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Document du travail pour la préparation au

concours d’accès à l’école nationale supérieure


de l’administration (ENSA)

Ridouane TABALI
2018
Conférences thématiques

I. Le fonctionnement de l’Etat

 La constitution : ‫اﻟﺪﺳـــــﺘﻮر‬

 2011‫ﻟﺴـــــﯿﺎق اﻟﻌـــــﺎم ﻟﺪﺳـــــﺘﻮر‬

 2011 ‫ﻗـــﺮاءة ﻟﻤﻀـــﻤﻮن دﺳـــﺘﻮر‬

 Le juge constitutionnel

 Les institutions

 Le travail parlementaire

 Le travail gouvernemental

 Les instances de bonne gouvernance

 Les juridictions

 Droit et action administrative

 L'action administrative

 Les nouveaux modes de gestion: PPP, contractualisation, gestion déléguée...

 ‫إﺷــــــﻜﺎﻟﯿﺎت اﻟﻘﺎﻧﻮﻧﯿــــــﺔ اﻟﺮﺋﯿﺴــــــﯿﺔ ﻓــــــﻲ اﻟﻘــــــﺎﻧﻮن اﻹداري‬

 ‫ﻟﺤﺮﯾــﺎت اﻟﻌﺎﻣــﺔ وﺣﻘــﻮق اﻟﺬﻣــﺔاﻟﺤﻘــــﻮق وا‬

 Le contrôle juridictionnel de l'administration

 Les chantiers de modernisation de l'administration publique

 L'institutionnalisation du genre

II- Economie et Finances publiques

 II- Economie et Finances publiques

 Structure de l’économie marocaine

 Croissance économique régionale

 Analyse macro-économique et environnement mondial


 La politique Budgétaire au Maroc

 La constitution : ‫اﻟﺪﺳـــــﺘﻮر‬

 2011‫ﻟﺴــــﯿﺎق اﻟﻌــــﺎم ﻟﺪﺳــــﺘﻮر‬


 2011 ‫ﻗـــﺮاءة ﻟﻤﻀـــﻤﻮن دﺳـــﺘﻮر‬
 Le juge constitutionnel
1. 2011 ‫ﻗـــﺮاءة ﻟﻤﻀـــﻤﻮن دﺳـــﺘﻮر‬
Article Objet
II – Droits et libertés de base
- Droits et libertés égales entre femmes et hommes
19 - Le principe d’égalité entre femmes et hommes soutenu par l’Etat

- Droit à la vie
20
- Droit de la sécurité personnelle, familiale et des propriétés
21 - Garantir la sécurité de la population et de territoire national par les autorités…

- Protection de la sécurité corporelle et morale des citoyens


22 - Interdiction de la torture sous ses diverses formes

- Interdiction de la discrimination
23 - Interdiction des crimes contre l’humanité …

- Droit à la protection de la vie privée (habitation, communications, …)


24 - Droit de déplacement sur le territoire national …

- Liberté de pensée, de point de vue, d’expression


25 - Liberté de créativité, publication…

- Soutien publique de développement artistique, recherche scientifique, sport…


26
- Droit à l’information auprès de l’administration
27
- Liberté de la presse
- Droit d’expression
28 - Organisation de secteur de la presse par les autorités publiques
- Al haya Supérieure de la communication audio visuelle.

- Liberté de réunion, manifestation pacifique, création des associations, syndicats…

29 - Droit à la grève

-
-
- Droit au vote, élection…
30 - Le vote = un droit personnel + obligation nationale

- Droit aux soins


- Droit à la protection sociale, couverture médicale …
- Enseignement moderne et accessible
- Formation professionnelle, sportive…
31 - Logement convenable
- Travail et soutien étatique pour la recherche d’emploi…
- Accès aux emplois publics basés sur le mérite …
- Accès à l’eau, environnement propre
- Développement durable

- La famille

32 - L’enfance
- Conseil consultatif de la famille et de l’enfance

- Participation des jeunes dans le développement

33 - Soutien aux jeunes (vie associative…)…


- Accès des jeunes à la culture, sciences, technologie…
- Conseil consultatif de la jeunesse et travail associatif
- Politiques ciblées pour certaines catégories sociales (handicaps, femmes et enfants
34 en situation difficile)…

- Droit à la propriété
- Liberté d’initiative, d’entreprendre et concurrence libre
35 - Développement durable et justice sociale et préservation des richesses nationales …
- Egalité des chances …
- La lutte contre la divergence d’intérêts et concurrence déloyale
- Mauvaise gestion de l’argent de l’adm
36 - Abus du pouvoir
- Instance nationale pour l’honnêteté et la lutte contre la corruption

- Obligation du respect de la Constitution et de la loi par tous les citoyens


37 - La responsabilité dans l’application des droits et libertés
38 - Participation obligatoire de tous les citoyens dans la protection de la nation
39 - Assumer les dépenses publiques par tous
40 - Assumer les dépenses de développement et de crises par tous
III – La royauté

- Le roi :
- Amir al moumenen
- Président de conseil supérieur des Olamas
- Président de l’Etat

- Nomination de président de gouvernement par le roi (partie gagnant dans les


47 éléctions)...
- Révocation des membres de gouvernement par le roi ou par le président de gvmt

48 - Le roi est le président de conseil des ministres

- Les affaires discutables par le conseil des ministres :


- Orientations stgk de l’Etat
49 - Projet de révision de la constitution, lois de regelement, lois de finance, nomination
dans les hauts postes de l’Etat….

50 - Ordre d’exécution des lois par le roi dans 30jrs de sa promulgation et sa publication

52 - Les discours royaux pour le peuple et pour le parlement

53 - Le roi est le comandant supérieur des forces royales, nomination dans les postes…

54 - Conseil supérieur de la sécurité

- Nomination des diplomates par le roi


55 - Signature des conventions internationales
- Président de conseil supérieur du pouvoir législatif

VI – le pouvoir législatif ; le parlement


- L’organisation du parlement : 2 chambres
60 - L’opposition : mission législative et de contrôle

61 - Elimination des membres ayant quitté leur partie politique

- L’élection des membres de chambre des représentants (directe pour 5 ans)


62 - L’organisation des élections par loi
- Election des membres du bureau et de président de chambre

63 - Nombre des membres de la chambre des conseillés : 90<N<120


- Election par soufrage indirect pour 6 ans
- Election de président + membres de bureau

- Tours parlementaires (2) : l’ouverture présidée par le roi


65 - Regroupement de parlement pour un tour exceptionnel
- Constitution des commissions d’enquête

- Audiences publiques et secrètes de parlement


68 - Audiences secrètes des commissions
- Règlement interne de 2 conseils

Les pouvoirs du parlement


- Le parlement exerce le pouvoir législatif, vote les lois
70 - Contrôle de travail de gouvernement
- Promulgation des décrets

- Modification des textes législatifs par décrets sous acceptation de la cour


73 constitutionnelle

- La loi de finance : dépôt initial auprès de la chambre des représentants et vote


- Vote une seule fois sur les dépenses d’équipement des plans et projets de dvp
73 - Ouverture par décret ministériel des fonds nécessaires pour le fonctionnement des
services publics en cas d’absence de loi de finance
- Exposition de la loi des règlements par le gouvernement chaque année

- Exécution du pouvoir législatif


- Le chef et les membres de gouvernement ont le droit de suggérer des lois
- Le dépôt des projets des lois initialement auprès de la chambre des représentants

V – le pouvoir exécutif
- Le gouvernement = chef + ministres + secrétaires généraux
- Le gouvernement exécute le pouvoir exécutif
- Exposition de programme gouvernemental par le chef de gvrnt devant le parlement
- Le gouvernement exécute le programme gouvernemental et gère les organismes et
87 entreprises publiques
- Le conseil gouvernemental discute : la politique générale de l’Etat, politiques
générales et sectorielles, les décrets de lois...
- Délégation des pouvoirs par le chef de gouvernement et les ministres

VIII - Relation entre pouvoirs


62 -

7 – le pouvoir juridique
- L’indépendance de la justice
- Le conseil supérieur du pouvoir juridique
- Les droits des mota9adeen et le fonctionnement de la justice

8 – la cours constitutionnelle
- Contrôle la validité d’élection des membres de parlement …
- Contrôle des lois réglementaires et des règlements internes des chambres de
parlement avant leur application

9- les régions et autres communes territoriales


- Activation de la politique générale de l’Etat et la participation à l’élaboration des
politiques territoriales (chambre des conseillés)
-

10 – le conseil supérieur des comptes


- La cour des comptes

11 – le conseil économique, social et environnemental (CES)


- Organe consultatif

12 – la bonne gouvernance
Les organes de la protection des droits de l’homme et leur dvp
- Article 161 : Le conseil national des droits de l’homme
- Article 162 : Al wassit
- Article 163 : le conseil des MRE
- Article 164 : l’instance l’égalité et lutte contre toutes les formes de la discrimination

Les organes de la bonne gouvernance


- Article 165 : l’instance Supérieure de la communication audio visuelle
- Article 166 : Le conseil de la concurrence
- Article 177 : l’instance nationale de l’honnêteté et lutte contre la corruption

Les organes de développement humain durable et de la démocratie


participative
- Article 168 : Le conseil supérieur de l’éducation et de la formation et de la RS
- Article 169 : Le conseil consultatif de la famille et de l’enfance
- Article 170 : Le conseil consultatif de la jeunesse et de travail associatif

13 – la révision de la constitution
2. Le juge constitutionnel

 Les institutions

 Le travail parlementaire

 Le travail gouvernemental

 Les instances de bonne gouvernance

 Les juridictions
1. Le travail parlementaire

- Le Parlement est composé de deux Chambres, la Chambre des Représentants et la Chambre des
Conseillers. Leurs membres tiennent leur mandat de la Nation. Leur droit de vote est personnel et ne peut
être délégué.

- L’Opposition est une composante essentielle des deux Chambres. Elle participe aux fonctions de législation
et de contrôle telles que prévues, notamment dans le présent titre », article 60 de la nouvelle Constitution.

 La première Constitution marocaine de 1963 avait pour crédo en la matière un Parlement bicaméral,
composé de la chambre des Représentants et de la chambre des Conseillers.

- La chambre des Représentants était élue pour quatre ans au suffrage universel direct.

- La chambre des Conseillers était élue pour six ans au suffrage universel indirect. Deux tiers étaient élus par
un collège électoral composé des représentants des conseils communaux et un tiers par un collège composé
des représentants des chambres professionnelles et des organisations syndicales.

Cette brève législature s'est soldée par un échec au terme de vingt mois pendant lesquels la courte majorité
gouvernementale, la force de l'opposition, les scissions, les divers enjeux, les mécontentements multiples, etc.
ont eu raison de cette jeune expérience qui s’est interrompue avec l'état d'exception qui a duré de 1965 à 1970,
jusqu'à l'adoption d'une nouvelle loi fondamentale.

 La Constitution du 31 juillet 1970 abandonne le bicaméralisme et opte pour une chambre unique. La
structure parlementaire, si elle devient unique au niveau institutionnel, reste plurielle dans sa
composition. Ainsi, la chambre des Représentants est élue pour six ans ; les députés ont une extraction
électorale différente : un tiers est élu au suffrage universel direct et deux tiers au suffrage universel
indirect par des collèges représentants les conseils communaux, les chambres professionnelles et les
salariés.

 Les législatures suivantes, celles de 1977, 1984 et 1993 sont monocamérales. Elue pour six ans, la
chambre des Représentants comprend dans la proportion des deux tiers des membres élus au suffrage
universel direct et dans la proportion d'un tiers, des membres élus par un collège composé d'élus
communaux ainsi que de membres élus par des collèges électoraux composés des membres des
chambres professionnelles et des représentants des salariés.

 La Constitution révisée du 13 septembre 1996 réintroduit le bicaméralisme. La fonction législative


subit des modifications dans le nouveau texte constitutionnel en créant une nouvelle procédure de
navette entre les deux chambres: il s'agit de propositions et de projets de loi qui seront soumis aux deux
chambres. En cas de non accord entre les deux chambres sur un texte identique, le gouvernement doit
créer une commission paritaire en vue de parvenir à l'adoption d'un texte unique.

En cas de non accord, même après la soumission du texte par la commission mixte paritaire, le dernier
mot revient à la chambre des Représentants.

 Dans la nouvelle Constitution de 2011, le bicaméralisme étant toujours de mise (article 60), les
membres de la chambre des Représentant sont élus pour cinq ans au suffrage universel direct, tandis
que le mandat de ceux de la chambre des Conseillers est de six ans, une fois élus au suffrage universel
indirect. A noter ici les modifications substantielles apportées par le nouveau texte
constitutionnel, s’agissant notamment de la durée du mandat des conseillers, de la composition de leur
chambre, de leur mode d’élection par chacun des collèges électoraux ainsi que de leurs attributions.

 Les attributions du Parlement


Les attributions du Parlement concernent les domaines de la production législative et celui du contrôle de
l'action gouvernementale.

1-La production législative

Comme dans tous les régimes parlementaires, " Le Parlement exerce le pouvoir législatif, vote les lois, contrôle
l’action du gouvernement et évalue les politiques publiques", stipule l’article 70 de la nouvelle Constitution qui
précise par ailleurs :

« L'initiative des lois appartient concurremment au Chef du Gouvernement et aux membres du Parlement. Les
projets de lois sont déposés sur le bureau de la Chambre des Représentants. Toutefois, les projets de loi relatifs
notamment aux Collectivités territoriales, au développement régional et aux affaires sociales sont déposés en
priorité sur le bureau de la Chambres des Conseillers », (article 78).

Le droit d'amendement appartient aux membres de chaque chambre du parlement ainsi qu’au
gouvernement. S’agissant de l’ordre du jour, il est établi par le bureau de chaque chambre et doit porter sur les
projets de loi et les propositions de loi, par priorité, et dans l’ordre que le gouvernement a fixé.

2- Le contrôle de l’action gouvernementale

Il est mis en œuvre au niveau des questions, des commissions d'enquête et de la responsabilité du
gouvernement.

a- Les questions :

La législature en cours a montré un dynamisme remarqué dans les séances des questions avec une moyenne de
850 questions orales et 650 écrites par session pour la chambre des Représentants, 620 questions orales et 480
questions écrites par session au niveau de la chambre des Conseillers.
b- Les commissions d'enquête :

Les commissions d'enquête ont été consacrées dans la révision constitutionnelle de 1992 et ont permis de doter
le Parlement des outils de base nécessaires au contrôle du gouvernement.

Avant 1992, les règlements intérieurs des législatures précédentes ont tenté d'introduire dans leur dispositif des
articles prévoyant la possibilité pour les élus de constituer des commissions d'enquête et de contrôle. A ce
vœu, la Chambre constitutionnelle de l'époque réitérait avec constance que la création des commissions
d'enquête et de contrôle ne figuraient pas parmi les moyens de contrôle prévues dans la Constitution et rejetait
donc ces dispositions pour non conformité à la Constitution. Pourtant, à la suite d'événements graves, des
commissions d'enquête ont été diligentées à la demande du Roi et elles ont concerné notamment l'affaire des
fuites du baccalauréat (1979), les événements de Fez (1990) et les poursuites liées au trafic de la drogue 1995.

L’article 67 de la nouvelle Constitution dispose à ce propos : « Outre les Commissions permanentes


mentionnées à l’alinéa précédent, peuvent être créées à l’initiative du Roi ou à la demande du tiers des membres
de la Chambre des Représentants, ou du tiers des membres de la Chambre des Conseillers, au sein de chacune
des deux Chambres, des commissions d’enquête formées pour recueillir les éléments d’information sur des faits
déterminés ou sur la gestion des services, entreprises et établissements publics, et soumettre leurs conclusions à
la Chambre concernée ».

c- La responsabilité parlementaire

Le gouvernement est responsable devant le Roi et devant le Parlement. Devant le Parlement, sa responsabilité
est engagée :
- au moment de sa nomination,
- lors d'une déclaration de politique générale ou le vote d'un texte
- et enfin lorsque le Parlement décide de lui retirer sa confiance.

Après sa nomination, le Premier Ministre se présente devant chacune des deux chambres pour décliner les
grandes lignes de son programme. Débattu devant chaque chambre, le programme n'entraîne de vote que
devant la chambre des Représentants. A la chambre des Conseillers, la procédure se restreint à un simple débat.

La demande de confiance sur une déclaration de politique générale ou sur le vote d'un texte : à ce stade, seule la
chambre des Représentants peut accorder ou refuser sa confiance au gouvernement sur une déclaration de
politique générale ou sur le vote d'un texte. Le refus de confiance à la majorité absolue des membres
composant la chambre des Représentants entraîne la démission collective du gouvernement. A ce niveau
également, la chambre des Conseillers n'est pas impliquée.

- La motion de censure : la chambre des Représentants peut sanctionner le gouvernement par le vote, à la
majorité absolue, d'une motion de censure. Celle-ci votée, entraîne la démission collective du
gouvernement.
2. Le travail gouvernemental

Le gouvernement se compose du chef du gouvernement, des ministres (qui peuvent recevoir l’appellation de
« ministre », « ministre d’Etat », « ministre délégué », « secrétaire général du gouvernement ») et des secrétaires
d’Etat.
 Le gouvernement exerce le pouvoir exécutif.
Sous l'autorité du Chef du Gouvernement, le gouvernement met en œuvre son programme gouvernemental,
assure l'exécution des lois, dispose de l'administration et supervise les établissements et entreprises publics et en
assure la tutelle.
Les ministres peuvent recevoir délégation de la part du chef du gouvernement pour exercer certains pouvoirs
relevant de ce dernier.
- Les membres du gouvernement sont pénalement responsables devant les juridictions du Royaume pour les
crimes et délits commis dans l'exercice de leurs fonctions.
- Le gouvernement tient une réunion hebdomadaire sous la présidence du chef du gouvernement (en
principe, chaque jeudi). Cette réunion prend l’appellation de « Conseil du gouvernement ». Le conseil du
gouvernement délibère sur les matières suivantes :
 la politique générale de l'Etat avant sa présentation en Conseil des ministres;
 les politiques publiques ;
 les politiques sectorielles ;
 l'engagement de la responsabilité du gouvernement devant la Chambre des Représentants;
 les questions d'actualité liées aux droits de l'Homme et à l'ordre public ;
 les projets de loi, dont le projet de loi de finances, avant leur dépôt au bureau de la Chambre des
Représentants, sans préjudice des dispositions de l'article 49 de la présente Constitution ;
 les décrets-lois ;
 les projets de décrets réglementaires ;
 les projets de décrets visés aux articles 65 (2e alinéa), 66 et 70 (3e alinéa) de la Constitution (clôture de
la session du parlement lorsque celui-ci, a siégé quatre mois au moins, au cours de chaque session,
clôture de la session extraordinaire du parlement après épuisement de son ordre du jour, et les décrets
pris sur habilitation législative) ;
 les traités et les conventions internationales avant leur soumission au Conseil des ministres;
 la nomination des secrétaires généraux et des directeurs centraux des administrations publiques, des
présidents d'universités, des doyens et des directeurs des écoles et instituts supérieurs. La loi organique
prévue à l'article 49 de la présente Constitution peut compléter la liste des fonctions à pourvoir en
Conseil du gouvernement, et déterminer en particulier, les principes et critères de nomination à ces
fonctions, notamment ceux d'égalité des chances, de mérite, de compétence et de transparence.

Le Chef du Gouvernement informe le Roi des conclusions des délibérations du Conseil de Gouvernement.
2.2.1. Le chef du gouvernement :
La constitution de 2011 a remplacé l’appellation « Premier ministre » par celle de « Chef du gouvernement »,
tout en élargissant ses compétences.
Le Chef du Gouvernement est nommé par le Roi au sein du parti politique arrivé en tête des élections des
membres de la Chambre des Représentants, et au vu de leurs résultats.

2.2.1.1. Principales compétences du chef du Gouvernement :


 Le chef du gouvernement propose au Roi les personnalités à nommer comme membres du
gouvernement ;
 Il propose au Roi de mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement, soit à
son initiative, soit sur démission de ces derniers;
 Il présente sa démission au Roi, ce qui entraîne la démission collective du Gouvernement ;
 Il contresigne les dahirs du Roi, sauf exception prévue par la constitution ;
 Il propose au Roi la nomination à certains emplois supérieurs, après délibération du conseil des
ministres ;
 Il exerce le pouvoir réglementaire et peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres. Les actes
réglementaires du Chef du Gouvernement sont contresignés par les ministres chargés de leur exécution.
 Il nomme aux emplois civils dans les administrations publiques et aux hautes fonctions des
établissements et entreprises publics, sous réserve des fonctions relevant de la nomination par le Roi ;
 Il dispose de l’'initiative des lois concurremment avec les membres du Parlement ;
 Il préside le conseil du Gouvernement ;
 Il peut saisir la Cour Constitutionnelle d’une demande en inconstitutionnalité d’une loi ou d'un
engagement international ;
 Il est membre du Conseil de régence, du conseil supérieur de sécurité ;
 Il peut engager la responsabilité du gouvernement devant la chambre des représentants, sur une
déclaration de politique générale ou sur le vote d'un texte;
 Il cordonne l’activité du gouvernement et fixe aux ministres les missions qu’ils doivent accomplir et
dont ils rendent compte au Conseil du gouvernement ;
 Il peut dissoudre la Chambre des Représentants, par décret pris en Conseil des ministres, après avoir
consulté le Roi, le président de cette Chambre et le Président de la Cour Constitutionnelle ;
 Il dispose de l’initiative de la révision de la constitution, après délibération en conseil du gouvernement
et approbation de l’initiative en conseil des ministres.

Les actes réglementaires du Chef du Gouvernement sont contresignés par les ministres chargés de leur
exécution.
3. Les instances de bonne gouvernance

Les RH et la bonne gouvernance


La performance et l’efficacité de l’administration sont liées avec le niveau du rendement de ses ressources
humaines. Ces ressources sont considérées comme le pilier principal pour le développement de l’administration
et son habilitation dans le but de son insertion dans le sphère social, économique et pour la contribution à lever
les défis de la mondialisation et de la concurrence internationale en concertation avec les indications de SM le
Roi Mohammed VI, que Dieu le glorifie concernant le plan qui doit être occupée par les ressources humaines
dans n’importe quel projet de réforme, le gouvernement mis l’accent sur la bonne gestion des ressources
humaines dans l’administration publique. le Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de
l’Administration de part ses attributions œuvre pour l’amélioration du système de la fonction publique qui joue
un rôle important et efficace dans la gestion des ressources humaines des administrations publiques d’une part
et dans l’amélioration et la modernisation de l’administration marocaine.

En effet, le chemin de la modernisation de l’administration marocaine demeure liée à l’importance qu’on devait
donner aux ressources humaines, par le biais de consolider ses compétences et de développer l’esprit de
créativité. Prenant compte de l’importance du facteur humain dans la modernisation de l’administration comme
étant une base de bonne gouvernance axée sur l’efficacité, la transparence et la proximité, le gouvernement a
préparé un programme d’action visant l’amélioration du système de gestion des ressources humaines.

Dans ce cadre, la politique gouvernementale tend vers la transparence et l’égalité des chances dans le
recrutement des compétences et ce par le biais de la généralisation du concours de recrutement comme étant le
meilleur moyen de concrétiser l’égal admissibilité et de choisir les bonnes compétences pour accéder aux cadres
et grades de la fonction publique.

Concernant l’accès aux postes de responsabilité, les services compétents relevant de ce ministère ont préparé
un projet de décret fixant les modalités et les conditions de présentation dans les candidatures axées sur les
critères de mérite et le principe d’égalité entre les deux sexes en vue d’institutionnaliser ce principe et
d’encourager la représentativité de la femme dans les divers postes de responsabilité. D’autres part, il a été
instauré un nouveau système d’évaluation du rendement des fonctionnaires axé sur le mérite et non seulement
sur le facteur d’ancienneté qui a fait preuve d’échec dans la gestion de carrière et d’avancement.

Dans le cadre de la nouvelle approche de restructuration des statuts du personnel et dans le souci de simplifier
la gestion des ressources humaines de la fonction publique, 4 décrets portant statuts particuliers des cadres
communs qui ont englobés plusieurs grades et cadres particuliers assimilés dans un seule grade relatifs aux
fonctions semblables concernant les 3 niveaux : d’encadrement, de maîtrise et d’exécution.
Partant de l’importance des REC comme étant un axe indétournable de gestion prévisionnelle, plusieurs
ministères oeuvrent pour achever l’opération de définition de leurs REC qui va servir de base dans un nouveau
système de rémunération qui est encore un autre levier de modernisation de la GRH que le gouvernement
œuvre pour le réaliser dans les plus proches délais avec un programme d’une nouvelle stratégie de formation
continue publiée au B.O et ce dans l’attente de réalisation des plans sectoriels relatifs aux besoins de chaque
département dans le domaine.

Administration publique et bonne gouvernance


La modernisation de l'administration publique et la consolidation de la Gouvernance dans les structures
publiques en général et dans l’administration publique en particulier constituent actuellement un défi important
à notre pays du fait de l'accélération du changement politique et social et de la mondialisation des échanges, de
la rareté des ressources et du développement de nouvelles technologies de l'information. Cette orientation
s’insère également dans une nouvelle vision du rôle de l'Etat et des relations Etat-citoyen, vision qui devrait
amener à revoir les approches et les méthodes dans ce domaine.

Les nouvelles stratégies devraient insister désormais sur le développement durable, la décentralisation du
pouvoir de prise de décision, de la qualité du service rendu au citoyen, de l'instauration d'une gestion axée sur
les résultats et sur la mesure de performances et de l'exploitation optimale des nouvelles technologies de
communication. C’est cette orientation qui pourrait répondre d'une manière plus adéquate aux attentes du
citoyen et consolide les possibilités de satisfaction de ses besoins et le respect de ses droits.

Dans ce cadre, la gouvernance dans l’Administration publique s’entend de l’exercice de l’autorité, de


l’orientation et du contrôle. Elle s’apparente au droit et à l’obligation d’établir les fins et les principes régissant
le fonctionnement d’une organisation et d’en structurer la gestion en conséquence. Les fins correspondent à ce
que l’organisation cherche à accomplir; les principes représentent le contexte, le système de valeurs à l’intérieur
duquel elle exerce son activité.

La philosophie qui devrait nous guider dans le renouvellement de l’Administration est celle d'une
Administration participative, transparente, responsable, légaliste, efficace et équitable. Il s'agit de faire de
l'Administration une institution démocratisée avec des structures participatives et décentralisées favorisant la
circulation de l'information et la privatisation. Cependant, une réforme de l'Administration de cette envergure
ne peut être l'œuvre exclusive des décideurs politiques et des gestionnaires, mais elle devrait être une tâche
collective qu'entreprennent les pouvoirs publics, les gestionnaires et également les structures de contrôle où
chaque partenaire doit jouer son rôle.

En effet, la bonne gouvernance exige de la prévoyance, des connaissances, de la compréhension, du jugement


et beaucoup de confiance. Ceux qui pratiquent une forme éclairée de gouvernance ne recourent guère à une
affirmation de leur pouvoir ou à des contrôles rigoureux. Il s’ensuit qu’une saine gouvernance mise beaucoup
sur la reddition de comptes.

Idéalement, il faut mettre l’accent sur la reddition de comptes par la gouvernance : l’élite, les parlementaires, les
membres des corps administratifs ou législatifs, la haute direction, bref sur tous ceux qui sont bien placés et
qui, en raison des liens qu’ils entretiennent avec leurs circonscriptions respectives, comprennent bien les
attentes du public.

 Qui dit reddition de comptes dit responsabilité.

Une responsabilité ne peut être exercée sans l’autorité nécessaire. L’exercice de l’autorité passe par une
structure, une procédure — un contrôle — et par des mécanismes d’application judicieusement choisis — les
contrôles. Il sera facile de rendre des comptes si l’on dispose d’une philosophie de gestion adéquate, d’une
saine perspective à l’égard du contrôle et de contrôles choisis avec soin.

L'un des préalables les plus importants de la gouvernance est la définition claire du rôle de l'Administration, des
objectifs et des différentes responsabilités. Il s'agit de définir la vision globale de l'Administration et de ses
nouvelles fonctions ainsi que les modes de leur réalisation dans le cadre de la participation, la transparence, la
responsabilité, la primauté du droit, l'efficacité et l'équité et en tenant compte des exigences et des
caractéristiques de l'environnement actuel.

Il est fondamental que l'Etat fixe les modalités de l'exercice de l'autorité publique économique et administrative
dans le cadre de la gestion des affaires d'un pays à tous les niveaux.

- Il s'agit de déterminer les mécanismes, les processus, les relations et les diverses organisations au moyen
desquelles les citoyens et les groupes articulent leurs intérêts, exercent leurs droits et assument leurs
obligations.
- Il s'agit enfin de mettre en place un système permettant d'allouer et de gérer les ressources de façon à
résoudre les problèmes collectifs.

L'un des objectifs fondamentaux est l'orientation du gouvernement vers une concertation régulière avec des
structures représentatives des usagers en vue d'élaborer une démarche consensuelle de définition des objectifs,
d'évaluation des services et de résolution des problèmes. La participation des usagers ne serait efficace que
lorsque les usagers et les membres des groupes ont des possibilités suffisantes et égales d'inscrire les questions à
l'ordre du jour et d'exprimer leurs préférences quant aux résultats dans le cadre du processus de prise de
décisions.

Cette démarche nécessite un développement de la société civile qui, bénéficiant de suffisamment


d'indépendance, constitue une garantie fondamentale pour la démocratisation effective de la vie publique et le
meilleur moyen pour rendre opérationnel les choix stratégiques.
Par ailleurs, le partage de l'information et le comportement ouvert de l'Administration permettent aux parties
prenantes d'obtenir des informations qui peuvent être essentielles pour découvrir les cas de fraude et défendre
leurs intérêts. Il s'agit en fait de concevoir et de mettre en œuvre des procédures claires aux fins de la prise de
décisions et de mécanismes de communication ouverts entre les parties prenantes et les responsables
permettant d'avoir accès à un large éventail d'informations

D'un autre côté, l'Administration devrait garantir à tous les citoyens un traitement égal, ceux-ci étant des sujets
de droit protégés contre les caprices des puissants. Elle devrait protéger également les personnes, les biens ainsi
que les droits économiques et sanctionner en vertu de la loi. L'instauration et le maintien de la primauté du
droit exigent la définition claire des règles et leur publication ainsi que leur application sans discrimination. Il
s'agit de garantir un traitement impartial permettant de gérer d'une manière unifiée les cas similaires.

Les structures de contrôle sont traditionnellement gardiens de la légalité. Cependant, la notion de légalité est
dans la plupart des cas définie d'une manière restrictive. Elle est entendue comme la conformité des actes de
l'Administration aux lois et règlements fixant les règles de la gestion administrative et financière. Cependant,
l'étendue du contrôle de légalité des structures de contrôle connaît actuellement une évolution dans le sens de
son élargissement vers d'autres aspects de la légalité telle que le respect des droits des personnes et les autres
principes adjacents généralement prévus dans la constitution des différents pays et dans les accords
internationaux conclus dans ce domaine.

De ce fait, la contribution des structures de contrôle dans toute action relevant de ses domaines d'intervention,
devrait s'intéresser au respect des normes légales dans tous les domaines de la vie du citoyen.

 La rénovation du service public et l'orientation de l'Administration vers la réalisation de performances et la


prestation de service de qualité aux usagers, nécessitent des changements profonds dans la mentalité des
dirigeants et des gestionnaires et un nouveau profil culturel. Il s'agit notamment de développer une culture
organisationnelle par le biais de la communication et de l'information ainsi que par les pratiques de
concertation de groupe.

Les structures de contrôle et d’évaluation ont un important rôle à jouer dans ce domaine en sensibilisant les
dirigeants et les gestionnaires aux différentes faiblesses de la gestion administrative, en les assistant à concevoir
les réformes administratives et en veillant au respect de la légalité des actions de l'Administration au sens large
du terme.

Les structures de contrôle, de par leur indépendance, leur professionnalisme et leur compétence, doivent
œuvrer, en tant que conseiller et partenaire de l'Administration, à la consolidation de la démocratisation de la
gestion administrative en attirant l'attention des pouvoirs publics sur toutes faiblesses portant préjudice aux
principes démocratiques généralement reconnus et notamment ceux relatifs aux droits de la personne.

Jameleddine KHEMAKHEM Conseiller à la Cour des Comptes


A. la Cour des comptes
Le contrôle supérieur des finances publiques au Maroc : Quel nouveau rôle de la Cour des
comptes ?1
Mr. Lahcen KERS, Magistrat Président de section à la Cour des comptes

Le système de contrôle supérieur des finances publiques au Maroc a connu une évolution importante, passant
d’un simple mécanisme administratif de contrôle des comptes des comptables publics à un vrai dispositif de
contrôle, porté par la Cour des comptes et orienté de plus en plus vers la performance et la bonne gouvernance
publique.

Ce contrôle revêt un caractère important puisque les deniers publics forment une partie très importante et
essentielle de la chose publique. La performance et la confiance dans la gestion des finances publiques se
trouvent parfois entachées par les erreurs, les fraudes, les gaspillages qui sont imputables non seulement aux
comportements des gestionnaires publics, mais également aux choix politiques de ceux qui agissent au nom de
l’Etat.

L’existence d’un dispositif efficace de contrôle des finances publiques est à même de permettre de rétablir la
confiance des citoyens dans l’Etat et les autres entités publiques (collectivités territoriales, établissements
publics). Le rôle de la Cour des comptes à ce niveau n’est plus à démontrer. La Constitution de 2011 a renforcé
son rang d’institution supérieure de contrôle des finances publiques du Royaume, qui garantit son
indépendance. Elle est davantage impliquée dans la protection des principes et valeurs de bonne gouvernance,
de transparence et de reddition des comptes de l’Etat et des organismes publics.

Les exigences de la nouvelle constitution et des réformes touchant les finances publiques, ainsi que les attentes
des citoyens poussent à une réflexion sur le rôle que devra jouer la Cour des comptes dans ce domaine.

I- Accumulations institutionnelles de la Cour des comptes

L’évolution du système de contrôle supérieur des finances publiques au Maroc depuis le début des années 60
marque un processus de maturation. La commission nationale des comptes, créée en 1960, entité
administrative chargée d’apurer les comptes des comptables publics a laissée la place, deux décennies après, à
une vraie institution de contrôle supérieur indépendante.

A partir de 1996, une autre étape dans ce processus a commencé par l’élévation de la Cour des comptes au rang
constitutionnel, en lui confiant la mission de contrôle d'exécution des lois de finances, d'assistance au
Parlement et au Gouvernement dans les domaines relevant de sa compétence et de rendre compte de
l'ensemble de ses activités.
De même, et en vue de promouvoir la politique de décentralisation, la Constitution a institué des Cours
régionales des comptes qu'elle a investies des missions de contrôle des comptes et de la gestion des collectivités
territoriales.

Tout en poursuivant son mandat fondamental de contrôle juridictionnel, la Cour a développé ses attributions
dans le domaine de contrôle de la gestion, visant à participer activement à la rationalisation et l'optimisation de
la gestion des deniers publics, dans un contexte économique et financier en quête de la performance. De
même, le souci de la transparence et la moralisation de la vie publique a poussé le législateur à élargir le
mandant de la Cour à de nouvelles missions portant notamment sur le contrôle des dépenses des partis
politiques, le financement des campagnes électorales et la déclaration obligatoire de patrimoine.

Ainsi, la Cour des comptes ne se contente-t-elle plus uniquement à dénoncer et à sanctionner les mauvais
gestionnaires. Elle est devenue, au fil des années, une force de proposition, par le biais de ses recommandations
et ses référés rendus publics, en empruntant souvent la voie de la pédagogie par l’instauration d’un véritable
dialogue de gestion avec les responsables publics.

Avec l’adoption de la nouvelle Constitution de 2011, qui a consolidé le rang de la Cour des comptes en tant
qu’institution supérieure de contrôle des finances publiques du Royaume, indépendante (article 147 de la
Constitution), cette dernière s’est vue réconfortée dans son positionnement institutionnel et renforcée au
niveau de ses missions. Elle est appelée plus que jamais à poursuivre l’exercice de ses attributions qui ont pour
objectifs ultimes la protection des principes et valeurs de bonne gouvernance, de transparence et de reddition
des comptes de l’Etat et des organismes publics.

De ce fait, un point d’inflexion a été donné par la loi fondamentale et qui augure d’une nouvelle vision du
contrôle supérieur des finances publiques au Maroc. La nouvelle stratégie d’intervention de la Cour en plus de
se conformer à cette nouvelle vision est amenée à être au diapason des réformes menées particulièrement dans
le domaine de la gestion des finances publiques et de la gouvernance publique de manière générale.

II- Exigences des réformes des finances publiques : quel rôle pour la Cour des comptes ?

Au vu des dynamiques enclenchées par les réformes en cours au Maroc, la Cour des comptes est appelée à se
préparer aux nouvelles missions prévues dans la constitution ou celles en cours d’intégration dans des textes
importants comme la loi organique relative à la loi de finances, la régionalisation,…etc. Ainsi, la Cour a déjà
présenté sa vision au Gouvernement pour les amendements qu’elle souhaite apporter au code des juridictions
financières.
1- Dans la continuité, l’amélioration de l’action de la Cour est enclenchée

En matière juridictionnelle, notamment en ce qui concerne l’apurement et le jugement des comptes des
comptables publics, il est à préciser que la particularité de cette attribution en termes d’assujettis, de modalités
d’exercice, de sanctions…etc. a suscité beaucoup de débat à la fois d’ordre procédural que de finalités.

Les procédures juridictionnelles devant la Cour et les Cours régionales des comptes souffrent des limites liées à
leur compatibilité avec les exigences du procès équitable, tel qu’il est rappelé par la nouvelle Constitution (Art.
23). A cet égard, la Cour vise à revoir ses procédures pour plus d’efficacité, notamment en ce qui concerne :

- La publicité des audiences en se conformant aux dispositions constitutionnelles ;


- Le caractère contradictoire de la procédure qui est basée actuellement sur la règle du double arrêt, une
spécificité de cette procédure, peut être évoqué comme atteinte à l’impartialité de la formation qui juge
deux fois. Avec la publicité des audiences, les droits de la défense seront garantis ;
- L’impartialité des procès et l’égalité des armes, essentiellement au niveau des procédures relatives à la
discipline budgétaire et financière ;
- L’amélioration des délais de jugement afin d’améliorer le dispositif d’apurement et de jugement des
comptes publics.

Par ailleurs, le choix fait auparavant d’incorporer la mission de discipline budgétaire et financière au
niveau de la Cour des comptes a été confortée par la nouvelle constitution, en tant que composante
essentielle de la Cour et les Cours régionales de comptes.

Concernant l’impact recherché à travers ses attributions juridictionnelles, la Cour des comptes est en
phase de faire de l’apurement et le jugement des comptes un moyen pour améliorer le contrôle
interne, l’instauration d’une discipline budgétaire et financière et la mise en jeu éventuelle des
responsabilités. Pour atteindre un tel objectif, il est primordial de revoir la configuration comptable en
accélérant les processus en cours visant l’instauration des systèmes budgétaires et comptables axés sur
les résultats. La qualité des comptables principaux, le contenu des comptes produits à la Cour et leur
consolidation constituent également des chantiers identifiés par la Cour et le ministère chargé des finances et
ce, pour améliorer la pertinence et la finalité de ces attributions.

Au niveau de l’audit, les nouvelles orientations ont pour objectif prioritaire de maximiser l'incidence des
missions effectuées par la Cour, tout en adoptant une approche positive et constructive qui va au-delà de
l’organisme publique comme sujet du contrôle pour toucher les projets, les programmes et les politiques
publics. Pour y parvenir, la Cour entend:

- Mener des investigations touchant aux thématiques transversales ;


- Recentrer les interventions de la Cour sur les domaines à risques et/ou présentant un intérêt particulier en
termes d’objectifs de développement humain ;
- Exécuter une gamme plus large des missions de contrôles de l’emploi des fonds publics (Collectivités
territoriales, Associations, GIE, GIP, transferts, subventions,…) ;
- Continuer à formuler des observations pertinentes et fiables, ainsi que des recommandations
d'améliorations utiles, et en assurer le suivi;
- Poursuivre l’amélioration de l’intervention de la Cour en matière du règlement du budget de l’Etat ;
- Développer les relations institutionnelles avec ses partenaires pour créer des synergies en matière de
contrôle, d’accès aux bases de données et d’assistance (Parlement, Ministère des finances, HCP, BAM..).

2- En préparation des réformes, le rôle de la Cour des comptes est en pleine mutation
1- Assistance des pouvoirs publics
2- Evaluation des politiques publiques
3- Le conseil et l’accompagnement
4- Suivi de l’exécution de la loi de finances
5- Certification des comptes de l’Etat

2.1- Assistance des pouvoirs publics


La réforme constitutionnelle de 2011 ne s’est pas contentée de consolider la fonction d’assistance que
peut apporter la Cour des comptes, mais elle a élargi son champ de compétence pour inclure, outre le
parlement et le gouvernement, les instances judiciaires.

En plus de cet élargissement, la Constitution semble avoir privilégié le parlement dans cette assistance,
puisque elle a donné du contenu à cette relation en considérant la Cour comme un expert au service
du parlement dans les domaines de contrôle, d’évaluation et de législation.
Pour les deux autres pouvoirs, la constitution n’a fait que retenir le principe de l’assistance sans détailler
son contenu. La Constitution étant la garante de l’indépendance de la Cour des comptes (art. 147), celle-
ci ne peut être considérée comme auxiliaire d’aucun des trois pouvoirs. Il conviendrait plutôt de parler «
d’auxiliaire de la démocratie »

2.2- Evaluation des politiques publiques


Mission constitutionnelle attribuée exclusivement au Parlement, l’évaluation des politiques publiques est
l’une des innovations majeures dans le dispositif de gouvernance des finances publiques dans notre pays.
A travers cette mission, la gestion publique privilégiera de plus en plus la logique des résultats et de
l’impact des finances publiques, notamment dans le domaine de développement humain.
Le rôle de la Cour des comptes à ce niveau est important puisque la Constitution prévoit la possibilité
pour le parlement de recourir à l’assistance de la cour des comptes pour l’évaluation des
politiques publiques.

2.3- Le conseil et l’accompagnement


Depuis que la Cour des comptes publie ses rapports, les observations, les recommandations et les avis
qu’ils contiennent occupent une place de plus en plus importante dans l’opinion publique.
Les résultats des missions traditionnelles de la Cour, communiqués aux responsables publics et publiés
dans les rapports annuels, constituent un véritable dialogue avec les responsables publics pour
l’amélioration de la gestion.
La contribution de la Cour des comptes a évolué en fonction des commentaires des gestionnaires
publics et les exigences de l’opinion publique. Ce rôle est amené à être renforcé davantage surtout que
la nouvelle constitution exige la publication de l’ensemble des travaux de la Cour. Les rapports
particuliers et les référés ne seront plus destinés au seul gouvernement mais rendus publics, ce qui va
les transformer en matériau de travail précieux, non seulement pour le parlement, mais également
pour la société civile, le monde universitaire et le citoyen de manière générale.

2.4- Suivi de l’exécution de la loi de finances


L’exécution des lois de finances est sanctionnée en fin du processus par l’établissement de la loi de
règlement qui devrait constituer le moyen privilégié du contrôle parlementaire du respect de
l’autorisation accordée au gouvernement. La Constitution valorise cette loi, en la considérant comme un
support de reddition des comptes et de résultat puisqu’il est exigé, dorénavant, qu’elle comporte
également le bilan des investissements réalisés (Art. 76).

La Cour peut ainsi assurer le rôle d'évaluateur et d'expert pour l'ensemble de la chaine budgétaire et
comptable de l’Etat. Pour se faire, la Cour s’est engagée dans un processus visant le renforcement de
ses capacités dans ce domaine à travers l’établissement des protocoles de transmission électronique
des données avec les différents partenaires et le renforcement des effectifs dédiés à cette prérogative.

2.5- Certification des comptes de l’Etat


Le projet de la LOLF rappelle les bases du nouveau système de la comptabilité publique (droits et
obligations constatés, aspects patrimoniale…) ainsi que le principe de la sincérité comptable. Il introduit,
pour la première fois, l’obligation de certifier les comptes de l’Etat. La fonction de certificateur sera
confiée à la Cour des comptes.
4. Les juridictions

L’organisation judiciaire :
La constitution de 2011 a érigé la justice en POUVOIR, alors que les précédentes constitutions ne lui
conféraient qu’un simple statut de simple « AUTORITE ».

Ainsi, en vertu de l’article 107 de la Constitution, « le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du
pouvoir exécutif. Le Roi est le garant de l'indépendance du pouvoir judiciaire ».

Pour sa part, l’article 109 dispose ce qui suit : « est proscrite toute intervention dans les affaires soumises à la
justice. Dans sa fonction judiciaire, le juge ne saurait recevoir d'injonction ou instruction, ni être soumis à une
quelconque pression. Chaque fois qu'il estime que son indépendance est menacée, le juge doit en saisir le
Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Tout manquement de la part du juge à ses devoirs d'indépendance et
d'impartialité, constitue une faute professionnelle grave, sans préjudice des poursuites judiciaires éventuelles ».

L’indépendance du pouvoir judiciaire est assurée par le Roi et par le Conseil Supérieur du pouvoir judiciaire qui
a pour compétence, de veiller à l'application des garanties accordées aux magistrats, notamment quant à leur
indépendance, leur nomination, leur avancement, leur mise à la retraite et leur discipline.
A son initiative, il élabore des rapports sur l'état de la justice et du système judiciaire, et présente des
recommandations appropriées en la matière (article 113).

 L’organisation judiciaire comprend :


 les tribunaux de première instance (au nombre de 70);
 les tribunaux administratifs (au nombre de 7);
 les tribunaux de commerce (au nombre de 8) ;
 les cours d’appel (au nombre de 21) ;
 les cours administratives d’appel
 les cours d’appel de commerce (au nombre de 3);
 la Cour de cassation.

Les tribunaux de première instance constituent la juridiction de droit commun, en ce sens qu’ils sont
compétents pour statuer sur tous les litiges qui ne relèvent pas de la compétence des autres juridictions.

Il y a lieu de signaler la création d’une juridiction militaire en vertu de la loi n°108.13 promulguée par le dahir
n° 1.14.187 du 10 décembre 2014) chargée de juger les militaires et assimilés des crimes et délits liés à leur
qualité de militaire (les crimes et délits de droit commun sont soumis aux juridictions compétentes).
4. Les collectivités territoriales :

Le Maroc a opté pour une organisation décentralisée de la gestion des affaires publiques et ce depuis son
indépendance.

 La nouvelle constitution de 2011 a confirmé cette orientation en disposant que « l'organisation territoriale
du Royaume est décentralisée. Elle est fondée sur une régionalisation avancée » (article 1er)
 et que « les collectivités territoriales du Royaume sont les régions, les préfectures, les provinces et les
communes. Elles constituent des personnes morales de droit public, qui gèrent démocratiquement leurs
affaires (article 135).
 L'organisation régionale et territoriale repose sur les principes de libre administration, de coopération et de
solidarité (article 136).

Les lois organiques relatives aux régions, provinces et préfectures, et aux communes viennent d’être adoptées
par le conseil des ministres (le 29/01/2015) et seront transmises au parlement pour adoption.

Ce qu’il faut retenir, c’est que :


 Les collectivités territoriales prévues par la constitution sont les régions, les provinces et les préfectures,
les communes ;
 Toute autre collectivité territoriale est créée par la loi ;
 Les Conseils des régions et des communes sont élus au suffrage universel direct ;
 Les présidents des Conseils des régions et les présidents des autres collectivités territoriales exécutent
les délibérations et décisions de ces Conseils ;
 Les régions et les autres collectivités territoriales disposent de ressources financières propres et de
ressources financières affectées par l'Etat ;
 Tout transfert de compétences de l'Etat vers les régions et les autres collectivités territoriales doit
s'accompagner d'un transfert des ressources correspondantes.
 Droit et action administrative
 L'action administrative

 Les nouveaux modes de gestion: PPP, contractualisation, gestion déléguée...

 ‫إﺷــــــﻜﺎﻟﯿﺎت اﻟﻘﺎﻧﻮﻧﯿــــــﺔ اﻟﺮﺋﯿﺴــــــﯿﺔ ﻓــــــﻲ اﻟﻘــــــﺎﻧﻮن اﻹداري‬

 ‫اﻟﺤﻘــﻮق واﻟﺤﺮﯾــﺎت اﻟﻌﺎﻣـــﺔ وﺣﻘـــﻮق اﻟﺬﻣـــﺔ‬

 Le contrôle juridictionnel de l'administration

 Les chantiers de modernisation de l'administration publique

 L'institutionnalisation du genre
1. L'action administrative
Le droit administratif
L’accomplissement de l’activité administrative se matérialise par des actes juridiques et par des opérations
matérielles (qui sont destinés a exécuter des taches d’intérêt général).

Les procédés juridiques de l’administration se réfèrent :

-L’acte administratif unilatéral qui singularise l’action de l’administration dans la mesure où il résulte de la
seule volonté de celle-ci .en ce sens l’administration a le pouvoir de prendre de tels actes de manières
unilatérales.

-Le contrat qui conduit l’administration a conclure un accord avec les partenaires prives (cocontractants) .ce
type de contrat est soumis au régime du droit administratif, d’où l’appellation « contrat administratif ».: l’adm
peut conclure des contrats avec des partenaires qui seront soumis au droit prive on les appels alors les
contrats prives de l’admin

Chapitre I: Les actes administratifs unilatéraux :


L’acte administratif unilatéral constitue le procédé normal de l’action administrative.il peut également être
défini comme un acte juridique émanant d’une autorité administrative susceptible de créer des effets de droit
(droit et obligation) sans le consentement de son cocontractant .cette définition nous permet de cerner les
caractères de l’action administrative :

Les Caractères de l’acte administratifs unilatéral :

L’unilatéralité de l’acte qui est pris par une seule autorité administrative qu’elle soit personnelle ou collégiale,
car certaines autorités collégiales peuvent édicter des actes administratifs unilatéraux par exemple le cas des
délibérations.

Le caractère juridique de l’acte qui le distingue de l’acte matériel destine a assurer les opérations matérielles de
l’administration. soumis au droit admini qui encadre son élaboration, son existence juridique et sa fin.

Parmi les actes administratifs, il y a lieu de distinguer entre ceux n’ayant pas le caractère d’une décision
exécutoire et ceux constituant une décision exécutoire. Cette distinction revêt donc l’importance particulière
pour la mise en œuvre du contentieux administratif, dans la mesure où le recours notamment dans le cas pour
excès de pouvoir contre l’acte illégal de l’administration.

I – acte administratif n’ayant pas un caractère de décision exécutoire.

Ce sont des actes non créateurs d’effets juridiques même s’ils émanent d’une autorité administrative : il peut
s’agir d’actes préparatoire d’une décision tels que les avis, les rapports de commission, les mesures d’ordre
intérieur qui comprennent entre autre les circulaires et les directives.

Mais les circulaires posent un problème quant à leurs qualifications juridiques. Ce sont des actes utilises très
fréquemment par l’autorité administrative marocaine ; il s’agit d’instruction adresses par les ministres destinées
a leurs agents en vertu du pouvoir hiérarchique. sur la manière de se comporter, d’organiser le service, ou
d’interpréter de tel ou tel texte.

ces actes n’ont aucun d’effet sur les administres, toutefois, ils s’imposent aux agents de service qui doivent
respecter ses prescriptions. A ce titre la question qui mérite un éclairage est de savoir dans quel cas un
administré est en mesure d’intenter un recours pour excès de pouvoir contre une circulaire.
Il existe en fait deux types de circulaires :

- circulaires interprétatives : qui visent a rappeler et préciser les droits et obligations aux agents ,les
dispositions en vigueur .ces actes ne modifient pas donc les droits et obligations des administres, ni le
statut des fonctionnaires. On dit qu’ils ne font pas grief c'est à dire qu’ils ne sont pas susceptibles d’un
recours pour excès de pouvoir
- circulaires réglementaires : il arrive que la circulaire ajoute de nouvelles dispositions en créant des droits,
elle devient alors réglementaire est considéré par la jurisprudence comme un acte administratif unilatéral : C
E arrêt du 29 janvier 1954 institution notre dame du kreisker (le 1er arrêt considérant la circulaire comme
étant un acte administratif).

La jurisprudence en arrive à considérer comme circulaire ayant un caractère réglementaire, celle qui permet la
mise en œuvre des droits des administres a sujétions (soumissions) ou l’entoure au contraire de garanties ce
que confirme la C S dans 2 arrêts 25 mai 1968 barbatou et 29 janvier 1969 ; l’arrêt société electras maroquis , a
propos de la circulaire de l’office des changes.

D’un autre cote, les directives posent également un problème de qualification .elles sont destinées à encadrer et
orienter le pouvoir discrétionnaire de l’administration notamment pour la prise de décision individuelle.

Le juge refuse de les considérées comme des actes administratifs (C E ,11 déc. 1970, crédit foncier de France ;
C E, 29 juin 1973, société gea).mais comme de simples mesures d’orientation. Elles ne revêtent aucun caractère
impératif dans la mesure où l’administration peut y déroger.

II- les actes administratifs ayant le caractère de décision exécutoire.

Le caractère administratif de la décision exécutoire tient essentiellement à la qualité de l’organe dont elle émane.
Seules, en principe les autorités administratives détentrices de la puissance publique, peuvent prendre des
décisions exécutoires.

Les actes admin unilatéraux font l’objet de plusieurs classifications :

a) La forme de l’acte : il peut être un décret, un arrêté, une délibération (décision admini collégiale).

b) L’auteur de l’acte : il peut émaner d’une autorité admin centrale, une collectivité locale ou un établissement
public ou encore un organisme prive investi d’une mission de service public.

c) la distinction entre acte réglementaire ou individuel reposant sur la portée de l’acte.

- L’acte réglementaire est celui qui consacre une règle impersonnelle ou générale,

- L’acte individuel ou non réglementaire s’adresse a une personne identifiée ou a plusieurs personnes dont
chacune est individualisé: qui statue soit pour une personne nommément désignée (actes individuels, par
exemple nomination d’un fonctionnaire)soit pour un cas d’espèce (acte particulier, par exemple déclaration
d’utilité publique ou dissolution d’un conseil communal).
A- Elaboration de l’acte administratif unilatéral.

L’édiction d’un acte admin unilatéral est soumise a des règles qui participent a sa validité juridiques. Il y a
d’abord les règles de compétence et des règles de forme.

La compétence :

C’est une aptitude juridiquement conférée a une personne à édicté des actes ; donc à modifier
l’ordonnancement juridiques.

Les règles de compétences sont généralement fixées par la loi fondamentale(constitution), « n’importe quelle
autorité administrative ne doit pas prendre n’importe quelle décision et a n’importe quelle moment ».

Trois types de règles encadrant l’exercice de la compétence :

1. La compétence matérielle(en raison de la matière) : en ce sens que l’autorité adminis ne peut intervenir
que dans les matières qui lui sont attribuées par le texte l’instituant .

Mais ces compétences peuvent être aménagées par le procédé de la délégation pour assurer le bon
fonctionnement de l’adminis qui déroge aux principes « les compétences s’exercent mais ne se délèguent pas

»La délégation du pouvoir est un acte par lequel une autorité supérieure confère à une autorité subordonnée le
pouvoir de prendre de décisions dans les matières qui lui sont attribuées, la délégation entraine un
dessaisissement de l’autorité délégante au profit de l’autorité délégataire »elle suppose également un texte
juridique c'est à dire une disposition d’habilitation légale : l’article 30 précise la délégation de décision du roi à
certaines autorités ; l’art 60 : le 1er ministre aux ministres.

La délégation du pouvoir concerne l’autorité admins et les fonctions exercées et elle demeure même en cas de
changement de titulaire.

La délégation de signature ne signifie pas un transfert de pouvoir au profit de l’autorité délégataire, il s’agit
seulement le droit de signer certains actes donc elle porte que sur l’aspect matériel de l’acte, elle reste limitée
dans son étendue. Elle exclut les décrets, les arrêtés reglementaires.au Maroc elle est organisée par un texte
général : le dahir du 10 avril 1957 modifie par le dahir du 25 aout 1958 notamment la délégation de signature
par les ministres (l’aménagement du pouvoir en raison de matière).

Par ailleurs la suppléance permet en cas d’empêchement de la personne titulaire de la compétence d’exercer sa
fonction, il doit être prévu par le texte qui attribue la compétence au titulaire initial.

L’intérim constitue une mesure qui permet le remplacement du titulaire en cas d’indisponibilité pour une
période déterminée.

2. La compétence territoriale(en raison du territoire) : lorsque l’autorité admini ne peut intervenir que
dans le ressort territorial propre (dans le cadre d’une circonscription bien déterminée).

3. La compétence temporelle (en raison du temps): les autorités adminis ne peuvent prendre des décisions
qu’après leurs investitures. L’autorité qui prend la décision doit être régulièrement habilite à le faire au moment
ou elle la prend.
III. Les formes et procédures de l’acte adm unilatéral :

L’acte adm unilateral comporte certains éléments qui le caractérisent .l’admt n’est pas tenue par les formes
strictes puisque le processus décisionnel est libre ; cependant la procédure adm non contentieuse se trouve de
plus en plus encadrée par des textes qui imposent une grande transparence dans l’action administrative.

1. Formes de l’acte adm :

a) La forme écrite : l’acte adm unilat se présente normalement sous la forme d’un acte écrit et signé de son
auteur (la signature =l’authentification et l’identification).cependant une décision peut être orale notamment
une décision individuelle.

L’acte administratif peut être implicite, et tacite si l’admit garde le silence pendant une période déterminée ; le
silence peut être interprété comme une décision de rejet ou d’acceptation.

Cependant la forme écrite est requise pour la décision explicite comme les décrets ou les arrêtés ministériels.

b) Les motifs : (destines a éclairer l’administre sur les raisons de la décision qui le concerne)

Ils constituent les faits objectifs antérieurs à la décision et qui lui servent de fondements juridiques et logique .la
loi N° 03-01 promulguée le 23 juillet 2002 relative a l’obligation de motiver les décisions administrative ,oblige
désormais l’administration à motiver ses décisions individuelles défavorables(notamment celles liées à l’exercice
des libertés publiques ou celles présentant un caractère de police administrative, ou celles qui infligent les
sanctions administratives ou disciplinaires ,ou celles qui subordonnent à des conditions restrictives particuliers
à l’octroi d’une autorisation ou d’une attestation ou décision ou imposent des suggestions non prévues par la
loi ou les règlements ;les décisions qui retirent ou abrogent une décision créatrice de droits et enfin les
décisions admin qui refusent un avantage dont l’attribution constitue un droit pour les personnes qui
remplissent les conditions pour l’obtenir).

c) le visa :

C’est une mention qui accompagne l’acte admin .il peut s’agir d’un moyen d’information mais il peut être
également un rappel de textes qui lui servent de bases juridiques.

L’absence du visa n’entraine pas l’irrégularité de l’acte mais dans le cas ou il n’y a pas de texte qui le prévoit.

d) La signature et la date :

Une décision émanant d’une autorité adm doit être signée et datée ; la signature constitue un élément
fondamentale de l’acte : celui-ci ne peut exister juridiquement qu’après avoir été signe par son (ou ses)
auteur(s).

e) Le contreseing: ( signature apposée sur un acte par un ou plusieurs ministres, à cote de la signature du
chef de l’état en vue de l’authentifier)

C’est une signature prévue par la constitution pour certains actes (dahirs contresigne par le 1er ministre) ; et
les décrets contresignés par les ministres charges de leurs applications.

2. Procédures des actes adm :

L’édiction d’un acte admin est soumise à des formalités qui lui assurent la transparence.
La procédure consultative : l’adm peut être amenée à consulter plusieurs organismes et solliciter divers avis
.l’avis peut être facultatif alors que l’avis obligatoire prévu par un texte oblige l’adm a le solliciter sans pour
autant le suivre. La consultation peut concerner les personnes intéressées notamment dans le cas de l’enquête
publique (l’enquête »de comodo in comodo » ; l’enquête sur les établissements publics).

L’avis conforme : il a pour effet de déposséder le titulaire légal de l’acte et de le transférer à l’organe
consulté.Ex : la dépossession du permis de construire ,En matière d’urbanisme la délivrance du permis de
construire par le président du conseil communal est soumise à la procédure de l’avis conforme du directeur de
l’agence urbaine.

La procédure contradictoire : signifie qu’une décision adm qui risque de porter atteinte à une situation
individuelle ou ayant le caractère d’une sanction ne peut être prise qu’à l’issue d’une procédure contradictoire.
l’intéressé doit être informé des griefs qui lui sont signifiés et doit pouvoir présenter sa défense .il s’agit d’un
principe général du droit applicable même si aucun texte ne le prévoit.

3- L’entrée en vigueur de l’acte adm :

Les modalités de publicité de l’acte adm :

Le droit administratif organise les formalités d’information des administrés des décisions prises par
l’administration. On distingue deux procédés de publicité des actes administratifs.

La publication des actes réglementaires (décret, arrêté) : Qui sont insérés au Bulletin .Officiel ou diffusés par
d’autres moyens (affichage ou publication dans les journaux).

Art 55 de la charte communale, qui oblige et impose la publication des arrêtés de signature et délégation de
signature du président de la commune.

Art 44 de la constitution, qui impose la publicité des décrets loi.

La notification :qui concerne les décisions individuelles qui sont notifiées aux intéressés par voie de lettre.
Parfois les deux procédés publication et notification sont adoptés (cas des promotions et nomination des
fonctionnaires).

2. Le non rétroactivité des actes admtfs :


C’est un principe général du droit (C E 25 juin 1948 Ste journal l’aurore et CSA 9 mars 1964 arrêt kanoni
driss), aussi il est prévu par l’art 4 de la constitution.

L’acte ne peut avoir des effets rétroactifs que lorsque une loi le prévoit (exception), d’autres exceptions à ce
principe concernent, dans certains cas, les décisions annulées pour excès du pouvoir,

Les décisions d’approbations émises par l’autorité de la tutelle : la date d’effet est celle de la décision approuvée.

3. L’exécution de l’acte administratif :

L’exécution d’un acte administratif vise à traduire dans le fait, la situation juridique qu’il crée. Deux hypothèses
se présentent à l’administration pour faire exécuter ses décisions :

D’une part le privilège du préalable : signifie que la décision administrative est présumée conforme a la loi, ce
qui entraine son exécution immédiate .l’administration n’a pas besoin de faire appel au juge pour faire exécuter
une décision. Le recours pour excès de pouvoir n’a pas d’effet suspensif puisque l’acte continue a produire ses
effets, le législateur a certes prévu la possibilité exceptionnelle d’un sursis à exécution pour les décisions
illégales, mais sous certaines conditions restrictives.

L’administration dispose d’autres moyens pour le respect de ses décisions en cas de réticence de la part des
administrés, elle dispose à ce titre du privilège de l’exécution forcée ou exécution d’office. Celle ci n’est
possible qu’en absence pour l’administration d’autres voies pour exécuter ses décisions, notamment le recours
au juge, des sanctions administratives ou pénales et lorsqu’un texte érige la désobéissance en infraction. Le cas
de l’art 609 alinéa 11 code de la procédure pénale, qui prévoit des peines d’amendes contre ceux qui
contreviennent aux décrets et arrêtés légalement pris par l’autorité administrative lorsque les infractions à ces
textes ne sont pas réprimées par des dispositions spéciales.

L’exécution d’office peut intervenir dans le cadre de violation de salubrité et de l’hygiène publique.

L’exécution forcée peut être prévu par le législateur, il en est ainsi de l’art 52 de la charte communale qui
confère au président du conseil communal le pouvoir de faire exécuter d’office aux frais et dépens des
intéressés, dans les conditions fixées par le décret en vigueur, toute mesure ayant pour but d’assurer la sûreté
ou la commodité des passages, la tranquillité, la salubrité l’hygiène publique (ces conditions sont fixées par le
décret du 26 mai 1980).

A ce titre le président peut demander de requérir à l’usage de la force publique pour assurer le respect des
arrêtés et décisions dans la limite de la législation en vigueur.

En matière d’urbanisme la loi 12-90 prévoit la démolition d’office aux frais du propriétaire, de toute édification
sur le domaine public (art 81) ;de même si a l’expiration d’un délai fixe par l’administration ,le contrevenant ne
procède pas a la démolition des constructions irrégulières ,l’autorité locale y procédera d’office et a ses frais (art
69).

La jurisprudence admet en générale le recours a la contrainte sous certaines conditions qui ont fait l’objet de
conclusion du commissaire du gouvernement (commissaire du roi a la loi et au droit : clarifie les points de
droit, rend ses conclusions et ne prend pas part a la décision) ;(tribunal des conflits du 2 décembre 1902).

La décision à exécuter doit avoir sa base légale dans un texte de portée générale.

Les mesures prises ne doivent –outre passes –le but cherche.

L’urgence autorise l’administration à agir d’office sans avoir au préalable pris une décision exécutoire qui serait
heurté à la désobéissance du particulier (exceptionnellement).

Le recours à la force s’exerce sous le control du juge, en effet, le recours à la contrainte peut entrainer la
responsabilité de l’administration en cas d’annulation des mesures prises, il peut même constituer une voie de
fait lorsque la mesure porte sur la liberté fondamentale ou un droit de propriété dont la suppression et du
ressort du juge judiciaire.
chapitre II : le contrat administratif
Section I : le contrat administratif
Le 2eme procédé juridique de l’adm réside dans le procédé contractuel ou contrat administratif, qui est un acte
administratif qui résulte d’un échange de consentement et engendre par lui-même des droits et obligations.
Cette définition ne permet cependant que de situer le contrat de l’adm,par rapport à l’acte administratif
unilatéral dans la mesure ou les contrats de l’administration ne sont pas nécessairement tous des contrats
administratifs. L’administration peut conclure avec des particuliers des contrats qui ne différent guerre de ce
que passent les personnes prives et qui sont soumis au droit prive .ce type de procédé juridique très utilise
permet aux collectivités publiques de se procurer des biens et services indispensables a l’accomplissement de
leur mission. A ce titre il y a lieu de distinguer entre les contrats prives de l’administration qui sont dans le cas
marocain des dispositions du DOC et les contrats administratifs qui sont soumis à des règles spécifiques qui
consacrent la supériorité de l’administration pour protéger l’intérêt de la collectivité qui se manifeste tant sur le
plan de leur formation et de leur effet que sur le plan de la responsabilité.

Section II : la distinction des contrats administratifs et des contrats de droit prive


La doctrine et la jurisprudence consacrent 3 critères pour identifier un contrat administratif :

• la nature du contrat par détermination de la loi ;

• par son objet qui est l’exécution d’un service public

• la présence de clauses exorbitantes ou de régime exorbitant ;

1 - le 1er critère résulte de la volonté du législateur de faire soumettre certains contrats de


l’administration au régime du droit public.il en est ainsi de l’article 2 du décret du 5 février 2007 qui fixe
les conditions et les formes de passation des marches publics qui exclut de son champ d’application les contrats
que l’Etat est tenu de passer dans les formes et selon les règles du droit commun.

Dans le même ordre d’idées l’article 52 du décret royal du 19 octobre 1965 approuvant les cahiers des clauses
…………………………………..

Relatif au marché public fait soumettre tout litige entre l’administration et l’entrepreneur aux tribunaux statuant
en matière administrative, cette disposition a disparu dans le nouveau cahier de clauses administratives
générales (ccag) des marches public du 4 mai 2OOO.

2 - Le critère organique : le critère du service public permet également d’identifier le contrat administratif en
ce sens que l’objet du contrat présente un caractère essentiel pour le service public. Le contrat est admin quand
Il fait participer directement le Co-contactant aux fonctions d’un service pulic.la chambre administrative de la
cour suprême a pose ce principe avec clarté dans l’arrêt AHMED ben YOUSSEF du 9 AVRIL 1959.ce critère
a été également considéré par la jurisprudence dans CE 26 avril 1956 Epoux Bertin, l’objet du contrat a
constituer un critère pour le juge qui a servi en arrière plan a une autre formule utilisée pour qualifier un contrat
admi,en l’occurrence »la nature de l’emploi confie au co-contractant dans l’arrêt EL HIHI med CSA du 9 juillet
1961 .

De même un bail conclu sur le domaine prive qui tend a la réalisation d’une mission de service public est
considéré comme un contrat admi, cour d’appel de rabat 29 juin 1962 sieur Candela.
3 - le critère des clauses exorbitantes : un contrat est qualifie de contrat administratif s’il renferme des
clauses exorbitantes du droit commun, c.-à-d. des clauses qui diffèrent de celles qui sont prévues par le
contrat conclu entre les particuliers .l’adm qui dispose de cette prérogative agit en tant que détentrice de la
puissance public ;le conseil d’Etat en donne une définition générale dans l’arrêt Stein du 20 octobre 1950 « c’est
la clause ayant pour objet de conférer des droits ou de mettre des obligations étrangères par leur nature a ceux
qui sont susceptibles d’être librement consenties par quiconque dans le cadre des droits civils et commerciaux
,relèvent ainsi de ces clauses qui font traditionnellement partie des régimes de contrat de marche public ,le
pouvoir de control, le pouvoir de sanction ,le pouvoir de résiliation unilatérale sous certaines conditions, le
pouvoir d’expropriation reconnu au co-contractant .

Section III : la formation des contrats administratifs (forme)

La diversité des contrats administratifs dépend de leur objectif. On peut relever cependant 2 catégories de
contrats adm : le contrat de délégation de service public et le marche public.

Les contrats de marche public sont des contrats conclus par l’admi avec des personnes publiques ou privées
pour répondre à leur besoin en matière de travaux de fourniture et de service.

A – les caractères généraux de contrat de marche public :

Le régime applicable à cette catégorie de contrat fut régi au Maroc par plusieurs textes dont le décret du 14
octobre 1976 et le décret du 30 décembre 1998 qui a été remplace actuellement par le décret du 5 février 2007
qui fixe les conditions , les formes de passation de marche public.

L’adoption de ce nouveau texte cherche à atteindre plusieurs objectifs notamment la transparence et la


moralisation , marche public, le libre jeu de la concurrence ,la performance de la gestion des marches publics, la
garantie des droits des co contractants,la simplification des procédures .le décret de 2007 régit ainsi les marches
passes pour le compte de l’Etat ,il les définit d’une manière précise(article 3 alinéa )exclut de son champ
d’application les contrats de concessions ,service public et le marche d’ouvrage public ,le contrat qui l’Etat est
tenu de passer dans les formes et selon les règles du droit commun (une décision du 1er ministre en date 18
septembre 200 )arrête une liste

Les cessions des biens et les prestations entre service de l’état régis par la législation et la réglementation en
vigueur – l’article 15 du décret de 2007 que les marches sont des contrats écrites (1er caractère général)les
cahiers de charge sont les éléments constitutifs ,le décret impose la forme écrite qui est généralement requise
pour les marches publics sauf pour les marches de faibles qui concernent les acquisitions nécessaires au de
l’ad dont le montant ne dépasse pas 200.000 dh.ces marches sont passes sur bon de commande et sont livrables
immédiatement.
2. Les nouveaux modes de gestion: PPP, contractualisation, gestion déléguée...

La gestion déléguée

I) La nature juridique du contrat de gestion déléguée

La gestion déléguée est régie au Maroc par le Dahir n° 1-06-15 du 15 moharrem 1427 (14 février 2006) portant
promulgation de la loi n° 54-05 relative à la gestion déléguée des services publics, qui est venu réglementer
minutieusement ce mode de gestion suite aux différends nés de concessions accordées sans aucun cadre légal .

Afin d’étudier le contrat de gestion déléguée, il convient d’abord de voir sa formation, à travers ses modes de
passation et sa composition, pour ensuite analyser son exécution, à travers les droits et obligations des parties
et l’achèvement de ce type de contrat.

1) Formation du contrat de gestion déléguée


Dans l’optique de voir comment ce contrat est formé, il est nécessaire de voir quels sont ses modes de
passation, pour ensuite voir comment il est composé.

a) Modes de passation

Le contrat de gestion déléguée est un contrat intuiti personae, tel que le défini l’article 11 de la loi n° 54-05 :
« Le contrat de gestion déléguée est conclu à raison des qualités personnelles du délégataire.
Les contrats de gestion déléguée passés par les collectivités locales ne peuvent être cédés.
Pour les établissements publics, le contrat de gestion déléguée ne peut être cédé à un tiers en totalité ou en
partie qu'avec l'accord écrit donné par le délégant, dans les conditions fixées dans le contrat de gestion
déléguée. Si la cession est autorisée, le cessionnaire doit assumer l'intégralité des obligations contractées par le
cédant».

Ainsi, Le délégataire assume la responsabilité du service public en respectant les principes d'égalité des usagers,
de continuité du service et de son adaptation aux évolutions technologiques, économiques et sociales.
De plus, il est dans l’obligation d’assurer ses prestations au moindre coût et dans les meilleures conditions de
sécurité, de qualité et de protection de l'environnement.

Toutefois, Les parties contractantes doivent veiller au maintien de l'équilibre financier du contrat de gestion
déléguée en tenant compte des impératifs de service public et de la juste rémunération du délégataire.

Pour ce faire, la loi a inséré des dispositions relatives à l’appel à la concurrence.


Ainsi, pour le choix du délégataire, le délégant est tenu de faire appel à la concurrence en vue d'assurer l'égalité
des candidats, l'objectivité des critères de sélection, la transparence des opérations et l'impartialité des décisions.

La procédure de passation du contrat de gestion déléguée doit faire l'objet d'une publicité préalable. Les formes
et modalités d'établissement des documents d'appel à la concurrence et notamment de ses différentes phases
sont fixées par le gouvernement pour les collectivités locales et par le conseil d'administration ou l'organe
délibérant pour les établissements publics.
Il existe toutefois des exceptions à ce principe avec la négociation directe.
Le délégataire peut être sélectionné par voie de négociation directe dans les cas exceptionnels suivants :
a) lorsqu'il y a urgence à assurer la continuité du service public ;
b) pour des raisons de défense nationale ou de sécurité publique ;
c) pour les activités dont l'exploitation est exclusivement réservée à des porteurs de brevets d'invention ou pour
les prestations dont l'exécution ne peut être confiée qu'à un délégataire déterminé.

Si le délégant est une collectivité locale et lorsqu’aucune offre n'a été présentée ou lorsque l'appel à la
concurrence a été déclaré infructueux, ledit délégant peut recourir à la négociation directe.
Dans ce cas, il doit établir un rapport précisant les raisons qui ont conduit au recours à cette voie et au choix du
délégataire proposé. Ce rapport est soumis à l'approbation de l'autorité de tutelle des collectivités locales pour
décider de la gestion déléguée du service public en cause.

Il convient de souligner que les difficultés majeures entre concessionnaire et délégataire sont de trois ordres : la
transparence dans les conditions d’attribution des délégations de services publics et dans les négociations qui
les entourent ; l’étendue et l’effectivité des contrôles qui s’exercent une fois les délégations attribuées ; et, enfin,
l’évaluation de l’efficacité réelle de la gestion des services délégués à travers des méthodes élaborées et des
instruments de mesure réalistes et fiables.
Ces différents aspects étaient d’autant plus problématiques qu’il a fallu un minimum de temps pour que le
Maroc dispose d’équipes rodées et du recul expérimental nécessaire, ce qui semble être le cas aujourd’hui, avant
de s’engager plus loin dans cette voie du partenariat public/privé .

Néanmoins, un avantage est concédé aux délégataires, qui est celui de la proposition directe (article 8 de la loi
n° 54-05). Toute personne maîtrisant une technique ou une technologie qui s'avérerait utile à la gestion d'un
service public peut soumettre, de manière spontanée, sa candidature accompagnée d'une offre comportant une
étude de faisabilité technique, économique et financière à l'autorité compétente pour décider de la délégation de
la gestion du service public en cause.
Ladite autorité est tenue d'examiner cette offre et de porter à la connaissance du candidat la suite qui lui a été
donnée. Si elle décide d'entamer une procédure de délégation de la gestion du service objet de la proposition
spontanée, elle se réserve le droit d'utiliser ladite offre pour faire appel à la concurrence, en informant ledit
candidat et en respectant les brevets et droits de propriété industrielle liés à la proposition du candidat.

Après avoir explicités les modes de passations, il nous reste à voir la composition de contrat.

b) Composition du contrat de gestion déléguée

Le contrat de gestion déléguée est composé, par ordre de primauté, de la convention, du cahier des charges et
des annexes.
La convention définit les principales obligations contractuelles du délégant et du délégataire.
Le cahier des charges est constitué des clauses administratives et techniques définissant les conditions
d'exploitation et les devoirs et obligations en matière d'exploitation du service délégué ou de réalisation des
travaux et ouvrages.
Les annexes sont constituées de toutes les pièces jointes à la convention et au cahier des charges et
mentionnées comme telles à la convention ou au cahier des charges.
Les documents annexes comportent en particulier un inventaire des biens meubles et immeubles mis à la
disposition du délégataire ainsi que la liste des noms du personnel et de sa situation administrative au sein du
service public dont la gestion est déléguée.
L'offre du délégataire peut être jointe au contrat de gestion déléguée en tant que document annexe.
Des contrats types pour les gestions déléguées passées par les collectivités locales ou leurs groupements
peuvent être établis par le gouvernement qui fixe également la liste des clauses obligatoires du contrat ainsi que
les modalités de son approbation et de son visa.

En outre, une clause importante concerne la durée de ce contrat. En effet, Tout contrat de gestion déléguée
doit être limité dans sa durée. Celle-ci doit tenir compte de la nature des prestations demandées au délégataire
et de l'investissement qu'il devra réaliser et ne peut dépasser la durée normale de l'amortissement des
installations lorsque les ouvrages sont financés par le délégataire.

La durée ne peut être prorogée que lorsque le délégataire est contraint, pour la bonne exécution du service
public ou l'extension de son champ géographique et à la demande du délégant, de réaliser des travaux non
prévus au contrat initial, de nature à modifier l'économie générale de la gestion déléguée et qui ne pourraient
pas être amortis pendant la durée du contrat restant à courir que par une augmentation de prix manifestement
excessive.

La durée de prorogation doit être strictement limitée aux délais nécessaires au rétablissement des conditions de
continuité de service ou de l'équilibre financier du contrat.
Cette prorogation ne peut intervenir qu'une seule fois et doit être justifiée dans un rapport établi par le délégant
et faire l'objet d'un avenant au contrat de gestion déléguée.
La prorogation des contrats de gestion déléguée passés par les collectivités locales ou leurs groupements ne
peut intervenir que sur délibération spéciale de l'organe compétent.

A présent, il nous faut décortiquer l’exécution de ce contrat, et ce à travers les droits et obligations des parties
d’abord, pour voir ensuite comment ce contrat s’achève.

2) Exécution du contrat de gestion déléguée

Tout contrat de type gestion déléguée entraîne automatiquement des droits et obligations à la charge du
déléguant et du délégataire, puis des clauses spécifiques à son extinction.

a) Droits et obligations des parties

Outre le contrôle exercé par l'Etat ou par d'autres autorités en vertu de la réglementation en vigueur, le
délégant dispose à l'égard du délégataire d'un pouvoir général de contrôle économique, financier, technique
social et de gestion inhérent aux engagements découlant du contrat.

Le délégant dispose, d'une manière permanente, de tous pouvoirs de contrôle pour s'assurer sur pièce et sur
place de la bonne marche du service délégué et de la bonne exécution du contrat.
Il peut demander communication ou prendre connaissance de tout document détenu par le délégataire ayant
trait à l'exécution des opérations relatives à la gestion déléguée.
Le contrat de gestion déléguée doit préciser la périodicité et les modes de contrôle que le délégant exerce sur
l'exécution et le suivi de la délégation ainsi que les documents techniques, comptables et financiers qui sont
communiqués régulièrement par le délégataire au délégant.
Le délégant peut faire procéder, à tout moment à des audits ou contrôles externes ou se faire assister par des
experts ou agents de son choix qu'il fait connaître au délégataire.
Il peut, sauf stipulation contraire dans le contrat de gestion déléguée, assister ou se faire représenter, à titre
consultatif, aux séances du conseil d'administration ou de l'organe délibérant ainsi qu'aux assemblées générales
de la société délégataire. Il reçoit en outre communication d'un exemplaire des documents destinés aux
participants à ces organes.

Le contrat de gestion déléguée prévoit l'ensemble des documents et informations à soumettre au délégant pour
le suivi et le contrôle de la gestion déléguée et prévoit aussi des structures de suivi et de contrôle de l'exécution
du contrat car il en fixe les compétences et les attributions .

Le contrat doit prévoir la tenue de réunions, à intervalles réguliers entre le délégant et le délégataire pour
examiner l'état d'exécution dudit contrat. Ces réunions sont obligatoires.
Si la durée de la gestion déléguée est supérieure à dix ans, le contrat doit prévoir une évaluation commune, au
moins une fois tous les cinq ans et une éventuelle révision de certaines de ses dispositions, sans préjudice des
clauses prévoyant les modalités de révisions périodiques.
De plus, le contrat peut autoriser le délégant et le délégataire à réexaminer les conditions de fonctionnement de
la gestion déléguée, en vue de l'adapter aux besoins conformément au principe d'adaptation du service public et
dans le respect de l'équilibre financier de la gestion déléguée.

Enfin, selon l’article 20 de la loi sur la gestion déléguée des services publics, Le délégant doit prendre les
mesures nécessaires pour la bonne exécution de la gestion déléguée découlant de ses engagements contractuels,
notamment en matière tarifaire.

Quant au délégataire, le contrat de gestion déléguée peut l’autoriser, à titre accessoire, à sous-traiter une partie
des obligations qui lui incombent au titre de la délégation.
Dans ce cas, il demeure personnellement responsable envers le délégant et les tiers de l'accomplissement de
toutes les obligations que lui impose le contrat de gestion déléguée.
Les modalités et conditions de ladite sous-traitance doivent être définies dans le contrat et peuvent faire l'objet
de règlements annexes au contrat.

Le délégataire dispose également, pour la réalisation des travaux, de l’ensemble des prérogatives et des
compétences prévues par les articles 22 et 23 (constatation des infractions par les usagers, mise à disposition du
domaine public).

Ensuite, le délégataire est tenu de respecter les règles générales gouvernant le fonctionnement des services
public.
Ainsi, il doit respecter la règle de la continuité du service. Il doit respecter également la règle d’adaptation
constante du service pour tenir compte des exigences nouvelles de l’intérêt général.

Enfin, il doit appliquer la règle d’égalité des usagers dans le fonctionnement des services publics, c'est-à-dire
l’égalité des citoyens devant la loi sans préférence et la non pratique des tarifs préférentiels ou discriminatoires.

En plus de ces devoirs de nature général le délégataire est tenu a des obligations particulières notamment : se
constituer en société (article 25), la reprise du personnel de la gestion déléguée (article 26), la demande des
autorisations nécessaire a la gestion (article 27), enfin le délégataire est tenu de ce souscrire une police
d’assurance (article 2Cool.
Pour clore la partie concernant l’exécution du contrat de gestion déléguée, il nous semble important de se
pencher sur son achèvement.

b) Achèvement du contrat

Comme tout contrat, le contrat de gestion déléguée à des clauses bien précises quant à son achèvement.

En conséquence, Le contrat comporte des dispositions relatives à la fin normale du contrat.


Il comporte également des dispositions relatives à la fin anticipée du contrat, notamment dans les cas suivants :
- le rachat de la gestion déléguée par le délégant après l'expiration d'une période déterminée dans le contrat ;
- la déchéance du délégataire prononcée par le délégant, en cas de faute d'une particulière gravité du délégataire
;
- la résiliation du contrat par le délégataire en cas d'une faute d'une particulière gravité du délégant ;
- la résiliation du contrat en cas de force majeure.

Le contrat de gestion déléguée peu finir avant l’expiration de la durée déterminée, et ce pour plusieurs raisons.
D’abord, en vertu du principe de l’autonomie de la volonté, les parties, par leur commun accord, sont en
mesure de mettre fin au contrat d’une manière anticipée. Ensuite, l’autorité délégante peut racheter la gestion
après un délai minimum fixé par accord des parties.
Enfin, la fin du contrat peut intervenir par la déchéance prononcée par l’autorité délégante pour sanctionner les
fautes grave commises par le délégataire (article 32).

En définitive, les biens de retour doivent revenir obligatoirement au délégant à la fin de la gestion déléguée. Ils
comportent notamment les terrains, bâtiments, ouvrages, installations, matériels et objets mobiliers mis à la
disposition du délégataire par le délégant ou acquis par le délégataire dans les conditions fixées dans le contrat
de gestion déléguée. Ils incluent également les biens relevant du domaine public.

Les biens de retour peuvent comporter les biens meubles qui, en raison de leur importance, contribuent
substantiellement au fonctionnement du service délégué.
Ces biens ne peuvent faire l'objet d'aucune cession, aliénation, location ou sûreté quelconque par le délégataire
pendant toute la durée de la gestion déléguée.
Les biens de reprise, affectés au service public, pourront devenir en fin de gestion déléguée, la propriété du
délégant, si ce dernier exerce la faculté de reprise prévue dans le contrat de gestion déléguée.

Enfin, le contrat de gestion déléguée détermine les sanctions qui pourront être prises par le délégant à
l'encontre du délégataire en cas de manquement à ses engagements ou d'infractions aux clauses contractuelles,
notamment les pénalités, dommages et intérêts et éventuellement la déchéance du délégataire.
Des procédures de mise en demeure doivent être mises en œuvre avant l'application de ces sanctions. Le
contrat de gestion déléguée précise les procédures et les modalités de mise en demeure.
Le contrat de gestion déléguée prévoit le principe et les modalités de l'indemnisation du délégataire en cas de
non exécution par le délégant de ses obligations ou de résiliation du contrat pour une raison non imputable au
délégataire.

L’étude du cadre juridique du contrat de gestion déléguée nous amène naturellement à celui de sa pratique,
objet de notre seconde partie.
II) La gestion déléguée en pratique

Il faut noter que la gestion déléguée ou délégation de service public a été créée par la doctrine française . Cette
dernière a été consacrée par le législateur dans plusieurs textes .
Il en ressort que la notion de gestion déléguée est indissociable de celle de service public pour la simple raison
que cette délégation porte obligatoirement sur un service public déterminé.

Pour qu’un service puisse être délégué, il faut que l’activité soit érigée en service public. Trois éléments doivent
donc obligatoirement se cumuler :
-La dépendance de l’activité considérée des gouvernants (aspect organisationnel) ;
-La satisfaction d’un besoin d’intérêt général (élément matériel) ;
-Un régime juridique marqué de prérogatives de puissance publique (élément formel) ;

Maintenant, nous allons nous pencher plus précisément sur les principales formes de gestion déléguée, qu’il est
important de définir.

1) Les principales formes de gestion déléguée

Le terme gestion déléguée englobe plusieurs catégories. Généralement, nous distinguons quatre grands types de
gestion déléguée qui vont de la délégation la plus large à celle ou les prérogatives privées sont les plus réduites.
1- La concession
2- Le contrat d’affermage
3- Le contrat de gérance
4- La régie intéressée

a) La concession

En l’absence de définition fournie par les textes, la jurisprudence et la doctrine sont parvenues à retenir une
référence utile pour l’identification du contrat de concession : « la concession est un contrat par lequel une
collectivité publique confie a une personne (le plus souvent privée) la responsabilité de la gestion d’un ouvrage
public et/ou d’un service public à ses frais et risques et périls, avec en contrepartie le droit de percevoir des
redevances sur les usagers du service public ou de l’ouvrage public » .

Par ailleurs, la concession peut avoir deux objets différents :

- la réalisation d’un ouvrage public par une personne privée à ses frais. L’exploitation de l’ouvrage lui sera
ultérieurement confiée pour qu’elle puisse amortir les investissements. On parle alors de « concession de
travaux publics ».

- l’exécution d’une mission de service public : ce sera l’exploitation d’un service public (par exemple pour
une collectivité locale). On utilise alors l’expression de « concession de service public ».
Mais, le plus souvent, la concession de service public s’accompagne d’une concession de travaux publics.
L’objet de la concession sera donc la construction/exploitation d’un ouvrage et d’un service public tel que la
distribution d’eau potable et la restauration collective.

Nous pourrions nous poser la question suivante. Comment la jurisprudence et la doctrine peuvent-elles vérifier
l’existence de certains éléments du contrat avant de le qualifier de concession ?

- la concession est un contrat qui revêt plusieurs caractères :


C’est un contrat à la fois administratif, mixte, et intuiti personae qui permet à l’autorité concédante de négocier
et de choisir librement le concessionnaire.
- La concession implique aussi et surtout une évolution du service public, un véritable transfert de service
public. Cependant malgré l’importance de ce dernier élément est, il est difficile a cerner.

En effet, pour qu’il y ait concession, il ne suffit pas que le contrat concerne une activité de service public, mais
il faut que le cocontractant s’en voie confier la responsabilité, c'est-à-dire qu’il gère le service public en son nom
et pour son propre compte.

- Le caractère aléatoire de l’exploitation du service : l’exploitation de l’ouvrage public et/ou du service


concédé est faite aux risques et périls du concessionnaire. Il conserve les bénéfices résultant de sa gestion mais
supporte les déficits et aléas éventuels de l’exploitation .
- La durée du contrat : le contrat de concession en principe est conclu pour une longue durée pour
permettre au concessionnaire d’amortir les capitaux engagés pour la construction et l’exploitation de l’ouvrage.
- La nature des financements et le mode de rémunération du concessionnaire. Le cocontractant finance
les installations nécessaire au financement du service public et en supporte les frais de premier établissement.
Le concessionnaire est rémunéré au moyen de redevances perçues sur les usagers du service (redevances qui
constitue en quelque sorte les bénéfices de l’exploitation) .

b) Le contrat d’affermage

En ce qui concerne cette forme de gestion déléguée, il n’existe pas non plus de définition législative ou
réglementaire précise.

Nous pouvons seulement dire que l’affermage est un mode contractuel de gestion qui a pour objet de confier à
une personne l’exploitation sous sa responsabilité, d’un service public à l’exclusion de toute autre prestation,
notamment la réalisation des travaux nécessaires à l’exécution du service public qui reste à la charge de la
collectivité délégante.
Cette dernière apporte les ouvrages et les biens nécessaires. Le fermier se rémunère au moyen de redevances
perçus sur les usagers . Parmi les caractéristiques de l’affermage, on cite :

- A la différence du concessionnaire, le fermier n’a pas à financer les ouvrages nécessaires au service, il
reçoit ceux-ci de la collectivité publique et ne doit faire l’avance que du seul fonds de roulement ;
- L’affermage peut être conclu pour une durée moins longue que celle de la concession puisque le fermier
n’a pas de capitaux à amortir ;
- dans l’affermage, le prix payé par l’usager est partagé entre la collectivité qui consent les investissements
et qui assure une partie de leur renouvellement, le fermier qui assure une partie de leur renouvellement et enfin
le fermier qui assure le fonctionnement courant du service et réalise un certain nombre de travaux.
La part du prix revenant à la collectivité prend le nom de surtaxe. Aujourd’hui, la doctrine et la jurisprudence
prenne le contrat d’affermage pour une simple variante de la concession de service public .

c) Le contrat de gérance

Quant à la forme de gestion déléguée nommée contrat de gérance, il peut être défini comme le contrat par
lequel une collectivité publique confie la gestion d’un service public à une personne, en continuant à en
assumer les risques et périls, moyennant une rémunération forfaitaire versée au gérant et imputée sur les
comptes du service public.

Par ailleurs, le contrat de gérance présente plusieurs traits spécifiques :

- la collectivité cocontractante assume la responsabilité administrative et financière du service, conserve


pour elle les risques et les profits.
- La gérant apparaît comme un mandataire puisqu’il agit au nom et pour le compte de la collectivité
publique ;
- La collectivité prend en charge les investissements de premier établissement, elle arrête les tarifs à partir
desquels le gérant déterminera les prix effectivement payés par les usagers.

Il faut noter que le gérant perçoit une rémunération forfaitaire, qui est en principe fixe. Mais, la qualité de la
gestion peut être prise en compte sous forme de prime variable, s’ajoutant au salaire de gestion. Le gérant lui,
perçoit une redevance sur les usagers mais pour le compte de la collectivité.
De plus, il a obligation de verser le montant de l’exploitation à la collectivité publique. Notons que, la
rémunération du gérant n’est pas fixée en fonction des résultats de la gestion.

d) La régie intéressée

La régie intéressée est plus complexe que la régie simple qui se définit comme la gestion directe d’un service
avec ses propres biens et ses propres agents.
Dans le cas de la régie intéressée, la collectivité publique fait fonctionner le service à ses risques et périls, mais
par l’intermédiaire d’un régisseur qu’elle recrute et qu’elle rémunère en fonction de certains résultats.

Nous pouvons donc définir la régie intéressée comme un contrat dans lequel la collectivité confie l’exploitation
d’un service public à une personne qui en assure la gestion pour le compte de la collectivité, moyennant une
rémunération calculée sur le chiffre d’affaire réalisé et fréquemment complétée par une prime de productivité
et, éventuellement, par une fraction du bénéfice .

Enfin, il importe de noter que, dans la pratique, les modes de gestion ne sont pas aussi clairement distincts que
dans cette description. Il n'est pas rare que certains contrats empruntent des stipulations à différents modes. En
fait, chaque opération est un cas d’espèce qui peut et doit être résolu avec beaucoup de pragmatisme.

2) Critiques de la gestion déléguée

L’explosion des besoins et les limites de la capacité de financement des pouvoirs publics font peser des
contraintes nouvelles sur la gestion des services urbains.
Des formes d’organisation originales se développent, à partir d’une implication accrue des entreprises privées.
Bien conçues, ces nouvelles modalités d’action permettent d’apporter des réponses appropriées aux besoins des
habitants en matière d’accès aux réseaux, de qualité du service et de protection de l’environnement.
Cependant si le partenariat public/ privé dessine un nouveau cadre général, il n’existe pas de modèle unique
reproductible, mais des solutions adaptées à des situations locales et à des problèmes particuliers .

a) Limites de la gestion publique

Dans la plupart des agglomérations des pays en voie de développement, la gestion publique des services
urbains s’avère difficile. Avec l’augmentation des besoins, la croissance démographique et l’exode rural, les
villes doivent satisfaire un nombre toujours plus important d’habitants, ce qui nécessite l’extension des réseaux
et la construction d’infrastructures nouvelles.

Trois difficultés majeures se conjuguent : la faiblesse des ressources, des problèmes de gestion conduisant à la
détérioration de la qualité du service, l’absence d’opérateurs locaux détenteurs de la maitrise technique
nécessaire pour mener à bien des opérations d’envergure.

La faiblesse des ressources financières publiques disponibles a souvent fait prendre du retard dans la remise à
niveau des réseaux urbains. Avec le manque de ressources, les habitudes prises dans des situations de
monopole non « contesté » peuvent expliquer la dégradation de la qualité du service rendu par les opérateurs
publics.
Le peu d’attention porté à la gestion de la clientèle, le maintien d’un personnel surdimensionné, des délais
d’intervention importants ou des faibles taux de recouvrement des factures ont pu conduire à la fois à
restreindre les capacités financières des compagnies publiques et à défavoriser certains types d’usagers.

Ainsi, les premières actions de la SODECI en côte d’Ivoire (distribution d’eau), d’Aguas Argentinas à Buenos
Aires (distribution d’eau et assainissement) ou de Light à Rio de Janeiro (distribution d’électricité), ont-elles été
tournées vers la rationalisation commerciale du service et le management interne des entreprises.

A ces deux contraintes s’ajoute parfois l’absence d’opérateurs publics nationaux susceptibles de réaliser et de
conduire des projets mettant en jeu des technologies sophistiquées. Il faut alors faire appel à des groupes
internationaux qui maîtrisent les techniques adéquates.
De ce fait, lorsqu’il s’est agi de construire et d’exploiter des sites de décharge des déchets respectant les normes
les plus strictes, la ville de Hong Kong a-elle préféré faire appel à des firmes privées reconnues au niveau
international (waste Management, BFI et SITA), plutôt qu’à des acteurs locaux. Dans la compétition
internationale entre grands groupes, les firmes françaises s’avèrent particulièrement bien placées.

La gestion déléguée, telle qu’elle est pratiquée au Maroc, souffre de quelques maux. Les difficultés dues à
l’interprétation des dispositions contractuelles ont sévèrement limité l’action de contrôle du délégataire .

Le dossier Lydec :

La privatisation des services de distribution de l'eau et de l'électricité initiée au Maroc au cours des années 1990
va prendre la forme juridique de ‘'Gestion déléguée‘'.
Elle se traduira progressivement par le passage au privé, en l'occurrence ici à deux grands groupes français de la
distribution de l'eau et de l'électricité et de l'assainissement dans 3 des plus grands importants centres urbains
du Maroc, Casablanca, Rabat-Salé et Tanger – Tétouan.

Nous pouvons donner comme exemple d’un grand contrat celui que Suez-Lyonnaise a signé en 1997, avec
Casablanca, d’une durée de 30 ans pour la distribution de l’eau et de l’électricité (3,5 millions d’habitants, 18
milliards de francs d’investissement prévus.)

Mais très rapidement les principes économiques et ‘'sociaux'' fondateurs de la volonté de recours au mécanisme
juridique de la Gestion déléguée vont trouver leurs limites face à la pauvreté de la population, spécialement en
milieu urbain:
- Les principes de ‘'consentement à payer'', de ‘'l'eau paie l'eau'' et de recouvrement intégral des coûts
vont être appliqués à l'ensemble des abonnés. Cela sera d'autant plus douloureux pour la population que
concomitamment l'Etat va augmenter ses prélèvements fiscaux sur l'eau, l'électricité et l'assainissement et
baisser en 2006 la tranche de consommation sociale de l'eau de 8 m3 à 6m3.
- Les Opérations de branchements sociaux qui devaient faciliter l'accès des plus pauvres au réseau ne
donnent pas les résultats escomptés: par exemple pour Casablanca, 10.000 branchements annuels étaient
annoncés contractuellement, mais le nombre de ce qui a été réalisé effectivement n'a pas dépassé 1.250 entre
1997 et 2007.
- Le coût du raccordement, qui s'élève à près de 8.000 dh par branchement, est prohibitif pour une
population dont le revenu ne dépasse pas 16.000 dhs/par an en moyenne (une population qui est par ailleurs la
plus pauvre dans les quartiers périphériques, là justement où le nombre de raccordements est le plus faible dans
les villes).

Toutefois, l'absence jusqu'à présent de résultats tangibles quant à la réalisation de ces éléments, malgré leur
importance politique dans un contexte économique et social précarisé, peut désormais être considérée comme
un volet accessoire – presque subalterne – par rapport à ce qu'une enquête menée au cours de l'année 2007 par
une équipe de consultants indépendants au sujet de la distribution de l'eau et de l'électricité et de
l'assainissement par la Lydec à Casablanca a montré comme ‘'défaillances'', ‘'dépassements‘' et autres
comportements ‘'non respectueux des engagements contractuels‘' de la part de la Lydec.

De la sorte, le non respect manifeste d'un ensemble d'engagements contractuels prééminents de la part d'une
société privée délégataire de service public dans le domaine vital de l'eau, dans une métropole de plus de 4
millions d'habitants, dans un pays en voie de développement ne peut relever du simple ‘'conflit commercial‘'.

La révision du contrat de gestion déléguée a été annoncée le 14 mars 2008, mais celle-ci est loin de combler les
écarts ainsi relevés .

b) Défis à relever

L’ouverture au privé est une tendance de fond dans les pays en développement. Entre 1990 et 1995, le
financement privé des infrastructures dans les pays en développement est passé de 2,7 Md de dollars à 37 MdS.
En 1994, les gouvernements de trente pays en développement on cédé au secteur privé 75 compagnies exerçant
des activités de service public pour une valeur totale de 10, 1 MdS.

- Un cadre d’action équilibré et évolutif :


Pour que les services urbains puissent être délivrés dans les meilleurs conditions, que les réseaux se
développent et les investissements se réalisent, il est préférable de bénéficier d’un cadre d’action équilibré et
évolutif. Par cadre d’action, on entend l’ensemble des institutions, des règles et des pratiques qui jouent un rôle
dans les contrats et la régulation.
Celui-ci doit être stable pour réduire les risques encourus par les opérateurs, faciliter leur compréhension de
mécanismes qu’ils n’ont pas l’habitude de rencontrer (dans le cas courant où ils ne sont pas originaires du pays
concerné) et leur permettre de bénéficier d’une certaine prévisibilité.

Il doit être évolutif, c’est-à-dire perméable à des ajustements. Les obligations des opérateurs comme les
principes de régulation doivent pouvoir évoluer au gré des besoins. Cela facilite la gestion des situations de
crise lorsqu’un évènement imprévu survient et met à mal la poursuite du contrat.

- Une régulation efficace :

La gestion des services urbains doit satisfaire aux exigences de transparence et de rationalité économique et
industrielle.

Dans cet esprit plusieurs mécanismes peuvent être utilisés :

- Définir les procédures d’appel au marché qui ne répondent pas à une logique purement financière (en
cherchant à maximiser le prix de vente), mais intègrent des préoccupations industrielles.
- Instaurer des procédures de suivi et de contrôle qui permettent au régulateur d’observer l’opérateur, de
comprendre son fonctionnement (ses exigences et ses contraintes) et le bien-fondé de ses demandes.
- Procéder à la mise en place des procédures d’évolution et d’actualisation des tarifs ayant un caractère
incitatif. En veillant à ce que les gains de productivité réalisés par l’entreprise soient en partie tanrférés aux
usagers.
- Evaluer les performances de l’opérateur.
- Utiliser la concurrence pour inciter les opérateurs à donner le meilleur de leurs possibilités aux
conditions financières les plus avantageuses pour les usagers.

- L’accès aux services des populations à bas revenus :

Le troisième défi à relever est d’assurer l’accès des réseaux aux populations les plus démunies. Dans la plupart
des pays en développement, une partie non-négligeable de la population n’est pas en mesure de payer les
factures d’eau ou d’électricité ni a fortiori de financer les investissements nécessaires à l’extension des réseaux.
Selon le World Resources Institute, les agglomérations des pays en voie de développement comptent entre
25% et 50% d’habitants à bas revenus n’ayant pas accès aux services urbains de base (ou dans les conditions
dégradées).

On estime qu’une grande partie des habitants n’ayant ni accès à l’eau potable, ni à l’assainissement (1milliard et
2,9 milliards d’individus respectivement) vit en milieu défavorisé.

La première des solutions peut être trouvée en améliorant la gestion commerciale du service et maîtrisant les
dépenses, via des mécanismes d’incitation adéquats. Ainsi, l’on pourrait dégager des ressources
supplémentaires.
Un second élément de réponse est d’imaginer des outils commerciaux et techniques spécifiques, adaptés aux
populations démunies. Il faudrait étaler les dépenses.

Bien entendu ces solutions restent exploratoires et ne permettent pas de donner une solution globale au
problème considéré. Il est certain que l’intégration de populations à faibles revenus, dont le nombre est en
augmentation dans les agglomérations urbaines, constitue le défi majeur qui se pose aux opérateurs privés et
aux pouvoirs publics .

Aujourd’hui, au Maroc, l’objectif est de créer des synergies entre les différents opérateurs et consolider les
relations entre le rural et l’urbain » .

Conclusion

Nul ne peut contester l’apport indéniable des politiques de concession en matière de savoir-faire et de transfert
de technologies, notamment le développement du potentiel humain, l’acquisition de nouvelles technologies
permettant le renouvellement et l’entretien du patrimoine de la collectivité et la fourniture aux citoyens d’un
service de qualité.
En dix ans, ce mode a permis de développer de nouveaux secteurs comme les services de la distribution
d’électricité, d’eau et de l’assainissement mais aussi dans la collecte, le nettoiement et le traitement des ordures.
C’est le cas également du transport urbain et de la gestion des parkings.

Ces politiques de concession se sont avérées très bénéfiques et l’expérience en ce sens est capitalisée. Pour
preuve, les différentes expériences menées depuis 1999 ont permis d’accoucher d’un projet de loi spécifique au
contexte marocain.
La vision future des politiques de concession privilégie la contractualisation. Dans ce cadre, il y a déjà des
études qui sont lancées dans deux zones pilotes pour la restructuration de la distribution. L’option retenue est
la contractualisation au niveau de la Région et dans un cadre multiservice afin de bénéficier des synergies
pouvant exister entre les différents métiers et réaliser des économies d’échelle.
Il s’agit dans un premier temps de consolider les partenariats public-public, avant de passer dans un deuxième
temps à l’ouverture vers le partenariat public-privé.
Ce n’est pas un hasard si le transfert de savoir-faire fait partie des clauses majeures des contrats de gestion
déléguée, qui insistent sur l’implication des entreprises locales. Normal alors que la quasi-totalité des opérateurs
de la gestion déléguée aient dans leur tour de table des nationaux.
Sur le plan de la gestion des ressources humaines, la dynamique est largement enclenchée. Les cadres locaux
profitent de l’expertise des concessionnaires étrangers. Ils sont souvent envoyés dans d’autres filiales de ces
groupes. Au final, les compagnies privées ont apporté au secteur une technologie, des investissements et un
savoir-faire dont les services publics ne bénéficiaient plus, faute de moyens.
Par conséquent, l’intérêt de la gestion déléguée, c’est de faire bénéficier au pays d’accueil en un laps de temps
court la capitalisation des technologies et du savoir-faire que la patrie de la société concessionnaire a passé des
décennies à réaliser.
3. ‫إﺷــــــﻜﺎﻟﯿﺎت اﻟﻘﺎﻧﻮﻧﯿــــــﺔ اﻟﺮﺋﯿﺴــــــﯿﺔ ﻓــــــﻲ اﻟﻘــــــﺎﻧﻮن اﻹداري‬
4. ‫اﻟﺤﻘــﻮق واﻟﺤﺮﯾــﺎت اﻟﻌﺎﻣــﺔ وﺣﻘــﻮق اﻟﺬﻣــﺔ‬
Les droits et les libertés publiques :

Le Maroc a, depuis l’aube de son indépendance, reconnu aux citoyens un certains nombre de droits
fondamentaux. C’est ainsi qu’ont été promulgués plusieurs dahirs réglementant le droit d’association, les
rassemblements publics, la presse et les syndicats
Les différents constitutions marocaines, depuis celle de 1962 à celle de 2011 ont toutes prévu ou confirmé les
droits et libertés publiques reconnus aux citoyens.
Le champ des droits et libertés publiques a été sensiblement élargi par la constitution de 2011, en affirmant
dans son préambule, que le Maroc «réaffirme son attachement aux droits de l'Homme tels qu'ils sont
universellement reconnus, ainsi que sa volonté de continuer à œuvrer pour préserver la paix et la sécurité dans
le monde », et qu’il s’engage à «bannir et combattre toute discrimination à l'encontre de quiconque, en raison
du sexe, de la couleur, des croyances, de la culture, de l'origine sociale ou régionale, de la langue, du handicap
ou de quelque circonstance personnelle que ce soit ».

C’est ainsi que les citoyens, et même les étrangers, se voient reconnaître un certains nombre de droits
individuels et collectifs dont on cite à titre d’exemples :

 Sur le plan des droits individuels :


 droit à la vie comme étant « le droit premier de tout être humain » (article 20) ;
 droit à la sécurité de sa personne et de ses proches, et à la protection de ses biens.
 Droit à l'intégrité physique ou morale, avec incrimination de la pratique de la torture, sous toutes ses
formes et par quiconque ;
 droit à la présomption d'innocence et à un procès équitable ;
 protection de la vie privée ;
 inviolabilité du domicile et secret des communications privées ;
 liberté de circuler et de s’établir sur le territoire national, d'en sortir et d'y retourner, conformément à la loi
 libertés de pensée, d'opinion et d'expression sous toutes ses formes ;
 libertés de création, de publication et d'exposition en matière littéraire et artistique et de recherche
scientifique et technique ;
 droit d'accéder à l'information détenue par l'administration publique, les institutions élues et les organismes
investis de mission de service public ;
 la liberté de presse ;
 droit d’être électeur et éligibles pour tous les citoyennes et les citoyens majeurs jouissant de leurs droits
civils et politiques, et droit d'égal accès aux fonctions électives ;
 droit de propriété et liberté d’entreprendre
 droits aux soins de santé, à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité mutualiste ou
organisée par l'Etat; à une éducation moderne, accessible et de qualité, à l'éducation, à la formation
professionnelle et à l'éducation physique et artistique, à un logement décent, au travail et à l'appui des
pouvoirs publics en matière de recherche d'emploi ou d'auto-emploi, à l'accès aux fonctions publiques
selon le mérite, à l'accès à l'eau et à un environnement sain et au développement durable.

 Sur le plan des droits/libertés collectifs :


 égalité et parité entre l’homme et la femme ;
 les libertés de réunion, de rassemblement, de manifestation pacifique, d'association et d'appartenance
syndicale et politique ;
 le droit de grève ;
 droit de présenter des pétitions aux pouvoirs publics ;
 droit de présenter des motions en matière législative.

 Les droits et libertés catégorielles :


 La constitution prévoit un ensemble nombre de droits à certaines catégories de population se trouvant
dans des situations particulières ou ayant des besoins spécifiques. Il s’agit en l’occurrence des catégories
suivantes :
a. Les personnes et catégories à besoins spécifiques :
 droit au traitement et à la prévention de la vulnérabilité de certaines catégories de femmes et de mères,
d'enfants et de personnes âgées ;
 droit à la réhabilitation et l’intégration dans la vie sociale et civile les handicapés physiques
sensorimoteurs et mentaux ;
 facilités pour la jouissance des droits et libertés reconnus à tous.

b. Les jeunes:
 Droit à la participation au développement social, économique, culturel et politique du pays ;
 Droit à l’aide des pouvoirs publics en vue de l’insertion dans la vie active et associative ;
 Droit à l’assistance des pouvoirs publics aux jeunes en difficulté d'adaptation scolaire, sociale ou
professionnelle ;
 Droits aux facilités d'accès à la culture, à la science, à la technologie, à l'art, au sport et aux loisirs, avec
obligation pour les pouvoirs publics de créer les conditions propices au plein déploiement de leur
potentiel créatif et innovant dans tous ces domaines.
c. Les étrangers :
 Jouissance des libertés fondamentales reconnues aux citoyennes et citoyens marocains, conformément
à loi ;
 Droit, pour ceux d'entre eux qui résident au Maroc, de participer aux élections locales en vertu de la loi,
de l'application de conventions internationales ou de pratiques de réciprocité ;
 Droit d’asile.
Enfin, il est à signaler que l’article 37 de la Constitution insiste sur le fait que tous les citoyennes et les
citoyens doivent exercer les droits et les libertés garantis par la Constitution dans un esprit de responsabilité
et de citoyenneté engagée, où l'exercice des droits se fait en corrélation avec l'accomplissement des
devoirs ».
5. Le contrôle juridictionnel de l'administration

« Voir cour des comptes »

6. Les chantiers de modernisation de l'administration publique

L'administration marocaine a connu de nombreuses réformes au cours de cette décennie. Des expériences
innovantes ont été menées dans de nombreux domaines. Malgré ces nombreux acquis, l'action de
l'administration et son mode de fonctionnement font l'objet de critiques tant de la part de ses usagers que de la
part de la société civile. L'organisation, le rôle et les missions de nos administrations doivent en effet être
repensés et adaptés à un contexte politique, économique et social en pleine mutation.

Notre administration est désormais appelée à rendre ses services à des populations de plus en plus exigeantes et
informées de leurs droits et obligations.

Par ailleurs, les orientations économiques qui s'inscrivent désormais dans le cadre de l'ouverture et du libre
échange, impliquent le développement d'autres modes d'intervention de l'Etat dans la vie économique et une
approche plus dynamique en matière de soutien aux entreprises et à l'investissement privé. Dans ces nombreux
domaines, le rôle et les missions de l'administration restent encore à définir.

Afin d'améliorer les conditions sociales du pays en général et celles des populations les plus vulnérables en
particulier, l'administration doit également être un facteur de régulation en accordant plus d'intérêt aux
aspirations sociales, emploi, santé, éducation, logement, culture et loisirs.

1 -LES DEFIS:

Les actions de réforme à mener à court, à moyen et à long termes, ne peuvent être envisagées en l'absence
d'une représentation claire des nouveaux défis auxquels notre pays est confronté.

1.1 - Les défis économiques et la mondialisation

Notre administration doit agir sur plusieurs fronts à la fois : face aux contraintes financières croissantes et au
poids de la dette publique, il lui est demandé de faire mieux et plus avec moins de ressources. Dans un
environnement économique où désormais, le changement devient la règle et la stabilité l'exception, il lui est
également demandé d'ajuster ses missions et ses structures au nouveau rôle de l'Etat, de maîtriser les incidences
de la politique de libre échange et de la mondialisation et de contribuer à l'amélioration des performances de
J'économie nationale.
Améliorer les performances de l'économie, cela veut dire procurer à nos entreprises les moyens de croître en
leur offrant l'appui financier, le conseil et l'information sur les opportunités d'affaires sur le plan local, national
et international. Pour cela, notre administration est appelée à repenser son infrastructure organisationnelle
d'encadrement des entreprises, selon une approche stratégique, avec un accent particulier sur le développement
de nouveaux modes de prestations de services, l'investissement dans les réseaux d'entreprises, l'établissement
de rapports nouveaux de confiance et de progrès entre les entreprises et les institutions bancaires et financières
et une définition plus précise de ce que doit être la valeur ajoutée des administrations dans l'aide qu'elles
apportent aux entreprises.

1.2- Les défis sociaux

Notre administration devra jouer un rôle de plus en plus important en matière de cohésion sociale. Instrument
de régulation, l'administration peut aussi intervenir directement pour veiller à l'égalité des chances entre les
citoyens, combattre les inégalités sociales et protéger les plus faibles.

L'essor de la société civile et des organisations associatives ne peut, dans une période de crise, à lui seul servir
de solution ou de prétexte pour le désengagement des services publics lorsqu'il s'agira de lutter contre les effets
du chômage, l'exclusion des catégories sociales fragiles ou la lutte contre l'analphabétisme et la pauvreté.

1.3 - Les défis politiques:

La protection des droits du citoyen dans ses rapports avec l'administration est une action de longue haleine
dont le rythme et l'aboutissement dépendent surtout de notre tradition et de notre culture. Passer du stade du
simple administré pour accéder au rang de citoyen bénéficiaire de nouveaux droits est un véritable saut
qualitatif qui appelle un changement en profondeur des mentalités, tant du côté des fonctionnaires que des
citoyens usagers eux-mêmes. Les uns doivent s'interdire de se réfugier dans les comportements régaliens, les
autres doivent sortir de leur attitude passive pour devenir des partenaires à part entière.

Cette transformation dans les rapports administration - citoyen est à elle seule un défi majeur pour nos services
publics dans la mesure où elle dépend de leur capacité à promouvoir dans leur quotidien, les valeurs d'éthique
et de transparence, l'équité et le respect de la légalité.

1.4 - Les défis technologiques:

Les tendances à travers le monde montrent que dans le troisième millénaire, l'intelligence et le savoir seront la
principale source de richesse économique des personnes, des collectivités et des entreprises. C'est pourquoi, il
est important que notre administration tire le meilleur profit possible des nouvelles technologies de
l'information et de leurs applications dans les domaines de la gestion et des services rendus aux entreprises et
aux citoyens.

La maîtrise des technologies nouvelles passe nécessairement par une plus grande valorisation des ressources
humaines.

2- LE DIAGNOSTIC

Parallèlement aux réflexions menées par le gouvernement sur la situation de l'administration, des études ont été
effectuées par des cabinets et des groupes d'experts avec le concours de la Banque mondiale, du FADES et du
PNUD. Les rapports établis à l'issue de ces études et réflexions aboutissent aux constatations suivantes :

Le fonctionnement de l’administration est handicapé par:


- une centralisation excessive des compétences et des moyens ;
- une gestion routinière et un personnel pléthorique ;
- des procédures budgétaires et financières paralysantes ;
- un mécanisme inefficace de répartition des emplois ;
- un système de rémunération opaque et inégalitaire ;
- une démobilisation du personnel en raison de l'absence de délégation et de circulation de l'information
- un système de contrôle et d'évaluation inopérant;
- un processus législatif lent.

Les relations de l'Administration avec les citoyens et les entreprises souffrent de difficultés multiples :

- Complexité des circuits et procédures;


- Absence de proximité;
- Difficulté d'accès à l'information ;
- Mauvais accueil;
- Agissements contraires à l'éthique.

Le système judiciaire n'est pas, selon ces mêmes rapports, adapté aux exigences du développement économique
et aux attentes des investisseurs : formation insuffisante en droit commercial, maritime, bancaire... absence de
publication de la jurisprudence; manque de personnel de secrétariat pauvreté de l'équipement matériel.

A ces dysfonctionnements qui ont entravé pendant longtemps la marche de l'administration, s'ajoutent des
difficultés d'ordre organisationnel et politique.

On remarque en effet, une multiplication des structures administratives tant au niveau central qu'au niveau
local. Cette situation entraîne une mauvaise coordination, voire parfois son absence, entre les différentes
Administrations.
Les grands chantiers de la réforme administrative
I- La répartition des compétences

Dans toute Organisation, une répartition judicieuse des responsabilités est impérative car elle est le gage de
l'efficacité et de la rationalité de son action. Cette répartition s'effectue schématiquement entre un centre qui
définit les politiques puis évalue leurs résultats et des unités opérationnelles qui les mettent en œuvre.

Si les administrations ont été depuis longtemps conscientes de la pertinence de cette règle de bon sens, celle-ci
n'a pas encore reçu une application effective.

La déconcentration n'est jusque a présent qu'un vœu pieux, elle est davantage un thème de colloque qu'une
réalité quotidienne: à l'ordre du jour depuis les premiers plans de développement économique et social, elle
reste A faire. Cette inertie démontre que le changement ne peut venir que d'une transformation profonde de
l'organisation et des mentalités.

Pour servir efficacement les citoyens, I'Administration doit renforcer ses capacités de décision et
d’intervention. Elle doit être capable d'élaborer des politiques publiques adaptées aux besoins et aux attentes de
la société, de déléguer des responsabilités aux services et aux organismes qui en dépendent, de fixer A ces
derniers des objectifs et des délais et d'en évaluer régulièrement la performance. Ceci suppose une
réorganisation de I'Administration centrale et une responsabilisation' des services opérationnels. C'est l'objet de
la réforme préconisée par le projet de décret élaboré par les services du ministère de la Fonction Publique et de
la Réforme Administrative sur la déconcentration administrative et soumis A la procédure d'approbation après
avoir été mis au point en collaboration avec les différents départements ministériels.

I.1 Le renforcement des capacités de décision de l‘Administration centrale et la réorganisation de ses


structures

L'Administration centrale devrait remplir quatre fonctions principales :

 élaborer les politiques publiques et les projets de textes législatifs et réglementaires;


 veiller à l'application des politiques adoptées et des textes en vigueur ;
 évaluer les résultats de l'action publique et mesurer son adéquation à la demande sociale
 assurer le pilotage des services opérationnels (services déconcentrés et établissement publics) et la tutelle
des entreprises publiques.

L'administration centrale n'assure pas aujourd'hui ces missions dans des conditions satisfaisantes de qualité et
d'efficacité. Ceci tient à deux raisons principales :

 certaines fonctions essentielles sont négligées à cause de 1'engagement des services centraux dans des
taches de gestion ;
 les structures de l’Administration centrale sont trop lourdes, trop complexes et souvent inadaptées A
l'évolution de ses missions.

Pour ces motifs, la réorganisation de l'Administration centrale suppose un renforcement et une rénovation de
ses fonctions stratégiques devant aboutir à un allégement et à une simplification de son Organisation.

I.2 Le renforcement des missions stratégiques de l'administration centrale

Ces missions stratégiques consistent dans :

 l'élaboration et l'évaluation des politiques publiques ; L'Administration centrale doit :


- avoir une plus grande capacité de connaissance, de prévision, d'anticipation et d'évaluation afin
d'échapper aux contraintes du court terme.
- Elle doit développer une capacité d'expertise afin de mieux préparer ses décisions et de prévenir les
risques d'erreur technique et de contentieux.
- Elle doit améliorer les procédures de travail interministériel afin d'être en mesure de faire de véritables
choix stratégiques, clairs et cohérents.

Pour atteindre ces objectifs, il est impératif de:

- Renforcer les fonctions de stratégie, de prospective et dévaluation.


- Développer la fonction statistique et études économiques pour mieux répondre aux besoins
dévaluation et de prospective ;
- Rénover le cadre de la planification pour améliorer la qualité de la décision publique.

Il s'agit en effet d'arrêter une vision d'ensemble à moyen terme, de renforcer la concertation et la participation
dans le but d'assurer une meilleure intégration des actions, d'introduire plus de rigueur dans la programmation
et de mettre en place un système de suivi et dévaluation efficace.

I. 3 La réorganisation des administrations centrales

Les Administrations centrales souffrent d'une densité accrue des effectifs plus de 21 de personnels civils (hors
Ministère de l'Education Nationale) y sont affectés. Elles se caractérisent également par une inflation de
structures. Cette segmentation excessive est coûteuse.

Ceci implique:
- La redéfinition de leur rôle;
- La mise en œuvre d'un programme d'externalisation d'activités et de prestations ne relevant pas de
missions de Service Public.( maintenance, gardiennage, nettoyage…)
- Le transfert à des opérateurs extérieurs de certaines activités (gestion déléguée)
- L'introduction de nouvelles formes d'organisation (groupements d'intérêt public, contractualisation des
rapports, partenariat avec les ONG);
La réorganisation des administrations centrales devra s'accompagner d'une réduction significative des structures
et des effectifs et devra déboucher sur un redéploiement des compétences et des moyens au profit des services
déconcentrés.

II-La rationalisation de la gestion publique:

Pour mesurer les efforts qui restent à consentir pour une bonne maîtrise de la gestion publique, quelques
indicateurs suffisent: les dépenses de personnel en % des dépenses totales de l'Etat,. Les dépenses de matériel
en % des dépenses totales ne laissant qu’une marge aux dépenses d'investissement.

Néanmoins, le programme d'ajustement structurel (PAS ), engagé depuis les années 8o a permis de réduire de
façon sensible le déficit budgétaire de l'Etat. En vue de consolider les acquis de ce programme, des réformes
importantes ont été entreprises au cours des deux dernières années :

- la réforme de la gestion du parc automobile de l'Etat ;


- la réduction des crédits de matériel, de construction de locaux administratifs, des frais de réception et
de mission à l'étranger ;
- la suppression des postes vacants, le non remplacement des départs à la retraite et la limitation des
créations d'emplois.

La mise en œuvre de ces mesures et les résultats obtenus à ce jour doivent faire l'objet d'une évaluation afin de
tirer les enseignements pour le programme de réforme initié par le gouvernement. Parallèlement à cette
évaluation, le Gouvernement engagera des mesures structurelles visant à maîtriser de façon durable la dépense
publique. Il s'agit notamment de:

- l'application des recommandations de l'étude sur la fonction publique et les structures administratives
(maîtrise de la masse salariale) ;
- l'étude sur la normalisation des dépenses publiques (établissement de normes et de critères pour une
meilleure allocation des ressources disponibles) et la définition d'une procédure normalisée de
présentation et d'analyse des propositions budgétaires ;
- la réduction des subventions et transferts divers de l'Etat aux établissements et entreprises publiques
grâce à une politique déterminée d'assainissement et de rééquilibrage des situations financières de ces
organismes.

La prochaine étape aura pour objectifs de :

- consolider les actions visant à réduire le train de vie de l'Etat tout en garantissant le fonctionnement
normal de l’administration ;
- externaliser les activités et prestations pouvant être assurées efficacement par des entreprises ou des
organismes spécialisés ;
- repenser la taille et l'organisation des administrations;
- ne conserver que les services et organismes strictement nécessaires à l'exercice des missions de l'Etat;
- supprimer les organismes dont l'existence n'est plus requise ou dont les missions peuvent être
transférées à d'autres instances;
- regrouper ou fusionner les organismes dont les missions sont liées ou complémentaires,
- établir des critères objectifs et rationnels devant être respectés à l'occasion de la création de services,
directions ou organismes chargés d'une mission de service public;
- maîtriser la masse salariale,
- mieux utiliser les ressources humaines : il s'agit d'harmoniser la répartition des ressources humaines
existantes entre les administrations, de résorber les poches de sureffectif résultant du désengagement de
l'Etat des activités transférées au secteur privé et enfin, de permettre le transfert du savoir-faire et de
l'expertise entre différents départements.
- développer les pratiques de contractualisation : dans de nombreux secteurs, les métiers changent
rapidement, les administrations devront faire appel à des compétences et à des hommes ressources
dans un cadre plus souple que celui prévu pour les fonctionnaires de carrière. des contrats à durée
déterminée, adossés à des projets limités dans le temps, seront seuls adaptés aux besoins nouveaux des
administrations, en particulier dans les domaines d'application des nouvelles technologies de
l'information et de la communication. Pour réussir, ce mode de recrutement doit être soumis à des
normes rigoureuses de sélection et d'évaluation où seuls seront retenus les critères de mérite et de
compétence, garanties par un dispositif réglementaire tenant compte des caractéristiques de chaque
secteur.

III- L'éthique et la moralisation de l'administration

Partout, à travers le monde, les nouvelles approches en matière de gestion publique accordent une grande
importance aux valeurs dont l'approfondissement constitue un préalable à tout changement au sein de
l'administration. Il existe un consensus autour de la nécessité d'une bonne gouvernance.

La fiabilité d'une administration fonctionnant selon les principes d'un Etat de droit est considérée comme étant
la condition première dont découlent l'efficacité, la responsabilité, la transparence et la qualité.

L'importance accordée par les organismes internationaux et les bailleurs de fonds au respect de l'Etat de droit
se double aujourd'hui d'un débat sur la déontologie et l'éthique du fonctionnaire. A ce propos, on admet de
plus en plus que les questions d'éthique ne peuvent être traitées par les seules règles statutaires de fonction
publique qui généralement définissent les droits et obligations professionnelles des agents publics.

En effet, les textes sont souvent inexistants ou restent vagues sur plusieurs questions cruciales comme
l'obligation de rendre compte, les conflits d'intérêts et les incompatibilités, l'obligation de motivation des actes
administratifs, le devoir d'information du public et la protection du secret.
Il y a lieu également de sensibiliser le public et d'attirer son attention sur le droit des fonctionnaires à se
défendre contre les tentatives de corruption et les demandes de passe droit dont ils pourraient faire l'objet. A
cet effet il convient de remédier à la négligence dont font preuve certaines administrations en matière de
protection de leurs fonctionnaires qui viendraient à être victimes de mauvais comportement de la part des
usagers.

 La réhabilitation des valeurs:

Le problème de la réhabilitation des valeurs se pose avec acuité. Il s'agit pour le gouvernement d'imposer et de
faire respecter le devoir de se conformer aux principes d'éthique qui doivent guider l'exercice du service public,
à savoir:

- L'impartialité: les agents publics doivent prendre leurs décisions en ne tenant compte que de l'intérêt
public. Ils ne devraient pas en tirer un profit personnel, ni pour eux, ni pour leurs proches ;
- L'intégrité : les agents publics ne doivent pas se soumettre aux pressions extérieures qui peuvent les
influencer dans l'exercice de leurs fonctions ;
- L'objectivité : pour l'exercice de toute fonction publique (nominations, attribution de contrats,
attribution des primes ou d'avantages) les choix doivent être basés sur le mérite des candidats ;
- La responsabilité : les agents publics doivent être responsables de leurs actes et décisions et en rendre
compte;
- L'ouverture : les agents publics doivent être transparents autant que possible sur les décisions et actions
qu'ils prennent. Ils doivent justifier leurs décisions et ne garder confidentielle l'information que lorsque
l'intérêt public ou la vie privée des individus le requièrent clairement;
- L'honnêteté : les agents publics doivent déclarer tout intérêt privé qui peut influencer leurs décisions et
être prêts à résoudre tout conflit d'intérêt en protégeant l'intérêt public;
- L'engagement : les agents publics doivent s'engager à appuyer et à promouvoir ces principes par leur
conduite donnant ainsi l'exemple en la matière;

 Les mesures à prendre

Le gouvernement entend mettre en place un dispositif adéquat pour réaffirmer l'éthique dans l'administration.
Ce dispositif comprendra plusieurs mesures :

- L'établissement des codes de conduite précisant les valeurs qui doivent guider le comportement des
fonctionnaires et leur rappellent leurs responsabilités vis-à--vis des citoyens et de l'administration.
- L'amélioration du travail administratif : Un changement de l'organisation et du fonctionnement des
services publics aide à rétablir l'éthique dans l'administration et à minimiser les occasions de mauvais
agissements. Pour atteindre ce but, certaines mesures doivent être prises en priorité
En effet, les associations de citoyens, si elles sont bien informées sur le déroulement de la vie publique peuvent
constituer un contre-pouvoir efficace face à l'arbitraire et aux mauvais agissements de certains fonctionnaires.
L'obligation qui sera imposée à l'administration en matière d'information du public aidera ces associations dans
leur action.

IV- La modernisation de la gestion des ressources humaines

La modernisation de la gestion des ressources humaines a pour objectif de mieux répondre aux besoins des
services publics, aux aspirations des fonctionnaires et agents et aux attentes des citoyens.

Deux aspects différents mais complémentaires retiennent sur ce plan l'attention du gouvernement.

- Il s'agit d'une part du développement du professionnalisme de la Fonction Publique


- et de la refonte du cadre juridique et statutaire des fonctionnaires et agents publics

 Le développement du professionnalisme de la Fonction Publique: Une Fonction Publique moderne et


performante est par définition une fonction publique ou règne le professionnalisme. Celui-ci implique,
outre la compétence technique et pédagogique de l'agent public, d'autres valeurs telles que le loyalisme, la
neutralité, l'assiduité, l'efficacité et la créativité. Le professionnalisme, c'est aussi la capacité chez les agents
de l'administration de s'adapter aux mutations de l'environnement local et international et leur aptitude à
répondre aux nouveaux défis économiques et sociaux.

Le développement du professionnalisme ne peut être obtenu qu'en agissant sur:

- Le système de recrutement ;
- L'organisation et la description des postes et des tâches
- La responsabilisation ;
- L'affirmation de la formation continue et du perfectionnement.

 Le cadre juridique et statutaire de la Fonction Publique

Les réformes projetées dans ce domaine portent essentiellement sur:

- Le Statut Général de la Fonction Publique et les Statuts Particuliers


- Le système de rémunération.
- Les statuts régissant la Fonction Publique

Malgré les nombreuses modifications apportées au régime juridique de la Fonction Publique, ce dernier ne
constitue plus un cadre adéquat à la mise en oeuvre d'une politique de gestion des ressources humaines.
Certaines dispositions statutaires paraissent inadaptées à la situation actuelle de notre fonction publique et aux
exigences d'efficacité et de rentabilité auxquelles elle doit désormais satisfaire.

Les mesures à prendre dans ce domaine consistent à :

- Réviser le système de la promotion interne en vue de le simplifier et de le lier à un changement de


fonction et au rendement ;
- Réformer le système d'évaluation des capacités et des performances des ressources humaines ;
- Réviser le régime des pensions de retraite afin de le rendre plus cohérent, plus équitable et plus
rentable;
- Interdire le cumul des salaires et des pensions.

Un travail en profondeur est indispensable afin de mettre de l'ordre dans le régime juridique régissant la
Fonction Publique d'apporter les simplifications nécessaires et d'assurer une meilleure harmonisation entre les
composantes relatives aux différents corps administratifs et techniques.

- Le système de rémunération : La complexité de ce système et l'absence d'équité qu'il renferme


constituent une réalité frappante. A cet égard, le gouvernement entend prendre les mesures nécessaires
tendant à supprimer les privilèges et à geler les hauts salaires, et ce dans la perspective d'une refonte
globale du système de rémunération dans la Fonction Publique sur la base des critères de justice, de
mérite et de rendement.
- La mobilité des ressources humaines : La mobilité des fonctionnaires constitue indéniablement un
vecteur essentiel en matière de gestion et de valorisation des ressources humaines. Les possibilités
offertes actuellement par le cadre juridique sont insuffisamment exploitées. L'action du gouvernement
dans ce domaine consistera dans l'élaboration des textes d'application nécessaires prévus par le Statut
Général de la Fonction Publique et dans la mise en place d'une structure adéquate chargée du suivi des
opérations de mobilité sur la base des aspirations des fonctionnaires et agents.
La mobilité est de nature à permettre, par le biais d'un redéploiement des effectifs une répartition
rationnelle des ressources humaines à l'intérieur de l'administration et entre différentes administrations
compte tenu des besoins réels exprimés.

V-L'amélioration des rapports de l'administration avec les entreprises et les citoyens:

Condition nécessaire pour créer un environnement favorable à l'investissement et à la croissance, l'amélioration


des rapports de l'administration avec les citoyens et les entreprises est désormais l'une des principales
préoccupations du gouvernement. Elle fait partie des orientations stratégiques arrêtées par le Pacte de Bonne
Gestion. Dans ce cadre, des mesures concrètes seront mises en oeuvre. Elles devront permettre de faire
assurer les services au niveau le plus approprié par une meilleure application de la règle de subsidiarité et de
proximité.
Au-delà des mesures législatives et réglementaires qui devront être prises pour asseoir la déconcentration sur
des bases solides, le gouvernement mettra tout en oeuvre afin que l'administration développe des rapports de
confiance, d'écoute et d'ouverture. Pour donner un contenu concret à ces actions, le gouvernement fixera aux
administrations un cadre institutionnel qui permettra de :
- mieux associer les usagers et leurs représentants à la réflexion et à l'action de l'administration mais aussi
à proposer des solutions ;
- repenser la forme et la façon de fournir les services au citoyen
- renforcer au sein des administrations les conditions d'accueil et la capacité de conseiller et d'informer
les citoyens sur leurs droits et obligations ;
- redéployer les structures et les moyens afin de mieux servir les entreprises au niveau local
- tirer parti des nouvelles technologies de l'information pour offrir aux citoyens des services de qualité.
7. L'institutionnalisation du genre

APPROCHE GENRE

Le site web de l'Observatoire Genre de la fonction publique.


Le Maroc a lancé plusieurs chantiers de réformes au cours des dix dernières années visant l’ancrage des
principes de l’égalité entre les sexes au sein de son système législatif et juridique et ses programmes de
développement. La volonté royale et la politique gouvernementale se sont convergées vers l’adoption de
réformes politiques, sociales et économiques visant l’instauration du principe de l'égalité et de l'équité et à en
faire une réalité pratique et efficace.

L’égalité et l’équité des sexes et la représentation équitable des femmes au niveau des emplois
supérieurs et des postes de responsabilités, revêt une dimension transversale et répond aux objectifs nobles en
vue de réduire les disparités entre les hommes et les femmes tout en leur offrant une vie décente, ce qui exige
un travail de ardu favorisant l’émergence des actions pouvant garantir des changements réels dans les relations
sociales.

La constitution de 2011 est un tournant décisif pour l’ancrage des droits de l'homme et de l'égalité entre
les citoyens, dans la lutte contre toutes les formes de discrimination, ainsi que dans la création d'institutions et
organes de protection des droits de l'homme et la promotion des organismes spécialisés à dimension sociale.

De par sa mission visant la promotion de l’égalité des sexes dans la Fonction publique et conscient de
l'importance du rôle que joue la femme comme un des principaux piliers de la société et en tant qu'une
composante intégrante des ressources humaines dans l’Administration marocaine, et en vue d’assurer une
dynamique en faveur de l’égalité entre des sexes, le MFPMA a intégré le principe de l’égalité des sexes dans les
Référentiels des Emplois et des compétences et a développé des mécanismes institutionnels permettant aux
femmes d’accéder aux différents postes de responsabilité dans l’Administration marocaine.

L’étude sur « Conciliation travail-famille des femmes et des hommes fonctionnaires au Maroc » a pour
permis d’identifier les difficultés défavorisant la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale et les
mécanismes permettant de les contourner, outre les représentations et les pratiques sociales qui affectent
négativement le statut des femmes à travers l’étude réalisée par le Ministère sur « la place des femme
fonctionnaires aux postes de responsabilité dans l’administration publique au Maroc ».

Aussi et dans le même sens, d’autres mécanismes ont été mis en place pour la promotion de l’égalité
des sexes dans la Fonction Publique :

 Création d’un Réseau de Concertation Interministérielle (RCI) de l’égalité des sexes dans la Fonction
Publique en 10 octobre 2010 dans lequel siège l’ensemble des départements ministériels, et son
élargissement aux pays de la région MENA « Moyen-Orient et Afrique du Nord »
 Mise en place de la « Stratégie d’Institutionnalisation de l’égalité des sexes dans la Fonction publique ainsi
que son plan de mise en œuvre.
 Création de l’ « Observatoire de l’Approche genre dans la Fonction Publique » qui offre, via son site Web,
un fond documentaire riche, des statistiques sensibles au genre et des indicateurs qui permettent
l’élaboration des politiques publiques relatives à la promotion de l’égalité des sexes dans la Fonction
Publique.

L'institutionnalisation de l'approche genre “marque le pas dans les politiques


publiques au Maroc”

Le processus d'institutionnalisation de l'approche genre dans les politiques publiques et les programmes
gouvernementaux au Maroc marque le pas, selon une étude sur "l'état actuel de l'égalité et l'intégration de
l'approche genre dans les politiques publiques au Maroc".

L'étude, menée par l'association démocratique des femmes du Maroc, a révélé que l'institutionnalisation de
l'approche genre "se développe à rythme très lent et n'a pas encore atteint le stade de mise en œuvre
programmée et évaluable, en plus de l'échec d'adopter le moindre budget sectoriel qui prend en compte cette
approche". L'étude a fait état d'un retard dans la mise en œuvre effective de l'approche genre dans les politiques
publiques à cause d'une approche non structurée, une coordination transversale fluctuante et le manque d'un
financement national consacré à la mise en œuvre des chantiers.

Quant à la gouvernance en matière d'égalité des genres, l'étude s'est arrêtée sur quatre lacunes:
- la faiblesse de l'ancrage du référentiel du genre dans la conception gouvernementale,
- le retard d'institutionnalisation,
- l'application fluctuante de la budgétisation sensible à l'égalité de genre
- et la dépendance du financement international.

 S'agissant du retard de l'institutionnalisation : l'étude indique que sur l'ensemble de huit


départements ministériels, 71pc de ceux qui se voient dévolus la responsabilité sur les dossiers genre,
sont des services, contre uniquement 14pc pour les niveaux respectifs de direction et division.
L'étude précise qu'aucun département ministériel n'a opéré de découpage spécifique du budget selon le
genre ou en a établi un qui soit sensible au genre.

 Concernant le processus de budgétisation sensible à l'égalité genres, "il s'est avéré lent (2003-
2013) et bien loin des performances attendues", selon l'étude, à cause de plusieurs éléments, dont la
faible assimilation du référentiel théorique et pratique de la budgétisation sensible à l'égalité de genre, le
manque d'opportunité pour son application au niveau d'une expérience sectorielle pilote et l'absence
d'un outil de suivi et d'évaluation de la démarche et de la collecte de données relatives au genre.

 L'étude a critiqué également la dépendance vis-à-vis du financement international en ce qui


concerne les actions relatives à la promotion des droits fondamentaux des femmes.

Pour parer à ces carences, l'association a recommandé l'adoption de cinq orientations stratégiques.
- La première incite à produire des outils de gouvernance de l'égalité et de l'équité, à les tester et les
valider à travers des expériences pilotes programmées, financées et contrôlées par un mécanisme de
suivi et d'évaluation maitrisé.
- La deuxième orientation consiste en la programmation d'une recherche-action et d'une consultation
technique portant sur l'élaboration d'une étude de faisabilité technique, politique et financière de la
budgétisation sensible à l'égalité de genre, prête à une exécution sectorielle, territorialement élargie.

- La troisième orientation consiste en une mobilisation féminine active afin de s'assurer de la volonté
politique, notamment, dans l'intégration dans la loi de finances du principe de l'égalité et de l'équité de
genre et la lutte contre toutes les formes de discrimination basée sur le genre.

- La quatrième orientation se rapporte à une mobilisation de tous les moyens possibles (réseaux
politiques, sociaux, féministes et de lobbying) pour la mise en place de réelles assises institutionnelle et
politique de la promotion de l'égalité de genre et la garantie de moyens financiers suffisants et adéquats.

- La cinquième orientation insiste sur l'harmonisation des lois avec les dispositions de la constitution, la
convention sur l'élimination de toutes les formes discrimination à l'égard des femmes et les autres
mécanismes juridiques internationaux y afférents.

Cette étude vise à s'arrêter sur les orientations stratégiques, permettant un engagement effectif des
différents acteurs gouvernementaux dans l'adoption de politiques publiques réelles qui cherchent à
garantir l'indépendance des femmes et leur jouissance de leurs pleins droits, non seulement sur le plan
juridique mais en instaurant une égalité effective entre les hommes et les femmes dans tous les
domaines", a insisté la présidente de l'association, Atefa Timjerdine.
II- Economie et Finances publiques
 II- Economie et Finances publiques
 Structure de l’économie marocaine
 Croissance économique régionale
 Analyse macro-économique et environnement mondial
 La politique Budgétaire au Maroc
 La politique fiscale
 Les processus budgétaires
1. Structure de l’économie marocaine

Le modèle de développement national : vers une croissance inclusive, créatrice


d’emplois et réductrice des disparités
(source : Synthèse de l’édition 2017 du Rapport Economique et Financier (REF 2017))
Entre 2008 et 2015, l’économie marocaine a pu maintenir un rythme de croissance annuelle moyenne, en
volume, de l’ordre de 4,2%. Cette croissance traduit une progression de la valeur ajoutée agricole de
8,4% en moyenne par an au cours de cette période pour représenter en moyenne 13% de la valeur
ajoutée totale. La performance économique observée durant ces dernières années, est, également,
imputable à la consolidation des activités non agricoles qui ont évolué de 3,4% en moyenne par an,
grâce à l’émergence de nouvelles spécialisations à forte valeur ajoutée, notamment, dans l’industrie, laquelle
a favorisé la modernisation de la base productive nationale, comme en témoigne la contribution soutenue
des activités manufacturières aux exportations nationales.

Notons dans ce sens que l’économie marocaine a amorcé, dès les années 2000, un processus positif de
transformation structurelle qui s’est matérialisé par la baisse de la part du secteur primaire dans la valeur
ajoutée totale pour atteindre 14,5% en 2015, en repli de 3,3 points comparativement aux années 90 et par
l’amélioration de la part du secteur tertiaire qui a atteint 57,1%, en moyenne, de la valeur ajoutée totale sur la
période 2000-2015 contre 52,7% dans les années 90, soit un gain de 4,4 points.

Il importe, également, de souligner la contribution positive des éléments de la demande à la croissance du


PIB, à travers l’investissement et la consommation finale.

- En effet, sur la période 2008-2015, les dépenses de consommation finale des ménages, qui représentent
58,8% en moyenne du PIB, ont enregistré une croissance, en volume, de 4,3% en moyenne par an, avec
une contribution à la croissance économique s’établissant à 2,5 points en moyenne.
- De son côté, la Formation Brute du Capital Fixe (FBCF), représentant 31,2% du PIB, a progressé de 2,5%
et a contribué à hauteur de 0,8 point à la croissance économique.

Il y a lieu de noter que l’amélioration continue du comportement des échanges extérieurs s’est traduite par
une contribution positive à la croissance de 1,6 point en moyenne entre 2013 et 2015 contre une
contribution négative de 1,4 point entre 2008 et 2012.

Ces évolutions ont été le résultat des stratégies sectorielles ambitieuses adoptées par note pays et des
grandes réformes engagées, principalement, dans les secteurs des technologies de l’information et de la
communication et dans les activités bancaires et les services rendus aux entreprises.

En outre, l’émergence de nouvelles spécialisations à forte valeur ajoutée, notamment dans l’industrie, a
favorisé la modernisation de la base productive nationale, comme en témoignent la contribution soutenue
des activités manufacturières aux exportations et à l’emploi qualifié et le renforcement continu de la position
extérieure du Maroc.

 Au niveau de l’agriculture ; le Plan Maroc Vert a insufflé une nouvelle dynamique au secteur
agricole national visant à conforter son rôle vital de moteur du développement économique, social et
territorial en renforçant, particulièrement, sa productivité et sa résilience aux aléas climatiques via
plusieurs chantiers structurants.

En termes de réalisations, les investissements dans le secteur ont été multipliés par 1,8, passant de près
de 7 milliards de dirhams en 2008 à près de 13 milliards de dirhams en 2015, pour une part de
l’investissement privé de 32%. Toutefois, malgré les progrès palpables réalisés dans le cadre du PMV,
notamment en matière des performances de production, l’impératif de pérennisation du modèle de
développement de l’agriculture marocaine favorisant, également, un développement social et humain
durable, exige une mise à niveau de son volet social caractérisé par plusieurs insuffisances qui sont de
nature à contrarier le plein essor du secteur. Dans ce sens, il est important d’intégrer dans la vision du
développement du secteur, des mécanismes à même d’assurer un cadre décent du travail agricole et ce, à
travers l’adaptation et la veille au respect de la réglementation relative au système de rémunération, à la
sécurisation de l’emploi et aux normes de sécurité.

 Parallèlement, le secteur de la pêche est marqué par la poursuite de la mise en œuvre des actions
inscrites dans le cadre de son Plan de développement « Halieutis », initié depuis 2009. A cet
égard, l’état d’avancement du Plan permet de constater la réalisation de 93% des objectifs de gestion
et de durabilité.

Afin de structurer l’activité des pêches et offrir au secteur des sites de débarquement modernes, le
Maroc a aménagé 22 ports de pêche répartis le long de son littoral et 40 points d’accueil des
débarquements de la pêche artisanale (dont 18 villages de pêcheurs et 22 points de débarquement
aménagés). Pour leur part, les réalisations relatives aux infrastructures de commercialisation ont porté,
en particulier, sur la mise en place de 22 halles aux poissons, huit comptoirs d’agréage du poisson
industriel (CAPI) et cinq marchés de gros.

 Et afin d’accélérer la transformation structurelle de l’industrie marocaine et son insertion dans


les chaînes de valeur mondiales, le Maroc a entamé depuis 2005, à l’occasion du lancement du
premier Plan Emergence réajusté en 2009, un processus visant le développement de nouvelles
spécialisations industrielles innovantes génératrices d’une plus grande valeur ajoutée et d’emploi.

Des mesures phares ont été, également, adoptées dans le cadre du Plan d’Accélération Industrielle
2014-2020. Ces efforts commencent à porter leurs fruits, comme en témoigne les résultats de l’analyse
de l’évolution structurelle d’un ensemble d’indicateurs factuels qui font état de l’amorce de mutations
prometteuses à la faveur de la transformation structurelle du tissu industriel national. Dans ce sens, des
industries à plus forte valeur ajoutée, telles que l’automobile, l’aéronautique et l’électronique, ont connu
une croissance soutenue de leurs exportations de 15,6% en moyenne annuelle sur la période 2008-
2015, soit un additionnel de près de 40 milliards de dirhams.

De même, l’emploi qualifié et hautement qualifié suit cette modernisation avec des taux de croissance
annuels moyens de 13% et 11% pour l’automobile et l’aéronautique sur la période 2008-2015.

Toutefois, l’ambition d’inscrire le Maroc dans un processus accéléré d’émergence et de transformation


industrielle passe inéluctablement par la levée d’un ensemble de défis dont, notamment, l’intégration
locale, une formation plus adaptée aux nouvelles exigences de la productivité et de la compétitivité et
l’intégration des entreprises nationales à la dynamique industrielle.

 Pour sa part, le secteur du phosphate et dérivés maintient un rôle fondamental dans la


modernisation du tissu productif national et le renforcement du leadership du Maroc sur l’échiquier
régional et international.

En effet, grâce à sa stratégie de flexibilité industrielle et commerciale et d’optimisation des coûts,


le Maroc, est devenu, au fil des années, un véritable faiseur du marché mondial du phosphate et dérivés.
Ainsi, le groupe OCP a réussi à renforcer son chiffre d’affaires de 13% en 2015, soit 55,3 milliards de
dirhams avec une part du marché africain représentant près de 24%.

 Quant au secteur de l’immobilier, il fait face, après une phase de stagnation, à l’impératif de
franchir une nouvelle étape de relance qui soit mieux réfléchie et surtout basée sur un meilleur
rapprochement entre l’offre et la demande, sur une meilleure gouvernance et sur une rationalisation
des soutiens publics.

Dans ce sens, les pouvoirs publics continuent de soutenir les différents programmes d’accès à un
logement abordable. Cette meilleure visibilité procurée aux promoteurs immobiliers est de nature à
insuffler une nouvelle dynamique au secteur du logement et conforter les prémices, récemment
apparues, de la sortie du secteur de sa léthargie. Cette nouvelle étape sera, également, l’ère d’un nouveau
mode de gouvernance dont les premiers jalons sont d’ores et déjà posés, à travers l’élaboration des
référentiels des prix de l’immobilier dans 18 villes du Royaume et le démarrage d’un vaste chantier
de leur actualisation…

 Pour renforcer l’accompagnement du déploiement de ces différentes stratégies sectorielles, une


attention particulière a été accordée au secteur de la logistique au cours de ces dernières années.
Celle-ci s’est manifestée par la mise en place en 2010 de la stratégie nationale de la compétitivité
logistique à l’horizon 2030 qui vient consolider les efforts déployés.
La quête continue pour établir les jalons d’une croissance inclusive, durable et équitablement répartie à
l’échelle territoriale demeure conditionnée par une diffusion plus appropriée des transformations
structurelles et sectorielles au niveau spatial. A cet égard, l’analyse de la configuration sectorielle des valeurs
ajoutées régionales fait ressortir que la région de Casablanca Settat a réalisé la part moyenne la plus
importante du PIB durant la période 2001 -2014 en y contribuant à hauteur de 26,8% suivie par les régions
de Rabat Salé Kénitra (14,8%), Marrakech Safi (11,9%) et Fès Meknès (10,2%). Ces quatre régions
totalisent 63,7% du PIB national.

- La région de Fès Meknès a réalisé la part moyenne la plus importante de la valeur ajoutée primaire durant la
période 2001-2014 en contribuant à hauteur de 15,3% dans la constitution de la valeur ajoutée primaire
nationale.
- La région de Casablanca Settat a réalisé la part moyenne la plus prononcée de la valeur ajoutée secondaire
nationale durant la période 2001 -2014 en y contribuant à hauteur de 44,4% et de celle de la valeur ajoutée
du tertiaire avec une contribution à hauteur de 21,7%.

Ce passif en termes de concentration de la richesse nationale dans 4 régions et de leur


spécialisation sectorielle est appelé à être résorbé selon des dynamiques en cours à travers les
stratégies sectorielles territorialisées (PMV, vision touristique à l’horizon 2020, …) et les stratégies
fonctionnelles en faveur de l’inclusion spatiale (logistique, pôles universitaires, …) ou à partir
d’autres trajectoires que la nouvelle gouvernance régionale pourrait favoriser.

 L’environnement :
En vue de concilier la dynamique de développement de notre pays avec les impératifs de durabilité des
ressources et de réduction des risques environnementaux, le Maroc s'est engagé, depuis la Conférence de
Rio en 1992, dans un processus de mise à niveau environnementale.

Dans ce cadre, plusieurs dispositions ont été établies dans le but de promouvoir des mesures pour la
sauvegarde de l'environnement, notamment,

- la mise en place d’un cadre normatif, juridique, institutionnel et stratégique (Stratégie Nationale
de Développement Durable (SNDD) pour la période 2015-2020, programme de développement des
énergies renouvelables, solaire et éolienne et la stratégie nationale d’efficacité énergétique).
- En outre, l’organisation réussie de la COP22 par le Maroc, en novembre 2016, témoigne de son
engagement ferme et irrévocable de contribuer à l’effort mondial de lutte contre les changements
climatiques et l’accélération de la transition vers une économie mondiale verte..
 Le développement humain
En parallèle, le Maroc a enclenché une dynamique importante en faveur du développement humain et de
l’inclusion économique et sociale. Ceci s’est traduit par la mobilisation de 54% du budget de l’Etat en
faveur des secteurs sociaux, par la mise en œuvre de politiques de ciblage visant l’amélioration des
conditions de vie des populations défavorisées. Cette dynamique a engendré une évolution positive des
principaux indicateurs sociaux, notamment, dans le domaine de l’emploi, de l’éducation, de la santé et de la
lutte contre la pauvreté ;

- En matière d’accès à l’emploi, le Gouvernement s’est engagé à promouvoir l’emploi à travers le soutien
de la croissance économique et les investissements publics. A cet égard, il y a lieu de noter qu’en dépit des
programmes actifs de l’emploi déjà entamés (Idmaj, Taehil et Auto-emploi) et les nouvelles mesures mises
en place en 2015 (programme Tahfiz), les déséquilibres persistent encore sur le marché du travail et posent
certains défis à surmonter concernant, notamment, la gouvernance et le chômage des jeunes diplômés.
En réponse à ces contraintes, la nouvelle Stratégie Nationale de l’Emploi a été mise en place afin
de développer la création d'emplois suffisants et de qualité, notamment, pour les jeunes et de
corriger les inégalités entre les sexes et les territoires. Elle marque, ainsi, une rupture avec la
conception traditionnelle des politiques d'emploi actuelles centrées sur la primo-insertion des jeunes
diplômés et s'appuyant sur les politiques actives de l'emploi et la législation du travail.

- Quant à l’accès d’éducation, des avancées remarquables ont été enregistrées dans ce sens, à travers,
notamment, la généralisation de l'enseignement primaire et la réduction des écarts de scolarisation entre les
milieux urbain et rural et entre les garçons et les filles. Ainsi, le taux spécifique de scolarisation au niveau du
primaire a enregistré une hausse notable entre 2007-2008 et 2014-2015, passant de 91,4% à 99,1% au
niveau national et de 89,1% à 98,5% pour les filles. En milieu rural, ce taux est passé de 89,4% à 98,3%
durant la même période.
Aux niveaux collégial et secondaire, le taux spécifique de scolarisation des enfants âgés de 12-14 ans et
ceux âgés de 15-17 ans a atteint respectivement 90,4% et 70,1% en 2014-2015 contre 71,3% et 48,1% en
2007-2008.
Afin de soutenir la généralisation de l’enseignement et de lutter contre la déperdition scolaire, le nombre
des bénéficiaires du programme «Tayssir» a connu une augmentation de 9,4% en 2015-2016.
Toutefois, et malgré ces avancées importantes sur le plan quantitatif, le système éducatif marocain
continue d’enregistrer un retard considérable en termes de performance qualitative. Pour y
remédier, la qualité et l’efficacité du système de l’éducation et de la formation professionnelle sont au
cœur des objectifs de la nouvelle vision stratégique de la réforme éducative 2015-2030.

- En termes d’accès aux services de santé, une amélioration continue des indicateurs de santé a été
enregistrée. A cet égard, l’espérance de vie à la naissance est en amélioration continue pour atteindre 75,5
ans en 2014, soit un gain de près de 5,2 ans en une décennie. De même, la mortalité infantile a affiché une
baisse importante pour s’établir à 28,8 pour 1.000 naissances vivantes pour les enfants de moins d’un an en
2011 (40 en 2003-2004) et 30,5 pour 1.000 pour les enfants de moins de 5 ans (47 pour 1.000 en 2003-
2004).
S’agissant de l’accès aux médicaments, une nouvelle convention nationale a été signée, le 13 mars 2016,
entre les Organismes Gestionnaires de l’AMO et les pharmaciens d’Officine relative à la prise en charge
des médicaments en mode tiers payant.
De plus, la couverture médicale s’est également élargie moyennant l’entrée en vigueur de l’AMO pour
les étudiants, pour les travailleurs indépendants et pour les non-salariés exerçant une profession libérale.
Quant au RAMED, sa généralisation effective a permis d’atteindre plus de 9,9 millions de bénéficiaires
au 16 août 2016 et près de 3,8 millions de foyers immatriculés.
En dépit de ces efforts, le secteur de la santé fait face à la persistance des écarts importants en termes
d’accessibilité aux soins, notamment, entre milieu urbain et rural et dans les zones enclavées.

 Les efforts engagés pour l’amélioration des conditions de vie des citoyennes et des citoyens au
cours de ces dernières années ont eu des retombées positives sur les niveaux de pauvreté et de
vulnérabilité. Ainsi, entre 2001 et 2014,
- baisse remarquable de la pauvreté, passant de 15,3% à 4,2%.
- baisse remarquable de la vulnérabilité passant de 22,8% à 11,5%.

En revanche, bien que le taux de vulnérabilité ait reculé de 49,6% entre 2001 et 2014 au niveau national,
il reste élevé dans les zones rurales avec 18,4% contre 6,9% dans les zones urbaines et ce, malgré l’appui
considérable impulsé par les différents programmes de l’INDH.
2. Croissance économique régionale
Le Maroc dans son environnement mondial et régional
(Source : Synthèse de l’édition 2017 du Rapport Economique et Financier (REF 2017)

L’économie mondiale connait des mutations structurelles à la faveur d’une redistribution des pouvoirs
économiques dans un nouveau monde multipolaire confronté à des défis majeurs caractérisés par

- une faiblesse de la croissance mondiale,


- une atonie du commerce mondial,
- des déséquilibres financiers internationaux,
- une crise des dettes souveraines,
- une volatilité des cours des matières premières,
- une montée des tensions géopolitiques
- et une amplification des flux migratoires.

En effet, la croissance du PIB mondial, selon les prévisions du FMI1, devrait atteindre 3,4% en 2017
après 3,1% en 2016 et en 2015.

La croissance des économies avancées devrait, pour sa part, poursuivre un rythme de croissance modéré
pour se situer au même niveau en 2016 et en 2017 soit 1,8% après 1,9% en 2015.

 La croissance aux Etats-Unis devrait atteindre 2,5% en 2017 après 2,2% en 2016 et 2,4% en 2015
imputable à la consommation des ménages qui est soutenue par le dynamisme des marchés de
l’immobilier et de l’emploi.
 En zone euro, la croissance ralentirait à 1,4% en 2017 après 1,6% en 2016 et 1,7% en 2015, avec
un essoufflement de la reprise à la fois en Allemagne (1,2% en 2017 après 1,6% en 2016 et 1,5% en
2015), en France (1,2% en 2017 après 1,5% en 2016 et 1,3% en 2015) et en Espagne (2,1% en 2017
après 2,6% en 2016 et 3,2% en 2015). La croissance reste, toutefois, soutenue par les niveaux bas
des prix du pétrole et des taux d’intérêt, par l’amélioration de la compétitivité des exportations sous
l’effet de la dépréciation passée de l’euro, par une politique budgétaire moins restrictive et par une
politique monétaire expansionniste.

 Pour ce qui est des pays émergents et des pays en développement, la croissance devrait
enregistrer une nette reprise, en s’établissant à 4,6% en 2017 après 4,1% en 2016 et 4% en 2015,
soutenue par la dissipation progressive des facteurs qui ont contribué au ralentissement au cours des
dernières années, à savoir les contraintes sur l’offre, le durcissement des conditions financières, la
montée des tensions sur les marchés boursiers et de change, ainsi que la baisse des prix des matières
premières.
 Dans la région MENA, la croissance économique devrait se renforcer en 2016 pour atteindre 3,4%
après 2,3% en 2015, avant de se situer à 3,3% en 2017, en lien avec le rebond des prix du brut
profitant aux exportations des pays exportateurs de pétrole, conjugué aux effets positifs du
redressement progressif de l’économie européenne sur les économies des pays importateurs de
pétrole.

 Pour l’Afrique ; Sous l’hypothèse d’une reprise progressive de l’économie mondiale et d’un
raffermissement des cours des produits de base, l’Afrique devrait connaître une croissance de 3,7%
en 2016 et de 4,5% en 2017. Cette croissance restera, néanmoins, inégale entre les pays et les
régions, en raison des écarts de niveaux de revenus, de la dépendance à l’égard des exportations des
produits de base, de la stabilité politique et sociale, des politiques macroéconomiques et structurelles
poursuivies...

Au regard de ces évolutions, les perspectives de la croissance économique mondiale sont, néanmoins,
menacées par plusieurs risques, liés, notamment :

- au ralentissement de l’économie chinoise,


- à la hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis,
- aux conséquences du Brexit,
- à de nouvelles turbulences sur les marchés financiers,
- à une baisse prolongée des prix des produits de base
- et à la montée des tensions géopolitiques.

Pour ce qui est des échanges commerciaux mondiaux,

- Les exportations de marchandises en volume ont enregistré, en 2015, une hausse de 2,8%, selon l’OMC,
soit une croissance analogue à celle enregistrée en 2014.
- Les importations mondiales de marchandises ont, pour leur part, affiché en 2015 une accélération au niveau
des pays développés (+4,5%) après une nette reprise en 2014. Les importations des pays en développement
ont, quant à elles, quasiment stagné (+0,2%), en raison du ralentissement de la croissance de leurs
économies.

 Compte tenu de ces évolutions, la demande étrangère adressée au Maroc, en volume, devrait
progresser de 4,3% en 2016 et en 2017, après 4,4% en 2015. La demande émanant de l’Union
Européenne devrait s’accroitre de 4,5% en 2016 et de 4,3% en 2017 après 6,2% en 2015.

Cette atténuation du rythme de croissance de la demande étrangère adressée au Maroc est attribuée au
ralentissement de celui des importations de nos principaux partenaires commerciaux, en l’occurrence
l’Espagne et la France. De son côté, la demande en provenance des pays hors UE devrait afficher une
croissance de 3,8% et de 4,5% respectivement en 2016 et 2017 après 0,2% en 2015, soutenue, notamment,
par le renforcement de la croissance en Inde, principal client du Maroc pour les dérivés de phosphate.

Dans le but de renforcer cette demande, notre pays devrait poursuivre ses efforts en matière de
diversification géographique de ses exportations et de repositionnement sur des marchés
progressifs.

A noter, dans ce cadre, que les échanges extérieurs marocains avec les pays d’Afrique ont enregistré
une nette progression sur la dernière décennie, reflétant la pertinence des efforts de diversification
des échanges commerciaux avec les pays du Sud.

Les échanges commerciaux du Maroc avec le continent africain ont, ainsi, progressé de 11% en
moyenne annuelle, au cours de la période 2005-2015, pour se situer à près de 40 milliards de
dirhams en 2015 représentant environ 7% de la valeur totale des échanges extérieurs du Maroc
contre 5% en 2005.

 Investissements Directs Etrangers (IDE) :

En matière d’attractivité du Maroc pour les IDE, les entrées d’IDE au Maroc ont connu un essor important
au cours des quinze dernières années, passant d’une moyenne annuelle de 20,9 milliards de dirhams entre
2000 et 2007 à 32,6 milliards sur la période 2008-2015. La part du Maroc représente, désormais, 0,4% des
IDE entrant dans les pays en développement et 5% des IDE en Afrique.

La répartition géographique des origines des IDE à destination du Maroc fait état d’une tendance baissière
de la part des investissements émanant de l’Union européenne (dont la part dans le total des IDE est passée
de 85% en moyenne sur la période 2000-2007 à 60% entre 2008 et 2015), au profit des pays arabes dont la
part moyenne dans le total des IDE à destination du Maroc s’est située à 41% entre 2008 et 2015 contre
10% seulement durant la période 2000-2007.

La France reste le premier pays investisseur au Maroc avec 38% du total des investissements
étrangers sur la période 2008-2015 contre 49% au cours de la période 2000-2007, alors que l’Espagne est
passée, entre les deux périodes, de deuxième à troisième investisseur au Maroc, avec une part de 5,4% en
moyenne entre 2008 et 2015 contre 21,1% sur la période 2000-2007.

La répartition sectorielle des IDE à destination du Maroc indique que l’attractivité de certains secteurs
à l’instar des télécoms, de l’immobilier, des Banques et de l’énergie et mines pour les investisseurs étrangers
a connu un profond changement au cours des quinze dernières années.

- La part des télécommunications est passée de 28,6% en moyenne au cours de la période 2000-2007 à 6,9%
entre 2008 et 2015.
- Les secteurs de l’immobilier (12,6% à 25,4%), des Banques (de 3,5% à 8,3%) et de l’énergie et mines
(2,4% à 6%) ont renforcé leurs parts dans le total des IDE.
- La part du secteur du tourisme dans le total des IDE a enregistré un repli passant de 15,5% à 9,9% entre
les deux périodes.

Afin de renforcer l’attractivité de notre pays aux investissements, les efforts ont été poursuivis pour
améliorer la pratique des affaires au Maroc et faciliter l’acte d’entreprendre, permettant ainsi une
consolidation du positionnement du Maroc en 2015, selon les principaux rapports internationaux. Ce
positionnement, en nette amélioration, est le fruit de la mise en place de plusieurs réformes dont,
essentiellement :

- l’opérationnalisation de l’identifiant commun des entreprises (ICE),


- la mise en œuvre du décret du Règlement général de construction (RGC),
- l’application de l’arrêté ministériel précisant les modalités de dématérialisation des titres
d’importation et d’exportation…

3. Analyse macro-économique et environnement mondial


4. La politique Budgétaire au Maroc

Soutenabilité des finances publiques au service de la croissance


(Source : Synthèse de l’édition 2017 du Rapport Economique et Financier (REF 2017))

Un vaste chantier de réformes fiscale et budgétaire a été engagé ces dernières années visant à renforcer les
marges de manœuvre budgétaire et à assurer la soutenabilité à moyen terme des finances publiques. Les
actions des pouvoirs publics, opérées, dans ce sens, ont été axées sur

- la maîtrise des dépenses et l’amélioration de la gestion publique,


- ainsi que sur l’optimisation des ressources fiscales et le renforcement du contrôle.
-

En matière de gestion budgétaire, des mesures ont été introduites dans le sens de la rationalisation des
dépenses de l’Etat. Il s’agit, en l’occurrence, de :

- la maîtrise des reports de crédits d’investissement ;


- l’interdiction de la programmation des dépenses de fonctionnement dans le budget d’investissement e ;
- l’interdiction de la programmation des dépenses salariales au niveau des budgets des SEGMA.

Au niveau fiscal, plusieurs recommandations issues des Assises de 2013 ont été mises en œuvre. Il s’agit,
notamment, de :

- la poursuite de la réforme de la TVA, en révisant les taux d’imposition sur certains produits, en procédant
au remboursement du crédit cumulé de TVA et en accordant un régime fiscal spécifique au secteur
agroindustriel.
- L’institution d’un barème de taux proportionnels pour l’IS,
- La modernisation de l’administration fiscale et de l’amélioration de la qualité des services au contribuable.

L’analyse de l’évolution des recettes fiscales sur la période 2013-2015 fait ressortir une amélioration de ces
recettes de 4% de celles-ci en 2015 après un comportement modéré enregistré en 2013.

- Les recettes au titre de l’IS ont connu une progression de 2,6% en 2014 après une baisse de 6,4% en
2013. En 2015, elles ont affiché un recul de 0,4% du fait que l’année 2014 avait enregistré des recettes
exceptionnelles liées, notamment, à la cession de la Centrale Laitière.
- S’agissant des recettes de l’IR, elles ont affiché, en 2015, une hausse de 8,4% après une baisse de 0,3% en
2014, résultant de la progression des recettes de l’IR retenu à la source. Pour ce qui est des recettes de
l’IR sur les profits immobiliers, elles se sont améliorées de 2,8% par rapport à fin 2014.
- Quant aux recettes de la TVA, leur évolution différée sur la période 2013-2015 indique un repli de 2,4%
en 2014 et une appréciation de 2,5% en 2015, sous l’effet conjugué d’une hausse de la TVA intérieure
(+9,3%) et d’une baisse de 1,4% de la TVA à l’importation.
- Concernant les recettes au titre de la Taxe Intérieure de Consommation (TIC), elles ont poursuivi leur
trend haussier en 2015.
- Pour leur part, les recettes provenant des droits d’enregistrement et de timbre ont maintenu un rythme
soutenu de progression, soit un accroissement de 10,9% par an entre 2013 et 2015.

En matière des dépenses, l’effort de contenir leur évolution a été poursuivi, en 2015, année marquée par
un taux de réalisation des dépenses ordinaires de 94% par rapport aux prévisions de la Loi de
Finances. Par rapport à 2014, les dépenses ordinaires ont accusé une baisse de 4%.
Les grands choix d’investissement public : Une frontière sibylline entre volontarisme et
interventionnisme, un dilemme cornélien entre secteurs et territoires

Par Mohamed MANCHOUD, Inspecteur des Finances (Source : Majelat Al Maliya 61)

 Un volontarisme inscrit dans le temps …

Conscient de tous ces enjeux, le Maroc s’est engagé, sous la conduite éclairée et bien inspirée de Sa
Majesté Le Roi Mohammed VI Que Dieu L’Assiste, dans une politique d’investissements, volontariste et
ambitieuse, dès le début des années 2000. D’importantes et inédites enveloppes budgétaires ont été
affectées à des projets d’envergure dans ce cadre.

Ces efforts ont abouti, entre autres et moult projets d’infrastructures,

- à la réalisation de 1800 kilomètres d’autoroutes,


- du 2ème port d’Afrique (Tanger-Med),
- de la première centrale solaire thermodynamique du monde (Ouarzazate),
- du premier parc éolien en Afrique (Tarfaya),
- et à l’ouverture, bientôt, de la deuxième ligne de TGV du continent noir.

Sur le plan social,

- le programme de raccordement à l’eau potable en zone rurale couvre actuellement la quasi-totalité des
douars et localités excentrées,
- le taux d’électrification rurale atteint 99% environ,
- l’accès à l’école est généralisé comme l’atteste le niveau très élevé du taux de scolarisation de 7 à 12
ans
- et la couverture médicale profite aux personnes démunies grâce à la mise en place du RAMED.

L’INDH, véritable chantier de Règne, contribue fortement au rétablissement de la justice sociale, au


sens Rawlsien du terme, aux échelons territoriaux et microéconomiques les plus élémentaires et les plus
fins.

Encouragés par la stabilité politique du Maroc, véritable quatrième « facteur de production » en ces temps
troubles et incertains sur les plans régional et international, et par le dynamisme et le potentiel de son
économie, les IDE n’ont cessé d’affluer vers notre pays. Ainsi, de grandes multinationales l’ont choisi pour
développer leurs activités en y délocalisant une part non négligeable de leurs appareils productifs.

Les exemples les plus édifiants qui illustrent bien cet engouement sont ; Renault et PSA (France) dans le
secteur de l’automobile, Bombardier (Canada) et tout récemment, Boeing (USA) dans le secteur de
l’aéronautique. Un attelage qui plaît à l’œil et à l’oreille …
Cet élan, ce volontarisme, sans précédent dans l’histoire économique de notre pays, ont impacté
positivement le taux d’investissement au Maroc, lequel est parmi les plus élevés au monde depuis le début
des années 2000.

Shanta DEVARAJAN, économiste en chef de la Banque Mondiale pour la région MENA, observe que « le
taux de formation brute de capital fixe, qui représente la part de l’investissement rapporté au PIB, est le
3ème le plus élevé après la Chine et la Corée du Sud » sur la période 2000-2013. Pour en donner un ordre
de grandeur, ce taux culminait, entre 2009 et 2013, à presque 35% en moyenne avant d’entamer une légère
baisse ces deux dernières années pour se situer autour de 31%. C’est ainsi qu’entre 2001 et 2012, par
exemple, « l’investissement total a contribué à raison de 39,5% à la croissance économique ».

Toute cette dynamique positive a fini par imprimer à l’économie marocaine une croissance aussi soutenue
qu’ininterrompue sur une longue et dense période où chaque minute est souveraine comme dirait le
philosophe. Ainsi, le taux de croissance, de l’ordre de 4,4% en moyenne durant la période allant de
2000 à 2015, est demeuré largement supérieur au taux de croissance de l’économie mondiale, estimé à
3,5% sur le même intervalle.

 Une croissance ininterrompue, mais …

Toutefois, cette croissance reste en deçà du potentiel de l’économie marocaine au vu du taux


d’investissement élevé enregistré cette dernière décennie.

C’est ce qui fait dire à M. Abdeltif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib que « la question de l’efficacité de
la dépense et du rendement de l’investissement constitue une problématique qui se pose avec acuité pour
notre pays.

Il est à rappeler à cet égard que notre économie reste marquée par un rendement de l’investissement tel que
mesuré par le coefficient marginal du capital (ICOR) qui donne le nombre d’unité d’investissement pour
produire une unité supplémentaire du PIB. Au cours des dix dernières années, celui-ci ressort en moyenne à
7,7 pour le Maroc contre 5,2 pour la Turquie, 3,5 pour la Malaisie ou encore 2,9 pour la Coré du Sud ».

De même, notre croissance économique reste paradoxalement faible en emplois alors que le problème le
plus urgent, à l’heure actuelle, est bien celui de la création de postes de travail et l’insertion des jeunes dans
le tissu économique.

Selon Shanta DEVARAJAN, « le taux d’emploi n’a pas augmenté lors de la période de forte croissance
qu’a connue le Maroc. Au contraire, il est en constante diminution depuis l’an 2000. Le taux d’emploi des
femmes est deux fois plus faible que le taux d’emploi moyen. C’est un défi à adresser obligatoirement si
nous voulons que le Maroc devienne un pays émergent. […]
Il existe donc une problématique d’allocation de l’investissement. Un des facteurs explicatifs pourrait
être la stagnation des investissements du secteur privé depuis la fin des années 90. En effet, l’intégralité de
l’augmentation de l’investissement est dérivée de la hausse de l’investissement public, qui serait déficient
en matière d’allocation ».

Les auteurs de l’ouvrage Diagnostic de Croissance du Maroc parlent, quant à eux, d’un déclin là où
DEVARAJAN n’y voit qu’une stagnation. Ils avancent, en effet, que « l’une des caractéristiques de
l’investissement au Maroc au cours des dernières années est le déclin de l’investissement privé qui, en
2012, représentait 44,6% de l’investissement total comparé à 62,7% en 2002. En effet, la part des
entreprises publiques dans la formation de capital a atteint 45% en 2012 contre 22% en 2000. Au total,
l’investissement public représente 55,4% de l’investissement total ».

 Le volontarisme vire-t-il à l’interventionnisme sans que l’on s’en aperçoive ?

Il y aurait donc bien un effet d’éviction de l’investissement public sur l’investissement privé. La part
perdue par ce dernier est entièrement récupérée par le premier. Et ce « swap », involontaire ou inconscient
soit-il, s’accompagne évidemment par une perte d’optimalité dans l’allocation et une moindre efficacité
dans le résultat.

Sans sombrer dans une mauvaise littérature de répertoire, il serait utile et opportun, pour comprendre
l’origine de ces défaillances, de recenser quelques critiques que l’on adresse d’habitude à la gestion des
projets d’investissement public :

- L’inadéquation de certains choix improvisés et décidés dans la précipitation et l’approximation ou, au


contraire, pris avec lenteur et hésitations ;
- La faible maîtrise des outils de planification stratégique et de budgétaire au sein du secteur public ;
- Les problèmes classiques de la gestion publique : complexité des procédures, faiblesse du suivi et de
l’évaluation, non-respect des délais, coûts élevés et déperditions financières, qualité douteuse des
réalisations ;
- L’exploitation inoptimale des investissements réalisés : fonctionnement boiteux, entretien manquant ou
rudimentaire, rentabilisation faible, obsolescence et vétusté;
- Les maux de la gouvernance publique : irresponsabilité, abus, corruption.

La volonté des pouvoirs publics d’investir massivement est donc contrariée par les inefficiences de la
gouvernance publique malgré l’introduction d’instruments innovants de pilotage comme les contrats-
programmes passés, depuis près de deux décennies, entre l’Etat et les entreprises et établissements publics.
 Une logique sectorielle versus une logique territoriale

Après ces premiers éléments d’analyse, il est important de savoir si les investissements publics remplissent
leur autre rôle, celui de la promotion de l’équité sociale et de lutte contre les disparités territoriales, comme
cela est attendu par la grande majorité des citoyens, qu’ils soient décideurs ou administrés.

Le choix de ces investissements oscille, en effet, entre une logique sectorielle et une logique
territoriale dans la mesure qu’au-delà de l’efficacité, c’est, également, la recherche de l’équité qui
doit présider à l’arbitrage. Autrement dit, faut-il privilégier, lors de l’allocation des ressources
publiques, des secteurs économiques prometteurs ou plutôt des territoires particuliers pauvres et sous dotés
en infrastructures et en services publics ?

Répondre à cette question n’est pas chose aisée même si la facilité pousse à nuancer le propos en disant que
cette logique devrait être double, à la fois sectorielle et territoriale. Mais une telle réponse n’est pas
toujours pratique dans la mesure où certains choix imposent, parfois, de trancher de manière ferme et
catégorique en faveur de l’une ou l’autre de ces deux dimensions.

 Les disparités régionales au Maroc sont d’origines géographique et historique :


- Elles sont d’origine géographique parce que les ressources naturelles sont réparties de manière
inégale d’un territoire à l’autre et contre cela, à la limite, le décideur ne peut rien, sauf peut-être essayer
de corriger ces disparités par une meilleure allocation des ressources publiques disponibles afin de
réaliser le plein potentiel économique et social de chaque région.
- Elles sont d’origine historique parce que la concentration des principales forces productives
nationales sur l’axe Casablanca Kénitra, s’explique en grande partie par les choix opérés par le
Protectorat français entre 1912 et 1956. Ces choix obéissaient, bien entendu, aux seuls intérêts de la
puissance coloniale à l’époque.

Aujourd’hui, les inégalités régionales se manifestent principalement :

- Sur le plan physique, à travers les déficits en infrastructures.


- Sur le plan immatériel, elles sont liées à la qualité des services sociaux de base, à l’offre
institutionnelle en matière d’accueil et d’accompagnement des entreprises, au niveau de qualification
de la main d’œuvre disponible …

Dans ces conditions, développer un territoire défavorisé requiert, en plus de l’infrastructure :

- une vision lucide et intelligente,


- une bonne définition de ce qu’on l’on voudrait faire,
- une bonne exécution des investissements projetés,
- une bonne coordination entre acteurs publics intervenant sur le même territoire,
- une recherche de synergie avec le secteur privé,
- une réelle adhésion des populations ciblées,
- des mesures d’accompagnement sur le plan institutionnel …

De surcroît, on ne peut investir massivement dans un secteur donné, possédant sa propre logique
territoriale, sans se poser la question de la répartition équilibrée et équitable des retombées de cet
investissement. Lorsqu’on épouse totalement la logique de l’offre et de la demande, c’est-à-dire du
marché, on risque de déséquilibrer davantage territoires et populations.

Et quand on sait l’attrait qu’exercent les régions, riches et opulentes, sur l’investissement privé, on ne
peut pas ne pas tenir compte des autres régions pauvres sous dotées et peu attractives, qui risquent de
souffrir davantage en dehors de l’effet correctif attendu de l’intervention des pouvoirs publics.

Voilà pourquoi le choix d’investissements publics appropriés et bien étudiés permet de rendre une
région a priori pauvre et moins attirante, dont le potentiel productif n’est pas encore atteint, plus
attractive aux yeux des opérateurs économiques. Ce faisant, la dynamique de lutte contre les inégalités
régionales alimente la croissance économique et le progrès social.

Au Maroc, quatre régions seulement (les plus riches) sur les douze actuelles (découpage de 2015)
ont été destinataires, en 2014, de près de 80% des montants d’investissements réalisés par les
entreprises et établissements publics alors qu’elles ne représentent que 14% de la superficie totale
du pays, 58% de sa population et 67% de son PIB cette même année. Les prévisions pour 2016
leur affectent la même proportion, soit 80%.

 Le message de GINI …

Il importe de rappeler que l’investissement public dans les services sociaux de base obéit d’abord à
un impératif de justice sociale, mais le résultat escompté des programmes réalisés dans ce cadre tarde
à se faire sentir pour des raisons connues de tous, et les inégalités sociales intra et interrégionales
persistent de ce fait et s’en trouvent même exacerbées.

Le Haut-commissariat au Plan affirme que « la répartition sociale du capital humain mesuré à l’aune du
nombre d’années de scolarité de la population âgées de ’25 ans et plus’ est plus inégalitaire (GINI égal à
63,27) que les revenus des ménages (46,79) ».

Concernant cet indicateur GINI, qui « mesure le degré d’inégalités de revenus et de niveau de vie, il
est en moyenne de 40,9 sur la période 2003-2012, contre une moyenne de 45 pour l’ensemble des pays
émergents considérés, sur la même période.

En d’autres termes, les inégalités de revenus au Maroc sont certes plus élevées qu’en Inde, en Indonésie,
en Turquie et en Russie, mais moins élevées que la moyenne des BRICS ». Entendu. Mais alors
pourquoi cet indicateur est-il resté anormalement stable sur une si longue période : 39,2 en 1984 et
1990 ; 39,5 en 1998 ; 40,6 en 2000 ; 40,7 en 2006? Cette même constance peut être vérifiée également
en ce qui concerne l’évolution d’un autre indicateur et non des moindres, l’Indice de Développement
Humain (IDH).

Les politiques publiques de développement économique et social, dont celles qui président aux grands
choix et à la gouvernance des investissements publics, seraient-elles inefficaces à ce point face aux
inégalités ? Après cette interrogation, non conclusive même si elle s’impose en ces termes au final de
cette modeste réflexion tellement la problématique traitée est complexe et sensible, il serait constructif
de formuler quelques pistes d’amélioration du dispositif d’allocation et d’exécution des investissements
publics.

La Constitution du 1er juillet 2011 a consacré des notions fondamentales telles que « les plans de
développement stratégiques et les programmes pluriannuels, établis par le gouvernement qui en
informe le Parlement … », « la bonne gouvernance », « la reddition des comptes», autant de
concepts fondateurs qui trouvent leurs prolongements dans la nouvelle Loi Organique relative à
La Loi de Finances du 2 juin 2015. Véritable « constitution financière », cette dernière a défini,
pour la première fois et entre autres innovations majeures, les dépenses d’investissement en les
liant directement à «la préservation, la reconstitution ou l’accroissement du patrimoine national»,
a institué les notions importantes de «programmes», « d’indicateurs » et de « performance ». Il
s’agit de donner corps et sens, dans la pratique quotidienne de la gouvernance publique, à cet élan
réformateur du Constituant et du Législateur organique en vue de l’optimisation des grands choix
d’investissements publics et la rationalisation de leur réalisation.

« L’Etat ne peut pas tout ». Depuis que Lionel Jospin, ancien premier ministre français, nous a légués
cette formule laconique mais très éloquente, on est tenté de lui rajouter : L’Etat ne sait pas tout faire.
En effet, il devrait éviter, dans toute la mesure du possible, tout effet d’éviction des investissements
publics sur les investissements privés en veillant à l’allocation optimale de ses ressources. Un des
moyens de parvenir à cet objectif est le partenariat-public-privé dont le cadre juridique est
maintenant fin prêt (loi n° 86-12 du 22 janvier 2015). L’expérience sud-coréenne en la matière pourrait
inspirer la démarche marocaine dans ce domaine.

La généralisation progressive de l’approche contrat-programme à tous les secteurs d’intervention des


entreprises et établissements publics, qui se veut une démarche rationnelle et innovante, est une bonne
orientation mais elle devrait être poursuivie et consolidée au sein même des administrations publiques
en veillant à la doubler d’une culture de performance et d’évaluation.

L’enjeu, en ces temps de détresse budgétaire et financière, est de parvenir à rentabiliser au


dirham près les projets d’investissement public aussi bien sur le plan économique que sur le plan
social.
5. La politique fiscale

Tableau de bord des finances publiques 2017

1. RECETTES ORDINAIRES

L’analyse du comportement des recettes ordinaires fait ressortir une phase de consolidation durant la
période allant de 2000 jusqu’en 2016,

- passant de 81,4 milliards de dirhams à 215,1 milliards, soit un rythme de croissance annuel moyen
de 6,3%.
- En termes de PIB, elles ont atteint 22,6% en moyenne sur la période 2008-2016.

Durant ces deux périodes, la structure des recettes ordinaires a permis de distinguer :

- Un affermissement de la part des recettes fiscales, qui est passée de 84,9% en moyenne durant la
période 2000-2007 à 87,8% entre 2008 et 2016.
- Les recettes non fiscales ont perdu 2,8 points, passant de 15,1% entre 2000 et 2007 à 12,2% en
moyenne entre 2008 et 2016.

S’agissant de la pression fiscale, elle a amorcé une phase de diminution sous l’effet de l’adoption de
réformes et de la modernisation des systèmes fiscaux et des administrations concernées = 20,9% en 2016.

1.1. Recette fiscales

Les recettes fiscales se sont établies à 189,6 milliards de dirhams en 2016 en hausse de 4,1% un an
auparavant, en raison, essentiellement, de la hausse

- des Droits de douane (17,6%),


- de l’impôt sur le revenu (5,4%),
- de l’impôt sur les sociétés (5,2%),
- des droits d’enregistrement et de timbre (+3,1%)
- et des TIC (+3%).

Au cours de la période 2000-2016, les recettes fiscales ont progressé de 6,1% en moyenne par an. La
progression a concerné autant le rendement des impôts directs que celui des impôts indirects, soit un
rythme annuel moyen de 7,6% et 6,2% respectivement.

La structure des recettes fiscales a connu des transformations au détriment des droits de douane et en
faveur de la fiscalité directe et indirecte. En effet, il y a eu une amélioration de la part des impôts directs,
des impôts indirects et des droits d’enregistrement et de timbre dans les recettes fiscales globales entre les
deux périodes 2008-2016 et 2000-2007 : 44,9%, 41,8% et 7,5% contre 41,1%, 39,7% et 6,3%
respectivement.

Quant à la contribution des recettes relatives aux droits de douane, elle s’est inscrite dans un trend baissier
depuis la mise en œuvre du démantèlement tarifaire. Toutefois, cette baisse a été, en partie, compensée par
les recettes de la TVA à l’importation qui ont enregistré un gain de 4,4 points passant de 13,1% en 2000-
2007 à 17,5% entre 2008 et 2016.

1.1.1 Impôts directs

Le produit des impôts directs a connu une phase de consolidation entre les années 2000 et 2008, avec un
taux de croissance annuel moyen de 14,9%, passant de 26,8 milliards de dirhams à 81,8 milliards de
dirhams. Toutefois, depuis 2009, une certaine instabilité du rythme de progression de ces recettes a été
enregistrée, s’expliquant en partie par le ralentissement de l’activité économique suite, notamment, à la
forte récession qu’ont connue les principaux partenaires économiques du Maroc au lendemain de la crise
économique et financière internationale, et par la réduction des taux de l’Impôt sur les Sociétés et de
l’Impôt sur le Revenu. En effet, les taux de croissance annuels moyens des recettes de l’IS et de l’IR
ont fortement chuté, passant de 21 % et 13,7% durant la période 2000-2007 à -0,3% et 5,4% entre
2008-2016 respectivement.

En termes de contribution :

 l’IS a gagné en importance dans les recettes fiscales totales : 24,3% entre 2008-2016. Ces
performances sont imputables à la bonne tenue de l’activité économique et aux efforts de
l’Administration Fiscale en matière de contrôle. Ainsi, les recouvrements au titre de l’IS ont
quadruplé entre 2000 (10,1 milliards de dirhams) et 2016 (43,2 milliards de dirhams) enregistrant
un taux de croissance annuel moyen de 9,5%.

 Les recettes de l’impôt sur le revenu (IR) : 19,1% durant la période 2008-2016. Elles se sont
consolidé avec en rythme de progression de 5,4% en 2106 (+1,9 milliards de dirhams) après 7,9%
en 2015, résultant de la progression des recettes de l’IR retenu à la source.

A ce niveau, lors des assises nationales sur la fiscalité, il a été convenu d’instaurer une justice fiscale pour
les personnes physiques soumises à cet impôt, quelle que soit la source de leur revenu (capital ou travail) et
de continuer à rationaliser les taux de cet impôt, notamment, ses taux libératoires et son barème progressif.
1.1.2 Impôts indirects

 Depuis la mise en œuvre de la réforme de la TVA engagée depuis 2005, le Maroc a commencé à
converger progressivement vers les pratiques internationales dans la mesure où la progression des
recettes fiscales est imputable non seulement à la fiscalité directe mais aussi à la TVA. C’est ainsi
que la TVA a participé à hauteur de 28,6% au cours de la période 2008-2016 à la formation
des recettes fiscales. Ce progrès est l’effet conjugué de la TVA intérieure (11,1%) et de la TVA à
l’importation (17,5%).

 La taxe intérieure sur la consommation (TIC) a représenté en moyenne 13,2% des recettes
fiscales durant la période 2008-2016 soit 2,6% en termes de PIB. Cette tendance à la baisse est
expliquée en grande partie par la dépendance de ce type d’impôt de l’évolution des volumes mis à
la consommation.

1.1.3 Autres recettes fiscales

 Les recettes au titre des droits de douane ont représenté 5,8% des recettes fiscales
sur la période 2008-2016 (13% entre 2000-2007). Cette baisse s’explique par les démantèlements
tarifaires liés aux accords de libre-échange qu’a conclus le Maroc avec différents pays. En outre,
cette tendance a été atténuée par le renforcement du contrôle, notamment, les efforts déployés en
matière de lutte contre les fausses déclarations.

 Pour les recettes des droits d’enregistrement et de timbre, elles semblent être positivement
corrélées avec l’évolution de l’activité économique dans son ensemble. L’essentiel de ces recettes
est constitué des droits d’enregistrement et de la Taxe Spéciale Annuelle sur les Véhicules
Automobiles (TSAVA). Le secteur de l’immobilier, qui s’est caractérisé par une dynamique
particulière au cours de cette période, a joué un rôle fondamental dans la croissance du rendement
de ce type d’impôt. C’est ainsi que la part des recettes d’enregistrement et du timbre dans les
recettes fiscales = 7,5% entre 2008 et 2016.

1.2 Recettes non fiscales

Les recettes non fiscales hors privatisation ont progressé de 0,6 point du PIB entre les deux périodes
2000-2007 (2,1% du PIB) et 2008-2016 (2,6% du PIB).
L’année 2014 a enregistré un niveau de recettes plus prononcé, soit 3,6% du PIB et ce, grâce,
principalement, à l’encaissement d’un montant de 13,1 milliards de dirhams au titre des dons dans le cadre
de la coopération avec les pays du CCG. Au titre de l’année 2016, les recettes non fiscales se sont
établies à 25,5 milliards de dirhams.

Le comportement des recettes non fiscales demeure marqué par son caractère erratique. Il est, en effet,
corrélé à la conjoncture économique qui impacte les produits provenant des Etablissements et Entreprises
Publics, aux versements exceptionnels liés aux fonds de concours et aux éventuelles opérations de
privatisation

2. DEPENSES
Le ralentissement du rythme d’évolution des recettes fiscales, ainsi que les pressions exercées sur les
dépenses, particulièrement depuis 2011, ont entrainé un alourdissement du déficit budgétaire.

Face à cette situation, les pouvoirs publics ont dû, à partir de 2013, prendre des décisions importantes pour
contenir l’évolution des dépenses publiques, notamment, la compensation et les transferts aux EEP et
contrecarrer le rétrécissement des marges de manœuvre budgétaires de l’Etat. Cet effort a été poursuivi en
2016, année marquée par un taux de réalisation des dépenses ordinaires de 94,8% par rapport aux
prévisions de la Loi de Finances, soit une économie de près de 11 milliards de dirhams.

L’analyse de la structure des dépenses du Budget Général de l’Etat pour l’année 2016 fait ressortir un recul
de la part de la charge de compensation de 7 points par rapport à 2014, ce qui a permis de couvrir la
part des dépenses de biens et services et de maintenir l’effort d’investissement. Ceci est le fruit de l’effort
de réduction du poids de la charge de compensation dans le Budget au cours des trois derniers
exercices, passant de 19,8% en 2013 à 15,6% en 2014 et à 7% en 2015 du total des dépenses ordinaires
après les parts remarquables absorbées en 2011 et 2012.

Cependant, la structure des dépenses demeure marquée par la prédominance des dépenses ordinaires
au détriment des dépenses d’investissement. En effet, celles-ci représentent une part de 20,3%, en
moyenne, sur la période 2008-2016, alors que les dépenses ordinaires s’accaparent une part de 79,7%,
en moyenne, sur la même période. Certes, ceci est attribuable au poids de la masse salariale et au coût
des subventions, mais aussi au faible taux d’exécution des dépenses d’investissement qui s’est traduit
par une accumulation de reports de crédits importants.

Le solde ordinaire, devenu négatif à partir de 2011, a connu un retournement de situation en 2014, en
2015 et en 2016 et ce, grâce aux actions déployées par l’Etat pour contenir la progression des dépenses
ordinaires, ce qui s’est traduit par des soldes positifs de 2,5 milliards de dirhams en 2014, 7 milliards de
dirhams en 2015 et 14,8 milliards de dirhams en 2016, permettant, ainsi, de couvrir une partie des
dépenses d’investissement.
1.1 Dépenses en biens et services

1.1.1 Masse salariale

Après avoir emprunté une tendance à la baisse entre 2006 et 2009, les dépenses de personnel de l’Etat se
sont inscrites, à partir de 2010, sur une trajectoire haussière, passant à 104,3 milliards de dirhams en
2016. Cette progression est, principalement, attribuable aux mesures de revalorisations salariales et de
promotions exceptionnelles consenties, suite aux différents « rounds » du dialogue social. Le caractère, en
général, imprévisible de ces mesures se traduit par des dépassements des crédits disponibles qui revêtent un
caractère évaluatif.

1.1.2 Dépenses des autres biens et services

S’agissant des dépenses des autres biens et services, elles ont enregistré un accroissement annuel moyen
de 7,5% entre 2000 et 2016, passant de 17,3 milliards de dirhams en 2000 à 55,1 milliards de dirhams
en 2016.

En termes du PIB, elles ont représenté 5,3% du PIB entre 2008 et 2016 contre 4,9% entre 2000 et 2007.
Ces dépenses ont connu une évolution importante au cours de la dernière décennie, en rapport, notamment,
avec l’apurement des arriérés de l’Etat vis-à-vis de la Caisse Marocaine des Retraites et l’impact de
l’opération de départ volontaire à la retraite.

1.2 Charges d’intérêt de la dette

Les charges des intérêts ont baissé de manière significative durant la dernière décennie, conséquence
directe d’un effet volume, lié à la baisse du stock de la dette publique directe et à la détente des taux
d’intérêt. Elles ont représenté, en moyenne 2,5% du PIB entre 2008 et 2016.

1.3 Charges de la compensation

La hausse des cours mondiaux des produits énergétiques au cours des dernières années s’est traduite par un
alourdissement conséquent de la charge de compensation et une accumulation d’arriérés qui s’en ont
découlé. Ceci a constitué une source de vulnérabilité pour le Budget de l’Etat et de pression pour
d’éventuelles marges en matière d’investissement.

Face à cette situation, le Gouvernement a mis en place :

- à partir du 16 septembre 2013, un système d’indexation partielle des prix des produits pétroliers.
Cette mesure a contribué à la réduction du déficit budgétaire à raison de 20,6% au titre de l’année 2013.
- Au début de l’année 2014, il a été décidé de réduire, progressivement, la subvention unitaire du
gasoil et de procéder à la décompensation totale du super et du fuel N2. Quant au fuel spécial
destiné à la production de l’électricité, il a été inclus dans le système d’indexation depuis le 1 er juin
2014.

Parallèlement à ces mesures,

- l’Etat poursuit la prise en charge totale de la subvention du gaz butane pour stabiliser le coût de
l’énergie à usage domestique.
- En outre et en vue de stabiliser les prix du transport public, des mesures d’accompagnement ont été
déployées pour soutenir le secteur du transport.
- En 2015, le processus de réforme du système de compensation s’est poursuivi à travers la
décompensation totale du gasoil et la suppression de la péréquation sur le supercarburant et le
gasoil servant à couvrir une partie de la subvention du gaz butane.

Grâce à ces mesures, les charges de compensation7 se sont fortement allégées, passant de 54,9
milliards de dirhams en 2012 à 14,9 milliards de dirhams en 2016.

L’atténuation de ces charges en 2016 a été, également, favorisée par le repli des cours mondiaux des
produits énergétiques. Cet effort budgétaire de l’ordre de 1,8 ; 1,1 ; 2,1 et 0,1 points du PIB, respectivement
en 2013, 2014, 2015 et 2016, explique, en grande partie, l’atténuation du déficit budgétaire constatée à
partir de 2013.

1.4 Dépenses d’investissement

Depuis 2008, la volonté des pouvoirs publics de poursuivre leurs efforts de soutien à l’activité économique
s’est traduite par l’accroissement des dépenses d’investissement du Budget de l’Etat. Elles sont passées
à 5,6% du PIB en moyenne sur la période 2008-2016 contre 3,9% sur la période 2000-2007. En se
situant à 59,7 milliards de dirhams8 en 2016, ces dépenses représentent 3,1 fois celles réalisées en 2000.

Le renforcement de ces dépenses s’est traduit par une importante augmentation de leur part dans les
dépenses globales, passant de 16,2% en moyenne sur la période 2000-2007 à 20,3% sur la période 2008
2016.

3. SOLDES
La situation des finances publiques s’est soldée, au cours de la dernière décennie, par une aggravation du
déficit budgétaire, passant de 2,6% du PIB en moyenne entre 2000 et 2007 à 4,1% du PIB sur la
période 2008-2016, voire la réalisation d’un déficit record en 2012 avec 6,8% du PIB.
4. FINANCEMENT ET ENDETTEMENT
En égard au flux moyen négatif du stock des arriérés de paiement de -107 millions de dirhams durant la
période 2008-2016, le Trésor a dégagé un besoin de financement annuel moyen de 36,3 milliards par
an contre un besoin de 13,3 milliards de dirhams durant la période 2000-2007.

En termes de PIB, ce besoin de financement s’est aggravé de 1,7 point passant de 2,6% entre 2000 et
2007 à 4,2% durant la période 2008-2016.

Le financement extérieur s’étant marqué par un flux net moyen positif de 10 milliards de dirhams
entre 2008 et 2016 appuyé par la mobilisation de 26,3 milliards de dirhams en moyenne sur le marché
intérieur pour combler le besoin de financement du Trésor, soit 3,5% et 3,1% du PIB durant la période
2000-2007 et 2008-2016.

5. FINANCES LOCALES
Les recettes totales des collectivités territoriales sont passées de 13,8 milliards de dirhams en 2002 à 35,6
milliards de dirhams en 2015, soit une croissance annuelle moyenne de 7,6%, suite à une progression
soutenue des ressources transférées et des ressources gérées par les collectivités territoriales qui ont évolué
de 8,7% et 7,4% respectivement, en moyenne, durant la même période.

En pourcentage de PIB, les recettes totales des collectivités territoriales se sont appréciées de 0,6
point pour représenter 3,6% en 2015 après 3% en 2002.

 Par type de ressource, la part pour l’année 2015 dans les recettes totales est de 64,7% pour les recettes
transférées, 15,3% pour les ressources gérées pour le compte des collectivités territoriales :
- La part dans le produit de la TVA, principale ressource transférée, s’est élevée à 19,3 milliards de
dirhams en 2015, soit une croissance annuelle moyenne de 7,6%, représentant 54,2% du total des
recettes des collectivités territoriales en 2015 contre 54,1% en 2002.
- Pour ce qui des autres ressources transférées, la part du produit de l’IS/IR a atteint 785 millions de
dirhams en 2015, soit seulement 2,2% des recettes totales et 3,4% du montant total des ressources
transférées.
 S’agissant des ressources propres, elles ont progressé à un taux de 5,9% l’an entre 2002 et 2015
pour s’établir à 12,6 milliards de dirhams en 2015. Elles sont réparties en moyenne entre 2002 et
2015 à raison de :
- 24,8% pour la taxe sur les services communaux,
- 18,1% pour la taxe professionnelle
- 18% pour les taxes locales et redevances diverses,
- 17,8% pour les produits de biens
1986-2016, 30 ans de système fiscal: Pistes de réformes
LE système fiscal marocain a trente ans. Sa conception et son élaboration est le fruit de la grande et profonde
réforme réalisée entre 1984 et 1989.

 Après l’adoption de la loi cadre par le parlement en session extraordinaire, en juillet 1983, une
commission composée de l’administration fiscale et des experts indépendants, a rédigé les textes
relatifs aux trois principales composantes du système.
- Le premier texte relatif à la TVA et sa circulaire sont entrés en application le 1er janvier 1986,
- ceux de l’IS, le 1er janvier 1988
- ceux concernant l’IGR (devenu l’IR à juste titre) le 1er janvier 1990.

 La deuxième étape (1993-1999) était celle de la mise en place de la fiscalité des valeurs mobilières et
des produits de placement à revenu fixes, ainsi que la réforme de la TPI.
 La troisième étape (1999-2009) a été consacrée à la réforme du code de l’enregistrement et des
timbres, et à la codification (code général des impôts) ainsi qu’à la réforme de la fiscalité des
collectivités locales.

 La légitimité de l'impôt
Toutefois, le système fiscal est régulièrement retouché à l’occasion de chaque loi de finances. 20, 30 voire 50
mesures fiscales sont adoptées à chaque loi de finances; ce qui est contraire au principe de la nécessaire stabilité
fiscale. Actuellement au Maroc se pose la question fondamentale de «LA LEGITIMITE DE L’IMPOT» dans
les systèmes socio-économique et sociopolitique du Maroc. Il en est de même des fonctions et du rôle de
l’impôt.
Quelle «réforme fiscale» voudrions-nous? Sur quelle base? Compétitivité et attractivité sont les arguments
souvent avancés. Or, toutes les études et publication effectuées par les grandes organisations internationales
(OCDE, notamment) et cabinets spécialisés, montrent que le facteur fiscal se situe entre la 6e et la 8e
position parmi les paramètres influents sur la compétitivité et l’attractivité d’une économie. Le facteur
n°1 est toujours la demande, elle-même liée au système de prix et à la répartition des revenus. Le système fiscal
marocain tient-il compte de ces variables?

Ce n’est pas sûr. Notre politique économique, de manière générale, est-elle orientée sur la base de ces deux
variables? Non plus. Certes, au bout de 30 ans, tout système fiscal doit être revu, dans le sens de la
rationalisation, de la recherche de l’efficacité et de l’équité. Les critères et fondamentaux à prendre en
considération devraient être la légitimité, l’efficacité et l’équité; de ces critères doivent découler les mécanismes
et les techniques fiscaux consacrés par les dispositions, législatives et règlementaires.
 Niveau d'inélasticité asphyxiant
Peut-on au Maroc procéder à la refondation et à la reformulation de notre fiscalité à partir de ces deux volets,
rôle de l’Etat et optimum fiscal économiquement, financièrement et socialement. Difficile pour deux raisons au
moins:
- Plus de 80% des ressources de l’Etat sont assurés par la fiscalité, or le système fiscal est arrivé à un
niveau d’inélasticité asphyxiant. Sauf s’il y a une volonté politique réelle de lutter contre l’évasion et les fraudes
d’une part, et contre les iniquités créées par le système fiscal lui-même, allusion aux exonérations et réductions
de toutes sortes (dépense fiscale), d’autre part.

- Plus de 70% des recettes fiscales sont supportées par les ménages: (fiscalité indirecte, IR, TIC,
enregistrement et timbres, vignettes et autres taxes locales,…), d’où la faiblesse chronique de la consommation,
de l’épargne et de l’emploi.

Le système social et le système économique devraient d’abord converger sur un même consensus juste, logique
et rationnel pour dépasser ces deux limites: comment élargir les possibilités pour améliorer le rendement de
l’impôt? Quel partage de la charge fiscale pour que les revenus des ménages, considéré globalement, ne soit
grevés outre mesure par la fiscalité, les prélèvements sociaux, et l’anarchie des prix.

Quant aux techniques fiscales, il paraît normal et logique, qu’au bout de 30 ans, les dispositions devraient être
revues, précisées et clarifiées à la lumière de l’expérience, voire corrigées par rapport aux différentes
modifications introduites par les lois de finances. Ainsi:

- Au niveau de l’impôt sur les sociétés, certaines dispositions, figées depuis 1988, notamment au niveau de
la détermination de l’assiette (charges et produits), du traitement des amortissements et des provisions, une
actualisation est nécessaire.

- Au niveau de la fiscalité indirecte (TVA, droit de douane, TIC…), il est temps d’en analyser l’impact sur
les prix, sur le revenu qui reste disponible à la consommation et l’épargne, et donc sur la demande. Certains
mécanismes nécessitent une refonte totale (butoir, remboursement, livraison à soi-même….)

- Au niveau de l’impôt sur les revenus, les multiples modifications du barème au niveau des deux tranches
extrêmes en font un barème qui n’a plus aucun sens sur les plans économique, celui du rendement et de la
justice fiscale (pression sur les revenus intermédiaires). A revoir totalement et en relation avec les cotisations
sociales et la fiscalité indirecte.

- Au niveau des autres composantes du système fiscal (fiscalité locale, enregistrement et timbre,
vignette, et autres taxes récentes), il est nécessaire de maîtriser leur impact sur les revenus des ménages et
sur la formation des prix de biens et services. A rationaliser.

- Reste le volet des procédures, il est regrettable qu’il n’ait pas été possible d’évaluer à sa juste valeur le cadre
mis en place par la grande réforme 1986-1990. Aucun Premier ministre n’a voulu prendre en charge le rôle que
leur donne la loi dans la gestion de la Commission nationale de recours fiscal (CNRF), de sorte, qu’en 30
ans, celle-ci n’a pas pu accomplir l’ensemble des tâches qui lui étaient dévolues. Le rôle et les compétences de la
CNRF, assumés de manière indépendante, devraient permettre un relatif équilibre entre administration et
contribuable. Sa jurisprudence pouvait enrichir les dispositions fiscales, leur compréhension et leur
intelligibilité. Il n’en est rien.

L’équilibre dans les procédures et la justice équitable constituent les enjeux indispensables de tout système
fiscal, dans une démocratie.

En définitif, comme le souligne monsieur Bouvier, président de Fondafip:

«C’est donc une réflexion politique au sens fort qui s’avère nécessaire, et ce en vue de dégager les principes
d’une stratégie et d’une éthique fiscale partagées permettant d’envisager un avenir pour l’impôt et pour la
justice fiscale».

 Différentes écoles de pensées


LE rôle et les fonctions de la fiscalité, tels que développés et présentés par différentes écoles de pensées
peuvent se résumer comme suit:

- L’impôt doit permettre à l’Etat de financer ses activités en assumant son rôle? Lequel ? C’est le volet d’abord
de la dépense publique, en fonction du périmètre d’action de l’Etat qu’il convient de délimiter;

- L’impôt doit permettre en même temps de corriger les «imperfections» des marchés. Or, ces imperfections
sont créées et amplifiées essentiellement par le système des prix. Qui fixe les prix? Les détenteurs du capital qui
réclament toujours moins d’impôts. Qui doit réguler les marchés et limiter leurs défaillances, c’est l’Etat et son
appareil d’intervention, l’Administration, qui ont l’obligation de se préoccuper de ce volet, en vue d’améliorer
en même temps le rendement de l’impôt. L’économie de marché n’est pas l’anarchie des prix et des circuits de
distribution, ni les situations de rente et de spéculation.
6. Les processus budgétaires

Processus d’élaboration et d’adoption du projet de loi de finance

Conformément aux dispositions de la LOF, le processus d’élaboration et d’adoption du projet de loi de


finances a désormais intégré deux nouvelles phases à savoir :

1. La phase de programmation :
Par circulaire, le Chef du Gouvernement invite les départements ministériels à élaborer leurs propositions de
programmation budgétaire triennale assortie des objectifs et des indicateurs de performance. Lesdites
propositions seront examinées au niveau des commissions de programmation et de performance

2. La phase de concertation :
Selon les dispositions de la LOF, Le ministre chargé des Finances expose, avant le 31 juillet, aux
commissions des finances du Parlement, le cadre général de préparation du projet de loi de finances de
l’année suivante, l’état d’avancement de l’exécution de la loi de finances et la programmation triennale des
ressources et des charges de l’Etat.
III- Les enjeux territoriaux
 III- Les enjeux territoriaux
 La régionalisation avancée

 La nouvelle organisation territoriale au Maroc

 L'action territoriale

 Economie territoriale et développement des territoires

 Les outils de planification territoriale

 La politique de la ville

 La charte de la déconcentration
1. La régionalisation avancée
Le projet de la régionalisation avancée
Le projet de la régionalisation avancée, qui intervient dans le cadre de la mise en œuvre de la volonté Royale et
le libre engagement souverain de l'Etat marocain, constitue un grand chantier structurant visant l'optimisation
des mécanismes de gestion territoriale et le renforcement de la gouvernance locale.

Ce projet prometteur a également pour objectif de permettre au Maroc de jouir d'une régionalisation moderne
contribuant à la consécration d'une véritable démocratie locale basée sur des ressources humaines compétentes
et capable de gérer la chose publique régionale et répondre aux attentes des populations locales.

La régionalisation avancée constitue aussi un préambule à une réforme profonde des structures de l'Etat à
travers une évolution progressive sur la voie de la décentralisation et la déconcentration effectives, la
démocratie efficiente, la modernisation sociale, politique et administrative dans le pays et la consécration du
développement durable et intégré aux niveaux économique, social, culturel et environnemental.

Dans ce sens, la Constitution de 2011 a apporté plusieurs nouveautés et dispositions en faveur de la


concrétisation de ce projet pionnier ayant pour objectif d'ériger un nouveau modèle de l'administration
territoriale avec le but de consacrer une décentralisation effective et assurer la performance du développement
local, devenu désormais au centre des priorités du Maroc d'aujourd'hui.

La nouvelle Loi fondamentale de 2011 consacre ainsi tout un chapitre et pas moins de 12 articles aux
collectivités locales (régions, provinces, préfectures et communes) à même d'en faire des instances
décentralisées dotées des mécanismes, des outils et des moyens juridiques et financiers à même de jouer
pleinement leur rôle de principale locomotive du développement.

Afin de créer une nouvelle dynamique pour cette réforme institutionnelle profonde, l'Etat a veillé à mettre en
œuvre le principe de la régionalisation avancée en tant qu'orientation décisive pour le développement et la
modernisation des structures de l'Etat et pour la promotion du développement intégrée.

Dans ce sens, le gouvernement a adopté en février dernier le nouveau découpage régional du Royaume fixant à
12 le nombre des régions au lieu de 16 auparavant. Ce projet constitue une avancée qualitative en terme de
mise en œuvre de la régionalisation avancée et intervient suite à l'achèvement de l'élaboration des trois lois
organiques relatives à la régionalisation adoptées par le Conseil des ministres, avait déclaré alors le
ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement.

Ce projet intervient également dans le cadre de la mise en œuvre des Hautes orientations Royales pour la mise
en place de régions autonomes et viables à travers des concepts réalistes et rationnels d'un tout nouveau
système régional et sur la base des propositions de la commission consultative de la régionalisation.

Le gouvernement a adopté dans sa démarche à cet effet des critères basés sur l'efficience et l'efficacité
en tant que facteurs clés pour la délimitation territoriale des régions, de façon à assurer un meilleur
maillage des différentes composantes humaines et géographiques au niveau national et à adopter un modèle de
pôles urbains.

Des critères qui prennent également en considération :

- la réduction des disparités territoriales en matière de développement et d'équipement,


- les réalités démographiques et
- l'optimisation de la proximité et de la mobilité dans l'espace de la région.

Il s'agit également de garantir à chaque région le minima en termes de ressources naturelles, humaines,
urbanistiques et des potentialités économiques valorisables de manière à permettre aux entités territoriales de
réaliser le développement escompté et de consacrer la politique de proximité érigée en choix stratégique et
l'efficacité de l'administration territoriale.

Dans ce cadre, des élections des conseils communaux, régionaux, préfectoraux et provinciaux ont été
organisées à partir du 4 septembre dernier (2015) afin de mettre sur pied les institutions nécessaires pour la
mise en œuvre du projet de la régionalisation avancée, notamment les 12 conseils régionaux couvrant
l'ensemble du territoire du Royaume qui sont dotés de nouvelles prérogatives et des capacités financières
nécessaires à même de répondre aux attentes des citoyens.

La participation massive des habitants des provinces du Sud aux dernières élections (un taux de 79 %) a envoyé
un message éloquent aux ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume en témoignant de l'attachement de ces
populations à l'unité de la mère patrie et leur détermination à adhérer aux institutions nationales capables de
mettre en œuvre les mécanismes de la régionalisation avancée.

En parallèle, le projet de loi de Finances 2016 prévoit d'augmenter les budgets destinés aux
investissements dans les 12 régions afin de répondre aux attentes des citoyens, de présenter une réponse
tangible concernant la mise en œuvre du cadre de la régionalisation avancée en tant que véritable pari qui
renforce la dimension d'une gouvernance territoriale efficiente et concrétise le principe de la cohérence, de
l'interaction et de la complémentarité régionale escomptée.

Le gain du pari de ce chantier institutionnel prometteur est une condition fondamentale pour l'émergence de
régions viables contribuant, à travers leurs prérogatives et leurs ressources, à promouvoir le développement
régional intégré et la bonne gouvernance territoriale.
 Les recommandations du CESE pour faire réussir la régionalisation
Dans un rapport sur les "exigences de la régionalisation et les défis de l'intégration des sectorielles", présenté
lors de la 60e session ordinaire de son Assemblée générale, le Conseil économique et social (CESE) a émis
plusieurs recommandations relatives au déploiement de la régionalisation avancée, dont la mise en place
d'une instance nationale en charge du pilotage et du suivi de la régionalisation, ainsi que l'élaboration
d'une charte de la déconcentration.

1. Un suivi-évaluation permanent et la création de structures interministérielles

Le Conseil a souligné que la supervision des différentes phases de la mise en oeuvre de la régionalisation
avancée fait appel à un pilotage stratégique et à un suivi-évaluation permanent, sur les plans politique,
stratégique et procédural, recommandant, à cet effet, la mise en place d'une instance en charge du contrôle, de
l'orientation, de l'arbitrage et de la prise de décisions stratégiques.

Le rapport du CESE insiste également sur la nécessité de mettre en place de structures interministérielles
destinées au soutien et à l'accompagnement procédural, aux niveaux central et régional. Pour cela, la création de
canaux de communication au sein des départements ministériels concernés par la mise en oeuvre de la
régionalisation s'avère nécessaire.

2. Une charte de la déconcentration et une appropriation responsable de la régionalisation

Le rapport du CESE appelle aussi à élaborer une charte de la déconcentration, qui se base sur un transfert
effectif et progressif des pouvoirs décisionnels et des ressources, en proportion avec chaque niveau de
l'organisation territoriale, comme le recommandait la Commission consultative de la régionalisation (CCR) en
2010, en estimant que la régionalisation avancée devrait être déployée de manière graduelle et arrimée aux
performances et à la capacité des acteurs politiques à gérer les affaires locales.

Le Conseil recommande également le lancement d'une phase dite "d'appropriation responsable" de l'esprit
de la régionalisation. Pour le CESE, cela aura l'avantage de permettra une assimilation des fondements de ce
chantier ainsi que des concepts qui y sont liés, et permettra, aussi, un déploiement pérenne de la régionalisation
avancée.

3. Le développement économique et social, deux axes prioritaires

Le rapport souligne l'impératif de promouvoir le développement économique et social durable, et de hisser le


développement social au rang de stratégie régionale, moyennant un plan régional de développement social
qui constituera une déclinaison procédurale régionale de la stratégie gouvernementale en la matière.

Cette stratégie régionale doit définir les objectifs, les responsabilités, les programmes, les mécanismes de
protection et de solidarité sociale, ainsi que les moyens d'exécution. Elle doit également prendre en compte les
spécificités de chaque région et se baser sur l'action solidaire et complémentaire entre les autorités
publiques, les collectivités territoriales et la société civile, loin de toute interprétation étriquée des
domaines de compétences respectifs.

4. Le renforcement des ressources financières de la région

Concernant le renforcement des ressources financières de la région, le CESE met en avant l'inéluctabilité de
développer des méthodes novatrices, équitables et compatibles avec les besoins de la région en termes de
financement, en vue de la répartition des ressources financières et fiscales, y compris celles du Fonds de mise à
niveau sociale et de celui de la solidarité entre les régions.

Pour mener à bien cette entreprise, il importe, selon le CESE, de mener une réflexion sur un système de
notation et de classification prenant en considération l'ensemble de ces variables, le but étant de garantir une
répartition égalitaire des ressources, de résorber les disparités régionales et garantir des services de base, sur un
pied d'égalité, à l'ensemble des citoyens.

Il convient également de valoriser la fonction publique territoriale en adoptant, sou peu, un statut de la
fonction publique locale qui soit moderne et en harmonie avec le statut actuel de la fonction publique, selon le
rapport.

En lieu et place de la tutelle, l'accompagnement Le CESE appelle aussi à couper court avec le contrôle à priori
(exercé par les walis, en tant que représentants de l'État) qui doit plutôt céder place à un contrôle
d'accompagnement.

Pour le Conseil, il convient aussi de renforcer, encadrer et réglementer le contrôle à posteriori, en droite
ligne du principe de la "gestion libre", tout en maintenant la corrélation responsabilité-reddition des
comptes.
2. La nouvelle organisation territoriale au Maroc

Le Maroc s’est doté d’un nouveau découpage territorial. Il compte désormais 12 Régions selon le Décret
n°2.15.10 du 20 Février 2015, fixant le nombre des Régions, leurs noms, leurs Chefs lieux et les Préfectures et
Provinces les composant, publié au Bulletin Officiel n° 6340 du 05 Mars 2015.

Le nouveau découpage territorial apporte des modifications à l'avant-projet de découpage rendu public par le
ministère de l'intérieur il y a quelques mois.

La région de Tanger-Tétouan s'appellera, désormais, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et inclura la province d'Al


Hoceima, que le premier avant-projet incluait dans la région Rif et Oriental. La région Rif et Oriental, elle, a vu
son nom modifié. Elle s'appellera, désormais, la région de l'Oriental, et inclura la province de Figuig, qui a été
intégrée par l'avant-projet de loi, dans la région de Drâa‐Tafilalet.

La province de Midelt, initialement inclue dans la région de Béni Mellal-Khénifra, sera transférée à la région
de Drâa‐Tafilalet.

Al Hoceima passe d'un Rif à un autre

Le ministère de l'Intérieur n'a donc pas pris compte des revendications des ONG voulant que la province de
Meknès soit la capitale d'une région, mais celles, à caractère plus régionaliste, des ONG rifaines et du PAM, qui
ont reproché à l'Intérieur d'adopter un "découpage sécuritaire" en excluant la province d'Al Hoceima de la
région de Tanger-Tétouan. Ainsi Al Hoceima, la ville la plus importante du Rif oriental, a été intégrée dans une
région comptant, principalement, des provinces du Rif occidental.

En échange de ce 'compromis', la nomination Rif a disparu de la toponymie.

Une rupture avec le découpage de 1997

Force est de constater que le nouveau découpage se focalise plus, comme le signale le CCR qui en est
l'inspirateur, sur des critères pragmatiques que sur les sensibilités régionalistes.

Si, autrefois, l'administration s’efforçait de trouver des compromis, que ce soit dans le découpage ou la
nomination des régions, afin d'arriver à une sorte d'équilibre qui satisfasse les différentes composantes d'une
région, , au point d'aller jusqu'à désigner Tétouan, pourtant moins importante que Tanger, comme le chef lieu
de la région Tanger-Tétouan, afin de compenser le fait que son nom vienne en deuxième position,
"la délimitation des nouvelles régions n’a été, et ne pouvait être opérée que sur la base de critères objectifs: -

- fonctionnalité économique;

- pôles de développement intégré;

- relations et interactions dynamiques, actuelles et prévisibles entre les populations concernées.

Cette configuration n’a eu à souffrir ni de pesanteurs historiques incontournables, ni de contraintes


particularistes préjudiciables à la rationalité et à la fonctionnalité sciemment recherchées", indique le Conseil
consultatif sur la régionalisation (CCR) dans son rapport relatif au découpage.

Le projet de régionalisation avancée, dont le découpage est une prémisse, "ne résulte pas d’un quelconque
accommodement avec des particularismes ethniques, culturels ou confessionnels plus ou moins exacerbés. Il
s’inscrit dans la continuité d’un processus graduel de décentralisation et de démocratie locale, désormais plus
que cinquantenaire, tout en constituant un nouveau chantier fondateur", poursuit le rapport.
3. Economie territoriale et développement des territoires & action territoriale

De l’aménagement du territoire au développement territorial :


quelle transition et quelle articulation?

 Une gouvernance territoriale fondée sur la décentralisation, la concertation et la


participation

Afin d’institutionnaliser l’INDH d’une part et de développer le savoir-faire spécifique aux projets et
au renforcement de la gouvernance locale, deux mesures importantes ont été prises :

 La dotation de chaque province et préfecture d’une Division de l’action sociale (DAS) pour le suivi
et l’assistance technique de l’Initiative.
Le renforcement de l’ingénierie sociale et l’accompagnement par un programme de formation et
d’assistance technique au profit des comités locaux dans les communes et les quartiers, des associations
impliquées dans le développement humain, des élus locaux. Une enveloppe de 500 millions de Dirhams
sur cinq ans est consacrée à cette action.
 La contractualisation comme cadre d’intégration des politiques sectorielles :
L’aménagement du territoire et le développement régional étaient vus jusqu’à une date récente à partir des
plans économiques et sociaux, qui ont un caractère très centralisé. La nouvelle approche de l’aménagement
de territoire engagée au Maroc depuis le débat national en 2001 est axée sur les territoires et leur
développement.

 Les différents acteurs publics et privés ont progressivement épousé le point de vue de la Charte
et du SNAT.

Aujourd’hui, tous les acteurs institutionnels sont d’accord sur les mérites d’un développement à dimension
régionale basé sur des programmes intégrés. Cette approche coupe court avec la vision sectorielle des
politiques publiques et permet de donner au développement local une vision de l’aménagement du territoire.

Ils sont également d’accord sur le fait que le développement local n’est qu’une dimension métrique du
développement régional, mais quelle que soit l’échelle du territoire, le moteur de changement reste le
niveau de mobilisation des acteurs locaux (conseils régionaux, collectivités locales, services
déconcentrés, sociétés civiles, etc) et leur niveau de compétences institutionnelles et techniques.

A l’ère de la gouvernance, la contractualisation territoriale devient le mot-clé des politiques publiques, le


remède aux principaux maux qui accablent l’administration comme la prédominance de l’approche sectorielle,
le cloisonnement, l’absence de prise sur le réel, l’inefficacité, etc.
Le contrat territorial est une reconnaissance mutuelle des acteurs, chacun est reconnu dans sa spécificité, ses
moyens et ses compétences. C’est aussi une responsabilisation de chacun d’eux dans la concrétisation du projet
territorial.

La démarche contractuelle permet dans tous les cas de construire progressivement une démarche de
connaissance, de responsabilisation et d’apprentissage collectif :

- Parce qu’elle est fondée sur un dialogue entre partenaires formalisée par des engagements réciproques
sur horizon pluriannuel, la contractualisation a un pouvoir incitateur réel et potentiel vis-à-vis de l’Etat et
des collectivités, les poussant à avoir une programmation pluriannuelle de leur action autour des
dialectiques diagnostics partagés/solutions partagées. (Source de visibilité et de lisibilité.).

- Consacrant une démarche de projet avec à la clé un dispositif de suivi et d’évaluation, la contractualisation
est a priori attentive et plus sensible aux résultats de l’action publique.

1- Le concept de «développement durable» :


Le développement durable comme un «développement qui permet la satisfaction des besoins présents
sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs» est une notion assez récente
(1987) qui était très peu prise en compte dans les politiques publiques.

Au Maroc, ce n’est que récemment qu’il commence à prendre place dans le discours politique de l’Etat et se
concrétiser grâce au lancement d’études, et à la mise en place d’un arsenal juridique qui s’étoffe de jour en jour
(promulgation des lois sur l’eau, les études d’impact, les déchets solides, les carrières). Des mesures
techniques et institutionnelles sont mises en place par le Département de l’environnement pour mettre en
œuvre les dispositions des textes promulgués et de ceux actuellement en projet.

Le développement durable n’est pas systématiquement lié à l’environnement, mais englobe beaucoup plus
largement les problèmes économiques et sociaux et la question de la gouvernance à travers la participation
de la population à la prise de décision.

En d’autres termes, la notion de «développement durable» est un agencement et une réconciliation


entre l’économique, le socio-spatial (ou le territorial), l’écologique et l’institutionnel.

Il est certain que la concrétisation de l’approche «développement durable» dans les politiques publiques, les
activités du secteur privé et la vie de tous les jours des citoyens marocains est une œuvre de longue haleine qui
doit commencer par un changement d’attitude des décideurs et des citoyens vis-à-vis des ressources, en
partant de l’idée que «demain se construit aujourd’hui».
En 2007, lors du changement de gouvernement, il se crée le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de
l’Aménagement de l’Espace (MHUAE), doublé d’un Secrétariat d’Etat chargé du développement
territorial.

«Le regroupement des trois domaines stratégiques, urbanisme, habitat et développement territorial au sein d’un
même département, confirme la volonté de l’Etat de donner une autre dimension à l’appréhension des
problématiques socioéconomiques du pays en les «repositionnant» par rapport à leur cadre territorial».

« « Le développement territorial est présenté comme une phase plus avancée de


l’aménagement du territoire. » »

Après la phase de la réflexion et des études consacrée, notamment par l’élaboration de la Charte et du SNAT, il
s’agit maintenant de l’opérationnalisation et de la déclinaison territoriale des orientations du SNAT, comme
l’expliquent les nouveaux responsables du dossier.

L’opérationnalisation des principes et des recommandations de la Charte et du SNAT s’effectue à travers :

 Les Schémas Régionaux d’aménagement du territoire (SRAT) qui sont définis comme des
déclinaisons des orientations du SNAT à l’échelle régionale. Le SRAT doit assurer une double
mission :
- En définissant une vision stratégique, le SRAT doit constituer le référentiel qui définit les grandes
orientations de l’Etat dans chaque secteur tout en assurant une coordination optimale entre les différents
intervenants publics, parapublics et privés à l’échelle de la région.

- En veillant à une meilleure concertation entre services déconcentrés de l’Etat, collectivités territoriales,
opérateurs privés et société civile en mettant en place un dispositif de mise en œuvre, de suivi et
d’évaluation.

Le SRAT qui doit être élaboré sur la base de la concertation et de la participation de tous les acteurs influents
de la région doit déboucher sur l’identification de projets de territoires. A la fin de 2009, une dizaine de
SRAT étaient à l’étude, dont un presque achevé (celui de la Région Tadla Azilal).
2- La Stratégie Nationale de développement rural (SNDR) :
Cette stratégie vise à répondre à une série d’enjeux nationaux et d’ambitions prioritaires pour les
territoires ruraux, qui peuvent être résumés comme suit :

- Améliorer l’attractivité du milieu rural et de la qualité de vie de la population (amélioration des


conditions de vie et appui à l’urbanisation intermédiaire) ;
- Promouvoir la compétitivité de l’économie rurale (diversification des activités non agricoles
génératrices de richesses et d’emploi) ;
- Assurer les conditions de durabilité environnementale (préservation de l’environnement des territoires
ruraux et Gestion et valorisation du patrimoine naturel et culturel).

Dans le cadre de cette nouvelle approche, le Fonds de développement rural (créé par la loi de Finances
n°32-93, 28 février 1994), a pour vocation d’intervenir comme un levier qui aiderait à la mise en œuvre
opérationnelle et volontariste du développement des territoires ruraux. Le FDR a un rôle majeur à jouer
en tant qu’outil agissant sur les territoires ruraux pour répondre à un objectif de développement humain et de
mise à niveau économique et en tant que catalyseur pour dynamiser l’intégration de l’action publique dans le
milieu rural.

3- La Stratégie nationale de développement urbain (SNDU) :


Pilotée conjointement par le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de
l’Aménagement de l’Espace, cette stratégie se veut comme une approche globale et participative de la ville
qui rompt avec les approches centralisées et sectorielles qui ont prévalu jusqu’à présent.

Cette stratégie vise :

- à assurer un développement urbain durable, avec pour finalité l’émergence d’une ville compétitive,
moteur de la croissance régionale et nationale, qui favorise la cohésion sociale et l’économie des
ressources.
- faire évoluer l’action publique en faveur de la ville, en s’appuyant sur le développement des
initiatives locales,
- la conception d’une politique urbaine intégrée combinant les dimensions sociale, économique et
environnementale,
- la mise en place d’une gouvernance urbaine effective, à travers la déconcentration des politiques en la
matière et le renforcement de la décentralisation.

La SNDU se veut comme l’engagement d’un processus de changement axé sur la dimension qualitative
de l’action publique qui prêche la bonne gouvernance en renforçant l’approche transversale et
intégrée de la ville.
Deux villes-pilotes sont choisies pour faire l’objet d’expériences dans le cadre de la SNDU : il s’agit
d’El Jadida et Settat.

4- Les «projets de territoire» :


Le développement territorial repose sur un concept nouveau : «le projet de territoire ». C’est une démarche
nouvelle de développement qui consiste à faire émerger des projets à une échelle territoriale pertinente.

Le projet de territoire est défini sur la base de deux principes fondamentaux, à savoir :

- la vocation
- l’identité

Ce qui distingue un projet de territoire des autres projets est une méthodologie nouvelle en rupture avec les
approches sectorielles et centralisées du développement. Il s’appuie sur la participation des acteurs locaux
et de l’ensemble des acteurs concernés à toutes les étapes du projet.

Un projet de territoire est un projet global : il mobilise toutes les potentialités de développement à travers
des réalisations permettant de structurer le territoire.

Il répond à une stratégie dont les objectifs se concrétisent à long terme. Ses opérations et actions sont réalisées
à moyen terme. Le suivi et la coordination se font à court terme.

Quatre projets de territoires ont été identifiés en 2009. Il s’agit d’Al Hoceima, Ouezzane, Bni Meskine
et Boulaâouane.

5-L’Agenda 21 :
Il s’agit d’un plan d’action local concerté pour le 21ème siècle inspiré des recommandations de la
Conférence de Rio De Janeiro de 1992.

Le fondement de l’Agenda 21 réside dans :

- la participation des acteurs à toutes les étapes du projet,


- la formation et le renforcement de leurs capacités,
- l’élaboration d’un plan d’action local comprenant des actions visant à améliorer les conditions de vie des
populations pauvres dans un esprit de développement durable.

En fait, la première expérience marocaine d’Agenda 21 est celle de la ville d’Essaouira et qui date de 1996.
D’autres expériences suivront à partir de 2002 et concerneront les villes de Marrakech, Agadir et Meknès.
6- Plans communaux de développement :
Le ministère de l’Intérieur, à travers la direction générale des collectivités locales (DGCL) a engagé un
ensemble d’actions visant à développer «La Planification stratégique participative» à l’échelle locale
selon une démarche participative.

Dès le lancement de l’idée à la fin 2007, la DGCL avait choisi d’initier et de conduire le processus d’élaboration
d’un Kit de planification stratégique de façon concertée et partagée avec des partenaires nationaux et
internationaux (HCP, DFCAT, UNICEF, USAID, GLM/ACDI, ADS et l’Union européenne) constitués en
un groupe de travail ad hoc. Les PCD peuvent constituer de véritables instruments de développement local s’ils
sont réellement élaborés dans la concertation

Parallèlement à toutes ces actions, le Maroc connaîtra la réalisation de grands équipements structurants
qui auront un impact indéniable sur le territoire national et les différents secteurs productifs. Tous les
acteurs publics ont été mis à contribution (Caisse de Dépôt et de Gestion, OCP, Holding Al Omrane, ONCF,
Autoroutes du Maroc, etc.). Il s’agit :

- des projets de Tanger-Med,


- du programme autoroutier,
- de la ligne TGV Tanger–Casablanca,
- les villes nouvelles (Tamansourt et Tamesna),
- l’aménagement de la vallée de Bouregreg,
- le Plan Azur, le Plan de production des énergies renouvelables, etc.

Ces mégaprojets, bien que bénéfiques pour le renforcement de l’attractivité et la compétitivité du


système productif et du territoire national, ne sont prévus dans aucun document référentiel d’aménagement
du territoire et ont été conçus en dehors de toute concertation avec les acteurs des territoires concernés.

Certes, l’intérêt national prime sur l’intérêt local, voire régional, néanmoins, certains projets connaissent
quelques difficultés de réalisation en raison de l’absence de concertation et de coordination au moment de leur
conception et pendant leur réalisation.

S’il est quasi-impossible de dépasser certaines contraintes imposées par la géographie physique et de
corriger en peu temps les dysfonctionnements hérités du passé, il est possible de réformer notre mode
de gouvernance en procédant à une véritable régionalisation et territorialisation des actions de l’Etat.
La régionalisation et la territorialisation de l’action publique constituent aujourd’hui un véritable défi
pour le Maroc, car cela nous impose

- de refonder les rapports entre l’Etat et le citoyen, l’Etat et les territoires,


- une révision complète de notre façon de faire,
- une recherche permanente de cohérence et une adaptation de nos supports techniques,
- exige davantage de partage de responsabilité entre acteurs, de synergie et d’intégration des politiques.

Certes, le discours politique sur l’aménagement du territoire a beaucoup évolué depuis une cinquantaine
d’années.

Tous les acteurs du développement s’accordent à dire aujourd’hui qu’une bonne gouvernance
territoriale fondée sur la décentralisation, la concertation, la participation et la coordination des
acteurs est la clé de voûte du développement du Maroc.

Néanmoins, la rupture avec l’approche centralisatrice, sectorielle, individualiste et étanche qui a


prévalu depuis l’Indépendance du pays s’avère une œuvre de longue haleine, en raison d’une quasi-
absence, du moins dans l’immédiat, d’une véritable culture de partage et de l’écoute de l’autre chez
de nombreux décideurs et acteurs.

*Professeur et directeur de l’Institut national d’aménagement et d’urbanisme Texte intégral de l’intervention de l’auteur devant la

conférence intercontinentale en intelligence territoriale organisée à l’Université du Québec en Outaouais


1. Les outils de planification territoriale
La gestion de l’espace urbain met donc en relation trois groupes d’acteurs:

- les acteurs étatiques;


- les acteurs communaux;
- les mouvements associatifs.

I- Les structures étatiques de gestion de l’espace urbain


-Les structures administratives chargées de la gestion urbaine frappent par leur diversité et leur multiplicité.

Dans le territoire d’une même ville coexistent wilaya, préfecture ou province, commune et communauté
urbaine, agence urbaine et inspection régionale de l’urbanisme.

La multiplication de ces dispositifs institutionnels nécessite, pour leur fonctionnement, des coûts humains et
financiers considérables qui dépassent largement les capacités de l’Etat marocain. D’où les difficultés et les
lenteurs avec lesquels ces dispositifs territoriaux prennent forme sur le terrain, et multiples conflits de
compétences entre ces différents acteurs qui se disputent le champ urbain...

Trois acteurs méritent d’être analysés, en raison du rôle décisif qu’ils jouent dans la gestion urbaine:
- les préfectures ou provinces;
- les agences urbaines;
- les inspections régionales.

I.1- Les préfectures et provinces


Les provinces et les préfectures constituent le prolongement privilégié de l’action territoriale de l’Etat.
Elles ont été érigées en collectivité territoriale depuis la constitution de 1962. Le nombre de ces unités
territoriales n’a pas cessé d’augmenter.

I.2- Les agences urbaines


Les agences urbaines ont fait leur apparition dans le paysage institutionnel marocain dans la mouvance des
réformes administratives qui ont été expérimentées à Casablanca, au lendemain des émeutes urbaines
de 1981 et 1984.

La structure a une double dimension: une dimension politique et une dimension technique. Il s’agit
d’assurer un meilleur contrôle social en s’employant à résoudre les principaux problèmes d’aménagement de la
ville. L’agence est dirigée par un gouverneur qui rend directement compte au Ministre de l’intérieur.
L’agence est chargée, dans les limites territoriales de son ressort de:

- réaliser les études nécessaires à l’établissement des schémas directeurs d’aménagement urbain et suivre
l’exécution des orientations qui y sont définies;

- programmer les projets d’aménagement qui sont inhérents à la réalisation des objectifs des schémas
directeurs;
- préparer les projets de documents d’urbanisme réglementaires, notamment les plans de zonage, les
plans d’aménagement et les plans de développement.

Parmi les attributions les plus importantes de l’agence, qui ont suscité le plus de commentaires, il convient
de mentionner l’avis conforme qu’elle doit donner sur tous les projets de lotissement, groupes
d’habitations, morcellements et constructions. L’agence est également chargée de la police de la
construction, et à ce titre elle contrôle la conformité de tous les projets immobiliers avec les
dispositions législatives et réglementaires en vigueur.

I.3- Les inspections régionales de l’urbanisme


Créées le 16 février 1993 par un arrêté du ministre de l’intérieur, les inspections régionales de l’urbanisme ne
constituent pas des organismes directement opérationnels. En fait, elles sont chargées de trois missions:
une mission d’étude, une mission d’animation, une mission d’évaluation.

- La mission d’étude consiste à réunir toutes les informations requises pour procéder aux études
nécessaires à la définition d’une stratégie régionale en matière d’urbanisme et d’aménagement du
territoire.

- La mission d’animation ; susciter et coordonner les actions en matière d’aménagement du territoire


et d’urbanisme. A cet effet, l’inspection assure la concertation des actions des divers intervenants et
établit des bilans périodiques des actions menées et des rapports spécifiques sur l’état de l’urbanisation
et de l’aménagement du territoire.

- La mission d’évaluation : suivre l’application des textes législatifs et réglementaires en vigueur,


et à ce titre elle peut mener des enquêtes et attirer l’attention des autorités compétentes sur les
irrégularités constatées en matière d’urbanisme et d’architecture, afin que les mesures nécessaires soient
prises.
2. La politique de la ville
La politique de la ville est une politique publique qui vise à lutter contre toute forme d’exclusion sociale
et/ou spatiale et à favoriser l’intégration urbaine des populations des quartiers défavorisés par
l’emploi, l’accès aux services et aux équipements de proximité.

Elle ambitionne également de développer des villes inclusives, productives, solidaires et durables,
notamment à travers :

 Le renforcement du rôle des villes en tant que pôle de développement, créateur de richesses et
d’emplois pour le plus grand nombre,
 L’accroissement des capacités d’intégration économique, sociale, et résidentielles des villes,
 La revitalisation des secteurs urbains en perte de compétitivité,
 L’amélioration du cadre de vie dans les zones urbaines,
 La promotion de la durabilité des villes.

C’est une politique intégrée, participative et contractuelle, dont le maître mot est la convergence des
interventions de tous les acteurs concernés : pouvoirs publics, collectivités locales, secteur privé, et
représentants de la société civile.

 Le Référentiel de la politique de la Ville

Le Ministère de l’Habitat et de la Politique de la Ville a organisé en juin 2012 les Assises de la


Politique de la Ville.

Cet événement a été ponctué par l’organisation de consultations nationales avec tous les acteurs et
partenaires concernés :

1. Au niveau central : un débat national a eu lieu, impliquant l’ensemble des départements ministériels,
des instances élues, des opérateurs publics, des organisations professionnelles, du secteur privé, des
bailleurs de fonds et de la société civile;
2. Au niveau régional : des rencontres et des ateliers thématiques ont eu lieu dans les différentes régions
du Royaume afin de permettre aux acteurs locaux et régionaux d’exprimer leurs attentes, et par la
même, d’enrichir le débat et la concertation lancés au niveau central.

Ce débat national a été couronné par l’adoption du Référentiel National de la Politique de la Ville
et la définition des principes fondateurs, des objectifs, des finalités, des axes et des échelles
d’intervention de la politique de la ville.
C’est une action continue, le Ministère encourage toute initiative qui vise à promouvoir la réflexion et le
débat sur la ville et les problématiques qui s’y rapportent.

 Les objectifs de la politique de la ville:

 Améliorer la capacité d’intégration urbaine et de cohésion sociale des villes,


 Lutter contre toute forme d’exclusion sociale et/ou spatiale dans les villes et quartiers,
 Intégrer les quartiers défavorisés dans le tissu urbain par l’amélioration de l’accès aux services de
bases de proximité et aux équipements socio-culturels et de loisirs, d’emploi…..,
 contribuer à promouvoir l’appropriation par les populations de leurs espaces urbains et les inciter à
contribuer à leur pérennisation

 Les échelles de mise en œuvre

L’échelle du quartier :

 Améliorer l’employabilité des jeunes


 Intensifier l’offre culturelle de proximité,
 Animer et redynamiser la vie du quartier
 Réaliser des espaces de loisirs et de sociabilité : espaces verts, places et placettes

L’échelle de la ville

 Améliorer le cadre de vie général de toutes les populations urbaines


 réaliser des projets de développement urbain en relation avec les fonctions et la vocation des villes
des villes
 Promouvoir et renforcer l’attractivité, la compétitivité et l’identité des villes
 Protéger l’environnement et la résilience de villes

L’échelle régionale et nationale :

 Anticiper sur la croissance et l’étalement urbains


 équilibrer l’armature urbaine régionale et nationale
Politique de la ville
Le détail du référentiel national

«Renforcer le sentiment d’appartenance des citoyens aux villes». c’est l’un des principaux fondements de la
politique de la ville, comme l’a souligne nabil benabdallah, ministre de l’habitat et de l’urbanisme. ils figurent
parmi les principes du projet de referentiel national de la politique de la ville, élaboré suite a une serie de
rencontres centrales et regionales avec les differentes parties prenantes. cette plateforme, presentee lors des
assises nationales organisees hier a rabat, sera enrichie par les recommandations relevees a l’issue de cet
evenement.

en effet, «ce referentiel


eferentiel ne doit pas etre une plateforme figee. les assises nationales permettront de prospecter
les programmes et les reformes qui doivent etre mis en œuvre pour réussir cette transition», a affirmé
benabdallah. l’idée est d’aboutir à la réalisation des objectifs fixés pour cette nouvelle stratégie.

en effet, «la politique de la ville doit opérationnaliser la nouvelle génération des droits prévus par la
constitution», peut-on
on lire sur ce projet de référentiel. il s’agit notamment de favoriser l’accès à un logement
décent, dans un cadre de vie amélioré avec une égalité d’accès aux services de base et à la promotion sociale et
professionnelle.

concrètement, il s’agit de générer un cadre urbain favorisant la proximité entre les groupes sociaux, à travers lla
garantie de la cohésion sociale du territoire et le renforcement de l’économie locale. parallèlement, le référentiel
recommande de «favoriser l’attractivité économique des villes, et d’encourager les meilleurs usages des
technologies de l’information et de la communication».

au niveau environnemental, il s’agit d’optimiser la consommation d’espace, de favoriser l’utilisation des énergies
renouvelables et de généraliser le système de traitement des déchets solides et liquides. a cela s’ajoute la garantie
de la mobilité dans les centres urbains, notamment à travers une offre de transports collectifs assurant des
liaisons performantes entre les territoires de la ville.

sur le plan culturel, «l’architecture et l’art urbain doivent être considérés comme des m
moyens essentiels pour
créer des espaces publics de qualité propices aux échanges sociaux». parallèlement, l’aménagement urbain doit
sauvegarder les éléments traditionnels et l’identité culturelle urbaine. il est également appelé à prendre en
considération les besoins des différentes générations en termes d’accès aux équipements et aux services publics.

globalement, ces objectifs ne peuvent être atteints sans une collaboration étroite entre les différents
intervenants sectoriels. en effet, «nous devons tous intervenir dans le service d’un objectif global, à travers une
approche intégrée», avait souligné benabdallah, lors des rencontres qui avaient précédé les assises nationales.

il s’agit d’opter pour une action transversale impliquant de nouveaux modes de ffonctionnement et des
partenariats pluridisciplinaires. la participation des citoyens, des acteurs socioéconomiques… est déterminante.
car il s’agit de «construire avec le citoyen», comme l’a souligné mohamed benaïssa, ex ex-ministre des affaires
étrangères, président
résident du forum d’asilah.

l’action gouvernementale devra passer par un mode de contractualisation définissant l’engagement


des acteurs et favorisant la mobilisation des ressources.

les efforts des différents départements seront chapeautés par une autorité de coordination et d’arbitrage.
au niveau local, il est recommandé de renforcer les capacités des acteurs pour concevoir, planifier et gérer les
projets de développement urbain. ceci devra s’accompagner d’une déconcentration des actes de gestion sur la
base de règles et procédures prédéfinies assurant la transparence et l’efficience. «la politique de la ville devra
être menée à partir d’une vision globale des territoires. elle doit s’appuyer sur les documents d’aménagement du
territoire et positionner la ville dans son ensemble régional et national», peut-on lire sur ce document.

Les schémas national et régional d’aménagement du territoire sont indispensables pour accompagner ce
processus. Concrètement, chaque agglomération est appelée à se doter d’un projet articulant les dimensions
productives, solidaires et durables des villes.

Collectivités locales et départements ministériels doivent accorder leurs violons dans le cadre d’une approche
de planification participative.

Pour passer à l’œuvre, un contrat de la ville doit être signé par les collectivités locales et les ministères,
notamment concernant les programmes d’intervention de grande envergure. ceux-ci doivent être budgétisés et
réalisés selon un échéancier prédéfini.
6. La charte de la déconcentration
DÉCONCENTRATION ADMINISTRATIVE

La déconcentration administrative : processus accompagnant le chantier de la


régionalisation avancée
En application des Hautes instructions Royales qui mettent la déconcentration au cœur des priorités et
exhortent les pouvoirs publics à renforcer davantage le processus de la déconcentration administrative
en vue d’accompagner la nouvelle dynamique que connait la Région, les efforts déployés en matière
d’organisation des services se dirigent vers une mutation profonde de l’organisation des services de l’Etat au
niveau territorial, un changement qui mettra l’accent sur le territoire par le renforcement du processus de la
déconcentration administrative œuvrant à construire une administration régionale forte par ses compétences,
ses moyens et ses ressources, et qui devra, in fine, accompagner le chantier de la régionalisation qui rend
de la décentralisation un outil efficace pour le développement économique et social.

 Vers une nouvelle vision de l’Administration déconcentrée


Eu égard aux mutations sociales, économiques et juridiques qu’a connues le Royaume, l'organisation
décentralisée a connu une évolution notable marquée, récemment, par la publication de

- la L.O n° 111.14 relative aux Régions,


- la L.O n° 112.14 relative aux Préfectures et Provinces
- la L.O n° 113.14 relative aux Communes.

Il est à signaler que l’étendue du champ des pouvoirs conférés aux collectivités territoriales, en particulier
au niveau régional, et eu égard aux ressources financières humaines mises à leurs dispositions, cela
interpelle les pouvoirs publics à mettre en place une nouvelle vision de l'intervention de l'Etat, au niveau
territorial, par les biais de ces services déconcentrés, sous la supervision et la coordination du
représentant de l’Etat au niveau local.

Pour atteindre cet objectif, il est devenu nécessaire, par la convergence des efforts des départements
ministériels, de revoir le contexte actuel de la déconcentration administrative et de

 mettre en place un nouveau cadre d’une Administration déconcentrée basé sur la notion de
l’efficacité et l’efficience, permettant, in fine, d’aboutir au changement souhaité dans le cadre
d'une politique volontariste, inclusive et harmonieuse.
Dans ce contexte, le Gouvernement a établi une nouvelle vision de l’Administration déconcentrée qui
permettra de répondre aux objectifs suivants :

Le renforcement de l'efficacité de l'Administration déconcentrée, en améliorant les relations vis-à-vis de


ces Administrés (relation Administration- Citoyen) ;
L’assistance, appui et conseil aux élus locaux (relation Administration - Elus) ;
La mise en place des politiques publiques intégrées et efficaces en mesure de réaliser la cohérence et la
synergie nécessaire entre les politiques publiques (relation Administration - Administration).

A cet égard, la nouvelle conception de l’Administration déconcentrée vise à mettre en œuvre les dispositions de
la nouvelle Constitution (Juillet 2011) qui rend du niveau régional le niveau éminent pour élaborer les
programmes de développement et le cadre idéal pour clarifier les relations entre les différents acteurs
locaux.

Sur la base des principes énoncés et des directives Royales, les principaux axes de la nouvelle
conception de l’Administration déconcentrée peuvent être résumés comme suit :

 Clarifier le rôle des administrations centrales qui devront se limiter à la conception, la


programmation, l'orientation, l'évaluation et le suivi de la performance des services déconcentrés, ainsi
que la préparation des textes législatifs et réglementaires (principe de subsidiarité) ;

 Accompagner la réforme en cours en mettant l’accent sur le niveau régional en tant que cadre
approprié pour harmoniser les politiques publiques et niveau éminent pour la programmation
des projets interministériels.

Les administrations provinciales s’acquitteront de la mission d’exécution des politiques


publiques et de réalisation des projets et programmes, ainsi que l'assistance et l’appui
technique au profit des collectivités territoriales ;

 La possibilité de regrouper les missions similaires, compatibles ou complémentaires, à travers


la création de structures régionales fortes en mesure de réaliser des projets régionaux exigeant
l’implication des plusieurs services ministériels installés au même niveau territorial ;

 Clarifier le champ d’intervention et les articulations entre les différents acteurs au niveau
territorial (Administrations centrales et services déconcentrés, autorités locales...) et ce par le biais de la
délégation de pouvoirs de décision, en mettant l’accent sur la coordination des activités des services
déconcentrés afin d'assurer l'unicité de l’action de l'Etat au niveau régional.
IV- La société civile et les dynamiques sociales
 IV- La société civile et les dynamiques sociales

 La société civile et l'acte constitutionnel

 La société civile face à la gouvernance démocratique

..
1. La société civile et l'acte constitutionnel

Stratégie Nationale Intégrée de la Jeunesse 2015-2030


Pour une jeunesse citoyenne, entreprenante, heureuse et épanouie

Préparée par le Ministère de la Jeunesse et Sports en collaboration avec le Comité Interministériel de la


Jeunesse 2014.

1. Cadre de la Stratégie Nationale Intégrée de la Jeunesse


Au Maroc d’aujourd’hui, les jeunes de 15 à 29 représentent environ 30% de la population totale du pays,
avec un effectif global de plus de 8.4 millions de jeunes marocains, et 44% de la population en âge de
travailler (les personnes âgées de 15 à 64 ans)

2. Cette situation démographique constitue à la fois une chance et un défi.


Les jeunes représentent un atout important et ils peuvent contribuer à l’innovation, à la consommation et à la
productivité croissantes, dans la mesure où ils participent activement au processus économique. En plus, avec
une augmentation de la population en âge de travailler par rapport aux enfants et personnes âgées, la
structure démographique actuelle de la jeunesse permet aussi une baisse des taux de dépendance, ce
qui peut alléger le fardeau de l’Etat. Cependant, si cette génération de jeunes n’a pas d’opportunités
suffisantes pour son insertion économique et sociale, ce grand potentiel risque d’être perdu avec des
conséquences négatives en termes de dynamisme économique et inclusion sociale.

3. La plupart des jeunes Marocains ont été exclus de la croissance économique


enregistrée par le pays au cours des années 2000.
Un nombre considérable des jeunes sont au chômage et un nombre encore plus important demeurent inactifs,
découragés par les minces perspectives de trouver un emploi. Parmi les jeunes qui ont un travail, une bonne
majorité évolue dans le secteur informel avec peu ou pas de sécurité d'emploi ni d’avantages sociaux.

En même temps, l'engagement des jeunes dans des activités civiques est très faible, ces derniers ne
participent pas, dans une large mesure, à des associations de la société civile et aux affaires communautaires.

Par conséquent, la société marocaine doit aujourd'hui faciliter l'inclusion active et significative de sa jeunesse
dans la vie économique et civique, permettant ainsi leur transition vers l'âge adulte.

4. Le Printemps Arabe a montré la profondeur de l’exclusion ressentie par les jeunes.


Au delà des demandes de démocratie, le respect des droits de l’homme, et l’amélioration de la gouvernance et
de la transparence, les jeunes marocains ont exprimé leur volonté de réaliser leurs aspirations et participer
pleinement dans la vie économique, sociale et publique.

En effet, face à l’inertie d’une prise en compte réelle des jeunes dans le cadre des politiques publiques, les
jeunes militent aujourd’hui pour une politique qui considère l'expression de leurs besoins. Par ailleurs, ils
cherchent à attirer plus d’attention sur les questions qui les concernent.

5. Dans ce contexte, plusieurs réformes politiques, économiques, et sociales ont été


initiées.
Notamment, en 2011, une nouvelle Constitution a été adoptée par le Maroc qui donne des nouvelles lignes
directrices en faveur des processus démocratiques, les droits de l’homme, et la régionalisation. Entre autre, la
constitution souligne l’égalité devant la loi et les conditions effectives de liberté, égalité et de participation,
préconise des instances de concertation en vue d’associer les différents acteurs sociaux à l’élaboration, la mise
en œuvre et l’évaluation des politiques publiques; et stipule la jouissance de tous les droits, y compris à l’égalité
genre.

Dans ce contexte, l’article 33 de la nouvelle constitution insiste sur la nécessité d’« étendre et
généraliser la participation de la jeunesse au développement social, économique, culturel et politique
du pays, aider les jeunes à s’insérer dans la vie active et associative et prêter assistance à ceux en
difficulté d’adaptation scolaire, sociale ou professionnelle, et faciliter l’accès des jeunes à la culture, à
la science, à la technologie, à l’art, au sport et aux loisirs, tout en créant les conditions propices au
plein déploiement de leur potentiel créatif et innovant dans tous ces domaines ».

La Constitution a aussi renforcé le cadre légal favorisant la participation des jeunes à la vie publique du pays,
par l'institutionnalisation d’un Conseil Consultatif de la Jeunesse et l’Action Associative, qui devra,
comme évoqué par Sa Majesté Le Roi Mohamed VI , “contribuer à l'élaboration des axes stratégiques, et
adopter, avec la participation des jeunes, une politique prenant en compte la pleine citoyenneté des jeunes“.

6. La déclaration Gouvernementale en janvier 2012 a placé les jeunes au centre de ses


préoccupations.
La déclaration a mis l’accent sur les problèmes que connaît la jeunesse et la nécessité d'une stratégie
transversale qui s'inscrit au-delà de toute considération sectorielle et qui tendra à concrétiser une approche
globale, de coordination et d'appui aux efforts de toutes les parties prenantes dans les questions concernant les
jeunes, selon une approche participative qui implique tous les acteurs politiques et associatifs agissant dans le
domaine de la jeunesse. Par ailleurs, la déclaration préconise de multiples actions pour une meilleure insertion
économique des jeunes, la mise en place de Conseils de Jeunes à différents niveaux, l’encouragement des
jeunes dans la vie politique et l’action associative, et un meilleur accès des jeunes aux services de proximité.

7. Le discours Royal du 20 août 2012 a mis en exergue la légitimité des jeunes à ambitionner une
meilleure insertion sociale et professionnelle, notamment par un accès privilégié à l'emploi par
l'émergence des conditions optimales à leur plein épanouissement et leur aptitude à prendre en
charge les responsabilités.

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a souligné la nécessité de réformes éducatives, la création d’un


environnement favorable à l'accès au logement, à la santé et aux différentes structures de proximité, aux
espaces de sports et de loisirs, aux centres d'insertion et aux espaces dédiés aux nouvelles technologies de
l'information et de la communication. Il a par ailleurs mis l’accent sur la généralisation de ces espaces dans
toutes les régions du Royaume ainsi que la promotion de la création culturelle et artistique à côté de l’intérêt à
porter à la vie politique, économique et sociale.

C’est dans ce contexte général que s’inscrit la Stratégie Nationale de la Jeunesse afin de mieux répondre aux
attentes de la jeunesse actuelle et future.

8. Définition de la jeunesse
Le concept de «jeunesse» se réfère au stade de la vie entre l'enfance et l'âge adulte. La jeunesse est une période
particulière de la vie qui ne signifie pas seulement une plus grande maturité biologique et psychologique, mais
aussi le processus d'intégration de l'individu dans la communauté sociale.

Pendant cette période, les jeunes sont appelés à développer les compétences et les capacités afin de prendre en
charge des rôles sociaux dans toutes les sphères de l'activité humaine. En règle générale, ce processus dure
jusqu'à ce qu'ils atteignent un niveau suffisant d'autonomie, de responsabilité sociale et d’indépendance.

9. La limite d'âge dépend largement du contexte social.


Selon plusieurs définitions internationales, notamment celle des Organisations des Nations Unies, sont
considérés comme jeunes les personnes âgées de 15 à 24 ans. La tranche d’âge de 15 à 24 ans est utilisée
comme définition de référence de la jeunesse au niveau international. Utilisant la même définition, dans leur
récente publication « Les Jeunes en Chiffres », le Haut Commissariat au Plan montre néanmoins que la
transition à l’âge adulte n’est pas du tout complétée avant 24 ans.

Au niveau national 87,5% des jeunes sont encore célibataires, 81 % vivent avec leurs parents, leur taux
d‘inactivité est de 65%
(Le HCP considère comme inactive, toute personne qui n'est ni activement occupée, ni en chômage, et y
compris les jeunes qui sont à l’école).

10. Aussi, la proposition retenue par beaucoup d‘autres pays dans le monde d‘une
définition “jeunesse” opérationnelle est étendue à la tranche d’âge 15- 29 ans.
Cette définition élargie a déjà été utilisée par le Ministère de la Jeunesse et des Sports dès la première
Consultation Nationale des Jeunes en 2001 et adoptée par le récent rapport « Promouvoir les Opportunités et
la Participation des Jeunes » réalisé en 2009-2010.

Si le cadre de la Stratégie retient comme définition de la Jeunesse la tranche d'âge entre 15 et 29 ans,
certaines catégories au delà de 29 ans, notamment parmi les défavorisées seront néanmoins concernées par la
SNIJ, en vue de bénéficier des politiques intégrées et les inclure socialement et économiquement.

11. Objectif de la Stratégie


De manière générale, la Stratégie Nationale a pour but d’assurer des investissements de qualité dans la
jeunesse marocaine.

Similaire aux investissements dans l’enfance, les investissements dans les jeunes sont à la base du
développement économique et social d'un pays. Inversement, la négligence du capital humain de la
jeunesse est non seulement coûteuse pour les jeunes eux-mêmes, mais également pour la société dans son
ensemble. Le manque d’attention et d’investissements publics dans les jeunes peuvent avoir pour
conséquence une faible performance scolaire, le chômage et le sous-emploi, et l’augmentation des
fléaux sociaux comme la toxicomanie et la délinquance.

Les conséquences économiques potentielles d'une telle perte de potentiel humain, produisant des
coûts directs de la hausse des dépenses publiques et des coûts d'opportunité de la perte de
productivité, peuvent être énormes, et doivent donc être évités.

Dans ce contexte, la Stratégie Nationale vise à fournir à l’ensemble des acteurs publics et privés les
grandes lignes et les orientations stratégiques en matière de promotion des jeunes au Maroc.

Elle représente un nouveau pacte social en matière d’intervention dans le secteur de la jeunesse pour
prévenir l’exclusion des jeunes et faciliter leur participation pleine et entière dans toutes les sphères
de la société.

Ainsi, la Stratégie est conçue comme un document de consensus général avec une perspective de long-
terme, dont la pertinence va au delà d’un mandat de Gouvernement.
Dans ce contexte, la Stratégie a pour but de :

- Consolider un processus de réflexion, de consultation et d’analyse en associant tous les acteurs publics
et privés, et en premier lieu les jeunes;

- Proposer une vision générale de la société par rapport à la jeunesse ;

- Identifier les axes stratégiques d’intervention transversale, et déterminer les objectifs réalistes et les
mesures concrètes pour améliorer la situation des jeunes dans le court, moyen, et le long terme ;

- Orienter l’action Gouvernementale d’une manière compatible avec la vision et les axes stratégiques,
définir les rôles et les responsabilités des différents intervenants, proposer des cibles précises et des
mécanismes institutionnels pour l’implémentation des politiques et programmes en faveur des jeunes.

En particulier, la Stratégie Nationale de la jeunesse vise à assurer une cohérence de l’action


Gouvernementale envers la jeunesse. Toute politique jeunesse relève de champs et de périmètres
ministériels multiples, touchant tant à l’éducation qu’à l’emploi, au logement, à la santé, la culture,
etc.

Cependant, au Maroc, l’action Gouvernementale pour les jeunes reste segmentée, avec des résultats insuffisants
en termes de couverture et de qualité des services offerts aux jeunes. Or, il est nécessaire de construire une
politique jeunesse qui puisse intégrer et guider les efforts des différents acteurs afin de garantir une meilleure
collaboration entre les services de l’État ainsi qu'entre les acteurs publics, privés et associatifs.

La Stratégie Nationale de la Jeunesse n’est donc pas une Stratégie sectorielle du Ministère de la
Jeunesse et des Sports, mais une stratégie intégrée du Gouvernement marocain dans son ensemble.

Aussi, la Stratégie Nationale a pour but de compléter et de renforcer les stratégies et plans sectoriels.

La Stratégie Nationale de la Jeunesse ne se présente pas comme document de synthèse des politiques
et programmes déjà existants.

La Stratégie Nationale se concentre principalement sur l’aspect transversal traduit en axes stratégiques
nécessitant des réponses intersectorielles concertées afin de mieux aligner l’offre publique avec les
attentes et besoins des jeunes.

Dans cette optique, la Stratégie Nationale de la Jeunesse vise à intégrer les bonnes expériences au Maroc et
dans d’autres pays en vue de créer des nouveaux partenariats entre les différents acteurs publics, privés, et
société civile.
12. Processus d’élaboration
La Stratégie Nationale est le résultat de trois années de collaboration continue. Un comité élargi (32
institutions) a été mis en place en novembre 2009 afin d'élaborer la Stratégie Nationale Intégrée de la
Jeunesse au travers d'une démarche participative.

Lancée par le Ministère de la Jeunesse et des Sports, en partenariat avec la Direction Générale des
Collectivités Locales, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations
Unies pour la Population (FNUAP), la Stratégie avait comme ambition la mise en place d’une vision
stratégique intégrée en matière de jeunesse sous le leadership du Ministère de la Jeunesse et des Sports avec la
participation active des ONG des jeunes.

Plus récemment, la Stratégie Nationale a aussi bénéficié du soutien technique de la Banque Mondiale
et du Centre pour l’Intégration Méditerranéen de Marseille. Plusieurs consultations avec les jeunes
marocains de tout le pays ont été effectuées par le Ministère de la Jeunesse et des Sports.

 Pendant la première phase des consultations 2009-2010, plusieurs entretiens avec les différentes
parties prenantes (ministères, parties politiques, etc.) ont été organisés pour identifier l'offre existante
en faveur de la jeunesse et rechercher les synergies possibles, 16 forums régionaux ont été tenus,
réunissant 4500 jeunes en vue de discuter les besoins des jeunes consacrés par la tenue des premières
assises de la jeunesse en mai 2011 auxquelles plus de 700 jeunes ont pris part.

 Dans une deuxième phase, à la suite des événements du printemps arabe, le changement de
Gouvernement et la mise en place de la nouvelle Constitution, de nouvelles consultations nationales
ont été organisées le 22 Septembre 2012, avec la participation de plus de 27 000 jeunes à travers le
pays.

Les questions de la jeunesse au Maroc ont par ailleurs suscité de récents efforts de politique orientée vers la
recherche et la collecte de données par les organismes nationaux et internationaux relatives aux problèmes de
l'éducation, la transition au marché de l’emploi, la santé et les comportements à risque, ainsi que la citoyenneté
et la participation actives.

Un comité interministériel a été établi en octobre 2012 pour arrêter les domaines sur la thématique de
la jeunesse, la discussion des axes stratégiques ainsi que pour la mise en place d’un plan d’actions à
l'horizon 2020.

Des réunions bilatérales avec les différentes parties prenantes, le comité consultatif des jeunes, les agences des
Nations Unies ainsi que les consultations nationales et les consultations au niveau international avec les jeunes
marocains résidents à l'étranger ont permis d’identifier dix domaines sur la thématique de la jeunesse
comme présenté dans le schéma ci-dessous
La Stratégie finale à adopter par le Gouvernement serait le résultat d’un processus de consultation et de
concertation avec les différents acteurs publics, privés et de la société civile.
2. La société civile face à la gouvernance démocratique

LA DEMOCRATIE PARTICIPATIVE
RENCONTRE NATIONALE ORGANISÉE À RABAT, LE 10 MAI 2012

 CONCEPT ET FINALITE DE LA DEMOCRATIE PARTICIPATIVE

Pour le professeur GHAZALI, la démocratie participative se ramène à l’ensemble des dispositifs et des
procédures qui permettent d’augmenter, d’accroître l’implication des citoyens dans les prises de décision et
trouve son fondement dans les lacunes de la démocratie représentative qui connaît des limites dans
l’implication des citoyens dans la prise de décision, la mise en œuvre et le contrôle.

Pour le professeur Mohamed Larbi BENOTHMANE, la démocratie participative implique l’écoute des
citoyens, leur incitation à expliquer leurs problèmes et la nécessité de trouver avec eux les opportunités pour
aboutir à des solutions. Le grand dilemme, selon le professeur BENOTHMANE, va tout simplement consister
de savoir comment concilier démocratie participative et gouvernement de la majorité.

BENNIS, président du club de l’environnement de l’Association Ribat Al Fath pour le développement durable,
a insisté sur les limites de la démocratie qui ne serait que représentative :

- Les corps élus (parlement etc…) ne sont pas suffisamment représentatifs compte tenu de la diversité de
la société.
- La méfiance envers les hommes politiques qui ont des comportements différents entre la campagne
électorale et la période du mandat.
- La participation des citoyens aux élections reste limitée.
- Les difficultés de communication et le sentiment d’incompréhension entre le citoyen et le politicien.
- L’éloignement des élus du terrain et de la réalité quotidienne.
- L’impuissance du citoyen d’exercer une quelconque pression contre l’élu.

Pour NADAH, ingénieur en chef au Haut commissariat au plan et membre du bureau exécutif de l’Association
Ribat AL Fath pour le développement durable, la démocratie participative est une exigence de la bonne
gouvernance des politiques publiques.

Il rappelle à cet effet

La définition du PNUD pour qui la bonne gouvernance se caractérise par la participation, la transparence, la
responsabilité, l’efficacité et l’équité.

Elle veille à ce que les priorités politiques, sociales et économiques soient fondées sur un large consensus au
niveau de la société et à ce que les voix des plus démunies et des plus vulnérables puissent se faire entendre
dans le cadre des prises de décisions relatives à l’allocation des ressources nécessaires au développement.
Six indicateurs permettent de quantifier la gouvernance efficiente :

- l’écoute des citoyens (ou voix citoyenne)


- reddition des comptes,
- la stabilité politique et absence de violence,
- l’efficacité des pouvoirs publics,
- la qualité de la réglementation,
- l’Etat de droit et la maîtrise de la corruption.

 CONSTITUTION ET DEMOCRATIE PARTICIPATIVE

Le professeur Mahjoub EL HAIBA, délégué interministériel aux Droits de l’Homme, a présenté, sur le plan
constitutionnel, les six éléments considérés comme composantes de la démocratie participative dans
le système juridique marocain et qui sont le résultat d’une accumulation progressive :

- la constitutionnalisation des droits et des libertés fondamentales,


- la participation des ONG dans la gestion des affaires publiques,
- la constitutionnalisation du droit de soumettre des pétitions,
- les mécanismes de la bonne gouvernance dans le domaine démocratique et des droits de l’homme,
- la promotion de la démocratie locale,
- la constitutionnalisation des institutions des droits de l’Homme et de la démocratie participative.

 DEMOCRATIE PARTICIPATIVE ET ONG

Pour Abdelhadi BENNIS, Président du Club de l’Environnement de l’Association Ribat Al Fath pour le
développement durable, le message est aujourd’hui double : se mobiliser tous et sereinement pour lever le défi
de la mise en œuvre la Constitution et renforcer les capacités du mouvement associatif pour contribuer
efficacement au développement de la démocratie participative.

Les caractéristiques d’une démocratie participative et la valeur ajoutée de l’intégration des ONG au
système de Gouvernance sont :

- La possibilité de remettre en cause, à tout instant et partout, des décisions votées auparavant, comme
par exemple à travers des manifestations et des pétitions.
- La concertation dynamique, sous forme de débats libres, relative à des décisions aussi bien à l’échelle
locale que nationale, comme par exemple à travers des réseaux.
- La mise en place d’un système organisé d’ONG qui garantit que toutes les idées constructives et
nouvelles des citoyens sont examinées de manière efficace.

 LA DEMOCRATIE PARTICIPATIVE AU MAROC: BILAN ET PERSPECTIVES

Dans le cadre du processus de démocratisation et de construction d’un Etat de droit, les pouvoirs publics ont,
depuis l’indépendance, ouvert le domaine de l’action associative devant la population en instituant le Dahir de
1958 portant sur la création des associations. Depuis lors, les organisations de la société civile ont connu
une évolution considérable aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif.
Selon l’enquête nationale auprès des institutions sans but lucratif (ISBL) réalisée par le Haut
Commissariat au Plan en 2009, le nombre d’associations y compris celles reconnues d’utilité publique s’élève
en 2007 à 44.771 associations, soit un taux de 145 associations pour 100.000 habitants.

La participation de la population à la vie politique, économique ou sociale a pris des formes


différentes. Il s’agit, entre autres :

- des référendums lorsque l’objet de consultation concerne toute la population et revêt une importance
d’ordre national,
- des consultations des organisations de la société civile sur des questions de développement,
- d’appui au financement de leurs projets de développement
- ou encore d’implication directe dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des actions
de développement.
- de la mise en place des mécanismes de participation tels que le parlement d’enfant, des
conseils consultatifs ou la réservation d’un certain nombre de sièges aux femmes et aux jeunes
dans les institutions élues.

Par ailleurs, l’implication de la société civile dans le processus de développement a connu, depuis 2005, un
nouvel essor dans le cadre de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) dont l’élaboration
et la mise en œuvre ont été conçues selon une approche participative.

En effet, selon l’enquête précitée du Haut Commissariat au Plan, quatre associations sur dix (40%) ont été
crées depuis le lancement de l’INDH.

Cependant, malgré ces efforts, l’implication des citoyens dans la prise de décision, reste encore limitée
comme en atteste le classement mondial du Maroc selon l’indicateur de la gouvernance « écoute aux
citoyens et de reddition des comptes » (rang en 2010 ne dépasse pas 28,4%.). Ce constat interpelle le
Maroc à déployer plus d’efforts sur la voie d’implication réelle et effective des populations dans le processus de
développement et de gestion de la chose publique, surtout que le classement du Maroc en termes
d’efficacité des pouvoirs publics, n’atteint pas encore le rang qu’il mérite eu égard aux réformes
ambitieuses qu’il a engagées et la volonté politique dont il dispose.

En 2010, le centile rang du Maroc en matière d’efficacité des pouvoirs publics ne dépasse pas, en effet,
49%. Toutefois, les réformes structurantes engagées par le Maroc dont notamment la réforme constitutionnelle
et le chantier de la régionalisation avancée ont été conçues pour remédier à ces insuffisances.

S’inscrivant dans la Vision Royale appelant à l’implication de toutes les forces vives de la nation dont
notamment la société civile, dans les chantiers de réformes, la conduite de la réflexion sur le projet de
la régionalisation avancée et de la réforme constitutionnelle a, à cet égard, donné un nouvel élan à la
pratique de la démocratie participative.

Les contributions de la société civile a, en effet, été, incontestablement, de grandes valeurs ajoutées
dans la formulation des deux projets de la régionalisation avancée et de la nouvelle constitution.

A l’analyse, observe NADAH, la démocratie participative

- constitue un véritable déterminant de la bonne gouvernance et d’efficacité des politiques


publiques, de même qu’elle
- forme un cadre approprié pour le renforcement de la cohésion sociale et la réalisation d’un
développement humain et durable.
En ce qui concerne le Maroc, malgré les efforts déployés, l’implication des populations dans la prise de décision
demeure encore limitée. Cependant, la nouvelle constitution et le projet de la régionalisation avancée offrent
des opportunités réelles à la promotion de la démocratie participative, que tous les marocains sont appelés à
saisir à travers la bonne mise en œuvre des dispositions constitutionnelles, en phase avec les ambitions de notre
pays.

 L’INITIATIVE NATIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN :


UN PROJET DE DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE

L’Initiative Nationale pour le Développement Humain, constitue, selon Soulaiman EL HAJJAM,


Coordonnateur national adjoint de l’INDH, est un fait social inédit et une nouvelle révolution du Roi et
du Peuple dans l’histoire institutionnelle du Maroc moderne. :

«…L’INDH constitue en soi, une rupture avec les schémas traditionnels de raisonnement et de
gestion des affaires publiques. Mieux encore, elle induit de nombreuses autres ruptures, tant au
niveau de la planification et du financement qu’au plan de la réalisation, de l’évaluation et de la
déconcentration. Ce sont autant de ruptures qui sont de nature à conforter le processus démocratique
en cours…» Extrait du Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI du 13/10/2006.

L’INDH qui vise la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et la précarité

Elle s’appuie sur une démarche à la fois décentralisée et déconcentrée et se fonde sur les principes de
participation, de planification stratégique, de partenariat, de contractualisation, de transparence, de convergence
et de bonne gouvernance.

A ce titre, l’INDH se présente comme un projet de société maroco-marocain, avec un fort ancrage ancestral,
novateur, démocratique, inclusif et participatif, décliné sous le signe de la bonne gouvernance et de la
démocratie participative.

Un projet de promotion de la dignité humaine et d’appel à une responsabilisation individuelle et


collective qui met l’Homme au cœur de la démocratie et du développement, et ce grâce :

- à ses actions de soutien aux activités génératrices de revenus,


- d’amélioration des conditions d’accès aux services et infrastructures de base (éducation, santé,
culte, route, eau et assainissement, protection de l’environnement, maisons de jeunes),
- de formation et de renforcement des capacités,
- de soutien aux personnes en grande vulnérabilité.

Sont autant d’actions et d’activités initiées conformément aux fondamentaux de la démocratie participative,
appréciée à travers les cinq programmes de l’INDH, qui se déclinent comme suit :

- Programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural au profit de 702 communes rurales cibles.
- Programme de lutte contre l’exclusion sociale en milieu urbain concernant 532 quartiers urbains
identifiés au niveau des grandes agglomérations et des centres émergeants.
- Programme de lutte contre la Précarité.
- Programme Transversal avec l’affectation de 40% de son budget au soutien des AGR.
- Programme de mise à niveau territoriale de 3300 douars se trouvant au niveau des provinces se
situant dans des zones enclavées et montagneuses.
EL HAJJAM a souligné que l’INDH constitue un cas d’ancrage de la démocratie participative au regard
à:

- L’implication des acteurs locaux dans le choix, la conception, la prise de décision, la conduite, le suivi et
l’évaluation des projets.
- L’intégration de la démocratisation du fonctionnement, la prise en compte de la mobilisation civique et
des initiatives locales et citoyennes à travers la mise en place des différentes formes interactives de
partenariat et de participation à la formulation des politiques et des programmes.
- L’accroissement des capacités des individus et des groupements.
- L’accès à l’information et aux compétences sociales.
- L’inclusion dans le processus de développement.
- La responsabilité et l’autonomisation individuelle et collective.
- La capacité de s’organiser localement et de se prendre en charge territorialement

 EVALUATION INDICATIVE DE L’INDH

Aux termes de la première phase, le bilan quantitatif et qualitatif de l’INDH est largement positif et
prometteur en termes de gouvernance et de projets de développement répondant aux besoins exprimés par
la population.

L’INDH a notamment contribué à :

- l’ancrage des principes de démocratie, d’efficacité économique et de cohésion sociale,


- la promotion de la représentativité des femmes et des jeunes,
- les audits et reddition des comptes,
- redynamisation du tissu associatif (plus de 6000 associations porteuses de projets)
- création d’une nouvelle dynamique entre autorités, élus, services extérieurs et tissu associatif.

Toutefois, et en quête du renforcement des acquis, il est prévu au titre de la phase II de l’INDH :

- contribuer à promouvoir davantage la participation des femmes, des jeunes et des personnes à besoins
spécifiques,
- qualifier le tissu associatif,
- oeuvrer pour une plus grande convergence et synergie,
- consacrer une gouvernance en faveur de la qualité des prestations et des projets ainsi que leur pérennité
- promouvoir davantage les microprojets générateurs d’emplois et de revenus stables.

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