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Travaux dirigés de

droit constitutionnel
B1 S1
SOMMAIRE

la notion de constitution........................................................................................................................2
La séparation des pouvoirs.....................................................................................................................8

Jean-Paul GELIN
la notion de constitution

I/ La fonction de la constitution

A) La protection des droits fondamentaux

Document 1 : La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789

Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée Nationale, considérant que


l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'Homme sont les seules causes des malheurs
publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une Déclaration
solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'Homme, afin que cette Déclaration,
constamment présente à tous les Membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs
droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif,
pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient
plus respectés; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes
simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de
tous.
En conséquence, l'Assemblée Nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les
auspices de l'Etre suprême, les droits suivants de l'Homme et du Citoyen.
Art. 1er. - Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions
sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
Art. 2. - Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et
imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la
résistance à l'oppression.
Art. 3. - Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps,
nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.
Art. 4. - La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice
des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres
Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être
déterminées que par la Loi.
Art. 5. - La Loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n'est
pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle
n'ordonne pas.

Art. 6. - La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de
concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la
même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à

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ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur
capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.
Art. 7. - Nul homme ne peut être accusé, arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par la
Loi, et selon les formes qu'elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font
exécuter des ordres arbitraires, doivent être punis ; mais tout citoyen appelé ou saisi en
vertu de la Loi doit obéir à l'instant : il se rend coupable par la résistance.
Art. 8. - La Loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul
ne peut être puni qu'en vertu d'une Loi établie et promulguée antérieurement au délit, et
légalement appliquée.
Art. 9. - Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est
jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de
sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi.
Art. 10. - Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur
manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi.
Art. 11. - La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus
précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à
répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.
Art. 12. - La garantie des droits de l'Homme et du Citoyen nécessite une force publique :
cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de
ceux auxquels elle est confiée.
Art. 13. - Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une
contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les
citoyens, en raison de leurs facultés.
Art. 14. - Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs
représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre
l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée.
Art. 15. - La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son
administration.
Art. 16. - Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n'est pas assurée, ni la séparation
des Pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution.
Art. 17. - La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est
lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la
condition d'une juste et préalable indemnité.

Document 2 : Le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946

1. Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté
d'asservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à nouveau que
tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits
inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et libertés de l'homme et du
citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et les principes fondamentaux
reconnus par les lois de la République.
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2. Il proclame, en outre, comme particulièrement nécessaires à notre temps, les principes
politiques, économiques et sociaux ci-après :
3. La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme.
4. Tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d'asile sur
les territoires de la République.
5. Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi. Nul ne peut être lésé, dans
son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances.
6. Tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts par l'action syndicale et adhérer au
syndicat de son choix.
7. Le droit de grève s'exerce dans le cadre des lois qui le réglementent.
8. Tout travailleur participe, par l'intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective
des conditions de travail ainsi qu'à la gestion des entreprises.
9. Tout bien, toute entreprise, dont l'exploitation a ou acquiert les caractères d'un service
public national ou d'un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité.
10. La Nation assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur
développement.
11. Elle garantit à tous, notamment à l'enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la
protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en
raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve
dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables
d'existence.
12. La Nation proclame la solidarité et l'égalité de tous les Français devant les charges qui
résultent des calamités nationales.
13. La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, à la formation
professionnelle et à la culture. L'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à
tous les degrés est un devoir de l'Etat.
14. La République française, fidèle à ses traditions, se conforme aux règles du droit public
international. Elle n'entreprendra aucune guerre dans des vues de conquête et n'emploiera
jamais ses forces contre la liberté d'aucun peuple.
15. Sous réserve de réciprocité, la France consent aux limitations de souveraineté
nécessaires à l'organisation et à la défense de la paix.
16. La France forme avec les peuples d'outre-mer une Union fondée sur l'égalité des droits et
des devoirs, sans distinction de race ni de religion.
17. L'Union française est composée de nations et de peuples qui mettent en commun ou
coordonnent leurs ressources et leurs efforts pour développer leurs civilisations respectives,
accroître leur bien-être et assurer leur sécurité.
18. Fidèle à sa mission traditionnelle, la France entend conduire les peuples dont elle a pris
la charge à la liberté de s'administrer eux-mêmes et de gérer démocratiquement leurs
propres affaires ; écartant tout système de colonisation fondé sur l'arbitraire, elle garantit à
tous l'égal accès aux fonctions publiques et l'exercice individuel ou collectif des droits et
libertés proclamés ou confirmés ci-dessus.

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Document 3 : PRÉAMBULE de la constitution du 4 octobre 1958

Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'homme et aux
principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789,
confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu'aux droits et
devoirs définis dans la Charte de l'environnement de 2004.

En vertu de ces principes et de celui de la libre détermination des peuples, la République


offre aux territoires d'outre-mer qui manifestent la volonté d'y adhérer des institutions
nouvelles fondées sur l'idéal commun de liberté, d'égalité et de fraternité et conçues en vue
de leur évolution démocratique.

B) la rigidité de la Constitution

Document 4 : Constitution de 1791

TITRE VII - De la révision des décrets constitutionnels


Article 1. - L'Assemblée nationale constituante déclare que la Nation a le droit
imprescriptible de changer sa Constitution ; et néanmoins, considérant qu'il est plus
conforme à l'intérêt national d'user seulement, par les moyens pris dans la Constitution
même, du droit d'en réformer les articles dont l'expérience aurait fait sentir les
inconvénients, décrète qu'il y sera procédé par une Assemblée de révision en la forme
suivante :
Article 2. - Lorsque trois législatures consécutives auront émis un vœu uniforme pour le
changement de quelque article constitutionnel, il y aura lieu à la révision demandée.
Article 3. - La prochaine législature et la suivante ne pourront proposer la réforme d'aucun
article constitutionnel.
Remarque : la constitution de 1791 prévoyait une durée de deux ans par législature

Document 5 : Constitution du 4 octobre 1958

Titre XVI DE LA REVISION


ARTICLE 89.
L'initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la
République sur proposition du Premier ministre et aux membres du Parlement.

Le projet ou la proposition de révision doit être examiné dans les conditions de délai fixées
au troisième alinéa de l'article 42 et voté par les deux assemblées en termes identiques. La
révision est définitive après avoir été approuvée par référendum.
Toutefois, le projet de révision n'est pas présenté au référendum lorsque le Président de la
République décide de le soumettre au Parlement convoqué en Congrès ; dans ce cas, le
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projet de révision n'est approuvé que s'il réunit la majorité des trois cinquièmes des
suffrages exprimés. Le bureau du Congrès est celui de l'Assemblée nationale.
Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu'il est porté atteinte
à l'intégrité du territoire.
La forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l'objet d'une révision.

II/ Introduction au contrôle de constitutionnalité

A) Les limites du contrôle de constitutionnalité

Document 7 : Décision n° 92-312 DC du 02 septembre 1992, Maastricht II, traité sur l’union
européenne (extrait).

19. Considérant que sous réserve, d'une part, des limitations touchant aux périodes au cours
desquelles une révision de la Constitution ne peut pas être engagée ou poursuivie, qui
résultent des articles 7, 16 et 89, alinéa 4, du texte constitutionnel et, d'autre part, du
respect des prescriptions du cinquième alinéa de l'article 89 en vertu desquelles "la forme
républicaine du gouvernement ne peut faire l'objet d'une révision", le pouvoir constituant
est souverain ; qu'il lui est loisible d'abroger, de modifier ou de compléter des dispositions
de valeur constitutionnelle dans la forme qu'il estime appropriée ; qu'ainsi rien ne s'oppose à
ce qu'il introduise dans le texte de la Constitution des dispositions nouvelles qui, dans le cas
qu'elles visent, dérogent à une règle ou à un principe de valeur constitutionnelle ; que cette
dérogation peut être aussi bien expresse qu'implicite ;

Document 7 bis : Décision n° 2003-469 DC du 26 mars 2003, Révision constitutionnelle


relative à l'organisation décentralisée de la République.

1. Considérant que la compétence du Conseil constitutionnel est strictement délimitée par la


Constitution ; qu'elle n'est susceptible d'être précisée et complétée par voie de loi organique
que dans le respect des principes posés par le texte constitutionnel ; que le Conseil
constitutionnel ne saurait être appelé à se prononcer dans d'autres cas que ceux qui sont
expressément prévus par ces textes ;
2. Considérant que l'article 61 de la Constitution donne au Conseil constitutionnel mission
d'apprécier la conformité à la Constitution des lois organiques et, lorsqu'elles lui sont
déférées dans les conditions fixées par cet article, des lois ordinaires ; que le Conseil
constitutionnel ne tient ni de l'article 61, ni de l'article 89, ni d'aucune autre disposition de la
Constitution le pouvoir de statuer sur une révision constitutionnelle ;

3. Considérant qu'il résulte de ce qui précède que le Conseil constitutionnel n'a pas
compétence pour statuer sur la demande susvisée, par laquelle les sénateurs requérants lui
défèrent, aux fins d'appréciation de sa conformité à la Constitution, la révision de la

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Constitution relative à l'organisation décentralisée de la République approuvée par le
Congrès le 17 mars 2003,

B) La résurgence de la notion de la constitution

Document 8 : CC, 16 juillet 1971, Liberté d’association

Le Conseil constitutionnel,
Saisi le 1er juillet 1971 par le Président du Sénat, conformément aux dispositions de l'article
61 de la Constitution, du texte de la loi, délibérée par l'Assemblée nationale et le Sénat et
adoptée par l'Assemblée nationale, complétant les dispositions des articles 5 et 7 de la loi du
1er juillet 1901 relative au contrat d'association ;
Vu la Constitution et notamment son préambule ;
Vu l'ordonnance du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel,
notamment le chapitre II du titre II de ladite ordonnance ;
Vu la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d'association, modifiée ;
Vu la loi du 10 janvier 1936 relative aux groupes de combat et milices privées ;
1. Considérant que la loi déférée à l'examen du Conseil constitutionnel a été soumise au vote
des deux assemblées, dans le respect d'une des procédures prévues par la Constitution, au
cours de la session du Parlement ouverte le 2 avril 1971 ;
2. Considérant qu'au nombre des principes fondamentaux reconnus par les lois de la
République et solennellement réaffirmés par le préambule de la Constitution il y a lieu de
ranger le principe de la liberté d'association ; que ce principe est à la base des dispositions
générales de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d'association ; qu'en vertu de ce
principe les associations se constituent librement et peuvent être rendues publiques sous la
seule réserve du dépôt d'une déclaration préalable ; qu'ainsi, à l'exception des mesures
susceptibles d'être prises à l'égard de catégories particulières d'associations, la constitution
d'associations, alors même qu'elles paraîtraient entachées de nullité ou auraient un objet
illicite, ne peut être soumise pour sa validité à l'intervention préalable de l'autorité
administrative ou même de l'autorité judiciaire ;
3. Considérant que, si rien n'est changé en ce qui concerne la constitution même des
associations non déclarées, les dispositions de l'article 3 de la loi dont le texte est, avant sa
promulgation, soumis au Conseil constitutionnel pour examen de sa conformité à la
Constitution, ont pour objet d'instituer une procédure d'après laquelle l'acquisition de la
capacité juridique des associations déclarées pourra être subordonnée à un contrôle
préalable par l'autorité judiciaire de leur conformité à la loi ;

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4. Considérant, dès lors, qu'il y a lieu de déclarer non conformes à la Constitution les
dispositions de l'article 3 de la loi soumise à l'examen du Conseil constitutionnel complétant
l'article 7 de la loi du 1er juillet 1901, ainsi, par voie de conséquence, que la disposition de la
dernière phrase de l'alinéa 2 de l'article 1er de la loi soumise au Conseil constitutionnel leur
faisant référence ;
5. Considérant qu'il ne résulte ni du texte dont il s'agit, tel qu'il a été rédigé et adopté, ni des
débats auxquels la discussion du projet de loi a donné lieu devant le Parlement, que les
dispositions précitées soient inséparables de l'ensemble du texte de la loi soumise au Conseil
;
6. Considérant, enfin, que les autres dispositions de ce texte ne sont contraires à aucune
disposition de la Constitution ;

Décide :
Article premier :
Sont déclarées non conformes à la Constitution les dispositions de l'article 3 de la loi soumise
à l'examen du Conseil constitutionnel complétant les dispositions de l'article 7 de la loi du
1er juillet 1901 ainsi que les dispositions de l'article 1er de la loi soumise au Conseil leur
faisant référence.
Article 2 :
Les autres dispositions dudit texte de loi sont déclarées conformes à la Constitution.
Article 3 :
La présente décision sera publiée au Journal officiel de la République française.

La séparation des pouvoirs

A) Un aménagement du pouvoir dans l’Etat.

Document 9: Montesquieu, De l'esprit des lois, IX, vi


« C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser : il
va jusqu'à ce qu'il trouve des limites [...], il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir
arrête le pouvoir »
« Il y a, dans chaque État, trois sortes de pouvoir : la puissance législative, la puissance
exécutrice des choses qui dépendent du choix des gens et la puissance exécutrice de celles qui
dépendent du droit civil. […] Lorsque, dans la même personne ou dans le même corps de
magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n'y a point de
liberté ; […] il n'y a point encore de liberté, si la puissance de juger n'est pas séparée de la
puissance législative et de l'exécutrice. »

B) Une classification des régimes étatiques


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Document 10 : Extrait de la Constitution de la Vème République

Article 49 (Modifié par LOI constitutionnelle n°2008-724 du 23 juillet... - art. 24)

Le Premier ministre, après délibération du Conseil des ministres, engage devant l'Assemblée
nationale la responsabilité du Gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une
déclaration de politique générale.

L'Assemblée nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d'une


motion de censure. Une telle motion n'est recevable que si elle est signée par un dixième au
moins des membres de l'Assemblée nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit
heures après son dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure qui ne
peut être adoptée qu'à la majorité des membres composant l'Assemblée. Sauf dans le cas
prévu à l'alinéa ci-dessous, un député ne peut être signataire de plus de trois motions de
censure au cours d'une même session ordinaire et de plus d'une au cours d'une même session
extraordinaire.

Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la


responsabilité du Gouvernement devant l'Assemblée nationale sur le vote d'un projet de loi de
finances ou de financement de la sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme
adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est
votée dans les conditions prévues à l'alinéa précédent. Le Premier ministre peut, en outre,
recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session.

Le Premier ministre a la faculté de demander au Sénat l'approbation d'une déclaration de


politique générale.

Article 12 (Modifié par Loi constitutionnelle n°95-880 du 4 août 1995 - art. 3)

Le Président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des Présidents


des Assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale.

Les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la
dissolution.

L'Assemblée nationale se réunit de plein droit le deuxième jeudi qui suit son élection. Si cette
réunion a lieu en dehors de la période prévue pour la session ordinaire, une session est ouverte
de droit pour une durée de quinze jours.

Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l'année qui suit ces élections.

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Document 11 : Extrait de la Constitution des Etats-Unis d’Amérique adoptée par la
Convention le 17 septembre 1787

Article premier Section 7.

1. Tout projet de loi comportant la levée d'impôts émanera de la Chambre des représentants ;
mais le Sénat pourra proposer ou y apporter des amendements comme aux autres projets de
loi.

2. Tout projet de loi adopté par la Chambre des représentants et par le Sénat devra, avant
d'acquérir force de loi, être soumis au président des États-Unis. Si celui-ci l'approuve, il le
signera ; sinon il le renverra, avec ses objections, à la chambre dont il émane, laquelle
insérera les objections in extenso sur son procès-verbal et procédera à un nouvel examen du
projet. Si, après ce nouvel examen, le projet de loi réunit en sa faveur les voix des deux tiers
des membres de cette chambre, il sera transmis, avec les objections qui l'accompagnaient, à
l'autre chambre, qui l'examinera également de nouveau, et, si les deux tiers des membres de
celle-ci l'approuvent, il aura force de loi. En pareil cas, les votes des deux chambres seront
acquis par oui et par non, et les noms des membres votant pour et contre le projet seront
portés au procès-verbal de chaque chambre respectivement. Tout projet non renvoyé par le
président dans les dix jours (dimanche non compris) qui suivront sa présentation, deviendra
loi comme si le président l'avait signé, à moins que le Congrès n'ait, par son ajournement,
rendu le renvoi impossible ; auquel cas le projet n'acquerra pas force de loi.

3. Tout ordre, résolution ou vote, pour l'adoption desquels l'accord du Sénat et de la Chambre
des représentants peut être nécessaire (sauf en matière d'ajournement), sera soumis au
président des États-Unis, et, avant de devenir exécutoire, approuvé par lui, ou, en cas de
dissentiment de sa part, adopté de nouveau par les deux tiers du Sénat et de la Chambre des
représentants, conformément aux règles et sous les réserves prescrites pour les projets de loi.

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