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Dans son discours prononcé devant le conseil d’état le 27 aout 1958, Michel Debré explique le
président de la république est la clef de voûte des institutions c’est-à-dire qu’il est celui qui
chapeaute et assure l’équilibre de l’édifice, des institutions.
Dans leurs optiques de revalorisation de l’exécutif, les constituants de 1958 ont doté le président de
la république d’un statut et de pouvoirs sans comparaison avec ceux des présidents des autres
républiques. Par ailleurs, en plus de la constitution, le statut du chef de l’état a ensuite été
renforcé par l’instauration de son élection au SU direct couplé à l’apparition du fait
majoritaire en 1962 puis ce statut a encore été renforcé par l’instauration du quinquennat en
2000 et l’inversion du calendrier des élections présidentielles et législatives en 2001.
La constitution promulguée le 4 octobre 1958 organisait dans son art 6 l’élection du président de
la république au SU indirect par un collège élargi (collège électoral qui n’est pas composé
uniquement des parlementaires).
→ En vertu de l’art 6 de la constitution de 58 dans sa rédaction initiale, le président de la
république est élu par un collège électoral composé des membres du parlement, des conseillers
généraux, des membres des assemblées des territoires d’outre-mers et enfin des représentants des
conseils municipaux (en nombre variable selon le nombre d’habitants des communes).
→ Au final, le président de la république était élu par un collègue électoral comprenant environ 80
000 électeurs. Ce collègue électoral était chargé de définir, pour 7 ans, un président indéfiniment
rééligible.
→ Ce système n’a fonctionné qu’une seule fois pour l’élection du Général de Gaulle le 21
décembre 1958. Lors de cette élection de Gaulle avait obtenu 78,5 % des voix.
Le 22 août 1962 a eu lieu l’attentat du Petit-Clamart qui visait de Gaulle qui n’est pas blessé.
Suite à cet attentat, de Gaulle s’est questionné sur le fait de savoir quelle serait la légitimité de ses
successeurs s’il n’était élu qu’au SU indirect.
→ Pour assurer une légitimité suffisante à ces successeurs, il a souhaité une révision de la
constitution pour prévoir l’élection du président au SU direct.
→ Il décide donc de procéder à une révision de la constitution en suivant l’art 11 donc en suivant
un referendum qui a suscité la colère des parlementaires.
→ Le referendum a tout de même eu lieu le 28 octobre 1962 dans lequel le peuple a approuvé le
projet de loi constitutionnelle du président instituant le SU direct par 62 % des suffrages exprimés.
→ Cette loi a donc été promulguée le 6 novembre 1962 et a donc modifié les art 6 et 7 de la
constitution qui sont les art relatifs à l’élection du président de la république.
→ Ce nouveau mode d’élection du président renforce considérablement le statut du président
de la république vis à vis de son premier ministre et du parlement. En effet, le président est le
seul organe élu par l’ensemble des français.
En vertu de l’art 7 alinéa 5 de la constitution, si jamais le président ne parvient pas à achever son
mandat (mort, démission), il y a la « vacance », le siège est vacant, il n’y a plus de président mais
l’intérim est assuré par le président du Sénat qui est là pour organiser les élections. L’élection
présidentielle devra donc avoir lieu 20 jours au moins et 35 jours au plus après la déclaration de la
vacance
2) les candidatures :
Pour être candidat aux élections présidentielles il y a plusieurs séries de conditions, il faut :
- remplir les conditions pour être électeurs
- être âgé de 18 ans (loi organique du 14 avril 2011)
- ne pas être frappé d’inéligibilité
- avoir satisfait aux obligations imposées par le code du service national
Cependant, une personne remplissant les conditions précédentes devra aussi prouver sa
représentativité en étant parrainée, depuis 1976, par 500 personnes. Les personnes pouvant
parrainer sont les élues nationaux et locaux, à savoir :
- les parlementaires (députés, sénateurs)
- les conseillers régionaux et départementaux
- les maires
- les membres de l’Assemblée de Corse et des collectivités d’outre-mer
- les membres français du parlement européen,
- etc.…
→ Attention, les conseillers municipaux ne peuvent pas parrainer un candidat !
→ Chaque personnalité peut parrainer qu’un seul candidat. Il existe 42 000 parrains potentiels.
→ Pour être valables, les 500 parrainages doivent provenir de 30 départements ou collectivités
d’outre-mer différents et un même département ou une même collectivité d’outre-mer ne peut
fournir plus de 10 % des parrains.
Depuis la loi organique du 25 avril 2016, la liste des parrains est rendue publique au fur et à
mesure par le conseil constitutionnel au moins 2x par semaine. Et 8 jours au moins avant le
premier tour, la liste complète des parrains est publiée.
La publication du décret de convocation des électeurs, qui doit avoir lieu au moins 10 semaines
avant la date du premier tour de scrutin, ouvre la période des parrainages qui s’achève le sixième
vendredi précédant le premier tour de scrutin.
Le but des parrainages est de filtrer les candidatures afin d’écarter les candidatures
fantaisistes et aussi de réserver les candidatures au seul représentant des diverses sensibilités
politiques entre lesquelles l’opinion public se partage.
Le passage de 100 à 500 parrainages n’a pas empêché le passage des candidatures. Depuis quelques
années, il y a plus de 10 candidats.
Malgré tout, la quête des parrainages est une opération sélective et est difficile pour les candidats
qui ne bénéficient pas du soutien d’un parti implanté localement.
Cette technique des parrainages est régulièrement contestée et critiquée même si une réforme est
souvent envisagée, elle n’aboutit jamais.
Pour être candidat à l’élection présidentielle il faut déposer au conseil constitutionnel une
déclaration de situation patrimoniale et une déclaration d’intérêts et d’activités. Les candidats
s’engagent à produire une autre déclaration de situation patrimoniale en fin de mandat, s’ils
sont élus.
En vertu de la loi organique du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique, ces
déclarations sont transmises à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)
qui les rend publiques au moins 15 jours avant le premier tour de scrutin. La HATVP vérifie la
véracité de ces déclarations (celle avant l’élection et celle après la fin du mandat).
A la fin de cette procédure, le conseil constitutionnel établit la liste des candidats à l’élection
présidentielle après avoir vérifié que les candidats remplissent toutes les conditions précédentes.
Une fois la liste établie, elle est publiée au journal officiel au plus tard le quatrième vendredi
précédant le premier tour.
Toute personne dont la candidature n’a pas été retenue peut présenter une réclamation auprès du
conseil constitutionnel.
La campagne officielle est très brève car elle ne dure que 15 jours pour le premier tour et 8
jours pour le second. Dans la pratique, la campagne débute plusieurs mois à l’avance.
Pour le financement privé, les particuliers peuvent faire un don de 4 600 euros maximums, les
dons des entreprises sont interdits et les dons des partis sont libres.
L’état verse, à chaque candidat, 200 000 euros à titre d’avance sur le remboursement de leur
dépenses. En effet, la loi met en place un remboursement des dépenses électorales.
→ Tous les candidats, au premier tour, quelque soit leurs voix, obtiennent 4,75 % du montant initial
(16,851 millions d’euros) dans la limite des dépenses engagées.
→ Tous les candidats ayant obtenu plus de 5 % des voix au premier tour obtiennent 47,5 % du
montant initial dans la limite des dépenses engagées.
Chaque candidat doit déposer son compte de campagne auprès de la commission nationale des
comptes de campagne et des financements politiques. Cette commission a 3 possibilités :
- elle approuve le compte de campagne
- elle rejette le compte de campagne
- elle réforme le compte de campagne (elle le modifie)
Les décisions de cette commission sont susceptibles d’appel devant le conseil constitutionnel.
Au final, le remboursement des dépenses de campagne n’est pas versé aux candidats qui n’ont pas
respecter le plafond des dépenses ou alors qui n’ont pas déposé en temps utile leur compte de
campagne et enfin les candidats dont le compte a été rejeté.
• Le scrutin :
Le scrutin est uninominal majoritaire à 2 tours qui interviennent à 15 jours d’intervalle.
Le président de la république est le seul à être élu par l’ensemble des citoyens français.
Les modalités du déroulement du scrutin sont fixées par l’art 7 alinéa 1 de la constitution qui
prévoit que le président de la république est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés.
→ Dans ces conditions, pour qu’un candidat soit élu dès le premier tour, il doit recueillir un telle
majorité. Si ce n’est pas le cas, il y a un second tour.
→ L’art 7 alinéa 1 de la constitution prévoit que peuvent se présenter au second tour, les 2
candidats qui, le cas échéant, après retrait de candidat plus favorisé, ont recueilli le plus grand
nombre de suffrages au premier tour. Cela signifie que les 2 candidats présents au second tour ne
sont pas nécessairement les 2 candidats arrivés en tête au premier tour.
→ A l’élection présidentielle il ne peut y avoir que 2 candidats au second tour. Ne vont pas
obligatoirement au second tour les 2 candidats arrivés en tête au premier tour car la
constitution donne la possibilité aux candidats de se désister entre le premier et le second tour.
→ Mais depuis 65 ce sont toujours les 2 candidats arrivés en tête au premier tour qui sont allés au
second tour.
Comme il n’y a plus que 2 candidats au second tour, l’un des deux obtiendra obligatoirement la
majorité absolue des suffrages exprimés. Ce duel au second tour favorise le fait majoritaire mais
aussi la bipolarisation de la vie politique. C’est-à-dire que les partis qui soutenaient le président
s’organiser ensemble pour former un pôle et les partis d’opposition formait un autre pôle et ce
jusqu’à 2022.
En vertu de l’art 58 de la constitution, les résultats de l’élection sont arrêtés et proclamés par le
conseil constitutionnel. En vertu de cet article, le conseil constitutionnel a pour mission de veiller à
la régularité des opérations électorales et de surveiller le déroulement de l’élection présidentielle.
La constitution de 1958 avait dans un premier temps fixé la durée du mandat présidentiel à 7
ans renouvelable indéfiniment.
→ Le septennat garantissait au président de la république la stabilité et la longévité nécessaire à
l’exercice de sa fonction d’arbitre et de sa fonction d’incarnation de la continuité de l’état. D’après
la constitution, le président n’est pas un gouvernant mais un arbitre au dessus des partis politiques.
Le rôle du chef de l’état a évolué et a prit de l’importance. En raison de cette évolution, le septennat
est apparu inadapté.
C’est Valérie Giscard D’Estaing qui a proposé l’adoption du quinquennat (pour la seconde fois)
que Chirac a accepté.
→ Un projet de loi constitutionnelle a donc été proposé en 2000 par l’art 89 de la constitution. Le
quinquennat est adopté car les 2 chambres du parlement ont accepté le projet de loi.
→ Le président a tout de même proposé ce projet au referendum et c’est donc le peuple qui a
ratifié la réforme du quinquennat lors du referendum du 24 septembre 2000 à 73 % des
suffrages exprimés pour. Même si seulement 30 % des français ont participé à ce referendum.
→ Le referendum du quinquennat est le seul referendum de l’art 89 de la constitution qui a eu lieu.
→ La révision du septennat au quinquennat a eu lieu en période de cohabitation.
→ Le quinquennat est inscrit à l’art 6 de la constitution.
L’idée est que le président de la république étant élu pour la même durée que les députés et à
la même période, il devrait pouvoir compter à l’ AN pour la durée de son mandat sur une
majorité le soutenant. En effet, on considère que par un effet d’entraînement, lorsque les français
élisent un président de la république, ils sont porter à élire, lors des élections législatives qui
suivent, une majorité à l’ AN qui le soutient.
Pour que cela soit possible, il faut nécessairement que les élections présidentielles ait lieu avant les
législatives.
La loi organique du 15 mai 2001 a été adopté pour inverser le calendrier électoral afin que les
présidentielles ait lieu avant les législatives.
Il y a très peu de chance qu’une cohabitation apparaisse ces prochaines années mais les élections ne
sont pas une science exacte et les français sont libres d’élire un président et une assemblée
politiquement opposé. Également, une cohabitation pourrait survenir suite à une dissolution de l’
AN. En effet, la révision de 2000 à instaurer le quinquennat mais n’a pas supprimer la dissolution.
De plus, il pourrait y avoir une cohabitation si le mandat du président prend fin de manière anticipée
(démission, décès, ...).
Si le quinquennat n’est pas une garantie absolue contre la cohabitation, il favorise les
situations de concordance. Or, en période de concordance des majorités, le président joue un rôle
bien plus important qu’en période de cohabitation et donc étant donné que le quinquennat empêche
les situations de cohabitation et qu’il favorise les périodes de concordance et bien il a renforcé le
président de la république.
Au final, le mandat de 5 ans tente à consacrer le président comme le véritable chef de
l’exécutif et non plus comme un simple arbitre qui est donc le rôle que lui donne la constitution.
Avec la révision de 2000 le président est donc élu pour 5 ans. Mais cette révision n’est pas la seule à
avoir touché la durée du mandat car la révision de 2008 a également apporter des modifications à la
durée du mandat.
La loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 a limité le nombre de mandat consécutifs que peut
exercer un président de la république au nombre de 2 (art 6 alinéa 2 de la constitution). Par
conséquent si un président veut accomplir un troisième mandat alors qu’il en déjà accompli 2
consécutifs il devra laisser passer 5 ans, donc un mandat, avec de pouvoir se présenter à nouveau.
En principe, les fonctions du président de la république prennent fin à l’arrivée du terme de son
mandat. De manière plus exceptionnelle, elles peuvent prendre fin de manière anticipée, il est aussi
des hypothèses où le mandat présidentiel est seulement temporairement interrompu. Dans ses
hypothèses, il faut assurer la continuité de la fonction présidentielle mais selon les raisons de
l’absence du président de la république, il y aura intérim ou suppléance.
1) l’intérim :
L’intérim est prévu par l’article 7 de la constitution. Cet intérim s’applique au cas de vacance et
d’empêchement provisoire ou définitif.
• La vacance :
La vacance se produit lorsqu’il n’y a plus de président de la république. Plusieurs raisons
peuvent expliquer qu’il n’y a plus de président :
- décès (exemple → Pompidou)
- démission (exemple → De Gaulle)
- destitution du président de la république par la Haute Cour
C’est le conseil constitutionnel qui constate la vacance. Ce constat ouvre le délai pour procéder à
une nouvelle élection présidentielle. L’élection a lieu dans le délai de 20 jours au moins et 35 jours
au plus suivant la constatation de la vacance par le conseil constitutionnel.
C’est le conseil constitutionnel qui constate l’empêchement et qui décide s’il est provisoire ou
définitif. Lorsque l’empêchement est déclaré définitif, il faut procéder à une élection
présidentielle anticipée qui doit avoir lieu 20 jours au moins et 35 jours au plus après la
déclaration du caractère définitif de l’empêchement. En revanche, lorsque l’empêchement est
provisoire, le président reprendra ses fonctions lorsqu’il en sera capable.
Il n’y a jamais eu d’empêchement provisoire ou définitif sous la cinquième république.
Qu’il y ait empêchement provisoire, définitif ou vacance il est nécessaire d’assurer l’intérim
de la fonction présidentielle. En vertu de l’article 7 de la constitution, l’intérim est assurée par le
président du sénat, ou s’il est lui même empêcher, par le gouvernement collégialement.
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Le président par intérim n’a pas les mêmes pouvoirs que le président de la république même
si ses pouvoirs sont très large. Il dispose de toutes les compétences présidentielles avec 2
exceptions :
- la dissolution de l’AN (art 7 de la constitution)
- l’organisation d’un référendum sous l’art 11 de la constitution
Par ailleurs, durant l’intérim qui fait suite à la vacance ou a l’empêchement définitif du
président, la constitution ne peut pas être révisée et la responsabilité politique du
gouvernement ne peut pas être mise en jeu. Mais si l’empêchement est provisoire, une révision
est possible.
En cas de vacance et d’empêchement définitif, le rôle principal du président par intérim est
d’organiser les élections présidentielles.
Depuis 58, la France a connu 2 périodes d’intérim (décès de Pompidou et démission de De Gaulle)
et ses 2 fois c’est Alain Poher (président du sénat) qui a assuré l’intérim.
2) La suppléance :
Elle est prévue à l’article 21 de la constitution. Cet article prévoit qu’en cas d’absence courte du
chef de l’état, le président peut déléguer expressément et exceptionnellement au premier
ministre le droit de présider le conseil des ministres convoqué sur un ordre du jour préalablement
déterminé.
C) La responsabilité présidentielle :
Le chef de l’état doit être protégé contre toutes manœuvres de déstabilisations pendant
l’exercice de son mandat. Il est donc irresponsable, en effet, il en va de la continuité de l’état et
du respect de la séparation des pouvoirs. Toutefois qui dit irresponsabilité ne dit pas impunité. Il
existe donc certains cas dans lesquels le président de la république est responsable.
L’irresponsabilité prévue à l’art 67 alinéa 1 est absolue et perpétuelle. Elle est absolue car elle
concerne TOUS les actes accomplis dans l’exercice des fonctions et elle est perpétuelle car
cette irresponsabilité continue MÊME après la fin des fonctions. Il s’agit d’une irresponsabilité
fonctionnelle c’est-à-dire qu’elle protège la fonction et non le titulaire de la fonction.
En ce qui concerne particulièrement l’irresponsabilité politique, elle est conforme aux principes du
régime parlementaire qui est le régime organisé par la constitution de 58. Dans ces conditions, le
parlement ne peut pas révoquer le président en lui retirant sa confiance comme l’ AN peut le faire
pour le gouvernement.
Les actes du président de la république sont contresignés ce qui permet de transférer leur
responsabilité au gouvernement qui en assume les conséquences politiques devant le parlement.
Cependant, l’art 19 de la constitution dispense l’exercice de certains pouvoirs présidentiels de
l’exigence du contreseing. Au sein de cet art il y a les pouvoirs contresignés mais aussi des
pouvoirs dispensés de contreseing comme la dissolution de l’AN qui n’est pas un pouvoir
contresigné.
Se pose alors la question de savoir qui endosse la responsabilité des actes dispensés de
contreseing ?
La pratique a apporté une réponse dans une hypothèse bien précise qui est l’hypothèse de la motion
de censure du 4 octobre 1962 à l’encontre du gouvernement Pompidou suite à la décision du général
de Gaulle d’utiliser le referendum de l’art 11 de la constitution qui est un pouvoir sans contreseing.
C’est donc le gouvernement qui a endossé cette responsabilité. Comme les parlementaires ne
pouvait pas directement mettre en jeu la responsabilité politique du chef de l’état, ils ont sanctionné
son gouvernement.
Pour les actes détachables des fonctions il faut se tourner vers les aliénas 2 et 3 de l’article 67 de
la constitution. En vertu de cet article et de ses alinéas, le président devra répondre des actes
détachables de ses fonctions seulement à l’issue de son mandat. En effet, tant qu’il est en
exercice, le président de la république ne peut être poursuivi, ni déféré devant une juridiction de
droit commun, ni être appeler à témoigner pour faire l’objet d’une enquête (exemple → le président
ne peut pas divorcer devant le juge durant son mandat à la demande de sa femme, mais il peut si
c’est à sa demande).
Cette inviolabilité est pénale, civile et administrative. Elle n’est que provisoire, en effet, comme
indiqué à l’article 67 alinéa 3, l’inviolabilité cesse 1 mois après l’expiration du mandat. Pendant
que le président est en fonction, les délais de prescriptions et de forclusions sont suspendus c’est-à-
dire que tout est mis en parenthèse pendant son mandat. Un mois après la fin du mandat, la justice
reprendra son cours normale et les instances pourront être reprises ou engagées.
Pour établir s’il existe une responsabilité du président devant le peuple il faut distinguer un cas de
figure :
- le président de la république engage explicitement sa responsabilité devant le peuple lors
d’un referendum : on peut considérer que dans ce cas là, le président pose une véritable question
de confiance à la nation. Cet engagement de responsabilité dépend de la seule volonté du chef de
l’état. En effet, les successeurs de de Gaulle ont tous considérés qu’ils n’engageaient pas leur
responsabilité lors d’un référendum.
La procédure de destitution est prévue à l’article 68 de la constitution. Cet article dans son
premier alinéa nous dit que le « président de la république ne peut être destitué qu’en cas de
manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Avant
2007 on ne parlé pas de manquement mais de haute trahison.
Le président peut être destitué par le parlement réuni en Haute Cour. C’est donc la Haute Cour
qui décidera s’il y a, ou pas, manquement à ses devoirs et donc s’il y a destitution ou non. La Haute
Cour ne juge pas pénalement le chef de l’état, la Haute Cour ne décide que la destitution ou de la
non destitution.
La procédure de destitution est prévue par l’article 68 de la constitution qui est complétée par la loi
organique du 24 novembre 2014
L’article 67 alinéa premier nous apprend que le président de la république peut faire l’objet d’une
procédure de destitution que pour les actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions.
Le chef de l’état peut être jugé par la cour pénale internationale si ses actes constituent un
acte de génocide, un crime de guerre, un crime contre l’humanité ou une agression au sens du
droit international public.
Cette possibilité est prévue à l’article 53-2 de la constitution. La possibilité de traduire le président
devant la cour pénale internationale existe depuis la révision constitutionnelle du 8 juillet 1999. Il
n’y a pas que le président qui peut être jugé par la CPI mais aussi les ministres ou les
parlementaires.
Le président de la république peut être jugé par la CPI pour des actes accomplis dans
l’exercice de ses fonctions et même il peut être jugé pendant qu’il est en fonction.
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En pratique, il s’avère que la fonction présidentielle varie en fonction du contexte politique c’est-à-
dire en fonction qu’il y a concordance ou cohabitation.
Toutefois même si le terme arbitrage n’est utilisé que pour le 2ème rôle octroyé au président, il
semble possible de l’établir aux autres. Dans ses conditions, en vertu de l’article 5 de la
constitution, le président de la république assure une fonction d’arbitrage. Plus précisément si
on s’attache à la volonté des constituants et à l’esprit de la constitution, le président est un arbitre au
dessus des partis politiques.
Au sens courant comme au sens juridique, un arbitre est celui, qui étant extérieur au jeu,
surveille le respect des règles pour intervenir en cas de litiges ou conflits.
En droit, comme en sport, l’arbitre n’est pas un capitaine. Dans ses conditions, aux regards de la
constitution de 1958, le président est conçu comme un arbitre du jeu institutionnel et non
comme un gouvernant.
Comme le président est un arbitre, il n’entre pas en jeu et ce n’est donc à lui de déterminer la
politique nationale. En effet, l’art 20 alinéa 1 de la constitution confie la mission de déterminer la
politique nationale au gouvernement. Par ailleurs, le gouvernement est dirigé par le premier
ministre, en vertu de l’art 21 alinéa 1. Au final, normalement, en combinant les articles 20 et 21,
c’est le premier ministre qui est censé déterminer la politique nationale.
D’après la constitution, le président est un arbitre, le premier ministre un gouvernant ce qui fait
que d’après la constitution, le chef de l’exécutif est le premier ministre et non le président.
Il n’y aucune différence entre ce que prévoit la constitution et ce qu’est le président dans la
pratique.
Dans la constitution le président est un arbitre mais en pratique, il ne joue ce rôle d’arbitre
qu’en période de cohabitation. Les périodes de cohabitations sont très rares et n’ont plus vocation
à exister.
Conférence de Presse du 11 janvier 1964 du Général de Gaulle : « Une constitution, c’est un esprit,
des institutions, une pratique. »
Dès le début de la Vème république, le président est sorti de son rôle d’arbitre. En effet, dès la
présidence de de Gaulle, le premier ministre a été chargé de mettre en œuvre, avec son
gouvernement, la politique déterminée par la président de la république. La position qu’a prise de
Gaulle a été reprise par ses successeurs comme Pompidou, Giscard d’Estaing ou encore Mitterrand.
Le 9 décembre 1981, Mitterrand a dit « Le premier ministre et les ministres doivent exécuter la
politique définie par le président de la république. »
Hollande, lors de son entrée en fonction le 15 mars 2012, a souhaité exercer une « présidence
normale ». Il a dit « Je fixerai les priorités mais je ne déciderai pas de tout ni à la place de tous.
Conformément à la Constitution, le gouvernement déterminera et conduira le politique de la
Nation. Le parlement sera respecté dans ses droits. ». Cependant, ce choix a été contesté au sein de
son gouvernement et du parlement, ce choix s’est donc révélé être un échec. Le président Hollande
était très impopulaire et lors des élections municipales de 2014, les français lui ont infligé un vote
sanction qui a forcé Hollande à changé d’attitude. A partir de 2014, Hollande a changé d’attitude en
se mettant dans les pas de ses prédécesseurs, il a donc fait le choix de lier son sort à la baisse du
chômage et de fixer le cap en matière économique. Mais cela l’a conduit, le 1er décembre 2016, a
renoncé à se présenter pour sa réélection.
En revanche, Hollande a toujours était présent sur la scène internationale, son action a été
reconnue mais au final, son quinquennat est marqué par l’effondrement de l’autorité
présidentielle.
En 2017, quand Macron est élu, il veut réhabiliter l’autorité présidentielle et restaurer l’esprit
de la cinquième république. Selon lui, l’esprit de la 5ème république est un retour au
rassemblement derrière le chef et un pouvoir incarné. L’état de grâce de Macron s’est terminé à l’été
2018 et les catastrophes se sont enchaînées.
Cela commence par l’affaire Benalla, puis par le mouvement des gilets jaunes. De ce fait, le
président fait le choix, après la crise des gilets jaunes, de s’appuyer d’avantages sur les élus locaux.
Il a aussi voulu mieux respecter la répartition des compétences avec le 1er ministre car il affirmé ne
pas vouloir se substituer au gouvernement pour la mise en œuvre de ses orientations. Et la, le Covid
débarque ! Édouard Philippe était premier ministre mais Macron a décidé de changer de premier
ministre et « embauche » Jean Castex, chargé de mettre en musique la partition présidentielle.
En 2022, Macron a subit l’affaire Benalla, les gilets jaunes, le Covid et quelque jours avant que la
France prennent la présidence de l’UE, la guerre en Ukraine débarque.
Macron est réélu et son second quinquennat s’ouvre dans des conditions du premier car à l’ AN le
président n’est plus soutenu que par une majorité relative de députés par rapport à une majorité
absolue en 2017. Mais il doit également faire face à une recomposition du paysage politique.
Suite aux élections législatives de 2022, la tradition division droite / gauche a disparu car on a une
assemblée divisée en 3.
A gauche, la Nupes, à l’extrême droite, le RN, et ensuite Renaissance et LR.
Cette recomposition du paysage politique va-t-elle durée ? Affaire à suivre pour les prochaines
élections.
Comme le président ne dispose pas d’une majorité absolue à l’ AN, il doit négocier, soit lui même,
soit pas le biais de son premier ministre. Le président se trouve, au final, affaibli. C’est donc à l’ AN
que se décide les conditions dans lesquelles il exercera son quinquennat.
Par exemple, pour la loi immigration, pendant les débats de cette loi à l’ AN, avait était adoptée une
motion de rejet préalable le 11 décembre 2023 c’est-à-dire qu’une majorité de députés (270 contre
265) avaient décidé que le projet de loi ne serait pas discuté à l’ AN.
→ Le président a donc une certaine difficulté à faire passer ses réformes.
Toutefois, si la situation devient ingérable, le président peut toujours utilisé son droit de dissolution
de l’ AN et laisser le peuple trancher entre l’ AN et lui.
Malgré tout cela, la répartition des rôles au sein même de l’exécutif, la conférence de presse du 16
janvier 2024 a bien montré que le président fixe les grandes lignes de la politique et le premier
ministre et son gouvernement les mettent en œuvre.
La preuve est faite qu’en période de concordance, le président décide donc de la politique nationale,
il en vient alors au gouvernement, avec à sa tête le premier ministre, de la mettre en œuvre.
Ce qui a varier entre les différents présidents c’est l’étendue de l’emprise du président sur la
détermination de la politique de la nation. Ainsi, par exemple, le général de Gaulle a concentré
son action sur quelques domaines laissant les mains libres au gouvernement dans les autres
domaines.
Les domaines d’intervention de de Gaulle étaient au nombre de 3 :
1. l’Algérie
2. les relations extérieures
3. la défense nationale
Toutefois, de Gaulle se réservait un pouvoir d’évocation, c’est-à-dire que de Gaulle, quand les
intérêts de la nation lui paraissaient en cause prenant un charge un domaine dans lequel il allait
imposer sa décision.
Pompidou quant à lui est intervenu dans plus de domaines que de Gaulle comme en matière
d’urbanisme, d’architecture, etc.… Tout comme Mitterrand.
En 1981, Mitterrand a fait sa campagne pour les présidentielles sous un programme présenté
sous la forme de 110 propositions et quand il a été élu, il a considéré être élu sur ces 110
propositions et qu’il avait passé un contrat avec la nation.
Pour mettre en œuvre son programme, il a déterminé la politique nationale dans des domaines très
variés comme ne l’avaient jamais fait ses prédécesseurs. A ce jour, on peut considéré que
Mitterrand est le plus intervenu, pendant son premier mandat, dans la détermination de sa
politique nationale.
Cependant Macron, en 2017, a manifesté sa volonté de réformer vite et dans des domaines
variés. Il voulait rénover le modèle social français, refondre l’assurance chômage, réformer le droit
du travail, ou revoir le systèmes des recettes.
Il a réformé très vite car par ordonnance, dès septembre 2017, il a réformé le droit du travail.
En période de cohabitation, le président conserve la présidence du conseil des ministres qui lui
permet d’exprimer, la aussi, son point de vue et son désaccord avec la politique mené par le
gouvernement.
La théorie du domaine réservé est énoncée par Chaban-Delmas en 1959. En vertu de cette théorie
il existerait un domaine réservé au chef de l’état à savoir les affaires étrangères, la défense et à
l’époque, l’Algérie, dans lequel il serait le seul décideur. Pour le reste il en ai de la compétence
du premier ministre.
Dans cette théorie, aussi bien en concordance qu’en cohabitation, la défense et les affaires
étrangères seraient des domaines réservés au président de la république. Mais cette théorie a
été et reste controversé. On peut même affirmer aujourd’hui que le président n’a pas de
domaine réservé.
Le 27 aout 1958, Michel Debré lors de son discours au Conseil d’état, a dit « Le président de la
république n’a pas d’autre pouvoir que celui de solliciter un autre pouvoir » (dans le cadre de sa
fonction d’arbitre) c’est-à-dire que le président exerce son arbitrage en faisait appel à un autre
pouvoir qui réglera le problème.
Cet article énumère limitativement des pouvoirs du président, sans dispensé du contreseing du
premier ministre. Cet article précisé « les actes du président de la république autres que ceux
prévus aux articles 8, 11, 12, 16, 18, 54, 56 et 61 sont contresignées par le premier ministre et, le
cas échéant, par les ministres responsables »
Le principe de cet article c’est le contreseing et l’exception de cet article c’est l’absence de
contreseing.
Ces pouvoirs dispensés de contreseing s’appliquent à des compétences importances mais d’une
utilisation, assez souvent exceptionnelle.
L’acte de nomination du premier ministre tout comme l’acte mettant fin à des fonctions sont
des actes du président dispensé de contreseing.
Sous les 3 et 4ème république, avant de pouvoir entrer en fonctions, le chef du gouvernement et le
gouvernement devaient être investis par le parlement. La cinquième république rompt avec cette
procédure car le choix du chef du gouvernement procède de la volonté du président de la
république et non de celle du parlement.
La formulation de la première phrase de l’article 8 alinéa premier semble laisser une totale liberté
de choix au président de la république. Par exemple, le président pourra nommer premier
ministre un parlementaire ou un non parlementaire. Lorsqu’il choisit un parlementaire, il désigne
souvent un député mais il arrive qu’il nomme un sénateur.
Cependant, dans la pratique, la liberté est limitée. En effet, le président est politiquement obligé
de choisir un premier ministre qui sera soutenu par la majorité parlementaire à l’ AN. Cela paraît
logique car le gouvernement est politiquement responsable devant l’ AN en vertu de l’art 20 de la
constitution.
Le président est libre de son choix au premier ministre à condition que celui ci plaise à la
majorité de l’ AN.
Toutefois, si on observe les différentes démissions de premier ministre intervenues depuis le début
de la cinquième république, on constate qu’il en existe différente type et que parfois la pratique
diffère du texte de la constitution.
Parmi les différentes types de démission on trouve la démission volontaire. Elle se cale
parfaitement à l’article 8 alinéa premier de la constitution.
Depuis le début de la 5ème il y a eu 2 démissions volontaires :
1. celle de Jacques Chirac (premier ministre de Giscard d’Estaing) en 1976
2. celle de Manuel Valls en 2016
Il existe également la démission imposée par l’article 50 de la constitution. En effet, l’art 50 exige
la démission du premier ministre et donc du gouvernement lorsqu’un gouvernement a perdu la
confiance de l’ AN suite à l’adoption d’une motion de censure ou à la désapprobation d’une
déclaration de politique générale ou de son programme. Cette hypothèse ne s’est produite qu’une
seule fois sous la cinquième république :
1. En 1962, l’ AN a signé une motion de censure à l’encontre du gouvernement de Pompidou.
Pour finir, il existe une dernière forme de démission qui s’éloigne le plus de l’art 8 alinéa 1, la
démission du premier ministre à la demande du président de la république car ce dernier veut
changer de premier ministre par exemple. En théorie le président ne peut pas révoquer son premier
ministre mais en période de concordance des majorités, le président peut exiger la démission de son
premier ministre et par conséquent mettre fin aux fonctions du gouvernement. On parle alors de
démission révocation. Il y a eu 3 dans la cinquième république :
1. Michel Debré en 1962
2. Michel Rocard en 1991
3. Elisabeth Borne en 2024
a) Le référendum « classique »
Cette disposition n’a pas la même signification selon qu’on se trouve en concordance ou en
cohabitation.
En période de concordance des majorités, comme le président est le chef de l’exécutif, il pourra
prendre lui même l’initiative d’organiser un referendum, même s’il demandera au
gouvernement, pour respecter l’art 11, de lui en faire la proposition.
En période de cohabitation, sauf s’il s’agit d’un projet de loi faisant consensus, il semble difficile
pour le président de la république de réclamer une proposition au gouvernement qui lui est
politiquement opposé et il en est de même concernant une proposition des chambres car elle doit
être une proposition conjointe des 2 chambres. Or, en cohabitation, on a l’ AN qui est opposé au
président.
Lorsqu’une proposition de referendum est faite au président, il est libre ensuite d’organiser,
ou pas, ce referendum. Il est d’autant plus libre car le recours à l’art 11 est un pouvoir non
contresigné.
Le décret par lequel le président décide de présenter un projet de loi au referendum est
insusceptible de recourt, on ne peut pas en demander l’annulation devant un juge. C’est un acte de
gouvernement qui est un acte prit par le président de la république ou le premier ministre dont les
juridictions décident de connaître. Ces actes concernent les relations de l’exécutif avec le parlement
ou avec le conseil constitutionnel mais aussi la conduite des relations internationales.
Quand la proposition de recourir à un referendum émane du gouvernement, elle doit être faite
durant la session parlementaire et donne lieu à une déclaration gouvernementale suivie d’un débat
devant chaque chambre, débat qui ne peut se terminer par un vote.
Sous la cinquième république, 8 projets de loi ont été soumis au referendum sur le fondement de
l’art 11.
2 d’entre eux sont des referendum négatifs (celui de 1969 et celui de 2005)
2 d’entre eux ont été organisé pour réviser la constitution (celui de 62 et celui de 69)
4 d’entre eux ont été organisé par De Gaulle ( en 1962, 1962,1969, 1972)
1 d’entre eu par Pompidou (en 1962)
2 d’entre eu par Mitterrand (en 1988 et en 1992
1 d’entre eu par Chirac (en 2005)
Ce faible nombre peut d’expliquer par le fait que recourir au referendum fait prendre au
président un risque politique. En effet, le désintérêt que peut manifester la population ou encore
pire, le vote négatif vont être considéré comme un affront pour le chef de l’état et ceci même s’il a
prit la précaution de ne pas lier son sort à la réponse du referendum.
Le recours au referendum reste donc exceptionnel. Au delà du risque que prend le président, le
referendum ne peut porter que sur l’un des 3 domaines cités précédemment ce qui restreint donc la
possibilité d’organiser un referendum.
Malgré tout, en 2008, avec la grosse révision de la constitution du 23 juillet on a voulu renforcer les
pouvoirs des citoyens notamment par la QPC mais aussi par le referendum d’initiative partagé.
Le RIP a été introduit dans la constitution aux aliénas 3 et suivants de l’art 11 par la révision du 23
juillet 2008.
Le procédure du RIP est donc prévu aux alinéas 3 et suivants de l’art 11 et par la loi organique du
6 décembre 2013. Cette procédure est entrée en vigueur le 1er janvier 2015.
La nomination du RIP a été donné par le conseil constitutionnel dans sa décision « proposition
de loi visant à affirmé la caractère du service public national de l’exploitation des aérodromes de
Paris » le 9 mai 2019.
L’initiative est tout sauf partagée. En effet, pour lancer le referendum, il faut que l’initiative émane
d’1/5 des membres du Parlement soutenue par 1/10 des électeurs inscrits sur les listes électorales.
L’initiative appartient dont seulement au Parlement
La procédure du RIP porte sur une proposition de loi qui pourra être soumise au referendum.
Cependant, une proposition de loi qui intervient dans l’un des 3 domaines cités
précédemment.
• 2ème étape : cette proposition de loi va être soumise au contrôle du conseil constitutionnel.
Le conseil constitutionnel contrôle donc :
- que la proposition de loi est soutenue par au moins 1/5 des membres du parlement (185 députés)
- que la proposition de loi intervient dans au moins 1 des 3 domaines visés par l’art 11
- que la proposition de loi n’a pas pour objet l’abrogation d’une loi promulguée depuis moins d’un
an
- que la proposition de loi ne porte pas sur le même objet qu’une proposition de loi qui a été rejetée
dans le cadre d’un referendum ayant eu lieu il y a moins de 2 ans
- que la proposition de loi n’est pas contraire à la constitution
Le conseil constitutionnel peut contrôler la conformité des lois à la Constitution avant leur
promulgation (art 61 de la constitution) ou après leur promulgation dans le cadre de la QPC (art
61-1 de la constitution).
MAIS, le conseil constitutionnel refuse de contrôler la conformité à la Constitution des lois
adoptées par le peuple souverain dans le cadre d’un referendum puisqu’elles « constituent
l’expression directe de la souveraineté nationale ».
Le conseil constitutionnel refuse aussi bien dans le cadre de son contrôle à priori (conseil
constitutionnel n°62-20 DC, 6 novembre 1962, « loi référendaire ») que dans le cadre de son
contrôle à posteriori (conseil constitutionnel n°2014-392 QPC, 25 avrril 2014, « Province Sud de
Nouvelle-Calédonie »).
• 3ème étape : recueil des soutiens par voie électronique, pendant une durée de 9 mois. Les
soutiens, une fois donnés, ne peuvent pas être retirés.
• 4ème étape : décision du conseil constitutionnel constatant que le propositions de loi a reçu
ou non la nombre de soutiens populaires requis
• 5ème étape : si c’est le cas, le référendum aura lieu SAUF si la proposition de loi est
examiné au moins une fois par chacune des 2 chambres dans les 6 mois à compter de la
décision du conseil constitutionnel constatant que l’initiative a obtenu le soutien d’1/10 des
électeurs inscrits.
Si les conditions sont réunies, le président de la république est obligé de soumettre la proposition de
loi au peuple.
• 6ème étape : si la proposition de loi est approuvée par le peuple lors du RIP, le président
promulguera la loi dans les 15 jours qui suivent la proclamation des résultats.
S’il est quasiment impossible que cette procédure aboutissent, il y quand même eu 5 tentatives de
RIP, la première datant de 2019.
Cette proposition de loi de 2019 avait pour but d’empêcher la privatisation d’aéroports de Paris.
C’est celle dont la procédure est allée la plus loin. Elle s’est arrêté car elle n’a pas acquis assez de
soutiens populaires.
Par la suite, les 4 autres tentatives de RIP se sont arrêtés à l’étape du contrôle du conseil
constitutionnel. Les 2 dernières tentatives de RIP sont relatives à la réforme des retraites (mars et
avril 2023). Aucune procédure de RIP n’a donc aboutie.
La procédure de dissolution est assez simple. Tout d’abord il n’y a aucune conditions de fonds, il y
a seulement des conditions de formes ou de période d’exercice.
Quand le président a dissout l’ AN, les élections législatives au lieu 20 jours au moins et 40 jours au
plus après la dissolution.
Depuis 1958, l’art 16 n’a été appliqué qu’une seule fois entre le 23 avril et le 29 septembre 1961.
De Gaulle a déclenché l’art 16 à ce moment car en Algérie, des généraux avaient déclenché un
putsch à Alger, avaient créé un gouvernement insurrectionnel et avaient séquestré un membre du
gouvernement.
En raison de l’ampleur des pouvoirs confiés au président dans le cadre de l’art 16, des
conditions strictes sont posées pour sa mise en œuvre. Il existe des conditions de fonds et des
conditions de formes.
Les conditions de fonds sont au nombre de 2, sont cumulatives et doivent donc être réunies :
➢ Une menace grave et immédiate contre les institutions de la république, l’indépendance de la
nation, l’intégrité du territoire ou l’exécution des engagements internationaux de l’état.
➢ L’interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels.
Si ces conditions de fonds sont réunies, le président de la république pourra mettre en œuvre
l’article 16 après avoir respecter les conditions de formes posées par ce même article.
Toutefois, avant de prendre cette décision, le président doit accomplir certaines formalités. Il doit
tout d’abord recueillir un certain nombre d’avis. En effet, il doit consulter le premier ministre, le
président de l’ AN, le président du sénat et le conseil constitutionnel. Le président n’est cependant
pas lié par ses avis. Par ailleurs, l’avis du conseil constitutionnel doit être motivé et être publier au
journal officiel. Le président doit également adresser un message à la nation ayant pour objet de lui
permettre de justifier à la nation le recours à l’art 16.
Même si cela n’est pas prévu par la constitution, en 1961, lors de l’unique application de l’art 16,
De Gaulle a également prévu le parlement de l’application de cet article par un message du 23 avril.
Une fois l’art 16 de la constitution mis en œuvre, le président de la république dispose de pouvoirs
étendus. En effet, l’art 16 nous dit que le président peut prendre les mesures exigées par les
circonstances. Pour ce faire, le président peut aussi bien intervenir dans le domaine
réglementaire (domaine de l’exécutif) que dans le domaine de la loi (normalement réservé au
parlement). Toutes fois les mesures que prendra le président dans le cadre de l’art 16 ne doivent
avoir qu’un seul but, rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics dans les plus brefs
délais (alinéa 3 de l’article 16).
Quand le président agit dans le cadre de l’art 16, il prend des décisions qui sont dispensés de
contreseing. Il aura quand même une formalité à respecter qui est qu’avant de prendre des
décisions, il doit consulter le conseil constitutionnel. Il n’est toujours pas lié par ses avis qui eux
restent secrets.
Outre que les décisions du président doivent avoir pour but de rétablir le fonctionnement des
pouvoirs publics, il existe des limites au pouvoir dont dispose le président de la république
lorsque l’art 16 est mise en œuvre.
Qui dit destitution dit contrôle. Le président de la république quand il déclenche l’art 16 a des
pouvoirs exceptionnels et va voir son action contrôler de façon limitée.
Les règles du contrôle du président sont tirés d’un arrêt du conseil d’état du 2 mars 1962
« Rubin de Servens ».
S’agissant des décisions que le chef de l’état prends pendant la période d’application de l’art 16, sur
le fondement de cet article :
- le conseil d’état accepte de contrôler les décisions qui relèvent du domaine du règlement
(article 37 de la constitution), elles sont donc susceptibles d’annulation pour illégalité, dans le cadre
d’un recours pour excès de pouvoir
- le conseil d’état est incompétent pour contrôler celles qui relèvent du domaine de la loi
(article 34 de la constitution).
Il y a des conditions strictes prévues par l’art 16 pour déclencher cet article, en revanche, rien n’est
prévue quant à la fin de l’application de cet article.
Il y a cependant un progrès par rapport à 1961 (unique utilisation de l’art 16) car l’article 16 a été
révisé en 2008.
Depuis 2008, l’art 16 prévoit une intervention du conseil constitutionnel :
- au-delà de 30 jours d’exercice de l’art 16, le président de l’ AN, le président du Sénat, 60 députés
ou 60 sénateurs peuvent saisir le conseil constitutionnel afin qu’il vérifie si les conditions ayant
mené à la mise en œuvre de l’art 16 sont toujours réunies
- au-delà de 60 jours, le conseil constitutionnel intervient de plein droit
- au-delà, le conseil constitution intervient à tout moment
Comme peut le faire le premier ministre, le président de l’AN, le président du Sénat, 60 députés ou
60 sénateurs, le président peut saisir le conseil constitutionnel afin qu’il vérifie la conformité à
la constitution d’un traité avant sa ratification (article 54), ou d’une loi ordinaire avant sa
promulgation (article 61).
L’acte par lequel président de la république saisi le conseil constitutionnel est dispensé de
contreseing.
Jusqu’à la révision du 23 juillet 2008, le président disposait d’un choix discrétionnaire quand il
s’agissait de nommer un membre du conseil constitutionnel, mais depuis cette date, l’article 56
encadre le pouvoir de nomination du président.
Donc, depuis 2008, le candidat proposer par le chef de l’état, doit être auditionner par les
commissions des lois du Sénat, ce candidat ne pourra être nommer par le président qui si
l’addition des votes négatifs dans chaque commission représente moins de 3/5eme des suffrages
exprimées au sein des 2 commissions
→ malgré la révision, le secret de nomination des membres du conseil constitutionnel par le
président reste non contresigné
Les pouvoirs contresignés sont les pouvoirs pour l’exercice desquelles, le président doit
obtenir le contreseing du chef du gouvernement et des ministres concernés par l’application.
En concordance, comme le président impose sa volonté en premier ministre, le président n’a aucun
mal a obtenir le contreseing du premier ministre, ce qui est plus difficile en période de
cohabitation.
Les pouvoirs contresigné sont tous ceux qui ne sont pas énumérés à l’article 19. Ces pouvoirs
contresignés du président de la république, correspondent pour l’essentiel au mission classique d’un
chef de l’état en mission parlementaire.
Ce pouvoir est prévu a l’article 8 alinéa 2 « sur la proposition du premier ministre, il nomme les
autres membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions ».
➢ En période de concordance, le choix des ministres est entre les mains du président en
raison de la subordination politique du premier ministre, toutefois le président peut tenir
compte des souhait du premier ministre
➢ En période de cohabitation, le premier ministre compose lui même son gouvernement,
donc le rôle du président est très limité sauf pour la désignation du ministre des affaires
étrangers, et du ministre de la défense car ce sont deux domaines d’actions privilégies du
chef de l’état.
L’article 8 aliéna 2, le président de la république met fin sur proposition du premier ministre au
fonctions de ce ministre. En théorie il faut une quo-décision du président et du premier ministre.
Toutefois en période de concordance, il pourra s’agir de la seul décision du président avec l’accord
du premier ministre.
- Un ministre peut quitter le gouvernement de sa propre initiative pour des causes diverses
- Un ministre va être inviter fermement a démissionner par le président
- Possible pour le président sur proposition du premier ministre de révoquer un ministre
Dans tout les cas, l’acte qui met fin aux fonctions du ministre est signé par le président et
contresigné par le premier ministre.
Ce pouvoir est prévue a l’article 13 alinéa 1er, il prévoit que le président signe les ordonnances et
les décrets délibéré en Conseil des ministres. Ces actes sont contresignés par le premier ministre.
Par le biais de ce pouvoir le président participe a l’exercice du pouvoir réglementaire.
L’article 13 alinéa 2, dispose que le président nomme aux emploi civile et militaire de l’état, ces
nominations se font par décrets du président, contresignés par le Premier ministre. Ce pouvoir de
nomination s’exerce en conseil des ministres ou et exercer par le président seul.
Malgré la généralité de la formule, le président ne nomme pas tout aux emplois civil et militaire.
L’article 13 alinéa 3, dresse une liste d’emploi qui sont pourvu par déserts délibéré en conseil des
ministres.
L’article 13 alinéa 4, prévoit qu’une loi organique détermine les autres emploi qui sont pourvu
en conseil des ministres, la liste est longue (exemple : les emplois de procureur générale près la
C.cass, près la cour des comptes, près une cour d’appel).
Ce sont environ 70 000 emplois qui sont pourvu par décret du président, contresigné par le premier
ministre. De ce fait, le chef de l’état pouvait traditionnellement choisir les hauts fonctionnaires de
l’état plus ou moins librement selon le type d’emploi et le contexte politique. La révision
constitutionnelle du 23 juillet 2008, encadre le pouvoir de nomination du président en ajoutant un
alinéa 5 à l’article 13.
L’article 13 alinéa 5 s’applique aux emplois ou fonctions, autre que ceux visés à l’alinéa 3, ayant
une importance pour la garantie des droits et libertés ou la vie économique et sociale de la
nation. Pour ces emplois ou fonctions, le pouvoir de nomination s’exerce après avis publique de la
commission permanente compétente de chaque assemblée. Pour ces emplois ou fonctions, le
président de la république ne pourra pas procéder à une nomination lorsque l’addition des votes
négatifs dans chaque commission, représentera au moins 3/5 des suffrages exprimées au sein des
deux commissions.
La loi organique du 23 juillet 2010, fixe la liste des emplois qui doivent être pourvus en suivant la
procédure de l’article 13 alinéa 5. Elles se composent de 55 emplois ou fonctions (exemple:
gouverneur de la banque de France, président de l’ARCOM, président de la haute autorité pour la
transparence de la vie publique..).
La loi du 23 juillet 2010, détermine les commissions permanentes compétentes selon les emplois ou
fonctions concernées.
Cette procédure de l’article 13 alinéa 5, s’applique aussi à la nomination du défenseur des droits, en
vertu de l’article 71-1 de la constitution, qui s’applique aussi aux membres supérieurs de la
magistrature en vertu de l’article 65 et aux membres du conseil constitutionnel.
En vertu de l’article 9, le président préside le conseil des ministres, en cas d’absence le premier
ministre peut exceptionnellement le remplacer sur un ordre du jour détermine. Le conseil des
ministres symbolise la solidarité ministérielle, c’est ici que les orientations de la politique
gouvernementales sont débattues.
Par ailleurs, les projets de loi avant d’être déposer au parlement, doivent obligatoirement être
délité en conseil des ministres. Des décrets sont pris en conseil des ministres et des nominations.
La présidence du Conseil des ministres par le président, n’est pas une prérogative honorifique car le
président convoque le conseil et établit son ordre du jour en concertation avec le premier ministres.
Prévu aux article 29 et 30, quand la session extraordinaire est convoquée à la demande du
premier ministre sa durée n’est pas limitée, car elle prend fin a l’épuisement de son ordre du
jour. Le chef du gouvernement peut demander une nouvel session extraordinaire, dès le lendemain
de la clôture de la précédente.
Quand la session extraordinaire est convoquée à la demande de l’AN, elle ne peut durée plus
de 12 jours, et l’AN ne peut demander une session extraordinaire au moins 1 mois après la
précédente.
SI le président ouvre les sessions extraordinaire du parlement, c’est aussi lui qui est chargée
de les clore. La session extraordinaire est ouverte et close par un décret du Président, contresigné
par le premier ministre.
b) La promulgation de la loi
Lorsqu’une loi a été adoptée par le parlement, elle est transmise pour promulgation au président.
La promulgation est l’acte par lequel le chef de l’état, atteste l’existence de la loi et donne
l’ordre aux autorités publics d’observer et de faire observer cette loi, rend la loi exécutoire.
La promulgation est prévu à l’article 10 alinéa 1, en vertu de cette disposition, le président dispose
de 15 jours suivant la transmission au gouvernement de la loi définitivement adoptée par le
parlement pour la promulguer. Le président procède à la promulgation par un décret contresigné
par le premier ministre et les ministres responsables, la date de ce décret de promulgation, devient
la date de la loi.
Toutefois, ce délai de 15 jours peut être interrompu par la saisine du conseil constitutionnel. En effet
quand il y a saisine du CC, le président devra attendre la décision du conseil et il promulguera la loi
si celle-ci est déclarée conforme par le conseil constitutionnel et ne pourra pas promulguer si la loi
est contraire à la constitution.
Prévu a l’article 10 alinéa 2, en vertu de cet article, pendant le délai de promulgation le président
peut demander au parlement, une nouvelle délibération de la loi, cette demande peut porter sur
la totalité de la loi ou sur certain de ces articles.
La nouvelle délibération ne peut pas être refuser. Cette demande de délibération est un pouvoir
contresigné.
Cet article 10 alinéa 2, est très rarement utilisée car depuis 58 a était utiliser que 3 fois, 2 fois par
Mitterrand et 1 fois par Chirac.
En tant qu’arbitre du fonctionnement régulier des pouvoirs publics, le président est en vertu
de l’article 64, le garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire.
Dans l’accomplissement de cette mission, le président est assisté par le conseil supérieur de la
magistrature (article 64 alinéa 2).
Par ailleurs, en vertu de l’article 17, le président exerce le droit de grâce (= octroie d’une remise
en tout ou partie de la durée de la peine a un condamné sans remise en cause de la condamnation).
Les décisions de grâce sont signés par le président et sont soumises au contreseing du premier
ministre et du ministre de la justice. Toutefois la tradition veut que le contreseing ne soit jamais
refusé et qu’il ne puisse engager la responsabilité du gouvernement devant le parlement. Le droit
de grâce est en réalité une prérogative personnelle du chef de l’état qu’il exerce de façon
discrétionnaire.
Dans le domaine de la défense, le président est le chef des armées, il préside les conseils de
défense nationale. Le président tient le pouvoir de recourir à l’arme nucléaire, ce pouvoir est prévu
par l’article R1411-5 du code de la défense.
Le président décide de l’engagement des forces françaises dans les opérations militaires à
l’étranger, toutefois en vertu de l’article 35 alinéa 1, c’est le parlement qui déclare la guerre.
Depuis la révision de 2008, a était mis en place un contrôle parlementaire, en vertu de l’article 35
alinéa 2, le parlement doit être informé par le gouvernement de la décision de faire intervenir
les forces armées à l’étranger au plus tard 3 jours après le début de l’intervention. En vertu de
l’article 35 alinéa 3, lorsque la durée de l’intervention est supérieur a 4 mois, le gouvernement doit
soumettre sa prolongation au parlement.
Dans le domaine diplomatique, en vertu de l’article 13 alinéa 3, le président nomme les
ambassadeurs. En vertu de l’article 52 alinéa 1, le président négocie et ratifie les traités.
Le décret convoquant le congrès est un acte contresigné, mais c’est quand même un acte de
gouvernement insusceptible de recourt.