, après avoir présenter les justifications valables sur
les faits qui leurs sont reprochés.



*/ la tutelle sur le conseil dans son entier : est présentée sous


forme d’une suspension qui intervient de plein droit lorsque le conseil a
perdu ½ de ses membres, soit par démission, décès ou autre cause. Cette
suspension dure jusqu’à ce qu’il soit complété. Le conseil peut être
suspendu préalablement par une décision de dissolution en cas d’urgence
provenant du ministre de l’intérieur, après approbation du 1er ministre et
qui fait l’objet d’une publication dans le B.O.



Les sanctions prévues par la loi dépassent les personnes pour arriver aux
actes entrepris par ces derniers. Dans des conditions déterminées, c’est
ce qu’on appelle la tutelle sur les actes. 



(b)- la tutelle sur les actes : 



Pour contrôler les actes pris par les conseils communaux, la tutelle
prévoit deux modalités, soit un régime d’approbation préalable des
délibérations portant sur un éventuel du 14 matières essentiellement
financières, soit un contrôle de régularité à posteriori portant sur les
autres délibérations qui sont exécutoires d’office, cette loi sanctionne par
deux procédures soit : la nullité, soit l’annulabilité.


(B)- Propositions d’amélioration :



Des disparités existent toujours entre communes urbaines et communes


rurales. Le monde rural continue toujours, malgré les quelques progrès
réalisés, à accuser un retard considérable en matière de développement
par rapport au milieu urbain. 


Les problèmes des communes rurales demeurent l’analphabétisme et la
sous administration. 

En effet parmi les insuffisances dans ce domaine,
la persistance des déséquilibres géographiques, la contrainte de
l’immobilité des cadres communaux, le faible attrait statutaire et
financier de la carrière communale, l’empirisme de l’organisation des
structures administratives communales, le manque des cadres spécialisés
et l’insuffisance dans la formation continue. 


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