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DROIT DE LA COMMUNICATION

INTRODUCTION

Le droit à l’information, à la libre expression et à la critique est une des


libertés fondamentales de tout être humain. Elle suppose à la fois, la liberté de
donner l’information et celle de recevoir l’information. De ce droit du public, à
connaître les faits et les opinions procède l’ensemble des droits et devoirs du
journaliste.
La communication est l’expression d’un droit fondamental reconnu à la
personne humaine. Elle est le corollaire de la liberté de penser. La libre
expression des idées a pour conséquence nécessaire, la liberté de communiquer
avec autrui qui peut s’exercer par des supports multiples (l’écrit, la parole, le
son, l’image animée ou non) et ne se réduit plus à la seule liberté d’information.
Le texte fondateur de la liberté d’expression est l’article 11 de la
déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 « la libre
communication de ses pensées et de ses opinions est un des biens les plus
précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrie, imprimer librement
sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ».
A ce texte s’ajoute l’article 10 de la déclaration des droits de l’homme du
10/12/1948 qui dispose « tout individu a droit à la liberté d’expression et
d’opinion ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et de
chercher, de recevoir et de répandre sans considération de frontière, des
informations et des idées par quelque moyen que ce soit ».

Au Niger, la constitution du 31 octobre 2010, loi fondamentale de la


République, consacre la liberté d’expression en disposant en son article 30 que
« toute personne a droit à la liberté de pensée, d’opinion, d’expression » et en
son article 31 que « toute personne a droit d’être informé et d’accéder à
l’information détenue par les services publics ».
Dans la même logique, l’Ordonnance n° 2010-35 du 04 juin 2010, portant
régime de la liberté de presse consacre ces droits en affirmant clairement dès son
premier article que « La presse écrite, électronique et la communication
audiovisuelle, ainsi que l’impression et la diffusion sont libres. Le droit à
l’information est un droit inaliénable de la personne humaine".
Pour garantir ce droit à l’information et à la communication, il est créé par
les articles 156 à 163 de la constitution une autorité administrative indépendante
appelée Conseil Supérieur de la Communication (CSC).
Sa composition, ses attributions, son organisation et son fonctionnement
sont prévus par la loi n°2012-13 du 07/12/13.
La première partie de ce cours sera consacrée à l’étude du CSC.
Dans la seconde partie, nous étudierons le régime juridique de la presse
écrite au Niger.

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Ladédji Flavien FABI : Avocat à la Cour BP : 2132 Niamey - TEL : 20.75-44-55
TITRE I : LE CONSEIL SUPERIEUR DE LA COMMUNICATION

Aux termes de la loi qui la créé, il est une autorité administrative


indépendante. Il est l’organe régulateur de la communication au Niger. Sa
mission est d’assurer et de garantir la liberté et l’indépendance des moyens de
communication audiovisuelle, de la presse écrite et électronique.

Pour assurer effectivement sa mission, le CSC doit non seulement être


indépendant dans sa composition mais également, mais aussi de part les
ressources dont il dispose et les mécanismes de son fonctionnement.

Cette première partie sera consacrée à la composition du CSC, à ses


attributions et à son fonctionnement.

CHAPITRE I : LA COMPOSITION DU CSC

Pour être effectivement indépendant, et pouvoir travailler en toute


impartialité un équilibre doit être trouvé entre les différentes institutions et
organes qui désignent ou élisent les membres qui siègent au CSC.

SECTION I : La qualité de membre

Ce chapitre traitera des conditions d’éligibilité au CSC, de la répartition


des sièges, de son organisation et de la perte de la qualité de membre.

SS1 : Les conditions d’éligibilité à l’ONC : Aux termes de la loi,


ces conditions sont relatives à la nationalité nigérienne, à la jouissance des droits
civiques, à la résidence sur le territoire national, à l’intégrité, à la compétence et
à l’expérience professionnelle d’au moins dix ans, dans le domaine de la
communication, de l’administration publique, des sciences, du droit, de la
culture et des arts. Nul ne peut être membres du CSC s’il n’est âgé d’au moins
35 ans.

Ainsi, un expatrié ne pourrait devenir membre du CSC. Aussi, une


personne déchue de ses droits civiques ou dont l’enquête de moralité diligentée
par les services de polices serait défavorable ne peut devenir membre du CSC.

Les membres du CSC, sont désignés par des institutions ou des organes
prévues par la loi, puis nommés par décret du Président de la République.
Avant leur entrée en fonction, les membres du CSC prêtent le serment
prévu par la loi devant le Conseil d’Etat.
La durée du mandat de leur mandat est de cinq ans non renouvelable.
Pour garantir cette indépendance, ses membres jouissent de l’immunité
dans l’exercice de leurs fonctions.
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Ainsi, durant leur mandat, et après leurs fonctions, ils ne peuvent être
inquiétés, ni poursuivis pour les avis et les opinions émises par eux dans
l’exercice de leurs fonctions.

Durant leur mandat et pendant cinq ans à compter de la cessation de leurs


fonctions, ils sont astreints à l’obligation de réserve. Ils sont donc tenus de
s’abstenir de toute prise de position publique sur les questions que le CSC a eu à
connaître durant leur mandat, sous peine d’être démis de leurs fonctions
lorsqu’ils sont en activité.

SS2 : La répartition des sièges du CSC : les sièges à pouvoir au CSC sont
au nombre de 15 répartis entre certaines institutions de la République et
certaines organisations socioprofessionnelles du secteur de la communication
notamment.

Ainsi, le CSC, se compose :

- une personnalité désignée par le Président de la République


- une personnalité désignée par le Président de l’Assemblée Nationale
- une personnalité désignée par le Premier Ministre
- trois représentants élus par les organisations socioprofessionnelles des médias
du secteur privé, dont au moins une femme
- trois représentants élus par les organisations syndicales des travailleurs du
secteur public dont un journaliste, un producteur et un technicien, dont au moins
une femme ;
- un représentant élu par les organisations syndicales des travailleurs du secteur
des télécommunications ;
- un représentant élu par les associations de défense des droits de l’homme ;
- une représentante du collectif des associations
- un représentant élu par les agences et bureaux de communication et publicité
- un représentant élu par les créateurs culturels
- un représentant élu par les imprimeurs et éditeurs.

Une fois au CSC, les différents membres ne siège donc pas à titre
personnel, mais au titre de leur structure.

SS3 : L’organisation de l’ONC : L’organisation du CSC repose sur


des membres permanents, des membres non permanents et le personnel
administratif et technique qui est mis à son service par l’Etat.

Le CSC est dirigé par un bureau composé du Président, d’un Vice


Président et de deux rapporteurs.

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Sur les 15 membres du CSC, seuls le Président, le Vice président et les
deux rapporteurs sont membres permanents. Ils sont frappés par
l’incompatibilité d’exercer tout emploi rémunéré et tout mandat électif. Ils
doivent se consacrer exclusivement aux fonctions qu’ils exercent au sein du
CSC.
Ils reçoivent des rémunérations et des avantages qui sont fixés par décret
pris en conseil des ministres.

A la fin de leurs mandats, ils rejoignent leur administration d’origine s’ils


sont travailleurs ou fonctionnaires.

Les 11 autres membres sont des membres non permanents. A ce titre, ils
conservent leur emploi dans leur administration d’origine ou dans leur secteur
d’activité cumulativement avec leur qualité de membre du CSC. Ils perçoivent
des indemnités de sessions.

Les services du CSC sont dirigés par un Secrétaire général, placé sous
l’autorité du Président. Il est nommé par décret pris en conseil des ministres sur
proposition du Ministre de la Communication.

Le personnel administratif et technique est mis à la disposition du CSC


par l’Etat pour assurer son fonctionnement. Il est placé sous l’autorité du
secrétaire général du CSC.

SS4 : La perte de la qualité de membre : Outre le décès, il s’agit de


la démission.

La lettre de démission doit être envoyée au Président du CSC qui en prend


acte après consultation du bureau. Elle prend effet dès que le Président en aura
pris acte après consultation du bureau. Dans ce cas, il est procédé à son
remplacement dans un délai d’une semaine dans les mêmes conditions que celle
du démissionnaire.

L’exclusion d’office est une sanction décidée par les membres du CSC,
statuant à la majorité des deux tiers de ses membres, contre celui qui aura
manqué aux obligations de son mandat. Par exemple occuper au sein d’un parti
un poste inconciliable avec l’indépendance et la dignité de la fonction, ou violer
son serment, violer l’obligation de réserve.

SS5 : Le fonctionnement du CSC : Etant un organe de régulation en


matière de communication, il se réunit une fois par mois en session ordinaire,
sur convocation de son Président. Ces sessions ne peuvent excéder cinq jours.

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En cas de besoin, il peut se réunir en session extraordinaire sur
convocation du Président ou à la demande d’au moins deux tiers de ses
membres. Ces sessions extraordinaires ne peuvent excéder trois jours.

Pour son fonctionnement, le CSC élabore et adopte un règlement intérieur


et un règlement administratif.

Le règlement intérieur fixe les modalités de délibération, ainsi que les


règles de procédure suivies devant lui et les conditions de mise en œuvre du
régime disciplinaire.

Quant au règlement administratif, il détermine l’organisation des services


et les règles de gestion du personnel administratif et technique.

Les décisions du CSC sont adoptées à la majorité qualifiée des deux tiers
de ses membres. Elles ont un caractère exécutoire dès leur notification et sont
publiées au Journal Officiel.

SECTION II : Les ressources du CSC

Les ressources peuvent être regroupées en trois catégories pour en


faciliter l’étude. Les ressources humaines, les ressources matérielles et les
ressources financières.

SS1 : les ressources humaines : Il appartient à l’Etat de mettre à la


disposition du CSC, le personnel administratif et technique nécessaire à son
fonctionnement.

Ce personnel a pour rôle de s’occuper de l’aspect administratif


(fonctionnement de l’administration du CSC) et technique (étude des demandes
d’octroi de fréquence par exemple) du CSC. En fait, il assiste le CSC dans son
fonctionnement en mettant à sa disposition l’expertise nécessaire.

Ce personnel est directement placé sous l’autorité du Président du CSC.

Le CSC peut également faire appel en cas de besoin, à des compétences


extérieures pour l’aider dans sa mission.

SS2 : les ressources matérielles : Le CSC étant une institution de la


République, l’Etat à l’obligation de lui trouver un siège pour son administration.
L’Etat met également à sa disposition les moyens matériels nécessaires à son
fonctionnement (équipement, véhicules etc..).

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SS3 : Les ressources financières : Les finances du CSC sont
essentiellement alimentées par le budget de l’Etat, les dons et legs et par les
subventions des partenaires extérieures.

Annuellement, le CSC élabore son budget qu’il soumet au gouvernement


et le gère de manière autonome. Pour ce faire, il a un compte qui est logé au
trésor national.

Le président du CSC est l’ordonnateur de ce compte.


Par délibération, le CSC fixe le montant des redevances pour
l’exploitation d’un service de radiodiffusion ou de télévision nationale ou
internationale. Les fonds ainsi recouvrés par le CSC sont reversés au trésor
national. Ces redevances ne sont pas la propriété de le CSC qui ne peut donc pas
en disposer. Son rôle se limite donc à faire du recouvrement et à les reverser au
trésor national.

Pour garantir une indépendance complète du CSC, il aurait été plus


judicieux de lui permettre de se financer directement à partir des redevances
qu’il recouvre, au moins partiellement quitte à rendre compte au gouvernement,
en attendant le décaissement de son budget. Cela lui permettrait de se soustraire
à la dépendance du au financement par le budget de l’Etat.

Les finances étant essentielles pour le fonctionnement de toute institution,


il est possible de penser que par ce biais, le pouvoir public peut exercer une
influence directe et néfaste sur le CSC en ne mettant pas à sa disposition, les
moyens financiers nécessaires à son fonctionnement ou en accusant du retard
pour les mettre à sa disposition.

En privant le CSC du meilleur moyen de s’autofinancer, il reste à la merci


du pouvoir politique ; ce qui peut constituer une menace pour son indépendance.

Quitte à mettre en place des mécanismes de contrôle de la gestion, cette


indépendance aurait été pleinement assurée en le laissant disposer des
redevances générées par l’exploitation des services de radiodiffusion ou de
télévision nationale ou internationale.

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CHAPITRE II : LES ATTRIBUTIONS Du CSC

Les domaines d’intervention du CSC ont été clairement définis par la loi.
Ainsi, aux termes de l’article 2 de la loi portant composition, attribution et
fonctionnement du CSC, les activités du conseil s’exercent dans les domaines de
la communication audiovisuelle, de la presse écrite et ou électronique et de la
publicité par voie de presse.

La communication audiovisuelle s’entend par toute mise à disposition du


public ou d’une catégorie de public par un procédé de télécommunication, de
signes, de signaux, d’écrits, d’images, de sons ou de messages de toute nature
qui n’ont pas le caractère d’une correspondance privée conformément à la
législation en vigueur. Ex : radio, télévision, internet.

La presse écrite concerne le journal ou écrit périodique et toute


publication périodique ou agence de presse qui constitue une source
d’information sur les évènements d’actualité nationale ou internationale et qui
publie régulièrement des nouvelles destinées au public.

La publicité désigne toute annonce effectuée en vue de stimuler la vente,


l’achat ou la location d’un produit ou d’un service, de promouvoir une cause ou
une idée ou de produire quelque autre effet souhaité par l’annonceur et pour
laquelle un espace ou un temps de transmission a été cédé à l’annonceur
moyennant rémunération ou toute contrepartie similaire.

Les domaines d’intervention du CSC étant clairement définis, ses


attributions aux termes de la loi peuvent être regroupées en trois catégories.
D’abord, des compétences administratives pour gérer et organiser tout ce qui se
rapporte à la communication, ensuite des compétences disciplinaires pour
sanctionner au besoin, les contrevenants aux règles définies par la loi et enfin,
des compétences consultatives qui permettent au CSC, de donner des avis sur
des questions qui relèvent de la communication.

SS1 : Les compétences administratives : ses compétences sont assez


étendues en matière administrative.

Le CSC est chargé de fixer les règles concernant les conditions de


productions, de programme et de diffusion des émissions officielles des organes
de communication lors des campagnes électorales.

Il supervise la création et la mise en place du conseil de presse. Il est en


outre chargé de saisir les autorités administratives et ou judiciaires des pratiques
restrictives de la concurrence.

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Il réglemente la publicité par voie de presse et il gère le fond d’aide à la
presse. Ce fonds est destiné à soutenir les activités relatives à l’intérêt général
des entreprises de presse. Il est alimenté annuellement par les contributions de
l’Etat, de ses démembrements et de toute société de communication, publicité et
distribution de presse, de dons et de legs. Par délibération le CSC détermine les
conditions d’éligibilité au fond d’aide à la presse et les modalités de son
attribution.

Le CSC est également chargé de délivrer les autorisations de


retransmission des signaux de radios et de télévision au public.
Agissant au nom de l’Etat, le CSC est chargé de délivrer les autorisations
d’exploitation des services de radiodiffusion, de télévision ou tout autre service
de communication audiovisuelle privée.

Pour ce faire, une convention fixant les conditions d’exploitation, les


droits et devoirs, les redevances à versées etc est signée entre le promoteur et le
CSC, préalablement à toute exploitation. A partir de ce moment, le CSC attribue
une fréquence au requérant.

Le droit de délivrance et de retrait de la carte de presse de journaliste


professionnel appartient exclusivement au CSC, sur proposition du conseil de
presse.

Le CSC délibère sur toutes les questions intéressant la communication,


notamment la qualité des activités du secteur public comme du secteur privé de
la communication.

Le CSC reçoit et statue également sur les plaintes qui lui sont soumises.

SS2 : Les compétences disciplinaires : A ce niveau également, les


compétences du CSC sont étendues.

Il statue sur les plaintes qui lui sont soumises en tant qu’organe
disciplinaire et prend les sanctions appropriées aux manquements à la
déontologie par les journalistes professionnels, après avis du conseil de presse.
Statuant en conseil de discipline, le CSC peut être saisi par toute personne
ou structure d’une plainte pour non respect de la déontologie. Il peut aussi se
saisir d’office, même en l’absence de plainte.
Statuant en matière disciplinaire, contre les journalistes professionnels, le
CSC peut prononcer les suivantes pour manquement à la déontologie :
l’avertissement écrit, la suspension provisoire de la carte de presse pour une
durée n’excédant pas trois mois ou le retrait définitif de la carte de presse.

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En cas de manquement aux obligations qui s’imposent aux organes de
presse public et privés et aux moyens de communication en général, le CSC
adresse une mise en demeure au contrevenant qui a l’obligation de la publier ou
de la diffuser.

Lorsque le contrevenant s’y conforme, l’incident est considéré comme


clos. Mais lorsqu’il ne s’y conforme pas le CSC peut prendre des mesures qui
diffèrent selon la qualité du contrevenant.

S’il s’agit d’un organe public de communication, le CSC demande au


ministre chargé de la communication d’engager à l’encontre du responsable
principal de l’organe et des auteurs des manquements, des poursuites
disciplinaires, conformément à leur statut. Cette demande est obligatoirement
suivie d’effet.

S’il s’agit d’un moyen de communication audiovisuelle privé le CSC, peut


selon la gravité du manquement décider de l’une ou l’autre des sanctions
suivantes :

 L’avertissement écrit ;
 L’amende ;
 La suspension de l’émission pour une durée n’excédant pas trois
mois ;
 La suspension de l’autorisation pour une durée ne pouvant pas
excéder un mois ;
 La réduction de la durée de l’autorisation dans la limite d’une
année ;
 Le retrait de l’autorisation ;

S’il s’agit d’un organe de presse écrite privée, le CSC peut décider de
l’une ou l’autre de ces sanctions selon la gravité du manquement :

 L’avertissement écrit ;
 La suspension de la parution pour une durée n’excédant pas trois
mois ;
 L’interdiction de la parution pour une durée supérieure à trois mois
et n’excédant pas un an ;
 L’interdiction définitive.

En dépit des sanctions prévues plus haut, après délibération, le CSC peut
infliger aux contrevenants, une amende de 500.000 Fcfa à 5.000.000 Fcfa le
CSC pourra recouvrer ce montant par voie de contrainte conformément à la loi.

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Les décisions du CSC statuant en matière disciplinaire sont publiées par
voie de presse et le CSC peut faire appel à la force publique pour les faire
respecter.

Ces décisions sont cependant, des actes administratifs qui peuvent être
attaqués devant les juridictions.

Indépendamment des sanctions que peut prendre le CSC à l’encontre des


contrevenants, les crimes et délits commis par voie de presse peuvent être
poursuivis devant les tribunaux et faire l’objet de sanctions pénales prévus par
les lois et règlements de la République.

SS3 : Les compétences consultatives : Le CSC a également un rôle


consultatif dans l’équilibre institutionnel de la République.

A l’attention du pouvoir exécutif et législatif, il peut formuler des


propositions, donner des avis et faire des recommandations sur les questions
relevant de son domaine d’intervention.

Il doit être consulté par les pouvoirs publics avant toute prise de décision
dans les matières relevant de sa compétence en particulier les textes relatifs au
secteur de la communication.

Il donne son avis motivé et préalable à la nomination des directeurs


généraux des médias publics.

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CHAPITRE IV : LES DROITS ET DEVOIRS DES JOURNALISTES

Les droits et devoirs des journalistes ont été posés par la déclaration de
Munich de 1971. le Niger ayant souscrit à cette déclaration, elle s’impose aussi
bien aux journalistes nigériens qu’aux autorités administratives, politiques et
même judiciaires.

Nous présenterons in extenso le texte de cette déclaration qui a le mérite


de la clarté et de la simplicité pour être compris par tous les partenaires de
l’information.

PREAMBULE

Le droit à l’information, à la libre expression et à la critique est une des


libertés fondamentales de tout être humain.

De ce droit du public à connaître les faits et les opinions procèdent


l’ensemble des devoirs et droits des journalistes.

La responsabilité des journalistes vis à vis du public prime toute autre


responsabilité, en particulier à regard de l’employeur et des pouvoirs publics.

La mission d’information comporte nécessairement des limites que les


journalistes eux-mêmes s’imposent. Tel est l’objet de la déclaration des devoirs
formulés ici.

Mais, ces devoirs ne peuvent être effectivement respectés dans l’exercice


de la profession de journaliste que si les conditions concrètes de l’indépendance
et de la dignité professionnelle sont réalisées. Tel est l’objet de la déclaration des
droits qui suit.

DECLARATION DES DEVOIRS

Les devoirs essentiels du journaliste, dans la recherche, la rédaction et le


commentaire des évènements sont :

* Respecter la vérité, quelles qu’en puisse être les conséquences pour lui-
même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité ;

* Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique ;

* Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les

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Accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas
supprimer les informations essentielles et na pas altérer les textes et
documents ;
* Ne pas user de méthodes pour obtenir des informations, des
photographies et des documents ;

* S’obliger à respecter la vie privée des personnes ;

* Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte ;

* Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des


informations obtenues confidentiellement.

DECLARATION DES DROITS

* Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources


d’information et le droit d’enquêter librement sur tous les faits conditionnant la
vie publique. Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en cas être
opposé au journaliste que par exception et en vertu de motifs clairement
exprimés ;

* Le journaliste a le droit refuser toute subordination qui serait contraire à


la ligne générale de son entreprise, telle qu’elle est déterminée par écrit dans
contrat d’engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas
clairement impliquée par cette ligne générale ;

* Le journaliste ne peut être contrait à accomplir un acte professionnel ou


à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou à sa conscience ;

* L’équipe rédactionnelle droit être obligatoirement informée de toute


décision importante de nature à affecter la vie de l’entreprise. Elle doit être au
moins consultée, avant la décision définitive, sur toute mesure intéressant la
composition de la rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion
des journalistes.

* En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a


droit non seulement de bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un
contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu’à une
rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour
garantir son indépendance économique.

Munich 1971

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CHAPITRE V : LES DROITS D’AUTEUR

Le droit d’auteur fait partie des droits de propriété intellectuelle, qui


concernent la protection de l’œuvre de l’esprit humain. Le droit d’auteur est le
droit qui protège les œuvres littéraires et artistiques. Il s’agit notamment des
écrits, des œuvres musicales, des œuvres d’art (peinture, sculpture) des œuvres
utilisant des techniques informatiques (programme d’ordinateur et les bases de
données électronique).

Le droit d’auteur protège les œuvres, c’est à dire l’expression d’une


conception et non les idées. Ainsi, si une intrigue est imaginée, elle n’est pas
protégée. Par contre, son expression dans une nouvelle ou dans un synopsis sera
protégé.

Les termes œuvres littéraires et artistiques comprennent toutes les


productions du domaine littéraire, scientifique et artistique, quel que soit le
mode ou la forme d’expression (livres, brochures etc), les conférences, les
allocutions, sermons et autres œuvres de même nature, les œuvres dramatiques
ou dramatico musicale, les œuvres chorégraphique et les pantomimes, les
compositions musicales avec ou sans paroles, les œuvres cinématographique
auxquelles sont assimilées les œuvres exprimées par un procédé analogue à la
photographie, les œuvres des arts appliqués, les illustrations, les cartes
géographique, les plans, croquis et ouvrages plastiques relatifs à la géographie, à
la topographie, à l’architecture ou aux sciences etc.
Les illustrations, les adaptations, arrangements de musiques et autres
transformations d’une œuvre littéraires ou artistiques.
(Convention de berne 1886 sur les droits d’auteur ; article 4 ordonnance
n° 93 - 027 du 30/03/93 sur les droits d’auteur au Niger).

Comme l’indique la convention de berne et l’ordonnance sur les droits


d’auteur au Niger, les œuvres littéraires et artistiques doivent être prises dans un
sens très large. Le terme littéraire ne s’applique pas seulement aux romans, aux
poèmes ou aux nouvelles. Il peut s’agir aussi de manuel d’entretien d’une
voiture. La clé de cette expression réside dans le mot œuvre ; cela signifie que
l’expression par un être humain est le facteur déterminant.

SECTION I : Les droits correspondants aux droits d’auteur

Ce qui caractérise le droit de propriété est que son titulaire peut utiliser
son bien de façon exclusive, c’est à dire comme il le souhaite et qu’aucune autre
personne ne peut légitimement l’utiliser sans son autorisation.

Il y a deux types de droits couverts par le droit d’auteur : le droit


patrimonial qui permet à son titulaire de recevoir une rémunération à raison de
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l’utilisation de son œuvre par d’autres et le droit moral qui permet à l’auteur de
prendre certaines mesures pour préserver le lien personnel existant entre lui-
même et son œuvre.

SS1 : LE DROIT PATRIMONIAL art 8 ord sur le droit d’auteur au


Niger

Il s’agit essentiellement du droit de reproduction et du droit


d’interprétation et d’exécution.

A : Le droit de reproduction : c’est le copyright en anglais.


C’est le droit de multiplier l’œuvre par photocopie. Ce droit permet à son
titulaire d’interdire à une autre personne de faire des copies de son œuvre. Ex :
copie sous forme de CD-ROM.

Il comprend également le droit de d’autoriser la distribution de copie de


l’œuvre. Le droit de distribution est généralement épuisé après la première vente
(ou transfert de propriété) de la copie, réalisée avec l’autorisation du titulaire des
droits. Ainsi, lorsque l’auteur a cédé une copie de l’œuvre, le propriétaire de la
copie peut en disposer sans autre permission du titulaire, la donner ou même la
revendre.

B : Le droit d’interprétation ou d’exécution : c’est le droit de


radiodiffusion, de communication au public et de représentation public. La
représentation public est toute exécution d’une œuvre dans un lieu où le public
est présent ou pourrait être présent, ou en un lieu non couvert au public, mais où
se trouve réuni un nombre conséquent de personnes extérieures au cercle de
famille et à son entourage proche.

Le droit de traduction et d’adaptation : la traduction désigne


l’expression d’une œuvre dans une langue autre que celle de la version originale.
L’adaptation est généralement comprise comme la modification d’une œuvre en
vue de créer une autre œuvre. Ex adaptation d’un roman pour en faire un film.

Les droits patrimoniaux peuvent être transférés ou cédés à d’autres


titulaires, généralement en contre partie d’une rémunération forfaitaire ou d’une
redevance suivant la destination de l’œuvre. Au contraire, le deuxième type de
droit, les droits moraux ne peuvent jamais être transférés. Le droit moral
demeure à l’auteur de l’œuvre.

SS2 : LE DROIT MORAL art 7 ordonnance sur le droit d’auteur au


Niger

Il se compose de deux éléments :


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Le droit à la paternité qui est le droit de revendiquer la qualité d’auteur de
l’œuvre et voir cette paternité reconnue. C’est le droit de voir son nom
mentionné en cas de reproduction de l’œuvre. C’est aussi le droit d’être cité
lorsque l’œuvre est utilisée.

Le droit au respect c’est à dire le droit de s’opposer à la déformation ou à


l’utilisation de l’œuvre dans des contextes susceptibles de porter atteinte à
l’honneur ou à la réputation littéraire et artistique de l’auteur. Ainsi l’auteur peut
s’opposer à l’utilisation de son œuvre dans un contexte pornographique, si
l’œuvre n’est pas de nature pornographique.

SECTION II : L’acquisition du droit d’auteur

Il n’y a aucune formalité à faire, en vertu de la convention de berne.


L’œuvre est donc protégée dès lors qu’elle est créée. Cependant dans les pays de
« la common law » (anglo saxon), l’œuvre doit être fixée pour être protégée. La
fixation s’entend par l’écrit ou l’enregistrement.

Dans les pays de droit civil, le Niger y compris, l’œuvre est protégée à
partir de sa création, même si celle si n’est pas fixée sur un support matériel (art
3 de l’ordonnance sur les droits d’auteur). Ainsi, si un poème est crée, il est
protégé même sans avoir été mis par écrit. Il appartiendra à son titulaire de faire
la preuve qu’il a crée le poème.

SECTION III : La durée de la protection

Les droits patrimoniaux sur une œuvre sont protégés pendant la vie de
l’auteur et cinquante ans après sa mort.

Les droits moraux quant à eux sont illimités. Après l’expiration de la


protection des droits patrimoniaux, le BNDA peut se substituer à l’auteur de
l’œuvre ainsi que sa famille.

SECTION IV Les limitations aux droits d’auteur

Il s’agit : art 9 à 19 de l’ordonnance sur les droits d’auteur.

Des utilisations libres qui constituent des actes d’exploitation d’œuvres,


qui peuvent être accomplis sans autorisation et sans obligation de verser un
dédommagement au titulaire des droits en contre partie de l’utilisation.

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Des licences non volontaires en vertu desquelles les actes d’exploitation
peuvent être accomplies sans autorisation mais avec l’obligation de verser un
dédommagement au titulaire des droits.

Les exemples de libre utilisation couvrent les citations tirées d’une œuvre
protégée, à condition que la source de la citation y compris le nom de l’auteur,
soit mentionné et que la citation soit conforme aux bons usages, l’utilisation
d’œuvres à titre d’illustration aux fins de l’enseignement et l’utilisation
d’œuvres aux fins d’information de presse.

Les licences non volontaires permettent d’utiliser l’œuvre dans certains


cas sans l’autorisation du titulaire des droits mais par l’effet de la loi, un
dédommagement doit être versé au titre de l’utilisation. Il s’agit de licence non
volontaire parce qu’elles sont autorisées par la loi et ne résultent pas de
l’exercice par le titulaire du droit d’auteur de son droit exclusif à autoriser
certains actes. Ex : la reproduction mécanique d’œuvres musicales et la
radiodiffusion.

SECTION V Les Droits voisins aux droits d’auteur

Ils sont constitués par les droits des artistes interprètes ou exécutants, les
droits des producteurs de phonogrammes et les droits des organismes de
radiodiffusion.

SS1 : Les droits des artistes interprètes ou exécutants : Les artistes


interprètes ou exécutants sont les acteurs, chanteurs, musiciens, danseurs et
autres personnes qui représentent, chantent, récitent, déclament, jouent ou
exécutent de toute autre manière des œuvres littéraires ou artistiques.

Les artistes interprètes ou exécutants ont un droit exclusif de faire ou


d’autoriser :
1* la radiodiffusion de leur interprétation ou exécution, sauf lorsque la
radiodiffusion est une réémission autorisée par l’organisme de radiodiffusion qui
émet le premier l’interprétation ou l’exécution.
2* la fixation de leur interprétation ou exécution non fixée.
3* la reproduction d’une fixation de leur interprétation ou exécution,
lorsque l’interprétation ou l’exécution avait été initialement fixée sans leur
autorisation ou lorsque la reproduction est faite à des fins autres que celles pour
lesquelles les artistes ont donné leur autorisation.
Aux termes de la loi portant création du BNDA, ces droits s’appliquent
lorsque l’artiste interprète ou exécutant est ressortissant du Niger, lorsque
l’interprétation ou l’exécution à lieu sur le territoire du Niger ou lorsqu’elle est
fixée sur un phonogramme protégé ou enfin lorsque l’interprétation ou

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l’exécution qui n’a pas été fixée dans un phonogramme est incorporée dans une
émission de radiodiffusion protégée.

SS2 : Les droits d’autorisation des producteurs de phonogrammes : Un


phonogramme est toute fixation exclusivement sonore des sons provenant d’une
exécution ou d’autres sons. Le producteur de phonogramme est la personne
physique ou morale qui la première fixe les sons provenant d’une exécution ou
d’autres sons.
Ils ont également le droit exclusif de faire ou d’autoriser :
1* la reproduction directe ou indirecte de copies de leurs phonogrammes.
2* l’importation de telles copies en vue de leur distribution au public.
3*la distribution au public de telles copies.

Ces droits s’appliquent également lorsque le producteur est un


ressortissant du Niger ou lorsque la première fixation des sons a été faite au
Niger.

SS3 : Les droits des organismes de radiodiffusion : Les organismes de


radiodiffusion sont les organes qui diffusent des émissions radio au public.
Ils ont également un droit exclusif de faire ou d’autoriser :
1* la réémission de leurs émissions de radiodiffusion.
2* la fixation de leurs émissions de radiodiffusion.
3* la reproduction d’une fixation de leurs émissions de radiodiffusion.

Ces droits s’appliquent lorsque le siège de l’organisme est situé sur le


territoire du Niger ou lorsque l’émission de radiodiffusion a été transmise à
partir d’une station située sur le territoire du Niger.

SECTION VI La libre utilisation des œuvres objets des droits voisins aux droits
d’auteur.

La libre utilisation est permise sans paiement d’une rémunération dans les
cas d’utilisation privée, les comptes rendus d’évènement d’actualités à condition
qu’il ne soit fait usage que de courts fragments, l’utilisation à des fins
d’enseignements ou de recherche scientifique, les citations sous formes de
courts fragments sous réserve qu’elles soient conformes aux bons usages et
justifiées par leur but d’information.

SECTION VI La durée de la protection des Droits voisins aux droits d’auteur

La durée de la protection accordée aux interprétations ou exécutions est


de cinq années à compter de la fin de l’année de fixation, pour les interprétation
ou exécutions fixées sur phonogramme ou la fin de l’année ou l’interprétation ou

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l’exécution a eu lieu pour les interprétations ou exécution qui ne sont pas fixées
sur phonogramme.

La durée de la protection accordée aux phonogrammes est de cinq années


à compter de l’année de la fixation.

La durée de la protection pour les émissions de radiodiffusion est de vingt


cinq années à compter de la fin de l’année où l’émission a eu lieu.

CONCLUSION

Au Niger, la législation qui existe n’est pas très approprié pour faire
respecter les droits auteurs. C’est pourquoi, ils sont constamment bafoués,
malgré les efforts de certains auteurs de faire respecter leurs droits. Les œuvres
sont constamment pillés, polycopiées, photocopiées, dupliquées et mises en
vente, privant ainsi l’auteur d’une source importante de revenu.
Cependant, un espoir est en train de naître car de nouveaux textes sont en
chantier, pour tenir compte de l’impérieuse nécessité de préserver les auteurs
dans leur créativité.

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TITRE II : LE REGIME JURIDIQUE DE LA PRESSE AU NIGER

Il est prévu par l’Ordonnance n°2010-35 du 04/06/2010, portant régime de


la liberté de presse.

Sont considéré comme organe d’information générale au Niger au titre de


l’ordonnance précitée :
1. Le journal ou toute publication périodique ou agence de presse qui
constitue une source d’information sur les évènements d’actualité nationale ou
internationale et qui publie régulièrement des nouvelles destinées au public.

2. Toute communication audiovisuelle et ou électronique mise à la


disposition du public ou de catégorie de public, par un procédé de
télécommunication, de signes, de signaux, d’écrits, d’images, de sons ou de
messages de toute nature qui n’ont pas le caractère d’une correspondance privée.

Cependant, ne peuvent pas être assimilés aux organes d’information


générale :
1. Les feuilles d’annonces, prospectus, catalogues ou almanachs ;
2. Les ouvrages publiés par la livraison et dont la parution embrasse une
période limitée ou qui constituent le complément ou la mise à jour d’ouvrages
déjà parus ;
3. Les publications ayant pour objet principal la recherche ou le
développement des transactions des entreprises commerciales, industrielles ou
devis ;
4. Les publications ayant pour objet principal les diffusions d’horaires, de
programmes, de cotations, de modèles, de plans ou de dessins ;
5. Les publications qui constituent les organes de documentations
administratives.

CHAPITRE I : LA PRESSE ECRITE

SECTION I : Le propriétaire

Toute personne peut créer un organe d’information générale à la condition


de se constituer sous la forme d’une société de droit nigérien et que les
journalistes qui y travaillent soient de nationalité nigérienne dans leur majorité.
La loi fait donc obligation de constituer les organes d’information
générale sous la forme de société.
Le propriétaire d’un organe d’information générale peut être aussi bien
une personne physique qu’une personne morale. Cependant, la même personne
ne peut être propriétaire de plus de trois organes de presse, exception faite de
l’Etat.

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De plus, une personne de nationalité étrangère ne peut détenir plus de la
moitié du capital d’un organe de presse au Niger.

SECTION II : La déclaration préalable

SS1 : Les conditions de publication : aux termes de la loi portant


régime de la liberté de presse, aucune autorisation de parution préalable n'est
requise pour la publication d'un journal ou d'un périodique d'information.

Il doit simplement faire l'objet d'une déclaration au parquet du Procureur


de la République du lieu de l'impression dans des formes définies par la loi.

SS2 : Les formalités de la déclaration : Aucune publication ne peut


être régulièrement continuée sans avoir accompli préalablement la formalité de
la déclaration.

En fait, il s'agit d'une simple formalité destinée à informer le ministère


public, garant de l'ordre public, de l'existence de la publication et
conséquemment de lui permettre d'avoir toutes les informations nécessaires, sur
toutes les personnes physiques ou morales qui participent à la parution de la
publication, notamment, les responsables, l'imprimeur.

La déclaration est faite par écrit sur papier timbré avec la signature du
directeur de publication. Un récépissé lui est délivré pour attester de
l'accomplissement de cette formalité.

L'écrit constatant la déclaration doit préciser les éléments suivants


déterminés par la loi.

1. Le titre du journal ou écrit périodique et son mode de publication,


2. L'objet et la nature du journal ou écrit périodique ;
3. La langue d'édition ;
4. Les noms, prénoms, adresse de résidence du directeur de publication ;
5. L'adresse géographique, téléphonique et électronique de la rédaction, de
son administration ;
6. Les noms et adresses de l'imprimerie d'impression ;
7. Les indications relatives aux propriétaires, aux actionnaires et au capital
social de la société éditrice ;
8. Le casier judiciaire datant de moins de trois mois du directeur de
publication et du promoteur de l'organe de presse.

A l'issue de cette déclaration, une enquête de moralité est menée sur le


directeur de publication et le promoteur de l'organe de presse.

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Lorsque le journal ou l'écrit périodique est publié sans que les formalités
de la déclaration n'aient été préalablement accomplies ou lorsque cette formalité
a été mal accomplie, la publication est dite irrégulière.

La régularisation de cette situation peut intervenir par l'accomplissement


normal des formalités de publication. Faute d'une telle régularisation, le
Président du Tribunal sur requête du ministère public, peut ordonner la saisie
des exemplaires ainsi publiés.

Lorsqu'il survient une modification dans les éléments de la déclaration ci-


dessus énumérés, le responsable du journal ou de l'écrit périodique doit en
informer le procureur de la république dans les cinq jours qui suivent.

SECTION III : Le Directeur de Publication

Le Directeur de publication doit être un journaliste professionnel. Lorsque


l’organe de presse écrite est crée par une personne morale (société, syndicat,
association, parti politique), le directeur de publication est choisi parmi les
membres du conseil d’administration ou les gérants ou les membres du bureau
exécutif ou les membres du bureau politique.

Cependant toute personne exerçant une fonction publique ou un mandat


électif ne peut être directeur de publication dans un organe de presse privé.
Il est obligatoirement un majeur et doit jouir de ses droits civiques et
civils. Il en est ainsi du co-directeur de publication lorsqu’il en existe un.

SECTION IV : Le dépôt légal

Le dépôt est une convention par laquelle le déposant remet à une autre
personne appelée dépositaire, une chose, à charge pour cette dernière de la lui
remettre dès qu'il en sera requis.

Le dépôt légal a un double objet. D’une part, constituer des archives et


permettre la conservation des écrits publiés et d’autre part, authentifier tous les
écrits et les protéger des contrefaçons.

La loi fait obligation au directeur de publication de procéder de deux


exemplaires de chacun des numéros de sa publication entre les mains du
procureur de la république du lieu d’impression préalablement à la parution. Un
exemplaire doit être déposé auprès de l’ONC, un exemplaire auprès du ministre
chargé de la communication et deux exemplaires auprès des archives nationales
du Niger.

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Pour ce qui concerne les publications destinées à l’enfance ou à la
jeunesse, deux exemplaires sont en outre déposés auprès du ministère chargé de
la justice, au ministère chargé de la jeunesse et au ministère chargé de la
protection de l’enfant.

Il ne s'agit donc pas d'une convention entre le directeur de publication et


les personnes qui doivent recevoir les exemplaires de la parution, mais d'une
obligation que la loi met à la charge de chacune de ses deux parties. L'un ne peut
donc pas s'abstenir de déposer et l'autre ne peut pas refuser ce dépôt.

Toute publication se voit attribuer par les archives nationales du Niger un


numéro « ISSN » et par les services fiscaux un « NIF ».

Le nom du directeur de publication, ou celui de son co-directeur de


publication, l’adresse du journal ainsi que le nombre d’exemplaire tirés à chaque
numéro, doivent être imprimés sur chaque exemplaire.

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CHAPITRE II : LA COMMUNICATION AUDIO VISUELLE

La création des entreprises de presse audiovisuelle privée était régie par


l’ordonnance n°93-31 du 30 mars 1993 portant communication audiovisuelle
(ordonnance abrogée par la loi sur le CSC)

SECTION I : Définition :

La communication audio visuelle est toute mise à disposition du public ou


d’une catégorie du public, par un procédé de télécommunication, de signaux, de
signes, d’écrits, d’images de sons ou de messages de toute nature qui n’ont pas
le caractère d’une correspondance privée conformément à la législation en
vigueur.
Cette ordonnance prescrit la liberté de la communication audio visuelle.
Le CSC garantit l’exercice de cette liberté de la communication audio visuelle et
l’indépendance des entreprises de communication qu’elles soient privées ou
publiques.

SECTION II: La propriété des moyens de communication audio visuelle

En application de la liberté de la communication audiovisuelle, toute


personne peut créer une entreprise de communication audiovisuelle privée.
Cependant, les nigériens doivent détenir au moins 51% du capital social de toute
entreprise de communication audio visuelle.

La participation des étrangers dans ce capital est limitée à 25% par


personne.

En ce qui concerne la communication audio visuelle publique, elle est


assurée par une entité publique indépendante. Il s’agit de l’ORTN qui gère aussi
bien la télévision nationale (Télé sahel), que Tal TV et la radio nationale (Voix
du sahel). Elle est chargée de la conception et de la programmation des
émissions radio et télé, dont elle assure la diffusion sur l’ensemble du territoire
national.

SECTION III : Les conditions d’exploitation des organes de


communication audio visuelle

Les organes de communication audio visuelle émettent à partir de


fréquences radioélectriques. Ces fréquences sont aux termes de l’ordonnance
précitée, des ressources naturelles limitées. Elles sont du domaine public.

L’exploitation d’un service de communication audio visuelle surtout privé


est soumise à l’autorisation préalable du CSC. Ainsi, les fréquences exploitées
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par les administrations de l’Etat sont définit par le Ministre chargé de la
communication après avis de l’ONC. Il définit également les fréquences dont
l’attribution et l’administration sont confiées au CSC.

Ainsi, pour ce qui est des services de communication audio visuelle privé,
le CSC est l’organe chargé de délivrer les autorisations préalables d’exploitation
de radio et de télévision.

Ces autorisations ont un caractère précaire, c'est-à-dire qu’elles sont


limitées dans le temps et renouvelables, à raison de 5 ans pour les radios et 10
ans pour les télévisions. Les conditions d’exploitation sont déterminées dans un
cahier des charges.

Le CSC peut en cas de violation du cahier des charges, décider de retirer


l’autorisation administrative d’exploiter une fréquence ou simplement réduire la
durée de l’autorisation, après mise en demeure et après avoir offert à l’entreprise
de communication, la possibilité de se défendre. Cette décision de nature
administrative, peut être attaquée devant la chambre administrative de la Cour
Suprême, en recours pour excès de pouvoir.

Qu’elles soient publiques ou privées, les entreprises de communication


jouissent de la liberté d’expression et décident seules de leurs programmes.
Cependant, dans la détermination de leurs programmes, elles doivent avoir à
l’esprit le souci de promouvoir la culture et les langues nationales.

Les entreprises de communication audio visuelle qu’elles soient publiques


ou privées ont l’obligation de conserver un enregistrement audio visuel de
chaque programmation diffusée pendant une période de deux semaines à
compter de la diffusion. Ce délai est porté à six semaines lorsque le CSC reçoit
une plainte relative à l’émission ou encore en l’absence de toute plainte,
lorsqu’il décide de s’autosaisir pour mener des investigations.

Dans ces conditions, l’entreprise de communication est obligée de tenir à


disposition du CSC un enregistrement de sa programmation.

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CHAPITRE III : LE RECTIFICATIF ET LE DROIT DE REPONSE

SECTION I : Le droit de réponse

SS1 : Définition : Le droit de réponse est une prérogative accordée


à toute personne physique ou morale de réagir lorsqu'elles sont mises en cause
par des organes de presse. Que l'organe de presse soit écrit ou audiovisuel, le
droit de réponse est ouvert à toute personne désignée par l'écrit ou l'émission.

SS2 : Les conditions d'ouverture : Aux termes de l'article 29 de la


loi portant régime de la liberté de presse, ces conditions peuvent être résumées
en trois points.

D'abord, il faut une imputation.

Ensuite il faut que cette imputation soit susceptible de porter atteinte à


l'honneur, à la réputation ou aux intérêts commerciaux ou non commerciaux de
la victime. Il n'est donc pas exigé qu'il y ait un préjudice, même l'éventualité du
préjudice suffit pour que le droit de réponse soit ouvert à la victime.

Enfin, il faut la publicité de l'atteinte. La publicité est constituée dès lors


que l'écrit ou l'émission est susceptible d'atteindre le public. Il y a donc publicité
lorsque l'écrit est exposé, mis en vente, affiché, distribué ou lorsque l'émission
est diffusée ou à la radio ou à la télévision.

SS3 : Les modalités d'exercice : Il s'agit ici de l'insertion du droit de


réponse dans le journal ou de sa diffusion.

Le droit d'exiger la publication ou la diffusion de la réponse à un article


ou à une émission ayant porté atteinte à une personne, appartient uniquement à
la victime et à personne d'autre. C'est le principe posé par la loi.

Cependant, il existe des cas limitativement énumérés où le droit de


réponse peut être exercée par quelqu'un d'autre que la victime mais en son nom
et en ses lieux et place. Il s'agit :

* lorsque la victime est décédée, le droit de réponse peut être exercée par
ses ascendants ou descendants ou collatéraux au premier degré. Dans cette
hypothèse, la loi n'a pas entendu attribué ce droit au conjoint survivant. Ainsi
donc, ni l'époux, ni l'épouse ne peut prétendre exercé un droit de réponse au nom
de son époux ou de son épouse décédée. Ce droit appartient uniquement à ses
fils ou à ses père et mère.

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* lorsque la victime est frappée d'incapacité ou lorsqu'elle est mineure de
moins de 18 ans, le droit de réponse appartient à son représentant légal.
Dans tous les cas, lorsque la victime ne peut plus ou n'est pas en mesure
d'exercer elle-même son droit de réponse suite à une atteinte qui lui a été portée,
celui qui en est investi légalement n'agira pas en son nom personnel mais au
nom et pour le compte de celui qu'il représente.

Lorsque le droit de réponse est ouvert, la loi fait obligation au directeur de


publication de publier l'article ou de diffuser la réponse à la même place et aux
mêmes conditions que l'article ou l'émission qui a provoqué la réponse.

La réponse doit se limiter à la même longueur ou à la même durée que


l'article ou l'émission incriminé.

Pour ce qui est de la presse écrite, la loi est beaucoup plus précise. En
effet, elle indique que la réponse ne pourra pas excéder 50 lignes lorsque la
longueur de l'article est inférieure ou égal à 50 lignes et elle ne pourra pas
excéder 200 lignes alors même que la longueur de l'article est supérieure.

En d'autres termes, que l'article incriminé soit inférieur ou égal à


cinquante lignes, la victime dispose de cinquante lignes pour sa réponse. Et
lorsque l'article incriminé est supérieur à cinquante lignes quelle que soit la
longueur la victime ne pourra pas excéder deux cent lignes pour sa réponse.

En tout état de cause, lorsque la victime accompagne sa réponse de


nouveaux commentaires, l'auteur de l'article incriminé ou de l'émission
incriminée à la possibilité d'exercer un droit de réplique pour répondre à la
"réponse", dans les mêmes conditions que le droit de réponse.

Le droit de réponse n'étant pas absolue, la loi autorise le directeur de


publication à refuser de publier ou de diffuser la réponse. Ce droit est cependant
renfermé dans des cas limitativement énumérés pour éviter les abus. Il s'agit :

* lorsque la réponse est de nature à porter atteinte à la sécurité publique ;


* lorsque la réponse est susceptible de troubler l'ordre public ;
* lorsque la réponse est une violation de la loi ;
* lorsque la réponse a déjà été publiée à la demande de l'une des
personnes autorisées à le faire, en dehors de la victime elle-même.

Cependant, même dans ces cas, pour éviter les abus, le directeur de
publication n'étant pas juge des faits qui peuvent justifier le refus d'insertion, la
loi a donné la possibilité à la victime de saisir le tribunal lorsque le directeur de
publication refuse de le faire jouir de son droit de réponse.

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Le tribunal saisit dans ses conditions doit se prononcer dans les 10 jours
qui suivent l'assignation. Lorsque le refus de publication aura été injustifié, le
tribunal peut condamner le directeur de publication à des sanctions pénales, sans
préjudice des sanctions disciplinaires qui pourront être prises contre lui par le
CSC.

En période électorale, le délai de 48 h imparti au directeur de publication


pour l'insertion de la réponse est ramené à 24 h et dans ce cas, si le tribunal est
saisi d'un refus d'insertion, il statue dans les 24h.

SECTION II : Le droit de rectification

SS1 : Définition : Il s'agit d'une prérogative qui permet à toute


personne d'intervenir pour rétablir, corriger, rectifier dans l'esprit du public, ses
propos ou ses actes qui auront été inexactement rapportés.

SS2 : Les conditions d'ouverture : De la définition donnée par la loi,


deux conditions sont nécessaires pour qu'il y ait ouverture d'un droit de
rectification.

D'une part, il faudrait que des propos ou des actes soient déformés ou
travestis par l'organe de presse. Peu importe que l'organe de presse soit écrit ou
audiovisuel.

D'autre part, il faudrait que la publicité soit réalisée, c'est à dire que le
public soit susceptible d'entendre, de lire ou de voir les propos ou les gestes
incriminés. Il peut à cet égard s'agir de publication dans un journal ou de
diffusion à la radio ou la télé.

SS3 : Les modalités d'exercice : Aux termes de la loi, l'exercice du


droit de rectification n'est gratuite que pour les autorités publiques au sujet des
actes de leur fonction, contrairement au droit de réponse qui est gratuite pour
toute personne.

Dans le silence de la loi et au vue de la précision qu'elle apporte, nous


pouvons sans risque de nous tromper dire que les particuliers et même les
autorités publiques en ce qui concerne les actes de leur vie privée, ne dispose
pas du droit de rectification gratuit.

Le directeur de publication qui réclamerait donc de l'argent pour insérer


un droit de rectification pour ces personnes ne violerait aucune obligation légale.

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La longueur ou la durée de la rectification, aux termes de la loi ne saurait
dépasser le double de l'article ou de l'émission incriminée. De toute façon, les
frais de l'insertion seront à la charge de la victime hors le cas cité plus haut.

En l'espèce, le refus d'insertion est également punit d'amende, sans


préjudice des dommages et intérêts que pourrait exiger la victime pour préjudice
que lui aurait fait subir le directeur de publication qui s'oppose à l'exercice de
son droit de rectification.

En somme, en cas de refus d'insertion du rectificatif, la victime saisit le


tribunal dans les mêmes conditions prévues par la loi que pour le droit de
réponse. Le tribunal statue également dans les mêmes conditions.

Aux termes de l'étude sur les infractions commises par voie de presse,
nous pouvons dire sans risque de nous tromper que la loi a entendu protéger la
vie privée des personnes.

Le journaliste bien que son droit d'information soit un devoir, ne doit pas
perdre de vue qu'il a également l'obligation de prendre avec beaucoup de réserve
les informations qu'il recueille, bien les examiner, les traiter objectivement, en
veillant à ne pas porter atteinte au droit des tiers.

Il s'agit de concilier le devoir d'informer et le droit à l'information avec le


droit à la protection de la vie privée (droit à l'honneur, à l'image, à la voie, etc..).

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LES INFRACTIONS COMMISES PAR VOIE DE PRESSE
(Ce cours est annexé pour mémoire, parce qu’il n’est pas prévu dans le
programme officiel)

Elles sont prévues par l’ordonnance n°2010-35 du 04/06/10, portant


régime de la liberté de presse. Parmi ces infractions, la loi prévoit des infractions
appelées, crimes et délits.

En droit pénal, la classification crimes, délits et contravention, revient à


trier les infractions d'après les peines qui leur sont applicables. Il suffira donc de
connaître la liste des peines criminelles, correctionnelles et contraventionnelles,
pour savoir si telle infraction, punie de telle peine est crime, délit ou
contravention.

Lorsque l'infraction est punie d'une peine de police, c'est à dire d'une
amende, il s'agit d'une contravention ;

Lorsque l'infraction est punie d'une peine d'emprisonnement à temps


supérieur à deux mois et inférieur à 10 ans, il s'agit d'un délit ;

Lorsque l'infraction est punie de la réclusion, de la détention, de la


dégradation civique, c'est à dire d'une peine afflictive et infamante, il s'agit d'un
crime.

L’ordonnance précitée en parlant de crimes et délits commis par voie de


tout moyen de communication, institue deux infractions. Il s’agit de la
diffamation et de l’injure. Ce sont des infractions contre les personnes.

Cependant, cette ordonnance au titre de la répression de ces infractions ne


prévoit que des amendes. Il est désormais impossible qu’une peine
d’emprisonnement soit prononcée contre l’auteur de ces infractions. En effet,
aux termes de l’article 67 de l’ordonnance précité, « la détention provisoire est
interdite. Le juge ne peut décerner ni un mandat de dépôt, ni un mandat
d’arrêt ».

Dès lors, ces infractions ne peuvent plus être qualifiées de crimes et délits.
Ce sont de simples contraventions. On pourra au demeurant parler d’infraction
commises par tout moyen de communication.

SECTION I : La protection des personnes : Les délits contre les personnes

La loi portant régime de la liberté de presse a prévu deux types de délits


contre les personnes. Il s'agit d'une part de la diffamation et d'autre part de
l'injure.
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Aux termes de la loi, la diffamation est "toute allégation ou imputation
d'un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération de la personne ou du
corps auquel le fait est imputé".

Quant à l'injure, c'est "toute expression outrageante, tous termes de mépris


ou invective qui ne renferme l'imputation d'aucun fait".

Dans leur définition, les deux infractions sont nettement séparées.

SS1 : les éléments constitutifs :

A° Les éléments généraux communs : ils sont au nombre de trois

1° La publicité : si cet élément fait défaut, l'infraction


dégénère. Le délit suppose que la diffamation ou l'injure soit commise par l'un
des moyens énumérés par l'article 2 de la loi sur le régime de la presse. Ces
moyens de deux ordres: les moyens de communication audio visuelle et ou
électronique et la presse écrite.

La publicité existe encore dans les écrits, du seul fait de leur mise en vente
ou distribution. Elle existe aussi dans les dessins, gravures, peinture, emblèmes
et images mis en vente, colportés, distribués ou exposés au public. La même
distinction s'impose quant au cercle de personnes qui peuvent avoir
connaissance de l'écrit.

Cependant, la publicité n'est pas réalisée par l'envoi d'une lettre ou d'un
bulletin d'information aux seuls membres d'un groupement, ni par l'apposition
d'une affiche en un lieu où elle n'est visible que par le personnel d'une usine.
Elle est au contraire constituée par l'affichage d'un écrit dans le hall d'une grande
école qui peut être traversé par des personnes appartenant ou non à
l'établissement.

2° les personnes protégées : la loi sur le régime de la liberté


de la presse protège deux grandes catégories de personnes.

* Les personnes spécifiées qui se répartissent en deux groupes. D'une part,


les personnes publiques collectives, énumérées à l'article 50 (les cours et
tribunaux, les forces armées, les forces de sécurités intérieures, les corps
constitués et les administrations publiques).

D'autre part, la loi protège les personnes publiques individuelles,


énumérées à l'article 51 (les membres du gouvernement, les membres de
l'Assemblée Nationale, un fonctionnaire public, un dépositaire ou agent de
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l'autorité publique, un citoyen chargé d'un service ou d'un mandat public
temporaire ou permanent, un juré ou un témoins à raison de sa déposition),
contre la diffamation ou l'injure les atteignant à raison de leurs fonctions ou de
leur qualité.

Cette protection spéciale, ne dépend ni du but, ni du mobile de l'agent.


Mais elle n'est accordée que contre les imputations qui, objectivement, par la
nature des faits sur lesquels elles portent, visent la victime dans sa vie publique
et non dans sa vie privée et sont en rapport direct et étroit avec la qualité dont
elle est revêtue.

* Les simples particuliers (art 52) sont également protégés par la loi. Ils
s'entendent de toutes personnes physiques ou morales non spécifiées ci-dessus.
En outre, les personnes des deux premières catégories spécifiées sont traitées en
simple particulier au regard des diffamations et injures qui ne les atteignent que
dans leur vie privée.

En toute hypothèse, sans égard pour les distinctions qui viennent d'être
faites, la personne diffamée ou injuriée doit être clairement désignée pour qu'il
puisse y avoir condamnation. Mais peu importe qu'elle ne soit pas expressément
nommée dans le document incriminé, si les termes employés par le coupable
rendent possible l'identification de cette victime.

La détermination de la personne diffamée ou injuriée est faite


souverainement par les juges du fond si elle résulte d'éléments extrinsèques à
l'écrit incriminé.

3° L'intention coupable : Elle est toujours exigée en matière


d'injure ou de diffamation. Elle est toujours présumée et n'a donc pas besoin
d'être expressément constatée. Elle est cependant susceptible de disparaître si le
diffamateur établit un fait justificatif susceptible d'établir sa bonne foi.

La jurisprudence est très stricte sur les faits susceptibles de prouver la


bonne foi. Ainsi, il n'est pas suffisant de constater qu'il y a doute sur l'intention
de diffamer pour prononcer la relaxe et peu importe la pureté du mobile.

L'agent ne peut non plus être justifié ni par la croyance en l'exactitude des
faits allégués et l'absence d'animosité personnelle, ni par le désir de remplir en
conscience son devoir professionnel et l'erreur commise sur l'étendue de ses
prérogatives, ni par le désir de dénoncer une situation scandaleuse ou d'informer
le public.

Le journaliste a une obligation de prudence qui doit le conduire à vérifier


scrupuleusement les faits dont il fait état.
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B/ La diffamation : Etant donné qu'un fait unique ne peut constituer
à la fois la diffamation et l'injure, voyons à présent les trois éléments qui
caractérisent la diffamation.

1° Allégation ou imputation : L'allégation est faite sur la foi


d'autrui; l'imputation prétend exprimer une certitude due à la connaissance
personnelle. L'une et l'autre peuvent se présenter sous deux formes punissables.

* La publication directe est délictueuse même si les expressions


diffamatoires sont formulées de façon interrogative, négative, conditionnelle,
hypothétique, sous une forme déguisée ou par voie d'insinuation.

* La reproduction d'une diffamation antérieure est elle-même


délictueuse dans les mêmes conditions et présumée faite de mauvaise foi; cette
reproduction peut être punie alors même que la publication première serait
couverte par l'immunité.
2° Fait allégué ou imputé : il n'y diffamation que si le fait
allégué ou imputé est à la fois précis et personnel.

* Le fait personnel n'existe pas si la diffamation vise une


collectivité entière, par exemple une congrégation religieuse ou tous les francs-
maçons ou une profession entière, comme celle des vétérinaires, et non tel ou tel
des individus qui la composent. En pareil cas, bien que tous les membres de la
collectivité soient indirectement atteints, aucun d'eux ne peut se plaindre
individuellement d'être personnellement diffamé.

Il n'en est pas moins vrai que les imputations formulées d'une manière
générale contre la pluralité de personnes formant un groupe restreint donne à
chacun de ses membres atteints par le soupçon qu'on fait peser sur elles, le droit
de demander réparation.

La diffamation est également punissable bien que dirigée en apparence


contre une tierce personne, elle rejaillit en réalité sur une autre et l'atteint
personnellement quoique par voie indirecte.

* le fait précis n'existe qui si l'affirmation énoncée est susceptible


d'être positivement contrôlée, c'est à dire éventuellement démenti.

Traiter quelqu'un de voleur, sans plus de précision, c'est imputer un vice,


donc injurier. Désigner un tiers comme un condamné de droit commun, c'est au
contraire imputer un fait précis et donc commettre une diffamation.

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3° Préjudice : la diffamation est un délit contre la personne;
ce que la loi exige au titre du préjudice, c'est qu'elle porte atteinte à la
considération ou à l'honneur.

* L'atteinte à l'honneur résulte de l'imputation ou allégation de tout


fait contraire à la loyauté, à l'honnêteté ou, plus généralement à la morale. Mais
à la deuxième forme de la diffamation, encore plus large englobe pratiquement
celle-ci.

* L'atteinte à la considération en effet, existe dans toute imputation


capable de compromettre la situation sociale de la personne visée, que cette
personne soit attaquée dans sa vie privée, publique ou professionnelle.

Il y aura donc diffamation à dire d'un homme politique qu'il a trempé dans
une affaire de corruption, du mannequin d'une maison de couture "qu'elle est
plate, qu'elle est maigre, que le peut de chair qu'elle a est sans fierté". Ne pourra
se dire diffamée au contraire, la personne traitée de "maniaque" ou e "chef de la
rédaction".
Il est cependant entendu que la loi protégeant indistinctement tous les
individus de la diffamation celle-ci est réalisée quelles que soient les
conceptions personnelles et subjectives que la victime peut avoir des notions
d'honneur et de considération et quelle que soit l'opinion que le public peut avoir
de cette personne;

Il faut tenir compte de ce qu'il existe un droit de critique légitime à l'égard


de toute activité politique, artistique, commerciale etc.. Des propos défavorables
ne deviennent donc diffamatoires que dans la mesure où ils excèdent ce qui est
admissible au titre de la critique.

C/ L'injure : Elle diffère doublement de la diffamation. D'une part,


elle ne suppose pas l'imputation d'un fait précis, et ne peut même être relevé que
si son expression est distincte de celle d'un fait diffamatoire. D'autre part, il est
indifférent en ce qui la concerne que l'expression porte atteinte ou non à la
considération ou à l'honneur.

Mais il est visible que les deux notions sont voisines, car l'imputation trop
peu précise pour constituer une diffamation peut être à l'occasion retenue
comme injure ex : le reproche de manquer de courage civique.

Une même expression peut être appréciée différemment selon l'époque ou


le contexte.

D : Diffamations et injures spéciales : la loi a prévu la répression de


diffamation et injures spéciales qui sont de deux ordres :
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 la diffamation et injure envers les tribunaux, les armées, les corps
constitués et les administrations publiques. Cependant, l’injure et la diffamation
ne sont constituées que si la personne est désignée avec précision et que les
propos incriminés aient un lien avec l’institution.
 La diffamation et l’injure en raison de l’ethnie, de la nation, des la
race ou de la religion. Ces deux infractions ont été introduites dans la loi sur la
presse. La poursuite d’office par le ministère public sans intervention préalable
de la personne ou du groupe de personne diffamées ou injuriées peut être
engagée.
En outre, toute association déclarée depuis au moins 5 ans à la date des
faits et se proposant par ses statuts de combattre le racisme peut se porter partie
civile.
 la diffamation et l’injure envers la mémoire des morts. Les auteurs
de cette diffamation ou injure doivent avoir eu l’intention de porter atteinte à
l’honneur ou la considération des héritiers, époux ou légataires universels
vivants.

SS2 : Les immunités, les faits justificatifs : Si les éléments constitutifs de


l'infraction se trouvent réunis, l'auteur de la diffamation ou de l'injure peut se
trouver parfois cependant en situation d'invoquer une immunité ou un fait
justificatif.
L'immunité est un refus de l'action en justice à l'occasion de certains
discours ou écrits énumérés à l'article 62 de la loi sur le régime de presse.
Le fait justificatif, c'est la vérité des faits diffamatoires. Il ne s'applique
cependant pas à l'injure.

A/ Les immunités : Elles se rapportent aux débats parlementaires et


judiciaires.
* Les débats parlementaires : il faut distinguer entre les
débats eux-mêmes et leur reproduction.

Quant aux débats eux-mêmes proprement dits, ne peuvent donner


ouverture à aucune action les discours tenus dans le sein de l'Assemblée
Nationale ; pas davantage, les rapports ou autres écrits imprimés.
Quant à la reproduction de ces débats, ne peuvent donner lieu à aucune
action les comptes rendus faits de bonne foi dans les journaux, des séances des
assemblées.
* les débats judiciaires : la même distinction reste valable

Quant aux débats proprement dits, le principe est que ne peuvent donner
lieu à aucune action en diffamation, injure ou outrage, ni les discours prononcés,
ni les écrits produits devant les tribunaux.

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Quant à la reproduction des débats, un compte rendu des débats
judiciaires (mais non la publication du jugement) est couvert par l'immunité à la
double condition de ne pas tomber sous une interdiction de la loi, puis d'être
objectivement fidèle et subjectivement écrit de bonne foi, étant bien entendu
qu'est réputée faite de mauvaise foi toute reproduction d'une imputation qui a été
jugée diffamatoire.
Le commentaire d'une décision de justice ne se confond ni avec la
publication du jugement ou de l'arrêt, ni avec le compte rendu des débats
judiciaires et peuvent éventuellement donner lieu à des poursuites pour
diffamation.

B/ La véracité des faits diffamatoires : Lorsque la loi admet le


défenseur à prouver l'exactitude des faits allégués par lui, les magistrats ne
peuvent refuser de lui laisser faire cette preuve.

Si la preuve du fait diffamatoire est rapportée, le prévenu est renvoyé des


fins de la plainte, à la condition que cette preuve soit complète et absolue et
corrélative aux imputations dans toute leur portée, c'est à dire établissent non
seulement l'existence matérielle des faits diffamatoires mais aussi l'esprit de
fraude dont leur auteur aurait pu être animé.

La preuve des faits diffamatoire n'est cependant pas admise à l'égard de


toutes les diffamations. Il en est ainsi dans les cas suivants :

 lorsque l'imputation concerne la vie privée de la personne ;


 lorsque l'imputation se réfère à des faits qui remontent à plus
de 10 ans ;
 lorsque l'imputation se réfère à un fait constituant une
infraction amnistiée ou prescrite ou qui a donné lieu à une condamnation effacée
par la réhabilitation ou la révision ;

SS3 : Les interdictions de publier : La diffusion des informations


mêmes exactes est interdites si celle ci se rapporte aux sujets suivants :
 informations militaires de toute nature non rendues publiques
par le gouvernement, à condition que leur divulgation ne soit pas de nature à
nuire à la défense nationale.
 Informations fausses ou déclarations mensongères qui
porteront atteintes au crédit de la nation.
 Publication de texte ou d’images constituant outrage aux
bonnes mœurs.
 Informations relatives aux travaux des commissions
d’enquêtes parlementaires, à leurs délibération ou autres actes qui n’auraient pas
été autorisés par ces commissions.
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 Publication de liste de contribuables assujettis aux différents
impôts ou de toute indication quelconque se rapportant à ces listes et visant des
personnes nommément désignées.
 Interdiction de publier les actes d’accusation et tous autres
actes de procédure criminelle ou correctionnelle avant qu’ils aient été lu en
audience publique.
 Publication destinée aux enfants et adolescents comportant
des illustrations, des récits des chroniques, des insertions faisant l’apologie de
comportements antisociaux, du mensonge, de la paresse, de la lâcheté, de la
haine, de la débauche, ou de tout acte qualifié crime ou délit ou de nature à
démoraliser l’enfance ou la jeunesse.

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