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INTRODUCTION

L’activité sportive se distingue par sa dimension compétitive


importante qui est basée sur la nécessité d’instaurer un cadre institutionnel.
Lequel cadre est caractérisé par des règles sportives fondées sur « l’existence
d’un mouvement extraordinairement structuré dont les composantes sont
étroitement dépendantes les unes des autres, dans une sorte de mutualisation
des fonctions elles-mêmes hiérarchisées en un jeu incessant de va et vient, ce
qui lui vaut son appellation de mouvement sportif » 1 .Au sommet de l’ordre
du mouvement sportif Ivoirien se hissent les fédérations sportives.

Cependant, s’il est vrai que la Côte d'Ivoire compte cinquante-trois


(53) fédérations agréées2, il faut reconnaitre que la Fédération Ivoirienne de
Football, objet central de cette étude, est celle qui est beaucoup plus
médiatisée en raison de la domination du football dans les pratiques sportives
et opinions publiques sportives ivoiriennes.

Le législateur ivoirien, ayant constaté que « le sport ivoirien a


fonctionné de manière artisanale »3 depuis trop longtemps, va viser sa
professionnalisation en adoptant la loi n°2014-856 du 22 décembre 2014
relative au sport. Au regard de cette loi, il est déterminant pour le juriste
d’approfondir ses recherches sur la manière dont les fédérations ivoiriennes,

1
SIMON (G.) Droit du sport, P.U.F,2012, p. 11
2
Ami-sportif.com, « Côte D’Ivoire :53 fédérations
agréées » ,https://www.ami-sportif.com/2022/10/21/cote-divoire-53-federations-sportives-
agrees/ ,consulté le 11 janvier 2024.
3
Extrait du discours du Ministre M. François Amichia, « Séminaire / Loi sur le sport - François Albert
Amichia : « Nous sommes en train d’écrire ensemble, une nouvelle page de l’histoire du sport en Côte
d’Ivoire », https://news.abidjan.net/articles/625216/seminaire-loi-sur-le-sport-francois-albert-amichia-
nous-sommes-en-train-decrire-ensemble-une-nouvelle-page-de-lhistoire-du-sport-en-cote-divoire ,
consulté le 19 février 2024.

1
« chevilles ouvrières »4 du mouvement sportif Ivoirien, reçoivent et gèrent les
pouvoirs qui leurs sont dévolus dans le cadre d’un service public.

C’est alors dans ce cadre que s’inscrit cette recherche à savoir la


réflexion sur les fédérations sportives chargées d’une mission de service
public : le cas de la Fédération Ivoirienne de Football.

L’élaboration d’une telle analyse nécessite toutefois la déclinaison


préalable des notions essentielles telles que services publics, fédérations
sportives.

D’emblée, la notion de service public est une « notion centrale du droit


administratif qui touche aux buts des institutions publiques et l’organisation
sociale ». De manière générale, c’est une mission remplie par l'autorité
publique ou sous sa responsabilité dans le but de satisfaire l’intérêt général.
Pour qu’une activité soit un service public, il est nécessaire qu’il existe de
manière cumulative un lien particulier entre cette activité et une personne
publique, et que cette activité ait un but d’intérêt général.

Pour rappel, la gestion du service public confiée à une personne privée


est concédée par la jurisprudence dans sa décision du 13 Mai 1938 5.Si avant
cet arrêt il n’y avait de service public que sur une base contractuelle, après
celui-ci, il était possible pour la personne publique de confier un service
public à une personne privée même en l’absence d’un contrat. Cette décision
a été réaffirmée par la jurisprudence ‘‘Narcy’’ 6 qui de plus, dégage les
critères permettant de qualifier un service public a une personne morale de
droit privé. En outre, de façon cumulative, l’organisme doit disposer de

4
REYNAUD (JB), l’encadrement par l’Etat des prérogatives des fédérations sportives françaises, Thèse pour
l’obtention du grade de docteur en droit public, p.3.
5
Arrêt, Caisse primaire ‘’Aide et protection’’, CE 13 Mai 1938.
6
Arrêt Narcy, CE 28 Juin 1963.
2
prérogatives de puissance publique, la mission a lui confiée doit être d’intérêt
général et son contrôle doit être du ressort des pouvoirs publics.

En Côte d’Ivoire, le sport est un service public, et faisant partie des


missions régaliennes, sa gestion devrait être le fait de l’Etat lui-même. Or,
traditionnellement, lorsque l’administration ne peut gérer elle-même un tel
service, elle s'en décharge au profit d'organismes publics infra étatiques, qu'il
s'agisse de collectivités locales, d'établissements publics ou d'organismes
privés, par le biais d'une concession dudit service public 7. C’est le cas des
pouvoirs publics ivoiriens qui délèguent des pouvoirs aux fédérations
sportives ivoiriennes pour gérer un service public.

Déjà, une fédération sportive est un ensemble de clubs affiliés qui est
dirigée par un président élu par les clubs pour un mandat déterminé,
renouvelable. Les fédérations sont celles qui doivent concrètement travailler
sur le terrain car elles sont responsables de la promotion du sport en Côte
d'Ivoire et doivent veiller non seulement à la performance des équipes lors
des compétitions internationales, mais aussi à la moralisation du sport, au
respect des règles établies en matière de sport. De ce fait, la Fédération
Ivoirienne de Football qui constitue le centre de cette analyse, mérite d’être
mise en avant en traitant tout d’abord de l’origine de l’activité sportive
qu’elle dirige c’est à dire le football, ainsi que de son historique en Côte
d’Ivoire.

Historiquement, de manière générale, c’est en Angleterre en 1948 que


des étudiants de différents établissements de Cambridge ont ébauché les
premières esquisses de règles du football8. En effet, avant cette période, le
football était assimilé à la pratique du rugby car le principe était de lancer la
7
GUGLIELMI(G), Une introduction au droit du service public, coll. « exhumation d’épuisés », S.d. p.8.
8
Techni-contact, « quelle est l’histoire du football ? »,https://www.techni-contact.com/guides-achat/24-
quelle-est-l-histoire-du-football.html, consulté le 07 novembre 2023.
3
balle à la main ou avec le pied jusqu’à la déposer dans un but. Cependant, le
jeu à la main était toujours autorisé avant 1863. C’est avec la création de la
Fédération Anglaise de Football que ce sport adopte une véritable législation
officielle.

Au niveau de l’Afrique le football, s’est implanté différemment selon


les territoires et donc selon les pays coloniaux les possédant 9. Concernant la
Côte d’Ivoire, c’est au début de XXème siècle que ce sport est révélé aux
ivoiriens par les nzima appolonéens venus de la GOLD COAST 10 .

C’est ainsi qu’il devient l’un des premiers sports modernes à être
introduit en Côte d'Ivoire et sa pratique débute dans les régions de Grand
Bassam, Bonoua, et Grand-Lahou puis se propage progressivement dans tout
le pays. Les ivoiriens attirés par ce jeu créent plusieurs équipes de football.

Ainsi en 1946, sous l’impulsion de certains français, une première


organisation de football en terre ivoirienne est réalisée à l’image de celle
existant en France. Une fois l’autonomie acquise, s’opère la transformation de
la ligue nationale de football en Côte d'Ivoire sous tutelle coloniale en
Fédération Ivoirienne de Football.

A partir du 21 août 1960, il est constitué entre les associations sportives


déclarées légalement, œuvrant dans le domaine du football en Côte d’Ivoire,
une Fédération régie par la loi no 60-315 du 21 septembre 1960 relative aux
associations et portant organisation des sports civils 11. C’est ainsi qu’est
légalement créée ladite association qui est à but non lucratif et délégataire de
service public de l’Etat.
9
Augustin (JP.), « Sports en Afrique noire Développer les recherches sur les institutions, les pratiques et les
aménagements sportifs », https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_7/
divers3/010029298.pdf consulté le 07 novembre 2023.
10
La Gold Coast désigne l’actuel GHANA.
11
COULIBALY (L.) « histoire du football ivoirien : les organes et le fonctionnement de la fédération ivoirienne
de football », Rev. hist. archéol. afr., GODO GODO, N° 30- 2018. P.52
4
Pour revenir au point essentiel de ce sujet, il faut noter que le service
public du sport en Côte d’Ivoire est basé sur un principe à moitié libéral 12 ;
c’est-à-dire, bien que les associations sportives Ivoiriennes soient sous tutelle
morale du ministère des sports et loisirs, elles ont cependant une certaine
autonomie en ce qui concerne la gestion du service public qui leur ait délégué
; ce qui fait partie des prérogatives qui lui sont dévolues à travers la
délégation.

Cette caractéristique pourrait s’expliquer par le relâchement qu’a connu


la gestion du sport par l’Etat d’antan avec la prégnance exclusive de l’Etat,
d’autant plus que son dirigisme reste de mise dans la gestion de tous services
publics13.

Traiter du service public du sport en général et du football en particulier


présente deux intérêts, un intérêt juridique et un intérêt pratique.

Pour ce qui est de l’intérêt juridique, il se situe premièrement dans la mesure


où cette première loi Ivoirienne sur le sport vient être un nouveau tournant
pour l’activité sportive en générale et le football en particulier. En effet à
travers cette loi, le législateur Ivoirien vient réguler un secteur qui a
longtemps été laissé aux oubliettes car considéré comme le parent pauvre des
politiques de développement économique et social.

A ce jour l’on pourrait dire que le regard de l’Etat Ivoirien a changé dans la
mesure où ce dernier perçoit l’activité sportive comme enjeu économique et
facteur de développement. De ce fait, cette professionnalisation à travers la

12
Wikipédia, Sport en Côte d’Ivoire ;https://fr.wikipedia.org/wiki/Sport_en_C%C3%B4te_d%27Ivoire,
consulté le 05 février 2023.
13
Dikoume (F.), le service public du sport en Afrique noire : l’exemple du Cameroun, éd l’harmattan, p.10.
5
loi relative au sport engendre de nouveaux défis et pose différentes
discussions surtout sur le plan juridique14.

Secundo, la signification académique laisse dire que le droit Ivoirien du sport


est une notion novice dans la mesure où les travaux de recherche le
concernant sont indigents. Cependant l’intérêt des chercheurs pour cette
branche connait déjà un engouement, dans la mesure où ces derniers le voient
comme un moyen de développer certaines théories sportives dans le cadre de
l’amélioration du cadre institutionnel et règlementaire de l’activité sportive.

L’intérêt pratique de ce sujet, quant à lui, se situe dans le fait même que le
football est une activité d’intérêt général. En effet étant le sport roi du pays
parce qu’ancré dans les habitudes sportives des Ivoiriens. En effet, il faut déjà
noter qu’il est le sport qui crée le plu d’enthousiasme et de tapages
médiatiques lors des grandes rencontres. Ensuite la FIF est celle qui comporte
le plus grand nombre de club en raison du développement accru de la
discipline à l’échelle nationale. Il ressort alors qu’en se constituant en service
public, le football pourrait apporter plus de poids qu’il n’en apporte déjà en
étant facteur d’employabilité.

Aussi, en ce qui concerne la professionnalisation de cette discipline, il est


primordial d’effectuer plus d’amples recherches pour permettre la protection
des droits et devoirs des athlètes.

Partant de toutes ces affirmations susdites, il ressort que la question du


service public du sport en général et celui du football en particulier mérite
d’être traitée pour apporter des détails sur la délégation de pouvoirs conférée
à l’association faitière, gérante de la discipline du football.

14
Exposé des motifs, Ass. Nat., Projet de loi, n° 148 A, relatif aux activités physiques et sportives, 29 avr.
2009, https://www.gouv.ci/_actualite-article.php?d=6&recordID=765&p=7, consulté 19 février 2024.
6
En outre, le législateur a réaménagé l’exercice de la mission de service
public du sport autour d’un double degré d’investiture qui se matérialise par
la délégation, l’agrément ministériel dont l’obtention doit être successive et
qui permet à la FIF de participer à l’exécution de cette mission.

Dans le cadre de cette mission, la fédération fonctionne de manière


autonome, comme un Etat dans un autre, avec ses règles sportives, en
s’exemptant de toute immixtion. Cependant étant une association délégataire
et aussi de Droit privé Ivoirien, elle est assujettie au droit spécial du sport en
vigueur mais est amenée à partager ses pouvoirs.

Il en résulte de ce fait que l’association Ivoirienne de football est un


service public particulier.

Dans l’affirmative, il convient alors de se demander en quoi la FIF est


un service public particulier et montrer les conséquences de cette
particularité.

Ce sujet mérite analyse vu le caractère délicat de l’attribution des


prérogatives à une fédération, qui de base, est une personne de droit privé et
que celle-ci détient déjà ces supposées prérogatives compte tenu de son
insertion dans un ordre juridique international à travers son affiliation.

La réponse à cette interrogation est perceptible à travers l’analyse de la


double nature juridique de la Fédération Ivoirienne de Football (Première
partie) qui fera ressortir les conséquences de la double nature juridique de la
FIF (Deuxième partie).

7
PREMIERE PARTIE :

LA DOUBLE NATURE JURIDIQUE DE LA


FEDERATION IVOIRIENNE DE FOOTBALL

8
Les fédérations sportives nationales ont un avantage en matière de
prérogatives. En réalité, leur régime juridique hybride leur donne non
seulement des avantages liés à la délégation que leur donne l’Etat auquel elles
appartiennent, mais elles ont aussi l’avantage lié à leur affiliation aux
organismes internationaux.

Le cas particulier de la FIF qui est une organisation de Droit ivoirien (chapitre
1) et aussi une organisation affiliée à la FIFA (chapitre 2) fera l’objet d’une
analyse détaillée.

9
Chapitre I : LA FIF, UNE ORGANISATION DE DROIT IVOIRIEN

La Fédération Ivoirienne de Football est une association privée à but


non lucratif à qui l’Etat de Côte d’Ivoire concède la gestion du football 15. De
ce fait, bien que son caractère privé lui confère des pouvoirs propres à elle,
étant dans un état de droit, elle est assujettie aux règles de droit commun de
cet Etat. Alors, la fédération se doit de respecter les règles de droit en matière
de sport dans son organisation institutionnelle (Section 1) lesquelles
découlent de ses relations d’avec les pouvoirs publics (section 2).

Section 1 -Une organisation encadrée par la Loi Ivoirienne

L’émergence d’un droit spécial du sport en droit ivoirien donne


l’occasion d’évaluer sa capacité à pouvoir appréhender tous les phénomènes
inhérents à l’activité sportive. Alors, dans un contexte où le législateur
ivoirien est emporté par une sorte de fièvre législative16 se manifestant par une
obsession à tout encadrer et prenant conscience de l’importance que
représente le sport pour leurs concitoyens, a établi pour la première fois une
loi spéciale du sport. Cette loi venant réinventer le système sportif sert de
base en ce qui concerne l’élaboration des statuts des fédérations.
L’organisation institutionnelle des fédérations parait analogue à celle
d’un Etat et cette analogie découle essentiellement de l’agencement de leurs
institutions qui est majoritairement conditionné par le législateur 17.

15
Reynaud (J B.), l’encadrement par l’état des prérogatives des fédérations sportives françaises, thèse de
doctorat,0p. cit. p.24
16
Kobi (A.N.), la réforme du sport au regard de la loi relative au sport en Côte d’Ivoire : étude de droit
comparé franco-ivoirien, Rapport de recherche final pour le Centre d'Études Olympiques du CIO, 28
décembre 2018, p.7
Programme de bourses de recherche pour doctorants, Edition 2018, P7.
17
Reynaud (JB), l’encadrement par l’Etat des prérogatives des fédérations sportives française, Op.cit. p. 24.
10
Le socle de cette organisation institutionnelle demeure les statuts qui
coïncident avec la « constitution » d’une fédération sportive. Les statuts
fédéraux revêtent un caractère que l’on pourrait qualifier de « constitutionnel
» car ils déterminent l’organisation institutionnelle de la fédération et par
conséquent le fonctionnement des divers organes fédéraux.

De ce fait, ils sont caractérisés par la séparation des pouvoirs


(paragraphe 1) et revêtent une justice disciplinaire fédérale (paragraphe 2).

Paragraphe 1 -Une organisation accentuant la séparation des pouvoirs

Dans toute association, l’adoption des statuts aménage l’existence d’au


moins deux organes, une assemblée générale et une instance exécutive 18, qui
sont strictement séparées. Cependant, dans les faits, cette séparation est
incertaine compte tenu de l’absence de réels « garde-fous ».

Ce risque d’immixtion entre les différents organes demeure également


pour les fédérations sportives, dont la taille peut varier selon la structure
concernée. Les pouvoirs publics ont inspiré principalement l’organisation
interne de la concernée en renforçant une sorte de séparation des pouvoir
entre les divers organes.

La stricte séparation entre les instances dirigeantes et l’organe


délibérant coïncide avec celle qui s’opère entre pouvoir exécutif et pouvoir
législatif. Elle se matérialise par l’avènement d’un véritable organe
délibérant, l’assemblée générale, qui constitue le temple de la démocratie(A).
Au côté de cet organe, une ou plusieurs instances sont chargées de l’exécutif
et dirigent ainsi la fédération (B).

18
Reynaud (JB), l’encadrement par l’Etat des prérogatives des fédérations sportives française, thèse de
doctorat, Ibidem. p. 25.
11
A- L’assemblée générale, l’organe délibérant
Aux termes de l’article 37 du statut de la FIF l’assemblée générale est
l’organe suprême de la FIF19. En effet, au sein d’une fédération sportive,
l’assemblée générale représente le siège vital démocratique20. C’est donc en
raison de son importance qu’elle est encadrée par la législation nationale tant
au niveau de sa composition que de son fonctionnement.

C’est pourquoi, la loi relative au sport exige qu’une fédération dument


constituée soit au moins dotée d’une assemblée générale21.

Aussi, concernant son fonctionnement, l’article 27 de la loi relative au


sport dispose que « La participation aux assemblées générales d'une
fédération sportive se fait conformément aux textes régissant la fédération
concernée sans préjudice de la législation en vigueur. ». Cette disposition
élémentaire est révélatrice du caractère important que le législateur accorde à
l’assemblée générale des associations.

De façon interne, la FIF souligne que les membres de l’assemblée


générale sont « les membres actifs à savoir les clubs de ligue 1, de ligue 2, de
division 3 et les groupements d’intérêt »22. En vertu des dispositions
statutaires obligatoires, l’assemblée générale de la fédération doit être
composée des représentants des associations sportives.

L’Assemblée générale est composée de cent soixante-deux (162)


délégués. Le nombre de délégués pour chaque membre actif est fixé à deux
19
Selon l’article 37 des Statuts de la Fédération Ivoirienne de Football « L’Assemblée générale constitue
l’organe suprême de la FIF. Seule une Assemblée convoquée et constituée régulièrement a le pouvoir de
prendre des décisions ». p. 14
20
Rabu (G), « les centres de pouvoirs des fédérations », art. cit. p. 75
21
Selon l’article 26 de La loi n°2014-856 du 22 décembre 2014 relative au sport « les fédérations sportives
sont dotées, au moins, des organes suivants :
Une assemblée générale ;
Un organe exécutif ;
Un organe de contrôle comptable et financier. »
22
Cf. Art. 37.2 des statuts de la FIF.
12
(2). Les délégués, désignés par le Président, doivent appartenir au club ou
groupement d’intérêts qu’ils représentent23. Aussi, le législateur ivoirien
contrôle le fonctionnement de l’assemblée générale en disposant en l’article
27 de la loi relative au sport que « La participation aux assemblées générales
d'une fédération sportive se fait conformément aux textes régissant la
fédération concernée sans préjudice de la législation en vigueur ».

En parallèle, les articles 40 et 42 24 des statuts de la FIF fixent les règles


relatives aux convocations des assemblées générales ordinaire et
extraordinaire en précisant que la première est convoquée par le Comité
exécutif une fois par an en session ordinaire, au plus tard le 30 juin et avis est,
à cet effet, envoyé au moins deux (2) mois avant l’Assemblée générale.

Aussi, la convocation formelle se fait par écrit au moins quinze (15)


jours avant la date de l’Assemblée générale s’agissant de l’assemblée
générale extraordinaire.

Le Comité exécutif peut, en tout temps, convoquer l’Assemblée


générale, en session extraordinaire, pour délibérer sur un ordre du jour précis.
Celui-ci ne peut être modifié. Aussi, le lieu, la date, et l’ordre du jour doivent
être communiqués aux membres actifs au moins quinze (15) jours avant la
date de l’Assemblée générale extraordinaire. Il en est ainsi en toutes
circonstances.

En effet, les statuts fédéraux doivent prévoir les conditions de


convocation de l’assemblée générale, que ce soit à l’initiative du président de
la fédération, d’un autre membre du bureau directeur ou d’une autre instance
dirigeante.

23
Selon l’article 38 al. 1 des statuts de la Fédération Ivoirienne de Football, Art. cit.
24
Selon les Statuts de la Fédération Ivoirienne de football, p 16 et 17.
13
Ils doivent également envisager les modalités d’une convocation «
d’initiative démocratique »25, c'est-à-dire à l’initiative d’un certain nombre de
membres de l’assemblée générale. Les statuts fixent un nombre minimum de
réunions par an ainsi que les modalités de tenue de l’assemblée générale,
notamment le délai pour la convocation. Il peut également être question de
fixer un quorum, c'est-à-dire un nombre minimum requis de membres de
l’assemblée nécessaire à sa réunion qui, d’une manière générale, ne concerne
que les assemblées extraordinaires.

La convocation doit mentionner l’ordre du jour. Lorsqu’il s’agit de


l’assemblée générale annuelle, celle-ci doit permettre d’entendre les rapports
de la ou les instance(s) dirigeante(s)sur la gestion et la situation financière de
la fédération. Toutefois, la tenue d’une assemblée générale ne se limite pas à
ces rapports annuels. En tant que temple de la vie fédérale sportive, elle
constitue le lieu de prise des décisions les plus importantes, eu égard à ses
attributions.

A la fois organe de représentation et de proximité à l’égard des


membres de la fédération, l’assemblée générale dispose d’importantes
prérogatives qui sont déclinées dans ses statuts26.

25
Reynaud (JB), l’encadrement par l’Etat des prérogatives des fédérations sportives françaises, Op. Cit. p.29.
26
Selon l’article 39 des statuts de la FIF « L’Assemblée générale a les pouvoirs et compétences les plus
étendus : elle définit la politique de la FIF ; elle élit le Président de la FIF, les autres membres du Comité
exécutif, les Présidents et les membres des Commissions indépendantes. Elle a le pouvoir de les révoquer ;
elle élit un Expert-comptable inscrit à l’ordre des Expert-comptable de Côte d’Ivoire, en qualité de
Commissaire aux Comptes sur appel d’offres du Comité exécutif et met fin à ses fonctions dans les
conditions prévues par les présents Statuts ;
d) elle entend, discute et se prononce sur le rapport d’activités et le rapport financier du Comité exécutif ; elle
entend le rapport du Commissaire aux Comptes ;elle se prononce sur le quitus sollicité par le Comité exécutif
; elle vote le budget ;elle fixe le montant des droits d’engagement pour les compétitions ; elle admet,
suspend ou exclut les membres ; elle décerne, sur proposition du Comité exécutif, le titre de Président ou de
membre d’honneur à toute personne physique ou morale qui a rendu des services éminents au football
ivoirien ;elle donne pouvoir au Comité exécutif pour l’exécution de tout acte de gestion ; elle adopte et
modifie les Statuts et le Code électoral ; elle approuve les règlements généraux, le règlement intérieur, les
chartes et les codes établis par le Comité exécutif … ; p.15.

14
Celle-ci est chargée de voter le budget, d’approuver les comptes et de
fixer les cotisations dues par les membres. Elle est également seule
compétente pour se prononcer sur les acquisitions, les échanges et les
aliénations de biens immobiliers, sur la constitution d’hypothèques, sur les
baux de plus de neuf ans ainsi que pour décider seule des emprunts excédant
la gestion courante. Enfin, elle seule peut décider, dans le cadre d’une
assemblée extraordinaire, de la dissolution de l’association.

Le bureau exécutif n’en demeure pas moins important.

B- Le bureau exécutif : l’organe de gestion

Les fédérations sportives sont gouvernées par des organes exécutifs


chargés de gérer leur politique courante et d’appliquer l’ensemble des
orientations prises par l’assemblée générale. En dépit du fait que le législateur
encadre leur fonctionnement27, les fédérations disposent, s’agissant plus
particulièrement de ces instances dirigeantes, d’une plus grande liberté
statutaire.

Le législateur laisse un vide juridique concernant l’élection des


membres de l’organe exécutif ; ce qui démontre du prosélytisme de la notion
de loi pour l’encadrement du sport en Côte d’Ivoire. Néanmoins, il prévoit
des conditions concernant la qualité de membres de l’organe en mettant
l’accent sur le caractère de gratuité de leurs fonctions28.

27
Selon l’article 29 de la loi n° 2014-856 relative au sport « l’organe exécutif de la fédération :
Arrête les comptes annuels de la fédération ;
Etablit le budget de la fédération ;
Etablit un rapport d’activités annuel soumis à l’approbation de l’assemblée générale ordinaire annuelle
Convoque l’assemblée générale ordinaire ou extraordinaire
Décide du principe de l’affiliation de la fédération aux fédérations internationales. »
28
L’article 28 al. 1 de la loi n° 2014-856 relative au sport dispose que : « nul ne peut être membre de
l’organe exécutif d’une fédération sportive s’il a la qualité de sportif salarié, de cadre sportif salarié ou
d’agent sportif licencié de la fédération. »
15
Les organes exécutifs de la FIF se composent essentiellement du
comité exécutif et de la direction exécutive. Concernant le premier, il est
l’organe de gestion et de supervision de la FIF. Ses membres ainsi que le
président sont élus par l’assemblée générale pour une durée de quatre ans.

La direction exécutive quant à elle est l’organe exécutif opérationnel et


administratif de la FIF ; ses membres principaux que sont le directeur exécutif
et le directeur exécutif adjoint sont recrutés sur la base d’un contrat de travail
et sont placés sous la responsabilité directe du président.

Bien que le législateur évoque la question de l’assemblée générale et de


l’organe exécutif de la FIF dans les articles de la loi relative au sport, il reste
muet quant aux conditions d’éligibilité des membres élus. Ainsi, bien que
cela puisse faire ressortir les prérogatives dont disposent la FIF, ce vide
juridique laisse entrevoir un encadrement que l’on pourrait qualifier de
souple, peut-être en raison de la reconnaissance d’un ordre juridique sportif
dans lequel il ne peut intervenir.

Si la séparation des pouvoirs est perceptible à travers les différents


organes de la FIF, le pouvoir disciplinaire à travers ses organes, qui
s’apparente au pouvoir répressif d’un Etat, vient encore montrer l’analogie
mentionnée supra.

Paragraphe 2-Les pouvoirs de sanctions de la FIF

La justice fédérale de la FIF s’insère dans un cadre juridique par son


pouvoir juridictionnel (A)et par son pouvoir disciplinaire (B) qui tous deux,
ne doivent pas être confondus.

A- Les pouvoirs juridictionnels


16
Tout organe juridictionnel sportif se singularise par sa collégialité qui est
« un gage de l’impartialité de l’organe car elle évite l’impérium d’un seul
juge »29. S’agissant de la nécessité de détenir des compétences d’ordre
juridique et déontologique, outre son caractère laconique, il faut ajouter que
cette condition n’est pas aisée à respecter. Ainsi la commission disciplinaire
de la FIF est une commission juridictionnelle indépendante compétente pour
connaître, à l’exclusion des juridictions nationales, des litiges ou
contestations susceptibles de naître dans le milieu du football. Elle est
composée d’un président et un vice-président tous deux élus par l’assemblée
générale au scrutin majoritaire à deux tours.

Les Commissions organes juridictionnels sont saisies par requête écrite


et signée, adressée au président de l’organe juridictionnel concerné. Cet
organe dispose d’un délai de quinze (15) jours pour statuer sur les affaires
dont il est saisi. Chaque organe juridictionnel peut siéger en chambre ou
formation de jugement d’au moins trois (3) membres. Les décisions rendues
par les organes juridictionnels peuvent faire l’objet de recours.

B – Les pouvoirs disciplinaires

La création des commissions disciplinaires répond à une volonté


manifeste des fédérations d’ériger une justice disciplinaire interne disposant
de moyen de garantir son indépendance. En effet, elles ont pour impératif
d’assurer le traitement en leur sein de leurs propres litiges afin d’éviter toute
ingérence du juge étatique.

C’est pourquoi, le législateur lui reconnait ce pouvoir en disposant dans


son article 36 de la loi relative au sport que « les fédérations exercent le
pouvoir disciplinaire à l’égard des sportifs licenciés, cadres sportifs licenciés,
29
Chaussard (C.), les voies de règlements des litiges sportifs, essai sur la coexistence des différentes formes
de justices, thèse sur le droit du sport, 2006, p.127
17
des dirigeants, des arbitres, des agents sportifs, des ligues, des associations et
des athlètes qui leur sont affiliés ».

Ainsi la FIF, dans son souci de s’affranchir de toute intervention du


juge étatique dans les litiges propres à son activité compétitive, met en place
une structure fédérale par le biais de ses commissions internes afin
d’appliquer ses propres règles issues de ses règlements. Ce qui assure une
réelle uniformisation dans le traitement des litiges disciplinaires. L’article 27
des statuts de la FIF est le corollaire de non recours à la justice étatique en
interdisant « tout recours à une juridiction ordinaire »30

Si par l’encadrement des institutions, la FIF et l’Etat entretiennent une


relation étroite, il convient d’analyser cette relation dans un sens large.

Section 2- Une organisation contrôlée par les pouvoirs publics

Le développement du football comme phénomène de société est


indéniable. Il n’est pas un seul coin au monde où ce sport n’ait marqué de son
empreinte, comme le témoigne la dernière coupe du monde en Afrique
précisément en Afrique du sud qui a polarisé un mois durant, l’attention de
plusieurs millions de téléspectateurs.

Cependant, s’il est facile de montrer l’importance de ce sport comme


phénomène de société, il est beaucoup plus délicat d’apprécier sa relation
avec les acteurs des pouvoirs publics.

30
Selon l’article 27.1 des statuts de la FIF : « obligation de soumettre tous les litiges susceptibles d’arbitrage,
impliquant lui-même ou l’un de ses membres et relatifs aux Statuts, règlements, directives et décisions de
la FIF, de la CAF/Zone Ouest B, de la CAF et de la FIFA, exclusivement à la compétence de la juridiction du
Tribunal arbitral de la FIF, de la FIFA et du TAS. Tout recours à une juridiction ordinaire est interdit ».

18
En effet, les pouvoirs publics ont reçu deux principales attributions à
savoir une mission d’éducation et une fonction de promotion de la pratique
sportive notamment en mettant en place des infrastructures.

Vu qu’ils délèguent aux associations cette mission de services publics,


ils sont tenus d’apporter les moyens financiers en vue de la bonne gestion de
l’activité sportive ; Cela se fait par des conventions d’objectif.

Les conventions d’objectif signées entre les associations et l’état


permettent de fixer pour une ou plusieurs années, les engagements respectifs
de chacun autour d’un projet bien défini.

De ce fait, l’association s’engage à mettre en œuvre une action ou un


programme d’action comportant certaines obligations destinées à permettre la
réalisation d’un service.

Concernant les fédérations sportives ivoiriennes, ce sont des


conventions d’objectifs pluriannuels qui sont signées entre elles et l’Etat.
L’article 44 de la loi relative au sport dispose que « le bénéfice de
subventions et autres ressources accordées par l’état aux fédérations sportives
est subordonné par la conclusion d’une convention d’objectifs pluriannuels
conformes à une convention-type pluriannuels ».

A travers toutes ces innovations dans la filière sport en côte d’ivoire ce


sont les bases d’une nouvelle ère qui est projetée à savoir la
professionnalisation. La vulgarisation de cette loi devient une réalité grâce à
la signature des conventions d'objectifs avec les fédérations.

Particulièrement c’est la filière football dont l’investissement est plus


accru. Ceci en raison de sa trop grande popularité et aussi dans le souci de
satisfaire une mission d’intérêt général. De ce fait, la FIF bénéficie

19
d’importants financements publics qui font l’objet de contrôle (Paragraphe
1). Lequel contrôle a une grande portée (Paragraphe 2).

Paragraphe 1- Le contrôle financier de l’Etat

Les financements de l’état pour le football ivoirien sont provisoirement


des ressources de plusieurs natures (A) qui méritent analyse (B).

A- La nature du contrôle

Les contrôles se font à partir des financements de l’état pour le football


ivoirien qui sont provisoirement des ressources venant des fonds publics à
savoir la parafiscalité et les subventions31.

Le phénomène de la parafiscalité consiste pour l’Etat à prélever des


taxes sur les produits dérivés du tabac. Cet argent est ensuite reversé aux
fédérations sportives élues. Cette manne qui leur est attribuée constitue des
aides en principe pour leur fonctionnement.

Par décret, l’Etat de Côte d’Ivoire a concédé 50% de la taxe sur le tabac
à la FIF en dépit de toutes les autres fédérations qui se répartissent les 35%.
Les autres 15 % restants reviennent à la cellule des infrastructures des
Sports32.
Pour mieux éclairer cette idée, l’exemple est pris sur les sommes de
parafiscalité reversées à la FIF pour les années de 2014-2016 ; elles
s’évaluent comme suit :

-en 2014 c’est 1.121.802.154 de FCFA

-en 2015 et 2016 c’est 1.230.977.179 de FCFA33

31
Rapport d’audit de l’Inspection Générale d’Etat sur les fonds publics alloués à la FIF au titre de l’année
budgétaire 2014-2015, IGE, archives.
32
Annexe fiscale à la loi de finances pour 2006, Article 14.
33
Rapport d’audit de l’Inspection Générale d’Etat sur les fonds publics alloués à la FIF au titre de l’année
budgétaire 2014-2016 ; Op. Cit. p.3.
20
A partir de ces exemples il peut être déduit que concernant la
parafiscalité, la FIF a largement l’avantage par rapport aux autres
fédérations ; ce qui montre encore l’importance accordée au football par
l’Etat Ivoirien.

De plus, l’Etat de Côte d’Ivoire dote la FIF des crédits budgétaires en


vue du financement des différentes compétitions internationales des
fédérations de football. En effet, la FIF établit un projet de budget des
compétitions internationales annuelles soumis à la direction de la vie fédérale
et des sports de haut niveau du ministère des sports. Après analyse interne et
validation, le budget est adopté en conseil des ministres et une modification
de la dotation est faite à la FIF par le ministre de tutelle.

Il faut aussi noter que ces dotations budgétaires sont gérées selon une
procédure non orthodoxe de dépense publique, avec un ordonnateur, un
comptable mais sans contrôleur budgétaire ; le contrôle a priori est donc
absent sur le circuit de la dépense34.

Ainsi, à l’occasion de certaines compétitions internationales, la


Présidence de la république alloue des fonds spécifiques. Ces fonds sont
ordonnancés par le DAAF du ministre en charges des sports qui n’est pas
l’ordonnateur de la FIF.

De ce qui précède, l’on retient que la FIF qui est une association privée
à qui l’Etat concède la gestion financière des fonds alloués. De plus, la FIF
est sous l’autorité morale de son ministère de tutelle mais pas sous sa tutelle
administrative et financière ; son affiliation à la FIFA la soustrait des tutelles
administrative et politique des Etats.

34
Rapport d’audit de l’Inspection Générale d’Etat sur les fonds publics alloués à la FIF au titre de l’année
budgétaire 2014-2016, Ibidem, p.4.
21
Il serait maintenant intéressant d’analyser la portée de ces contrôles.

B – la portée du contrôle

Le premier fait indéniable est que de tous les sports, le football est celui
qui suscite beaucoup plus d’engouement. Le second fait est que l’Etat ivoirien
fait la part belle à la filière football car comme mentionné supra, l’association
qui s’occupe de son fonctionnement et de sa gestion bénéficie d’énormes
financements de la part de celui-ci.

Bien que la FIF, les clubs et les diverses associations sportives de


football s’autofinancent à travers les bailleurs de fonds, les supporters,
quelques sponsors et mécènes et aussi par d’autres différentes sources
d’entrée d’argent telles que les cotisations annuelles, les ventes de licences et
demande de transfert, de cartes de membres, de gadgets aux couleurs des
clubs, il faut noter que les ressources publiques constituent plus de la moitié
des ressources de l’Etat.

De ce fait, il pourrait exister encore un dirigisme assez prononcé de


l’Etat sur l’association qui peut remettre en cause son autonomie. En effet
malgré les affirmations répétées des représentants d’institution sportive
nationale ou internationale comme la FIFA selon lesquelles le sport est une
« arène non politique »35, les relations entre le football et la politique sont
indéniables. Cependant, le caractère multiple et complexe de ces relations en
témoigne de leur ambiguïté.

35
Le sport est apolitique ; même s’il entretient des rapports avec le pouvoir étatique il demeure exempté
de toute politique. Comme l’article 4.2des statuts de la FIFA qui précise que la fédération « demeure neutre
en matière de politique et de religion ».
22
Pour revenir au football ivoirien et l’Etat de Côte d’Ivoire, l’on peut
dire qu’il existe des rapports plus que cordiaux. En effet, depuis l’avènement
du sport qui en a fait une forme d’expression de la sociabilité, l’Etat Ivoirien
n’ont cessé de s’y intéresser comme pour tous les autres domaines.

Concernant la FIF l’intervention du gouvernement est prépondérante


dans la mesure où elle n’est pas que logistique mais va au-delà en essayant
d’exercer un contrôle sur l’utilisation des moyens matériels et financiers qu’il
met à la disposition de l’association.

Le principe d’autonomie a pour effet que les fédérations nationales


s’organisent librement et règlementent leur sport « souverainement » au
niveau national. En effet, les ordres des fédérations sportives tentent de même
d’assurer leur monopole en se donnant les moyens juridiques de prohiber
l’empiètement dans leur domaine de toute entité étrangère au système 36.

Mais le pouvoir et l’autonomie sportif des fédérations ne tiennent leur


consistance que de la volonté de l’Etat souverain et à la marge de
reconnaissance que celui-ci est disposé à leur concéder37.

Concernant la FIF, bien qu’ayant le pouvoir de gérer l’association de


manière autonome, elle est soumise à des obligations envers l’Etat en étant
que délégataire du service public.

Aussi si, à juger, à partir des comparaisons faites entres ses ressources
d’ordre public à savoir celles venant de l’Etat et ses ressources propres à elle-
même c’est-à-dire privées, le constat est tel que la primauté de ressources
revienne à celle provenant des fonds publics. Il ne serait pas donc étonnant de
36
Latty (F), la Lex Sportiva ; recherche sur le droit transnational, p. 139.
37
Dikoume (F), le service public du sport en Afrique noire : l’exemple du Cameroun, éd l’harmattan Op.cit.
p.10.
23
voir l’autonomie de l’association biaisée au profit d’une gouvernance dictée
par l’Etat.

De plus, même si la FIF demeure indépendante dans sa gestion et son


fonctionnement, il ne faut pas cependant pas oublier que vu qu’elle gère une
activité d’intérêt public, il serait difficile pour elle d’être singulière.

Si l’on se focalise sur le budget qui est en hausse de 67% 38 cette année
par rapport à celui de l’année antérieure, l’on pourrait conclure que la FIF est
apparemment autonome alors que réellement elle dépend encore en grande
partie de l’Etat.

Les contrôles sont aussi bien financiers que administratifs.

Paragraphe 2 -Le contrôle administratif

Le contrôle public se fait à travers des inspections d’état (A) qui donnent
lieu à des suggestions (B) pour l’amélioration de la filière football.

A- Les inspections publiques


Les inspections d’état se font par l’Inspection Générale d’Etat qui est
l’organe supérieur de contrôle administratif, d’audit, d’inspection et de
promotion de la bonne gouvernance. Elle a de nombreuses missions entre
autres celles d’exercer un contrôle financier sur les personnes morales de
droit privé bénéficiant du concours financier de l’Etat39, c’est le cas de la FIF.

38
Abidjan.net « FIF : le budget de 2023 adopté »,https://news.abidjan.net/articles/715288/fif-le-budget-de-
2023-adopte ,consulté le 07 octobre 2023.Selon l’agence de presse le budget annuel de la FIF qui est de
11,7 milliards pour l’année 2023 serait en croissance par rapport à celui de 2022.
39
Inspection Générale d’Etat, https://www.igeci.org/attributs ,consulté le 09 janvier 2023.

24
En effet, la mission de l’IGE ne concerne que l’audit de la gestion des
fonds publics alloués à la FIF. Or le législateur ne prévoit aucune disposition
dans la loi relative au sport ou dans le décret portant modalité d’agrément des
contrôles inopinés.

Cela montre l’accent qui est mis sur le caractère inopiné, inattendu du
contrôle pour éviter à l’association de dissimuler certaines tares afin de
réellement identifier les insuffisances.

De ce fait, pour la mission de l’audit de la gestion des fonds publics alloués


à la FIF pour les exercices de 2014 à 2016, des insuffisances ont été relevées
telles que « l’absence de contrôle des produits de la parafiscalité qui lui sont
affectés, le manque de transparence sur la répartition de la taxe sur le tabac,
l’absence de rapport à l’Etat de sa gestion des produits de la parafiscalité…
etc. ».40

Alors, il en ressort de ses contrôles que l’exhaustivité de l’information


financière et comptable est insuffisante.

C’est donc toutes ses insuffisances qui donnent lieu aux recommandations.

B- La portée recommandations
Il ressort des missions de contrôle de l’Etat des insuffisances de gestion à la
« maison de verre ». Il ressort alors que celles-ci donnent lieu à des
recommandations que la FIF doit mettre en application pour son bon
fonctionnement.

Parmi ces recommandations figure l’arbitrage effectif de ses budgets


par l’ONS conformément au décret de 20 mars 2014 41 .Aussi, obligation lui
40
Rapport d’audit de l’Inspection Générale d’Etat sur les fonds publics alloués à la FIF au titre de l’année
budgétaire 2014-2016, Op.cit. p.5
41
Rapport d’audit de l’Inspection Générale d’Etat sur les fonds publics alloués à la FIF au titre de l’année
budgétaire 2014-2016 ; Ibidem ; p.6.
25
est faite par le ministre des sports, la mise en place d’un manuel des
procédures opérationnelles et comptables afin de garantir la régularité, la
conformité des opérations. De plus, elle doit impliquer le ministère de
l’économie dans l’identification de ses comptes et avoirs dans toutes les
banques de la Côte d’Ivoire et de la sous-région.

Après avoir analysé la fédération sportive comme association


ivoirienne, il sera développé l’association entant qu’association affiliée dans
le chapitre 2.

CHAPITRE 2 : LA FIF, UNE ORGANISATION AFFILIEE A LA FIFA

Le mouvement sportif de Côte d’Ivoire est en effet sociétaire des


organisations sportives internationales et des groupements régionaux. En ce
qui concerne la FIF, elle est affiliée à la CAF au plan régional et à la FIFA au
plan intercontinental. Celles-ci sont toutes deux des institutions sportives
mono disciplinaires qui ne traitent que le domaine du Football42.

42
Selon page officielle de la FIFA, https://www.fifa.com/fr/about-fifa ; consulté le 07 novembre 2023
26
En effet, être affilié aux organisations internationales est comme un
contrat d’adhésion ou l’on accepte tout en bloc et on est affilié, ou l’on rejette
tout en bloc et dans ce dernier cas tout se passe comme si la fédération
internationale n’avait jamais existé. Ainsi la reconnaissance de la FIF par la
FIFA et la CAF est à ce prix.

La théorie du « rentrisme »43 est alors mise en évidence dans ce cas.


Cette théorie elle implique que l’on adhère d’abord à une institution sportive
internationale, régionale sauf à exiger par la suite un aménagement des règles
d’organisation et de fonctionnement plus conformes à ses propres aspirations
et convictions.

Cette partie traitera de la FIF comme membre de la FIFA (Section 1) et


de la résultante de cette affiliation (Section 2)

Section 1- Une association membre de la FIFA

L’affiliation des fédérations nationales et comités nationaux dans les


instances sportives internationales relève de deux logiques de choix à savoir
une logique rationnelle visant à la participation aux compétitions
internationales qu’augure la qualité de membre de ces organisations et d’une
logique géopolitique44 qui emmène les Etats à comprendre qu’à travers le
sport, leur est offerte une vitrine de visibilité et de lisibilité internationale.

Cependant, l’affiliation de la FIF aux organismes sportifs


internationaux suppose une certaine acceptation de l’organisation juridique de
ceux-ci (paragraphe 1) en prenant en compte leur structuration (paragraphe
2).

Paragraphe 1 -L’organisation juridique de la FIFA


43
Dikoume (F.) le service public du sport en Afrique noire : l’exemple du Cameroun, éd l’harmattan ; Op.cit.
p. 21.
44
Maxime (J.), Le sport, un enjeu géopolitique et diplomatique : le cas de la principauté de Monaco,
mémoire de fin d’étude,p.61-65, https://archipel.uqam.ca/9815/1/M14973.pdf ,consulté le 12 janvier
2024.
27
Les fédérations internationales sont des organes supranationaux et
n’obéissent pas de ce fait à un statut type. En effet, la législation nationale
laisse la latitude d’organisation et de gestion aux associations ; ce qui permet
souvent aux fédérations internationales de satisfaire simultanément aux
exigences des ordres juridiques de la plupart des pays des lesquels elles
comptent des associations affiliées.

Elles bénéficient de ce fait de la reconnaissance juridique (A) mais la


conformité parfaite des statuts des fédérations internationales avec l’ordre
juridique du pays (B) est nécessaire.

A- De la reconnaissance juridique de la FIFA


Concernant les organisations qui entrent dans le cadre de cette étude à savoir
la FIFA et la CAF, il faut noter d’emblée que l’Etat Ivoirien a toujours le
pouvoir en ce qui concerne l’adhésion aux instances internationales.

En effet, la Cote d’Ivoire étant devenue un Etat souverain en 1960, elle


a très vite nourri l’idée de voir son mouvement sportif être intégré au
mouvement sportif international. Ainsi, dans la même année elle s’est affiliée
à la CAF et en 1964 à la FIFA. De plus, certains juges étatiques reconnaissent
le caractère des statuts des fédérations internationales de sport dont ils
refusent de contrôler la conformité avec des droits nationaux particuliers.

B – De la conformité entre statuts juridiques de la FIFA et de l’Etat

Bien que la loi Ivoirienne relative au sport ne soit établie qu’en 2014,
les différents décrets traitant la filière sportive soumis à la gestion publique de
la FIF étaient en parfaite conformité avec les statuts de la FIFA et de la CAF.
Sinon la fédération nationale n’adhèrerait pas à ces organismes. A titre
d’exemple, l’accent peut être mis sur le statut de la FIF ; du fait qu’il est un
28
parfait mimétisme du statut de la FIFA à quelques différences près de par leur
structure.

Paragraphe 2 -La structure de la FIFA

Les fédérations sportives internationales, en ce qui concerne cette étude, la


FIFA et la CAF, leur structure se caractérise par leur composition (A) et leurs
attributions (B).

A- De sa composition

Les fédérations sportives internationales n’acceptent qu’une fédération par


pays si bien qu’une association nationale candidate doit établir des preuves
qu’elle dirige bien le sport en question dans son territoire. C’est le cas de la
FIF qui se démarque de toute autre association de football ivoirien et qui en
est la faitière.

Cependant, elle doit s’engager à respecter les statuts et règlements de la


fédération internationale et doit par ailleurs être régie par des dispositions non
contradictoires à ceux-ci45. La FIFA, comme beaucoup d’autres organisations
internationales ne reconnaissent qu’une catégorie de membres avec un droit
de vote identique pour chacun.

L’organe exécutif des fédérations porte des noms différents mais en ce qui
concerne la FIFA et la CAF c’est le comité exécutif qui représente l’organe
exécutif. Ce dernier par son comité exécutif, peut soumettre des propositions
pour les fonctions de présidents, vices présidents et des membres de la
commission d’audit et de conformité et des organes juridictionnels.

45
Selon l’article 14 des statuts de la FIFA traitant des obligations des associations membres de la FIFA.79
29
Il détermine aussi le nombre de siège à attribuer à chaque confédération
dans la commission concernée. Cet organe comprend en général une
vingtaine de membres qui se répartissent les fonctions de présidents, vices
présidents, secrétaire général, trésoriers, représentants des divers continents.
Ainsi l’article 30 des statuts de la FIFA donne par continent, la répartition des
membres nommés.

B -De ses attributions


Les fédérations internationales jouent un rôle de législateur par
codification des règles. En effet, l’organe législatif appelé congrès dans bien
des cas, en occurrence par la FIFA et la CAF, représente l’organe suprême de
l’association. C’est à lui que reviennent les compétences les plus importantes
notamment celles de définir la politique de la fédération, de nommer et de
contrôler les organes et de prendre les décisions essentielles.

De plus, elles jouent également un rôle de juge par le pouvoir


disciplinaire. En effet le contrôle de l’application des normes sportives
confère à la FIFA un véritable pouvoir de sanctionner, qui trouve sa
justification dans les statuts et règlements de ces mêmes fédérations.

Si une fédération nationale ou un athlète vient à transgresser les


règlements de la fédération internationale, celle-ci peut prendre de sanctions
en vertu de ses statuts.

Section 2 – Une association contrôlée par la FIFA

La FIFA en tant qu’association faîtière mondiale a un droit de regard et


de contrôle sur ses associations affiliées en occurrence la FIF.

30
Ces pouvoirs sont exercés par des organes de contrôle particuliers
(paragraphe 1) et qui sont applicables à toutes les fédérations membres
(paragraphe 2).

Paragraphe 1- Des organes de contrôle

Les organes de contrôle internationaux sont entre autres la commission


de gouvernance et de contrôle, d’audit et de conformité(A), et la commission
de discipline (B).

A- De la commission de gouvernance et d’audit et de conformité


Elle fait partie de la commission permanente de l’association et a un
rôle de rapporteur du conseil c’est à dire « Elle conseille et assiste le Conseil
dans son domaine de compétence »46.

En effet, contrairement aux autres membres de la commission qui


peuvent simultanément être membres du conseil et membres indépendants,
les membres de ces organes sont exemptés de ce droit. Cela est peut-être fait
de manière expresse pour maintenir une certaine transparence dans ses
activités.

De même, leurs membres à l’instar des membres des autres organes, ne


peuvent être révoqués que par le congrès. Elle est compétente pour gérer les
changements matériels concernant la gouvernance de la FIFA, traiter toute
autre question relative à la gouvernance de la FIFA et conseiller sur les
questions de responsabilité sociale, de droits humains, de protection de

46
Selon l’article 49.1 des statuts de la FIFA.
31
l’environnement et d’égalité des sexes en relation avec la FIFA et ses
activités.

B- De la commission disciplinaire
Tout comme la commission d’audit et de conformité, elle est une
commission indépendante compétente pour prendre des sanctions contre les
associations membres, les clubs officiels, les joueurs etc... Elle fonctionne
selon des règles spécifiques contenues dans le code disciplinaire de la FIFA.
Etant organe juridictionnel, ses membres doivent disposer de connaissances et
aptitudes requises par leur fonction ainsi que d’une expérience dans le
domaine pouvant leur permettre de mieux effectuer leurs taches.47

Paragraphe 2-De l’application du contrôle

Les pouvoirs de contrôle sont exercés tant au niveau administratif (A)


qu’au niveau financier (B).

A- Au niveau administratif
Disposant de son droit de regard sur ses membres affiliés, la FIFA peut,
après analyse rejeter ou même annuler des décisions émanant d’une
association membre si elle estime que cette dernière n’a pas respecté ses
clauses48.
En effet, dans la mesure où la commission de gouvernance et de
contrôle est chargée de l’application correcte des statuts dans le cadre des
questions relatives à la procédure électorale, ainsi que de superviser la

47
Selon Article 50.3 des Statuts de la FIFA.
48
Selon Article 14.2 des Statuts de la FIFA.
32
procédure administrative relative aux élections pour le poste de président, son
contrôle reste légal vis-à-vis de ses membres.

C’est dans ce cadre que la FIF a été pendant la période électorale de 2021
dans le viseur de l’association mère .Cette dernière a annulé une assemblée
générale de la FIF relative aux élections et suite à cela a mise en place un
comité de normalisation (CONOR) qui a été affrété pour réviser
partiellement les statuts et le code électoral de la FIFA afin de garantir leur
conformité car selon eux « les instances dirigeantes du football ivoirien ne
sont pas parvenues à organiser une procédure électorale conforme aux
exigences statutaires et réglementaires applicables à toutes les associations
membres de la FIFA ».49

B- Au niveau financier

Ce volet est assuré par la commission d’audit et de conformité qui a pour


objectif de garantir la conformité et la fiabilité de la comptabilité financière et
de vérifier les états financiers consolidés et le rapport des auditeurs, met
l’accent sur l’exactitude des états financiers des associations membres 50.

Pour illustration, l’on pourrait s’attarder sur l’audit diligentée par la FIFA
à la FIF sur la période 2019-2020. En effet, après la longue période de crise
qui paralysait le football ivoirien et par ricochet son organe faitier, une
enquête ouverte sur l’équipe dirigeante sortante de la FIF a relevé des
« centaines de millions décaissés sans justificatifs »51.

49
Jonas Baikeh,« élections à la Fédération Ivoirienne de Football (FIF): décryptage du critère
d’intégrité » ,https://www.linfodrome.com/sport/76139-elections-a-la-federation-ivoirienne-de-football-fif-
decryptage-du-critere-d-integrite ; consulté le 16 janvier 2024.
50
Selon l’article 49.8-9 des statuts de la FIFA.
51
Said Penda, « FIF : Silence on vole ! » https://lenqueteurdetermine.net/fif-silence-on-vole/ ; consulté le
16 janvier 2024.
33
En effet, l’audit a noté de nombreuses pratiques « peu orthodoxes » dont
les dons et droits que les clubs de football ivoirien devraient bénéficier de
plein droit52 n’ont pas été attribué à ces derniers.

Ce pouvoir de contrôle que la FIFA exerce sur ses associations membres


met en exergue la question relative au contrôle des finances de la FIFA à ces
derniers et examine les rapports des auditeurs externes en vue de veiller à ce
que les actions appropriées soient menées en cas de défauts détectés dans les
contrôles ou procédures.

La FIF à travers son régime hybride est responsable tant auprès de l’Etat
ivoirien que de la FIFA. D’abord, en tant qu’association de droit ivoirien et
délégataire de service public, elle est tenue de respecter les règles en matière
de sports aussi bien dans ses dispositions statutaires que dans sa gestion.

Ensuite à travers des analyses faites, la question de son autonomie laisse


toujours ce gout d’inachevé. De fait, compte tenu de ses relations d’avec les
pouvoirs publics et aussi des énormes financements publics, elle reste encore
beaucoup dépendante vis-à-vis des pouvoirs publics.

Au niveau international, son affiliation à la FIFA, bien que cela lui


confère une autonomie dans sa gestion, elle est cependant tenue de respecter
certaines règles et est soumise aux contrôles internationaux.

Aussi, après analyse tant au niveau national qu’international il se trouve


que la FIF regorge beaucoup de lacunes dans sa gestion tant administrative
que financière.

Mais sa double nature juridique n’est pas sans conséquence car elle peut être
amenée à gérer des pouvoirs que l’Etat lui confère solus, comme il peut être
52
Said Penda « FIF : Silence on vole ! » https://lenqueteurdetermine.net/fif-silence-on-vole/ ; consulté le 16
janvier 2024.
34
question de partager ses compétences parce qu’agissant dans un ordre
juridique étatique global.

35
DEUXIEME PARTIE :

LES CONSÉQUENCES DE LA DOUBLE


NATURE JURIDIQUE DE LA FIF

36
La responsabilité d’une mission de service public implique que les
institutions sportives ne sauraient se limiter à respecter des contraintes de
nature institutionnelles. En tant que garantes de l’intérêt général qui s’attache
à la promotion et au développement de la pratique sportive, le législateur
permet aux fédérations de faire preuve d’un dirigisme dans leur activité.

Déjà il faut noter que si le dirigisme a souvent attrait à un


interventionnisme étatique dans l’économie, il concerne également l’Etat
exerçant son pouvoir d’orientation sur la société 53. C’est donc dans ce second
sens que l’association sportive peut faire preuve d’un réel dirigisme dans les
domaines distincts de tout caractère sportif mais étroitement liés à la pratique
du football. Ainsi dans l’application de ses actions, la FIF a des compétences
propres modérées (chapitre 1).

Cependant, vu le caractère public de l’activité qui lui est déléguée, elle


peut être amenée à partager certains pouvoirs avec la personne publique
(chapitre 2).

53
Reynaud (JB.) ; l’encadrement par l’Etat des prérogatives des fédérations sportives françaises ; Op.cit. p
113.
37
CHAPITRE 1- DES COMPÉTENCES PROPRES MODÉRÉES

Les fédérations sportives se sont vu reconnaitre diverses compétences


participant à l’exercice de l’impérium54. En effet, l’existence d’un service
public confié à une personne privée confère à cette dernière un minimum de
souveraineté à savoir l’exercice du pouvoir règlementaire pour l’organisation
de ce service. Ce pouvoir lui est propre et lui donne compétence à agir sans
l’immixtion d’un tiers.

Les compétences dévolues à la FIF par l’Etat ivoirien pour assurer


l’activité d’intérêt général en matière de football se traduisent par des
objectifs de la fédération dans l’accomplissement de sa mission. Ces
compétences peuvent être observées aussi bien dans la manière dont la FIF
organise l’accès à la pratique sportive (section 1) ainsi que de la manière dont
elle exerce le pouvoir juridictionnel que l’Etat ivoirien lui reconnait (section
2).

Section 1 – L’organisation de l’accès à la pratique sportive

Les fédérations sportives ivoiriennes qui ont reçu agrément et


délégation de service public sont qualifiées pour organiser et autoriser l’accès
à la pratique des activités sportives de leurs disciplines. C’est dans ce sens
que la FIF est réputée pour permettre à l’une quelconque personne physique
ou morale l’accès à la pratique du football.
Ainsi, elle exerce son autorité aussi bien en mettant un accent majeur
sur l’encadrement des sportifs (paragraphe 1) qu’en préservant l’ordre public
(paragraphe 2).

54
Chaussard (C.), Les voies de règlements des litiges sportifs, Essai sur la coexistence des différentes formes
de justice, Op. cit. p.127.
38
Paragraphe 1-L’encadrement des sportifs

Le sportif est l’acteur majeur dans la pratique d’une activité sportive.


La loi sur le sport le définit comme toute personne physique qui pratique une
activité sportive ou mentale. Cependant, il faut le distinguer du sportif de haut
niveau ou encore sportif professionnel dont il est question dans cette analyse.
Déjà pour le législateur, avoir la qualité de sportif de haut niveau passe par
l’inscription sur une liste établie par arrêté par le Ministère des Sports sur
proposition de la fédération55.
Cela traduit déjà l’étendue du pouvoir que l’Etat donne à la FIF en lui
permettant de proposer une liste des sportifs qui remplissent bien évidemment
ses conditions pour avoir la qualité de sportif professionnel. Ainsi, après
qualification du sportif, ce dernier doit se conformer à des dispositions
réglementaires de la fédération en ce qui concerne son encadrement médical
(A) et l’octroi de sa licence (B).

A- De l’encadrement médical du sportif

La santé peut être définie comme l’état de complet bien-être physique,


mental, social et qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d’infirmité56.

Le concept de la santé du corps et de l’hygiène est omniprésent dans


l’activité sportive en général en tenant compte des conditions physiques
consentis par les sportifs durant les compétitions ou les entrainements.

55
Article 4 du Décret n°2016-694 relatif au statut du sportif de haut niveau.
56
Constitution de l’Organisation mondiale de la santé, « préambule », couv arabe.indd (who.int) ; consulté
le 30 janvier 2024.
39
En raison de l’importance que revêt la santé dans les politiques publiques
et plus spécifiquement dans le milieu sportif, l’Etat Ivoirien a investi les
fédérations agréées d’une véritable mission de santé publique.

Ainsi, la FIF a le devoir de respecter et faire respecter les principes et


pratiques qui visent à préserver ou favoriser la santé.

La mise en œuvre de cet encadrement se fait dans un cadre institutionnel


ou le législateur demande aux associations sportives de « conclure un contrat
avec plusieurs médecins indépendants agréées par l’ordre des médecins »57
pour un contrôle médical périodique.

Alors pour cela ,elle a en son sein, une commission permanente


dénommée commission de la médecine sportive 58 et a pour rôle de conseiller
le Comité exécutif relativement aux questions de médecine, de physiologie et
d’hygiène liées à la pratique du sport ; suggérer toute mesure susceptible de
préserver l’état de santé des pratiquants et de garantir leur intégrité
physique ;formuler toute proposition de réglementation, de directive ou
d’instruction relative au domaine médical, en particulier au dopage ; formuler
toute proposition pour garantir un environnement sanitaire sécurisé des
équipes, des compétitions et des stages; proposer au Comité exécutif ,en vue
de leur désignation, des médecins pour les équipes nationales.

Cette nécessité institutionnelle se justifie au regard de l’importance que revêt


la protection de la santé des sportifs dans la mission de service public de la
fédération.

Dans le cadre de son implication, la fédération a une fonction d’exécutant


de la loi mais en veillant à sa bonne application elle en devient le garant 59.
57
Selon l’article 62 de la loi n°2014-856 relative au sport.
58
Article 73 des Statuts de la FIF.
59
Reynaud (JB.) ; Op.cit. p.163.
40
Elle a un rôle de législateur au sein de la FIF dans la mesure où elle définit la
règlementation sanitaire à l’ensemble des licenciés du football 60.

De plus, les sportifs doivent obtenir un certificat médical pour l’octroi de


leur licence

B-De l’octroi de la licence

Si la pratique d’une activité sportive ne nécessite pas obligatoirement


une licence sportive, l’adhésion à une fédération ainsi que la participation aux
compétitions qu’elle organise a pour condition sine qua non l’octroi d’une
licence.

En visant la professionnalisation de l’activité sportive, la fédération est


tenue de la mise en place d’un mécanisme permettant aux sportifs, vu comme
des « licenciés » de posséder un document leur permettant d’exercer leur
profession. L’octroi d’un tel document n’est pas la résultante d’une simple
« officialisation fédérale » ; cela en vaut bien plus à savoir un accès contrôlé à
la profession de sportif.

La FIF a compétence pour délivrer des licences aux clubs qui lui sont
affiliés conformément aux exigences édictées par la FIFA et la CAF pour
l’octroi des licences aux clubs.

Parlant de l’octroi de la licence, la CAF impose désormais une licence


à tous les clubs membres de ses associations à partir de la saison 2023-2024.

Il faut souligner que cela constitue un nouveau tournant pour la


professionnalisation du football en Afrique et particulièrement en Côte
d’Ivoire dans la mesure où elle a été initiée pour « bien accompagner une
60
Cf. l’article 73.4 des statuts de la FIF.
41
transformation nécessaire pour répondre aux besoins des acteurs du football,
rendre le football beaucoup plus séduisant dans chaque pays membre de la
CAF et plus compétitif à l’international »61. Ce document est accompagné
d’un processus de changement majeur au niveau des clubs qui devront
répondre à certains critères pour l’obtenir à savoir l’aspect sportif, les
infrastructures, l’administration liée aux personnels, les dispositions
juridiques et l’aspect financier.

En plus de l’encadrement du sportif, la FIF a aussi un droit de regard


sur l’ordre public en le préservant.

Paragraphe 2 -La préservation de l’ordre public

L’équilibre de tout état de droit est nécessairement dépendant du


maintien de l’ordre public. L’ordre public, qui pourrait correspondre au
minimum de condition, apparait indispensable pour garantir l’exercice des
libertés et des droits fondamentaux, se caractérise par le bon ordre, la sécurité,
la salubrité et la tranquillité public62.
Ce concept est indissociable à la notion de développement de la pratique
sportive car l’organisation et le déroulement des manifestations concernent
l’ordre public sous divers angles.
Cette mission que l’on pourrait qualifier de mission fédérale parce que la
FIF est investie par les pouvoirs publics, se traduit par sa nécessité d’assurer
la sécurité des compétitions sportives (A) qui se fait à travers une procédure
spécifique (B).

61
Sercom FIF, « Conférence sur l’instruction de la licence CAF, discours du Directeur Exécutif de la FIF » ;
https://www.sport-ivoire.ci/football-ligue-1-ligue-2/professionnalisation-les-clubs-instruits-sur-les-crit
%C3%A8res-de-l%E2%80%99octroi-de ; consulté le 01 décembre 2023.
62
Reynaud (JB), l’encadrement par l’Etat des prérogatives des fédérations sportives françaises ; Op.cit.
p.114.
42
A- De la sécurité des compétitions sportives
Les fédérations sportives délégataires reçoivent des pouvoirs publics un droit
de police pour l’autorisation d’organiser des compétitions sportives pour leurs
disciplines respectives63.
C’est donc dans ce cadre que la FIF a le droit d’organiser les
compétitions de football sur le territoire et aussi être la représentante de la
Cote d’Ivoire en matière de compétition internationale de football. Alors, la
FIF se charge de cette mission à travers sa commission permanente
dénommée commission de sécurité et de protocole.64

Elle a pour rôle entre autres d’examiner toute question relative à la


sécurité de la FIF, des biens et des personnes, et de « garantir la sécurité lors
des évènements organisés par la Fédération et d’organiser et superviser la
sécurité de toutes les compétitions nationales et internationales,
particulièrement la sécurité des joueurs, la sécurité dans les stades et leurs
alentours immédiats ».

Mais elle a aussi un pouvoir d’autorisation pour l’organisation d’une


manifestation ouverte aux sportifs licenciés du football par une tierce
personne physique ou morale65. Cette autorisation est précédée d’une
procédure.
B- De la procédure spécifique de la sécurité des compétitions sportives

63
L’article 94 de la loi n°2014-856 relative au sport dispose que « les fédérations sportives agréées sous
réserve des dispositions de l’article 42 de la présente loi, sont seules autorisées à organiser des
compétitions ou manifestation sportives »
64
L’article 77 des statuts de la FIF énumère les fonctions de la commission de sécurité et de contrôle qui est
une commission permanente.
65
L’article 95.1 de la loi n°856-2014 relative au sport prévoit que « Toute personne physique ou morale de
droit privé, autre que les fédérations sportives, qui envisage d'organiser une manifestation ouverte aux
sportifs licenciés d'une discipline qui a fait l'objet d'une délégation de pouvoir conformément à l'article 25
de la présente loi et donnant lieu à l'octroi d'un titre sous quelque forme que ce soit, doit obtenir
l'autorisation de la fédération concernée. »
43
De prime abord, l’on pourrait faire la remarque que le législateur épargne
de manière évidente les fédérations de toutes demandes d’autorisation pour
l’organisation et le déroulement d’une compétition.
Le législateur n’a pas prévu de manière détaillée, la procédure à suivre
pour la demande d’autorisation à une fédération délégataire pour
l’organisation d’une compétition liée à la discipline de cette fédération. En
outre dans l’article 36 de la loi relative au sport, il prévoit que les fédérations
délégataires édictent les règlements relatifs à l’organisation de toutes
manifestations ouvertes à leurs licenciés.
Aussi, la fédération peut déléguer à une ligue sportive dont elle même
définit l’organisation, la gestion et la coordination des compétitions et
manifestations dans sa discipline.
L’on pourrait donc se baser sur le fait que la FIF soit une association
légalement constituée pour affirmer que la demande d’autorisation à la FIF
pourrait être subordonnée aux règlements et règles de celle-ci à savoir les
règles du jeu applicables en matière de football ainsi que les règles
d’organisation et de déroulement des compétitions qu’elle même organise.
Lorsque l’organisateur prétend au bénéfice de l’autorisation de la FIF pour
organiser une manifestation ayant attrait au football et que cette dernière va
être inscrite dans le calendrier des compétitions de la FIF, il est logique qu’il
ait le devoir de respecter les règles que la fédération a édictées.
Cependant, l’autorisation de la FIF ne saurait se limiter à un simple accord
verbal ou écrit au sein duquel elle confirme son assentiment.
Le législateur a tenu à ce que cette autorisation soit concrétisée par un
écrit à caractère juridique. C’est alors dans ce sens qu’il veut que

44
l’autorisation soit subordonnée à la « conclusion du contrat entre
l’organisateur et la fédération. »66.
De ce qui est en rapport avec la sécurité lors des manifestations sportives, le
législateur prévoit que cette responsabilité incombe à l’organisateur dans les
conditions prévues dans la décision d’autorisation qui lui sera conférée par la
fédération délégataire.

Section 2- L’exercice du pouvoir disciplinaire

Le système sportif n’échappe pas à la survenance des différends soit


lors des compétitions ou en dehors. Les fédérations sportives sont dotées des
instances chargées de les arbitrer en cas de litiges ; c’est dans ce cas que l’on
parle de « justice fédérale »67. Cette justice fédérale sportive se caractérise par
la multiplicité des différends auxquels elle peut être soumise.

Les litiges sont soit, d’ordre disciplinaires c’est à dire ceux qui
concernent les sanctions infligées par les fédérations à leurs membres dans le
but de punir un acte repréhensible, soit d’ordre non disciplinaires à savoir
ceux résultant des contestations diverses et variées.

Cependant, en tenant compte du fait que les pouvoirs publics ne


reconnaissent que le pouvoir disciplinaire aux fédérations ivoiriennes en
occurrence la FIF, il convient alors d’analyser le cadre juridique de ce
pouvoir qu’elle exerce sur ses membres (Paragraphe 1) ; lequel pouvoir
nécessite des organes singuliers (Paragraphe 2).
66
Loi n°2014-856 relative au sport dans son article 90.2 précise que l’organisateur autre qu’une fédération
sportive désireuse d’organiser une compétition doit conclure un contrat avec la fédération délégataire qui
agit comme une administration publique.
67

En s’affiliant aux organismes internationaux sportifs les fédérations nationales bénéficient de l’exemption
de recours au juge étatique. Leurs litiges se règlent de façon arbitraire selon une procédure particulière et
devant un tribunal spécial qui est le Tribunal Arbitral du Sport. C’est donc cette justice que les juristes en
Droit du sport ont qualifié de justice fédérale.
45
Paragraphe 1- Le cadre juridique du pouvoir disciplinaire

Le cadre juridique du pouvoir disciplinaire exercé par la FIF est particulier


dans la mesure où il tire son fondement (A) dans ses relations avec ses
membres.

A- Du fondement du pouvoir disciplinaire

Le pouvoir disciplinaire fédéral s’exerce à l’égard des associations


membres affiliés à la fédération. En effet, les associations membres en se liant
à la fédération par un contrat d’adhésion 68 sont tenues par des obligations
qu’elles se doivent de respecter. En cas de non-respect, la fédération a le droit
d’appliquer son pouvoir disciplinaire à travers des sanctions.

Le législateur tient par obligation la FIF, délégataire de service public, « la


création d’un organe disciplinaire chargé de statuer sur la base d’un règlement
conforme au règlement disciplinaire des fédérations sportives internationales
auxquelles elles sont affiliées »69.

En s’exemptant de l’exercice d’un pouvoir disciplinaire au sein des


fédérations sportives, la puissance publique reconnait l’autonomie de la FIF et
respecte le principe de la non immixtion d’un tiers dans la gérance de la FIF.

B- De la mise en œuvre du pouvoir disciplinaire

68
Assewe (N.) ; La réforme du sport au regard de la loi relative au sport en Côte d'Ivoire :
Etude de droit comparé franco-ivoirien ; Op.cit. p.18.
69
Cf. Art.23.Al.9 de la loi n°2014-856 de la loi relative au sport.
46
La mise en œuvre du pouvoir disciplinaire s’examine à travers le schéma
classique de tout recours juridictionnel : la saisine, l'instruction du litige et le
prononcé de la sanction.

Les parties en cause peuvent saisir réciproquement l'organe disciplinaire


par une requête, comme du reste en droit étatique. Exceptionnellement en
sport, les officiels ont aussi cette possibilité ; c’est le cas d'un arbitre qui a été
l'objet de violence au cours d'une rencontre. Qu’il s’agisse des règles de
procédures ou des règles de fond, l’idée est la même à savoir, protéger les
licenciés et les groupes affiliés contre d’éventuels abus des instances
disciplinaires. La répression disciplinaire, notamment dans l’hypothèse de
suspension ou de radiation ou de rétrogradation, provoque des incidences
graves pour la personne physique ou morale victime.

L’autorité disciplinaire doit donc permettre à celui qui est poursuivi de


présenter, de constituer sa défense aux différentes phases de la procédure. Il
faut que l’intéressé ait été régulièrement convoqué, obtenu communication
des griefs qui lui sont imputés et avoir bénéficié d’un temps raisonnable pour
la préparation de sa défense. La peine disciplinaire prononcée doit être
notifiée à l’intéressé et motivée70.

Toute cette procédure se fait à travers à travers des organes distincts


appelés organes disciplinaires.

Paragraphe 2- Des organes disciplinaires

70
L’article 53 du code disciplinaire de la FIFA mets en exergue le processus décisionnel c’est à dire la
convocation, les droits de parties, les audiences, les décisions, la communication.
47
Les organes disciplinaires fédéraux sportives tirent leur singularité de leur
composition (A) et dans leur fonctionnement (B).

A- De leur composition

L’organe disciplinaire de la FIF est une commission indépendante


dénommée commission d’éthique et de discipline. Du fait qu’elle soit un
organe juridictionnel, les membres occupant les postes de président et vice-
président doivent être des juristes de haut niveau. Ces derniers sont élus par
l’assemblée générale et ont un mandat d’une durée de cinq (05) ans
renouvelable une seule fois.

B- De leur fonctionnement

Pour exercer leurs compétences en toute indépendance, pleine et entière,


elles ne sont soumises qu’à la loi et aux textes de la FIF, de la CAF et de la
FIFA. De manière générale, les présidents des commissions indépendantes
ont, à eux seuls, le pouvoir de convoquer des réunions et présider des séances.

Cependant, la commission disciplinaire ayant le statut d’organe


juridictionnel, est saisie par requête écrite et signée adressée au Président et
dispose d’un délai de quinze (15) jours pour statuer sur les affaires dont elle
est saisie.

De plus, elle est particulièrement soumise, en plus des lois et textes


précités supra, au code disciplinaire de la FIFA ainsi que d’autres règles à
savoir : prendre les sanctions énumérées dans les présents Statuts et le Code
disciplinaire de la FIF contre les membres, les officiels, les joueurs ainsi que
les agents de match et les agents de joueurs. Elle a la compétence

48
disciplinaire de l’Assemblée générale et du Comité exécutif de prononcer des
suspensions et des exclusions des membres71.

Après analyse, il est incontestable que la FIF soit investie de certains


pouvoirs propres que l’Etat Ivoirien lui reconnait. Cependant, évoluant dans
un cadre juridique sportif global, elle est souvent emmenée à collaborer avec
les pouvoirs publics dans l’exercice du service public qui lui a été confié.

CHAPITRE 2- DES COMPETENCES PARTAGEES IMPORTANTES


71
Selon l’article 84.2 des statuts de la FIF.
49
L’évolution et la professionnalisation du sport ont fait passer les acteurs
du mouvement sportif ivoirien tels que les fédérations, de simples exécutants
du Ministère des Sports en véritables partenaires de ce dernier. Mais cette
notion de partenariat doit être explicitée dans la mesure où elle ne signifie pas
que l’Etat et les fédérations sont sur le même piédestal mais plutôt que le
comportement de l’état a considérablement changé72.

En effet, l’Etat d’un côté, à travers le ministère des sports et les


organismes publics sportifs, et la FIF de l’autre côté, seront en synergie en
interagissant dans certains domaines pour la du football Ivoirien. Cependant il
peut être question des obligations que les pouvoirs publics imposent à la FIF.

Ainsi, la FIF partage ses compétences pour la prévention des risques


liés à la pratique du football (section 1) et en matière de politique sportive du
football (section 2).

Section 1 – La prévention des risques inhérents à la pratique au football

Une élaboration de la pratique de toute discipline sportive implique


l’existence d’innombrables risques liés à celles-ci dont il faut se prémunir.

C’est dans ce cadre que la FIF en tant que garant de l’état sportif en
matière de football est tenue de prendre certaines mesures quant à la
prévention des risques dommageables que peuvent subir les pratiquants du
ballon rond ainsi que limiter les effets.

C’est pourquoi, le législateur prévoit pour toutes fédérations agréées


l’obligation de souscrire à un contrat d’assurance couvrant la responsabilité
civile que ce soit lors ou en dehors des compétitions. Elles ont donc des

72
Dikoume (F) ; le service public du sport en Afrique noir : le cas du Cameroun ; Op.cit. p.47.
50
obligations en matière d’assurance (Paragraphe 1) et également compétence
pour coordonner la prévention du dopage (paragraphe 2).

Paragraphe 1 – Les obligations de la FIF en matière d’assurance

La pratique sportive en occurrence celle du football présente des


dangers à certains égards qui peuvent être qualifiés de risques sportifs73.
Initialement, l’application fréquente en matière de sport de la théorie de
l’acceptation des risques ne garantissait pas forcement aux sportifs qui ont
subi des dommages une réparation satisfaisante.

C’est pourquoi, dans un souci de prévention, les assurances se sont


imposées de manière inévitable aux associations en tant qu’instrument de
gestion des risques.

De ce fait, il serait judicieux de préciser la sphère institutionnelle ainsi


que textuelle de cette obligation (A) et aussi de sa mise en application par la
FIF (B).

A- Le cadre institutionnel de la police d’assurance

L’obligation pour les fédérations liées à la pratique sportive de souscrire aux


assurances en responsabilité civile est prévue par le législateur conscient du
risque élevé de dommages dans la pratique du sport.

C’est dans ce sens que l’article 90 de la loi relative au sport dispose que «
Les associations sportives, sociétés sportives, fédérations, centres de
formation, établissements de sport-études ou dotés de section sport-études
73
Reynaud (JB.) ; l’encadrement par l’Etat des prérogatives des fédérations sportives françaises ; Op.cit.
p.140.
51
prévus : par la présente loi souscrivent, pour l'exercice de leurs activités, des
polices d'assurance couvrant leur responsabilité civile, celle de leurs préposés
salariés ou bénévoles et celle des sportifs. Les licenciés et les pratiquants sont
considérés comme des tiers entre eux. Ces garanties couvrent également les
arbitres et juges, dans l'exercice de leurs activités ». En effet, il est dans
l’intérêt des structures fédérales de promouvoir les assurances à l’égard de
leurs pratiquants et de leurs clubs de manière à garantir la réparation des
potentiels accidents.

L’objet de l’assurance en responsabilité civile qui est de « garantir les


conséquences pécuniaires de la responsabilité incombant à l’assuré à la suite
des dommages causés à autrui et dont il est juridiquement responsable »74.
Aussi, dans certains cas, les fédérations sportives ont recours à des contrats
collectifs d’assurance comprenant une garantie de base et des options
complémentaires.

B- De la mise en œuvre de la police d’assurance

La souscription à l’assurance à responsabilité civile par la fédération est


caractérisée par des bénéficiaires disposant d’un droit d’être informés.

S’il est vrai que la fédération est la bénéficiaire légitime parce que
souscriptrice, il faut cependant souligner qu’elle n’est pas l’unique car
d’autres personnes sont couvertes à savoir leurs préposés salariés ou
bénévoles et celles des sportifs, les arbitres et juges.

74
Buy (F.), Marmayou (J.-M.), Poracchia (D.), Rizzo (F.), Droit du Sport, 2ème éd., L.G.D.J., 2009, p.695.
52
Aussi, pour le souci de transparence, la FIF se doit de produire un document
indiquant toutes les informations nécessaires permettant non seulement aux
bénéficiaires d’être dument informés de la conclusion de leur contrat
d’assurance mais aussi faciliter le contrôle de cette obligation qu’elle a vis-à-
vis des pouvoirs publics à travers son ministère de tutelle, le Ministère des
sports, qui est chargé de la surveillance quant à l’effectivité de cette
souscription obligatoire.

Ainsi, à travers ce droit de regard, le moyen est donné aux pouvoirs publics
de contrôler que la structure fédérale respecte la réglementation.

Paragraphe 2-La prévention et répression du dopage

Bien que le dopage soit une notion difficile à appréhender de façon


juridique, l’on pourrait le définir comme un délit consistant en l’utilisation de
certaines substances énumérées par décret, dans le but d’augmenter de
manière artificielle les capacités physiques ou mentales pour une performance
sportive au cours d’une compétition75. Il constitue un véritable phénomène
dans le milieu sportif. En effet, c’est à partir des années 60 que les fédérations
internationales ont élaboré les prémisses tendant à prévenir et à réprimer le
dopage.

Ayant un rapport avec la santé du sportif, le législateur a attribué cette


mission à la fédération qui exerce une répression que l’on pourrait qualifier
de « répression fédérale 76» à ses licenciés ayant commis une infraction aux
règles anti-dopage.

75
Cornu (G) ; association Henri Capitant, vocabulaire juridique, éd. Quadrige/PUF.
76
Pour qualifier la répression que les fédérations exercent sur leurs membres qui est plus d’ordre
disciplinaire comme ne plus participer à une compétition.
53
Cette mission est en collaboration avec l’Etat qui met en place une
structure spécialisée (A) pour le contrôle des actions menées par la fédération.
Cependant la mise en œuvre de la répression fédérale est particulière (B).

A- De l’appui étatique en matière de répression du dopage

Le dopage est une notion dans laquelle l’Etat et le mouvement sportif


adoptent la même conception. En effet, la loi relative au sport pose le principe
que l’organisation du sport est une mission de service public. Alors soucieux
de la santé des sportifs en occurrence ceux du football, il met l’accent sur
l’éradication de ce fléau en collaborant avec la fédération. D’une part, du côté
des pouvoirs publics, avec l’Organisme de la Lutte Anti Dopage et d’autre
part la commission de la médecine sportive en ce qui concerne la fédération.

Cependant il faut noter que les normes étatiques Ivoiriennes en matière de


dopage tirent leurs sources de son internationalité ; c’est à dire le législateur
ivoirien s’est concentré sur le sportif et le médecin pris individuellement,
laissant de côté de nombreux rôles participant à la violation des règles
antidopage ; ce qui met en exergue la puissance de l’ordre juridique sportif 77.

Même en collaborant avec les fédérations, l’on remarque que l’ordre


juridique sportif prend plus le dessus sur l’ordre juridique étatique. Cependant
le législateur prévoit, dans la mise en œuvre de la répression du dopage des
dispositions allant au-delà des normes fédérales.

B-De la mise en œuvre de la répression du dopage

La mise en œuvre de la répression du dopage est particulière dans la


mesure où en droit interne, elle part au-delà de la compétence de la

77
Assewe (N), La réforme du sport au regard de la loi relative au sport en Côte d'Ivoire :
Etude de droit comparé franco-ivoirien ; Op.cit. p.58.
54
fédération78. En effet le législateur à travers le code pénal fait ressortir le fait
que l’utilisation des produits dopant constituerait une infraction. De ce fait,
quiconque se rend coupable en Côte d’Ivoire d’une violation de la
règlementation antidopage peut se voir appliquer les mesures prises dans le
code pénal peu importe la discipline, la nationalité ou les circonstances de
commission de violation de la règle.

Toutefois, le CMA qui est fondé sur le principe de l’extraterritorialité79


des athlètes investit les fédérations internationales des contrôles antidopage.
Ainsi, leurs instances disciplinaires sont seules à prononcer des sanctions.

Mais concernant les sanctions proprement dites, la législation étatique


ivoirienne investie les fédérations sportives agréées d’engager les procédures
disciplinaires et de prononcer les sanctions en cas de violation des règles
antidopage à l'égard des sportifs licenciés et des associations qui leur sont
affiliées80.

Toutefois elle pose des sanctions qui peuvent consister en l'interdiction


définitive de participer aux compétitions et manifestations sportives 81. A
l'intérieur d'une enceinte sportive, pendant une compétition ou une
manifestation sportive, des sanctions administratives d'interdiction de paraître
peuvent également être prises pendant une période fixée par arrêté du ministre
chargé des sports82.

78
Le code Pénale Ivoirien en son article 329 réprime le dopage en ces termes : « Est puni d'une amende de
10.000 à 100.000 francs quiconque en vue ou au cours d'une compétition sportive utilise sciemment une
substance destinée à accroître artificiellement et passagèrement ses possibilités physiques ».
79
C’est un principe qui consiste, pour un pays, à laisser s'exercer l'autorité d'un État étranger ou
d'une organisation internationale sur une partie de son territoire propre.
80
Dans L’article 23 de la loi n°2014-856 relative au sport le législateur exige aux fédérations sportives de
tenir « un organe disciplinaire chargé de statuer sur la base d’un règlement conforme au règlement
disciplinaire des fédérations sportives internationales auxquelles elles sont affiliées. ».
81
Selon l’article 71 de la loi n°2014-856 relative au sport.
82
Selon l’article 72 °de la loi 2014-856 relative au sport.
55
Section 2- Des limites inhérentes au pouvoir de régulation

Le sport, ne pouvant plus être appréhendé dans sa seule dimension en


raison des rapports qu’il entretient avec le volet économique et social, ne peut
échapper au droit commun et par extension à l’ordre étatique.

Cependant la fédération a donc des limites quant aux compétences qui


lui sont attribuées. Ces limites sont d’ordre général (Paragraphe 1) parce que
le football étant une activité sociale a besoin d’un droit officiel de l’ordre
étatique et d’ordre particulier en raison de la soumission de la fédération aux
contrôles étatiques (paragraphe 2).

Paragraphe 1- Des limites d’ordre général

Les limites d’ordre général viennent du fait que la fédération de football


entretient des relations bien avec le droit du travail (A) qu’avec le droit
civil(B).

A- La fédération sujette du droit du travail

En droit Ivoirien, avant la promulgation de la loi relative au sport, il


n’existait aucun texte officiel spécifique règlementant l’activité des sportifs
salariés. La conséquence évidente, au niveau du juge étatique, est la
soumission des contrats de travail des sportifs et entraineurs sportifs aux
seules règles applicables au contrat de travail dans le secteur privé. La
fédération entretient une relation de travail tout d’abord avec les joueurs
professionnels qui sont comme ses salariés. En l’absence de dispositions
spécifiques étatiques, en droit Ivoirien, jusqu’à la nouvelle loi relative au
sport, les juges ont découvert dans l’activité sportive certains éléments qui

56
caractérisent le contrat de travail. Les juges ont eu, même si les cas sont assez
limités, à se présenter l’existence d’éléments caractéristiques de contrat de
travail.

Ainsi, les décisions du juge sur l’existence d’un lien de subordination entre
un joueur et un club, sur la nature de la rémunération, la nature de la
prestation de travail, ont été mises en évidence83.

L’application des critères du contrat de travail à l’activité sportive a aussitôt


révélé que le droit commun du travail appréhende l’activité sportive. Le code
du travail ivoirien dispose que toute personne qui exerce une activité contre
rémunération, dans un état de subordination vis-à-vis d’un tiers en
contrepartie d’une rémunération est un travailleur salarié 84. Par conséquent, il
est soumis dans ces relations avec ce tiers au code du travail.

Il ressort de cette analyse que le champ d’application des compétences de la


fédération est limité et ce, aussi bien en droit du travail qu’en droit civil.

B- La fédération sujette du droit civil

Les associations sportives en organisant des activités peuvent générer des


dommages corporels même liés à la pratique du sport dit à risque. En droit
l’expression de la responsabilité renvoie aux condamnations et donc aux
erreurs, à l’échec, aux défaillances humaines.

Ainsi la responsabilité civile de l’association sportive peut être engagée


envers ses membres ou envers des tiers sur le fondements contractuels ou
délictuels soit pour un fait personnel, soit pour un fait d’autrui, soit encore

83
Assewe (N.), La réforme du sport au regard de la loi relative au sport en Côte d'Ivoire :
Etude de droit comparé franco-ivoirien ; Op.cit. p.12.
84
Article 2 du code du travail.
57
pour le fait des choses dont elle dispose pour la pratique du football. La
responsabilité de l’association peut être engagée s’il y a preuve d’une carence
d’organisation ou de fonctionnement qui lui soit directement imputable.

Cette carence peut se rencontrer dans le fait personnel de l’association ou du


fait des choses dont elle a la garde. Dans ce cas, la juridiction civile sera
compétente pour trancher le litige entre l’association et le tiers ou elle
appréciera de façon large l’imprudence, les négligences, l’insuffisance, le
défaut de précaution, inattention, la maladresse, manque d’organisation,
l’excès, l’abus, autant de fautes qui pourraient être retenues à l’encontre de
l’association. Comme le cas d’un sportif qui pendant un match fait un malaise
et tarde à recevoir des soins adéquats et perd la vie.

Si l’on a bien démontré supra les limites d’ordre général de la


compétence de la fédération, il n’en demeure pas moins que ces limites soient
aussi d’ordre particulier.

Paragraphe 2- Des limites d’ordre particulier

Chaque pays ne peut manquer d’affecter une politique définie à l’égard


du sport et de l’activité sportive, ne serait-ce qu’en raison de sa dimension
éducative, culturelle, voire de santé85. Mais cette politique peut s’orienter vers
la reconnaissance d’un pouvoir de liberté et d’autonomie des institutions
sportives ou au contraire, vers la recherche d’une soumission ou d’un contrôle
des institutions à l’Etat.

85
Fourcher (B.) « Compréhension de l'institution sportive comme acteur non étatique »,
https://laboratoire-droit-sport.fr/wp-content/uploads/2016/06/Le-pouvoir-de-r%C3%A9gulation-des-f
%C3%A9d%C3%A9rations-sportives_2007.p ,consulté le 09 janvier 2024.
58
C’est cette seconde orientation qu’a choisie la Cote d’Ivoire à partir d’un
mécanisme particulièrement original. De ce fait, la fédération doit, en ce qui
concerne sa politique sportive, collaborer avec des agents publics affrétés par
l’Etat (A). Mais cette collaboration peut présenter des ambiguïtés (B).

A- De la collaboration acteurs publics-privés

La loi relative au sport dispose que l’organisation du sport relève de la


compétence de l’Etat86 ; de ce fait l’Etat délègue des agents publics aux
fédérations pour mener la politique sportive. De fait, les agents publics et les
bénévoles de la fédération seront dans une collaboration synergique.

Il s’agira lors de cette collaboration pour les agents publics spécialisés


pour la plupart dans le domaine juridique lié au sport d’apporter des plus-
values en matière de direction de la politique sportive en prenant en compte
des observations des bénévoles qui eux sont purement ancrés dans le milieu
sportif. Ce qui crée un jeu d’acteurs assez ambigüe au sien de la fédération.

B- De la portée de la collaboration

La collaboration entre organismes publics et fédérations sportives met en


lumière l’emprise de l’Etat sur ces dernières dans la mesure où la liberté de
fait qui leur sont accordée est uniquement pour gérer tout ce qui est du
domaine des règles de jeu.

86
Article 5 de la loi n°2014-856 relative au sport.
59
Cependant, il existe encore une importante concertation entre la fédération
et l’Etat par l’intermédiaire des organismes tels que l’Office National des
Sports, l’Organisme de la Lutte Antidopage.

De ce fait, l’on pourrait remarquer que l’activité sportive relève de la


combinaison d’une régulation autonome à savoir une régulation sportive et
d’une régulation étatique. Partant de cela, il ne serait pas inopportun de parler
d’une combinaison entre ordre sportif et ordre étatique même si elle a souvent
ses avantages et ses inconvénients.

Concernant l’aspect positif, l’on pourrait dire en premier lieu qu’ils se


complètent à certains égards notamment pendant les compétitions où la
sécurité doit être de mise. En effet il est intéressant de souligner que c’est
bien l’ordre sportif qui entend d’abord réguler cette question en s’arrogeant
presque des attributions de pouvoir de police administrative qui pourraient
même être considérés comme portant atteinte à la liberté fondamentale d’aller
et venir. Mais, pour être totalement efficace cette régulation doit être
complétée par une « régulation étatique », ce qui est le cas tant par le recours
aux forces de l’ordre que par l’adoption des règles étatiques en la matière.

En second lieu il serait question de parler d’adaptation. Il est en effet très


intéressant de relever combien cette interaction va avoir pour conséquence
d’obliger la règle sportive à s’adapter à la règle étatique mais aussi
inversement.

Parlant de l’aspect négatif de cette combinaison, il serait intéressant de viser


l’application des règles qui vont s’opposer ou s’affronter en matière
d’application des règles sportives ou sanctions disciplinaires.

60
CONCLUSION

La réflexion qui se traduit par le biais du travail présenté dans ce


mémoire attire l’attention sur les fédérations sportives chargées d’une mission
de service public dont la FIF est prise comme centre de l’étude.

Il soulevait la problématique de la particularité de la FIF dans sa


gestion du service public qui lui est délégué et les conséquences de cette
particularité.

61
Bon nombre d’arguments plausibles ont été énumérés dans ce mémoire
et la constatation du résultat se révèle sans appel. La FIF, du fait de son statut
hybride, est une association particulière et cette particularité produit des
effets.

L’étude de ce mémoire porte en priorité sur la double nature juridique


de la FIF et celle-ci a pu dépeindre cette fédération comme une association de
droit ivoirien dans laquelle son institution est faite de telle sorte qu’elle
s’apparente à une institution étatique en ayant un organe délibérant, un organe
exécutif et un organe judiciaire.

Aussi, elle entretient des relations particulières avec les pouvoirs


publics en raison de la délégation de service public qui lui est faite et aussi
pour le sport qu’elle dirige qui est qualifié de sport roi en Côte d’Ivoire.

Ainsi, l’on a pu voir le niveau de financement que l’Etat Ivoirien lui


accorde et mis en exergue des failles au niveau de sa gestion financière à
travers la consultation des documents traitant des inspections publiques ayant
eu lieu à la maison de verre.

La question de son autonomie a été analysée et l’on a pu voir que cette


fédération d’apparence autonome est encore beaucoup rattachée au pouvoir
public en raison de la moitié de ses financements qui proviennent de ce
dernier.

Son affiliation à la FIFA, fédération sportive internationale lui confère


certains droits statutaires pour la gestion du football en Côte d’Ivoire.
D’autant plus que son adhésion ne se fait pas sans reconnaissance de sa
faîtière mondiale par l’Etat ivoirien. Aussi il devrait exister une conformité

62
entre les normes juridiques sportives édictées par la FIFA en matière de
gestion du football et les normes juridiques étatiques en matière de sport.

De par son adhésion à la FIFA, nonobstant tous les droits qu’elle


acquiert, elle est sujette à des obligations en matière de contrôle
internationale. Des exemples de l’application du pouvoir de contrôle ont été
cités et ont fait l’état d’une analyse pour aboutir à l’idée selon laquelle la FIF,
dans sa gestion administrative, a connu des turbulences quant à la préparation
du dernier scrutin.

En seconde hypothèse, il était question des conséquences de la double


nature de la FIF. Cette partie a fait ressortir, en premier lieu, les compétences
propres modérées de la FIF que l’Etat ivoirien lui reconnait pour la gestion de
l’activité d’intérêt général. L’organisation de l’accès à la pratique sportive lui
est confiée et c’est alors dans ce cadre qu’elle se charge de l’encadrement des
sportifs en leur octroyant des licences et en mettant l’accent sur
l’encadrement médical des sportifs.

La préservation d’ordre public fait partie de ses missions et elle le fait


en assurant la sécurité des compétitions sportives qui nécessite une procédure
spécifique.

En second lieu, les compétences partagées entre la FIF et les pouvoirs


publics ont fait l’objet de cette partie de l’étude. Il a été vu que la FIF est
souvent dans l’obligation d’être en synergie avec les pouvoirs publics du fait
qu’elle évolue dans un cadre global. Dans lequel cadre elle est accompagnée
par l’Etat à travers des organismes publics mis en place en matière de
prévention et d’information du dopage. Aussi la question des limites du
pouvoir de régulation de la fédération a été étudiée. L’on est parti du constat

63
que la fédération est sujette au droit commun étatique ; elle peut faire l’objet
de recours aux juridictions étatiques en matière de Droit du travail et Droit
Civil.

Partant de toute cette analyse il est indéniable que la FIF est une
association particulière dotée des prérogatives de puissances publiques et des
pouvoirs supranationaux de son affiliation avec la FIFA ; lesquels pouvoirs
lui sont dévolus pour d’une part satisfaire un intérêt général et d’autre part
gérer la filière football.

Cependant, le service public, qui a particulièrement pour condition


existentielle la satisfaction de l’intérêt général, n’est pas toujours été atteint.
Les fortes polémiques autour de la fédération ces dernières années peuvent
servir de preuve. En effet, si l’on tend à une professionnalisation de ce sport
et aussi dans le but de satisfaire l’intérêt général, il faudrait alors que la
politique sportive innove matière de conduite des disciplines sportives surtout
le football, en prenant l’exemple sur les fédérations sportives de l’occident
qui font des clubs des sociétés sportives. Ce qui permettrait déjà à
l’association d’être plus indépendante et améliorer les conditions de vie des
sportifs.

Après, pendant des recherches faites, dans le cadre du travail le triste


constat des décès des footballeurs en plein match, donc dans l’exercice de
leur profession, a été fait. En effet, il serait question de manque de matériels
médicaux et de médecins sportifs pendant les rencontres. En principe le
législateur pose le principe de la souscription d’assurance en responsabilité
civile pour résoudre le problème de réparations des dommages et intérêt subis
par les sportifs.

64
Cependant, si l’Etat délègue une partie de ses prérogatives aux
fédérations sportives, celle-ci sont empreintes d’un caractère public. De ce
fait c’est la responsabilité administrative de la fédération qui pourrait être
engagée. Le législateur reste muet à propos de ce revirement que pourrait
connaitre l’activité sportive fédérale. De ce fait, le sujet présenté dans ce
mémoire, se justifie de ce qu’il est de plus en plus incontestable que pour
mener une réflexion solide sur cette question, il convient d’envisager de façon
approfondie des notions employées et la mission de chaque acteur.

Néanmoins, à l’issue de cette étude, l’on déprécie certains vides


constatés lors de ce travail de recherche. En effet, il a été difficile de trouver
en droit ivoirien des ouvrages traitant de la question du droit du sport en
général surtout, ainsi que sur plus particulièrement, la question du service
public du sport. Raisons pour lesquelles, ce travail est essentiellement appuyé
sur la loi relative au sport, vu comme la clé de voûte du volet juridique du
mouvement sportif ivoirien.

Par ailleurs, le caractère vaste du sujet analysé, puisque touchant à


diverses branches du Droit, a impliqué de limiter ce travail a la
compréhension du fonctionnement de l’institution d’une fédération sportive
délégataire ainsi que de son fonctionnement.

Enfin, certaines interrogations demeurent, tel est le cas, tout d’abord, de


l’articulation entre le Droit notamment public et le sport dans la mesure où
des règles de l’association ne sauraient avoir un caractère de Droit public
pour des raisons organiques. De plus, la question de la compétence du juge
administratif dans le contentieux du service public du sport vu que ce dernier
doit exercer un contrôle sur le respect des principes et des règles qui
s’imposent aux auteurs de tout acte accompli dans l’exercice d’une mission
65
de service public. Toutefois, force est de saluer l’existence d’une loi qui vient
réguler ce secteur même si à travers son analyse, il pourrait ressortir qu’elle
soit perfectible eu égard à certaines notions importantes qui n’y sont pas
développées.

Toutes ces observations ramènent à l’impérieuse nécessité pour le législateur


ainsi que pour la doctrine ivoirienne de s’étendre de façon plus profonde sur
le dispositif sportif en Droit ivoirien afin de proposer des solutions adaptées
aux besoins des acteurs du sports et réguler de manière claire et précise ce
secteur d’activité qui participe au développement de la Côte d’Ivoire.

66
Bibliographie
I – OUVRAGES GENERAUX
CORNU G, Vocabulaire juridique, 8ème éd. Paris, P.U.F., coll. Quadrige,
2009,1024p.
-DIKOUME (F), le service public du sport en Afrique noire : l’exemple du
Cameroun, éd l’harmattan,2012,278p.
- SIMON (G.), Puissance sportive et ordre juridique étatique, L.G.D.J,
1990.430p.
-SIMON (G.), Droit du sport, P.U.F., 2012 ;640 p.
II- OUVRAGES SPECIALISES ET THESES
- GUGLIELMIE (G.), une introduction au droit du service public,
collection « exhumation d’épuisés », S.d.256 p.

67
- LATTY (F.), la Lex Sportiva ; recherche sur le droit transnational,
Sciences de l’Homme et Société. Université Paris Nanterre, 2005,820p.
- NICOLLEAU (F.), le pouvoir des fédérations sportives, juillet 2021,397p.
- REYNAUD (JB.), l’encadrement par l’Etat des prérogatives des
fédérations sportives française, mai 2013
- RABU (G.), Les centres de pouvoir au sein des fédérations sportives, Cahier
de droit du Sport n° 13, 2008, pp. 74-84
-VIOLLET (B.), Le processus de conception de la politique sportive d'une
fédération sportive nationale. Le cas de la Fédération Française de Rugby,
juin 2017, thèse soutenue le 08 juin 2017,472

III- MEMOIRES
- SEKON (A.), Comment développer le football ivoirien ? Abidjan, INJS,
Mémoire. CEPS,1987, 29 p.
IV- TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
A- Lois et statuts
-Loi n°2014-856 du 22 décembre 2014 relative au sport
-Loi n° 60-315 du 21 septembre 1960 relative aux associations
-Statuts de la FIF, éd 2022
-Statuts de la FIFA, éd 2022

B- Codes
-code mondiale antidopage, éd 2021
-code disciplinaire de la FIFA, éd 2022
-code pénal ivoirien, éd 2023
-code du travail ivoirien
A- Décrets

68
-Décret n°2016-695 du 07 septembre 2016 fixant les conditions et
modalités de création, d’organisation et de fonctionnement des centres de
formation sportive.
-Décret n°2016-694 du 07 septembre 2016 relatif au statut du sportif de
haut niveau.
-décret n°2016-476 du 07 juillet 2016 relatif aux modalités de la
délégation de pouvoirs aux fédérations sportives.
-Décret n°2016-477 du 07 juillet 2016 fixant les conditions et modalités
d’octroi de suspension et de retrait de l’agrément aux associations
sportives, aux fédérations sportives, aux groupements sportifs et aux
sociétés sportives.
-Décret n°2016-853 du 19 octobre 2016 définissant la convention type
à laquelle est subordonnée la convention d’objectif pluriannuels signée entre
l’Etat et les fédérations ou les associations sportives.
-Décret n° 68-146 du 13 mars 1968 portant organisation des sports civils
-Décret n° 2014-527 du 15 septembre 2014 portant Conseil National des
Sports.
V- JURISPRUDENCES
-Conseil d’État, Sect, 22 novembre 1974, Fédération des industries françaises
d’articles de sport, 89828.
- Conseil d’Etat, 13 Mai 1938, Caisse primaire ‘’Aide et protection’’.
-
Conseil d’Etat, 28 Juin 1963. Arrêt Narcy.
VI- ARTICLES
-FOURCHER (B.), « compréhension de l’institution sportive comme auteur
non étatique »,

69
-ZINTZ (T.), VAILLEAU (D.), « gouvernance des fédérations sportives :
proposition du cadre d’analyse et d’action », revue française de gestion,
2008/7 (n° 187), pages 15 à 34.
-ABALOT (EJ.), AGBODJOBE (D.) GAGLOZOUN (A.), « les politiques
sportives en Afrique noire francophone : permanence, rupture et/ou continuité
des enjeux (1920-2010), ATPS, 2017, n. 12, p. 1-14.
-VIOLLET BASTIEN « fédérations sportives nationales et intervention
publique : un management public-privé du sport entre synergie et tensions
entre acteurs », gestion et management public ,2018 (volume 6/n°4), p. 59-77.
VII- AUTRES DOCUMENTS
COULIBALY (L.) Histoire du football ivoirien : les organes et le
fonctionnement de la Fédération Ivoirienne de Football (1960-1992), Revue.
hist. archéol. afr., GODO GODO, N° 30- 2018.
BOMBOIS (T.), « le pouvoir de régulation des fédérations sportives », art.in
De l’exception à la valorisation sportive. L’ordre juridique sportif aux prises
avec le droit communautaire et étatique » in S. DEPRE Bruxelles, Bruylant,
2006, pp. 117.

VIII- WEBOGRAPHIE
-Japhet marcel « à quand l’arrivée de la médecine sportive ? »,
https://mondialsport.ci/a-quand-l-arrivee-de-la-medecine-sportive-drogba-
indigne-suite-au-deces-sur-le-terrain-de-sylla-moustapha-21601.sport,
consulté le 26 décembre 2023.
-Sanh Séverin, https://sportnewsafrica.com/news-football/cote-divoire-ligue-
1-le-monde-sportif-accuse-apres-la-mort-dun-joueur/, consulté le 26
décembre 2023.

70
-Sport management school, « qu’est-ce qu’une licence sportive ? »,
https://www.sportsmanagementschool.fr/blog-sms/quest-ce-quune-licence-
sportive ,consulté le 02 janvier 2024.
-Sercom FIF, « Professionnalisation : Les clubs instruits sur les critères de
l’octroi de licence CAF », https://www.sport-ivoire.ci/football-ligue-1-ligue-
2/professionnalisation-les-clubs-instruits-sur-les-crit%C3%A8res-de-l
%E2%80%99octroi-de , consulté le 02 janvier 2024.
-Cecilia Lefebvre, « Les organes disciplinaires sportifs : une complexité
propre au droit du sport ? », https://www.useyourlaw.com/les-organes-
disciplinaires-sportifs-une-complexite-propre-au-droit-du-sport/ ,consulté le
15 novembre 2023.
-Bernard foucher « Compréhension de l'institution sportive comme acteur non
étatique », https://laboratoire-droit-sport.fr/wp-content/uploads/2016/06/Le-
pouvoir-de-r%C3%A9gulation-des-f%C3%A9d%C3%A9rations-
sportives_2007.p ,consulté le 09 janvier 2024.
-Vilerio (A.), « compétences juridictionnelles et fédérations sportive : un
coup de billard à plusieurs
bandes »,https://www.village-justice.com/articles/competence-
juridictionnelle-federations-sportives-coup-billard-plusieurs-
bandes,46124.html ,consulté le 26 novembre 2023.
- Merlen (C.), « les commissions de discipline des fédérations
sportives » ,https://www.village-justice.com/articles/les-commissions-
discipline-des-federations-sportives,45158.html,consulté le 05 décembre
2023.
-Techni-contact, « quelle est l’histoire du football ?», https://www.techni-
contact.com/guides-achat/24-quelle-est-l-histoire-du-football.html ,consulté le
07 avril 2023.

71
-Bennes (H.), « Développement : et si l’Afrique francophone pariait sur le
sport ? »,https://www.sportanddev.org/fr/derniercontenu/nouvelles/d
%C3%A9veloppement-et-si-l%E2%80%99afrique-francophone-pariait-
sur-le-sport, consulté le 09 janvier 2023.
-Winter (D), « la justice du sport en France » https://wdassocies.com/la-
justice-du-sport-en-france ,consulté le 06 février 2024.
-Said Penda, « FIF : silence on vole ! » https://lenqueteurdetermine.net/fif-
silence-on-vole/ ,consulté le 04 janvier 2023.
- Seminaire / Loi sur le sport - François Albert Amichia : « Nous sommes en
train d’écrire ensemble, une nouvelle page de l’histoire du sport en Côte
d’Ivoire », https://news.abidjan.net/articles/625216/seminaire-loi-sur-le-sport-francois-albert-
amichia-nous-sommes-en-train-decrire-ensemble-une-nouvelle-page-de-lhistoire-du-sport-en-
cote-divoire ,consulté le 19 février 2024.

72
TABLE DES MATIERES

DEDICACE..........................................................................................................
REMERCIEMENTS..........................................................................................
AVERTISSEMENT..........................................................................................III
SIGLES ET ABREVIATIONS........................................................................IV
SOMMAIRE.......................................................................................................
INTRODUCTION...............................................................................................
PREMIERE PARTIE : LA DOUBLE NATURE JURIDIQUE DE LA
FEDERATION IVOIRIENNE DE FOOTBALL ............................................
CHAPITRE 1 : LA FIF, UNE ORGANISATION DE DROIT IVOIRIEN
.............................................................................................................................
Section 1 : une organisation encadrée par la Loi Ivoirienne............................
Paragraphe 1 : une organisation accentuant la séparation des pouvoirs.......
A- L’assemblée générale, l’organe délibérant..........................................
B- le bureau executif,l’organe de gestion.................................................
Paragraphe 2 : Les pouvoirs de sanctions de la FIF......................................
A- les pouvoirs juridictionnels..................................................................
B- les pouvoirs disciplinaires...................................................................
Section 2 :une organisation controlée par les pouvoirs publics.......................
Paragraphe 1 :le contrôle financier de l’Etat.................................................
A- la nature du controle ...........................................................................
B- la portée du controle............................................................................
Paragraphe 2 :le contrôle administratif de l’Etat..........................................
73
A- les inspections publiques.....................................................................
B- la portée des recommandations............................................................
CHAPITRE 2 : LA FIF,UNE ORGANISATION AFFILIEE A LA FIFA
.............................................................................................................................
Section 1 :une association membre de la FIFA................................................
Paragraphe 1 : l’organisation juridique de la FIFA.......................................
A- De la reconnaissance juridique de la FIFA..........................................
B- De la conformité entre statuts juridiques de la FIFA et de l’Etat........
Paragraphe 2 : La structure de la FIFA.........................................................
A- De sa composition...............................................................................
B- De ses attributions...............................................................................
Section 2 :Une association contrôlée par la FIFA ...........................................
Paragraphe 1 :Des organes de controle ........................................................
A- la commission d’audit et de conformité..............................................
B- La commission disciplinaire................................................................
Paragraphe 2 : De l’application du contrôle .................................................
A- Au niveau administratif.......................................................................
B- Au niveau financier.............................................................................
DEUXIEME PARTIE : LES CONSÉQUENCES DE LA DOUBLE
NATURE DE LA FIF .......................................................................................
CHAPITRE 1 : DES COMPÉTENCES PROPRES MODÉRÉES..............
Section 1 :L’organisation de l’accès à la pratique sportive..............................
Paragraphe 1 : L’encadrement des sportifs...................................................
A- De l’encadrement medical...................................................................
B- De l’octroi de la licence sportive.........................................................
Paragraphe 2 :La preservation de l’ordre public ..........................................
A- Du cadre legal de la securité des compétitions....................................
B- De la procédure spécifique de la sécurité des compétitions................
74
Section 2 : l’exercice du pouvoir disciplinaire.................................................
Paragraphe 1 : Le cadre juridique du pouvoir disciplinaire de la FIFA........
A- Du fondement du pouvoir disciplinaire...............................................
B- De la mise en œuvre du pouvoir disciplinaire ...................................
Paragraphe 2 : Des organes disciplinaires.....................................................
A- De leur composition.............................................................................
B- de leur fonctionnement........................................................................
CHAPITRE 2 :DES COMPETENCES PARTAGEES IMPORTANTES
.............................................................................................................................
Section 1 : La prevention des risques inhérents à la pratique du football........
Paragraphe 1 : Les obligations de la FIF en matière d’assurance.................
A- Du cadre institutionnel de la police d’assurance.................................
B- La mise en œuvre de la police d’assurance.........................................
Paragraphe 2 : La repression du dopage.......................................................
A- De l’appui étatique en matière de repression du dopage.....................
B- De la mise en œuvre de la repression du dopage.................................
Section 2 :Des limites inhérentes au pouvoir au pouvoir de regulation...........
Paragraphe 1 : Des limites d’ordre général...................................................
A- La federation sujette du Droit du travail..............................................
B- La fédération sujette du Droit civil......................................................
Paragraphe 2 :Des limites d’ordre particulier...............................................
A- De la collaboration acteurs publics-privés...........................................
B- De la portée de la collaboration...........................................................
CONCLUSION..................................................................................................
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................
TABLE DES MATIERES................................................................................

75

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