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Les fondamentaux des finances locales

Les exceptions aux principes budgétaires

Un adage en finances publiques rappel que « SI L’EXECUTIF EST LIE A SON BUDGET … IL NE
DOIT PAS ETRE LIGOTE PAR SON BUDGET … »

Les principes budgétaires permettent à l’exécutif et à l’assemblée délibérante de s’entendre et de


faire du budget un acte de compromis dans lequel tout le monde s’y retrouve ...

Cependant, la vie budgétaire impose des ADAPTATIONS, des SOUPLESSE pour la continuité du
service public et l’adaptation du budget à certaines contraintes.

Le droit budgétaire et la comptabilité publique admettent certaines exceptions à chacun de ces


principes.

1. Les exceptions au principe d’UNITE

Afin de faciliter le contrôle politique et juridique des recettes et des dépenses inscrites dans
le budget et le suivi efficace des écritures budgétaires, il est nécessaire que toutes les
opérations budgétaires figurent dans un document unique appelé BUDGET.

Ce principe connaît deux VERITABLES exceptions.

Elles ont pour effet que certaines dépenses ou recettes relevant pourtant du budget d’une
collectivité ne s’y trouvent pas …

La 1ère réelle exception est issue de ce que l’on appelle des BUDGETS AUTONOMES

Les budgets autonomes sont des budgets de personnes morales de droit public telles que
- les centres intercommunaux d’action sociale (CIAS),
- les Etablissements publics de coopération intercommunales (EPIC)
- les caisses des écoles.

Le principe d’autonomie de ces budgets a pour conséquences le fait que certaines dépenses
et recettes qui interviennent dans le cadre d’action qui relèvent de l’intérêt communal seront
inscrites dans ces budgets qui n’ont pas à être présentés aux assemblées délibérantes ...

La 2ème réelle exception relève de la pratique de la débudgétisation :

Elle consiste à confier à des tiers tels que les associations des missions d’intérêt général dont
les coûts, supportés par le budget de l’Association, ne figureront pas ou plus au budget de la

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collectivité. Il en va ainsi de certaines associations sportives qui prennent à leur charge


certaines dépenses liées au fonctionnement d’un terrain de foot …

Les budgets annexes ne sont pas de vraies exceptions à l’unité budgétaire : La


comptabilité impose une gestion séparée des recettes et des dépenses liées à certains services
publics locaux. Il s'agit principalement des services à caractère industriel ou commercial (eau
et assainissement, abattoirs …)

2. Les exceptions à l’Universalité budgétaire

C’est surtout le principe de non-affectation qui rencontre d’importantes exceptions.

Selon ce principe une recette ne peut pas être affectée à une dépense.

Il n’en va pas de même pour les subventions pour :


- l’achat de tel ou tel équipement,
- l’existence de certaines taxes telles que la taxe de séjour ou la taxe d’aménagement
ou l’acceptation par une collectivité d’un leg qui doit être utilisé selon les dernières
volontés du défunt …

3. Les exceptions au principe de spécialité

Les crédits réservés pour dépenses imprévues constituent bien une exception au principe
selon lequel les membres des assemblées sont informés par principe de l’usage des crédits.

4. Les exceptions au principe de l’équilibre

L’excédent de la section de fonctionnement affectée à la section d’investissement constitue


une exception salutaire pour les budgets locaux.

5. Les exceptions au principe de l’annualité budgétaire

Les DEROGATIONS sont nombreuses.

Il est désormais classique de les classer en deux catégories qui touchent aussi bien la section
de fonctionnement que la section d’investissement :
- Les dérogations supra-annuelles
- Les dérogations infra-annuelles.

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Les dérogations supra-annuelles :

- 1ère dérogation : la journée complémentaire. Elle repousse jusqu’au 31 janvier de l’année


qui suit l’année d’exécution budgétaire la possibilité, sous conditions, d’engager des dépenses
et de recouvrer certaines recettes qui seront rattachées au budget précédent. La journée
complémentaire dure donc un mois.

- 2ème dérogation : les autorisations de programmes (AP) qui ne concernent que la section
d’investissement. Elles permettent d’inscrire, de façon séquencée, et sur plusieurs années,
des dépenses qui correspondent bien à une même action.

- 3ème dérogation : les autorisations d’engagement (AE) qui ne concernent que la section de
fonctionnement. Il est possible d’étaler dans le temps des dépenses de fonctionnement liées
à des subventions ou des participations issues de convention, d’accords de partenariats ou de
simples délibérations.

- 4ème dérogation : les virements et les annulations de crédits. Si le budget a été voté par
chapitre, un exécutif peut modifier le montant des crédits inscrits à chaque article composant
le chapitre. Il ne doit pas dépasser cependant le montant des crédits votés par l’assemblée.

- 5ème dérogation : les reports de crédit qui permettent d’inscrire au budget suivant les crédits
non utilisés de l’année d’avant.

Les dérogations infra-annuelles :

Elles signifient que ce qui a été voté par l’assemblée peut être remis en cause avant le 31
décembre de l’année budgétaire.

- 1ère dérogation : Le budget supplémentaire en tant que budget d’ajustement, qui va pouvoir
corriger en cours d’exercice budgétaire ce qui a été inscrit dans le budget primitif

- 2ème dérogation : les décisions modificatives qui viennent en cours d’année modifier les
inscriptions en recettes ou en dépenses du budget primitif ou du budget supplémentaire.

Ces souplesses dont bénéficient les exécutifs locaux apportées aux différents budgets pourraient
laisser penser, à tort, que ces documents échappent à tous contrôles …

Ce n’est pas le cas … c’est ce que nous allons développer dans les deux vidéos suivantes.

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