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Lutte contre les disparités territoriales

Introduction

L’analyse des dynamiques et disparités territoriale s’effectue à plusieurs échelles spatiales, mais
l’entrée par le niveau régional est la dimension privilégiée. Aussi la question s’inscrit au cœur du
processus de la » Régionalisation avancée » initiée en 2011. A la suite des propositions du rapport sur
la Régionalisation avancée, un nouveau découpage a été adopté substituant 12 régions au 16
anciennes.

Une « analyse des dynamiques spatio-temporelles du développement entre 1999 et 2014 » réalisée
par le département de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, a mis l’accent sur l’évolution
de deux types d’inégalités au Maroc. « Celles dominantes, liées à un retard de développement, et
d’autres, nouvelles, dans des territoires ou le dynamisme économique peut côtoyer de fortes
inégalités »

Ces inégalités étant dotées de force d’inertie et de reproduction, susceptibles de consacrer


durablement le clivage entre les habitants des territoires. Ainsi comment réduire les disparités
existantes entres les territoires au Maroc et comment mieux penser le développement local ?

Dans le but de répondre à cette problématique, notre analyse sera divisée en 2 axes à savoir :

I- Analyse de la situation des disparités

II-le nouveau modèle de développement local pour réduire les disparités

I- Analyse de la situation des disparités

Aujourd’hui le creusement des inégalités entre les différentes zones du Maroc a atteint un tel niveau
qu’il faudrait 24 ans pour que le processus de convergence arrive à réduire les disparités régionales
de moitié, comme cela a été expliqué dans une étude du HCP sur la base des résultats de l’enquête
nationale sur la consommation et les dépenses des ménages. Entre 2004 et 2014, « les effets
combinés des dynamiques économiques et démographiques ont donné lieu à une concentration
spatiale de la richesse ». Résultat les 5 régions les plus peuplées, avec 70% de la population totale,
concentrent les ¾ du PIB. Il s’agit de Casablanca-Settat, Rabat-salé-kenitra, tanger- tétouan- al
hoceima, fes-meknes et marrakech-safi.

Elles ont réalisé 72% de la croissance entre 2001 et 2014, selon ce document. Entre 2012 et 2018,
elles ont accaparé 70% de création d’entreprises.

Ces gaps socioéconomiques interrégionaux sont visibles au niveau de l’accès aux services de base. Il y
a la persistance d’un fort taux de chômage, particulièrement des zones comme Taza-Al Hoceima.
Idem pour l’égalité des genres en matière d’accès à l’emploi.

Ces disparités concernent également l’accès aux soins, avec de fortes inégalités en matière de
répartition des ressources médicales. Plus de 61% des médecins sont concentrés au niveau des 4
régions. Les répercussions sont considérables, avec un écart important en termes d’espérance de vie
à la naissance, pouvant atteindre 10 ans par exemple entre le grand casablanca et taza-al hoceima-
taounate.

Il y a également d’autres aspects de ces disparités, notamment en matière d’accès à un logement


décent. Les politiques de résorption du déficit en habitat et la lutte contre l’insalubrité urbaine sont
loin de répondre à une vision cohérente de mise à niveau urbaine.

II-le nouveau modèle de développement local pour réduire les disparités : (Recommandations pour
réduire les disparités)

1-Mode de gouvernance :

Premièrement, il semble judicieux de doter les grandes agglomérations du royaume d’un statut
spécial de métropole à l’instar de plusieurs pays du monde, afin de prendre en compte leurs
spécificités, à décliner la SNDD au niveau régional et à doter la démarche de la contractualisation
prévue par les lois organiques d’un cadre institutionnel.

Il convient en outre de revoir le mode de gouvernance relatif à la préparation et à la mise en œuvre


du programme de développement régional et de créer à cet effet une instance de dialogue et de
coordination permettant d’associer les représentants des assemblées élues et les directeurs des
services déconcentrés sous la co-présidence du wali de région et du président du conseil régional.

2-Financement:

S’agissant du financement des collectivités territoriales, on souligne la nécessité d’activer le transfert


par l’Etat des ressources nécessaires à l’exercice des compétences des collectivités territoriales, de
renforcer les ressources propres des collectivités territoriales, de doter les fonds de mise à niveau
sociale et de solidarité interrégionale de ressources permettant aux régions de disposer de moyens
d’appui aux programmes de développement.

3-democratie participative :

Pour ce qui est de la démocratie participative, il faudrait plaider pour le renforcement des
mécanismes participatifs afin d’éviter qu’ils ne soient réduits a des rôles purement symboliques et
sans effet réel sur les attentes des citoyens, le renforcement des capacités de la société civile en la
dotant des moyens nécessaires pour jouer pleinement ses rôles constitutionnels ainsi que l’adoption
de manière participative des règles et critères relatifs à la représentativité des associations qui
s’intéressent à la chose publique.

Conclusion :

le fait que le Maroc demeure marque par la dualité centre-périphérie renvoie à la faiblesse de
l’efficacité des politiques de développement territorial menées et doit inciter les décideurs à faire
montre de diligence dans l’opérationnalisation d’une régionalisation avancée dont la commission
spéciale sur le nouveau modèle de développement doit faire un credo incontournable.

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