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2005

Le Droit Public
Marocain

Fikri Bouchaib

[ L’Organisation Communale Marocaine]


‘’ La commune est une collectivité territoriale du droit public, dotée de la
personnalité morale et l’autonomie fnancière.’’
Mot de l’éditeur

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[Publié par : www.ledroitpublicmarocain.com ] [Auteur : Fikri Bouchaib]


« L’Organisation Communale Marocaine»
La commune est une collectivité territoriale du droit public, dotée de la
personnalité morale et l’autonomie fnancière. Les communes sont divisées en
communes urbaines et d’autres rurales.

Cete collectivité locale décentralisée se compose d’un conseil communal dont le


nombre de ses membres varie selon le nombre d’habitants. 3

L’élection des conseillers communaux est réglementée par le code électoral du


1997. Pour assurer le fonctionnement des communes, leurs conseils sont dotés
d’un bureau qui se compose d’un président et ses adjoints, à côté de ce bureau, il y
a des commissions permanentes.

Les atributions du conseil communal sont réglementées par la loi n° 78-00


portant charte communale du 2002. La majorité de ces atributions a un caractère
économique et fnancier. La même loi de 2002 confère aux autorités
administratives le pouvoir d’exercer une tutelle sur les communes, ce contrôle
peut être à la fois exercer sur les agents et aussi sur leurs actes.

La commune est considérée comme une école de civisme et de devoir national, un


centre de formation à la chose publique et aux techniques plurielles de la vie
économique et sociale. (Ouazzani Chahdi : Le droit Administratif)

Plan :

{1}- L’ORGANISATION COMMUNALE :


(A)- Le cadre légal et réglementaire :
(B)- le conseil communal :
(C)- l’exécutif communal :

{2}- les limites de l’organisation communale :


(A) le pouvoir de la tutelle :
(B)- Propositions d’amélioration :

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{1}- L’ORGANISATION COMMUNALE :

(A)- Le cadre légal et réglementaire :


La réglementation de l'ancien régime communal été régie par deux textes (Dahir) :
celui de 1956 relatif à la création et la fxation des limites territoriales des
communes, et celui de 1959 qui réglemente l’élection des conseils communaux.
Ainsi que la charte communale du 1960 qui a constituée un texte unife d’une
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portée générale sur toutes les communes : « urbaines et rurales».

16 ans après on assiste à la naissance d'une autre loi fondamentale à savoir le


dahir de 1976 constituant une 2ème charte communale, ce dahir à son tour s'est
fait remplacer par la charte communal d'Octobre 2002 " la loi 78-00 " . Ledit Dahir
a profondément modifé le statut original des communes, en les dotant d’une très
large responsabilité pour la gestion des afaires d’intérêt local et d’un exécutif
communal élu et doté aussi d’un pouvoir très étendu en sa double qualité
d’exécutif communal et comme représentant de l’état.

A cet accroissement des pouvoirs des élus locaux, correspond un certain


efacement de l’agent d’autorité : « pachas et caïds », dont les pouvoirs ont subi
une aténuation par rapport à 1960.

(B)- le conseil communal :


Conformément aux dispositions de la loi n° 78-00 d’octobre 2002, les afaires de la
commune sont gérées par un conseil dont les membres sont élus pour 6 ans dans
un sufrage universel direct, au scrutin uninominal à la majorité relative à un
tour. Le nombre légal des membres varie selon 11 à 41 suivant le nombre des
habitants de la commune. Le corps électoral de la commune se compose des
individus inscrits sur les listes électorales. En cas de contentieux électoral, le
tribunal administratif est rendu compétent.

Une nouveauté est portée par la nouvelle charte communale concerne le niveau
éducatif des conseillers qui ne doit pas être inférieur au cycle primaire. Les
fonctions du président, ses adjoints, ses rapporteurs du budget, secrétaires et
conseillers sont gratuites.

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Sous réserve pour le président et les membres du bureau, des indemnités de
fonctions, de représentation, et de déplacement qu’ils peuvent les percevoir dans
des conditions et pour un montant fxé par le décret de 1978. Les conseils
communaux sont dotés d’un certain nombre d’organismes nécessaires pour leurs
fonctionnements, c’est ainsi qu’on trouve un bureau et des commissions
permanentes.

* le bureau : se compose d’un président et de plusieurs adjoints, le président est 5


désigné parmi les membres du conseil, un ou plusieurs secrétaires en accordant
avec lui, ces derniers sont désignés par le présidant, et sont chargés notamment de
la rédaction et de la conservations des procès-verbaux des séances de conseil, le
président désigne également le rapporteur du budget et ses adjoints.

* les commissions permanentes : sont constituées par le conseil et elles sont


chargées de l’étude des afaires qui doivent être soumises à l’assemblée plénière.
En vertu de la loi, deux commissions sont obligatoires : la commissions des
questions fnancières et budgétaires, et la commission des questions économiques
et sociales.

Ces commissions son présidées par le président du conseil ou son délégué (en cas
d’absence).

L’ordre du jour est établi par le président et ses collaborateurs, les séances
plénières sont publiques, mais à la demande de l’autorité locale ou 3 des membres,
il peut siéger en comité secret. Le conseil communal dispose d’une compétence
générale pour régler toutes les questions d’intérêt communal.

Le conseil exerce certaines atributions notamment : le vote du budget, la fxation


du programme d’équipement, il propose à l’administration les actions à
entreprendre pour promouvoir le développement de la collectivité, ainsi que
d’autres atributions dont le temps ne permit pas de les cités.

On constate d’après l’étude de cete section que le président du conseil communal


est le véritable exécutif dans la commune et il est considéré comme le principal
animateur de la vie communale.

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(C)- l’exécutif communal :
D’après les dispositions del’article 45 et suivant de la présente loi, le président du
conseil communal est l’autorité exécutive de la commune. Il préside le conseil,
représente ofciellement la commune dans tous les actes de la vie civile,
administrative, et judiciaire.

Le président préside les séances du conseil à l’exclusion de la séance consacrée à 6


l’examen et au vote du compte administratif. Le président exécute les
délibérations du conseil, à ce niveau, il exécute le budget et établit le compte
administratif de la commune, il prend les arrêtés fxant les taux des taxes, il
procède à la conclusion et l’exécution des contrats d’emprunt, il conclut les
marchés au nom de la commune. C’est à lui de représenter la commune en justice,
sauf lorsqu’il est intéressé à l’afaire personnellement ou en qualité de mandataire.

Le président du conseil communal exerce de plein droit les atributions de police


administratives communales et les fonctions spéciales reconnues aux pachas et
caïds, à l’exclusion des matières spéciales qui demeurent de la compétence de
l’autorité administrative locale.

On déduit que le président du conseil communal est le véritable exécutif au


niveau de la commune.

{2}- les limites de l’organisation communale :

(A) le pouvoir de la tutelle :


La loi 78-00 portant charte communale confère aux autorités administratives, le
pouvoir d’exercer la tutelle sur les communes, celle-ci porte à la fois sur les
personnes et sur les actes des organes communaux.

(a)-la tutelle sur les personnes : Elle sanctionne dans les formes prescrites par la
loi et sous le contrôle du juge, tout manquement du conseil collectivement ou de
ses membres individuellement aux obligations de leurs charges. La tutelle sur les
personnes s’exerce à l’égard :
- Des membres du conseil pris individuellement.

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- Du président et ses adjoints.
- Du conseil dans son ensemble.

* la tutelle sur les membres du conseil :

S’exerce sous forme de démission d’ofce à l’encontre d’un conseil qui sans motif
valable n’a pas répondu à 3 convocations successives pour participer aux séances
du conseil.
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La démission d’ofce est prononcée par arrêté motivé par le ministre de l’intérieur
à la demande du président ou de l’autorité locale, après un avis motivé du conseil.

* la tutelle sur le président et ses adjoints : est présentée sous forme de


suspension, les concernés peuvent faire l’objet d’une suspension pour une durée
d’un mois maximum, par arrêté motivé du ministre de l’intérieur, après avoir
présenter les justifcations valables sur les faits qui leurs sont reprochés.

* la tutelle sur le conseil dans son entier : est présentée sous forme d’une
suspension qui intervient de plein droit lorsque le conseil a perdu ½ de ses
membres, soit par démission, décès ou autre cause. Cete suspension dure jusqu’à
ce qu’il soit complété. Le conseil peut être suspendu préalablement par une
décision de dissolution en cas d’urgence provenant du ministre de l’intérieur,
après approbation du 1er ministre et qui fait l’objet d’une publication dans le B.O.

Les sanctions prévues par la loi dépassent les personnes pour arriver aux actes
entrepris par ces derniers. Dans des conditions déterminées, c’est ce qu’on appelle
la tutelle sur les actes.

(b)- la tutelle sur les actes :

Pour contrôler les actes communaux, la tutelle prévoit deux modalités, soit un
régime d’approbation préalable des délibérations portant sur un éventuel du 14
matières essentiellement fnancières, soit un contrôle de régularité à posteriori
portant sur les autres délibérations qui sont exécutoires d’ofce, cete loi
sanctionne par deux procédures soit : la nullité, soit l’annulabilité.

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(B)- Propositions d’amélioration :
Des disparités existent toujours entre communes urbaines et communes rurales.

Le monde rural continue toujours, malgré les quelques progrès réalisés à accuser
un retard considérable en matière de développement par rapport au milieu urbain.
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Les problèmes des communes rurales demeurent l’analphabétisme et la sous
administration.

En efet parmi les insufsances dans ce domaine, la persistance des déséquilibres


géographiques, la contrainte de l’immobilité des cadres communaux, le faible
atrait statutaire et fnancier de la carrière communale, l’empirisme de
l’organisation des structures administratives communales, le manque des cadres
spécialisés et l’insufsance de la formation continue.

Pour améliorer le secteur de l’organisation communal, il faut faire face à tous ces
manquements, à fn d’obtenir un bon résultat, qui permet à nos communes de
remplir leurs tâches comme il faut. C’est ainsi que la conduite rigoureuse des
projets, et la rentabilisation des ressources humaines et fnancières, qui doivent
constituer les valeurs les plus partagées au niveau de la commune.

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