Les fondamentaux des finances locales

La procédure d’élaboration des budgets locaux

Dans le cadre du cycle budgétaire, la phase d’élaboration du Budget primitif (BP) est capitale.

De la qualité avec laquelle le BP sera préparé dépend de nombreux éléments :

- la sincérité des recettes et des dépenses inscrites au budget,
- l’efficacité de la politique menée par l’équipe exécutive et la qualité des réponses
apportées aux besoins grandissants des administrés,
- la crédibilité de l’exécutif et de son équipe au cours de l’exercice budgétaire à venir,
- la qualité des informations qui seront délivrées à l’assemblée au moment du vote du
BP ou au moment du débat d’orientation budgétaire pour les collectivités concernées.

L’élaboration du budget relève de la seule compétence et responsabilité de l’ordonnateur,

lequel en pratique est secondé par les services compétents, la ou le secrétaire de mairie, mais
aussi le comptable public pour les plus petites collectivités en dépit du principe encore existant
de séparation des ordonnateurs et des comptables.

Cette préparation budgétaire impose un certain nombre de points de veille :

1er point : Le cadre de la préparation du budget

 Le calendrier de la procédure budgétaire est régulier. Il est composé, d’une année

sur l’autre, des mêmes étapes mais leurs contenus et objectifs changent d’une
année à l’autre, d’une collectivité à l’autre.

 Il fait intervenir à la fois :

 Les comptables publics locaux,
 Les services opérationnels centraux de l’Etat ;
 Les « personnes ressources » de la collectivité ;
 Les élus et les secrétaires de mairie.

 La technicité grandissante des finances issue des réformes en cours rend de plus
en plus difficiles les simulations en interne.

 La loi de finances apporte par ailleurs avec elle certaines nouvelles dispositions ou
« surprises » dont on ne peut tenir compte avec certitude qu’à la promulgation de
la loi de finance.

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 Enfin les délais de transmission des informations utiles à la préparation par les
services de l’Etat sont de plus en plus longs.

Si les informations sont communiquées de plus en plus tardivement, les dates

butoirs de vote restent en revanche les mêmes. Les délais de préparation des
budgets sont donc de plus en plus courts, les informations de plus en plus denses,
les difficultés des exécutifs de plus en plus importantes.

2ème point : Le calendrier de préparation des budgets des collectivités les plus importantes
Selon la taille de la collectivité, ses difficultés financières ou selon que le budget a déjà fait
l’objet d’un arrêté préfectoral de règlement d’office suite à une saisine de la chambre
régionale des comptes, le calendrier est différent d’une collectivité à une autre.
Pour un budget voté avant le 1er janvier, plusieurs périodes se dégagent avec pour chacune
des étapes clés :

1ère période : Juillet-août de l’année « n-1 » : Phase de CADRAGE GLOBAL

Cette phase permet :

- Une évaluation avec le DGS, le directeur des finances et l’exécutif des grandes marges de
manœuvre et des priorités politiques de l’année « n ».

- Un repérage des évolutions significatives des cycles de dépenses des services chroniquement
dépensiers.

- Un bilan à mi-année des projets réalisés

° quelle enveloppe encore disponible non utilisée ?

° quel besoin de poursuivre ou quel besoin d’interrompre ?

- Un commencement de Préparation du DOB, le Débat d’orientation budgétaire, pour les

communes de + de 3500 habitants, les départements, les régions ainsi que les EPCI comptant
au moins une commune de plus de 3500 habitants, qui devra être présenté à l’assemblée deux
mois avant le vote du budget.

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2ème période : Octobre « n -1 » : Phase de MISE au POINT

Priorisation des financements et évaluation des recettes

Cette phase impose la réalisation de tableaux, d’analyses financières rétro-prospectives et la

réalisation de simulations.
La collectivité aura besoin de certaines indications concernant la fiscalité locale :
- le montant prévisionnel des bases nettes de chacune des quatre taxes directes locales,
- le montant de la base de la taxe d'enlèvement des ordures,
- les taux nets d'imposition adoptés par la commune l'année précédente,

Elle aura également besoin d’informations concernant les dotations de l’Etat. Parmi ces
dotations on trouve notamment :

- le montant prévisionnel des compensations versées en contrepartie des exonérations et

abattements de fiscalité directe locale ;

- le montant de chacune des dotations versées dans le cadre de la dotation globale de

fonctionnement (DSU – DSR – DNP);

D’autres informations seront utiles :

- l’évolution des rémunérations des agents telle qu'elle figure dans la loi de finances ;

- l’état d’exécution des budgets antérieurs poste par poste , …

Il est par ailleurs INDISPENSABLE d'étudier le budget dans un cadre pluriannuel.

- Un PPI (Programme Pluriannuel d’Investissement) en planifiant les investissements prévus

sur la durée du mandat,

- Un PPF (Plan Pluriannuel de Fonctionnement) avec les actions envisagées (création d’un
nouveau service, politique du personnel…).

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3ème période : Fin octobre – fin novembre « n-1 » : Phase des arbitrages

- En fonction de la situation financière de la collectivité : le directeur ou directrice des

finances prévoit des rencontres avec les responsables de budgets devant être revus à la
baisse ou à la hausse

- Premières évaluations des grands équilibres en fonctionnement et en investissement

- Arbitrages techniques, financiers et politiques entre les adjoints

- Préparation des documents qui devront être publiés de façon dématérialisée sur le site de
la collectivité en application de la loi « NOTRe » du 7 août 2015.

En novembre - décembre, le budget primitif est présenté devant l’assemblée qui pourra
l’adopter avant le 1er janvier de l’année « n » (année d’exécution) .

3ème point : Le cycle de préparation des communes les moins peuplées

Les communes les moins peuplées votent leur budget au-delà du 1er janvier de l’année
d’exécution « n »

Le calendrier de préparation budgétaire s’établit dès lors comme suit :

- Mi-décembre « n » : 1ère réunion des élus membres de la commission « finances-

budget » pour faire un bilan des travaux à réaliser, réalisés et des travaux les plus
urgents

- Mi-janvier « n » : 2ème réunion des élus et évaluation des besoins de financements

pour les investissements les plus urgents (voirie, école, …) et premier chiffrage des
besoins poste par poste.

- Début mars « n » : étude des conséquences de la variation des taux d’imposition et

de leur impact et évaluation des recettes issues des montants de dotation (FCTVA,
DSR, DETR, …)

- Fin mars « n » : vote du compte de gestion et du BP

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