Vous êtes sur la page 1sur 13

UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI DE NIAMEY

EXPOSE COURS DE PROCEDURE PENALE


SPECIALE:
THEME : LES IMMUNITES

GROUPE N°8:

PIERRE TANKOANO SALMOU

SAIDOU MAGUINA NAFISSATOU

SAHABI SALEY BINTA

MAKORI NABASSA ABDOU

SAIDOU BOUBE BACHIROU

ELHADJI KOLLO SALOUM

IDI MAHAMAN ADOUM

SALEY KABIROU

Enseignant : Mamane Lawal Barry Mamadou

ANNEE ACADEMIQUE : 2020-2021


PLAN

INTRODUCTION…………………………………………………………...……….2

I. LA CLASSIFICATION DES IMMUNITES……………………….………2

A. Les immunités parlementaires et les immunités diplomatiques………………..3

B. Les immunités des membres de l’exécutif…………………….. …….................4

II. LA PROCEDURE DE MISE EN ACCUSATION ………………………..5

A. La procédure de mise en accusation des parlementaires et des diplomates……....5

B. La procédure de mise en accusation des membres de l’exécutif ……….................7

CONCLUSION………………………………………………………………………11

BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………..............12

1
Introduction

« Nul ne doit être au-dessus de la loi ». Cet adage traduit le fait que peu
importe votre posture, la loi est susceptible de vous être appliquée.

La procédure pénale spéciale, avec le partage des pouvoirs cristallisé par


Montesquieu et John Locke dans leurs ouvrages « Esprit des lois » et « Traité de
gouvernement civil » se trouve diviser en trois à savoir : Le pouvoir législatif qui
élabore les lois, le pouvoir exécutif qui les met en œuvre et le pouvoir judiciaire qui
les applique à travers les cours et tribunaux.

Tous ces acteurs peuvent commettre des infractions hors ou à l’occasion de


l’exercice de leur fonction. La constatation, la poursuite et le jugement de ces
infractions dérogent quelque peu à celle du droit commun : on parle parfois de
privilège de juridiction ou d’immunité. C’est cette dernière qui retiendra notre
attention à travers le thème soumis à notre analyse à savoir : « Les immunités ».

Par immunité, il faut entendre selon le dictionnaire pratique du droit


humanitaire : « une prérogative juridique reconnue par le droit national et
international à certaines personnes afin de leur permettre d’exercer leurs fonctions en
toute liberté et à l’abri de toute pression, y compris judiciaire ».

Au niveau international, l’immunité est un outil destiné à protéger la


souveraineté et l’indépendance des Etats en évitant la mise en cause d’un Etat et de
ses agents devant les tribunaux étrangers. L’immunité de juridiction quant à elle
permet aussi à ceux qui en bénéficient d’éviter les poursuites judiciaires devant les
tribunaux nationaux ou étrangers. Notre thème s’appesantira sur cette seconde
immunité (immunité judiciaire).

Cela nous conduira à nous poser des questions suivantes : Quelles sont les
personnes qui jouissent de cette immunité ? Et comme l’immunité humaine n’est
jamais absolue, nous poserons aussi la question de savoir les procédures à suivre
pour mettre en accusation ces personnes.

Pour répondre à ces questions, nous étudierons d’une part les bénéficiaires
d’immunité à travers la classification des immunités (I) et d’autre part, nous
aborderons la procédure de leur mise en accusation (II).

I. LA CLASSIFICATION DES IMMUNITES


Il y a deux types d’immunité. Celle concernant les parlementaires et les
diplomates (A) et celle relative aux membres de l’exécutif (B)

2
A. Les immunités parlementaires et les immunités diplomatiques

Il sera question ici de l’immunité parlementaire (1) et de l’immunité diplomatique.

1. L’immunité parlementaire

Cette immunité est prévue par la constitution du 25 novembre 2010 en son article
88 qui dispose que « les membres de l’Assemblée Nationale jouissent de l’immunité
parlementaire… ». Cette immunité est également prévue par la loi n°2011-13 du 20
juillet 2011 portant statut du député à son article 9.

Ces deux textes font cas d’une irresponsabilité pénale des parlementaires. Ainsi
donc, aucun député ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à
l’occasion des opinions ou des votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions.

Selon l’article 10 alinéa 1 de la loi n°2011-13 du 20 juillet 2011, « toute arrestation


arbitraire ou toute détention illégale d’un député sera punie conformément à la loi ».

Cette immunité couvre toutes les infractions et préserve le parlementaire de


l’arrestation et de la mise en détention préventive, de l’ouverture de poursuites
judiciaires à son encontre et de la perquisition domiciliaire.

Elle protège les parlementaires contre toute action judiciaire, pénale ou civile,
motivée par des actes qui, accomplis hors du cadre d’un mandat parlementaire,
seraient pénalement sanctionnables ou susceptibles d’engager la responsabilité civile
de leur auteur (diffamation ou injure par exemple).

Toutefois, la jurisprudence exclut les propos d’un parlementaire au cours d’un


entretien radiodiffusé ou les opinions exprimées par un parlementaire dans le
rapport rédigé dans le cadre d’une mission confiée par le Gouvernement. Même si
elle assure une protection très large, elle n’entraine pas l’immunité totale puisque
pour leurs interventions en séance publique, les députés restent toujours soumis au
régime disciplinaire prévu par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale.

2. L’immunité diplomatique

Prévue par la Convention de Vienne, l’immunité diplomatique est une protection


offerte par les Etats aux diplomates et leurs familles basés à l’étranger.

3
Le principe posé par cette immunité est celui de l’inviolabilité et de
l’irresponsabilité. Elle permet notamment aux personnes protégées d’échapper à des
poursuites judiciaires dans le pays d’accueil.

L’article 29 de la Convention de vienne du 18 avril 1961 précise que : « la personne


de l’agent diplomatique est inviolable. Il ne peut être soumis à aucune forme
d’arrestation ou de détention. L’Etat accréditaire le traite avec le respect qu’il lui est
dû et prend toutes mesures appropriées pour empêcher toute atteinte à sa
personne, sa liberté et sa dignité.

L’agent diplomatique jouit de l’immunité de la juridiction pénale de l’Etat


accréditaire. Il jouit également de l’immunité de sa juridiction civile et administrative.
Cette immunité protège le diplomate, sa famille, les agents diplomatiques, les locaux
officiels ainsi que les agents techniques, administratifs de l’Ambassade et leurs
familles. En somme, l’immunité diplomatique met hors d’atteinte les lieux en rapport
avec les missions diplomatiques.

B. Les immunités des membres de l’exécutif

Nous ferons cas ici de l’immunité dont jouit le Président de la République (1) et
celle des membres du gouvernement (2)

1. L’immunité du Président de la République

Cette immunité est consacrée par la constitution du 25 novembre 2010 ainsi que
par la loi organique n°97-007 du 5 juin 1997 fixant l’organisation, le fonctionnement
et la procédure à suivre devant la Haute Cour de Justice.

Il ressort de ces textes que le Président de la République jouit d’une immunité


extraordinaire lui permettant d’exercer bien ses fonctions sans inquiétude. En effet, il
ne peut être poursuivi qu’en cas de haute trahison.

Dans la mise en œuvre de cette immunité des membres de l’exécutif, les


membres du gouvernement ne sont pas logés à la même enseigne que le Président
de la République.

2. L’immunité des membres du Gouvernement

Comme pour le Président de la République, les membres du gouvernement


jouissent aussi d’une immunité leur permettant d’exercer au mieux leurs fonctions.
Leur immunité est prévue par les mêmes textes cités ci-haut. Mais, contrairement à

4
l’immunité dont jouit le Président de la République qui ne peut être poursuivi qu’en
cas de haute trahison (Article 142 de la Constitution, les membres du gouvernement,
peuvent être jugés à la fois pour des faits qualifiés de crime ou délit dans l’exercice de
leur fonction.

II. LA PROCEDURE DE MISE EN ACCUSATION

A ce niveau, nous évoquerons d’une part, la procédure de mise en accusation des


parlementaires et des diplomates (A), et d’autre part celle de mise en accusation des
membres de l’exécutif (B)

A. La procédure de mise en accusation des parlementaires et des diplomates

Ici, il sera question de la procédure de mise en accusation des parlementaires (1)


et celle des diplomates (2)

1. La procédure de mise en accusation des parlementaires

La procédure de mise en accusation des parlementaires est prévue par la


Constitution du 25 Novembre 2010, la loi 2001-13 du 20 juillet 2011 ainsi que par le
Règlement intérieur de l’Assemblée Nationale. Dès lors que l’Assemblée Nationale
est en session ou son Bureau au cours de l’inter session, lève l’immunité
parlementaire d’un député, le Procureur de la République saisi de l’affaire peut
mettre en mouvement l’action publique. Alors comment se déroule cette phase de la
levée d’immunité ?

La réponse nous a été fournie par le Règlement Intérieur de l’Assemblée


Nationale. Ainsi, les demandes de levée d’immunité parlementaire sont inscrites à
l’ordre du jour de l’Assemblée nationale sur proposition de la Conférence des
Présidents à la demande du Gouvernement (Article 46). Après cela, il est constitué,
pour l'examen de chaque demande de levée de l'immunité parlementaire d'un
député, d’une demande de suspension de poursuites déjà engagées ou d’une
demande de suspension de détention d'un député, une commission ad-hoc de quinze
(15) membres nommés à la représentation proportionnelle des groupes
parlementaires.

La commission saisie d'une demande de levée d'immunité parlementaire doit


entendre le député intéressé lequel peut se faire représenter par un de ses collègues.

Ensuite, la commission saisie d'une demande de suspension de détention ou de


poursuite doit entendre l'auteur de la demande ou le premier signataire s'ils sont

5
plusieurs et le député intéressé ou le collègue qu'il a chargé de le représenter. Si le
député intéressé est détenu, elle peut le faire entendre personnellement par un ou
plusieurs de ses membres délégués à cet effet.

Dans les débats ouverts par l'Assemblée nationale, en séance publique, sur les
questions d'immunité parlementaire, peuvent seuls prendre la parole le rapporteur
de la commission, le représentant du Gouvernement, le député intéressé ou un
membre de l'Assemblée nationale le représentant, un orateur pour et un orateur
contre. La levée de l’immunité parlementaire d’un député est obtenue suivant un
vote à la majorité des deux tiers (2/3) des membres composant l’Assemblée nationale
(article 52).

Au cours de la deuxième législature de la 7ème république, le conseil des Ministres


du 17 février 2017 avait examiné et approuvé une requête afin de procéder à la levée
de l’immunité parlementaire d’un député impliqué dans une affaire de drogue mais
cela n’a pas abouti compte tenu du fait que son parti est membre de la mouvance
présidentielle et le risque de la fragilisation de la majorité au sein de l’Assemblée
nationale

Malgré cela, certains qualifient cette immunité de « protection de façade » car


conformément à l’article 88 de la constitution du 25 Novembre 2010, le Procureur de
la République peut poursuivre un parlementaire selon la procédure de flagrant délit
sans se soucier de son immunité alors que ceci est inenvisageable s’agissant des
membres de l’exécutif. Mais qu’en est-il de la procédure de mise en accusation des
diplomates ?

2. La procédure de mise en accusation des diplomates

L’immunité diplomatique confère aux membres du corps diplomatique et à


leurs familles un statut particulier, puisqu’ils ne sont pas soumis à la justice du
pays dans lequel ils sont expatriés. Ces dispositions ont été formalisées par la
convention de Vienne de 1961, le but étant de permettre à ces professionnels de
mener leurs missions en évitant les pressions que pourrait exercer sur eux le pays
d’accueil.

L’immunité dont jouissent les diplomates est extraordinaire car elle le met à
l’abri contre toute poursuite nationale et même internationale. Les diplomates ne
peuvent pas être arrêtés, contrairement au personnel consulaire qui reste soumis
à de possibles mesures contraignantes en cas de crime grave. En plus de protéger
les personnes, l’immunité s’applique aussi aux locaux officiels. Ainsi, les
ambassades étrangères au Niger ne peuvent pas être perquisitionnées.
6
Pour lever leur immunité, le pays d’accueil doit faire une demande auprès de
l’État d’origine du diplomate incriminé. Une situation très rare dans la mesure où
les gouvernements cherchent toujours à protéger leurs émissaires. Cependant, en
2002 par exemple, un chauffeur de l’ambassade de Mongolie responsable d’un
accident mortel avait été jugé et condamné en France après que son immunité ait
été levée par son pays.

Par ailleurs, l’article 9 de la Convention de Vienne de 1961 et l’article 23 de


celle de 1963, ont prévu qu’à tout moment et sans avoir à motiver sa décision,
l’Etat accréditaire peut informer l’Etat accréditant que le Chef de mission ou tout
autre membre de la mission diplomatique est considéré comme « persona non
grata ». A titre illustratif, nous avons au Niger le cas de l’Ambassadeur français
Sylvain ITTE qui a été déclaré par les autorités compétentes comme persona non
grata. Il avait refusé de quitter le Niger mais est resté coincé dans l’ambassade
parce que s’il sortait de l’enceinte, la police pourrait bien l’arrêter à tout moment
parce qu’ayant perdu son accréditation, il serait un simple citoyen français en
situation irrégulière et peut subir la rigueur de la loi.

B. La procédure de mise en accusation des membres de l’exécutif

Ici, nous évoquerons la procédure à suivre pour la mise en accusation du


Président de la République (1) et celle des membres du gouvernement (2)

1. La procédure à suivre pour la mise en accusation du Président de la


République

Le Président de la République n'est responsable des actes accomplis dans


l'exercice de ses fonctions qu'en cas de haute trahison (Article 142 de la Constitution
du 25 novembre 2010). Il est jugé par la Haute Cour de justice, qui est également
compétente pour juger les membres du Gouvernement en raison de faits qualifiés
crimes ou délits commis dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de leurs
fonctions.

Les choses sont claires ici. Le Président ne peut être inquiété dans la gestion
qu’en cas d’acte qualifié de haute trahison.

Avant de parler de la procédure en tant que telle, il est important de faire


ressortir ce que la loi fondamentale entend par haute trahison. La réponse nous est
fournie par l’article 142 de la constitution précitée qui précise qu’il y a haute trahison
lorsque :

7
- Le Président de la République viole son serment ;
- Refuse d’obtempérer à un arrêt de la Cour constitutionnelle ;
- Lorsqu’il est reconnu coupable de violation grave des droits humains en tant
qu’auteur, coauteur ou complice ;
- De cession frauduleuse d’une partie du territoire national ;
- Lorsqu’il compromet des intérêts nationaux en matière de gestion des
ressources naturelles et du sous-sol ;
- Et lorsqu’il introduit des déchets toxiques sur le territoire national.

Alors comment se déroule la procédure lorsque le Président est déclaré coupable


de crime de haute trahison ?

Elle est enclenchée par l’Assemblée Nationale où les députés votent une
résolution de mise en accusation du Président de la République par scrutin public à la
majorité des 2/3 des députés la composant.

Cette résolution contient l’identité complète de l’accusé, l’énoncé sommaire des


faits qui sont reprochés et le visa des dispositions législatives et règlementaires en
vertu desquelles la poursuite est exercée.

Cette résolution est transmise par le Président de l’Assemblée Nationale au


Procureur de la République près la Cour de Cassation qui en accuse réception sans
délai. Dans les 24 heures de la réception de la résolution, le Procureur Général près la
Cour de Cassation notifie la mise en accusation au Président de la haute Cour de
Justice et au Président de la Commission d’Instruction. Celle-ci composée de trois
magistrats de la Chambre judiciaire de ladite cour est convoqué sans délai sur l’ordre
de son Président. Il peut décerner tout mandat contre l’accusé. Dès sa première
réunion, elle confirme les actes de son président et poursuit l’instruction du dossier
selon les règles édictées par le code de procédure pénale et spécialement celle
garantissant les droits de la défense.

La commission statue également sur les incidents de procédures notamment sur


les nullités de l’instruction.

Toute nullité non invoquée avant la décision de renvoi est couverte. Après
l’information, la commission qui dispose de tous les pouvoirs d’un juge d’instruction
décide d’un non-lieu si elle estime qu’il n’y a pas assez de charges contre le Président
de la République.

Par contre, si elle a pu recueillir des charges suffisantes contre le Président de la


République, elle transmettra le dossier de la procédure au Procureur Général près la

8
Cour de Cassation. A sa requête, le Président de la Haute Cour de Justice fixe la date
d’ouverture des débats.

Les règles fixées par le Code de procédure pénale concernant les jugements en
matière correctionnelle sont celles applicables devant la Haute Cour de Justice. Après
les débats, elle statue sur la culpabilité de l’accusé. Le vote a lieu au bulletin secret à
la majorité absolue de ses membres.

Si l’accusé est déclaré coupable, il est voté sans désemparer sur la peine à
appliquer par les 7 juges de la Haute Cour de Justice.

2. La procédure à suivre pour mettre en accusation les membres du


gouvernement

La procédure est la même que celle prévue pour mettre en accusation le


Président de la République à quelques différences près :

- La résolution pour mettre en accusation un membre du gouvernement n’est pas


subordonnée à son vote par le parlement à une majorité qualifiée. Une majorité
simple suffit.

- La Haute Cour de Justice juge le Président de la République pour le seul crime de


haute trahison accompli dans l’exercice de ses fonctions tandis que les membres du
gouvernement peuvent être jugés à la fois pour des faits qualifiés de crime ou délit
dans l’exercice de leur fonction. Cependant il y a lieu de prendre en compte ces
quelques remarques :

- Lorsqu’ un membre du gouvernement est témoin d’une infraction à la loi pénale,


instruite devant les juridictions de droit commun, son audition doit être autorisée
par le Président de la République par décret. Si ce dernier décide de ne pas
autoriser cette audition, le juge d’instruction en charge du dossier saisit le
président de la Cour d’Appel afin qu’il procède à cette diligence en se déplaçant
soit au bureau du ministre en question ou à son domicile. Le procès-verbal de cet
acte d’instruction est transmis sans délai par le président de la Cour d’Appel au
magistrat instructeur qui l’a requis. En principe, il n y a aucune interdiction légale
pour entendre un membre du gouvernement comme partie civile dans une
procédure pénale. Enfin, l’immunité ne vaut que pour les infractions
contemporaines à la fonction ;
- Les députés membres de la haute cour de justice ne prennent pas part au vote de
la résolution de mise en accusation du président de la république ou des membres
du gouvernement ;

9
- Lorsque la haute cour de justice est saisie des faits concernant un membre du
gouvernement et qu’au même moment ses coauteurs et complices sont
poursuivis devant une juridiction de droit commun pour les mêmes faits, celle-ci
doit surseoir à statuer jusqu'à la décision de la haute cour de justice ;
- Les arrêts de la commission d’instruction ainsi que ceux de la Haute cour de
justice ne sont susceptibles d’aucune voie de recours ;
- La constitution de partie civile n’est pas recevable devant la Haute Cour de justice.
les actions tendant à la réparation des préjudices résultant des crimes et délits
poursuivis doivent être portés devant les juridictions de droit commun ;
- La haute cour de justice ne peut pas juger les membres du gouvernement pour
des faits qualifiés de crime ou délit contre la sûreté de l’État ainsi que les crimes
et délits connexes. Pour ces faits, ils doivent répondre devant le tribunal militaire ;
- La haute cours de justice n’est pas prévue par la loi sur l’organisation judiciaire du
Niger. Cet oubli volontaire découle de la nature juridique de cette juridiction car
son Président est un député.

10
Conclusion

Au regard de ce qui précède, il apparait clairement que les immunités sont des
privilèges qui ne sont pas accordés à n’importe qui.

Mais bien qu’étant un rempart protégeant ses bénéficiaires, elles ne sont pas
absolues. En effet, quel que soit la position de pouvoir détenu, ces immunités peuvent
tomber à tout moment et ils seront contraints de faire face à la loi.

En fin de compte, ces immunités sont relatives car elles sont exercées dans la limite
du respect des lois et règlement en vigueur qui régissent la République. Et comme dit
l’adage, « Nul n’est au-dessus de la loi ».

Rien n’échappe à l’épée de Damoclès de la justice. Immunité certes, mais à exercer


avec réserve et humilité.

11
BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages généraux

 Laurence Boisson De Chazournes et Makane Moïse, Les immunités dans


l’ordre juridique international, Paris, Editions A. Pedone, 13, rue Soufflot, 2020
 Isabelle Pingel-Lenuzza , Les immunités des Etats en droit,, éditions de
l’université de Bruxelles, 1998
 Anthony Tardif, L’immunité en droit privé et public, de la responsabilité,
Collection : Bibliothèque des Thièses, Parution, 16 juin 2022, Page 338

Ouvrages spécifiques

 Laure Laganier Milano, Les immunités issues du droit international dans la


jurisprudence européenne, HAL open science, 27septembre 2019
 J. Verhoeven, Les immunités propres aux organes ou autres agents des sujets
propres du droit international, , Paris, LGDJ, 2004, page 113

Textes de lois, décrets, règlements et convention

 La Convention de Vienne du 18 avril 1961


 Constitution de la République du Niger du 25 novembre 2010, promulguée par
décret n°2010-754/PCSRD du 25 novembre 2010
 Loi n+2017-07 du 31 mars 2017, portant code de procédure pénale au Niger
 Loi n°2018-37 du 1er juin 2018 fixant l’organisation et la compétence des
juridictions en République du Niger
 Loi n°61-27 du 15 juillet 1961, portant code pénal du Niger

Webographie

 Htt://www.eda.adm.ch, consulté sur google le 16 janvier à 17h45mn


 Dictionnaire-droit-humanitaire-org, consulté le 16 janvier à 15H20

12

Vous aimerez peut-être aussi