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Au sens large, l'expression peut désigner en fait deux types bien distincts
d'organisations : les organisations intergouvernementales et les organisations non
gouvernementales (O.N.G.).
Les secondes, qui sont très nombreuses, présentent des caractères tout différents. Ce sont
de simples groupements de personnes physiques ou morales de nationalités différentes
qu'unit la poursuite de buts communs variés : sportif (Comité international olympique),
social (internationales syndicales), écologique (Greenpeace), humanitaire (Comité
international de la Croix-Rouge, Amnesty International), etc. Elles sont dépourvues de la
personnalité juridique internationale et relèvent du droit des États où elles sont
implantées. Elles n'en exercent pas moins une influence qui peut être grande dans la vie
internationale, dans la mesure où elles font pression directement ou indirectement – par
l'entremise de l'opinion publique internationale qu'elles contribuent à façonner – sur les
États et les organisations intergouvernementales pour infléchir leur action dans le sens
qu'elles souhaitent
Puisqu’on crée une institution pour agir dans un sens déterminé, il est nécessaire de doter
cette institution d’outils juridiques lui permettant de mener à bien ses missions. Parmi ces
instruments juridiques, on trouve la personnalité juridique et les compétences et pouvoirs
des Organisations Internationales.
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La personnalité juridique des organisations internationales peut être envisagée
dans le cadre à la fois du droit interne des Etats et celui du droit international.
La question semble bien adéquate pour les organisations internationales qui, ne disposant
pas de leur propre territoire, sont réduits à exercer leurs missions, soit sur le territoire de
l'Etat dit du « siège », soit sur celui de l'Etat auquel l'organisation apporte une assistance
quelconque.
D'une manière générale, on constate que la capacité d'agir dans l'ordre interne des Etats
est souvent conférée par l'acte constitutif de l'organisation.
Cependant, s'il est muet ou trop général, il sera suppléé par des conventions sur les
privilèges et immunités.
La personnalité interne de l'organisation telle qu'elle est prévue, est opposable aux Etats
membres mais pas aux tiers sous réserve du cas où l'acte constitutif est valable erga
omnes.
subjective. En effet, l'existence légale de l'organisation, aux yeux des Etats, dépend avant
tout de sa reconnaissance .
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a. La reconnaissance d'une organisation internationale
Toutefois, le problème est réellement posé, en ce qui concerne les Etats tiers (c'est-
à-dire non membres). Ils peuvent procéder à la reconnaissance expresse, mais le plus
souvent, cette reconnaissance résulte de comportements qui manifestent l'acceptation
implicite de cette personnalité.
Toutefois, il faut souligner que le raisonnement par analogie ne sera valable que pour les
organisations à vocation universelle, à l'instar de l'ONU.
Cette opposabilité erga omnes ne saurait être étendue au reste des organisations,
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P3. L'organisation internationale est un sujet de droit international
« La cour est d'avis que 50 Etats, représentant une très large majorité des membres de la
communauté internationale [Et c'était vrai à l'époque], avaient le pouvoir, conformément
au droit international, de créer une entité possédant une personnalité internationale
objective et non pas seulement une personnalité reconnue par eux seuls. »
Il s'agit notamment :
- du pouvoir de conclure des traités : les organisations concluent des traités et contribuent
à la conclusion de traités ;
Ainsi, chaque organisation agit sur le plan international dans le domaine qui lui est
En somme, nous retiendrons que l'organisation internationale doit avoir une personnalité
juridique, ce qui d'ailleurs constitue un élément important de sa définition ; et de ce fait,
elle est un sujet de droit, mais un sujet de droit bien particulier comme nous allons le voir
dans ce dernier point du présent paragraphe.
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P4. Les caractéristiques de l'organisation internationale en tant que sujet de droit
En droit international, l'Etat est le sujet de droit originaire ou initial tandis que
Le caractère dérivé de ce sujet de droit résulte du fait que l'organisation est un être
institué reposant sur la volonté de ses créateurs, les Etats.
Et ces derniers déterminent, à travers l'acte constitutif, « ses compétences - c'est-à- dire la
sphère d'action ouverte à chaque organisation - et ses pouvoirs - c'est-à-dire les moyens
qu'elle peut déployer à l'intérieur ».1
les Etats acceptent de perdre leur exclusivité sur la scène internationale. Aussi peuvent-ils
se voir imposer, le cas échéant, des obligations et des charges par les organisations
internationales.
Ce caractère est lié de près avec le premier. Le caractère fonctionnel des organisations est
sous-tendu par le principe de spécialité auquel obéit toute organisation internationale.
De ce fait, toute organisation ne peut exercer ses compétences et pouvoirs que dans le
domaine de la mission qui lui a été déterminé par l'acte constitutif.
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Tandis qu'il évolue dans le sens de l'extension en cas de silence de l'acte constitutif,
certaines compétences et pouvoirs sont réputés lui être dévolus pour l'accomplissement
de la mission de l'organisation : c'est la théorie des pouvoirs implicites2.
Signalons enfin, un autre point qui s'annonce avec la même pertinence : il s'agit de la
structure des organisations internationales.
Elle est toujours volontaire, aucune obligation, même par le droit. Mais ce n’est pas non
plus un droit, un dû. Chaque Organisation(s) Internationale(s) pose sa propre organisation
pour en devenir membre. Il faut distinguer les membres originaires des admis.
Les originaires sont les Etats fondateurs qui ont constitué, signé, ratifié. Ils sont à
l’origine de l’Organisation Internationale. Il faut que l’Etat témoigne de son accord à être
lié par le traité constitutif par la ratification. Il n’y a pas de procédure d’admission pour
eux. Les anciens membres deviennent en cas de succession, les membres originaires de
l’Organisation Internationale remplaçante.
Les admis sont les Etats qui ont adhérer ultérieurement à une Organisation(s)
Internationale(s) déjà existante. L’adhésion dépend aussi d’un acte de volonté, soumis en
plus à des conditions exigées par chaque Organisation(s) Internationale(s) et la cooptation
des Etats déjà membres. L’Etat fait une demande d’adhésion, soumis ensuite à une
procédure d’adhésion.
1- La procédure d’admission
Elle figure dans l’acte constitutif. Elle pose des conditions de fond, ou de forme soit les
critères d’admission, et un contrôle des candidatures pour vérifier que les critères sont
bien remplis.
Dans une Organisation(s) Internationale(s) fermée, on n’admet pas de nouveaux Etats-
membres, c’est le cas du Benelux.
Dans une Organisation(s) Internationale(s) ouverte, l’adhésion devrait être un droit.
Les Organisation(s) Internationale(s) sont donc entre les deux. Par exemple, pour
l’ONU, il faut être pacifique, accepter les obligations de la charte et être capable de les
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remplir. Des Organisation(s) Internationale(s) peuvent avoir des critères plus stricts, des
critères culturels ou religieux comme c’est le cas de la ligue arabe par exemple. Pour
vérifier tout cela, il doit y avoir un contrôle, généralement effectué par les organes des
membres de l’Organisation Internationale.
Elle peut varier. Par exemple, l’entrée d’un Etat dans l’ONU nécessite la majorité des
2/3 de l’AG, après une recommandation favorable du Conseil de Sécurité. La majorité
simple suffit pour entrer à l’OMS en revanche. Pour le conseil de l’Europe, il faut une
invitation préalable, prise à l’unanimité. Pour l’UE, le conseil doit se prononcer à
l’unanimité, après avoir consulter la La condition peut cesser volontairement, c’est le
retrait, ou résulter d’une exclusion de l’Organisation Internationale.
S’il est toujours possible, le retrait équivaut à une dénonciation du traité qui doit se faire
selon les conditions qui la prévoit. S’il ne dit rien, le retrait soit se faire selon le droit des
traités, et le consentement des autres membres est requis. La charte de l’ONU ne contient
ainsi pas de disposition de retrait. L’examen des travaux préparatoire reconnaît un droit
de retrait. L’UE non plus, mais la procédure n’est pas exclue non plus. On peut avoir un
délai de transition, un préavis. Les choses se font de façon empirique, la SDN a vu ¼ de
ses membres partir.
Il ne faut pas confondre le retrait avec la politique de la chaise vide. Certains Etats se
retirent aussi à cause de menace d’exclusion.
b- L’ exclusion
Contrairement au retrait, elle est imposée à l’Etat contre sa volonté. C’est une sanction,
adressée aux membres concernés quand ils violent des principes ou obligations. Elle est
généralement prévue dans le texte constitutif ou s’il ne dit rien, se rapport au droit des
traités.
En pratique, elle est rarement utilisée car prive tout moyen de pression ultérieur sur
l’Etat. Par exemple, l’Afrique du sud ou Israël. D’autres sanctions existent, comme la
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suspension de droits et privilèges. Ces sanctions sont moins sévères car provisoires et
l’Etat reste membre, par exemple l’article 7 de l’ONU
Dans certains traités constitutifs, il y a une hiérarchie des organes entre eux.
L’Assemblée Générale de l’OEA est ainsi l’organe suprême de l’Organisation
Internationale. Mais ce n’est pas une évidence. Il existe tout de même des rapports
fonctionnaires: subordination, coopération, ou indépendance.
C’est ce qui se passe pour les organes qui exercent les fonctions administratives,
agissant sous l’autorité des organes inter-étatiques. Le secrétariat de l’ONU est soumis à
celle de l’Assemblée Générale ou du Conseil de Sécurité. C’est aussi le cas des organes
restreints au sein des institutions spécialisées subordonnés aux organes pléniers; ce n’est
cependant pas systématique comme c’est le cas du Conseil de Sécurité, assisté du conseil
économique et social si le Conseil de Sécurité le demande. Les organes dérivés peuvent
être subordonnés aux originaires mais ce n’est pas toujours vrai surtout lorsque ce sont
des organes de contrôle.
Le critère de nomination n’est pas non plus déterminant pour établir une subordination
entre deux organes; par exemple, les membres non permanents du Conseil de Sécurité de
l’ONU sont élus par l’Assemblée Générale mais il ne lui est pas subordonné.
On les rencontre lorsque pour qu’une décision soit prise, il faut l’intervention parallèle
ou successive de plusieurs organes. Par exemple, à l’ONU, l’élection des juges de la CIJ
se fait parallèlement par le conseil général et le Conseil de Sécurité. L’admission d’un
nouveau membre se fait sur recommandation du Conseil de Sécurité mais sur décision de
l’AG. La coordination peut aussi dépasser les frontières de l’Organisation Internationale.
3- L’independance
Cette indépendance peut être totale lorsqu’elle découle de la nature des fonctions
exercées ou lorsque l’acte constitutif prévoit l’exclusivité d’une fonction qu’il confie à un
organe, alors indépendant dans cette fonction.
L’indépendance peut aussi être occasionnelle lorsqu’un organe accomplie un acte
particulier; par exemple lorsqu’il adopte son règlement intérieur ou pour créer un organe
dérivé.
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P 7 – Les modes de votation
L’adoption des actes juridiques varie aussi selon les Organisations Internationales, les
organes collégiaux les prenant, et les domaines d’action dans lesquels ils interviennent
également. C’est l’acte constitutif qui définit le mode de votation; 3 grandes modalités se
sont distingué au cours de l’histoire: l’unanimité, la majorité, le consensus.
1 – L’unanimité
C’est la 1° technique qui s’est imposée dans les Organisation(s) Internationale(s) car
on la considérait comme étant compatible avec la souveraineté des Etats-membres. Ce
mode de votation a prévalue à la SDN, applicable à l’assemblée, ou au conseil de la SDN.
L’abstention de quelques Etats n’empêchait pas l’adoption du texte; les Etats partis à un
litige ne pouvaient pas prendre par au vote. Cette unanimité revient à accorder un droit de
veto à chaque Etat, et conduit à paralyser le système de décision. Elle n’est donc plus
systématique, même si on la retrouve encore dans des Organisations Internationales, par
exemple l’OTAN. Au sein du conseil des ministres de l’UE, la règle de l’unanimité est
appliquée si un Etat-membre considère la question comme très importante. On retrouve
cette règle au profit des membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU lorsqu’il
s’agit d’une question de fond.
La règle est atténuée par la dissidence , comme à l’OCDE, la ligue arabe; on exige
l’unanimité entre les membres intéressés par le sujet en discussion. La décision adoptée
ne s’applique pas aux Etats qui n’ont pas pris part au vote. L’abstention ou la non
participation d’un membre n’équivaut pas au veto. C’est le cas des membres permanents
du Conseil de Sécurité de l’ONU. Cette règle rassure les Etats, préserve les libertés
d’action, mais reste la source de nombreux blocages et est donc souvent écartée au profit
de la règle de la majorité.
2- La majorité
Après 1945, c’est le principe majoritaire qui s’est répandu. Les modalités pratiques
sont diverses, varient en fonction de l’importance du texte; il y a donc 3 majorités: la
simple, l’absolue, la qualifiée. Dans le décompte des voix, on peut inclure tous les
membre de l’organe ou seulement les votants. Par exemple, l’Assemblée Générale de
l’ONU cote à la majorité des 2/3 des membres présents et votants. Au sein du Conseil de
Sécurité, c’est un mélange pour les question de fond entre la majorité des 9/15 avec
l’unanimité des membres permanents. L’intérêt de la majorité est que c’est un moyen de
démocratiser la vie politique internationale et d’éviter le blocage des décision. C’est la
volonté de la majorité qui prime sans remettre en cause l’égalité des Etats qui disposent
tous d’une voix dans les organes où ils siègent.
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Dans les faits, la majorité désavantage les grandes puissances. On y remédie en
instaurant un système, inégalitaire, de pondération des voix par exemple au FMI, à la
BIRD, où chaque Etat dispose d’un nombre de voix proportionnel à son apport en capital.
Le droit de veto est aussi un correctif à la majorité. Une majorité qualifiée préserve les
intérêts d’une minorité importante.
Ce mode a pour conséquences d’entraîner le développement de la diplomatie
multilatérale. La formation de groupes favorise l’obtention d’une majorité ou crée une
minorité de blocage.
3 - Le consensus
Il peut apparaître comme une revanche sur le système majoritaire. C’est un système de
décision sans vote formel dans lequel l’absence d’objection de la part des Etats-membres
vaut acceptation du texte. C’est une unanimité tacite. Certains texte internationaux
nécessitent qu’il y ait un accord général sur le sujet pour marquer l’importance du sujet.
Mais il devra faire l’objet de compromis pour éviter toute opposition lors de l’adoption
finale; c’est souvent un compromis entre groupes d’Etats, par exemple industrialisés et en
développement. L’inconvénient est que ça aboutit à des textes vagues et ambigus,
interprétés de manière divergente. Cette pratique a tendance à dépasser le vote
majoritaire; on la rencontre dans beaucoup d’Organisation Internationale, ou
organisations à vocation régionale. C’est même la règle de base dans certaines
Organisations Internationales. Par exemple au sein de l’OMC, il est assuré la primauté du
consensus, de même au sein de l’union africaine où il est appliqué ou à défaut la majorité
des 2/3.
Il faut en effet faire la distinction entre le consensus sine qua non où une seule opposition
empêche la décision, et le consensus si possible qui peut être remplacé par la majorité.
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CHAPITRE 2
Un organe permanent
Secrétariat général
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Elle vote résolutions C'est l'exécutif de la SDN.
et recommandations. Il désigne à l'unanimité qui est
La première assemblée générale de la SDN s'est réunie dès la fin de 1920 et son
premier travail a été de préciser la notion de sécurité collective, de lui donner un
contenu, mais aussi d'accomplir les deux missions qui lui avaient été confiées par la
Conférence de la paix :
- organiser les référendums prévus dans les traités de paix et qui concernaient des
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territoires contestés à population multinationale, comme par exemple en Haute-
Silésie où cohabitaient des Polonais et des Allemands ).
- répartir au profit des pays vainqueurs par le biais du système des mandats, les
colonies ou territoires enlevés aux pays vaincus.
A la fin de 1920, au moment où la SDN a été créée et s'est mise en place, elle se voulait
une oeuvre de conciliation, voire de réconciliation, et à ce titre elle a suscité un grand
espoir de paix dans le monde.
Mais dès sa naissance, la SDN a été perçue d'abord comme la « société des
vainqueurs », de vainqueurs qui se donnaient bonne conscience en faisant porter toute la
responsabilité de la guerre sur les pays vaincus qui se considéraient comme injustement
exclus de la communauté internationale.
L'Allemagne vaincue, mais aussi le jeune Etat soviétique créé par les Bolcheviques en
Russie en seront tenus un temps à l'écart.
Les Etats-Unis devenus à la faveur de la guerre la première puissance mondiale et qui
avaient été à l'origine de la création de la SDN avec leur président, Wilson, n'y ont
finalement jamais adhéré, le Sénat à majorité républicaine à l'issue des élections
d'après-guerre, ayant refusé de ratifier le Pacte de la SDN, mais aussi le traité de
Versailles et les clauses de garantie qui avaient été exigées par la France.
L'unanimité requise au sein du Conseil de la SDN pour désigner l'agresseur en cas
de conflit, va limiter considérablement les capacités d'intervention de la SDN.
Enfin, la SDN ne dispose d'aucune force militaire internationale pour faire respecter
ses décisions.
La SDN va être souvent mise devant le fait accompli et contrainte fréquemment
d'entériner des coups de force parce qu'incapable de s'y opposer :
- l'annexion du port de Memel par la Lituanie, en 1923 ;
- l'annexion de la Mandchourie par le Japon, en 1931 ;
- le réarmement de l'Allemagne et le rétablissement du service militaire par
Hitler, en mars 1935 ;
- l'annexion de l'Ethiopie par l'Italie, en octobre 1935 ;
- la remilitarisation de la Rhénanie par l'Allemagne nazie, en mars 1936 ;
- le rattachement de l'Autriche à l'Allemagne nazie ( Anschluss ), en mars 1938 ;
- l'annexion de la région des Sudètes par l'Allemagne nazie, en septembre 1938 ;
- l'instauration du protectorat allemand en Bohême-Moravie en mars 1939 ;
- l'invasion de la Pologne, en septembre 1939.
Créée pour préserver la paix, la SDN n'a pu empêcher la course à la 2ème guerre
mondiale
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Section 2 - L’Organisation des nations unies
Pour empêcher l'entrée de nouveaux Etats, les Etats membres adoptaient une
interprétation politique des conditions de l'article 4. Les Etats membres rajoutent
la nécessité d'indépendance à la qualité d'être un Etat, par exemple contre
l'Albanie, la Bulgarie, la Hongrie, Roumanie.... Le problème se posait aussi pour
les Etats divisés comme l'Allemagne ou la Corée. On jouait aussi sur le critère
d'Etat pacifique; ce critère a vu sa portée étendue: à l'origine il désignait les
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puissance de l'axe que l'on voulait éviter et est étendue aux Etats dont les régimes
avaient été installés à l'aide de force militaire des pays qui avaient lutter contre les
USA. Il est levé en 1949, car l’Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution
284, a ouvert l'organisation de nombreux Etats concernés par ce rejet initial: Italie,
Autriche, Portugal.... Depuis la détente, la situation s'est débloquée, surtout à
partir du 8 décembre 1955 où l’Assemblée Générale autorise l'entrée de 16
nouveaux Etats; depuis cette date, l'admission aux nations unies est quasiment
automatique. Les observateurs n'ont pas le droit de vote.
Pour fonctionner, l'ONU a besoin d'organes grâce auxquelles elle peut exister et
agir. L'ONU agit à travers des organes principaux qui ont créé des organes
subsidiaires.
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sociales humanitaires et culturelles dont les droits de l'homme, la 4° traite des
questions de politique spéciale et de la décolonisation, la 5° traite des questions
administratives et budgétaires, la 6° traite des questions juridiques sur le droit
international. Chaque session commence par un débat général durant lequel les
différents pays expriment leur position sur les grands problèmes du moment.
La procédure de vote pour prendre des résolutions au sein de l’Assemblée
Générale est basé sur le consensus donc sans vote, mais lorsqu'il y a vote,
l'adoption d'un texte est acquise soit à la majorité simple des membres
présents et votant, soit à la majorité des 2/3 des membres présents et votant
pour les questions importantes traitées en assemblée plénière. Les questions
importantes sont énumérées à l'article 18 de la charte: s 'agit des questions
sur la paix et la sécurité internationale, relatives à l'élection des membres
non permanents du Conseil de Sécurité, des membres de l'ECOSOC et du
conseil de tutelle, relatives à l'admission des nouveaux membres, sur la
suspension des droits et privilèges des Etats-membres pour les sanctionner,
sur l'exclusion d'un membre, relatives au fonctionnement du régime de
tutelle et les questions budgétaires. L’Assemblée Générale adopte plus de 200
voire 300 résolutions par an depuis 1960. Mais elles restent souvent sans suite; à
cet égard elles n'ont que la valeur de recommandation: elles ne sont pas
obligatoires. Seul le Conseil de Sécurité peut prendre des décisions obligatoires.
L’Assemblée Générale a une compétence générale en vertu de laquelle elle
peut discuter toute question ou affaire rentrant dans le cadre de la charte,
mais aussi des compétences particulières soit qui lui sont propres soit qu'elle
partage avec d'autres organes de l'ONU. Le vote du budget de l'ONU lui est
propre, comme l'examen des rapports des autres organes de l'ONU; on retrouve
aussi le développement de la coopération internationale dans les domaines
économiques, social et culturel et dans le domaine des droits de l'homme. Mais
elle partage, entre autre avec le Conseil de Sécurité, la compétence sur l'élection
du secrétaire général, des juges à la CIJ, sur l'admission des nouveaux membres.
Il faut remarquer que l’Assemblée Générale a la faculté de discuter de toute
question se rattachant au maintien de la paix et de la sécurité internationale,
mais cette faculté doit être relativisée car l'article 11 de la charte précise que
toute question de ce genre qui appelle une action est renvoyé au Conseil de
Sécurité par l’Assemblée Générale avant ou après discussion. L'article 12
ajoute que lorsque le Conseil de Sécurité s'occupe d'une de ces questions,
l’Assemblée Générale ne doit faire aucune recommandation sur cette situation ou
ce différent à moins que le conseil ne le lui demande. L’Assemblée Générale
paraît subordonnée au Conseil de Sécurité. Dès 1950, l’Assemblée Générale s'est
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autorisée à lancer les opérations de maintien de la paix alors que cela relève en
principe du Conseil de Sécurité.
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doivent figurer les 5 membres permanents. C'est le droit de veto ou le principe
d'unanimité des grandes puissances. Une abstention ne vaut cependant pas veto
dans la pratique. Tous ont un jour exercée leur droit de veto, mais l'URSS l'a
utilisé plus de 100 fois alors que la Chine seulement 6 fois. Le droit de veto a
souvent empêché le Conseil de Sécurité d'agir; il a été utilisé 193 fois en 1945 et
1990. Depuis 1990, il est surtout utilisé par les USA pour s'opposer à toute
condamnation d'Israël. Lors de la crise du Kosovo, l'OTAN est intervenu sans
décision de l'ONU pour éviter le veto russe. Le 12 janvier, la Chine et la Russie
ont posé leur veto sur une affaire concernant la Birmanie appelée à respecter les
droits de l'homme; ces 2 pays s'y sont opposé car considéraient que l'affaire
relevait de l'autorité souveraine d'un Etat. Cela va à l'encontre d principe d'égalité
souveraine des Etats-membres. Le Conseil de Sécurité est à l'origine créé pour
protéger les intérêts des membres fondateurs victorieux de la 2° guerre mondiale.
Etant donné l'évolution de la société internationale, la représentation n'est plus
équilibrée. Il est ainsi question d'une réforme du Conseil de Sécurité.
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Ces propositions ont été discutée lors du sommet mondial de 2005; on aurait du
commencer la réforme mais les Etats ne se sont pas mis d'accord. D'un côté
l'Allemagne, le Brésil, l'Inde et le Japon soutiennent leur candidature mutuelle à
un membre permanent ainsi qu'un représentant de l'Afrique; ils souhaiteraient un
augmentation des membres du Conseil de Sécurité de 15 à 25. LEs Etats
d'Afrique réclament au moins 2 sièges permanents avec droit de veto; les
moyennes puissances proposent d'augmenter le nombre de membres non
permanents. Les USA proposent 5 nouveaux sièges permanents avec un système
de rotation et surtout ne veulent pas que le nombre total des membres dépassent
20 pour pouvoir rester efficace. Une procédure de révision de la charte reste un
obstacle de taille car la majorité des 2/3 est requise avec l'accord es 5 permanents
pour être adoptée.
Le conseil peut aussi leur apporter une assistance technique. Il travaille aussi avec
les institutions spécialisées de l'ONU, conclut avec eux des accords de liaison, les
conseille et assure leur coordination. Elles doivent d'ailleurs lui faire des rapports
que le conseil étudie et transmet à l’Assemblée Générale avec ses
recommandations. Il travaille aussi en relation avec certaines ONG pour les
consulter. L'utilité de ce conseil est remise en cause; il paraît nécessaire de le
réformer en faisant participer les principaux partenaires dans la vie économique,
l'ouvrir d'avantage. Il a été suggérer de créer à sa place un conseil de sécurité
économique qui se substituerait au G8. Son rôle serait de coordonner l'action de
l'ONU avec celle des organisations économiques.
Ce conseil n'a plus d'utilité depuis décembre 1994 car c'est la date à laquelle le
dernier territoire sous tutelle a accéder à l'indépendance: les îles Palaos. Depuis le
conseil de tutelle a mis fin à ses réunions annuelle mais se réunit en cas de besoin.
Aujourd'hui il n'est donc plus composé que des 5 membres permanents du Conseil
de Sécurité. Les décisions sont prises à la majorité des membres présents et
votant.
La fonction de la cour est de dire le droit. Elle peut exercer ce droit sous la forme
d'une fonction consultative ou par une voie contentieuse. A titre consultatif, elle
peut être saisie d'une demande d'avis sur une question juridique par l’Assemblée
Générale ou le Conseil de Sécurité mais pas par les Etats. La cour a rendu 25 avis
consultatifs depuis sa création. Ils ont un grand intérêt juridique mais ils n'ont
qu'un caractère consultatif, sans portée obligatoire. A titre contentieux, la cour est
réservée aux Etats, qui peuvent la saisir de tout différent international d'ordre
juridique qui les opposent. Mais la cour n'est compétente qu'à l'égard des Etats qui
acceptent sa juridiction; le simple fait de faire partie de l'ONU n'implique pas
cette acceptation. Il faut donc une action spécifique, par 4 moyens possibles qui
peuvent se faire avant ou après la survenance d'un conflit:
- les Etats peuvent prévoir à l'avance dans un traité que les litiges qui concernent
l'interprétation et l'application de ce traité devront être soumis à la CIJ; ce sont des
clauses comprommisoires.
- Si un Etat se présente de son plein gré devant la cour, cela signifie qu'il accepte
sa juridiction.
Si l'un ou l'autre de ces moyens n'est pas rempli, aucun Etat ne pourra l'assigner
devant la CIJ. A la différence de la fonction consultative, les arrêts rendus sont
obligatoires pour les partis au litige dans le cadre du litige précis: c'est l'autorité
relative de la chose jugée. La cour peu aussi rendre des ordonnances en indication
de mesure conservatoire à caractère obligatoire, avant qu'elle ne rende un avis au
fond; ce sont des mesures provisoires. Depuis qu'elle exerce en 1946, la cour a
rendu 93 arrêts sur diverses questions, entre autres sur les frontières, la
souveraineté territoriale, le non recours à la force, les relations diplomatiques....
La CIJ est devenue un acteur privilégié du règlement des différents interétatique
et sa jurisprudence joue un rôle déterminant dans la détermination des règles de
droit international.
Le secrétariat général est l'organe principal administratif de l'ONU. Il est au
service des autres organes principaux et administre les politiques, programmes....
Il est composé d'un secrétaire général et de l'ensemble du personnel nécessaire au
fonctionnement de l'organisation.
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situations de conflit. Le chapitre 6 de la charte n'y prévoit pas un système propre
mais rappelle l'obligation pour les Etats-membres de régler leurs différents par les
moyens pacifiques de leur choix. Le chapitre précise les compétences et les
pouvoirs dont disposent les nations unies afin d'aider les partis au différents à
composer pacifiquement. La charte évoque notamment les procédures
diplomatiques classiques comme la négociation, l'enquête, la médiation qui fait
intervenir un tiers qui propose une solution non obligatoire, la conciliation avec
une commission qui oriente les partis vers une solution non obligatoire, mais aussi
des moyens juridictionnels tel que l'arbitrage où les partis choisissent un tiers dont
la solution sera obligatoire, le règlement judiciaire qui se fait par des juges pré-
établis dont la solution est obligatoire, la possibilité de recourir à des organismes
régionaux.
La charte précise ensuite les compétences et pouvoirs dont disposent les nations
unies et surtout le Conseil de Sécurité car il a la responsabilité principale du
maintien de la paix et de la sécurité internationale. Il peut alors recommander aux
partis de recourir à un mode de réglement pacifique; il peut mener lui-même une
enquête pour voir si la prolongation du différent risque de menacer la paix et la
sécurité internationales. Il faut noter que tout membre de l'organisation peut saisir
le Conseil de Sécurité à cette fin ainsi que tout Etat parti au diférent, ou encore
l’Assemblée Générale ou le secrétaire général. Face à un tel différent, le Conseil
de Sécurité pourra recommander aux partis les procédures ou méthodes qu'il juge
les plus appropriées. Le Conseil de Sécurité pourra leur recommander une
solution si les partis n'arrivent pas à régler leur différent; le Conseil de Sécurité
devient médiateur dont la solution n'est pas obligatoire. Il peut aussi confier ce
rôle au secrétaire général, comme en 1990. Il peut choisir de manière
discrétionnaire quelle solution prendre. Il n'a cependant qu'un rôle de
recommandation, rien n'est donc obligatoire pour les partis; il n'a pas le pouvoir
de régler les différents mais celui d'aider les Etats à respecter leur obligation de
régler pacifiquement leurs différents. Les partis peuvent aussi s'adresser à
l’Assemblée Générale pour qu'elle adopte des recommandations, mais elle ne peut
le faire que dans la mesure où le Conseil de Sécurité n'est pas déjà saisi de la
question. Elle subordonnée au Conseil de Sécurité dans ce domaine.
Les comités de sanction prennent les mesures. Les 2° sont les mesures coercitives
militaires; le Conseil de Sécurité peut les prendre si les mesures non militaires se
sont révélées insuffisantes ou inadaptées. Ce sont des mesures qui impliquent
29
l’emploi de la force armée. Elles sont prévues par l’article 42 de la charte qui
dispose que le Conseil de Sécurité peut recourir à la force et entreprendre au
moyen de force aérienne, navale ou terrestre toute action qu’il juge nécessaire au
maintient ou rétablissement de la paix et sécurité internationale. Ce peut être des
démonstration, mesures de blocus…. On a ici une exception au recours à la force,
alors qu’il est interdit par la charte. Les Etats doivent mettre des contingents
militaires à la disposition de l’ONU et signer des accords spéciaux. De tels
accords n’ont cependant jamais été mis en œuvre, l’ONU n’a pas d’armée
permanente.
L’article 47 prévoyait que ces actions seraient dirigées par un comité d’Etat major
composé par les membres permanents du Conseil de Sécurité, mais il n’a jamais
été mis en place. À chaque fois qu’une action coercitive militaire a été décidée par
le Conseil de Sécurité, ce n’est pas l’ONU elle-même qui a conduit les opération,
elle s’en est remise à un Etat ou un coalition d’Etat à qui elle a donné
l’autorisation d’agir. Les Etats n’hésitent pas à intervenir de manière unilatérale
pour défendre leurs intérêts, ce qui est une difficulté pour l’ONU.
Ce principe a été mentionné dans de nombreux textes. En 1°, la charte des nations
unies qui le mentionne à l’article 1 et 59, tout en encadrant juridiquement le
colonialisme avec un chapitre 11 consacré aux territoires non autonomes. Le droit
des peuples à disposer d’eux-mêmes s’est progressivement imposé au sein des
nations unies. Ce principe a ensuite connu une véritables consécration à travers
une résolution de 1974, qui s’appelle « déclaration sur l’octroie de l’indépendance
aux pays et aux peuples coloniaux » ou « charte de la décolonisation ».
32
d’eux-mêmes est consacré. En 1970, la résolution 2625 (25) intitulée «
déclaration relative au principe du droit internationale touchant les relations
internationales et la coopération entre les Etats », codifie encore une fois le droit
des peuples à disposer d’eux-mêmes. À force de réaffirmer ce droit, ce principe
est devenu coutumier, soit une véritable règle de droit international. Ce principe a
plusieurs significations; si on prend des peuples déjà constitués en Etat ou qui se
trouvent dans un Etat démocratique, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
se traduit par le droit à l’auto détermination interne. Les peuples n’ont pas le droit
à l’auto détermination externe, soit celui de faire cessession car contrevient au
droit des Etat à leur intégrité. L’exercice est réservé aux peuples occupés, son
exercice se fait après consultation du peuple colonisé; il faut toutefois maintenir
les frontières héritées de la décolonisation.
L’ONU n’a pas arrêté de subir l’influence des nouveaux Etats issus de la
décolonisation, vite majoritaires à l’AG. Depuis la création de l’ONU en 1945,
plus de 80 nations ont ensuite pu y adhérer en tant que nouvel Etat souverain. Le
conseil de tutelle a finalement favorisé l’autonomie en contrôlant l’action des
puissances administrant.
S’agissant des territoires non autonomes, énoncés au chapitre 11 de la charte;
plusieurs colonies ont accédé à l’autonomie dès les années 50.mais ce mouvement
s’est accéléré à partir de 1960, dite année de l’Afrique, où l’Assemblée Générale
de l’ONU a adopté sa déclaration sur l’octroie de l’indépendance aux pays et aux
peuples coloniaux. Par celle-ci l’Assemblée Générale a encouragé cette évolution
vers la décolonisation. Dès 1961, l’Assemblée Générale a aussi mis en place un
comité spécial de décolonisation appelé comité des 24 qui a entreprit la mise en
oeuvre de la déclaration de 1960 en faisant pression sur les Etats qui possédaient
encore des colonies et a ainsi accélérer le processus. En 1970, l’Assemblée
Générale a aussi établi un programme d’action pour l’application intégrale de la
déclaration, dans lequel elle affirme le droit incérant des peuples coloniaux de
lutter par tous le moyens nécessaires contre les puissances coloniales qui
répriment leur aspiration à la liberté et à l’indépendance. Cela implique qu’un
peuple a même le droit d’user de la force pour se libérer de l’emprise coloniale,
mais aussi un droit pour les autres Etats de l’aider à parvenir à cette
indépendance. On a alors une autre exception au recours à la force.
Les organes des nations unies qualifient de mouvement de libération nationale
les groupes politiques qui sont engagées dans la lutte contre les puissances
coloniales. Par exemple l’OLP ou organisation de libération de la Palestine. Ces
organes leur ont permis de devenir observateurs au sein de l’ONU, ce qui est un
33
moyen de faire connaître leur aspiration à leur indépendance. Ces mouvements
représentent les peuples colonisés au sein de l’organisation, sont perçus comme
des Etats en devenir. Ces mouvements sont appelés à disparaître, le processus de
décolonisation touche à sa fin puisque sur les 67 territoires recensés comme non
autonomes en 1963, 56 avaient accédé à l’indépendance en 1995. Il reste encore
16 territoires dont la Nouvelle Calédonie.
D’une manière générale, chacun de ces organes est doté d’un système de contrôle
spécifique avec pour 4 d’entre eux la possibilité de recevoir des plaintes de
personnes qui prétendent que l’un de leur droit a été violé par l’Etat parti. Par
exemple le comité des droits de l’homme: les Etats partis sont tenus de leur
présenter des rapports périodiques sur la mise en œuvre des droits qui ont été
consacrés par la convention; le rôle du comité est d’examiner chaque rapport puis
de faire des recommandations aux Etats sous la forme d’observations finales. Le
comité peut aussi examiner les plaintes que certains Etats peuvent lui présenter
contre un autre Etat estimé violeur de ces droits consacrés en vertu de l’article 41
du pacte; il peut aussi examiner des communications déposées par des particuliers
qui se plaignent de violation du pacte par des Etats partis qui doivent être partis au
1° protocole facultatif relatif à ce pacte. Cette compétence du comité s’étend aussi
au 2° protocole sur la peine de mort. Il peut aussi formuler des observations
générales dans lesquelles il interprète le pacte.
Il existe aussi de mécanismes extra-conventionnels. Ils ne sont pas fondés sur
des conventions spécifiques mais sur les pouvoirs généraux que la charte des
nations unies attribue à l’ONU dans le domaine des droits de l’homme. La
majorité des dispositions de la charte concerne surtout la répartition des
compétences entre ses organes principaux, notamment l’Assemblée Générale et le
conseil économique et social qui ont la responsabilité principale en matière des
droits de l’homme. En ce qui concerne l’AG, elle peut examiner et faire des
recommandations à propose de toutes questions relatives aux droits de l’homme.
En ce qui concerne l’ECOSOC, il peut adresser des recommandations à
l’Assemblée Générale au sujet de questions relatives aux droits de l’homme. Pour
aider l’AG, il a créé plusieurs commissions dont celle des droits de l’homme.
Cette commission a été créée en 1946, en pendant près de 60 ans, ça a été le
principal organe des nations unies dans le domaine des droits de l’homme. C’était
un organe intergouvernemental, donc politique, composée de 53 Etats. Elle a
mené des études, préparé des recommandations, élaboré des projets d’instruments
internationaux concernant les droits de l’homme; elle est ainsi à l’origine de la
DUDH de 1948. Mais elle a aussi enquêté sur les allégations de violation des
droits de l’homme, a adressé des recommandations aux Etats concernés suite aux
enquêtes. Cette commission tenait une session annuelle de mars à avril, mais
pouvait aussi se réunir en session extraordinaire. Elle a à son tour créé des
organes subsidiaires pour. Cette commission a subi de nombreuses critiques sur
son fonctionnement à cause de sa politisation, et par le fait que des pays peu
36
respectueux des droits de l’homme étaient représentés à cette commission. Elle a
alors été remplacée par le conseil des droits de l’homme qui siège également à
Genève; il a été créé par l’Assemblée Générale le 15 mars 2006, chargé de veiller
au respect des droits de l’homme. Sa composition et son fonctionnement ont été
remodelés pour répondre aux critiques.
La CNUSED a été créée par l’Assemblée Générale en 1964; elle s’appuie sur une
revendication majeure des pays du sud qui est le rééquilibrage des échanges qui
suppose l’accès des pays du sud aux marchés des pays du nord. Elle a été plus ou
moins obligée de rejoindre la position libéraliste de l’OMC.
L’UNISEF est le principal organisme des nations unies qui s’occupe de la survie
et de la protection des enfants, ainsi que de leur développement.
Le programme alimentaire mondial s’occupe de fournir une aide alimentaire.
Le programme des nations unies pour l’environnement ou PNUE, coordonne
l’action des nations unies dans le domaine de l’environnement mais encourage
aussi le développement durable.
Ces différents organes, programmes, organismes, inscrivent leur action dans le
cadre de la stratégie des nations unies pour le développement.
Le système des nations unies ne se limite pas à l’ONU, même si elle en est le
centre. Au sein de ce système, on trouve d’autres Organisation(s) Internationale(s)
autonomes vis à vis de l’ONU mais reliées à celle-ci par des accords spéciaux.
On peut se reporter à l’article 57 de la charte des nations unies. On peut tirer de
cette disposition que ces institutions sont créées par accords entre Etats, elles sont
dotées d’attributions étendues dans certains domaines, elles sont reliées à l’ONU
par un accord. Ces 3 conditions sont indispensables.
§1 - des organisations intergouvernementales
Les institutions spécialisées sont de véritables Organisation(s) Internationale(s)
autonomes. Leur structure et fonctionnement répondent au schéma classique.
A/ la structure et le fonctionnement
Ça varie selon les institutions spécialisées mais on retrouve le schéma tripartite
avec une AG regroupant tous les Etats-membres se réunissant à intervalle espacé,
par exemple tous les 2 ans à l’UNESCO. Le rôle de cette AG cesse déterminer la
politique générale de cette OI, elle vote le budget… On trouve aussi un organe
restreint exécutif qui est en principe élu par l’AG. L’intervalle de réunion est plus
40
fréquent que l’Assemblée Générale mais reste variable selon l’Organisation
Internationale. Son rôle est de proposer et de mettre en œuvre les décisions de
l’AG, il exerce un contrôle sur le secrétariat. Ce dernier est le 3° organe commun
à toutes les institutions spécialisées. Il se compose de fonctionnaires
internationaux, dirigé par un secrétaire ou directeur général. C’est un organe
permanent dont le rôle est important pour coordonner les administrations des
Etats-membres. Il a également un rôle politique.
Chacun des organes de l’Organisation Internationale du Travail, institutions
spécialisées des nations unies, est composé de manière tripartite. Chaque
délégation a un représentant de l’Etat, des employeurs et des travailleurs à
l’organe plénier. Cette composition se retrouve dans tous le organes de
l’Organisation Internationale. Ces délégués sont désignés par le gouvernement en
accord avec les institutions syndicales.
Chaque organe va disposer d’une compétence correspondant à sa nature.
L’ensemble du personnel est géré par la plus haute autorité administratif, et
bénéficie du statut des fonctionnaires internationaux. Le vote majoritaire
prédomine souvent au sein de ces institutions spécialisées.
Une particularité subsiste pour les institutions spécialisées à caractère financier ou
monétaire, par exemple le FMI. On y applique un mécanisme de pondération des
voix en fonction de la participation de l’Etat.
B/ la personnalité juridique
Les institutions spécialisées sont des Organisation(s) Internationale(s)
autonomes. Elles sont fondées sur un acte constitutif qui leur est propre, parfois
antérieur à la charte des nations unies. L’Organisation Internationale du Travail
par exemple existait déjà sous la SDN. Le siège est distinct de celui de l’ONU, le
budget leur est propre.
Surtout, c’est institutions spécialisées sont dotées de la personnalité juridique
internationale, peuvent donc accomplir tous les actes de droit international, soit
conclure des traités entretenir des relations diplomatiques, présenter une
réclamation internationale devant les tribunaux internationaux et peuvent voir leur
responsabilité engagée.
L’article 63 dispose que ces accords fixent les conditions dans lesquelles ces
institutions seront reliée à l’ONU; c’est spécifique pour chaque institution.
L’ECOSOC peut coordonner l’activité des institutions spécialisée, leur adresser
des recommandations, n adresser aussi à l’Assemblée Générale de l’ONU et à ses
membres. La coordination est nécessaire étant donné la variété des compétences
des institutions spécialisées.
42
contre le chômage. Elle fixe des normes que de nombreux pays vont adopter. On a
aujourd’hui plus de 180 conventions adoptées par l’Organisation Internationale du
Travail. Elle exerce aussi un contrôle de ces normes. Il y a même une procédure
de plainte qui existe devant le BIT, secrétariat permanent de l’Organisation
Internationale du Travail.
L’OMS a été adoptée en1946, mais entre en vigueur en 1948. Elle est devenue
une institution spécialisée après l’accord spécial du 10 juillet 1948. Son objectif
est d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible. L’OMS
coordonne pour cela les programmes pour la réduction des épidémies, les
maladies contagieuses et tenter de les éradiquer. Elle adopte aussi des règlements
sanitaires internationaux.
L’UNESCO ou organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la
culture, a été créée en 1945 et est devenue une institution spécialisée en 1946. Elle
doit contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant la
collaboration et donc les liens entre les nations et encourage pour cela l’éducation
pour tous, le développement culturel, la protection du patrimoine naturel et
culturel mondial. Elle agit aussi en matière de coopération scientifique
internationale, et la liberté de la presse et de la communication.
L’OMPI ou organisation mondiale de la propriété intellectuelle a été créée par la
convention de Stockholm de juillet 1967 entrée en vigueur en 1970. Elle
regroupait au départ d’anciens bureaux internationaux qui protégeaient la
propriété intellectuelle. Elle est devenue une institution spécialisée le 17
décembre 1974. Depuis le 1° janvier 1996, l’OMPI est aussi liée à l’OMC. Son
objectif est d’encourager protection de la propriété intellectuelle au niveau
international et de faciliter la coopération en matière de droits d’auteurs et de
marques déposées.
L’OMT ou organisation mondial du travail a pour caractéristique d’être issue
d’une ancienne ONG fondée en 1934. Elle a été transformée en Organisation(s)
Internationale(s) en 1970, et est devenue une institution spécialisée en décembre
2003. Elle encourage le développement d’un tourisme durable, notamment par la
contribution au développement économique, à l’entente internationale, à la paix,
au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Elle a un intérêt
particulier pour les pays en voie de développement.
44
BIRD créée en 1960 ayant pour rôle d’accorder des crédit sans intérêt aux Etats
les plus défavorisés. De même la société financière internationale a été créée en
1965, rattachée à la BIRD, elle encourage les capitaux privés prêtés à des
entreprises privées dans des régions sous développées.
Le FMI ou fond monétaire international a été créé de même en 1944 pour
faciliter la coopération monétaire et la stabilité financière internationale. C’est
aussi un cadre permanent de consultation et d’assistance dans le domaine
financier. On ne peut pas être membre de la BIRD sans avoir été membre du FMI.
45
Chapitre 3
L’idée viendra du Français Jean Monnet, un européen convaincu. Selon lui, la seule
solution est l’unité de l’Europe. Il propose un processus « à petits pas », basé sur une
collaboration franco-allemande. Concrètement, Jean Monnet va proposer aux deux pays
de coopérer pour, ensemble, produire et commercialiser leur charbon et leur acier. Ces
deux produits étaient alors particulièrement importants pour la reconstruction de
l’Europe. Le charbon permettait de produire de l’énergie et l’acier constituait un produit
d’une grande importance sentimentale, car il permettait notamment – mais pas seulement
- de fabriquer des armes.
I - Les principes fondateurs de l’ Union Européenne
L'idée de Jean Monnet sera reprise par le ministre des Affaires étrangères français, Robert
Schuman, qui deviendra ainsi le porteur du projet. Au nom du Gouvernement français, ce
dernier proposera, le 9 mai 1950, l’idée d’une mise en commun des ressources en
charbon et en acier de la France et de l’Allemagne au sein d’une organisation ouverte aux
autres pays d’Europe. (Cette déclaration ayant marquée en quelques sorte le début de la
construction européenne, la Journée de l’Europe, le 9 mai, est célébrée tous les ans dans
46
tous les pays membres de l’Union européenne).
En 1951, six Etats européens (Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-
Bas) signeront ainsi le premier traité européen – le traité de Paris – créant la
Communauté européenne du Charbon et de l’Acier (la CECA). La construction
européenne est lancée…
Quelques années plus tard, en 1957, les 6 mêmes Etats décident de se lancer également
dans une collaboration économique et commerciale (en d’autres termes une coopération
dans des domaines se rapportant à l’argent et au commerce) en signant les traités de
Rome (le 25 mars 1957). Principale création : la Communauté économique européenne
(la CEE).
Objectif : la CEE doit établir progressivement un marché commun (un grand territoire
européen) sur lequel pourront circuler sans difficulté (librement) des hommes et des
produits, comme dans leur propre pays.
Les Européens ont souhaité aller encore plus loin dans leur collaboration, en signant en
1992 le traité de Maastricht qui prévoit la création d'une monnaie unique: l'euro. En effet,
avec la fin des contrôles aux frontières, il était devenu plus facile de se déplacer d’un
pays à l’autre. Néanmoins, il subsistait encore l’inconvénient d’avoir chacun des
monnaies différentes (le franc français, le deutsche Mark, la lire italienne etc.). Cela
posait des difficultés pour se déplacer et surtout pour faire des achats dans un autres pays
de l’Union (cela coûtait cher de changer la monnaie, il était difficile de comparer les prix
et de se rendre compte de la valeur des choses). C’est pour ces raisons que 17 pays ont
accepté de partager la même monnaie, l’euro, et que d’autres encore vont suivre.
Il existe désormais une monnaie unique dans l’Union européenne : l’euro. Au 1er janvier
2002, 12 pays de l’UE (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France,
Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal) adoptent une monnaie unique :
l’euro. Le Danemark, la Suède, le Royaume-Uni n’ont pas encore adopté cette monnaie
unique. Suite aux élargissements de 2004 et 2007, 5 autres pays ont depuis adopté la
monnaie unique : la Slovénie est devenue le 13ème pays membre de la zone euro en
2007, suivi par Chypre et Malte en 2008, puis la Slovaquie en 2009 et l'Estonie en 2011.
En 2015, dix neuf des vingt-huit Etats membres de l'Union européenne (UE) ont adopté
l'euro. Les derniers pays qui ont rejoint la « zone euro » sont la Lettonie qui a adopté la
monnaie unique le 1er janvier 2014 et la Lituanie le 1er janvier 2015.
47
Une fois que les autres pays (entrés dans l’Union européenne à partir de 2004)
respecteront les règles nécessaires pour avoir l'euro, ils vont également changer leur
monnaie.
Avoir la même monnaie d’un pays à l’autre, cela signifie que l’on peut aller dans ces
pays et payer avec les mêmes billets et pièces qu’en France. De plus, l’euro présente de
nombreux avantages : on n'a plus besoin de changer l’argent (on supprime le coût de
change) et on peut mieux comparer les prix d’un pays à l’autre. Les pièces comportent
une face européenne commune et une face nationale distincte. Les billets sont identiques
dans l'ensemble de la zone euro et comportent tous une fenêtre, une porte et un pont en
signe d’ouverture et de communication entre les pays européens.
Le traité de Nice a été ensuite signé en 2001 pour permettre à l'Union européenne de
fonctionner avec 25 membres et même plus. Plus d’une dizaine de pays (Pologne,
Hongrie, République tchèque, les pays baltes etc.) manifestaient depuis longtemps leur
volonté d’adhérer à l’Union européenne qui a du adapter des « règles de jeu » car on ne
fonctionne pas de la même façon à 6 qu’à 25.
Dix nouveaux Etats adhèrent finalement à l’Union européenne le 1er mai 2004 (Estonie,
Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Chypre
et Malte). C’est l’Union européenne des 25. Deux nouveaux Etats font partie de l’Union
européenne depuis le 1er janvier 2007 : la Bulgarie et la Roumanie. C’est l’Union
européenne des 27.
Un nouveau traité, le traité de Lisbonne a été signé en 2007 et est appliqué depuis le 1er
décembre 2009. Il concerne essentiellement des questions institutionnelles pour permettre
à l'Union européenne de fonctionner plus efficacement à 27 Etats membres et plus, avec
par exemple, la création d'un poste de Président du Conseil européen. Ce traité permet
aussi aux Etats de travailler ensemble pour affronter des problèmes très actuels comme la
question du changement climatique.
Le 1er juillet 2013, la Croatie a intégré l'Union européenne devenant ainsi le vingt-
huitième pays à prendre part à ce projet de construction européenne.
En 2016 la population du royaume uni a voté par referendum pour une sortie de
l’Union européenne (Cas prévue par le droit de l’union européenne)
Le traité de Lisbonne clarifie le partage des pouvoirs entre l’Union européenne et les
Étatsmembres. Il apporte une réponse à la question « Qui fait quoi ? » dans l’Union
48
européenne, ce qui est un élément déterminant de la démocratisation de l’Europe, dans
la mesure où cela renforce la responsabilité des différents niveaux de pouvoir.
L’Union dispose des compétences que les États lui attribuent dans le Traité de
Lisbonne ;
− Politique monétaire pour les États membres dont la monnaie est l’euro ;
− Conservation des ressources biologiques de la mer dans le cadre de la politique
commune de la pêche ;
− Politique commerciale commune ;
− Conclusion d’un accord international lorsque cette conclusion est prévue dans un
acte
législatif de l’Union, ou est nécessaire pour lui permettre d’exercer sa compétence
interne, ou dans la mesure où elle est susceptible d’affecter des règles communes ou
d’en altérer la portée.
Les compétences partagées entre l’Union et les États membres, les États exerçant
leur compétence dans la mesure où l’Union n’a pas exercé la sienne :
− Marché intérieur ;
− Politique sociale, pour les aspects définis dans le présent traité ;
− Cohésion économique, sociale et territoriale ;
− Agriculture et la pêche, à l’exclusion de la conservation des ressources biologiques de
la mer
49
;
− Environnement ;
− Protection des consommateurs ;
− Transports ;
− Réseaux transeuropéens ;
− Énergie ;
− Espace de liberté, de sécurité et de justice ;
− Enjeux communs de sécurité en matière de santé publique, pour les aspects définis
dans le traité de Lisbonne ;
− Recherche, développement technologique, espace ;
− Coopération au développement et aide humanitaire.
Enfin, les domaines où les États membres demeurent totalement compétents mais
où l’Union peut mener des actions d’appui ou de coordination (excluant toute
harmonisation) du point de vue de l’aspect européen de ces domaines :
− Protection et amélioration de la santé humaine ;
− Industrie ;
− Culture ;
− Tourisme ;
− Éducation, formation professionnelle, jeunesse et sport ;
− Protection civile ;
− Coopération administrative.
Notons que les États coordonnent leurs politiques économiques et celles de l’emploi au
sein de l’Union et que la politique étrangère et de sécurité commune bénéficie d’un
régime spécifique.
50
Par ailleurs, le traité de Lisbonne renforce le rôle de l’Union dans certains domaines,
notamment dans celui de « la liberté, la sécurité et la justice » (voir Fiche 6 – Le traité
de Lisbonne et l’espace de liberté, de sécurité et de justice) et aussi en matière d’action
extérieure et de défense (voir Fiche 10 – Le traité de Lisbonne et l’action extérieure de
l’Union).
Ainsi, le traité de Lisbonne ouvre les perspectives d’une véritable politique de l’énergie
européenne en permettant à l'Union :
affirme le rôle des parlements nationaux dans le contrôle du respect du partage des
compétences entre l’Union et les États membres grâce à l’introduction d'un « mécanisme
d'alerte précoce ».
Elle repose sur des règles en matière de nominations des membres de la Commission, de
composition de l’organe collégial, de cessation des fonctions des membres de la
Commission, et de fonctionnement de l’organe.
A) La nomination des membres
Les membres de la Commission sont désignés pour 5 ans aussitôt après l’élection du
parlement Européen. Il faut distinguer la nomination du président de la commission de
celle des commissaires.
52
Le parlement n’est jamais en position de choisir entre plusieurs candidats. Son
intervention est décisive mais il n’a pour rôle que d’approuver ou de désapprouver le
choix effectué par le conseil Européen.
Cette approbation par le parlement permet au président de bénéficier d’une forme de
légitimité populaire qui s’ajoute à la confiance que place en lui les chefs de
gouvernement.
- Une liste est dressée par un accord des Etats membres et avec le concours du président
de la Commission
- Le parlement est appelé à se prononcer sur cette liste par un vote à la majorité simple ,
intervenant à la suite d’une audition des candidats.
- Une fois validée par le parlement, la liste fais l’objet d’un vote à la majorité qualifiée
par la Conseil Européen. Ce 2nd vote prive symboliquement le parlement du dernier mot,
ce qui contribue à l’indépendance de la commission vis-à-vis de celui-ci.
- Une fois nommé définitivement, les commissaires prêtent serment devant la CJUE.
B) La composition
- Le 1er favorise les Etats qui peuvent compter sur au moins 1 de leurs ressortissants au
sein de la Commission.
Auparavant, lorsque l’UE n’avait pas été élargie, la Commission été composée de 20
commissaires nationaux avec au minimum un membre d’un Etat et au maximum 2
réservé aux Etats les plus importants.
53
L’élargissement de l’UE a obligée à repenser la composition de la Commission. Le traité
de Lisbonne pose que la Commission actuelle (Barroso II) comprend un nombre de
commissaire équivalent au nombre d’Etats membres.
A partir du 1er novembre 2014, la Commission ne sera composée que d’un nombre égal
au 2/3 des Etats membres. Il est prévu une rotation égalitaire et programmée censée
permettre une égale représentation sur plusieurs Commissions successive sur l’ensemble
des Etats membres.
Ainsi, la Commission ne représente pas l’intégralité des Etats membres mais les
Commission prises dans leur ensemble sont censées parvenir à ce résultat.
Cependant, il est peu probable que la composition de la commission soit égale à 2/3 des
Etats-membres. Le référendum négatif irlandais sur le traité de Lisbonne a obligé à
corriger le mécanisme de composition de la Commission.
. L’une des causes de cet échec était le peur de l’Irlande de ne plus pouvoir peser au sein
des institutions de l’UE. L’Irlande conditionnait donc un 2nd référendum avec un
commissaire par Etat membre.
Le Conseil Européen s’est donc engagé a usé de son pouvoir en vertu de l’article 17 du
TUE afin de modifier à l’unanimité le nombre de Commissaires.
C) La Cessation
La cessation des fonctions de commissaire peut être collective ou individuelle
1) La cessation collective
Lorsque le parlement engage la responsabilité politique du collège par motion de censure
et lorsque cette motion est acceptée (article 17 TUE).
Les membres de la Commission sont alors révoqués, c’est à dire contraints à la
démission.
54
s’applique pas en cas de démission volontaire, elle pu être observée en pratique par la
Commission « santer » après que celle-ci est annoncée sa démission.
La nouvelle commission est nommée jusqu’au terme du mandat en cas, permettant de
faire coïncider le mandat du parlement et celui de la Commission.
D) Les règles de fonctionnement
La Commission est un organe qui prend des décisions d’ordre politique et qui participe à
l’exécution des politiques décidées par l’UE
Elle dispose d’une administration particulière et représente un organe à la fois politique et
administratif.
1) Un organe politique
a) Une entité indépendante
La Commission est censée avoir un regard plus large et axé sur le long terme par rapport
aux Etats membres de l’UE. C’est la raison pour laquelle un certain nombre de règles
assure son indépendance à l’égard des Etats et des entreprises industrielles ou
commerciales.
En vertu de l’article 245 du TFUE, les Etats membres s’engagent à n’exercer aucune
pression sur la Commission.
La Commission ne doit avoir aucunes instructions de la part des Etats, entreprises.
L’article 45 prévoit un régime d’incompatibilité des Commissaire avec tout autre
« activité professionnelle rémunérée ou non ».
Ils s’engagent également dès le début de leur mandat à respecter leurs obligations par
rapport
La charge confiée.
La CJUE peut condamner le commissaire qui n’aurait pas respecté ses obligations.
Après leur mandat, les commissaires sont soumis à un devoir de délicatesse et
d’honnêteté quant à l’acceptation de certaines fonctions et avantages.
Le fait que les commissaires soient nommés par le Conseil Européen et par le parlement
pourrait penser qu’il y aurait une dépendance naturelle. Cependant, le pouvoir de
désignation détenu par les autorités de crée de véritable dépendance dès lors que cette
autorité a la possibilité de révoquer discrétionnairement en cours du mandat.
Ce n’est pas le cas du Conseil Européen mais le parlement peut révoquer la commission
grâce à une motion de censure. La Commission tend donc vers une dépendance vis-à-vis
du parlement.
b) Une entité homogène
55
La Commission représente une entité solidaire, soudée. Elle se réunit en formation
plénière une fois par semaine et délibère sur les projets de décisions présentés par le
commissaire compétent puis prend ses décisions à la majorité de ses membres.
Le fait de pondérer la voie de chaque membre de la commission en fonction du poids de
l’Etat dont ils sont originaires aurait été incompatible avec l’idée que la commission
représente une entité indépendante et distincte des Etats membres.
Les commissaires sont égaux entre eux. Cela signifie qu’aucun commissaire ne dispose
de plus de voies que les autres commissaires.
Il existe 2 limites au principe de collégialité :
- La pratique du courrier interne :
Elle consiste pour un commissaire à transmettre par courrier un projet de décision aux
autres membres de la commission. Si aucune objection n’a été exprimée au cours de la
semaine, alors la décision est considérée comme adoptée. On parle de décision
« tacitement » adoptée.
- La procédure d’habilitation et de délégation :
La procédure d’habilitation consiste à charger 1 ou plusieurs commissaires de prendre
des mesures d’administration ou de gestion précises.
La procédure de délégation est le fait pour la Commission de « déléguer l’adoption de
mesures de gestion, d’administration, aux directeurs généraux et chefs de services en son
nom et dans les limites des conditions qu’elle fixe ».
c) Une entité présidée
Le rôle du président de la Commission s’est affirmé dans la pratique sous la présidence
de Jacques Delors.
- Le président est chargé en vertu de l’article 17 du TUE de définir les orientations
politiques dans lesquelles la commission inscrira ensuite sa mission. C’est donc lui qui
détermine le plan de travail de l’organe collégial. Il représente aussi la commission au
sein du Conseil Européen, et devant le parlement Européen à qui il présente le
programme politique de la Commission.
Le président organise et dirige les débats.
- Il est « l’architecte » de son organisation car il détermine sa structure administrative et
procède à la répartition des « portes-feuilles » entre commissaires.
- Le président a le pouvoir de révoquer les commissaires Européens à l’exception du
haut représentant pour la PESC dont la révocation suit une procédure particulière.
Dans la lignée de ce pouvoir de révocation, l’article 248 du TFUE dispose que les
Commissaires exercent leurs fonctions sous l’autorité de président.
- La présidentialisation de la Commission s’illustre par le pouvoir de nomination des
vice-présidents. Avant le Traité de Nice, la prérogative était réservée aux Etat membres,
puis à la Commission.
56
Le Traité de Nice prévoyait que les vice-présidents soient nommés par le président après
abrogation.
Le Traité de Lisbonne dispose que le président est le seul à intervenir dans la procédure
de décision des vice-présidents.
Le Haut représentant pour la PESC n’est pas concerné par cette procédure dans la
mesure où il est vice-président de plein droit.
Les Traités ne prévoient aucuns minimum ni maximum (nombre variable, actuellement
8).
José Manuel Barroso est l’actuel président de la Commission.
2) Un organe administratif
Chaque commissaire est à la tête d’une direction générale. C’est le président qui décide
du découpage des affaires Européennes en direction.
Cette répartition peut conduire à des tensions entre Etats au cours de cette répartition.
Le président dispose d’un réel pouvoir discrétionnaire en vertu de l’article 248 du TFUE
et joue donc un rôle « d’arbitre ».
Chaque commissaire est assisté d’un cabinet et d’un directeur général qui est souvent
d’une nationalité différente. Le directeur général appartient à la fonction publique
communautaire et peut être révoqué par le commissaire.
2 types d’administrations peuvent être distingués :
- Celles rattachées à un secteur particulier, spécialisées dans le traitement des problèmes
inhérent au secteur auquel elles sont rattachées (direction du commerce, de l’énergie, de
l’environnement)
- Les administrations « transversales ». Elles sont directement au service de la
Commission et des différents commissaires (secrétariat général, direction ressources
humaines)
Le nombre de directions a augmenté au cours du temps du fait de l’augmentation des
compétences de l’UE. La création de nouveaux postes à entraîné la création de nouveaux
postes.
II) Les fonctions de la Commission
La Commission joue un rôle important dans le processus de fabrication des lois et dans
lorsqu’il s’agit de procéder à l’exécution de ces lois.
Elle aussi une place centrale dans la surveillance du respect des traités.
A) La fonction législative
1) Le principe
Le pouvoir législatif peut être décomposé en 3 éléments :
57
- L’initiative consiste à la proposition d’un texte à vocation normative.
- La discussion du texte.
- Le vote du texte par les autorités compétentes.
L’article 17 du TUE pose le principe « qu’un acte législatif ne peut être adopté que sur
proposition de la commission, sauf dans les cas où les traités en disposent autrement ».
La Commission est libre de choisir le moment pour formuler la proposition de loi.
La proposition une fois définie ne peut être modifié par le Conseil des Ministres que par
un vote à l’unanimité de ses membres (article 293 du TFUE).
Cette exigence est essentielle pour les petits Etats dans la mesure où la Commission
cherche à ce que la législation Européenne ne laisse aucun Etats-membres.
Elle y parvient grâce à son indépendance et se conforme à la mission d’intérêt général
qui lui est dévolue.
Or si le Conseil des ministres pouvait modifier facilement les propositions faites par la
Commission, cela pourrait conduire à neutraliser ses efforts pour obtenir une législation
équitable.
2) Les exceptions
Contrairement à ce que l’on retrouve dans les systèmes nationaux, la Commission ne
partage pas cette prérogative avec le Parlement Européen.
En revanche, d’autres institutions de l’UE dispose d’un pouvoir d’initiative concurrent
mais circonscrit à certains domaines (PESC).
La Commission ne peut qu’appuyer les propositions faites par le haut représentant de la
PESC.
Dans le domaine de la coopération judiciaire et policière en matière pénale, la
Commission partage le pouvoir d’initiative avec ¼ des Etats membres. Cela démontre
qu’en dépit du rattachement de l’ex 3ème pilier au TFUE, cette matière continue de
cultiver des spécificités.
Dans le domaine de l’UEM (Union économique monétaire), la banque centrale
européenne dispose du pouvoir d’initiative en vertu de l’article 107 du TFUE.
3) Un pouvoir parfois impulsé
Il y a des cas où l’initiative de la Commission est impulsée, c’est à dire qu’une autre
institution se voit confier « l’initiative de l’initiative ».
La conséquence est de contribuer à faire de la Commission moins un organe politique que
technicien. Elle se voit dans ce cas de figure dépourvue de sa capacité à fixer de réelles
orientations politiques.
L’article 241 du TFUE permet au conseil des ministres de demander à la Commission de
lui soumettre des propositions. La Commission n’est pas obligée d’y donner suite et cette
faculté donne en pratique à la Commission de « marchander ».
58
La Commission peut en effet accepter de faire les propositions voulues par le Conseil
des Ministres mais en échange de l’adoption par celui-ci d’une proposition précise.
L’article 225 du TFUE autorise à la Commission « de soumettre toute propositions
appropriée sur les questions qui lui paraissent la nécessité de l’établissement d’un acte
communautaire pour la mise en œuvre du présent traité ».
1 M de citoyens émanant d’un nombre suffisant d’Etat membres peuvent demander à la
Commission de faire une proposition sur un sujet.
On parle d’initiative populaire (article 11 du TUE).
B) La fonction exécutive
En vertu de l’article 17 du TUE, la Commission exerce « des fonctions de coordination,
d’exécution, et de gestions conformément aux conditions prévues par les traités ».
La Commission dispose de prérogatives en matière d’exécution des lois de l’UE.
Cependant, il est précisé que ces prérogatives sont exercées conformément aux conditions
prévues par les traités.
L’article 291 du TFUE dispose que « les Etats membres prennent tout mesure de droit
interne nécessaire pour la mise en œuvre des actes juridiques contraignants de l’UE ».
Les Etats sont d’abord compétents pour prendre les mesures d’exécution de la législation
Européenne. On considère qu’ils sont d’avantage qualifiés pour prendre les mesures les
plus efficaces.
On retrouve le « principe de subsidiarité » qui donne la primauté d’intervention aux
Etats. La Commission n’intervient que dans les cas où l’uniformisation des mesures
d’exécution est nécessaire.
C) La fonction de surveillance
La Commission tient de l’article 17 du TFUE le pouvoir de veiller au respect des
dispositions des traités de l’UE. Elle peut saisir la CJE (Cour de justice de l’UE)
lorsqu’une institution empiète sur une autre institution, et donc lorsqu’elle viole le
principe de l’équilibre institutionnel.
- La Commission peut intenter un recours en contestation des membres Etatiques devant
la CJE. Ce recours permet de faire sanctionner un Etat membre lorsque celui-ci se refuse
à transposer une directive communautaire ou lorsqu’il est constaté qu’un Etat ne procède
pas à l’exécution d’un arrêt rendu par la CJE.
- La Commission peut demander à la Cour de prononcer une « astreinte » qui est une
mesure de contrainte accessoire venant s’ajouter à l’injonction d’exécuter la règle.
Il s’agit d’une condamnation pécuniaire qui peut être levée si l’Etat procède à l’exécution
de la règle dans les temps.
Dans le cas contraire, l’astreinte est liquidée. L’Etat doit payer la somme fixée par le
juge en plus de l’obligation d’exécuter la règle qu’il continue à courir.
L’astreinte est un moyen de pression efficace.
De multiples raisons peuvent amener les Etats à ne pas faire application du droit de
l’UE :
59
- Lorsqu’un Etat a la volonté de maintenir une situation qui lui était profitable.
- Lorsque l’Etat rencontre des problèmes techniques dans la transposition d’une directive.
Dans ce cas, la condamnation par la CJE oblige l’Etat à trouver une solution rapidement.
- Lorsque la directive est impopulaire, la condamnation de l’Etat lui permet d’imputer la
responsabilité du texte à l’UE.
La Commission ne peut pas intenter de recours contre les particuliers. Elle peut
sanctionner des entreprises pour non-respect du principe de libre concurrence.
Elle a aussi la possibilité d’ordonner la dissolution des ententes illicites. Ces cas
surviennent lorsque 2 entreprises s’accordent sur des pratiquent qui ont pour effet
d’entraver la concurrence sur un marché donné.
Cette situation se rencontre lorsque des entreprises s’accordent pour maintenir des prix
équivalents, ce qui assure à chacun de pouvoir conserver des marges commerciales
importantes ainsi qu’un niveau de clientèle satisfaisant.
La Commission est aussi une autorité de régulation économique.
Section 2 : Le conseil Européen
Il trouve son origine dans les « sommets » qui furent organisés entre 1961 et 1974. Ils
réunissaient les chefs d’Etats prenants des engagements. Le but de ces réunions était
d’impulser la construction Européenne.
Les engagements pris à la suite des discussions ont contribuées au lancement de la PAC
et de l’UEM.
Le traité de Maastricht en 1992 a réinscrit ces sommets dans le cadre institutionnel de
l’UE. Dénommé « Conseil Européen », son statut sera modifié par le traité de Lisbonne.
I) L’organisation du Conseil Européen
A) La composition du Conseil Européen
Le conseil Européen est composé des chefs d’Etats ou de gouvernements ainsi que du
président de la commission. Il s’agit d’une structure intergouvernementale.
Le Traité de Lisbonne a introduit la présence facultative d’un ministre par Etat pour
assister pour assister le chef de l’Etat.
B) Le président du Conseil Européen
1) Les missions
Le président du Conseil Européen ne peut être assimilé à un membre à part entière de
l’organe.
Le haut représentant pour la PESC rend régulièrement compte de son action devant le
Conseil Européen mais qui n’en est pas directement un membre.
60
Le président du Conseil Européen occupe une place importante au sein de l’organe. Ses
missions consistent à organiser les travaux du Conseil et donc de préparer les réunions.
Il élabore et propose les « conclusions » du Conseil Européen.
Il s’assure que la volonté du Conseil Européen sera respectée par les autres organes de
l’UE.
Il rencontre régulièrement le président de la Commission ainsi que le président du
Parlement Européen.
C’est donc par son intermédiaire et non par la contrainte juridique que la volonté du
Conseil Européen parvient à être respectée par les autres organes de l’UE.
Le président est un conciliateur chargé de donner plus de fluidité au fonctionnement du
Conseil.
2) Son statut
Avant, le traité de Lisbonne, il correspondait au chef de l’Etat ou de gouvernement
présidant le Conseil. Il occupait ces fonctions durant 6 mois.
Désormais, le Conseil Européen connaît une présidence fixe de 2 ans et demi.
Il est élu à la majorité qualifié par le Conseil Européen et son mandat et renouvelable
qu’une fois.
La courte durée de son mandat évite que le président puisse prendre une envergure
politique.
Un mandat long aurait laissé courir le risque que le président finisse sur la scène politique
Européenne.
Les chefs d’Etat ont la possibilité de le révoquer en cours de mandat par un vote à la
majorité qualifiée. Son statut étant précaire, le président n’a pas intérêt à sortir du rôle
que lui attribuent les traités.
Le statut de président n’est pas compatible avec un mandat national.
II) Le fonctionnement du conseil Européen
A) Les réunions du Conseil Européen
La fréquence des réunions est importante car d’après l’article 15 du TFUE ses membres
se réunissent au moins 4 fois par an (environ 2 jours). Elle débute par l’intervention du
président du Conseil Européen, le président du Conseil des ministres fait état des travaux
du Conseil.
Les prises de contact informelles permettent de cibler les Etats réfractaires à telle ou telle
mesure et donc de concentrer les forces de persuasions sur ces derniers.
Ce caractère informel est rendu nécessaire.
B) Les votes au sein du Conseil Européen
Ils se basent sur le principe du consensus (article du TUE).
61
Les Etats doivent s’efforcer de trouver entre eux un accord.
Dans certaines matières, les traités prévoient que le Conseil réponde à la majorité
simple. C’est le cas pour l’adoption de son règlement intérieur et des questions de
procédures.
Il est prévu qu’il se prononce à la majorité qualifiée lorsqu’il désigne le président de la
Commission ou qu’il valide la liste des Commissaires retenus par le parlement Européen.
Les votes se font parfois à l’unanimité (PESC).
Quel que soit l’objet du scrutin, il y a lieu de souligner que le président du Conseil
Européen et le président de la Commission ne prennent jamais part aux votes.
III) Le rôle du Conseil Européen
Il est chargé en vertu des traités d’exercer des fonctions décisives pour l’orientation de
l’UE. Cependant, il ne participe pas directement à l’exercice du pouvoir normatif au sein
de l’UE. Il dispose donc de moyens d’actions originaux.
A) Les fonctions
La nature de son rôle est liée à la composition de l’organe. La fixation des grandes
orientations de l’UE, les décisions les plus importantes en rapport avec son organisation,
ne sauraient être « confisquées » par des autorités directement crées pour assurer le
fonctionnement de l’UE (Parlement Européen, Commission Européenne).
Il en irait autrement si la volonté des Etats de l’UE avait été de mettre en place un « Etat
fédéral ». En plus de la mission d’impulsion confiée par l’article 15 du TUE, le Conseil
Européen occupe un place majeure dans la procédure de révision des traités ainsi que
dans la fixation du statut des autres institutions.
Il définit aussi les critères d’adhésion des autres Etats membres et participe à la
désignation de hauts responsables de l’UE (président de la Commission, haut
représentant pour la PESC).
Suivant l’article 26 du TUE, c’est le Conseil Européen qui définit les orientations
générales en matière de politique étrangère et de sécurité commune et qui identifie les
intérêts stratégiques de l’UE.
B) Les moyens d’actions
Le Conseil Européen n’est pas doté du pouvoir législatif, il n’intervient pas officiellement
dans le processus d’élaboration des lois de l’UE.
A l’issue de ses réunions, le Conseil publie des « conclusions » qui relatent les résultats
des travaux menés par le Conseil. Il peut les assortir de « déclarations » qui expliquent la
volonté commune de chefs d’Etats ou de gouvernements.
62
Ces conclusions sont dénuées de force juridique contraignante (CJE « arrêt bonnamy
1975 ») Le Conseil Européen ne peut pas par l’intermédiaire de ses conclusions imposer
sa volonté aux autres institutions (Commission, parlement européen) et faire sanctionner
celles qui ne la respecterait pas.
Par l’intermédiaire des discussions entre les présidents du Conseil et les présidents des
autres organes, le Conseil parvient à faire inscrire sa volonté dans beaucoup d’initiatives
législatives de la Commission.
Les textes présentés par la Commission reflètent souvent les conclusions formulées à la
suite des réunions du Conseil Européen.
Le dialogue et les compromis constituent les moyens d’actions du Conseil vis-à-vis de
l’UE.
Section 3 : Le conseil des ministres (Conseil de l’UE)
I) La composition du conseil de l’UE
Les textes prévoient la qualité que doivent revêtir les membres du Conseil de l’UE,
cependant les représentants varient selon les affaires à traiter.
A) Une composition précise
L’article 16 du TUE dispose que « le Conseil est composé d’un représentant de chaque
Etat membre au niveau ministériel, habilité à engager le gouvernement de l’Etat membre
qui le représente et à exercer le droit de vote ».
Un haut fonctionnaire ne peut donc pas représenter un Etat au sein du Conseil. Le but de
cette exigence est de conserver au Conseil de l’UE un caractère politique, c’est à dire de
garantir que les décisions prises par le Conseil ne le seront pas d’un point de vue
technocratique.
Cette exigence permet de s’assurer que le représentant qui prend part au vote le fera dans
le respect de la ligne politique de son pays. Le règlement intérieur du Conseil de l’UE
permet à chaque ministre de se faire assister d’un fonctionnaire, ou de se faire représenter
par un fonctionnaire lorsqu’il y a un empêchement (il ne pourra pas prendre part au vote).
B) Une composition variable
La logique voudrait que le ministre siégeant au Conseil de l’UE soit à chaque fois celui
des affaires étrangères, ou celui chargé des affaires européennes.
Dans la mesure où le Conseil peut être amené à traiter des problèmes dans de multiples
domaines, cela représenterait 2 inconvénients majeurs :
63
- Un individu ne peut pas à lui seul maîtriser et négocier autour de tous les sujets traités
dans le cadre de l’UE.
- Cela pourrait créer des tensions entre le ministre chargé des affaires européennes et les
autres ministres dans la mesure où le 1er pourrait être amené à prendre des décisions dont
le contenu s’imposerait aux 2nd ministres.
Faire siéger au sein du Conseil le ministre en charge des affaires traité lors d’une réunion
du Conseil présente des avantages :
- Il sera responsable d’appliquer la décision prise et a une connaissance plus élargie dans
ce domaine.
- Le ministre peut discuter avec ses homologues européens des problèmes d’applications
qui se posent dans leurs pays, ce qui a pour effet de faciliter la recherche de compromis.
C’est pour ces raisons que la composition du Conseil des ministres varie en fonctions des
problèmes traités. Il y a donc plusieurs formations mais juridiquement il n’y a qu’un seul
Conseil avec les mêmes prérogatives.
Il y a 9 formations du Conseil de l’UE :
- Le Conseil des affaires étrangères
- Le Conseil des affaires économiques et financières
- Le Conseil de l’Environnement
- Le Conseil éducation, jeunesse, culture, sport…
Cependant, il y a des questions qui touchent à plusieurs domaines comme les
négociations en vue de l’élargissement de l’UE, la préparation du budget pluriannuel, les
négociations avec l’OMC.
Ces questions transversales sont prises en charge par une formation généraliste du
Conseil de l’UE nommée « Conseil des affaires générales ».
II) Le fonctionnement du Conseil de l’UE
A) L’organisation du Conseil
1) Le secrétariat général
Le secrétariat général permet de conférer au Conseil de l’UE une relative permanence.
Sans ce secrétariat, cette permanence ferait défaut en raison des réunions épisodiques du
Conseil même si elles sont plus fréquentes.
Le secrétaire générale permet au Conseil de s’autonomiser par rapport à la Commission.
64
L’existence d’un secrétaire général est consacrée à l’article 240 du TFUE.
Ce secrétariat est composé de plus de 2000 fonctionnaires.
On trouve à la tête un secrétaire général désigné par la Conseil de l’UE à l’issue d’un
vote à la majorité qualifiée.
Le secrétariat général est divisé en structure administrative décidée par le Conseil à la
majorité simple.
Il existe aujourd’hui 8 directions générales au service du Conseil de l’UE :
- direction générale agriculture et pêche
- direction générale des affaires extérieures et politico-militaire
- direction générale chargée des affaires économiques et sociales…
2) La présidence du Conseil de l’UE
Elle est exercée par les Etats membres chacun à leur tour pour un mandat de 6 mois.
L’ordre des présidences est fixé par le Conseil par un vote à l’unanimité.
Le rôle de l’Etat président est de diriger les travaux des organes dépendants du conseil
ainsi que de représenter l’UE à l’intérieur de celle-ci et dans les pays tiers.
L’Etat qui préside joue un rôle d’impulsion des initiatives législatives prises par la
Commission.
Le président du Conseil signe les actes pris par l’organe, veille au respect du règlement
intérieur et déclenche les votes.
Il peut prendre lui-même l’initiative des votes ou mettre en place un scrutin lorsque la
majorité des membres de l’organe valide l’initiative d’un membre du conseil ou de la
Commission.
Ce système présente des inconvénients :
- La brève durée du mandat empêche souvent l’Etat exerçant la présidence de pouvoir
réaliser pleinement ses projets.
- La Commission prend généralement le dessus sur les travaux du Conseil de l’UE.
- Les petits Etats qui accèdent à la présidence ont généralement des difficultés pour
s’imposer.
- Lorsque l’Etat exerçant la présidence se retrouve en période électorale interne, les
dirigeants sont beaucoup moins enclins à exercer leurs fonctions au sein du conseil.
Les avantages :
- Elle s’accorde avec la logique de l’UE.
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* La durée du mandat permet de limiter les risques d’appropriation du pouvoir par un
Etat.
* La durée du mandat garantit que la Commission puisse rester au cœur des initiatives
législatives.
Le « Traité établissant un Constitution pour l’Europe » prévoyait un allongement de la
présidence à 1an. Le Traité de Lisbonne a mis en place le système de la « troïka »,
consistant à organiser la présidence sous une forme collégiale pour une durée de 18 mois.
Ces groupes sont fixés à la majorité qualifiée par le Conseil Européen. Ils sont chacun
composé de 3 Etats qui président à tour de rôle pour une durée égale.
Ce procédé est censé donner plus de continuité et de cohérence au pouvoir d’impulsion
du Conseil de l’UE grâce à la concertation entre les 3 Etats membres du groupe.
Ceux-ci établissent un programme commun correspondant à la « feuille de route » pour
les 18 mois de présidence de la « troïka ». Le « Conseil affaires étrangères » est
désormais exclu de la rotation car il est présidé par le haut représentant pour la PESC.
L’exercice de la présidence par de petits Etats continue de poser problème.
Le Traité de Lisbonne a voulu conférer au « Conseil affaires étrangères » des tâches
importantes.
Il est chargé d’assurer la cohérence des travaux des différentes formations du Conseil de
l’UE mais aussi de préparer les réunions du Conseil Européen, de coordonner les
politiques de l’UE, et de conduire celles qui sont transversales.
Dès lors, si l’Etat investit à la présidence est défaillant, c’est tout le système politique de
l’UE qui peut se retrouver « grippé ».
B) La coordination du Conseil de l’UE
1) La coordination par des formations du Conseil
Elle repose sur la formation « Conseil/affaires générales ». Il est composé principalement
des ministres des affaires étrangères et européennes.
Il est chargé en vertu de l’article 16 du TUE « d’assurer la cohérence des travaux des
différentes formations du conseil » (réunion environ 1 fois par an).
La coordination est aussi assurée par le Conseil ECOFIL composé des ministres en
charge des affaires économiques, financières, et budgétaires.
Il coordonne la politique économique menée par chaque Etats.
Le Conseil JUMBO est organisé pour régler les problèmes d’ordre « transversaux ».
66
Ces formations se constituent en particulier dans le cadre des négociations commerciales
sur le plan international ou dans les négociations avec l’OMC.
2) La coordination par le COROPER
Elle est aussi assurée par le comité des représentants permanents (COROPER). Cet
organe est apparu dans la pratique et fut reconnu en 1965 par le traité de la fonction des
exécutifs.
Il est consacré par l’article 16 du TUE et est composé de hauts fonctionnaires
administratifs.
Il y a 2 formations que l’on nomme partie :
- La 1ère est chargée de traiter des problèmes techniques
- La 2ème porte sur les questions d’ordre politique
On parle dans le 1er cas de réunion des permanents adjoints et dans le 2nd cas des
représentants permanents. Cet organe fait la liaison entre l’UE et les Etats membres.
L’article 240 du TFUE lui assigne pour mission de préparer les travaux du Conseil et
d’exécuter les mandats confiés par ce dernier.
Il joue également un rôle dans le processus de fabrication et d’élaboration des lois de
l’UE à 2 titres :
- Il examine les propositions de lois de la Commission (recherche de consensus).
- Il classe le texte après examen, soit dans la catégorie A ou B.
- L’appartenance à la catégorie A implique que le texte sera appliqué sans débats
- La catégorie B implique un débat pour l’application du texte
Le COROPER a donc une fonction stratégique en matière législative, même s’il n’est
investi d’aucun pouvoir officiel dans le domaine.
Il peut prendre des décisions d’ordre procédurales.
Le COROPER se réunit une fois par semaine et est soumis aux règles convenues dans le
règlement intérieur du Conseil.
C) Les votes au Conseil de l’UE
L’évolution au des votes au sein du Conseil traduit la progression du caractère
intégrationniste du Conseil.
Le vote à l’unanimité permet de respecter la souveraineté des Etats.
Le principe majoritaire résulte de l’émergence d’une organisation supranationale.
Or on peut observer au sein du Conseil l’abandon progressif de l’unanimité au profit de la
« majorité qualifié ».
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1) L’évolution des règles
Règles en vigueur :
14 Etats membres
(Si proposition de la Commission) 62 %
de la pop
De
l’UE
Majorité qualifiée = 255/345 voix + ou +
(facultatif)
2/3 Etats membres (absence proposition)
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adoptées par tous les membres du Conseil dans le respect de leurs intérêts mutuel et dans
le respect de la communauté. »
Le texte pose le principe de recours à l’unanimité. Le compromis de Luxembourg donne
à tout Etat membre la possibilité d’exercer un droit de véto.
Au cours des années 1960 et 1970, ces Etats membres vont abuser de leur droit de véto en
prétextant que des intérêts très importants étaient en jeu, cette utilisation provoquera un
fort ralentissement des activités de l’UE.
Par l’intermédiaire de diverses techniques, la solution du compromis de Luxembourg a
été abandonnée.
L’une d’elle consiste à un Etat à conserver sa législation nationale afin de satisfaire un
certain nombre d’exigences comme la protection de la santé, de la vie des personnes et
des animaux, de l’environnement, ou celle du milieu de travail.
En parallèle, le champ d’application de la majorité qualifiée a continué à s’étendre.
Cela dit, la règle de la majorité n’a pas conduit à défavoriser les Etats.
Ce n’est pas une majorité contraignante car les minorités ne sont pas toujours les mêmes.
La perspective d’un vote oblige les Etats minoritaire à participer aux négociations afin
que leurs intérêts soient préservés.
Le principe majoritaire facilite donc la recherche de compromis.
L’idéal pour les Etats représentés au Conseil de l’UE est de parvenir à un accord unanime
mais la règle majoritaire peut intervenir pour débloquer des situations inextricables.
2) Les règles applicables
a. Les règles de vote aujourd’hui
L’article 239 du TFUE établit les distances d’un QUORUM. Selon cette règle, la
présence de la majorité des membres est nécessaire à l’organisation d’un vote.
Au moins 14 des membres doivent être présents.
Cet article permet à un Etat de recevoir une délégation de droit de vote d’un autre
membre mais il ne peut en recevoir qu’une seule.
Les textes limitent l’unanimité à des domaines qui touchent à la souveraineté des Etats, à
leur économie. Il en va ainsi en matière de PESC, d’harmonisation de la fiscalité
indirecte, UEM.
La modification des propositions législatives de la commission ne peut se faire qu’à
l’unanimité. Les abstentions ne font pas obstacles à l’unanimité.
69
Les autres décisions sont prises soit à la majorité des membres (14/27), soit à la
« majorité qualifiée ».
La majorité qualifiée repose sur une pondération qui accorde plus de poids aux Etats.
Ainsi, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni dispose de 29 voix chacun. La Grèce et le
Portugal de 12 voix chacun. Le Luxembourg, la Slovénie… de 4 voix chacun.
Le nombre total de voix est de 345 et la majorité qualifiée est fixée à 255, elle doit
correspondre aux moins au 2/3 des Etats membres en l’absence de propositions de la
Commission.
Dans les autres cas, les 255 voix de la majorité qualifiée doivent comprendre la majorité
des Etats membres. Par ailleurs, n’importe quel Etat de l’UE peut demander à l’issue du
vote que soit vérifiée si la majorité qualifiée représente au moins 62 % de la population
totale de l’UE.
Le seuil de la majorité qualifiée est élevé, ce qui rend plus facile l’apparition de la
minorité de blocage.
Le mécanisme de répartition des voix montre que ces règles tien de l’importance
démographique des Etats.
Au sein de l’organe intergouvernemental que représente le Conseil de l’UE, un effort est
donc réalisé pour que la dimension Etatique soit dépassée au profit d’une meilleure prise
en compte des citoyens Européens.
Ce souci de rendre le Conseil plus démocratique se retrouve dans la règle des 62 %.
b. Les règles de votes dans l’avenir
Le Traité de Lisbonne a apporté des modifications.
Ces changements seront applicables en 2014 et il est prévu que l’ancien système restera
en vigueur de manière ponctuelle entre 2014 et 2017.
Le Traité de Lisbonne opère une consécration de la « majorité qualifiée » qui devient la
règle de droit commun. Il modifie le contenu de la majorité qualifiée car elle sera atteinte
lorsque 55 % des Etats membres au moins se seront prononcés en faveur d’une décision.
Il faut que cette majorité qualifiée représente au minimum 55 % de la population de
l’UE.
La majorité des Etats est relevée à 72 % lorsque le Conseil ne statue pas sur une
proposition de la Commission. Les décisions seront à priori moins difficiles à prendre et
un peu plus démocratique.
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Le Traité de Lisbonne rattache au système de la majorité qualifiée plusieurs domaines en
matière de contrôle aux frontières, d’immigration, d’armement.
Certaines compétences nouvelles apparaissent et sont directement associées au système
majoritaire (tourisme, énergie, protection civile).
On dénombre 46 cas de vote à « l’unanimité ». Ce constat invite à nuancer la
consécration du système majoritaire comme règle de droit commun.
III) Les prérogatives du Conseil de l’Union Européenne
Le Conseil dispose d’un pouvoir général de décision en matière législative et budgétaire.
La procédure législative spéciale fait intervenir le Conseil de l’UE exclusivement
(sécurité sociale, protection sociale, droit à la famille, harmonisation fiscale, fiscalité de
l’énergie).
Toutefois le traité de Lisbonne a supprimé toutes les compétences de principes du conseil
en matière exécutive. La commission est le seul organe compétent par principe en matière
exécutive.
L’article 291 du TFUE prévoit cependant que le législateur peut confier des compétences
d’exécution au Conseil dans des cas spécifiques dûment justifiés.
Par ailleurs, le traité donne des fonctions au Conseil dans des domaines biens précis
(fluctuation des prix, pêche, secteur économique et monétaire, concurrence).
En vertu de l’art du TFUE, le Conseil peut demander à la Commission de lui soumettre
des propositions législatives par un vote à la majorité simple. La Commission n’est pas
obligée de donner suite à la demande du Conseil de l’UE.
Section 4 : Le Parlement Européen
L’institutionnalisation du parlement Européen trouve son origine dans la volonté
d’associer les peuples Européen à la conduite du pouvoir. Cette exigence a d’abord été
concrétisée dans le cadre de la CECA qui prenait la forme d’une assemblée commune. Le
parlement Européen sera finalement reconnu dans sa forme actuelle par le traité de
Maastricht en 1992.
Cet organe constitue une pièce maîtresse de la construction Européenne dans le sens où il
permet de contrebalancer le penchant technocratique.
71
Pour que l’exercice de ces pouvoirs puisse donner l’impression d’être fait dans un sens
démocratique, le Parlement Européen doit être investit d’une légitimité correspondante.
Le Parlement Européen doit reposer sur des règles lui garantissant un fonctionnement
stable.
I) La légitimation du parlement Européen
Elle renvoie aux modalités de compositions des institutions. Le nombre des députés n’a
cessé d’augmenter et sont aujourd’hui 754.
Les modalités juridiques de composition du parlement paraissent décisives dans la
mesure où elles permettent d’apporter à l’Union Européenne une forme de légitimité
démocratique directe.
Cependant, ces modalités n’ont pas été jugées suffisantes, c’est la raison pour laquelle un
certain nombre de pratique aujourd’hui institutionnalisée sont venues renforcer le
dispositif juridique.
A) Les modalités juridiques de légitimation
1) La qualité de représentant des parlementaires
Les autorités telles que celles rencontrées dans le Conseil Européen et dans le Conseil de
l’Union Européenne sont considérées comme légitimes car elles défendent au sein de
l’UE les intérêts de leurs Etats respectifs (on peut parler de légitimité de gouvernement).
Les membres qui composent la Commission tirent leur légitimité de leur dévouement à la
cause de l’Union Européenne dans son ensemble. On peut parler de « légitimité
d’impartialité ».
Le Parlement Européen s’appuie sur une légitimité différente. Ses membres sont
directement chargés d’agir non pas dans le sens de l’Etat dont ils sont les ressortissants,
ni dans celui de l’entité abstraite que représente l’Union Européenne, mais sont sensé agir
dans le sens des citoyens de l’UE.
Le rôle des parlementaires est d’exprimer la volonté de tous les individus qui détiennent
la citoyenneté d’un Etat membre de l’UE.
On peut parler de « légitimité démocratique stricto sensu ».
Cette forme de représentativité exprime qu’il existe une correspondance entre les
décisions prises par le parlement et la volonté des gouvernés Européens. Afin d’expliquer
le phénomène, le droit d’union de l’Union Européenne fait appel à une fiction juridique
commune à tous les régimes démocratiques qui est celle du mandat politique.
72
En vertu du mandat, il y a transfert des gouvernés vers les parlementaires. Ce transfert ne
porte pas sur le pouvoir lui-même qui reste attaché au peuple mais sur l’exercice de ce
pouvoir.
Par le mandat, les parlementaires Européens sont donc investit de la mission d’exprimer
la volonté des citoyens de l’UE.
Cependant, il est impossible de prévoir à l’avance tous les problèmes qui seront traités
par le parlement et les organes de l’UE. De plus, les solutions aux problèmes émergent
souvent à la suite de discussions.
Il est difficile de charger par avance un individu de porter telle ou telle solution devant
l’instance de décision.
Faire en sorte que les parlementaires soient dans l’obligation de demander
systématiquement l’avis des citoyens reviendrait à faire voter les citoyens eux-mêmes
(coûteux en temps/argent).
Le mandat Européen ne peut être établit avec précision. Il ne comporte pas d’instructions
venant des électeurs vis-à-vis des parlementaires élus.
Les parlementaires Européens sont dotés d’un « mandat représentatif ».
Cela signifie qu’ils n’ont aucun de comptes à rendre à leurs électeurs durant l’exercice de
leur fonction et ne peuvent donc pas être révoqués lorsque les électeurs estimeraient leur
volonté trahie.
Il en résulte que les promesses électorales n’ont aucune valeur juridique, c’est à dire
qu’elles ne peuvent être invoquées devant une juridiction afin d’engager la responsabilité
du parlementaire qui les aurait pas tenus.
La décision « acte constitutionnel » du 20 septembre 1976 consacre le caractère
représentatif du mandat en dénonçant à l’article 4 que les parlementaires « ne peuvent
être liés par des instructions, ni recevoir de mandat impératif »
Des mécanismes garantissent que le transfert de l’exercice du pouvoir se fasse dans les
conditions les plus intimes possibles. Chaque citoyen doit pouvoir choisir le ou les
députés qui le représenteront.
2) Les mécanismes de représentativités de parlementaires
A) Le mode de désignation retenu
73
a) L’élection des députés par les citoyens de l’UE
L’élection se faisait auparavant par le suffrage universel indirect car chaque parlement
national était chargé de désigner les parlementaires Européens.
L’acte de 1976 prévoit seulement que les opérations électorales doivent avoir lieues dans
tous les Etats membres à la même date.
En dehors de ce cadre commun, les textes laissent les Etats libres d’organiser les
élections dans les modalités de leurs choix. L’élection peut ainsi résulter d’un scrutin
majoritaire à 1 tour, 2 tour, ou à la proportionnelle.
De même, lorsque le scrutin à la proportionnelle est retenu, il peut prendre appui sur des
listes présentes au niveau national ou régional.
Il existe donc une réelle hétérogénéité des procédures de désignations mais la tendance
est à la désignation des députés Européens par la voie du scrutin à la proportionnelle.
Ce scrutin permet de répartir les sièges proportionnellement au nombre de suffrage
obtenu par les listes correspondant aux différentes tendances de l’opinion.
La composition du parlement Européen en ressort relativement fidèle à l’Etat des forces
politiques dans l’UE.
Le scrutin à la proportionnelle a cependant l’inconvénient de multiplier les partis
politiques au sein du parlement et de petits partis eurosceptiques.
Cela rend donc plus difficile l’émergence de majorité favorables à des règles européennes
d’harmonisation.
Dans le cadre d’une circonscription unique ; le territoire Français.
Chaque parti politique était chargé de présenter des listes au niveau national, chaque liste
portant autant de candidats que de sièges à pourvoir.
Les listes qui ne parvenaient pas à obtenir au moins 5 % des suffrages ne pouvaient
disposer d’aucun siège.
Ce système présenter l’inconvénient d’orienter la discussion vers des thèmes nationaux.
La loi du 11 avril 2003 a modifié le déroulement des élections européennes en France en
créant des circonscriptions régionales à mi-chemin entre les élections régionales et
nationales.
La loi attribue 13 siège à l’île de France, 10 sièges au Nord-Ouest, 9 à l’Est et 9 à l’Ouest,
13 au Sud-est, 10 au sud-ouest, 5 au massif central, et 3 à l’outre-mer.
74
C’est un scrutin à la proportionnelle à 1 tour.
Le Conseil Européen est chargé de fixer la composition du parlement Européen, reposant
sur le principe de « pondération » qui détermine le nombre de sièges en fonction du poids
démographique de chaque Etats.
Ce nombre varie considérablement. Celui attribué à la France est de 74, à l’Allemagne de
99, celui du Luxembourg de 6.
b) Une appréciation critique de ce système
Le choix des parlementaires est paramétré en fonctions du poids démographique de
chaque Etat.
Chaque Etat restant libre de déterminer la procédure élective.
La représentativité du peuple Européen est conditionnée par le degré de représentativité
des Etats eux-mêmes. Il serait plus juste de dire que les députés représentent les peuples
Européens.
Il s’agit d’un parlement « interétatique ».
Les choses seraient différentes si l’on dépassait le cadre étatique au profit de
circonscription Européennes fondées sur des critères culturels, historiques, linguistiques,
voire économiques.
Cependant, cela remettrait en cause le principe unitaire de souveraineté Etatique.
Il arrive que des partis fassent campagne pour la défense des intérêts nationaux, ce qui
contredit la volonté du pouvoir constituant Européen de mettre en place des représentants
de l’UE.
B) Les modalités pratiques de cette légitimation
En raison du faible taux de participation aux élections Européennes, la légitimité du
parlement européen devient faible.
Ce faible taux de participation est cependant compensé par des liens entre le Parlement et
la société civile. Ainsi des auditions publiques sont organisées par des commissions
parlementaires afin de permettre aux députés d’entendre l’avis d’experts indépendants sur
les législations en cours d’élaboration.
Il est courant que les députés auditionnent les partis concernés par un dossier, c’est à dire
que les acteurs auront à respecter la législation Européenne envisagée.
Pour accroître la portée de ces discussions, ces rencontres sont souvent médiatisées.
75
A la suite du rejet du traité établissant une constitution pour l’Europe en 2005, le
parlement est allé beaucoup plus loin en institutionnalisant des rencontres permanentes
avec les citoyens et organisations de la société civile.
Le parlement organise ainsi souvent des forums de citoyens permettant de mesurer les
attentes et points de vue des citoyens de l’UE.
II) Le statut du parlement Européen
A) Le fonctionnement du parlement Européen
En vertu de l’article 231 du TFUE, le parlement statue en principe à la majorité des
suffrages exprimés.
Toutefois il y a des cas où le parlement doit statuer à la majorité qualifiée (3/4 membres).
Sur le plan de l’organisation, les traités accordent au parlement une marge de manœuvre
importante. Ils se dotent d’un règlement intérieur adopté à la majorité des membres
composants l’assemblée, prévoyant que l’ordre du jour est décidé par la conférence des
présidents.
Il fixe aussi les règles relatives à la constitution des groupes parlementaires.
Vis-à-vis de la présidence, la décision acte du 20 septembre 1976 dispose que le
président et les 14 vices président sont élus pour 2 ans et demi.
Le parlement est composé de commissions parlementaires :
- Les Commissions permanentes spécialisées dans l’examen des textes législatifs.
- Les Commissions d’enquêtes dont la fonction est d’étudier les allégations d’infraction
ou de mauvaise administration dans l’application du droit de l’UE.
- Les Commissions temporaires d’une durée maximale d’1 an, chargées d’étudier des
problèmes spécifiques.
Les parlementaires Européens se rassemblent en groupes politiques.
Ces groupes réunissent des parlementaires réunissant des mêmes opinions politiques.
L’appartenance à un groupe ouvre droit à certaines prérogatives et soumet les
parlementaires à une discipline commune.
Ce système des groupes permet de briser le cloisonnement Etatique. Afin d’éviter la
multiplication des groupes politiques, le règlement intérieur prévoit qu’un groupe ne peut
pas être composé de moins de 25 députés.
De plus, chaque groupe doit réunir des députés provenant d’au moins 1/4 des Etats
membres.
76
Le travail des parlementaires est rythmé par une multitude de session courtes au cours
desquelles ils se réunissent pour examiner les textes et les voter (elles ont lieues chaque
mois et durent 4 jours).
Cela permet aux parlementaires Européens de ne pas se déconnecter de leur pays.
B) La situation des parlementaires
Elle est principalement régit par la décision du parlement Européen du 28 septembre
2005. Ce texte prévoit notamment le régime de rémunération des députés européens.
Aujourd’hui chaque député perçoit 7 589 € net.
A l’issue de leur mandat, les parlementaires ont droit à une indemnité provisoire de 2 ans
maximum afin de les aider dans leur réinsertion professionnelle. Ils ont aussi droit à un
remboursement des frais dans le cadre de leur mandat (déplacements…).
L’article 5 de la décision autorisait le cumul des mandats parlementaires et nationaux,
visant à l’origine à ce que le parlement ne soit pas composé d’acteurs politique de 2 nd
plan.
La décision du parlement du 25 juin 2002 a mis fin à ce régime de compatibilité.
Il faut noter que les parlementaires sont élus pour 5ans et sont inamovibles.
Les députés peuvent avoir des assistants qu’ils choisissent librement disposant alors
d’une enveloppe de 17 540 €. Ce système permet au parlement de gagner en
indépendances vis-à-vis de la commission et des lobbies industriels et associatifs dans la
mesure où ils ont grâce à ces assistants la possibilité de rechercher des informations
techniques par eux-mêmes.
III) Les pouvoirs du parlement Européen
Le parlement Européen ne peut pas être dissout. De plus, le pouvoir législatif
parlementaire n’est exercé que par une seule chambre (monocamérisme).
L’absence de droit de dissolution ajouté au monocamérisme accorde au parlement un
certain poids de plus que les traités successifs ont élargis les compétences du parlement.
L’importance du parlement Européen doit être relativisée dans la mesure où ses pouvoirs
sont limités par un partage du pouvoir assez tranché.
A) La fonction législative
77
La fonction législative du parlement est renforcée. Il ne disposait à l’origine que d’un
pouvoir consultatif. Cependant, le parlement ne dispose pas de la plénitude des pouvoirs
en matière législative.
L’adoption des lois de l’UE nécessite toujours la participation du conseil de l’UE.
B) La fonction budgétaire
Le rôle du parlement en matière budgétaire n’a cessé d’augmenté. Il avait en vertu du
traité de 1975 le pouvoir d’arrêter en dernier ressort le budget.
Le Traité de Lisbonne a modifié l’équilibre en partageant la décision finale avec le
Conseil.
Le parlement en a cependant retiré en contrepartie un pouvoir d’amendement plus
important.
C) Le pouvoir de contrôle
Le décalage fondamental entre le Parlement, organe strictement démocratique, et le
Conseil, organe interétatique, empêche d’imaginer un scénario plus poussé.
S’agissant du contrôle porté sur la Commission, le parlement dispose d’un contrôle
corrélatif plus étendu.
Il peut aussi poser des questions écrites ou orales, mais peut également mettre en place
une commission d’enquête et surtout adopter une motion de censure à l’égard de la
Commission.
A l’instar de la plupart des régimes nationaux, il existe une forme de rationalisation de la
procédure.
Le but étant d’éviter que des motions ne puissent être trop facilement engagées et
adoptées et donc de limiter les risques de déstabilisation institutionnelle.
Le dépôt de la motion n’est possible que si au moins ¼ des membres du parlement l’ont
signés.
L’adoption de la motion ne peut avoir lieu qu’à la majorité des 2/3 des suffrages
exprimés des membres du parlement.
L’adoption de la motion de censure est exigeante mais il n’est pas nécessaire de la
déclencher pour exercer une pression sur la commission.
L’hypothèse que la motion survienne peut suffire à contraindre la commission à s’aligner
sur les objectifs du parlement, voire à démissionner d’elle-même.
78
D) Le pouvoir de nomination
Le parlement Européen joue un rôle plus ou moins important dans la désignation à de
hautes fonctions de l’UE.
Il désigne le médiateur Européen institué par le traité de Maastricht, il émet un avis
consultatif pour la désignation des membres de la Cour des Comptes, et participe à
l’élection du président de la commission et se prononce par vote sur la liste des
commissaires.
La désignation des juges de la CJUE reste du ressort des gouvernements des Etats
membres.
Section 5 : Les institutions spécialisées
On peut distinguer 3 institutions spécialisées : La CJUE, la banque centrale Européenne,
et la Cour des Comptes.
Sous-section 1 : La Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE)
Les règles de droit qui sont produites par l’UE ainsi que celles qui organisent l’UE
seraient très largement dépourvues d’effectivité s’il n’était prévu aucun mécanisme de
sanctions juridictionnelles.
La CJUE se charge de faire respecter le droit de l’UE et garanti à chaque citoyen de
pouvoir bénéficier d’une protection extérieure à l’Etat dont il est le ressortissant.
Elle joue un rôle essentiel en matière d’interprétation des traités constitutifs de l’UE et
des règles élaborées par l’UE elle-même.
Ce travail d’interprétation apparaît dans les motifs de ses arrêts, visant à préciser le sens
des traités et des énoncés juridiques produits par l’UE.
I) Le statut de la CJUE
A. L’organisation
1) La structure de la CJUE
Elle est divisée en 3 juridictions : La Cour de justice, le Tribunal, et le Tribunal de la
fonction publique.
79
L’apparition de ces 2 dernières juridictions s’est faite dans un 2nd temps afin de
désengorger la Cour de Justice et de réduire le délai de traitement des affaires au bénéfice
des justiciables.
L’existence de délais raisonnables est une condition majeure du droit produit par l’UE.
Il existe une « hiérarchie juridictionnelle » au sein de la CJUE.
- Le Tribunal est détenteur de la compétence de droit commun, ses décisions peuvent en
principe faire l’objet d’un pourvoi auprès de la CJUE.
- Les décisions rendues par le Tribunal de la fonction publique peuvent faire l’objet d’un
recours devant le tribunal.
Certaines affaires sont portées directement devant la Cour de Justice, d’autre part les
tribunaux peuvent parfois rendre des décisions en 1er et dernier ressort.
2) Le fonctionnement de la CJUE
Il repose sur l’existence de greffes.
Chaque juridiction de la CJUE dispose de son greffe, ce qui permet au Tribunal et au
Tribunal de la fonction publique de gagner en indépendance vis-à-vis de la CJUE.
Le rôle de ces greffes se décline sur 3 niveaux : assistance au magistrat, gestion
administrative et financière de la juridiction.
Il existe aussi au sein des juridictions un président distinct. Elles élisent leur président
chacune de leur côté pour 3 ans à la majorité et à bulletin secret parmi ses juges.
Cette procédure de désignation confère au président une réelle indépendance vis-à-vis des
Etats membres.
Le secret du scrutin permet d’éviter que des clans se forment au moment de l’élection.
Cela garantit à la Cour une certaine unité.
En principe, au moment de traiter les litiges, les juridictions ne réunissent pas l’ensemble
de leurs magistrats. Chaque juridiction est composée de chambres qui rendent leur
décision au nom de l’organe dans son entier.
La Cour de Justice peut siéger en chambre (3 ou 5 juges), en grande chambre (13 juges),
ou en assemblée plénière lorsqu’elle le décide.
S’agissant du tribunal de la fonction publique, il siège en principe en chambre composée
de 3 juges, parfois 5. Il statue en assemblée plénière dans de rares cas déterminés.
80
Par ailleurs, au sein du tribunal et du tribunal de la fonction publique, le recours au juge
unique est désormais possible.
B. La composition
La Cour de Justice est composée de juges et d’avocats généraux. La règle est celle d’un
juge par Etat membre, soit 27 juges actuellement.
Le nombre d’avocats généraux est de 8 ;
5 d’entre eux sont issus des 5 plus grands Etats de l’UE (Espagne, Italie, Allemagne,
France, R-U)
Ils ont pour rôle de présenter publiquement en toute impartialité et en toute indépendance
des conclusions motivées.
Les magistrats de la Cour de Justice sont soumis à un statut adapté à leurs fonctions ;
- Ils sont nommés pour 6 ans et renouvelés par moitié tous les 3 ans.
- Le mandat de chaque magistrat est renouvelable indéfiniment.
- Leur désignation se fait d’un commun accord par les Etats membres. Ils doivent choisir
des personnalités qui offrent toute garantie d’indépendance et qui réunissent les
conditions requises pour l’exercice dans leur pays des plus hautes fonctions
juridictionnelles.
On retrouve ainsi des personnalités ayant fait carrière dans la magistrature, ou encore des
professeurs de droit.
83
Il est rendu en audience publique après délibération à la majorité des voix par la chambre
saisie du litige.
A l’inverse de ce que l’on retrouve dans les décisions rendu par la CJUE, il n’y a pas de
publication des avis individuel de chaque magistrat. Les avis dissident éventuels ne
peuvent dont être portés à la connaissance du public, ce qui confère à la CJUE une pure
légitimité.
B) Les voies de recours
On distingue dans le cadre de la procédure de la CJUE 2 voies de recours :
- La réformation : elle consiste généralement à demander à une autre juridiction de
réexaminer le litige (Tribunal ou Cour de Justice), le pourvoi reste limité aux questions
de droit.
Le juge du 2nd degré ne se substitue pas au juge d’instance dans l’appréciation des faits
dans laquelle il a pu se livrer. La réformation peut dans d’autres cas consister à demander
à la Cour de Justice d’examiner une décision rendue par le Tribunal « en cas de risque
sérieux d’atteinte ou à la cohérence du droit communautaire ».
S’il apparaît que le risque était avéré, le Cour de Justice renvoie l’affaire devant le
Tribunal.
- La rétractation : Il s’agit de recours portés devant la même juridiction.
Ce moyen peut être exercé lorsqu’il est découvert un fait de nature à exercer une
influence sur la solution et qui était inconnu de la partie avant le prononcé de l’arrêt.
Sous-section 2 : La Banque Centrale Européenne
La politique monétaire et la politique de changes menés par l’UE ont pour but de
maintenir la stabilité des prix et de soutenir des politiques économiques générales dans
l’UE.
Par un ensemble de mécanismes de régulation, la BCE a pour objectif d’assurer la
stabilité des prix.
L’effort de stabilisation des prix de la BCE serait totalement vain si les Banques centrales
nationales pouvaient continuer à réguler librement les économies nationales. L’institution
de la BCE ne signifie pas la disparition des Banques centrale nationales mais sont
cantonnées au rôle d’exécutant.
84
La BCE représente la clé de voûte du système Européen de Banque centrale SEBC.
L’objectif de stabilisation des prix serait difficile à atteindre si les Etats pouvaient
influencer l’action de la Banque centrale.
Dans la lignée du modèle Allemand, le statut de la BCE et celui des Banque centrales
nationales leurs assure une indépendance vis-à-vis du pouvoir politique.
- En 1er lieu on trouve le conseil des gouverneurs.
Il est composé du directoire de la Banque centrale ainsi que des gouverneurs des Banques
centrales de la zone euro.
Le rôle du directoire est de fixer les orientations et de prendre les décisions
indispensables aux objectifs du SEBC.
Il définit la politique monétaire de l’UE. Ces décisions sont prises en général à la majorité
simple sans pondération, ce qui renforce le caractère supranational de la BCE.
- En 2nd on trouve le directoire.
Il est composé du président de la BCE, d’un vice-président et de 4 autres membres.
Ils sont chacun désignés à la majorité qualifiée pour 8 ans non renouvelables à la
recommandation du Conseil.
Cette désignation à lieu après concertation du Conseil Européen et du Conseil des
gouverneurs.
Sa mission est d’exécuter la politique monétaire dans le sens définit par les gouverneurs.
Il donne à cet effet des instructions aux BCE.
- En 3ème, Le Conseil économique et financier
Il est composé de 2 représentants par Etat membre en plus des 2 membres de la
Commission et des 2 membres de la BCE qui y siègent.
Son rôle est purement consultatif.
Sous-section 3 : La Cour des Comptes
Elle a été créée en 1976, sa consécration a été véritablement opérée par le traité de
Maastricht
85
L’apparition d’un tel organe a été rendu nécessaire par l’attribution à l’UE de ressources
propres, l’existence d’un budget régi par des règles précises, et une organisation détachée
de l’emprise des Etats membres.
Selon l’article 285 du TFUE, la Cour des Comptes a pour but d’assurer le contrôle des
comptes de l’UE.
Elle examine la légalité des recettes et des dépenses et s’assure de la bonne gestion
financière de l’UE.
Ses pouvoirs d’investigations sont poussés car elle peut exercer des contrôle sur pièce et
sur place dans les locaux de toute institutions gérant les recettes et dépenses pour l’UE, y
compris dans les locaux des personnes physiques ou morales bénéficiaire de versements
provenant de l’UE.
La portée de ces pouvoirs doit être nuancée dans la mesure où la Cour ne possède
d’aucun pouvoir direct de sanction et de décision.
Elle est composée d’1 ressortissant de chaque membre de l’UE (27). Chaque magistrat est
choisi parmi des personnalités appartenant ou ayant appartenues à des institutions au sein
de leur pays d’origine.
Ils sont élus pour une durée de 6 ans par le conseil statuant à la majorité qualifiée sur
proposition des Etats membres.
-- Ils ne doivent ni solliciter, ni accepter d’instructions d’aucuns gouvernements ni
organismes et leur statut est incompatible avec tout activité professionnelle.
86
Chapitre 4
L'OMC est avant tout un cadre de négociation, un lieu où les gouvernements membres
essaient de résoudre les désaccords commerciaux existant entre eux. L'OMC s'est dotée
d'un « pouvoir judiciaire », l'Organe de Règlement des Différends (ORD), auprès duquel
les pays qui s'estiment lésés peuvent porter plainte. Une procédure permet de régler les
conflits entre les États membres. Elle est avant tout basée sur la négociation.
L'OMC n'est pas une agence de l'ONU. Depuis 2001, le cycle de négociation mené par
l'OMC est le cycle de Doha.
L'OMC produit un rapport annuel sur le commerce mondial ; son but est de faire mieux
comprendre les tendances du commerce international, les questions de politique
commerciale et le système commercial multilatéral
87
A.1. Rôle d’élaboration de la réglementation du commerce international servant de
cadre aux négociations commerciales.
88
- principe de transparence
B.2. Rôle dans le développement : promouvoir des phénomènes de rattrapage pour une
meilleure intégration ou insertion dans le commerce international, par un traitement
spécial transitoire.’
Dans un premier temps, l’OMC fait preuve, pour les PVD et les intégrations régionales,
de « souplesse » et de « progressivité » en ce qui concerne l’application et le respect
des principes et politiques économiques cités ci-dessus : notamment en ce qui
concerne le TNPF (l’OMC tolère un certain degré de protectionnisme de façon à ne pas
asphyxier les économies encore fragiles par l’entrée massive et plus compétitive de
produits étrangers) ou encore la reconnaissance du principe de non réciprocité.
Dans un second temps, l’OMC a joue un rôle actif dans le développement (pour éviter
une possible marginalisation dans l’économie mondiale) via des aménagements
spécifiques comme l’amélioration de l’accès au marché pour les produits des PVD,
l’octroi de période de transition, l’assistance technique et l’instauration de programmes
de formation pour combler ou du moins réduire le fossé notamment en matière de
technologies de l’information et des communication (TIC). Mais c’est surtout l’ouverture
du « cycle du développement » à Doha en novembre 2001 qui marque une étape, qui se
concrétise à Cancun en septembre 2003 par la mise en place d’un « fonds global
d’affectation spéciale pour le programme de Doha pour le développement ». En dépit des
perspectives ouvertes par les négociations multilatérales, la clé du développement réside
dans la capacité des pays à développer leurs attraits et, avant tout, offrir un potentiel de
marché propre à attirer les investisseurs dans un espace économique large.
89
De 1947 à 1994, la principale activité du GATT sera l'organisation de négociations
commerciales multilatérales (NCM), chargées de libéraliser le commerce mondial.
Huit cycles se sont succédés. Les cinq premiers cycles, menés d'avril 1947 à 1967,
visaient essentiellement la suppression des restrictions quantitatives et l'abaissement des
droits de douane, qui fut très important.
1er cycle : octobre 1947 23 pays 104 accords de réduction des droits
Genève de douane
2ème cycle : avril - août 33 pays 147 accords de réduction des droits
Annecy 1949 de douane
6ème cycle : mai 1964 - juin 48 pays - Réduction des droits de douane de
Kennedy Round 1967 35 %
- Mesures anti-dumping
- Mécanismes préférentiels jugés
insuffisants par les pays en
développement
90
7ème cycle septembre 99 pays - Réduction des protections tarifaires
:Tokyo (ou 1973 - avril de 34 %
Nixon) Round 1979 - Mesures non tarifaires
- Mise au point des codes anti-
dumping
Le plus long des cycles de négociations, l'Uruguay Round a été aussi le plus conflictuel et
le plus novateur.
Il a élargi, en effet, le champ de la négociation à des secteurs non couverts jusque là par
le GATT : l'agriculture, le textile et les services, et, à ce titre, mis en évidence le conflit
commercial latent entre les Etats-Unis et l'Europe, notamment à travers la négociation
agricole.
Il a également, pour la première fois, intégré la protection de la propriété intellectuelle au
sein du commerce international.
L'Acte final de l'Uruguay Round du 15 avril 1994 recouvre de très nombreux accords
II - Organes de l’OMC
B.3. Règlements des différends commerciaux : soit à l’amiable, soit par l’ORD.
91
régulation juridique de la mondialisation économique. L’OMC est aujourd’hui
victime de son propre succès et l’ORD et l’OAP sont saturés.
Exemples:
-USA/ Japon en 1995 pour le secteur de l’automobile, USA/UE pour le bœuf aux
hormones en 1996
- au regard des accords ADPIC (concernant les services), en mai 1999 l’OMC avait été
saisie de 19 plaintes pour résoudre des litiges en matière de droit d’auteur, de brevets et
de marques.
Les parties entament des consultations au sein de l’OMC qui doivent donner lieu à un
accord dans les soixante jours.
Si la consultation a échoué, les parties se mettent d’accord sur les trois membres du
panel choisis par les membres de l’OMC. Les parties présentent leurs soumissions au
panel ; elles peuvent faire des observations sur le rapport intérimaire. Le panel présente
ses conclusions qui sont adoptées par tous les membres de l’OMC au sein de l’Organe de
règlement des différends. Pour refuser les conclusions d’un panel il faut obtenir l’accord
de tous les membres de l’OMC, ce qui rend l’adoption des conclusions quasi
automatique.
Les parties appliquent les décisions du panel ou peuvent faire appel, elles saisissent
alors l’Organe d’appel composé de sept membres permanents qui sont des
personnalités indépendantes. Les conclusions de l’Organe d’appel sont automatiquement
adoptées. La mise en œuvre des conclusions doit se faire dans un délai raisonnable, qui
est défini par arbitrage, s’il y a désaccord entre les parties ; celles ci informent l’ORD des
étapes de la mise en conformité. Le plaignant peut exercer des mesures de rétorsions
92
commerciales à l’égard de la partie adverse en attendant la mise en conformité des règles
ou des mesures commerciales : la portée de ces rétorsions fait l’objet d’un arbitrage.
Ainsi, l’ORD comprend tous les Etats membres. Plus rapide et surtout plus contraignant
que le GATT, il met théoriquement tous les pays membres sur un pied d’égalité.
La liste de tous les différends commerciaux est consultable sur le site de l'OMC.
Ces différends reflètent l'état des relations commerciales internationales, la logique des
blocs régionaux, Etats-Unis contre Union européenne notamment, où les conflits
commerciaux opposent deux régions qui réalisent plus de 40% des échanges mondiaux.
Les principales pierres d'achoppement sont les questions agricoles (bœuf aux hormones,
OGM, bananes) et les services.
Nombre de différends
En 2005, 81 affaires, au total, ont donné lieu à des rapports adoptés, soit en première
instance, soit par l'organe d'appel.
On constate une évolution en baisse des affaires faisant l'objet d'un appel : au début
chaque affaire, ou presque, faisait l'objet d'un appel, chiffre tombé à environ 30%.
Selon un Rapport rendu début 2005 par le Conseil consultatif au Directeur général pour le
10ème anniversaire de l'OMC, (PDF, 103 Ko) "Cette jurisprudence des 81 affaires pour
lesquelles les rapports ont été adoptés représentent 27 000 pages de jurisprudence. Il ne
93
fait aucun doute que cette jurisprudence aura sur le droit international général un effet
dépassant les limites du système de l'OMC."
> Plaintes déposées à la fois par des pays membres développés et des pays membres en
développement (5 affaires/11 demandes)
Etats-Unis 12 1 13 3 10 13
Union 13 1 14 1 4 5
européenne
Japon 3 1 4 - 2 2
PED 18 1 19 - 9 9
94
Le conflit de la banane
Le conflit de la banane remonte au 1er juillet 1993, année de mise en place du marché
intérieur de l'Union européenne, qui avait entraîné la création d'un nouveau système
unique d'importation, combinant des quotas fixés pour les pays ACP (Afrique, Caraïbes,
Pacifique), système préservant les intérêts des producteurs communautaires et des pays
ACP, au détriment des bananes dites "dollars" en provenance d'Amérique latine et
commercialisées par les multinationales américaines.
Ce conflit illustre la guerre commerciale qui fait rage entre l'Europe et les Etats-Unis, et
la fin d'une politique préférentielle européenne à l'égard de certains pays en
développement, mise en œuvre par la Convention de Lomé.
Le 1er août 2005, le conflit rebondit, avec la publication d'un rapport d'arbitrage
de trois experts mandatés par l'OMC (PDF, 167 Ko) qui avait été saisie en mars et
avril 2005 par neuf pays latino-américains (Brésil, Costa Rica, Colombie,
Equateur, Honduras, Guatemala, Nicaragua, Panama, Venezuela). Il condamne en
effet le nouveau système d'importations prévu par l'Union européenne pour le 1er
janvier 2006, jugeant que le tarif de 230 euros (279 dollars) par tonne que l'UE
veut appliquer sur les importations de bananes en provenance d'Amérique latine
est trop élevé, les pays du groupe Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) n'étant pas
soumis à ce droit de douane.
Le 26 novembre 2008, l'organe d'appel de l'OMC, estimant que le régime
d'importation de bananes de l'Union européenne "contrevient" aux règles du
commerce international, confirme une première décision prononcée en avril 2008
en faveur de l'Equateur et en mai 2008 en faveur des Etats-Unis, et dont l'Union
européenne avait fait appel le 28 août. Les Etats-Unis et l'Equateur critiquent le
régime d'importation européen de bananes entré en vigueur en janvier 2006, qui
impose un droit de douane par tonne sur les bananes non originaires de la zone
ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique).
95
Le 15 décembre 2009, un accord à Genève met fin à la "guerre de la banane". La
négociation, à laquelle ont participé tous les pays latino-américains fournisseurs
de bananes à l'Union européenne, aboutit à un accord sur la baisse progressive des
droits de douane imposés par Bruxelles sur la banane hors pays ACP (Afrique,
Caraïbes, Pacifique), de 176 euros la tonne actuellement à 114 euros en 2017 avec
une première coupe à 148 euros à la signature de l'accord. En contrepartie, les
producteurs latino-américains et les Etats-Unis acceptent d'abandonner leurs
recours devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Par ailleurs,
l'Union européenne annonce une enveloppe allant jusqu'à 200 millions d'euros
pour aider les pays ACP à supporter la concurrence accrue de l'Amérique latine.
L'accord, qui est paraphé à Genève, doit être signé en 2010 par les 27 Etats
membres de l'Union européenne.
En 1988, l'Union européenne avait décréteun embargo sur la viande traitée aux
hormones de croissance. Les Etats-Unis et le Canada portaient l'affaire devant
l'OMC le 20 mai 1996.
Lors du jugement rendu le 16 janvier 1998, l'organe d'appel de l'ORD confirmait
la décision de septembre 1997, condamnant l'Union à lever l'embargo, sauf à
apporter des preuves scientifiques de la nocivité de la viande aux hormones.
Le 12 juillet 1999, l'ORD, qui, dans cette affaire, n'a pas retenu la pertinence du
principe de précaution a autorisé les Etats-Unis à taxer des produits européens,
pour un montant de 116,8 millions de dollars par an.
Introduction
96
Fondée sur l’idée de l’union des Etats arabes, la Ligue des Etats arabes a plusieurs
valeurs et objectifs qui sont dans l’intérêt des états arabes. La Ligue arabe est la seule
organisation qui incarne la totalité des états arabes et des structures qui montrent les
valeurs de ces états. La LEA a voulu réunir les états arabes dans le but de renforcer les
relations entre eux, d’améliorer la coopération et de préserver l’indépendance et la
souveraineté ainsi que de défendre leurs intérêts.
Selon la Charte, la Ligue arabe est un outil de coordination stratégique, de mise en place
des éléments stratégiques et en même temps, des éléments de coordination entre les
différents états. Elle est aussi un outil qui prévoit des structures pour s’assurer que les
faits se passent ou non. C’est aussi une réunion d’états. Ce n’est pas un processus
97
d’intégration, il n’y a aucun objectif de disparition ou de fédération. La ligue arabe
soutient aussi la lutte du peuple palestinien afin de créer un état palestinien.
De plus, selon la charte, il y a trois points techniques :
-la décision ; son mode et son principe.
-la notion de solidarité face à une menace ou une menace d’agression pour un état.
-le respect de la souveraineté des états.
La Ligue des Etats Arabes est formée de trois organes principaux qui sont le Secrétariat
général, le Conseil de la Ligue, et les comités permanents. Cette ligue a prévu la
constitution d’organisations dans le but de diversifier les activités économiques et
sociales. Elle s’est chargée aussi de former des agences spécialisées et autonomes comme
l’Organisation arabe de travail, l’Union postale et l’Union des télécommunications.
a. Le Secrétariat général :
L’article XII de la Charte reconnait la mise en place d’un secrétariat général qui sera
constitué d’un secrétaire général, de secrétaires adjoints et d’un personnel. C’est le
Conseil de la Ligue qui nomme le Secrétaire général à majorité de deux tiers pour une
période de cinq ans sous réserve de renouvellement. Et c’est le Secrétaire général qui
est chargé, avec le consentement du Conseil de la Ligue, de la nomination des secrétaires
adjoints et du personnel de la Ligue.
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– Bureau du Secrétaire général.
– Secteur politique et diplomatique.
– Secteur économique.
– Secteur sécuritaire.
– Secteur de contrôle financier et administratif.
– Secteur des affaires sociales.
– Bande de la Palestine et des territoires arabes occupés.
– Secteur des medias, de l’information et des télécommunications.
– Secteur des ressources humaines, financières et des services.
b. Le Conseil de la Ligue :
C’est l’organe suprême de la Ligue des Etats Arabes. Il est constitué des représentants de
chaque Etat membre. Chacun d’eux a une seule voix. Il se réunit deux fois par an.
Les devoirs du Conseil :
– Mettre en oeuvre des accords entre les différents états dans tous les domaines.
– Prendre les mesures nécessaires pour éviter toute agression réelle ou potentielle qui
pourrait menacer un des Etats membre.
– Résoudre les différends entre les Etats membre par des moyens pacifiques (médiation
ou arbitrage).
– Identifier les moyens de coopération entre les organismes internationaux afin de
préserver la paix et la sécurité internationale.
– Nommer le secrétaire général de la Ligue.
– Evaluer les postes des Etats membre dans le budget de la Ligue et leur approbation.
– Mettre les règles propres au Conseil, aux comités permanents et au secrétariat général.
Il faut noter qu’au sein de la Ligue Arabe, il y a des conseils permanents et un réseau
juridique propre aux pays arabes.
Le Conseil économique est un conseil chargé de créer une grande zone de libre-
échangeentre les différents pays arabes. Il y a aussi des institutions bancaires qui
facilitent le financement du développement.
Le Conseil de défense est un conseil qui vise à garantir une sécurité collective à tous les
niveaux et dans tous les pays arabes.
Les Conseils ministériels :
– Ministres du logement et de la construction arabe.
– Ministres des transports arabes.
– Ministres arabes chargés des affaires environnementales.
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– Ministres arabes des télécommunications et de l’information.
– Ministres arabes du tourisme.
– Ministres arabes des medias.
– Ministres arabes de l’électricité.
– Ministres arabes des affaires sociales.
– Ministres arabes de la jeunesse et du sport.
– Conseil ministériel arabe de l’eau.
– Ministres arabes de la justice.
– Ministres arabes de la santé.
d. Comités permanents :
Chaque comité est représenté par un délégué qui possède une seule voix. Le Conseil de la
Ligue nomme un président pour chaque comité pour deux ans de mandat renouvelable.
La prise des décisions se fait par vote majoritaire des Etats membres. Chacun de ces
comités a le droit de constituer des comités secondaires. Ces comités ont aussi le droit
d’engager des experts des Etats membre pour profiter de leurs expériences et
compétences. Il faut noter que ces comités ont un rôle dans l’accomplissement de
plusieurs projets d’accords conclus par les Etats membre. Citons, le comité de combat
pour la traite des êtres humains, le comité arabe des droits de l’Homme.
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– Ministres arabes des télécommunications et de l’information.
– Ministres arabes du tourisme.
– Ministres arabes des medias.
– Ministres arabes de l’électricité.
– Ministres arabes des affaires sociales.
– Ministres arabes de la jeunesse et du sport.
– Conseil ministériel arabe de l’eau.
– Ministres arabes de la justice.
– Ministres arabes de la santé.
d. Comités permanents :
Chaque comité est représenté par un délégué qui possède une seule voix. Le Conseil de la
Ligue nomme un président pour chaque comité pour deux ans de mandat renouvelable.
La prise des décisions se fait par vote majoritaire des Etats membres. Chacun de ces
comités a le droit de constituer des comités secondaires. Ces comités ont aussi le droit
d’engager des experts des Etats membre pour profiter de leurs expériences et
compétences. Il faut noter que ces comités ont un rôle dans l’accomplissement de
plusieurs projets d’accords conclus par les Etats membre. Citons, le comité de combat
pour la traite des êtres humains, le comité arabe des droits de l’Homme.
Secretaires généraires
Depuis la création de la Ligue des Etats arabes jusqu’à aujourd’hui, sept secrétaires
généraux ont présidé la Ligue des Etats arabes.
1945-1952 : Abdel Rahman Azzam. Il est né le 8 mars 1893 dans une famille arabe
originaire de la péninsule arabique. Il a fait des études de médecine à la Faculté de San
Thomas à l’Université de Londres en 1912. Nationaliste égyptien, fervent partisan du
panarabisme, il s'est opposé fermement à la partition de la Palestine. Lors de sa carrière
politique, il fut membre au parlement en 1924 et 1936 et ambassadeur d'Égypte dans
plusieurs pays. Il est le grand-oncle maternel d'Ayman al-Zawahiri.
1952-1972 : Mohammad Abdel Malak Hassouna. Il est né le 28 octobre 1898. Il a obtenu
sa licence de droit de l’Université du Caire en 1921 et ensuite il a poursuivi ses études de
Master en sciences économiques et politiques à l’Université de Cambridge en Angleterre
en 1925 où il a été membre de la première mission du corps diplomatique du Ministère
des Affaires étrangères. Il est maire d'Alexandrie entre le 25 avril 1942 et le 15 mai 1948.
Sa période est marquée par la construction de l'université de l'Alexandrie. Il a occupé le
poste de ministre des affaires sociales entre 1949 et 1950 puis ministre de l'éducation. Il
sera nommé secrétaire général de la Ligue en 1952.
101
1972-1979 : Mahmoud Riad. Il est né le 8 janvier 1917. Il est diplômé de l’Académie
militaire de L’Egypte en 1936. Il a enseigné la matière des tactiques dans l’Académie
militaire à partir de 1942. Il a rejoint l’Académie d’Etat-major et a obtenu sa diplôme en
1943 et ensuite il continue l’enseignement dans l’Académie militaire. Il a occupé le poste
de d'ambassadeur de l'Égypte auprès la Syrie en 1955 et de l'ONU entre 1962 et 1964. Il
était également le conseiller des affaires politiques de Gamal Abdel Nasser entre 1958 et
1962 et de Anouar el-Sadate en 1972. Ensuite il fut désigné ministre des Affaires
étrangères de 1964 à 1972 pour devenir ensuite le troisième secrétaire général de la Ligue
arabe en 1972.
1979-1990 : Chazli al Klibi. Il est né le 6 décembre 1925 à Tunis. Il a fait ses études
secondaires au Collège Sadikiya, puis il s’est déplacé vers Paris où il a poursuivi ses
études en Littérature et Philosophie à l’Université de la Sorbonne. Ainsi qu’il a obtenu
une licence en Langue et Littérature arabe en 1947. Directeur général de la radio
nationale en 1958, il devient le premier ministre tunisien des Affaires culturelles (1961-
1970, 1971-1973, 1976-1978) sous la présidence d'Habib Bourguiba puis directeur de
cabinet du président de 1974 à 1976 avant d'occuper le poste de ministre de l'Information
de 1978 à 1979. Il sert également comme maire de Carthage de 1963 à 1990. Il est
nommé secrétaire général de la Ligue en 1979.
1991-2001 : Ahmad Ismat Abdel Majid. Il est né le 22 mars 1923 en Alexandrie. En
1944, il obtient une licence en droit de l'Université d'Alexandrie. En 1947, il obtient son
diplôme de droit. Un an plus tard, il est diplômé de l'Université de Paris en économie. En
1949, il obtient un autre diplôme en droit comparé et en sciences politiques.
2011-… : Nabil Al Arabi. Il est né le 15 mars 1935. Il a fait ses études en droit à
l’Université de Caire (1955) puis à la Faculté de Droit à la Faculté de Droit à l’Université
de New York. Ministre des Affaires étrangères, il a été élu à l’unanimité secrétaire
général de la Ligue arabe. Il était ancien ambassadeur à l’ONU, diplomate et spécialiste
de droit international. Il a travaillé en 2001 à la Cour Internationale de Justice. Il a fait
partie aussi de l’équipe égyptienne qui a négocié la paix avec Israël en 1978-1979.
103
Chapitre 6 - L’OTAN
Introduction
L'OTAN doit s'ouvrir à de nouveaux États, développer des partenariats avec la Russie et
l'Ukraine, élargir le dialogue avec les pays de la Méditerranée. Une conception élargie de
la sécurité peut conduire l'Organisation à mener des opérations de maintien de paix hors
de sa zone de compétence. La condition en est alors une réforme de ses structures
militaires.
L'origine du Pacte est multiple. Elle se trouve, tout d'abord, dans la déclaration du
président américain Harry Truman, datant du 12 mars 1947. La « doctrine Truman »,
motivée, entre autres, par l'essor de mouvements de guérilla nationalistes soutenus par les
Soviétiques ou à direction communiste (Kurdistan, Chine, Grèce, Viêt Nam), remet en
question la tradition isolationniste des États-Unis en temps de paix, en militant en faveur
d'une solidarité militaire au sein du monde occidental.
104
L'OTAN doit aussi sa création au désir des Européens de se lier aux États-Unis par un
pacte durable de défense. Soucieux de la menace soviétique (création du Kominform,
grèves communistes en Italie et en France en 1947-1948, et surtout « coup de Prague » de
février 1948, puis blocus de Berlin en juin), la Grande-Bretagne, la France, les Pays-Bas
et le Luxembourg, déjà liés par le traité de Bruxelles (17 mars 1948), décident d'élargir
leur pacte d'alliance à d'autres pays de l'Europe occidentale et aux deux grands États
industriels d'Amérique du Nord. Le traité de l'Atlantique Nord est signé le 4 avril 1949
par les douze pays fondateurs et entre en vigueur le 24 août suivant.
La zone couverte par le traité, s'étendant aux territoires métropolitains des États membres
mais non à leurs possessions d'outre-mer, est décrite dans l'article 6 : l'Alliance intervient
en cas d'« attaque contre le territoire de l'une des parties en Europe ou en Amérique du
Nord, contre les départements français d'Algérie (mention supprimée en 1963, après
l'accession du pays à l'indépendance), contre les îles placées sous la juridiction de l'une
des parties dans la région de l'Atlantique nord, au nord du tropique du Cancer, ou contre
les navires ou aéronefs de l'une des parties dans la même région. »
Le traité peut être révisé au bout de dix ans à la demande de l'une des parties et par voie
de consultation (article 12). Il peut être dénoncé par toute partie au bout de vingt ans,
mais sa durée est illimitée, comme le préciseront les Alliés dans les accords de 1954.
Enfin, d'autres pays peuvent être admis dans l'Alliance, aux conditions fixées par
l'article 10, qui précise : « Les parties peuvent, par accord unanime, inviter à accéder au
traité tout autre État européen susceptible de favoriser le développement des principes du
présent traité et de contribuer à la sécurité de la région de l'Atlantique nord. » La zone
sera progressivement élargie à la Grèce et à la Turquie, à l'Allemagne, à l'Espagne, et
finira par s'étendre aux pays de l'Europe de l'Est avec l'adhésion, en 1999, de la Hongrie,
de la Pologne et de la République tchèque.
L'esprit et les buts du traité sont exposés dans le Préambule et dans les trois premiers
articles. Le Pacte a pour objet d'assurer collectivement la sécurité des États signataires.
La référence à la charte de l'Atlantique de 1941 et à la charte des Nations unies de 1944
est constante. Comme elles, le texte du traité mentionne les grands principes sur lesquels
doit reposer l'ordre international : la liberté des peuples, le règne du droit, la justice, la
coopération économique et le refus de l'emploi de la force pour résoudre les conflits, sauf
en cas de légitime défense.
En temps de paix, la sécurité collective des États membres est assurée par l'assistance
mutuelle et la coopération économique. Il est dit, dans l'article 3, que chaque pays
signataire devra accroître sa capacité de « résistance à une attaque armée ». Et, selon
105
l'article 5, toute agression armée contre un des membres est considérée « comme une
attaque dirigée contre toutes les parties. […] Chacune d'elles, dans l'exercice du droit de
légitime défense […], assistera la partie ou les parties ainsi attaquées ». Chaque État
membre conserve cependant le choix des moyens. Pour la première fois de son histoire,
l'OTAN a mis en œuvre la disposition de l'article 5, le 12 septembre 2001, après les
attentats qui ont frappé les États-Unis. (→ événements du 11 septembre 2001.)
Dès sa création, en 1949, l'OTAN est une organisation purement défensive et dissuasive,
et, dans l'hypothèse où une agression est commise sur le territoire des pays membres,
ceux-ci bénéficient, le cas échéant, du « parapluie nucléaire » américain. Mais la
fabrication, par l'URSS, de missiles balistiques à capacité intercontinentale l'amène, en
1967, à adopter la doctrine de « riposte graduée », qui fixe les conditions nouvelles de
l'engagement des forces armées de l'Alliance.
En cas d'échec de la dissuasion, cette riposte doit se faire en trois paliers : l'engagement
des forces conventionnelles ; l'emploi des armes nucléaires tactiques en soutien des armes
conventionnelles ; et, par voie de conséquence, la mise en œuvre des forces nucléaires
stratégiques des deux adversaires – les représailles étant alignées sur le niveau d'agression
de l'adversaire. Cette évolution doctrinale conduit la France, en 1966, à se retirer du
commandement intégré de l'Alliance, puis à exiger le retrait des forces stationnées sur son
territoire et à récupérer la souveraineté complète de son espace aérien. Toutefois, un
certain nombre de liens sont préservés, grâce à des accords d'état-major.
Une seconde évolution se fait jour avec la crise des euromissiles : au déploiement, à partir
de 1977, des missiles SS 20 soviétiques, l'OTAN réplique, en 1979, par la « double
décision », qui envisage ou le retrait des SS 20 ou, en cas de maintien de leur présence, le
déploiement des missiles américains Pershing 2 sur le territoire des alliés européens
(Allemagne, Italie, Grande-Bretagne principalement). Cette seconde option est
effectivement appliquée en 1983, dans un climat d'intense agitation pacifiste, hostile à
l'action de l'Alliance.
Pour que la politique de sécurité de l'Alliance soit définie et appliquée avec le concours
des États membres, indépendants et souverains, chacun des gouvernements doit être
parfaitement informé des choix et des orientations de ses partenaires et des motivations
qui les inspirent. L'OTAN n'est pas une organisation supranationale ; il s'agit d'une
alliance internationale à vocation défensive. Fin 1949, l'Europe et le monde paraissent de
106
plus en plus nettement s'organiser autour de deux pôles de puissance : les États-Unis, qui,
poussés par les circonstances, sont amenés à exercer leur leadership sur le « monde
libre », et assument les responsabilités majeures au sein de l'Alliance atlantique ; l'URSS,
qui, en attendant la mise en place du pacte de Varsovie en 1955, a signé des traités
militaires avec ses satellites et s'efforce, depuis janvier 1949, de les intégrer
économiquement à l'espace soviétique par le biais du Comecon, réplique à la création de
l'OECE (Organisation européenne de coopération économique). Ce sont désormais deux
« blocs » relativement homogènes qui vont s'affronter dans les batailles de la guerre
froide.
En mai 1956, toutefois, le Conseil de l'Atlantique crée un comité chargé de rechercher les
moyens de développer la coopération entre les pays de l'OTAN dans les domaines non
militaires. Le 13 décembre est présenté le rapport dit « des trois sages ». Qualifié aussi de
« charte morale », ce rapport affirme que l'existence de relations étroites au niveau
politique et économique entre les membres de l'Alliance est la condition sine qua non à la
réalisation effective de la mission de dissuasion de l'OTAN. Ainsi, la procédure de
consultation n'est pas limitée aux seules questions militaires. Le comité politique, les
groupes d'experts ad hoc, le groupe consultatif sur la politique atlantique sont autant
d'organes qui contribuent au développement de la consultation politique entre les
gouvernements des États membres de l'OTAN. Enfin, la déclaration d'Ottawa de 1974
– sur les relations atlantiques – réaffirme la volonté des Alliés de « maintenir entre eux
une étroite consultation et un esprit de coopération et de confiance mutuelle »
(paragraphe 11).
Ce qui distingue fondamentalement ce traité des alliances de type traditionnel qui l'ont
précédé, ce sont les organes permanents qui se sont développés pour en assurer
l'exécution et qui constituent l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, instituée par la
convention d'Ottawa du 20 septembre 1951.
Le Conseil de l'Atlantique Nord, organe politique le plus élevé de l'OTAN, présidé par le
secrétaire général, est la seule structure définie par le traité de l'Atlantique Nord. En son
sein, les États membres ont les mêmes droits, quels que soient leur poids économique ou
leur importance militaire, et les décisions sont prises à l'unanimité – ce qui implique un
droit de veto pour chacun. Les gouvernements des États membres peuvent y conduire des
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consultations sur toutes les questions touchant à leur sécurité. C'est l'organe décisionnel
suprême.
Le secrétaire général de l'OTAN est nommé par le Conseil de l'Atlantique Nord par
consensus, au terme de consultations. Sa fonction est à la fois civile et militaire. Chargé
de promouvoir et de diriger le processus de consultation et de prise de décision au sein de
l'OTAN, il se doit de donner des impulsions et des conseils fondés sur ses contacts avec
les membres de l'Alliance et les responsables d'autres États.
Le Comité des plans de défense (CPD) est chargé de donner des orientations aux autorités
militaires de l'OTAN. Il a été institué après la décision prise par la France, en 1966, de ne
plus laisser participer son ministère de la Défense au Conseil de l'Atlantique Nord et de
se faire représenter au sein de ce dernier par son seul ministère des Affaires étrangères.
Le Groupe des plans nucléaires (GPN), composé des représentants de tous les États
membres, à l'exception de la France, est la principale enceinte de consultation pour toutes
les questions relatives au rôle des forces nucléaires dans le cadre des politiques de
sécurité et de défense mises en place par l'OTAN. Depuis 1992, cet organisme a cessé de
travailler activement, l'OTAN n'ayant plus aujourd'hui d'« adversaire global ». Toutefois,
les États-Unis et la Grande-Bretagne, qui sont, avec la France, les seuls pays membres de
l'OTAN à posséder des armements nucléaires, continuent de se concerter au sein du GPN.
Le Comité militaire, créé en octobre 1949, est l'instance militaire suprême de l'OTAN.
Placé sous l'autorité politique du Conseil de l'Atlantique Nord, du CPD et du GPN, il
donne des orientations au haut commandement de l'OTAN. En temps de paix, il est
chargé de préparer les mesures et les plans jugés nécessaires à la défense commune de la
zone de l'OTAN en Europe. Le Comité dispose d'un état-major militaire international
(EMI), qui veille à ce que ses décisions et directives soient appliquées ; c'est l'organe
exécutif du Comité militaire, dont la France, qui l'avait quitté en 1966, se rapproche
depuis 1995. Ainsi, la mission militaire de la France participe à tous les travaux, sauf à
ceux qui sont relatifs à la planification nucléaire.
108
Le Commandement suprême allié en Europe (SACEUR)
5. La position de la France
109
militaire à partir de 1994, quand on commença à envisager l'emploi des troupes françaises
déployées en Bosnie dans le cadre de l'OTAN. En 1996, le chef d'état-major des armées
françaises, le général Jean-Philippe Douin, a affirmé que la France était prête à adhérer à
une nouvelle structure militaire de l'Alliance atlantique. Mais, l'année suivante, le refus
américain d'attribuer à un Européen le commandement régional pour le sud de l'Europe
(Naples) a mis un terme à cette démarche.
Au lendemain de la guerre froide, l'OTAN a été contrainte de modifier ses structures pour
être en mesure de faire face aux exigences de la nouvelle situation en Europe.
L'Organisation a manifesté la volonté de se rénover en lançant un processus de
coopération avec les États membres de l'ex-pacte de Varsovie, qui estiment vivre dans
« un vide stratégique ». Les nouvelles missions ayant, a priori, pour terrain d'application
privilégié l'Europe centrale et orientale, l'intégration des pays qui en font partie apparaît
comme le corollaire logique de la volonté d'assurer la stabilité de cette partie de l'Europe.
Pour répondre au désir d'adhésion que ceux-ci ont formulé, deux organismes ont été
créés.
110
Le Partenariat pour la paix (PPP) a été créé et proposé aux pays de l'ancienne Europe
communiste dès 1994. Il se compose alors de 24 membres. En adhérant à ce Partenariat,
les anciens pays communistes s'engagent à respecter et à défendre les principes du droit
international, de même qu'à s'acquitter des obligations posées par la charte de l'ONU et à
se conformer aux principes proclamés par la Déclaration universelle des droits de
l'homme de 1948. Les partenaires doivent également réaffirmer qu'ils sont résolus à tenir
les engagements pris en application de l'Acte final d'Helsinki ainsi que de la totalité des
documents ultérieurs de la CSCE (Conférence sur la sécurité et la coopération en
Europe), devenue l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).
En contrepartie, ils doivent être associés à des exercices militaires de l'OTAN, tels que
des manœuvres communes et des échanges de personnels militaires ; dans certaines
circonstances, ils doivent aussi être associés à des opérations de maintien de la paix.
Enfin, ils ont la possibilité de recourir à l'article 4 du traité de l'Atlantique Nord, et
peuvent donc demander des « consultations » aux pays membres de l'OTAN, s'il advient
que leur intégrité territoriale, leur indépendance politique ou leur sécurité sont menacées.
En revanche, ils ne peuvent pas bénéficier des dispositions de l'article 5.
Le Conseil OTAN-Russie
Depuis la fin de la guerre froide, l'OTAN a également tenu à amorcer le dialogue avec la
Russie, l'Ukraine et certains pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient. Ainsi, le 27 mai
1997, à Paris, les membres de l'Alliance atlantique et la Fédération de Russie ont signé
l'Acte fondateur instituant les relations de coopération et de sécurité mutuelles entre eux
et crée un Conseil permanent conjoint, transformé en Conseil OTAN-Russie le 28 mai
2002.
111
La « charte sur un partenariat spécifique entre l'Organisation du traité de l'Atlantique
Nord et l'Ukraine » a été paraphée à Sintra, au Portugal, le 29 mai 1997. Depuis, cette
coopération s’est approfondie et s’est intensifiée en réaction à l’annexion de la Crimée
par la Russie en mars 2014 et des menaces pesant sur l’intégrité territoriale de l’Ukraine,
avec le conflit entre les forces sécessionnistes soutenues par Moscou et l’armée
ukrainienne dans l’est du pays. La coopération militaire et civile avec Moscou est alors
suspendue.
L'OTAN et le Proche-Orient
La multiplication des conflits qui ont fait suite à la guerre froide dans l'ex-Yougoslavie et
dans l'ex-URSS a montré que la disparition de la menace globale que représentait pour
l'Europe occidentale l'Union soviétique ne signifiait pas la fin de l'insécurité. Dans la
perspective de ces nouveaux défis, et dans le cadre de « la conception élargie de la
sécurité », formulée à Rome en novembre 1991, l'OTAN a cherché à redéfinir ses
missions, afin de conserver le rôle majeur dans la gestion des crises à venir.
Le document établi à Rome énonce les principes qui déterminent le rôle futur de l'OTAN
dans le système de sécurité de la nouvelle Europe. Le dialogue, la coopération ainsi que
le maintien d'un potentiel de défense collectif sont les éléments clés de la nouvelle
stratégie de l'Alliance, éléments qui doivent permettre de résoudre de manière pacifique
les crises affectant la sécurité européenne. Ce nouveau concept autorise des interventions
de l'Alliance au-delà des frontières des pays membres (il s'agit du « hors zone »). Il est
affirmé que « le rôle fondamental des forces nucléaires des Alliés est politique : préserver
la paix et prévenir la coercition et toute forme de guerre ». Lors du sommet de Bruxelles
de janvier 1994, les chefs d'État et de gouvernement des pays alliés ont reconnu la
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menace que constitue la prolifération des armes de destruction massive pour la sécurité
internationale. Les forces nucléaires sont devenues « l'arme du dernier recours ».
Enfin, l'OTAN adopte une approche globale de la sécurité, considérant que les intérêts de
l'Alliance peuvent être mis en cause par des actes relevant du terrorisme, du sabotage et
du crime organisé, aussi bien que par la rupture des approvisionnements en ressources
vitales.
L'OTAN n'a jamais eu à intervenir militairement au moment des plus vives tensions entre
les blocs américain et soviétique. Paradoxalement, c'est au moment où l'Alliance voit
disparaître son objectif initial – faire face à la menace soviétique – que des missions
nouvelles s'ouvrent à elle. Elle doit désormais s'acquitter de tâches de maintien de la paix
et gérer les crises en coopération avec des pays qui n'en sont pas membres, ainsi qu'avec
d'autres organisations internationales.
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1996 et a été remplacée par une force de stabilisation de la paix (SFOR), plus réduite, et
qui s'emploie à faire exécuter l'accord de paix dans son intégralité.
Cette première opération militaire d'envergure de l'OTAN a été réalisée selon des
modalités qui n'avaient pas été imaginées lors de sa fondation. Pour la première fois
depuis 1949, l'OTAN est sortie de sa zone traditionnelle d'intervention telle qu'elle avait
été définie à l'origine. Enfin, il s'agit également de la première opération de l'OTAN avec
des pays non membres de l'Organisation : la Russie, le Danemark, la Norvège, la Suède,
la Finlande, la Pologne, la Lituanie, l'Estonie, la Lettonie et la Turquie, qui tous ont
participé à l'opération « Effort concerté ».
Depuis, l'OTAN s'est engagée au Kosovo (1999), en Macédoine (2001), dans le cadre de
la mission « Moissons essentielles » (récupération des armes des militaires de l'UCK
[Armée de libération du Kosovo]) et en Afghanistan où, intervenant pour la première fois
hors de la zone « euro-atlantique », elle assure, en 2003-2014, le commandement de la
Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS), déployée autour de Kaboul.
Depuis janvier 2015, la nouvelle mission non combattante (« soutien résolu »), visant à
prodiguer formation, conseil et assistance aux forces de sécurité et aux institutions
afghanes, en a pris la relève.
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Conseil européen de Feira (juin 2000) a décidé de mettre en place des relations
spécifiques entre l'OTAN et l'Union européenne sous la forme de groupes chargés
d'étudier les capacités militaires, les questions de sécurité, les modalités de transfert des
moyens de l'OTAN à l'UE et les arrangements permanents entre les deux organisations.
Ces derniers ont été précisés lors du Conseil européen de Göteborg (juin 2001).
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