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de comptabilité publique
Jacques MAGNET,
président de chambre à la Cour des comptes
Eléments
s
de comptabilité publique
5e édition
L.G.D.J
DANGER
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L
ILAGE
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V
IRE
1. LACONCEPTION CLASSIQUE:
LAGESTION DES DENIERS PUBLICS
Le décret du 31 mai 1862 (art. F') énonçait que «le service
et la comptabilité des deniers publics sont et demeurent soumis
aux dispositions législatives et réglementaires dont la teneur suit »,
qui constituaient le règlement général sur la comptabilité publique.
Les deniers publics, dont la gestion faisait ainsi la matière
même de la comptabilité publique, étaient définis par le même
décret (même article) comme «les deniers de l'Etat, des départe-
ments, des communes et des établissements publics... ».
Cette définition, telle que l'avait affinée la jurisprudence,
comportait trois éléments : les deniers publics sont des fonds et
valeurs ; ces fonds et valeurs sont possédés par les organismes
publics, et les organismes publics les possèdent à titre deproprié-
taires.
(2) C.E. 28 mars 1924, Jaurou. Rec. p. 356, D.1924.1II.29. concl. René
Mayer.
du pouvoir exécutif à effectuer les opérations financières de l'Etat,
dans les limites d'objet, de quantité et de temps qu'il détermine.
Elle intéresse les rapports entre le Parlement et le Gouvernement,
d'ordre constitutionnel, et produit des effets directs à l'égard des
agents administratifs chargés d'effectuer ces opérations, qui ne
peuvent agir qu'en vertu de l'autorisation qu'elle confère et dans
les limites qu'elle pose, mais elle n'a d'effets qu'indirects àl'égard
des personnes étrangères à l'administration. Les droits et obliga-
tions de l'Etat et des autres organismes publics envers les organis-
mes privés ou les particuliers n'ont pas pour fondement le budget :
leurs créances résultent principalement des lois fiscales ; leurs
dettes, des contrats passés par eux, des services faits pour eux
ou des jugements rendus contre eux. Le budget ne crée pas ces
droits et obligations : il ne fait qu'en permettre la réalisation, et
les organismes privés ou les particuliers ne seront appelés à subir
les prélèvements qu'il autorise et à profiter des crédits qu'il ouvre
que par l'intermédiaire des agents d'exécution.
b. Les règles de la comptabilité publique sont principalement
des règles de forme
De ce que les règles de la comptabilité publique régissent
des rapports internes aux organismes publics suit que ce sont
principalement des règles de forme et non des règles de fond.
Entre les représentants et agents d'un même organisme, il peut
yavoir des rapports de compétence et de procédure, mais il ne peut
y avoir de droits et d'obligations réciproques qu'entre personnes
juridiques distinctes. Or le Parlement et le Gouvernement ne sont
pas titulaires de droits propres : ce ne sont que des organes de
l'Etat. Demême, les agents d'exécution des opérations financières
exercent des fonctions publiques et non des droits personnels.
Les rapports juridiques que les organismes publics peuvent avoir
entre eux ou avec les organismes privés ou les particuliers ne
sont pas, dans leur contenu, régis par les règles de la comptabilité
publique, mais par celles du droit fiscal, du droit administratif
ou du droit civil. La comptabilité publique concerne uniquement
les voies et moyens de réalisation de ces droits et obligations.
c. Les règles de la comptabilité publique
ont une sanction propre
Endroit administratif, la sanction des irrégularités est double :
d'une part l'annulation des actes irréguliers, d'autre part la respon-
sabilité des organismes publics envers les personnes lésées.
En comptabilité publique, il n'est pas possible d'annuler les
actes irréguliers, au moins lorsqu'ils ont eu des effets à l'égard
de personnes étrangères à l'administration, lesquelles ne doivent
pas supporter les conséquences d'irrégularités internes qu'elles
n'ont pu ni empêcher, ni souvent même connaître. Le cas le plus
fréquent est celui des engagements pris sans crédits, qui sont
néanmoins obligatoires, s'ils sont par ailleurs conformes au droit
administratif ou au droit civil.
Les règles de la comptabilité publique ne restent pas pour
autant lettre morte. Leur sanction est assurée d'autre façon, par
la responsabilité personnelle, soit disciplinaire, soit pécuniaire,
des agents qui ont manqué à s'y conformer (v. ci-après, chap. 9).
Cette spécialité dela sanction apourconséquence la spécialité
du juge chargé de l'appliquer. La Cour des comptes, la Cour de
discipline budgétaire et financière, les chambres régionales des
comptessontentièrementdistinctes, par le statut de leurs membres,
par leur compétence, par leur procédure et par leurs pouvoirs,
desjuridictions administratives. Elles ne statuent pas sur la validité
des actes administratifs et la responsabilité de l'administration,
mais sur la régularité des opérations financières et la responsabilité
personnelle qui en résulte pour les agents d'exécution.
A. LO
' RGANISATION DU SERVICE
DES ORDONNATEURS
(1) 11 août 1960, J.O. p. 7599. R.S.F. 1961, p. 1. note Trotabas. comm.
L. Hamon ; 18oct. 1961, J.O. p. 10113.
(2) En ce sens. C. est. 11 août 1960, précité.
forme de versement direct ou de redevance d'exploitation ou de
participation au bénéfice des concessionnaires. On peut y ajouter
les revenus des actions possédées par les organismes publics dans
les sociétés industrielles et commerciales.
— Les restitutions, réparations et dommages-intérêts à
raison de préjudices causés aux organismes publics résultent de
la responsabilité qui incombe, en vertu de la loi, aux auteurs de
ces dommages.
— Lesfonds de concours sont des fonds versés aux organis-
mes publics par d'autres organismes publics ou privés ou par des
particuliers pour contribuer au financement de travaux ou de
services d'intérêt commun.
— Les dons et legs, s'ils sont en monnaie, constituent des
recettes immédiates. S'ils sont en nature, ils viennent accroître
le domaine, lui-même productif de revenus.
Toutes ces recettes sont semblables à celles que peuvent
avoir des entreprises privées ou même de simples particuliers.
Néanmoins, leur caractère de recettes publiques se manifeste dans
leurs modes de fixation et de réalisation :
— le montant de ces recettes est le plus souvent fixé unilaté-
ralement par l'administration, sous forme de tarif ;
— en sens inverse, les organismes publics peuvent être
astreints, pour l'acquisition de leurs droits, à des formalités qui
n'existent pas pour les particuliers : ainsi l'acceptation des dons
et legs par les établissements publics à charge pour eux d'assurer
certains services doit être autorisée par l'administration supé-
rieure ;
— enfin la réalisation de ces créances peut toujours être
poursuivie par des procédés de puissance publique (v. ci-après,
sect. 2).
B. LA
' UTORISATION BUDGÉTAIRE
Il ne suffit pas que les recettes publiques soient fondées sur
des dispositions législatives ou réglementaires, des décisions de
justice ou des conventions (décret du 29 déc. 1962, art. 22), qui
sont la cause juridique de l'obligation des parties versantes. Il
faut encore que leur perception soit prévue et autorisée chaque
année par la loi de finances.
1. LANÉCESSITÉ DE LA
' UTORISATION
La nécessité du vote du budget comme condition préalable
de la réalisation des recettes publiques ressort de la définition
même de cet acte, telle qu'elle est présentement donnée par le
décret du 29 décembre 1962 (art. 4), aux termes duquel «le
budget est l'acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes
et les dépenses des organismes publics ». L'ordonnance organique
du 2janvier 1959 (art. 2, deuxième alinéa) dispose de même que
«la loi de finances de l'année prévoit et autorise pour chaque
année civile l'ensemble des ressources et des charges de l'Etat ».
Dans les Etats qui connaissent la séparation des pouvoirs,
la nécessité de cette autorisation annuelle constitue un élément
essentiel du contrôle du pouvoir législatif.
En France, la Déclaration des droits (art. 14) a posé le principe
que «tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes
ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique,
de la consentir librement ... ». Aux termes de la Constitution de
1958 (art. 47, premier alinéa), «Le Parlement vote les projets
de loi de finances ».
Toutefois, la même Constitution prévoit, au même article
(troisième alinéa), que si le Parlement n'a pas voté la loi de
finances dans le délai qu'elle impartit, le projet de loi, qui contient
notamment l'autorisation de percevoir les recettes, est mis en
vigueur par ordonnance. C'est une disposition sans précédent dans
le droit constitutionnel français.
2. LES ORGANISMES PUBLICS INTÉRESSÉS
L'Etat et les autres organismes publics ayant des budgets
distincts, on pourrait penser que ces budgets autorisent séparément
la perception des recettes dont ces organismes sont attributaires.
La lecture de la loi de finances annuelle montre au contraire
qu'elle prévoit et autorise non seulement «la perception des
impôts, produits et revenus affectés à l'Etat ». comme l'édicté
l ordonnance du 2 janvier 1959 (art. 2. deuxième alinéa), mais
aussi «la perception des impôts, produits et revenus affectés ...
aux collectivités territoriales, aux établissements publics et aux
organismes divers dûment habilités ». Le vote préalable de la loi
de finances est donc la condition nécessaire de la réalisation des
recettes de tous les organismes publics et même des organismes
privés bénéficiaires de taxes parafiscales.
Il suit de là qu'en recettes, les budgets des organismes publics
secondaires sont des actes de prévision et d'évaluation, mais non
des actes d'autorisation. Ainsi s'explique que lorsque les budgets
de ces organismes n'ont pas été votés avant l'ouverture de l'exer-
cice, les recettes n'en continuent pas moins à être établies et
recouvrées sur les bases déterminées pour l'exercice précédent,
pourvu que la loi de finances de l'année ait été promulguée.
3. LES RECETTES SOUMISES ÀAUTORISATION
La formule de la loi de finances pourrait faire croire que
toutes les recettes publiques, quelle que soit leur nature, doivent
être à la fois prévues et autorisées par elle. Mais l'ordonnance
du 2 janvier 1959, si elle édicte (art. 4) que «l'autorisation de
percevoir les impôts est annuelle » et que «la perception des
taxes parafiscales au-delà du 31 décembre de l'année de leur
établissement doit être autorisée chaque année par la loi de finan-
ces », dispose seulement (art. 5) que «le produit des amendes,
des rémunérations pour services rendus, les revenus du domaine
et des participations financières, les bénéfices des entreprises
nationales, les remboursements de prêts et avances et le montant
des produits divers sont prévus et évalués par la loi de finances
de l'année ».
Il convient donc de distinguer, dans les effets de la loi de
finances, entre deux genres de recettes :
— les recettes fiscales et parafiscales, dont la perception doit
être autorisée chaque année par la loi de finances ;
— les autres recettes publiques, dont le produit est seulement
évalué dans les états annexés à la loi de finances ou dans les
budgets des organismes publics secondaires.
Cette différence de régime budgétaire répond à la différence
de nature entre ces recettes (v. ci-avant, A.). L autorisation
annuelle est exigible pour les recettes fiscales et parafiscales,
parce que ce sont des prélèvements faits d'une autorité qui ne
peut être conférée que par le législateur. L'exercice de la justice
répressive, sous forme d'infliction d'amendes édictées par la loi
pénale et prononcées par des juges indépendants, a pour objet le
maintien de l'ordre public, qui ne peut être soumis à autorisation
annuelle. Les autres recettes sont semblables, sinon identiques à
celles des entreprises privées oudes particuliers, dont la réalisation
n'est pas. en règle générale, soumise à autorisation.
4. LE MONTANT DE LA
' UTORISATION
Les recettes publiques, qu'elles soient ou non soumises à
autorisation, ne sont pas fixées, mais simplement évaluées par la
loi de finances ou les budgets des organismes publics secondaires,
et les recettes effectives pourront être sans irrégularité inférieures
(HI supérieures aux prévisions.
5. LADURÉE DE LA
' UTORISATION
L'autorisation de percevoir les impôts, droits et taxes fiscales
et parafiscales est limitée à l'année civile (ord. du 2janvier 1959,
art. 4). Si la loi de finances n'était pas votée et promulguée avant
le commencement de l'année suivante, ces impôts, droits et taxes
ne cesseraient pas d'exister, mais ils cesseraient d'être exigibles.
Aucontraire, pour les recettes qui ne sont pas soumises à autorisa-
lion, la réalisation demeurerait possible, le défaut de prévision et
d'évaluation n'ayant aucune conséquence légalement définie.
6. LASANCTION DU DÉFAUT DA
' UTORISATION
Le respect du principe selon lequel les impôts, droits et taxes
ne peuvent être établis ni recouvrés qu'en vertu de l'autorisation
annuelle donnée par la loi de finances a été longtemps assuré de
façon énergique par la responsabilité personnelle, pénale et civile,
des agents qui auraient concouru aux levées non autorisées.
Cette sanction était depuis 1818 énoncée année après année
par un article de la loi de finances qui assimilait la perception
non autorisée à la concussion. Depuis 1980, cette disposition
annuelle a disparu, au motif qu'elle faisait double emploi avec
une disposition permanente, l'article 174 du Code pénal, tel qu'il
avait été complété par la loi du 24novembre 1943. Mais le
nouveau Code pénal (art. 432-10), s'il réprime toujours la concus-
sion proprement dite, c'est-à-dire l'infraction commise par les
fonctionnaires qui exigent les impôts, droits et taxes qui ne sont
pas dus, ne réprime plus la perception des impôts, droits et taxes
qui sont bien dus, mais qui, à défaut de l'autorisation annuelle,
ne sont pas exigibles. Or la loi pénale est d'interprétation stricte.
Outre la sanction pénale, la disposition annuelle antérieure
de la loi de finances ouvrait aux contribuables une action en
répétition des sommes qu'ils auraient versées dirigée contre les
comptables personnellement. Cette sanction civile a disparu avec
cette disposition. Les comptables qui auraient perçu les impôts,
droits et taxes non autorisés seraient seulement tenus de couvrir
l'Etat des dommages-intérêts que celui-ci aurait dû, en sus des
restitutions, verser aux victimes de ces perceptions illégales (loi
du 23 février 1963, art. 60-IV et 60-VI).
A. L'ÉTABLISSEMENT
Les recettes publiques ont pour origine des créances qui
résultent de l'application des lois, règlements, décisions dejustice
ou conventions à certains faits : acquisition d'un revenu, achat
ou vente d'un bien, passage de la frontière, bénéfice de l'exécution
d'un service public etc. Les ordonnateurs, comme agents de la
comptabilité publique, ne les créent donc pas ; ils n'entrent en
action que pour les constater et les liquider (décret du 29 déc.
1962, art. 5).
— La constatation des droits est une opération à la fois
matérielle et juridique. Elle consiste à s'assurer de la réalité des
faits générateurs des créances publiques, mais aussi de leur inclu-
sion dans le champ d'application des dispositions juridiques d'où
résultent ces créances : ainsi, asseoir l'impôt consiste à s'assurer
de l'existence de certains revenus ou de certaines affaires, mais
aussi de leur assujettissement à la loi fiscale.
— La liquidation des droits consiste à arrêter le montant
des créances publiques (décret du 29 déc. 1962, art. 23, troisième
alinéa), par rapport des faits constatés au tarif établi par les
dispositionsjuridiques applicables : ainsi, liquider l'impôt consiste
àrapporter le montantconstaté des revenus ou affaires imposables
aux barêmes édictés par la loi fiscale.
Ces deux opérations sont complémentaires : c'est pourquoi le
décretdu 31 mai 1862 (art. 14) les réunissait sous la dénomination
d'établissement des recettes. Le décret du 29 décembre 1962,
après les avoir distinguées (art. 5), les réunit ensuite sous la
dénominationde liquidation (art. 23), qui, au sens strict, ne désigne
que la seconde.
B. LA MISE EN RECOUVREMENT
En droit privé, les créances font l'objet de titres émanés des
débiteurs (reconnaissances de dettes), acceptés par eux (contrats,
avals) ou délivrés, sur la demande des créanciers, par les cours
et tribunaux (arrêts et jugements). En comptabilité publique, les
créances constatées et liquidées font l'objet d'ordres de recettes
émis par l'administration elle-même (décret du 29 déc. 1962,
art. 23, quatrième alinéa). C'est une manifestation de son privilège
d'action d'office.
Certaines recettes publiques peuvent être perçues sans émis-
sion préalable d'ordres de recettes (v. ci-après, sect. 3) ; ceux-ci
ne sont établis que s'il y a résistance des débiteurs, pour autoriser
le recouvrement forcé, ou après recouvrement, pour l'imputation
budgétaire des sommesrecouvrées (décret du 29déc. 1962, art. 23,
cinquième alinéa).
1. AUTORITÉS COMPÉTENTES POUR ÉMETTRE
LES ORDRES DE RECETTES
Alors que les opérations préparatoires de constatation et de
liquidation des créances publiques peuvent être faites par des
agents qui ne sont pas nécessairement ordonnateurs, ces derniers
sont en principe seuls compétents pour émettre les ordres de
recettes qui rendront ces créances opposables aux débiteurs.
Toutefois, les amendes et autres condamnations pécuniaires,
qui ont pour fin principale la répression et la réparation des
infractions et non l'alimentation des caisses publiques, sont pro-
noncées par les cours et tribunaux et non, sauf exceptions légale-
ment autorisées, par l'administration.
2. FORMES DES ORDRES DE RECETTES
Les ordres de recettes ont des formes diverses suivant la
nature des créances :
— Les impôts directs font l'objet de rôles, titres collectifs
qui comportent la liste des contribuables et l'indication de la dette
fiscale de chacun d'eux.
— Les impôts indirects et les produits du domaine de l'Etat,
a défaut de versement volontaire (v. ci-après, sect. 3), font l'objet
(l'avis ih• mise ell recouvrement.
— Les droits de douane et taxes assimilées, à défaut de
\etsèment volontaire, font l'objet de contraintes.
— Les créances sur les comptables publics, sur les régisseurs
de recettes et d'avances, sur les entrepreneurs, fournisseurs et
soumissionnaires de marchés de l'Etat et généralement sur toutes
personnes tenues de rendre compte de recettes destinées à des
organismes publics ou d'avances reçues de ces mêmes organismes
font l'objet il'arrêtes Je débet.
— Les créances publiques pour lesquelles il n'existe pas de
modes particuliers de mise en recouvrement font l'objet d'ordres
de versement ou de reversement.
Certaines créances font l'objet d'ordres de recettes qui ne
sont pas des actes administratifs :
— les amendes et autres condamnations pécuniaires sont
recouvrées en vertu des arrêts etjugements qui les ont prononcées ;
— les créances résultant de contrats sont recouvrées en vertu
de ces contrats mêmes.
C. LE RECOUVREMENT
Les ordres de recettes émis par les ordonnateurs sont adressés
par eux aux comptables, qui sont chargés de les recouvrer (décret
du 29 déc. 1962, art. 11).
£ 1/ LI'NITIATIVE DUCONTENTIEUX
L'administration procédant d'office à l'établissement et à la
mise en recouvrement de ses créances, par l'émission d'ordres
de recettes (v. ci-avant, sect. 2), le contentieux y relatif s'ouvre
par l'opposition des débiteurs à ces ordres.
3. JUGES COMPÉTENTS
Les actions relatives aux impôts directs, aux taxes sur le
chiffre d'affaires et aux débets sont portées devant les tribunaux
administratifs. Les actions relatives aux droits d'enregistrement
et de timbre, aux contributions indirectes et aux droits de douane
et taxes assimilées sont portées devant les tribunaux judiciaires.
Les oppositions aux ordres de recettes relatifs aux autres créances
publiques sont portées, suivant la nature de ces créances, devant
les uns ou les autres.
4. EFFETS DE L'OPPOSITION
Les effets de l'opposition dépendent de la nature des créances,
manifestée par la forme des ordres de recettes :
— Les rôles d'impôts directs, les avis de mise en recouvre-
ment d'impôts indirects ou de produits du domaine, les contraintes
de douane et les arrêtés de débet sont exécutoires nonobstant
l'opposition des débiteurs. Néanmoins, les débiteurs d'impôts,
droits et taxes et de produits du domaine sont admis à surseoir
au versement des droits discutés, s'ils constituent des garanties
estimées suffisantes par les comptables ou arbitrées par les juges,
statuant en référé. Mais les juges ne peuvent sous aucun prétexte
suspendre l'exécution des contraintes de douane.
— Aucontraire, les autres ordres derecettes ne sont exécutoi-
res quejusqu'à l'opposition des débiteurs, qui en suspend l'exécu-
tion jusqu'au jugement.
5. LES TRANSACTIONS
Les actions contentieuses relatives à l'existence, au montant
ou à l'exigibilité des créances publiques peuvent être prévenues
ou terminées par des transactions entre l'administration et les
débiteurs. Supposant une renonciation de l'administration à faire
valoir une partie de ses droits, les transactions ne sont permises
que dans les mêmes limites que les remises gracieuses (v. ci-
après. sect. 5, A).
B. LE CONTENTIEUX DU RECOUVREMENT
Le contentieux du recouvrement porte sur l'exigibilité des
créances publiques, qui peut être affectée par la prescription (v.
ci-après, sect. 5, B.) ou sur la validité des actes de poursuites.
1. LI'NITIATIVE DUCONTENTIEUX
Le recouvrement forcé des ordres de recettes exécutoires
étant poursuivi d'office par les comptables, le contentieux yrelatif
s'ouvre par l'opposition des débiteurs aux actes de poursuites.
2. FORMALITÉS PRÉALABLES
L'opposition des débiteurs doit être précédée de la présenta-
tion de réclamations adressées aux trésoriers-payeurs généraux,
ence qui concerne les recettes dont le recouvrement est assigné sur
les comptables duTrésor, et aux directeurs des services fiscaux, en
ce qui concerne les recettes dont le recouvrement est assuré par
les receveurs des impôts. L'opposition n'est recevable qu'après
le rejet de ces réclamations ou l'expiration du délai imparti pour
y statuer.
La présentation de réclamations n'est pas un préalable néces-
saire aux oppositions visant les autres ordres de recettes.
3. JUGES COMPÉTENTS
Lopposition fondée sur l'exigibilité des créances est portée
devant les juges du fond. L'opposition fondée sur l'inobservation
des formes ou délais des poursuites est portée devant le juge de
l'exécution, qui, sauf exceptions, est le président du tribunal civil
dans le ressort duquel les poursuites sont exercées (C. org. judi-
ciaire, art. 311-12).
4. EFFETS DE L'OPPOSITION
L'opposition ne suspend pas le recouvrement, à moins que
le juge ne l'ordonne provisoirement. Toutefois, il est toujours
sursis à la vente des objets ou immeubles saisisjusqu'au jugement
sur l'opposition.
B. LAPRESCRIPTION
La prescription est opposable aux droits et actions des orga-
nismes publics comme à ceux des particuliers (C. civil, art. 2227).
Néanmoins, son délai est fixé à l'égard des premiers par des
dispositions légales différentes de celles du droit civil.
La distinction de l'établissement et du recouvrement des
recettes publiques se traduit dans le régime de la prescription :
un premier délai court des faits générateurs jusqu'à l'émission
d'ordres de recettes exécutoires ; à partir de la notification de ces
actes, un deuxième délai, dont la durée n'est pas la même, court
pour le recouvrement.
— Les impôts directs et les taxes sur le chiffre d'affaires
sont prescrits à la fin de la troisième année qui suit celle de la
réalisation des revenus, bénéfices ou affaires taxables (L.P.F., art.
169 et 176) ; les contributions indirectes, à la fin de l'année qui
suit celle du fait générateur (art. 178) ; les droits d'enregistrement
et de timbre, à la fin de la troisième année qui suit celle au cours
de laquelle l'administration a eu connaissance des actes ou faits
passibles de ces droits (art. 180). Cette prescription est interrompue
par la notification de redressements ou de tous actes d'affirmation
ou de reconnaissance des créances (art. 189). L'émission de rôles
ou la notification d'avis de mise en recouvrement y substitue une
prescription quadriennale (art. 274 et 275).
— Les droits de douane et taxes assimilées sont prescrits
par trois ans a compter du jour où ils auraient dû être payés (C.
des douanes, art. 354). Cette prescription est interrompue par la
signification de contraintes ou de demandes en justice ou par
des engagements des redevables, qui y substituent la prescription
trentenaire (art. 355).
— Les produits du domaine de l'Etat sont prescrits par cinq
ans (C. du domaine, art. 48). Cette prescription est interrompue
par tous actes d'affirmation ou de reconnaissance des créances
(art. 82-1, deuxième alinéa). La notification d'avis de mise en
recouvrement y substitue la prescription quadriennale (art. 82-1,
premier alinéa).
— Les amendes sont prescrites par cinq ans ou deux ans,
suivant que les faits à raison desquels elles avaient été prononcées
étaient des délits ou des contraventions (N.C. pénal, art. 133-3
et 133-4).
— Les autres créances publiques sont prescrites par des
délais qui leur sont particuliers ou, à défaut de délai particulier,
par trente ans (C. civil, art. 2227 et 2262). Cette prescription est
interrompue par tous actes interruptifs de droit commun (même
code, art. 2242 à 2250). La mise en recouvrement des créances
des collectivités locales et des établissements publics locaux
substitue à la prescription en cours une prescription quadriennale
(CGCL, art. L 1617-5, ajouté par la loi du 12avril 1996, art. 70).
CHAPITRE 4
L'EXÉCUTION DES DÉPENSES
PUBLIQUES
A. LA
' UTORISATION BUDGÉTAIRE
NÉCESSITÉ DE LA
' UTORISATION
La né«essilé-du vote du budget comme condition préalable
de l'exécution régulière des dépenses publiques ressort de la
définition même de cet acte, telle qu'elle est présentement donnée
par le décret du 29 décembre 1962 (art. 4), aux termes duquel
«le budget est l'acte par lequel sont prévues et autorisées les
recettes et les dépenses des organismes publics ».
Cette règle a un fondement constitutionnel. La Déclaration
des droits (art. 14) reconnaît aux citoyens «le droit de constater
par eux-mêmes ou par leurs représentants la nécessité de la contri-
bution publique ». La Constitution de 1958 dispose présentement
que «le Parlement vote les projets de loi de finances » (art. 47)
et notamment celle qui «prévoit et autorise pour chaque année
civile les ressources et les charges de l'Etat » (ord. du 2janvier
1959, art. 2, deuxième alinéa).
Néanmoins, la même Constitution de 1958 (même article) a
introduit deux restrictions à ce principe :
— Si le projet de loi de finances n'a pas été présenté en
temps utile pour être voté avant l'ouverture de l'exercice, le
Gouvernement, après avoir obtenu l'autorisation de percevoir les
impôts, ouvre par simples décrets les crédits relatifs aux «services
votés », c'est-à-dire aux services dont le fonctionnement avait été
autorisé par la loi de finances antérieure.
— Si le Parlement n'a pas voté la loi de finances dans le
délai imparti par le même article, les dispositions du projet de
loi sont mises en vigueur par ordonnance.
Les budgets des organismes publics secondaires qui n'ont
pas été votés avant l'ouverture de l'exercice sont réglés d'office
par l'administration supérieure.
2. LAFORME DE LA
' UTORISATION
On a vu qu'en recettes, la loi de finances annuelle prévoit
et autorise la réalisation des recettes fiscales et parafiscales de
l'Etat, mais aussi de tous les autres organismes publics. Au cont-
raire, l'autorisation de faire des dépenses, qui n'emporte aucune
charge unilatéralement imposée, est valablement donnée par le
budget de chacun des organismes publics, sauf intervention éven-
tuelle de l'administration supérieure pour l'inscription dans les
budgets des organismes publics secondaires des crédits nécessaires
à l'acquittement des dépenses légalement obligatoires.
£ 3.: LASPÉCIALITÉ DES CRÉDITS
En recettes, l'autorisation donnée par la loi de finances est
générale : c'est celle de mettre à exécution toutes les dispositions
permanentes qui ont pour objet ou pour effet d'engendrer des
créances publiques. En dépenses, au contraire, la règle est que
les crédits sont ouverts par espèces de dépenses plus ou moins
largement définies et ne peuvent être utilisés pour les dépenses
d'autres espèces.
Pour l'Etat, les crédits ouverts aux ministres par la loi de
finances sont spécialisés par chapitres budgétaires (ord. du 2
janvier 1959, art. 7, deuxième alinéa), mais contrairement à ce
qui était antérieurement la règle, cette spécialité n'est plus législa-
tive. Les autorisations de dépenses font l'objet d'un vote d'ensem-
ble pour les services votés, c'est-à-dire pour les crédits nécessaires
au fonctionnement des services déjà autorisés par les lois de
finances antérieures, et d'un vote par ministère et par titre, en
ce qui concerne les autorisations nouvelles (même ordonnance,
art. 41, deuxième alinéa). Ce n'est qu'après la promulgation de
la loi de finances que les crédits ouverts sont répartis en chapitres
par décrets (art. 43), et cette répartition peut être modifiée en
cours d'exercice par des arrêtés de répartition (art. 7, troisième
alinéa), des arrêtés de transfert (art. 14, deuxième alinéa) et des
décrets de virement (art. 14, troisième alinéa). Une sous-répartition
en articles et paragraphes peut être faite et modifiée par arrêtés.
Les crédits ouverts aux ministres, ordonnateurs principaux,
peuvent être délégués par eux aux ordonnateurs secondaires.
Les budgets des organismes publics secondaires sont votés
par sections et par chapitres, définis dans des nomenclatures arrê-
tées par le ministre des finances, et même par articles, si les
conseils délibérants en disposent ainsi. La répartition par chapitres
ne peut être modifiée que par les conseils délibérants ; la réparti-
tion par articles, si elle n'a pas été faite par les conseils délibérants,
peut être modifiée par les ordonnateurs principaux.
f 4.) LE MONTANT DE LA
' UTORISATION
En principe, les dépenses publiques ne peuvent être faites
que dans les limites d'objet (v. ci-avant) et de montant posées
par le budget annuel.
Toutefois, le budget peut aussi autoriser l'exécution de dépen-
ses dont seul l'objet est déterminé, le montant, qui dépend de
circonstances encore incertaines, n'en pouvant être exactement
fixé.
Enfin, ne peuvent être soumises à limitations budgétaires les
dépenses qui résultent d'engagements antérieurs au vote dubudget
ou de faits indépendants de la volonté des autorités publiques.
Aces trois genres de dépenses correspondent respectivement
les crédits limitatifs, les crédits provisionnels et les crédits évalua-
tifs.
— Les crédits limitatifs sont de droit commun : les dépenses
imputables sur ces crédits doivent se renfermer dans leur montant,
qui ne peut être augmenté que par une nouvelle autorisation
budgétaire. Néanmoins, en cas d'urgence, ils peuvent être complé-
tés par prélèvement sur un crédit ouvert à cet effet au ministre
des finances ou, si ce crédit est insuffisant, par décret d'avance,
sauf ratification par la plus prochaine loi de finances (ord. du 2
janvier 1959, art. 11).
— Les crédits provisionnels sont ouverts pour des dépenses
dont le montant ne peut être exactement déterminé. Les dépenses
imputables sur ces crédits doivent se renfermer dans leur montant,
mais celui-ci peut être réajusté en cours d'année par prélèvement
sur un crédit ouvert à cet effet au ministre des finances ou, en
cas d'urgence, par décret d'avance, sauf ratification par la plus
prochaine loi de finances (ord. du 2 janvier 1959, art. 10).
— Les crédits évaluatifs sont ouverts pour des dépenses qui
résultent de dispositions législatives permanentes ou de conven-
tions approuvées par la loi. Les dépenses imputables sur ces
crédits peuvent les dépasser au besoin, sauf ratification par la loi
qui réglera le budget (ord. du 2 janvier 1959, art. 9).
Al'égard des agents d'exécution du budget, la seule distinc-
tion est entre les crédits limitatifs et provisionnels d'une part, qui
ne peuvent être dépassés, mais seulement complétés, et les crédits
évaluatifs d'autre part, qui peuvent être dépassés sans formalités
s'ils sont insuffisants.
Ladistinction des crédits limitatifs, provisionnels et évaluatifs
n'existe que pour le budget de l'Etat. Les crédits ouverts par les
budgets des autres organismes publics administratifs sont tous
limitatifs, mais la rigueur de cette règle peut être assouplie de
deux façons :
— les dépenses urgentes ou imprévues s'imputent sur un
crédit ouvert à cet effet, qui est lui-même limitatif ;
— les dépenses résultant d'engagements antérieurs ou de
l'application des lois sont obligatoires et les crédits correspon-
dants, s'ils ne sont pas votés, peuvent être ouverts d'office par
l'administration supérieure.
Les dépenses des établissements publics industriels et com-
merciaux se distinguent en dépenses fixes, incluant notamment
la rémunération du personnel permanent et les dépenses d'investis-
sement, qui s'imputent sur des crédits limitatifs, et dépenses varia-
bles, liées à l'activité qui ne font pas l'objet d'autorisations, mais
de simples prévisions non limitatives.
£ 5. ) LADURÉE DE LA
' UTORISATION
Les autorisations de dépenses données par les budgets des
différents organismes publics ne sont valables que pour la durée
d'exécution de ces budgets. Cette durée constitue l'exercice (v.
ci-après, chap. 6, sect. 1). Les crédits ouverts pour les dépenses
d'un exercice ne peuvent être utilisés pour les dépenses d'un
autre exercice.
En principe, le budget est annuel. L'exercice devrait donc
coïncider avec l'année civile (ord. du 2 janvier 1959, art. 2,
deuxième alinéa). Mais les dépenses publiques s'exécutent suivant
une procédure qui ne peut pas toujours être contenue tout entière
dans le cadre de l'année. Des assouplissements sont donc nécessai-
res :
— Des dates antérieures au début ou postérieures à la fin
de l'année civile sont fixées pour le commencement des actes
initiaux ou l'achèvement des actes finaux de la procédure de
dépense (v. ci-après, sect. 2).
— Les crédits non utilisés à la clôture de l'exercice qui
figurent sur un état annexé à la loi de finances peuvent être
reportés à l'exercice suivant (ord. du 2 janvier 1959, art. 17).
— Les autorisations budgétaires relatives aux dépenses qui
se font sur plusieurs années, comme les grands travaux publics,
sont distinguées en autorisations d'engagement, valables sans
limite de tempsjusqu'à ce qu'elles aient été utilisées ou expressé-
ment annulées, et crédits de paiement, annuels, mais reportables
s'ils n'ont pas été utilisés (ord. du 2janvier 1959, art. 12 et 17).
La même distinction existe dans les budgets des établisse-
ments publics nationaux (décret du 29 déc. 1962, art. 168 et 205).
Elle a été étendue aux budgets des collectivités locales et des
établissements publics locaux par la loi du 6février 1992 (art. 50).
6. LASANCTION DU DÉFAUT DA
' UTORISATION
Les limitations relatives à l'objet, au montant et à la durée
des autorisations budgétaires ont effets à l'égard des agents d'exé-
cution du budget, mais non à l'égard des personnes extérieures
à l'administration, qui le plus souvent n'ont pu en avoir connais-
sance. Le dépassement de ces limitations ne peut donc réagir sur
la validité des actes juridiques qui intéressent ces personnes. La
sanction de la méconnaissance des règles du droit budgétaire est
autre : c'est la responsabilité personnelle des agents qui ont exé-
cuté les opérations non autorisées (v. ci-après, chap. 10).
B. LA LIQUIDATION
L'engagement crée ou constate les obligations des organismes
publics d'où résulteront éventuellement leurs dettes, mais ces
dettes elles-mêmes n'existent qu'à partir de l'exécution de ces
obligations et dans la mesure de cette exécution : c'est la règle,
autrefois posée par le décret du 31 mai 1862 (art. 10), selon
laquelle «aucun paiement ne peut être effectué que pour l'acquit-
tement d'un servicefait ». La liquidation a pour objet de vérifier,
après cette exécution, la réalité des dettes publiques et d'en arrêter
le montant (décret du 29 déc. 1962, art. 30).
— Laconstatation des dettes consiste à s'assurer de la réalité
des faits sur lesquels sont fondés les droits des créanciers, mais
aussi de leur conformité aux actes d'engagement : ainsi, les créan-
ces des entrepreneurs et fournisseurs résultent de la constatation
de l'exécution des travaux ou de la livraison des fournitures, mais
aussi de leur conformité aux stipulations des marchés.
— La liquidation proprement dite consiste, à partir des cons-
tatations faites, à calculer le montant des dettes publiques : ainsi,
la liquidation des dépenses de travaux ou de fournitures consiste
à multiplier les quantités constatées par les prix unitaires qui
résultent des stipulations des marchés ou des barèmes auxquels
ces stipulations renvoient, ajustés, s'il y a lieu, en exécution des
clauses de révision. Des droits primitifs ainsi calculés, on déduit
les avances ou acomptes déjà versés (v. ci-après, sect. 3, A.) afin
de fixer le montant net des dépenses à payer.
Ces deux opérations sont complémentaires : c'est pourquoi
le règlement général les comprend dans une même disposition.
La liquidation, au sens strict, ne désigne que la seconde.
2. jt FORMES DE LALIQUIDATION
La liquidation des dépenses publiques peut être faite suivant
trois procédures :
— Les créanciers peuvent prendre l'initiative de la liquida-
tion, en présentant à l administration les factures, mémoires et
autres décomptes qui établissent l'objet et le montant de leurs
créances. L administration vérifie ces décomptes, les rectifie s'il
y a lieu et arrête le montant des sommes dont elle se reconnaît
débitrice : c'est la règle pour les marchés de fournitures et de
services.
— La constatation des droits et la liquidation, au sens strict,
peuvent être faites contradictoirement entre l'administration et les
créanciers : c'est la règle pour les marchés de travaux. La liquida-
tion ainsi arrêtée d'un commun consentement ne peut plus être
remise en question, ni par les entrepreneurs, ni par l'administra-
tion, si ce n'est pour erreur, omission, faux ou double emploi.
— Enfin la liquidation peut être faite d'office par l'adminis-
tration, au vu des actes et pièces qui sont en sa possession : c'est
la règle pour les dépenses de personnel.
3. DÉLAI DE LALIQUIDATION
La liquidation ne devenant définitive qu'après approbation
des ordonnateurs, elle est en général immédiatement suivie de
l'ordonnancement et renfermée dans le même délai (v. ci-après,
C.).
C. LO
' RDONNANCEMENT
La liquidation rend les dettes publiques certaines, mais elle
n'a pas force exécutoire. Celle-ci résulte de l'ordonnancement,
qui est l'acte administratif donnant l'ordre de payer ces dettes
(décret du 29 déc. 1962, art. 31).
1. AUTORITÉS COMPÉTENTES POUR ORDONNANCER
LES DÉPENSES
L'ordonnancement est une attribution exclusive des ordonna-
teurs (décret du 29 déc. 1962, art. 5 et 32). Sa qualification
d'acte administratif exclut notamment qu'il puisse être fait par
les tribunaux, qu'ils soient administratifs ou judiciaires.
Toutefois, si les ordonnateurs refusent d'ordonnancer des
dépenses de l'Etat résultant de décisions de justice devenues
définitives dans le délai de quatre mois à compter de la notification
de ces décisions, ces dépenses sont payées sans ordonnancement,
au vu de ces décisions (loi du 16 juillet 1980, art. le').
Les dettes échues et exigibles des organismes publics
secondaires que les ordonnateurs de ces organismes ont refusé
d'ordonnancer peuvent être ordonnancées d'office par l'adminis-
tration supérieure.
Certaines dépenses peuvent être payées avant ordonnance-
ment ou sans ordonnancement (v. ci-après, sect. 3, B. et C.).
jt D.)LE PAIEMENT
Les ordonnances et mandats émis par les ordonnateurs sont
adressés par eux aux comptables, qui sont seuls chargés du paie-
ment des dépenses (décret du 29 déc. 1962, art. 11).
Avant de procéder au paiement, les comptables s'assurent,
sous leur responsabilité, que les conditions nécessaires à l'exécu-
tion régulière des dépenses publiques sont réalisées.
1. CONTRÔLE DES DÉPENSES
Les contrôles que les comptables sont tenus d'exercer avant
le paiement des dépenses publiques sont définis par le règlement
général sur la comptabilité publique (décret du 29 déc. 1962, art.
12 et 13).
— Le contrôle de la qualité des ordonnateurs est préparé
par l'accréditement de ceux-ci auprès des comptables, qui met
ces derniers en état de rapprocher les signatures apposées sur les
pièces de dépenses de celles qui ont été déposées. Cette identifica-
tion faite, il reste à vérifier que les signataires étaient bien les
ordonnateurs auxquels les crédits avaient été ouverts.
— Le contrôle de la disponibilité des crédits et de l'exacte
imputation des dépenses aux chapitres qu'elles concernent vise
à faire respecter les limites posées par les autorisations budgétaires
(v. ci-avant, sect. 1). Ce contrôle a déjà été exercé sur les ordon-
nances des ministres par les contrôleurs financiers, qui l'ont attesté
par leur visa (décret du 29 déc. 1962, art. 102) ; les trésoriers-
payeurs généraux doivent encore s'assurer que les mandats émis
par les ordonnateurs secondaires se contiennent dans la limite
des crédits qui leur ont été délégués. Les comptables des autres
organismes publics sont dépositaires d'une expédition du budget
voté et assurent donc eux-mêmes la totalité de ce contrôle.
— Le contrôle de l'intervention des autres contrôles préala-
bles vise à s'assurer que les engagements et les ordonnancements
ont bien été soumis à ces contrôles et notamment, en ce qui
concerne les dépenses de l'Etat, au visa ou à l'avis des contrôleurs
financiers ; mais les comptables n'ont pas à refaire eux-mêmes
ces contrôles.
— Lecontrôle de lajustification duservicefait et de l'exacti-
tude des calculs de liquidation vise à faire respecter la règle selon
laquelle les dépenses nepeuvent être faites quepourl'acquittement
de dettes (v. ci-avant, sect. 1, B.). Les pièces justificatives à
produire à l'appui des ordonnances oumandats sont énoncées dans
des nomenclatures arrêtées par le ministre des finances (décret du
29 déc. 1962, art. 47). Les énonciations contenues dans ces pièces
doivent établir l'existence et le montant des dettes à payer.
— Le contrôle de l'application des règles de prescription
sanctionne le retard des créanciers à faire valoir leurs droits. Les
créances prescrites ne peuvent être payées, sauf relèvement de
forclusion (v. ci-après, sect. 5, B.).
— Le contrôle de la validité dupaiement consiste à s'assurer
que les bénéficiaires des dépenses désignés par les ordonnateurs
sont les créanciers eux-mêmes ou leurs représentants légaux, judi-
ciaires ou conventionnels (décret du 29 déc. 1962, art. 35). Les
oppositions au paiement doivent être signifiées aux comptables
assignataires (même décret, art. 36).
Si ces contrôles révèlent des irrégularités, les comptables
suspendent le paiement et en donnent avis motivé aux ordonna-
teurs pour que ceux-ci fassent les régularisations nécessaires
(décret du 29 déc. 1962, art. 37).
Lorsque les comptables ont suspendu le paiement, les ordon-
nateurs peuvent, sous leur responsabilité, les requérir par écrit
d'y procéder (décret du 29 déc. 1962, art. 8). Les comptables
défèrent sans délai aux ordres de réquisition, mais les adressent
au ministre des finances, qui les transmet au procureur général
près la Cour des comptes ; les comptables des collectivités locales
et des établissements publics locaux les adressent aux chambres
régionales des comptes. La réquisition ne peut être utilisée pour
surmonter les refus de paiement qui seraient fondés sur l'insuffi-
sance de crédits, le défaut de visa ducontrôleur financier, l'absence
de justification du service fait, le manque de fonds disponibles
ou l'invalidité du paiement.
2. PAIEMENT
Si les comptables, après contrôle, reconnaissent les dépenses
commerégulières (« bonnes à payer »), ils les constatent en écritu-
res et procèdent au paiement proprement dit, qui est « l'acte par
lequel l'organisme public s'acquitte de sa dette » (décret du 29
déc. 1962. art. 33).
Le paiement est fait soit par les comptables eux-mêmes, soit
par leurs subordonnés ou leurs correspondants, agissant pour leur
compte et sous leur responsabilité.
a. Bénéficiaires du paiement
Le paiement doit être fait aux créanciers eux-mêmes ou à
leurs représentants légaux, judiciaires ou conventionnels (C. civil,
art. 1239 ; décret du 29 déc. 1962, art. 35). Lorsqu'il a été sus-
pendu par l'opposition de tiers et que cette opposition n'a pas
été discutée en justice par les créanciers originaires, il est alors
fait non à ceux-ci, mais aux opposants.
b. Compensation
Lorsque les organismes publics se trouvent être créanciers
de leurs créanciers, il se produit une compensation qui éteint leurs
dettes à concurrence de leurs créances (C. civil, art. 1289). La
compensation ayant lieu de plein droit dès que les créances et
les dettes mutuelles sont liquides et exigibles, elle peut être oppo-
sée soit par les ordonnateurs, lors de la liquidation, soit par les
comptables, lors du paiement. Il n'y a pas pour autant contraction
de recettes et de dépenses : les unes et les autres sont enregistrées
pour leur montant intégral, mais seule la différence est décaissée.
c. Modes de paiement
Les modes de règlement des dépenses publiques sont fixés
par le décret du 4 février 1965.
— Le règlement par virement est obligatoire pour toutes les
dépenses qui excèdent 5000 F (arrêté du 23 juillet 1991).
— Les dépenses de l'Etat qui ne sont pas réglées par virement
sont payées par chèques sur le Trésor. Les dépenses des autres
organismes publics sont payées par chèques sur les comptes au
Trésor ouverts à ces organismes. Les établissements publics autori-
sés à avoir des comptes bancaires peuvent payer leurs dépenses
par chèques tirés sur ces comptes.
— Les dépenses publiques qui ne sont réglées ni par vire-
ment, ni par chèques, sont payées soit par cartes bancaires, soit
par mandats-cartes postaux, soit en numéraire.
— Les dépenses des services et établissements publics indus-
triels et commerciaux peuvent être réglées par remise d'effets de
commerce.
Délai du paiement
Les dépenses del'Etat peuvent être payéesjusqu'au 15janvier
de l'année suivant celle sur le budget de laquelle elles s'imputent
par tous les comptables ; jusqu'au 30 janvier par les comptables
désignés par le ministre des finances, et jusqu'au 7 février par
l'agent comptable central du Trésor (décret du 14 mars 1986,
art. 9, mod. par le décret du 26 déc. 1996, art. 2). Les dépenses
des collectivités locales peuvent être payées jusqu'au 31 janvier
(décrets du 15sept. 1980). Les dépenses des établissements publics
nationaux peuvent être payées jusqu'au dernier jour de février
(décret du 29 déc. 1962, art. 169 et 207). Ces délais expirés,
elles sont imputées sur les crédits de l'exercice courant, jusqu'à
échéance de la prescription (v. ci-après).
9. Trop-payés
Les paiements faits par les organismes publics en excédent
de leurs dettes leur ouvrent l'action en répétition de l'indu
(C. civil, art. 1235).
Si les bénéficiaires des trop-payés sont encore créanciers
des mêmes organismes publics, l'apurement peut être fait par
compensation (v. ci-avant). Sinon, les ordonnateurs émettent des
ordres de reversement qui, à défaut d'exécution volontaire, sont
rendus exécutoires (v. ci-avant, chap. 3, sect. 2). Le recouvrement
des sommes indûment payées aux entrepreneurs et fournisseurs
de fEtat est poursuivi au moyen d'arrêtés de débet.
Si le remboursement a lieu avant la clôture de l'exercice au
cours duquel la dépense avait été indûment payée, il justifie le
rétablissement des crédits consommés àtort ; dans le cas contraire,
il s'impute en recette de l'exercice courant.
L'action en répétition des trop-payés se prescrit par trente
ans (C. civil, art. 2227 et 2262).
Section3 Les procédures spéciales d'exécution
des dépenses publiques
1, LES AVANCES
Les avances sont des versements faits avant toute exécution
des marchés. Elles constituent des exceptions à la règle du service
fait.
— Les avancesforfaitaires sont versées pour l'exécution des
marchés d'un montant supérieur à 300 000 F. Leur taux est de
5 % du montant des marchés ou, si ceux-ci doivent s'exécuter
sur plus d'un an, de 5 %des travaux à réaliser ou des fournitures
à livrer dans les douze premiers mois (C. des marchés, art. 154
et 336).
— Les avances surfrais réels exposés par les cocontractants
pour les opérations préparatoires à l'exécution des travaux ou à
la fabrication des fournitures peuvent leur être versées dans la
limite de ces frais, dûment justifiés (C. des marchés, art. 155 et
337).
En l'absence de service fait, les avances ne sont pas des
dépenses définitives. Elles sont apurées au fur et à mesure de
l'exécution des marchés, par retenue sur les paiements partiels
successifs (v. ci-après) ou sur le paiement du solde.
2. LES ACOMPTES
Les acomptes sont des paiements partiels faits au cours de
)exécution des marchés. Ils constituent de simples aménagements
a la règle du service fait.
Les acomptes doivent être versés en cours d'exécution des
marchés d'une durée supérieure à trois mois, au fur et à mesure
de l'exécution des travaux ou de la livraison des fournitures
(C. des marchés, art. 162).
Les acomptes, correspondant àdes services faits, sont bien des
dépenses, mais ces dépenses, payées sur une liquidation provisoire,
peuvent être révisées jusqu'à la liquidation définitive (C. des
marchés, art. 170).
2. LES RÉGIES DA
' VANCES
Les régisseurs d'avances sont des agents de l'administration
active chargés de payer certaines dépenses publiques pour le
compte et sous le contrôle des comptables (décret du 29 déc.
1962, art. 18).
Sont seuls payables par régie, sauf dérogations consenties
par le ministre des finances, les traitements des fonctionnaires
qui entrent en service ou le quittent en cours de mois, les salaires
des agents payés à l'heure ou à la vacation, les frais de mission,
les secours urgents et les menues dépenses de matériel.
Les comptables font aux régisseurs des avances de trésorerie.
Sur ces avances, les régisseurs, au vu des justifications présentées
par les créanciers, paient les dépenses dans les mêmes formes
que les comptables. Dans le délai d'un mois au plus, ils remettent
les pièces justificatives de ces dépenses soit aux ordonnateurs
dont ils relèvent, soit aux comptables. Au vu de ces justifications,
les ordonnateurs émettent des ordonnances ou mandats en exécu-
tion desquels les comptables reconstituent les avances, à concur-
rence des dépenses reconnues régulièrement payées.
1. JUGES COMPÉTENTS
Les actions tendant à faire déclarer l'Etat ou les autres orga-
nismes publics débiteurs sont en principe de la compétence des
tribunaux administratifs. Mais la loi ou la jurisprudence admettent
dans de nombreux cas la compétence des tribunaux judiciaires.
Sur la répartition de compétence entre les deux ordres, on consul-
tera les traités et manuels de droit administratif.
2. FORMALITÉS PRÉALABLES
Les actions portées devant les tribunaux administratifs tendant
à faire déclarer les organismes publics débiteurs doivent être
précédées deréclamations auxreprésentants légaux deces organis-
mes, qui ont seuls qualité, comme ordonnateurs, pour liquider
leurs dettes ou refuser de les liquider. Les actions ne peuvent
être introduites qu'après le rejet deces réclamations oul'expiration
du délai imparti pour y statuer. Sont exceptées de cette règle les
actions nées de dommages de travaux publics.
Les actions portées devant les tribunaux judiciaires ne sont
pas subordonnées à des réclamations préalables.
3. LES TRANSACTIONS
Les actions contentieuses relatives à l'existence, au montant
ou à l'exigibilité des dettes publiques peuvent être prévenues ou
terminées par des transactions entre les organismes publics et
leurs créanciers, qui ont l'autorité de la chose jugée (C. civil,
art. 2052).
B. LE CONTENTIEUX DE LE
' XÉCUTION
DES DÉPENSES
Les tribunaux, qu'ils soient administratifs ou judiciaires, ne
peuvent que reconnaître et liquider les dettes des organismes
publics. Ils sont incompétents pour ordonner ou autoriser l'exécu-
tion des dépenses.
B. LAPRESCRIPTION
L'Etat et les autres organismes publics, soumis à la prescrip-
tion pour leurs créances, peuvent l'opposer à leurs dettes. Néan-
moins, le régime de cette prescription est défini par des disposi-
tions légales distinctes et pour partie différentes de celles du droit
civil, présentement portées par la loi du 31 décembre 1968.
[ 2.1 DÉLAI
Le délai de la prescription est de quatre ans à compter du
premier jour de l'année suivant celle au cours de laquelle les
dettes ont pris origine, c'est-à-dire qu'il peut aller de quatre ans
plus un jour à cinq ans moins un jour.
Ce délai est susceptible de suspension et d'interruption.
— Le délai est suspendu, c'est-à-dire qu'il ne court pas ou
cesse de courir à l'égard des créanciers qui peuvent être légitime-
ment supposés ignorer l'existence de leurs créances ou de celles
de leurs auteurs, et de ceux qui sont dans l'impossibilité d'agir par
eux-mêmes ou par leurs représentants, soit à raison d'incapacités
légales, soit à raison de circonstances de force majeure.
— Le délai est interrompu soit par le fait des créanciers,
soit par le fait de l'administration.
L'interruption du fait des créanciers résulte de toute réclama-
tion ou demande de paiement ou de tout acte introductif d'instance
juridictionnelle relative au fait générateur, à l'existence, au mon-
tant ou à l'acquittement de leurs créances.
L'interruption du fait de l'administration résulte de toute
communication écrite émanée des représentants des organismes
publics débiteurs reconnaissant, même implicitement, leurs dettes,
et de toute émission de moyen de paiement, même partiel, de
ces dettes.
En cas d'interruption, le délai couru est annulé et un nouveau
délai de quatre ans recommence àcourir dupremierjour de l'année
suivant celle au cours de laquelle a eu lieu l'acte interruptif, ou,
s'il s'agit de l'introduction d'une instance juridictionnelle, du
premier jour de l'année suivant celle au cours de laquelle la
décision qui a clos cette instance est devenue définitive.
— Enfin, les dettes au paiement desquelles il a été fait oppo-
sition entre les mains des comptables payeurs ne sont plus soumi-
ses à la prescription à partir de cette opposition.
3. EXERCICE
La prescription doit être opposée par les ordonnateurs. Les
comptables doivent refuser de payer les dettes prescrites, mais
ils ne peuvent opposer immédiatement la prescription aux créan-
ciers : ils suspendent le paiement et avertissent les ordonnateurs,
suivant la procédure ordinaire.
Les créanciers peuvent demander, en considération de leur
situation personnelle, à être relevés de la prescription. Le relève-
ment est consenti par le ministre des finances, en ce qui concerne
les dettes de l'Etat, ou par les conseils délibérants des organismes
publics secondaires.
CHAPITRE 5
LES OPÉRATIONS
DE TRÉSORERIE
B. LACOMPTABILITÉ ANALYTIQUE
Lacomptabilité analytique vise à faire apparaître les éléments
du coût des services rendus ou des biens produits par les organis-
mes publics (décret du 29 déc. 1962, art. 53).
La comptabilité analytique n'existe dans les services et éta-
blissements administratifs de l'Etat et des collectivités locales
qu'autant que ceux-ci fournissent des prestations contre paiement
de prix (Etat : décret du 29 déc. 1962, art. 132, deuxième alinéa ;
établissements publics nationaux : même décret, art. 179,
deuxième alinéa).
Elle est au contraire obligatoire dans les services et établisse-
ments industriels et commerciaux, dont la raison d'être est de
fournir des prestations ou de livrer des biens contre paiement de
prix, que cette comptabilité sert à évaluer (Etat : décret du 29
déc. 1962, art. 132, deuxième alinéa ; établissements publics natio-
naux : même décret, art. 216, deuxième alinéa ; établissements
publics locaux : décret du 19 oct. 1959, art. 51, 4°, et 62).
, B.) LE
' XPLOITATION DES BIENS
Les biens des organismes publics sont ordinairement affectés
à l'usage direct de leurs services ou du public en général. Néan-
moins, ils peuvent occasionnellement faire l'objet d'une exploita-
tion génératrice de recettes publiques.
1. LES MODES DE
' XPLOITATION
Les organismes publics peuvent tirer des revenus de leurs
biens soit en concédant leur usage, soit en vendant leurs fruits.
— Les biens domaniaux qui ne sont pas nécessaires au fonc-
tionnement des services publics peuvent être concédés à d'autres
organismes publics ou privés ou à des particuliers.
Les biens immobiliers dudomaine public peuvent faire l'objet
de permissions ou de conventions d'occupation toujours révoca-
bles. Les biens immobiliers du domaine privé peuvent faire l'objet
de permissions d'occupation ou de baux à terme fixé.
L'utilisation par autrui des objets mobiliers appartenant aux
organismes publics est exceptionnelle en ce qui concerne les
services administratifs, les objets dont ces services n'ont pas
l'usage devant être vendus. Au contraire, une telle exploitation
peut être l'activité essentielle des services publics industriels et
commerciaux.
— Les immeubles ou plus rarement les meubles peuvent
produire des fruits qui peuvent être vendus au profit des organis-
mes publics propriétaires : ainsi en est-il notamment des coupes
de bois domaniaux.
' C.' LA
' LIÉNATION DES BIENS
Les biens du domaine public, qu'ils soient immeubles ou
meubles, sont inaliénables et imprescriptibles (C. du domaine,
art. 52). Les biens du domaine privé peuvent être aliénés après
autorisation et formalités.
La vente des immeubles de l'Etat est autorisée, suivant leur
valeur, par décret en conseil des ministres, par décret simple ou
par arrêté. La vente des immeubles des autres organismes publics
est autorisée par leurs conseils délibérants.
La vente des biens immeubles et meubles de l'Etat et des
établissements publics nationaux est faite par le service des domai-
nes avec publicité et concurrence, sauf exceptions. La vente des
biens des collectivités locales et des établissements publics locaux
est faite par leurs ordonnateurs avec publicité et concurrence,
sauf exceptions en ce qui concerne les meubles.
L'aliénation des objets et matières produits par les services
et établissements publics industriels et commerciaux se fait soit
par offre directe au public, au prix fixé par l'administration (jour-
naux et bulletins officiels, médailles), soit par contrats passés
après adjudication ou de gré à gré (produits des établissements
pénitentiaires, monnaies étrangères).
C. LE CONTRÔLE HIÉRARCHIQUE
L'administration de l'Etat et celle des organismes publics
secondaires importants est un ensemble hiérarchisé. Ordonnateurs
et comptables supérieurs sont en droit et en devoir de donner
des ordres et d'en surveiller l'exécution par leurs subordonnés.
Les ministres et autres ordonnateurs principaux se font rendre
compte à intervalles réguliers par les ordonnateurs secondaires
de l'utilisation des crédits qu'ils leur ont délégués.
Les comptables supérieurs contrôlent sur pièces et sur place
la gestion des comptables subordonnés. Les comptables principaux
centralisent à intervalles réguliers les opérations des comptables
secondaires et rejettent sur ces derniers les opérations qui ne sont
pas suffisamment justifiées.
2. ORGANISATION
La Cour se divise en sept chambres, entre lesquelles les
affaires sont réparties par le premier président.
Les chambres réunies sont composées du premier président,
des présidents de chambre et de deux conseillers maîtres par
chambre. Elles assurent l'unité de la jurisprudence.
La chambre du conseil est composée du premier président,
des présidents de chambre et de tous les conseillers maîtres. Elle
exerce la juridiction disciplinaire et arrête la déclaration générale
de conformité, le rapport sur l'exécution des lois de finances et
le rapport public.
L'administration intérieure de la Cour est dirigée, sous l'auto-
rité du premier président, par un secrétaire général, pris d'entre
les conseillers maîtres, assisté de secrétaires généraux adjoints,
pris d'entre les conseillers référendaires.
| 3.* COMPÉTENCE
La Cour est chargée de contrôler les comptes et la gestion
financière des services de l'Etat, des établissements publics natio-
naux, des entreprises publiques nationales et des organismes de
sécurité sociale.
Elle peut contrôler, à son initiative, les comptes et la gestion
des organismes qui bénéficient du concours financier de l'Etat
et des autres organismes soumis à son contrôle obligatoire et des
filiales des entreprises nationales, et l'emploi par les organismes
qui font appel à la générosité publique des fonds ainsi collectés.
Elle est juge d'appel des jugements rendus par les chambres
régionales des comptes et surveille l'exercice par ces chambres
de leurs attributions extrajuridictionnelles.
1. COMPOSITION
2. ORGANISATION
Les chambres régionales des comptes siègent à trois membres
au moins. Les chambres les plus importantes peuvent être divisées
en sections de trois membres.
3. COMPÉTENCE
Les chambres régionales des comptes sont compétentes pour
contrôler les comptes et la gestion financière de toutes les collecti-
vités locales (régions, départements, communes) et de tous les
établissements publics locaux de leur ressort.
Elles peuvent contrôler, à leur initiative, les comptes et la
gestion des entreprises publiques locales, des filiales de ces entre-
prises et des organismes qui bénéficient de concours financiers
de ces collectivités, établissements ou entreprises.
Enoutre, elles peuvent se voir attribuer, par arrêté du premier
président de la Cour des comptes, le jugement des comptes d'éta-
blissements publics nationaux dont le siège se trouve dans leur
ressort.
4. RÈGLES GÉNÉRALES DE PROCÉDURE
Les règles générales de procédure applicables devant la Cour
des comptes (v. ci-avant. A., 4.) ont été transposées devant les
chambres régionales des comptes. Les parties peuvent se faire
assister ou représenter par des avocats.
5. FORMES DU CONTRÔLE
a. Contrôle budgétaire
Les chambres régionales des comptes dressent les budgets
des collectivités locales et des établissements publics locaux qui
n'ont pas été votés avant le 31 mars et rectifient les budgets qui
n'ont pas été votés en équilibre réel, qui ne prévoient pas les
mesures nécessaires pour résorber le déficit de l'exercice antérieur
ou qui n'ouvrent pas les crédits nécessaires à l'acquittement des
dépenses légalement obligatoires. Leurs propositions sont rendues
exécutoires par les préfets (v. ci-avant, sect. 1, E ).
b. Contrôle de la gestion des collectivités locales et
des établissements publics administratifs
Les chambres régionales des comptes contrôlent la gestion
des ordonnateurs des collectivités locales et des établissements
publics locaux administratifs.
Les observations qu'elles font sont communiquées aux ordon-
nateurs, qui peuvent y répliquer. Si elles sont maintenues, il
en est donné communication par les ordonnateurs aux conseils
délibérants dès leur plus prochaine réunion.
c. Contrôlejuridictionnel
Les chambres régionales des comptes jugent les comptes des
collectivités locales et des établissements publics placés sous leur
juridiction, dans les mêmes formes et avec les mêmes pouvoirs
que la Cour des comptes (v. ci-avant, A., 5, b.).
Toutefois, depuis la loi du 5 janvier 1988, les comptes des
communes dont la population n'excède pas 2 000 habitants et
dont les recettes ordinaires n'excèdent pas 2 000 000 F et ceux
des établissements publics qui en relèvent sont vérifiés et arrêtés
par les trésoriers-payeurs généraux. Mais si cette vérification fait
apparaître que la responsabilité des comptables est engagée, les
chambres régionales sont seules compétentes pour statuer sur cette
responsabilité.
Les chambres régionales déclarent et jugent les gestions de
fait de deniers des collectivités locales et des établissements
publics placés sous leur juridiction.
Les jugements définitifs rendus par les chambres régionales
sont susceptibles d'appel à la Cour des comptes. Les chambres
elles-mêmes peuvent réviser ces jugements.
d, Contrôle des entreprises publiques locales
Les chambres régionales des comptes contrôlent les comptes
et la gestion des services industriels et commerciaux des collectivi-
tés locales et des établissements publics locaux industriels et
commerciaux.
Elle peuvent, à leur initiative, contrôler les comptes et la
gestion des sociétés dont le capital appartient en totalité ou en
majorité à ces collectivités ou établissements, ainsi que les filiales
majoritaires de ces sociétés (v. ci-après, chap. 10, sect. 2, B.).
Les observations faites par les chambres sont communiquées
tant aux dirigeants des services, établissements ou sociétés qu'aux
présidents ou maires des collectivités intéressées.
m. Contrôle des organismes bénéficiaires de concours
financiers publics
Les organismes qui bénéficient de subventions ou d'autres
concours financiers concédés par les collectivités ou établisse-
ments soumis au contrôle des chambres régionales des comptes
sont eux-mêmes soumis à ce contrôle, sous sa forme extrajuridic-
tionnelle (v. ci-après, chap. 10, sect. 3).
A. LECONTRÔLE ENCOURS DE
' XÉCUTION
1. LASURVEILLANCEDESCORPS DÉLIBÉRANTS
Le Parlement et les conseils délibérants des organismes
publicssecondairessontdestinataires encoursd'exercice dedivers
documents ou renseignements sur l'exécution des opérations
financières.
Les commissions des finances des deux chambres du Parle-
ment reçoivent chaque trimestre, par l'intermédiaire du ministre
desfinances, la situationdesdépensesengagées et aprèsla clôture
de l'exercice la situation définitive (loi du 10 août 1922, art. 3,
deuxième aliaéa).
Enoutre, les deux chambres du Parlement peuvent créer des
commissions d'enquête ou de contrôle de la gestion de services
ou d'établissements publics ou d'entreprises nationales.
Avant les Ion de décentralisation, les préfets étaient tenus
derendre compte chaque mois auxcommissions départementales
de 1"exécution du budget. La gestion financière des maires reste
placée sous la surveillance des conseils municipaux, auxquels-ils
doivent rendre compte chaque trimestre de l'emploi du crédit
pour dépenses imprévues et qui peuvent requérir d'eux communi-
cation de la comptabilité administrative.
2. L'ASSOCIATION DES CONSEILS DÉLIBÉRANTS
AUXOPÉRATIONS FINANCIÈRES
Le principe de la séparation des pouvoirs, réaffirmé par la
Constitution de 1958, exclut le Parlement de la procédure d'exécu-
tion des lois de finances, qui se fait sous la seule autorité du
Gouvernement.
Au contraire, les conseils délibérants des organismes publics
secondaires sont appelés à intervenir dans l'exécution des opéra-
tions financières :
— Les dons et legs faits à ces organismes doivent être accep-
tés par des délibérations de ces conseils.
— Les remises gracieuses de créances de ces organismes
doivent être autorisées par des délibérations de ces conseils.
— L'admission en non-valeur des créances des collectivités
locales et des établissements publics locaux est prononcée par
des délibérations des conseils régionaux, généraux ou municipaux.
— Les adjudications de travaux, de services oude fournitures
des collectivités et établissements publics locaux sont faites par
des bureaux composés de conseillers régionaux, généraux ou
municipaux.
— Les baux de longue durée des organismes publics
secondaires doivent être autorisés par leurs conseils délibérants.
3. LES BUDGETS RECTIFICATIFS
Si en cours d'exercice les prévisions et autorisations budgétai-
res se révèlent inadaptées aux réalisations ou aux besoins, elles
peuvent être rectifiées.
Pour l'Etat, ces dispositions nouvelles font l'objet de lois de
finances rectificatives (ord. du 2 janvier 1959, art. 2, quatrième
alinéa).
Le vote d'un budget supplémentaire, qui opère à la fois
l'affectation des résultats du budget de l'exercice précédent et la
rectification du budget de l'exercice courant, est de règle pour
les collectivités locales et les établissements publics locaux.
Lors de la présentation de ces budgets rectificatifs, les minis-
tres et les ordonnateurs des organismes publics secondaires doivent
évidemment justifier de l'emploi des autorisations antérieurement
consenties et expliquer la nécessité d'autorisations nouvelles.
1. LARESPONSABILITÉ POLITIQUE
Le budget est la traduction financière d'une politique. Il est
donc normal que ceux qui l'ont établi et exécuté en répondent
devant ceux qui les ont désignés ou autorisés.
Laresponsabilité politique des ministres, ordonnateurs princi-
paux de l'Etat, a été édictée depuis la Révolution par toutes les
Constitutions successives. En fait, si l'échec d'une politique a
souvent entraîné la démission collective du Gouvernement,jamais
la révocation ou la démission individuelle de ministres n'a été
causée par des infractions à la législation ou à la réglementation
financières.
Les présidents des conseils régionaux ou des conseils géné-
raux et les maires ne sont pas, en droit, responsables devant
les conseils délibérants des collectivités locales ; mais l'hostilité
déclarée de ces conseils peut les conduire à démissionner. Cette
hostilité se manifeste assez souvent par le refus de voter le budget,
plus rarement par le refus d'approuver le compte administratif
qui en présente l'exécution. Pour les élections locales, les argu-
ments tirés de la gestion financière sont fréquemment invoqués
contre les présidents et maires sortants, et les électeurs, qui sont
aussi pour la plupart les contribuables, s'y montrent assez sensi-
bles, surtout dans les petites communes, où les rapports entre les
impôts supportés et les services rendus ou les travaux réalisés
sont évidents pour tous. Mais l'opinion se fait sur la réussite ou
l'échec de la gestion plus que sur le respect ou la violation des
règles du droit budgétaire et de la comptabilité publique, que les
électeurs ignorent.
2. LARESPONSABILITÉ DISCIPLINAIRE
La responsabilité disciplinaire remplace pour les fonctionnai-
res et agents publics la responsabilité politique qui pèse sur les
ministres et les élus locaux. Comme celle-ci, elle est rarement
sanctionnée en matière de finances. Les fonctionnaires et agents
fautifs n'ont bien souvent fait que suivre les ordres des ministres
ou des élus ou les pratiques irrégulières établies que les ministres
ou les élus ont tolérées : ceux-ci seraient mal venus à sévir contre
eux. Lors même que les fonctionnaires ou agents ont commis
des irrégularités de leur propre initiative, ils l'ont fait le plus
souvent non pour leur avantage personnel, mais dans l'intérêt
bien ou mal compris du service.
[ 3.1 LARESPONSABILITÉ PÉNALE
Certaines infractions financières constituent aussi des infrac-
tions pénales. Laloi du 10août 1922 (art. 9) constitue en forfaiture,
crime alors puni de la dégradation civique (C. pénal, art. 167),
les membres du Gouvernement et les fonctionnaires qui auraient
engagé des dépenses en dépassement des crédits ouverts ; mais
cette incrimination n'existe plus. Le nouveau Code pénal punit
d'emprisonnement et d'amende les administrateurs qui, sans auto-
risation de la loi, auraient consenti des exonérations d'impôts,
droits ou taxes (art. 432-10, deuxième alinéa), ainsi que les admi-
nistrateurs qui auraient pris ou reçu des intérêts dans des affaires
dont ils avaient la surveillance (art. 432-12) ou dans des entreprises
avec lesquelles les organismes publics qu'ils représentaient,
conseillaient ou contrôlaient ont passé des marchés ou contrats
durant les cinq ans suivant la fin de leurs fonctions (art. 432-
13).
Ces dispositions comminatoires sont rarement appliquées. Les
ministres sont justiciables, à raison des crimes et délits commis
dans l'exercice de leurs fonctions, de la nouvelle Cour de justice
instituée par la loi organique du 23 novembre 1993, qui ne peut
être saisie qu'après avis favorable d'une commission des requêtes
qui statue discrétionnairement. Les exemptions irrégulières d'im-
pôts ne sont sans doute pas rares, mais elles sont difficiles à
déceler et à prouver. Enfin, les dénonciations pour intéressement
illicite visent presque uniquement les élus locaux à la veille des
élections, bien que les exemples ne manquent pas de fonctionnai-
res qui, avant l'expiration du délai fixé par la loi, se mettent au
service d entreprises avec lesquelles ils étaient précédemment en
rapports de fonctions.
L4-1 LARESPONSABILITÉ PÉCUNIAIRE
La responsabilité pécuniaire des ministres à raison de leur
gestion financière a été posée par la loi du 15 mai 1850 (art. 9),
qui laisse à leur charge personnelle les dépenses qu'ils auraient
ordonnées en dépassement de crédits. Lamême sanction est appli-
cable aux autres ordonnateurs de l'Etat en vertu de la loi du 10
août 1922 (art. 9). Elle est restée inappliquée, principalement à
raison de la disproportion formidable entre le montant des crédits
et l'avoir personnel des ministres oudefonctionnaires qui, contrai-
rement aux comptables, ne constituent pas de cautionnement.
Les règlements généraux successifs sur la comptabilité publi-
que ont affirmé que «les ordonnateurs sont responsables de l'exac-
titude des certifications qu'ils délivrent » (décret du 29 déc. 1962,
art. 8). En fait, cette disposition est rarement appliquée. On ne
voit pas qui entreprendrait cette action contre les ministres ou
les élus locaux, sinon peut-être leurs successeurs, qui seraient
taxés d'animosité personnelle. A l'égard des fonctionnaires et
agents, l'action incomberait aux ministres ou aux élus locaux : ils
y répugnent, pour les mêmes raisons qu'en matière disciplinaire.
Adéfaut de dispositions expresses, le Conseil d'Etat a long-
temps considéré que les administrateurs et ordonnateurs étaient
irresponsables pécuniairement. Cette jurisprudence est à présent
abandonnée, mais la responsabilité personnelle suppose la faute
personnelle, ce qui n'est pas toujours le cas.
3. PROCÉDURE
La Cour de discipline budgétaire et financière ne peut être
saisie que par le procureur général, agissant sur la dénonciation
du président de l'Assemblée nationale, du président du Sénat, du
premier ministre, du ministre des finances, des autres ministres
intéressés, de la Cour des comptes ou des chambres régionales
des comptes ou même d'office. En outre, les bénéficiaires de
décisions de justice inexécutées peuvent se porter plaignants par
l'intermédiaire du procureur général.
L'action est prescrite par le délai de cinq ans à compter du
jour où les infractions ont été commises.
Sur la réquisition du procureur général, le président désigne
un rapporteur chargé de l'instruction.
Le rapporteur peut requérir tous renseignements de toutes
administrations, se faire communiquer tous documents, même
secrets, et entendre tous témoins et toutes personnes dont la res-
ponsabilité paraîtrait engagée. Les personnes contre lesquelles
des charges résultent des dénonciations, du réquisitoire ou de
l'instruction en sont averties, à la diligence du procureur général,
par lettre recommandée avec avis de réception. Elles peuvent se
faire assister par un avocat.
L'instruction terminée, le rapporteur rédige un rapport écrit,
qu'il remet avec les procès-verbaux et autres pièces au procureur
général, lequel décide s'il y a lieu de poursuivre.
Si l'instance est poursuivie, le dossier de l'affaire est commu-
niqué au ministre ou au supérieur dont dépend ou dépendait
l'inculpé, au ministre des finances et, si l'affaire concerne un
organisme autre que l'Etat, au ministre chargé de la tutelle de
cet organisme, lesquels font connaître leur avis dans le délai d'un
mois. Le dossier est ensuite remis au procureur général, qui, dans
le délai de quinze jours, classe l'affaire sans suite ou prononce
le renvoi en jugement.
Si l'affaire est renvoyée devant la Cour, le dossier, complété
par les réquisitions du procureur général, est communiqué à la
commission administrative paritaire dont relève ou relevait l'inté-
ressé ou à l'institution qui en fait les fonctions, laquelle fait
connaître son avis dans le délai d'un mois, puis tenu durant quinze
jours à la consultation de l'inculpé ou de son conseil, lesquels
peuvent produire un mémoire en défense.
A l'audience, le rapporteur présente oralement son rapport.
Les témoins, s'il en aété cité, déposent sous serment. Le procureur
général développe ses réquisitions. L'inculpé ou son conseil ont
la parole en dernier. Les débats terminés, la Cour délibère à quatre
membres au moins, en ce non compris le rapporteur, qui n'a que
voix consultative. En cas de partage, la voix du président est
prépondérante.
[ 4. 1 PÉNALITÉS
Les seules peines que puisse prononcer la Cour de discipline
budgétaire et financière sont des amendes, qui peuvent aller, dans
la généralité des cas, de 100Fau montant du traitement ou salaire
brut annuel du condamné, et dans le cas d'avantagement injustifié,
de 500 F au double du traitement ou salaire annuel. Lorsque le
condamné n'avait pas de rémunération annuelle, la référence est
faite au traitement d'un directeur d'administration centrale.
La Cour peut en outre ordonner la publication totale ou
partielle de l'arrêt au Journal officiel.
5. VOIES DE RECOURS
Les arrêts rendus par la Cour de discipline budgétaire et
financière peuvent être attaqués par deux voies :
— le pourvoi en révision, à l'initiative du condamné, s'il
découvre des faits ou documents qui établissent qu'il n'y avait
pas d'infraction ou qu'il n'en était pas responsable ; ce pourvoi
est porté devant la Cour elle-même ;
— le pourvoi en cassation, à l'initiative du procureur général
ou du condamné, pour incompétence, vice de procédure ou viola-
tion ou fausse interprétation de la loi ; ce pourvoi est porté devant
le Conseil d'État.
Secoitn2 La responsabilité des comptables
Le principe de séparation des ordonnateurs et des comptables
attribue à ceux-ci des fonctions de contrôle et d'exécution des
opérations financières et leur réserve le maniement des deniers
publics. Les procédures de contrôle et d'exécution sont tracées
de façon détaillée par les règlements sur la comptabilité publique
et la conservation des fonds et valeurs peut être facilement véri-
fiée : la responsabilité correspondante peut donc être déduite de
simples constatations de droit ou de fait, et le préjudice subi par
les organismes publics intéressés peut être exactement évalué au
montant des opérations omises ou irrégulièrement exécutées ou
au déficit de caisse ou de portefeuille. Ainsi, à la responsabilité
pénale communeà tous les individus et à la responsabilité discipli-
naire commune à tous les fonctionnaires et agents publics peut
s'ajouter, pour les comptables, une responsabilité pécuniaire qui
sanctionne l'inobservation des règles de la comptabilité publique
et procure la réparation du préjudice qu'elle a causé.
La responsabilité pécuniaire des comptables publics, long-
temps définie, en vertu d'une habilitation législative, par les règle-
ments généraux sur la comptabilité publique, l'est à présent par
l'article 60 de la loi de finances du 23 février 1963, complétée
par le règlement général et par des règlements particuliers.
A. DÉFINITION DE LARESPONSABILITÉ
La responsabilité pécuniaire des comptables publics est défi-
nie par référence à des faits, à des agents et à un temps.
1. FAITS GÉNÉRATEURS DE LARESPONSABILITÉ
DES COMPTABLES
Les faits générateurs de la responsabilité des comptables
publics, énoncés par la loi du 23 février 1963 en son article
60-1, correspondent exactement aux fonctions qui leur sont attri-
buées par le règlement général sur la comptabilité publique.
a. Recettes
Les comptables sont responsables de la surveillance de la
mise en recouvrement, des contrôles préalables au recouvrement,
enfin du recouvrement lui-même.
— La mise en recouvrement des recettes incombe aux ordon-
nateurs. Les comptables sont seulement chargés d'y veiller, c'est-
à-dire de rappeler les ordonnateurs à l'exercice de leurs fonctions,
et cette vigilance n'a lieu que «dans la limite des éléments dont
ils disposent H.c'est-à-dire des documents dont ils sont dépositai-
res ou qui doivent réglementairement leur être communiqués.
En conséquence, ils sont responsables des pertes de recettes qui
résultent du défaut ou du retard d'émission des titres nécessaires
au recouvrement ; mais s'ils établissent qu'ils n'ont pu avoir
connaissance des créances à recouvrer ou que les ordonnateurs,
dûment avertis, se sont abstenus ou ont refusé d'émettre les titres,
leur responsabilité est dégagée.
— Les c01l1rôles que les comptables sont tenus d'exercer
sur les recettes portent sur l'autorisation de percevoir et sur la
régularité des réductions et annulations. La première, qui ne
concerne que les recettes fiscales et parafiscales, est donnée par
la loi de finances de l'année ; ce n'est qu'à défaut du vote et de
la promulgation de cette loi, cas évidemment extraordinaire, que
la responsabilité des percepteurs et receveurs serait engagée à
hauteur de l'indemnité qui aurait dû être versée aux contribuables
ou redevables lésés. Ence qui concerne la seconde, les comptables
ne sont pas responsables des erreurs commises dans l'établisse-
ment des droits, hors le cas de mauvaise foi, consistant à percevoir
des droits qu'ils savent n'être pas dus ou à s'abstenir de percevoir
des droits qu'ils savent être dus. Leur responsabilité ne réapparaît
que si. ces droits étant prétendus indûment établis, la réduction
ou l annulation en est prononcée : les comptables qui admettraient
des réductions ou annulations irrégulières seraient responsables
des pertes de recettes qui en résulteraient. Mais là encore, cette
responsabilité n'a lieu que «dans la limite des éléments dont ils
disposent ». Or dans la plupart des cas, ils n'ont pas les moyens
de savoir si les droits étaient ou non indus, et leur contrôle se
borne à vérifier l'exactitude matérielle de la nouvelle liquidation.
— La responsabilité principale des comptables en recettes
est celle du recouvrement. Ils sont tenus dejustifier, à l'expiration
des délais réglementaires ou, s'il n'existe pas de délais réglemen-
taires, à la clôture de chaque exercice, de l'entière réalisation des
droits qu'ils avaient pris en charge ou des causes qui l'ont
empêchée, à défaut de quoi ils devraient verser de leurs deniers
personnels les droits non recouvrés.
Néanmoins, il se peut que l'exercice de certaines poursuites
par les comptables soit subordonné à l'autorisation de leurs supé-
rieurs ou des ordonnateurs : s'ils justifient qu'ils l'ont sollicitée,
mais qu'ils n'ont pu l'obtenir, leur responsabilité est dégagée.
La prescription des droits n'est pas une cause d'exonération,
car il incombait aux comptables de l'interrompre, à moins qu'elle
ne fût déjà accomplie lors de leur entrée en fonctions (v. ci-après,
3°).
b. Dépenses
Les comptables sont responsables des contrôles préalables
au paiement des dépenses et du paiement lui-même.
— Les contrôles que les comptables sont tenus d'exercer
sur les dépenses sont définis par le règlement général sur la
comptabilité publique (v. ci-avant, chap. 4, sect. 3). Leurresponsa-
bilité a lieu dans les mêmes limites : ils sont ainsi responsables
des dépenses payées en dépassement des crédits disponibles ; sans
pièces justificatives ou sur des pièces justificatives insuffisantes ;
d'après des liquidations erronées, ou en dépit de la prescription.
Au contraire, le contrôle des comptables et partant leur res-
ponsabilité ne s'étend pas à la vérification de la régularité des actes
administratifs qui conditionnent les dépenses, lesquels demeurent
exécutoires aussi longtemps qu'ils n'ont pas été retirés par l'admi-
nistration ou annulés par le juge administratif : les comptables
ne peuvent donc se voir reprocher l'irrégularité de ces actes.
— Lepaiement, au sens strict d'acquittement des dettes, est
l'affaire des seuls comptables, qui sont en conséquence responsa-
bles des dépenses payées en sus de ce qui était dû, à des personnes
autres que les créanciers ou leurs ayants droit, ou en méconnais-
sance d'une opposition ou d'un nantissement.
c.J Opérations de trésorerie
La responsabilité des comptables à raison de l'émission et
du remboursement des emprunts et réciproquement du versement
et du remboursement des prêts et avances est semblable à celle
qui s'attache à l'exécution des recettes et des dépenses.
La responsabilité des mouvements de fonds et valeurs et des
opérations pourle compte d'autrui est celle de leur seule exactitude
matérielle.
Préjudice causé à des tiers
La responsabilité des comptables envers les organismes
publics à raison du préjudice causé à des tiers n'est engagée
qu'autant que celle de ces organismes envers les tiers lésés a été
reconnue par l'administration elle-même ou par lejuge administra-
tif ou civil et sanctionnée par l'allocation d'une indemnité. Il
reste alors à établir que la faute qui fonde l'indemnisation est
celle des comptables et non celle des ordonnateurs ou d'autres
agents publics.
£ e.*| Conservation des fonds et valeurs
La responsabilité des comptables à raison de la conservation
des fonds et valeurs est la responsabilité élémentaire qui incombe
à tout dépositaire de conserver et de représenter les choses dépo-
sées. Les comptables sont donc responsables de tout déficit, c'est-
à-dire de toute différence en moins entre la situation que présentent
leurs écritures et la situation réelle de leur caisse et de leur
portefeuille.
t. f. 1 Tenue de la comptabilité et conservation des pièces
justificatives
On verra que c'est aux comptables eux-mêmes à faire la
preuve de l'accomplissement de leurs obligations professionnelles
(v. ci-après, B., 1°). Les opérations dont ils ne peuvent établir
la bonne exécution sont présumées omises ou irrégulières et
comme telles mises à leur charge personnelle.
g. Conservation des biens et droits non pécuniaires
Outre les obligations communes à tous les comptables publics,
les comptables des organismes publics secondaires sont tenus
d'obligations spéciales pour la conservation des biens et droits
non pécuniaires, qui sont sanctionnées par leur responsabilité :
les agents comptables des établissements publics nationaux répon-
dent de la conservation des matières appartenant à ces établisse-
ments, s'ils y sont immédiatement préposés, ou dans le cas cont-
raire, du contrôle de cette conservation ; les comptables des
collectivités locales et des établissements publics locaux répondent
du contrôle de la conservation de tous les biens et droits domaniaux
de ces collectivités et établissements.
(1) C.E. 6 nov. 1981, ministre du budget c. Rispail et autres, Rec. p. 434.
les uns et les autres «dans la limite des contrôles qu'ils sont
tenus d'exercer » avant cette centralisation ou cette reprise.
Les comptables de droit sont responsables de la gestion des
comptables defait qui se sont immiscés dans leur service lorsque,
ayant connaissance de cette gestion irrégulière, ils ne l'ont pas
dénoncée. Maiss'ils n'ont paseux-mêmescollaboréàcette gestion
irrégulière, leur responsabilité n'est que subsidiaire.
£ 3. bRESPONSABILITÉ DESCOMPTABLESSUCCESSIFS
Laloi du23février 1963(art. 60-111)édicte quela responsabi-
lité pécuniaire des comptables publics s'étend de la date de leur
installation dans leur poste jusqu'à la date de cessation de leurs
fonctions et que cette responsabilité ne peut être recherchée à
raison dela gestion deleurs prédécesseurs quepour les opérations
prises en charge sans réserve lors de la remise de service ou qui
n'auraient pas été contestées par le comptable entrant dans un
délai fixé à six mois par le décret du 29 septembre 1964.
L'application deces dispositions aurecouvrementdesrecettes
prises en charge par deux ou plusieurs comptables successifs a
donné lieu à une controverse de jurisprudence entre la Cour des
comptes et le Conseil d'Etat. Ce dernier, statuant comme juge
decassation, aimposésonopinion, suivant laquelle, ens'abstenant
de présenter des réserves dans le délai réglementaire, les compta-
bles entrants substituent leur responsabilité àcelle des comptables
sortants, qui se trouve ainsi dégagée (1). Néanmoins, les compta-
bles entrants ne peuvent, même en l'absence de réserves, être
rendus responsables du non-recouvrement de créances devenues
irrecouvrablesantérieurement àleurprise defonctions, notamment
par échéance de la prescription.
Ence qui concerne les dépenses, la situation est plus simple :
la responsabilité incombe au comptable en fonctions au moment
où les ordonnances ou mandats ont été visés bons à payer, s'il
s'agit descontrôles,ouaucomptableenfonctions lorsdudécaisse-
ment, s'il s'agit du paiement.
La responsabilité des comptables publics est, à défaut de
dispositions spéciales, soumise à la prescription trentenaire.
C. SANCTION DE LA RESPONSABILITÉ
La responsabilité pécuniaire personnelle des comptables est
engagée par la constatation du non-accomplissement de leurs
obligations professionnelles et peut être dégagée par les exonéra-
tions qu'on vient d'exposer, mais elle reste virtuelle jusqu'à ce
qu'elle ait été «mise en jeu », c'est-à-dire, juridiquement, sanc-
tionnée par des décisions expresses qui constituent les comptables
débiteurs des organismes publics.
1. AUTORITÉS COMPÉTENTES
La responsabilité pécuniaire des comptables publics ne peut
être sanctionnée que par le ministre dont ils relèvent, le ministre
des finances ou le juge des comptes (loi du 23 février 1963,
art. 60-V). Notamment, les cours et tribunaux judiciaires sont
incompétents pour y statuer.
Cette concurrence entre les ministres et le juge des comptes
est inégale : s'il y a divergence d'opinions entre eux, c'est le
second qui l'emporte, sauf la faculté reconnue au ministre des
finances de consentir décharge de la responsabilité sanctionnée
par le juge (v. ci-avant, B., 3°).
2. RÈGLE DE LADOUBLE DÉCISION
La sanction de la responsabilité des comptables, qu'elle suive
la voie administrative ou la voie juridictionnelle, s'opère en deux
temps, de façon à permettre la contradiction :
— Les comptables sont d'abord sommés de régulariser leur
situation en versant les recettes non recouvrées, en reversant les
dépenses irrégulièrement payées, en comblant le déficit ou en
reversant l'indemnité (loi du 23 février 1963, art. 60-VI, premier
alinéa) : c'est l'objet des ordres de versement émis par l'adminis-
tration ou des injonctions du juge des comptes.
Ils peuvent solliciter du ministre des finances le sursis au
versement des sommes qui leur sont réclamées, jusqu'à ce qu'il
ait été statué sur leurs demandes de décharge de responsabilité
ouderemise gracieuse ;mais l'octroi dusursis par l'administration
ne fait pas obstacle à l'exécution des injonctions du juge des
comptes, qui peut seul proroger les délais impartis à ses justicia-
bles.
— Si les comptables n'ont pas déféré aux ordres de verse-
ment ou aux injonctions et n'ont pas obtenu le sursis de versement
ou la prorogation des délais, ils sont constitués en débet par arrêté
ministériel ou par arrêt ou jugement du juge des comptes (loi du
23 février 1963, art. 60-VII).
3. DÉBETS
Les débets des comptables envers les organismes publics
comprennent le principal et les intérêts.
— Le priticipal des débets est le montant des recettes non
recouvrées, des dépenses irrégulièrement payées, du déficit de
caisse ou de portefeuille, du manquant en comptabilité des matiè-
res ou de l'indemnité mise par la faute des comptables à la charge
des organismes publics (loi du 23 février 1963, art. 60-VI). Si
des versements ou des reversements partiels ont été faits spontané-
ment ou en exécution des ordres de l'administration ou des injonc-
tions dujuge, le débet en principal est égal au solde non régularisé.
— Les débets portent intérêts au taux légal à compter de
la date du fait générateur ou, si cette date ne peut être précisément
fixée, à compter de celle de leur découverte (loi du 23 février
1963. art. 60-VIII).
Le fait générateur est le défaut de recouvrement à l'expiration
du délai réglementaire ou, s'il n'existe pas de délai réglementaire,
't la clôture de l'exercice, le paiement irrégulier, la perte, le vol
ou le détournement dont résulte le déficit ou le manquant, ou le
versement de l'indemnité mise par la faute des comptables à la
charge des organismes publics.
A défaut de connaissance de la date du fait générateur, la
loi fait courir les intérêts de la date à laquelle les débets (et non
les faits générateurs) sont «découverts ». Mais selon la même
loi, les arrêtés, arrêts etjugements de débet ne sont pas simplement
déclaratifs, mais constitutifs. Il est donc impossible de «décou-
vrir » des débets qui n'existent qu'en vertu de ces arrêtés, arrêts
ou jugements et ne sont opposables aux comptables que par la
notification de ces actes. En conséquence, c'est à partir de cette
notification que courent les intérêts des débets prononcés.
4. APUREMENT DES DÉBETS
Les arrêtés ministériels de débet et les arrêts et jugements
de débet sont exécutoires.
Adéfaut d'exécution volontaire par les comptables débiteurs,
le recouvrement forcé est poursuivi par le trésorier général des
créances spéciales du Trésor (décret du 29 déc. 1962, art. 86,
mod. par le décret du 29 déc. 1992 ; arrêté du 30 déc. 1992), en
premier lieu sur le cautionnement que les comptables sont tenus
de constituer avant d'entrer en fonctions, puis, s'il est nécessaire,
par retenue sur leur traitement ou, s'ils sont sortis de fonctions,
sur leur pension, par saisie de leurs biens meubles, grevés du
privilège du Trésor, enfin par saisie de leurs biens immeubles
ou de ceux de leurs conjoints, grevés de l'hypothèque légale de
l'Etat ou des autres organismes publics.
Les comptables peuvent obtenir décharge de leur responsabi-
lité (v. ci-avant, B., 3°) soit avant décision définitive sur cette
responsabilité, auquel cas ils ne seront pas mis en débet, soit
même après mise en débet, auquel cas celui-ci sera ainsi apuré.
Enfin les comptables peuvent solliciter remise gracieuse des
débets (loi du 23 février 1963, art. 60-IX, deuxième alinéa). Il
est statué sur leurs demandes par le ministre des finances, après
avis des ministres intéressés et, en ce qui concerne les débets
envers les organismes publics secondaires, avis favorable des
conseils délibérants des organismes intéressés.
CHAPITRE 10
L'EXTENSION DES RÈGLES
DE LA COMPTABILITÉ
PUBLIQUE AUX ORGANISMES
NON PUBLICS
f A. LO
' RGANISATION FINANCIÈRE DES CAISSES
Les règles de comptabilité applicables aux caisses régionales
et locales de sécurité sociale sont fixées par le décret du 30juin
1959, incorporé au Code de la sécurité sociale.
La gestion administrative et l'action sanitaire et sociale des
caisses font la matière d'un budget préparé par le directeur et
voté par le conseil d'administration. Unétat évaluatif des recettes
et des dépenses relatives aux risques gérés est de même soumis
au conseil d'administration. Les investissements, les subventions
et les participations financières font la matière d'un budget distinct.
Les opérations financières des caisses sont exécutées par le
directeur et par un agent comptable agréé par le ministre des
finances. Les fonctions de directeur sont incompatibles avec celles
d'agent comptable.
Les créances sont constatées et liquidées par le directeur,
qui émet les ordres de recettes. Les cotisations sont encaissées par
l'agent comptable ; àdéfaut de versement volontaire des débiteurs,
elles sont recouvrées, en vertu d'une contrainte émise par le
directeur et rendue exécutoire par le président de la commission
de première instance, par l'union de recouvrement. Les autres
recettes sont encaissées par l'agent comptable ; les poursuites,
s'il y a lieu, sont exercées à la requête du directeur.
Les dépenses sont engagées et liquidées par le directeur, qui
émet les ordres de paiement. Ces ordres sont transmis à l'agent
comptable, qui s'assure de la qualité du donneur d'ordre, de
l'imputation de la dépense, de la disponibilité des crédits, s'ils
sont limitatifs, et de la validité de la créance. Si l'agent comptable,
après contrôle, refuse le paiement, le directeur peut le requérir
par écrit. j
Les fonds libres sont déposés à la Caisse des dépôts et consi-
gnations et gérés par l'agence centrale des organismes de sécurité
sociale, qui est un établissement public national.
La comptabilité est tenue suivant unmodèle fixé par arrêté du
ministre chargé de la sécurité sociale et du ministre des finances.
Après la clôture de l'exercice, fixée au 31 décembre, l'agent
comptable établit un compte qui est visé par le directeur et soumis
au conseil d'administration.
Le directeur et l'agent comptable sont disciplinairement res-
ponsables devant le conseil d'administration. L'agent comptable
est pécuniairement responsable devant le même conseil.
B. LE CONTRÔLE
1. CRÉATION
La Constitution de 1958 (art. 34) range dans le domaine
législatif «les règles concernant les nationalisations d'entreprises
et les transferts de propriété d'entreprises du secteur public au
secteur privé ». L'autorisation législative est donc nécessaire pour
la transformation en sociétés d'Etat d'une part d'entreprises pri-
vées, par expropriation ou par acquisition amiable de la majorité
du capital, d'autre part de services ou établissements publics
industriels et commerciaux. Au contraire, les prises de participa-
tion minoritaire sont autorisées par décret.
£ 2. ) CONTRÔLE
Le contrôle de l'Etat sur les entreprises nationales a été unifié
par le décret du 9 août 1953, dont les dispositions sont communes
aux établissements publics nationaux et aux sociétés nationales.
Les états de prévision des recettes et des dépenses de ces
entreprises doivent être approuvés par arrêté du ministre des finan-
ces et du ministre intéressé.
Les prises ou extensions de participation au capital d'autres
sociétés doivent être approuvées par décret, lorsqu'elles ont pour
effet de rendre les entreprises majoritaires, ou par arrêté du minis-
tre des finances et du ministre intéressé, dans le cas contraire.
Lebilan, les comptes de résultats et les délibérations affectant
les bénéfices doivent être approuvés par arrêté du ministre des
finances et du ministre intéressé.
La gestion financière des entreprises nationales est surveillée
par des contrôleurs d'Etat, qui assistent aux séances des conseils
d'administration, où ils ont voix consultative, donnent leur avis
sur les projets de délibérations ou de décisions soumises à l'appro-
bation du ministre des finances et du ministre intéressé ou peuvent
recevoir délégation du ministre des finances pour donner cette
approbation et peuvent se faire communiquer tous documents et
demander tous renseignements nécessaires à l'exercice de leur
contrôle. Mais ils n'ont pas, comme les contrôleurs financiers, à
viser ou refuser de viser les actes de gestion financière, sauf
exceptions.
Les entreprises nationales étaient, en vertu de la loi du 6
janvier 1948, soumises au contrôle de la commission de vérifica-
tion des comptes des entreprises publiques. La loi du 22 juin
1976 a supprimé cette commission et transféré ses attributions à
la Cour des comptes. Celle-ci, après vérifications sur pièces et
sur place, établit des rapports provisoires, qui sont communiqués
aux dirigeants des entreprises et peuvent être discutés par eux,
tant par écrit que de vive voix, lors d'une audition. Après cette
discussion contradictoire, la Cour arrête le texte de ses rapports
définitifs, qui sont adressés au ministre des finances et au ministre
intéressé.
Les commissions des finances de l'une et de l'autre chambre
du Parlement peuvent désigner certains de leurs membres pour
suivre la gestion des entreprises nationales. Ces délégués peuvent
se faire communiquer les documents nécessaires à leur contrôle,
notamment les rapports particuliers de la Cour des comptes, et
procéder à des vérifications sur place.
Les dirigeants et agents des entreprises nationales sont justi-
ciables de la Cour de discipline budgétaire et financière.
A. TAXES PARAFISCALES
Les taxes parafiscales sont des prélèvements obligatoires sans
contrepartie immédiate perçus au profit d'organismes publics ou
privés autres que l'Etat, les collectivités locales, les établissements
publics administratifs nationaux et locaux, les organismes de sécu-
rité sociale et les ordres professionnels.
1. INSTITUTION
La loi du 25 juillet 1953 (art. 3) disposait que les taxes
parafiscales ne pouvaient être instituées que par la loi. Depuis
l'ordonnance du 2 janvier 1959 (art. 4, troisième alinéa), elles
sont instituées par décret en Conseil d'Etat (v. ci-avant, chap. 3,
sect. 1).
2. RECOUVREMENT
Le recouvrement des taxes parafiscales doit être autorisé
chaque année par la loi de finances (ord. du 2janvier 1959, art.
4, troisième alinéa).
Les taxes parafiscales dont l'assiette est commune avec celle
des impôts, droits ou taxes fiscales sont recouvrées en même
temps et dans les mêmes formes. Les autres taxes parafiscales
font l'objet de titres émis par les représentants des organismes
bénéficiaires, visés par le contrôleur d'Etat et rendus exécutoires
par le préfet du département du débiteur ; elles sont recouvrées
par les comptables du Trésor dans les mêmes formes que les
impôts directs.
Les fonds libres provenant de taxes parafiscales en attente
d'emploi doivent être déposés au Trésor ou placés en valeurs du
Trésor ou en valeurs garanties par l'Etat.
3. CONTRÔLE
Les organismes bénéficiaires de taxes parafiscales sont placés
sous la surveillance du ministre des finances et du ministre inté-
ressé. Leur gestion est suivie par des contrôleurs d'Etat. Ils sont
soumis aux vérifications de l'inspection générale des finances.
La Cour des comptes peut, à son initiative, contrôler les
comptes et la gestion de ces mêmes organismes. Si la majorité
de leurs ressources provient de ces taxes et d'autres concours
financiers publics, le contrôle porte sur la totalité de la gestion ;
dans le cas contraire, il ne porte que sur l'emploi du produit des
taxes.
£ B. SUBVENTIONS
L'Etat et les autres organismes publics peuvent attribuer à
d'autres organismes publics ou privés des subventions, qui sont
des versements de fonds imputés en dépenses budgétaires.
£ ATTRIBUTION
Les organismes privés qui sollicitent des subventions de l'Etat
sont tenus de présenter leurs états de prévision de recettes et de
dépenses au ministre intéressé et au contrôleur financier, qui
peuvent réclamer la production de pièces justificatives. Ces sub-
ventions sont attribuées par les ordonnateurs, dans la limite des
crédits ouverts.
Les subventions sollicitées des autres organismes publics sont
attribuées par leurs conseils délibérants, qui peuvent habiliter les
ordonnateurs à cet effet.
f 2. ) CONTRÔLE
Les organismes qui reçoivent des subventions de l'Etat ou
des établissements publics nationaux sont soumis, quant à l'utilisa-
tion de ces subventions, aux vérifications des comptables supé-
rieurs du Trésor et de l'inspection générale des finances. Il en
est de mêmedesorganismes qui reçoivent des subventions d'autres
organismes soumis au contrôle financier de l'Etat, tels que les
entreprises nationales.
La Cour des comptes peut, à son initiative, contrôler les
comptes et la gestion de ces mêmes organismes. Si la majorité
de leurs ressources provient des subventions ou d'autres concours
financiers publics, ce contrôle porte sur la totalité de la gestion ;
dans le cas contraire, il ne porte que sur l'utilisation des subven-
tions.
Les chambres régionales des comptes peuvent exercer le
même contrôle sur les organismes bénéficiaires de subventions
concédées par les collectivités locales ou les établissements ou
entreprises qui en relèvent.
1. CONCESSION
2. CONTRÔLE
A B
Abonnement fiscal, 50 Banque de France, 93, 94, 97
Accréditement des ordonnateurs, 36 Biens immobiliers, 17-18, 23, 117
— des comptables, 38 Budget, 20, 45-47. 65-70, 105-107
— rectificatif, 146, 147
Acomptes sur recettes, 57 Bons du Trésor, 98, 99
— sur dépenses, 83
Acquisition des biens domaniaux, 119- c
121
Adjudication des marchés, 71 Cautionnement des comptables, 38, 39,
— des emprunts, 97 168
Admission en non-valeur, 101, 146, 165 Chambres régionales des comptes, 21,
Aliénation des biens domaniaux, 123 79, 142-145, 156, 175, 177, 178
Amendes pour gestion de fait, 35 Chèques sur le Trésor, 80
— pour retard dans la présentation Collectivités locales, 12, 15, 17, 18, 24,
des comptes, 145 37, 63, 64, 70, 74, 77, 79, 81, 94,
— pour infraction aux règles de la 97, 105, 106, 108, 113, 114, 122,
comptabilité publique, 158 126, 128, 134-135, 143, 144, 146,
147, 152, 155, 174, 178
— pénales, 43. 46-47. 50, 52, 55, 64 Commandes de travaux, fournitures ou
Amortissement des emprunts, 99-100 services, 72
— des biens. 24, 125-126 Compensation des créances et des det-
Annualité budgétaire, 46-48, 69-70, tes, 55-56, 80
106-108 Comptabilité publique, 9-25
Appel d'offres (marchés), 71 — générale, 103-112
Arrérages de rentes, 99 — administrative, 112-113
Arrêts de la Cour des comptes, 140, — auxiliaire, 113-114
141 — analytique, 114
Arrêtés de débet, 51. 52. 55, 60, 167 — des valeurs inactives, 114
Arrêtés d'écritures, 110 — des matières, 115, 124, 125
Autorisations d'engagement, 69-70, 74 Comptabilité privée, 21-25
Avances sur recettes. 57 Comptables publics, 27-29, 37-39
— du Trésor, 37
— sur dépenses. 82 — spéciaux, 37
— de trésorerie, 94. 95. 100, 101 — principaux et secondaires, 37
— de la Banquede France au Trésor, — responsabilité, 158-168
97 Comptables de fait, 32-35
Avis à tiers détenteur. 55 Comptant (perception au -), 31, 58
Avis de mise en recouvrement, 51, 58, Compte du Trésor à la Banque de
60. 64 France, 93
Compte général de l'administration des Dettes publiques, 70-72
finances, III, 147, 148 Discipline des comptables, 39
Comptes annuels, 111, 112 Domaine public, domaine privé, 119
Comptes administratifs, 147 Dons et legs, 44, 121, 146
Concession de biens domaniaux, 122
Concussion, 47-48, 54 E
Confiscation, 121
Constatation des droits, 49 Emission des emprunts, 96-98
— des dettes, 74 Emprunts publics, 95-100
Constitution de 1958, 10, 42, 43, 45, Engagement des dépenses, 71-74, 155
66, 138, 146, 172 Entreprises publiques, 13, 172
Contentieux des recettes, 59-62 — nationales, 128, 141, 172-174
— des dépenses, 85-88 — locales, 144, 174-175
Contrainte de douane, 51, 58, 60, 63 Etablissement des recettes, 48-50
— par corps, 55 Etablissements publics, 12-13
Contrôle préalable, 127-130 — nationaux, 17, 35, 37, 46, 63, 70,
— des comptables sur les actes des 74, 77, 81, 92, 128, 130, 132, 134,
ordonnateurs, 29-30, 53-54, 78-81, 130 147, 148
— hiérarchique, 130-131 — locaux, 17, 36, 37, 46, 63, 64, 70,
— sur les établissements publics 74, 113, 134-135, 143, 146, 148
nationaux, 133-134 — industriels et commerciaux, 13, 56,
— sur les collectivités et établisse- 69-77, 80, 105, 114, 172-174
ments publics locaux, 134-135 Etablissements d'utilité publique, 12
Contrôle général des armées, 133 Etat de l'actif, 124
Contrôleurs d'Etat, 134 Exercice budgétaire, 73, 74, 77, 81,
Contrôleurs financiers, 129 106-108
Conversion des emprunts, 99-100 Exonération d'impôts, 153, 178
Cour de discipline budgétaire et finan- Expropriation, 120
cière, 21, 154-158, 172, 174, 175
Cour des comptes, 10, 21, 111, 135- F
142, 171, 174 Fonds, 14, 33-34, 91-94, 101-102
Créances publiques, 41-44 — de concours, 44
Crédits budgétaires limitatifs, provi- — particuliers, 102
sionnels, évaluatifs, 68 — spéciaux, 85
— de paiement, 70 Forfait fiscal, 50
Fournitures (marchés de —), 71-72, 74,
D 75, 121
Débets des comptables, 167-168
Décharge des comptables, 140 G
— de responsabilité, 162, 168 Garantie d'emprunt, 97, 178
Déclaration des droits du 26 août 1789, Gestion (comptabilité), 106-108
10, 45, 62, 66 Gestion de fait, 32-35
Déclaration fiscale, 50 Grand-livre de la dette publique, 98
Déclaration générale de conformité, Gré à gré (marchés de -), 72
138, 148
Décrets d'avances, 68
— de répartition, 67 H
— de virement, 67 Hypothèques, 55
Délégation de crédits, 67 — sur les biens des comptables, 38,
Deniers publics, 14-16, 33-34, 91 39, 168
Deniers privés réglementés, 16, 33-34
Dépassement de crédits, 68, 154, 160 I
Dépôt de fonds, 15-16, 92, 101-102,
170, 176 Impôts, droits et taxes, 42
Dette publique (sing. collectif), 95-100 Imputation en comptabilité, 108-109
Incompatibilité entre les fonctions d'or- N
donnateur et de comptable, 30 Notes du procureur général près la Cour
Incompatibilités spéciales aux ordonna- des comptes, 139
teurs, 36
— spéciales aux comptables, 39 0
Indexation des emprunts, 97 Obligations cautionnées, 58, 94
Injonctions du juge des comptes, 140, Opposition aux ordres de recettes, 59-
166 60
Inscription d'office au budget, 88, 134, — aux poursuites, 61-62
135 — au paiement des dépenses, 79
Inspection générale de l'administration,Ordonnance de délégation, 67, 129
133 — de paiement, 77, 129
— des affaires sociales, 133 Ordonnance organique du 2janvier
— des finances, 131-133 1959, 10, 42, 45, 46, 47, 66, 67, 68,
Installation des comptables, 38 69, 92, 95, 96, 98, 99, 100, 105, 109,
Intégration des biens dans la comptabi- 111, 113, 149
lité générale, 125-126 Ordonnancement, 76-77
Intéressement illicite, 36, 153 Ordonnateurs, 27-28, 35-36, 48, 49, 73,
Intérêts moratoires, 87 75, 76, 79, 107, 109, 138, 139
— des emprunts, 96, 97, 99 — principaux et secondaires, 36
— des débets, 167 — délégués, 36
Inventaires des objets mobiliers, 124 — suppléants, 36
— responsabilité, 151-158
J Ordres de versement ou de reversement,
51-52, 81, 166
Journée complémentaire de l'exercice, Organismes publics, 11-16
108
Juge des comptes, 135, 137 p
Jugement des comptes, 140-142, 143- Paiement, 79-81
145, 166-167 — avant ordonnancement, 83-84
— sans ordonnancement, 31, 84, 85
L — responsabilité des comptables,
160, 161
Lettres des présidents de chambre à la Perception
Cour des comptes, 139 au comptant, 31, 58
Liquidation des recettes, 49 Placement des emprunts, 97
— des dépenses, 74-76 Plan comptable, 24, 103-106
Loi de finances, 10, 19, 41, 45-48, 66, Poursuites,
Pouvoirs
55
publics (dépenses des —), 85
68. 96 Prescription des recettes, 63-64
Loi de règlement. 149 — des dépenses, 88-90
Prêts et avances, 95, 100-101. 178
M Prise en charge des ordres de recettes,
53, 108, 109, 112, 113
Mandat de paiement. 77 Privilèges du Trésor et des autres orga-
Mandatement d'office, 87 nismes publics, 55
Marchés publics, 71-72 Produits du domaine, 43, 122
Matières de transformation et de
consommation, 15. 115. 118, 120, Q
124
Mise en recouvrement des recettes, 50- Quitus, 39, 141
53
— responsabilité des comptables, R
159 Rapport sur l'exécution des lois de
Mouvements de fonds, 91 finances, 138, 148
Rapport public de la Cour des comptes, S
140 Sécurité sociale (organismes de —).
Réalisation de valeurs, 94 169-172
Receveurs des impôts, 37, 58 Séparation des ordonnateurs et des
— des douanes, 37, 58 comptables, 27-35
Recouvrement, 54-56 Serment des comptables, 38
— responsabilité des comptables. Service fait (règle du —), 78, 82, 83
160 Services votés, 64, 65
Réductions et annulations de recettes, Spécialité des crédits, 66, 67
52, 53 Subventions, 71, 177, 178
— responsabilité des comptables,
159 T
Référés de la Cour des comptes, 139
Régies de recettes, 31-32, 58, 59 Tableau général des propriétés de l'Etat,
— d'avances, 31-32, 83, 84 124
Régies industrielles et commerciales, Taxation, 50
174 Taxes parafiscales, 42-43, 175-177
Régisseurs (responsabilité des compta- Traites de la marine, 85
bles), 162 Transactions sur les créances, 61
Règlement des recettes publiques, 56 — sur les dettes, 86
— des dépenses publiques, 79-81 Transferts de crédits, 67
— des comptes administratifs, 148, — de fonds, 93-94
149 — d'écritures, 110
Règlement d'office des budgets locaux, Travaux (marchés de —), 69, 71, 72,
135, 136 74
Règlement général sur la comptabilité Trésor public, 92
publique, 13 Trésorerie, 91-94
Remboursement des emprunts, 99 Trop-payés, 81
— des prêts et avances, 101 Trop-perçus, 56
Remises et modérations de créances,
62, 63 u
— de dettes, 88 Unité de trésorerie, 91-93
— des débets des comptables, 168 Unité de caisse, 92-93
Rentes sur l'État, 97-99
Réquisition de biens, 120 V
Réquisition de paiement, 79, 165
Responsabilité des ordonnateurs, 22, Valeurs de portefeuille, 14
51, 73, 151-158 Valeurs inactives, 15, 114, 115
— des comptables, 28, 53-54, 73, Virements de crédits, 67
rW*v|68 de crédits, 81 — de fonds, 93, 94
Réta6lissement Voies d'exécution en recettes, 57, 59
Rôl^^dfifip®ts directs, 60, 62, 63 — en dépenses, 86-88
Collection SYSTÈMES
Lacollection «Systèmes »entend répondre au besoin de synthèse et de spécia-
lisation des savoirs qui s'affirme aujourd'hui. Destinée aux étudiants mais égale-
ment à un public plus large, elle présente des ouvrages clairs et concis, permet-
tant aux lecteurs d'approfondir leurs connaissances sur des sujets tels que
droit constitutionnel, droit administratif, droit des affaires, droit civil, droit social,
économie, administration, finances publiques, fiscalité, finances locales, socio-
logie et philosophie juridiques, questions européennes et droit communautaire...
L.G.D.I.-E.J.A.
N° éditeur : 3462
1-V'
ISBN: 2.275.02013.6
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