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constitutionnelle
France
Olivier Le Bot, Xavier Magnon, Ariane Vidal-Naquet
Le Bot Olivier, Magnon Xavier, Vidal-Naquet Ariane. France. In: Annuaire international de justice constitutionnelle, 32-
2016, 2017. Migrations internationales et justice constitutionnelle - Référendums et justice constitutionnelle. pp. 809-854;
doi : https://doi.org/10.3406/aijc.2017.2556
https://www.persee.fr/doc/aijc_0995-3817_2017_num_32_2016_2556
FRANCE
A.- L’institution
l’état d’urgence, 536 QPC), les collectivités territoriales (528 QPC), le droit du
travail (523 QPC, 736 DC), l’élection présidentielle (729 DC), la fraude fiscale (545
QPC), le travail dominical (547 QPC), les infractions fiscales (555 QPC), la
magistrature (732 DC) et la biodiversité (737 DC). Cette présentation est tout à fait
flatteuse de l’activité d’un Conseil constitutionnel. Celui-ci est présent, en tant que
gardien de la constitutionnalité des lois, sur un ensemble de sujets de société
d’importance, des questions économiques, environnementale, aux questions
sociétales. Le juge constitutionnel français apparaît comme un acteur institutionnel
majeur sur tous les sujets de société contemporains. La stratégie communicationnelle
du Conseil est d’une grande efficacité.
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision DC d’invalidation Norme de référence
concernée
Absence de lien direct entre
Décision n° 2016-
les modifications apportées
728 DC du 3 mars
Non- en nouvelle lecture et une
2016, Loi relative Article 20, § VII
conformité disposition restant en
au droit des étrangers
discussion (cons. 4).
en France
Article 45 C.
1° à 6° du § I de
l’article 7-3 de
l’ordonnance n° 58-
1270 du 22 décembre
1958 introduit par le
§ I de l’article 26. Les Méconnaissance du principe
mots « les magistrats d’égalité (§ 57).
mentionnés au même
article 7-3 et »
figurant au
paragraphe X de
Décision n° 2016-
l’article 50
732 DC du
Absence de lien, même
28 juillet 2016,
indirect, entre les
Loi organique
dispositions introduites en
relative aux Articles 48, 49 et 50,
première lecture et celles
garanties statutaires, §§ XIV et XX
Non- qui figuraient dans le projet
aux obligations
conformité de loi organique (§§ 101,
déontologiques et au
102). Article 45 C.
recrutement des
magistrats ainsi Article 72-1 de
qu’au Conseil l’ordonnance n° 58-
supérieur de la 1270 du 22 décembre
1958, introduit par le
magistrature
§ II de l’article 25,
ainsi que la référence
« 72-1 » figurant au Méconnaissance du principe
§ I de l’article 25 (En d’égalité (§§ 37-39).Article
conséquence, la 6 de la DDCH.
référence « 72-1 »
figurant au premier
alinéa du § II de
l’article 25 doit être
remplacée par la
référence « 72-2 »)
1 Tableaux réalisés par Olga BODNARCHUK, Manon BONNET, Laurent LÉOTHIER, Marine
METHIVIER, Mathias NUNES, Julien PADOVANI, Mathias REVON, Romain ROUX, doctorants
contractuels à l’ILF GERJC CNRS UMR7318 DICE – Aix Marseille Université.
FRANCE 813
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision DC d’invalidation Norme de référence
concernée
Respect du principe
d’indépendance de
Conformité
Articles 35 et 39 l’autorité judiciaire grâce à
sous réserve
une réserve d’interprétation
(§§ 74 et 78).
Décision n°2016-
733 DC du
28 juillet 2016,
Loi organique
Non-respect des règles de
rénovant les
procédure prévues par
modalités
l’article 90 de la LO du 19
d’inscription sur les Non-
Article 2, § II mars 1990 relative à la
listes électorales des conformité
Nouvelle-Calédonie (§ 9).
ressortissants d’un
Article 77 de la
État membre de
Constitution.
l’Union européenne
autre que la France
pour les élections
municipales
Atteinte disproportionnée
au regard des objectifs
Article 27, § III poursuivis (§§ 23,
24).Articles 4 et 16 de la
DDCH.
Absence de relation directe
entre les modifications
apportées en nouvelle
Décision n°2016- Article 39, § III lecture et une disposition
736 DC du 4 août
restant en discussion (§ 46).
2016, Loi relative Article 45 de la
au travail, à la Constitution.
Non-
modernisation du
conformité Absence de lien, même
dialogue social et à
indirect, entre les
la sécurisation des
dispositions introduites en
parcours
Articles 62 et 65 première lecture et celles
professionnels
qui figuraient dans le projet
de loi (§ 44). Article 45 de
la Constitution.
Les mots « ou, à
Atteinte disproportionnée à
défaut, par le
la liberté d’entreprendre
franchiseur » figurant
(§ 37). Article 4 de la
au sixième alinéa de
DDCH.
l’article 64
814 CHRONIQUES
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision DC d’invalidation Norme de référence
concernée
Respect des exigences
constitutionnelles résultant
de l’article 13 de la DDCH
et du bon usage des deniers
Article 27, § I
publics grâce à une réserve
d’interprétation (§ 17).
Article 13 de la DDCH et
Conformité
article 72, alinéas 1 et 3, C.
sous réserve
Respect de la liberté
d’entreprendre et de
l’étendue de la compétence
Article 64, alinéas 2
du législateur grâce à une
et 5
réserve d’interprétation
(§§ 34, 35). Article 4 de la
DDCH et article 34 C.
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision DC d’invalidation Norme de référence
concernée
Décision n°2016-
739 DC du
17 novembre Non-
2016, Loi de conformité
modernisation de la Article 110 et 109, Non respect de l’entonnoir
justice du XXIe siècle § I, 10° (§ 90). Article 45 C.
816 CHRONIQUES
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision DC d’invalidation Norme de référence
concernée
Décision n°2016-
740 DC du Les mots « et, en tant
8 décembre 2016, que de besoin, de lui
Loi organique assurer une aide Méconnaissance des
relative à la Non- financière ou un compétences du défenseur
compétence du conformité secours financier » des droits (§§ 5 et 6).
Défenseur des droits figurant au 1° de Article 71-1 C.
pour l’orientation et l’article unique de la
la protection des loi organique déférée
lanceurs d’alerte
Contraire à la bonne
administration de la justice,
Non- et à la lutte contre la fraude
Article 23
conformité fiscale (§§ 18, 19 et 20).
Articles 12, 13, 15 et 16 de
la DDHC.
Conforme au principe de
séparation des pouvoirs et à
l’objectif d’intérêt général
d’amélioration de la
transparence des relations
Conformité
Article 25 entre les représentants
sous réserve
d’intérêts et les pouvoirs
publics, sous la réserve
énoncée au paragraphe
28(§§ 24, 25 et 28). Article
16 de la DDHC.
Sur l’article 25, en ce
2016-741 DC du qu’il modifie l’article
8 décembre 2016, 18-10 de la loi du 11
Contraire au principe de
Loi relative à la octobre 2013, et sur
légalité des délits et des
transparence, à la les deuxième,
peines (§ 36). Article 8 de
lutte contre la quatrième et septième
la DDHC.
corruption et à la alinéas du § IV de
modernisation de la l’article 25 de la loi
vie économique déférée
Dispositions sans liens avec
le projet de loi (§ 82).
Articles 87 à 91
Article 45 C
(implicitement).
Non-
Dispositions dépourvues de
conformité
Article 134 portée normative (§§ 98 et
99). Article 6 de la DDHC.
Contraire à la liberté
d’entreprendre (§ 103).
Article 4 de la DDHC
(implicitement).En vertu de
la jurisp. État d’urgence en
Article 137, § I Nouvelle-Calédonie, et pour
les mêmes raisons, les
paragraphes III à V de
l’article 7 de la loi du 26
juillet 2013 sont également
déclarés contraires à la
FRANCE 817
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision DC d’invalidation Norme de référence
concernée
Constitution (§ 104).
Article 156
Article 82
Contraire à la compétence
Article 14 du défenseur des droits
(§ 137). Article 71-1 C.
Méconnaissance du principe
de la légalité des délits et
Article 15, § VI
des peines (§ 139). Article
8 DDHC.
Loi ordinaire intervenant
dans le domaine d’une loi
Article 19, § II
organique (§ 143). Article
25 C.
Contraire à l’objectif de
valeur constitutionnelle
Article 28 d’intelligibilité et
d’accessibilité de la loi
(§ 146).
Méconnaissance du principe
de la séparation des
Article 57, 1°, c et d.
pouvoirs (§ 148). Article 16
de la DDHC.
Contraire à la liberté
contractuelle ; et atteinte
Article 28, § II aux contrats légalement
Décision n°2016- conclus (§ 29). Articles 4 et
742 DC du 22 16 de la DDHC.
décembre 2016, Non-
Loi de financement de conformité
la sécurité sociale Cavalier budgétaire (§ 32).
pour 2017 Article 47 de la
Article 32
Constitution
(implicitement).
Méconnaissance de la
Article 50 compétence du législateur
(§§ 37 et 38). Article 34 C.
818 CHRONIQUES
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision DC d’invalidation Norme de référence
concernée
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision QPC d’invalidation Norme de référence
concernée
Décision n° 2015-
6° de l’article 18-6
511 QPC du
de la loi du 2 avril
7 janvier 2016,
1947 n° 47-585
Société Carcassonne
relative au statut des
Presse Diffusion Non-conformité Contraire à la liberté
entreprises de
SAS [Décisions de (cons. 10) Effet contractuelle, article 4
groupage et de
la commission différé (cons. 12) DDHC (cons. 10).
distribution des
spécialisée composée
journaux et
d’éditeurs en matière
publications
de distribution de
périodiques
presse]
Décision n° 2015- 1 alinéa 3 de l’article Conformité sous réserve au
Conformité sous
515 QPC du 14 150-0 D du Code principe d’égalité, article 6
réserve (cons. 12)
janvier 2016, général des impôts DDHC (cons. 12) et article
FRANCE 819
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision QPC d’invalidation Norme de référence
concernée
M. Marc François- 13 DDHC (cons. 11).
Xavier M.-M.
[Exclusion de
certains compléments
de prix du bénéfice de
l’abattement pour
durée de détention en
matière de plus-value
mobilière]
Non-conformité
Décision n° 2015-
(cons. 7)
516 QPC du 15
Abrogation
janvier 2016,
immédiate
M. Robert M. et
(invocabilité Article L. 3121-10 Contraire à la liberté
autres
dans toutes les du Code des d’entreprendre, article 4
[Incompatibilité de
instances déjà transports DDHC (cons. 4)
l’exercice de l’activité
introduites et
de conducteur de taxi
non
avec celle de
définitivement
conducteur de VTC]
jugées) (cons. 9)
Décision n° 2015-
517 QPC du 22
janvier 2016,
Fédération des
promoteurs
immobiliers [Prise
Principe de responsabilité,
en charge par le
Conformité sous article 4 DDHC(cons. 15),
maître d’ouvrage ou Article L. 4231-1 du
réserve (cons. 11 égalité devant les charges
le donneur d’ordre de Code du travail
et 14) publiques, article 13
l’hébergement des
DDHC (cons.18)
salariés du
cocontractant ou du
sous-traitant soumis
à des conditions
d’hébergement
indignes]
Décision n° 2015-
520 QPC du 3
Non-conformité
février 2016,
(cons. 10)
Société Metro
Abrogation
Holding France SA Contraire au principe
immédiate
venant aux droits de d’égalité, article 6 DDHC
(invocabilité Article 145 6 bter du
la société CRFP (cons. 10) et principe
dans toutes les Code général des
Cash [Application d’égalité devant les charges
instances déjà impôts
du régime fiscal des publiques, article 13
introduites et
sociétés mères aux DDHC (cons. 10)
non
produits de titres
définitivement
auxquels ne sont pas
jugées)(cons. 12)
attachés des droits de
vote]
820 CHRONIQUES
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision QPC d’invalidation Norme de référence
concernée
Non-conformité
(cons. 11)
Abrogation
Décision n° 2015-
immédiate
522 QPC, du
(invocabilité Article 52 I et II de Contraire à la garantie des
19 février 2016,
dans toutes les la loi du 18 droits, article 16 DDHC
Mme Josette B.-M.
instances déjà décembre 2013 (cons. 11)
[Allocation de
introduites et
reconnaissance III]
non
définitivement
jugées) (cons. 13)
Non-conformité
Décision n° 2016-
(cons. 14)
536 QPC du
Abrogation Seconde phrase du
19 février 2016,
immédiate troisième alinéa du Contraire à l’OVC de
Ligue des droits de
(invocabilité paragraphe I de sauvegarde de l’ordre
l’homme
dans toutes les l’article 11 I de la loi public, au droit à la vie
[Perquisitions et
instances déjà n° 55-385 du 3 avril privée, article 2 DDHC
saisies
introduites et 1955 relative à l’état (cons. 14)
administratives dans
non d’urgence
le cadre de l’état
définitivement
d’urgence]
jugées) (cons. 16)
Décision n° 2016- Non-conformité
523 QPC du (cons. 9)
2 mars 2016, Abrogation
M. Michel O. immédiate
Contraire au principe
[Absence d’indemnité (invocabilité Article L. 3141-26
d’égalité, article 6 DDHC
compensatrice de dans toutes les al. 2 du Code du
(cons. 9)(soulevé d’office
congé payé en cas de instances déjà travail
cons. 3)
rupture du contrat de introduites et
travail provoquée non
par la faute lourde définitivement
du salarié] jugées) (cons. 11)
Non-conformité
(cons. 20)
Les mots : « ou, de
Décision n° 2016- Abrogation
par leurs fonctions,
524 QPC du immédiate
sont susceptibles de
2 mars 2016, (invocabilité Contraire au droit de
commettre »
M. Abdel Manane dans toutes les propriété, article 2 et 17
figurant à l’article L.
M. K. [Gel instances déjà DDHC (cons. 20).
562-2 du Code
administratif des introduites et
monétaire et
avoirs] non
financier
définitivement
jugées) (cons. 24)
Décision n° 2016- Non-conformité
Article 32
525 QPC du (cons. 10)
paragraphe III de la
2 mars 2016, Abrogation
loi n° 2014-1655 du Contraire à la garantie des
Société civile immédiate
29 décembre 2014 droits, article 16 DDHC
immobilière PB 12 (invocabilité
de finances (cons.10)
[Validation des dans toutes les
rectificative pour
évaluations de valeur instances déjà
2014
locative par introduites et
FRANCE 821
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision QPC d’invalidation Norme de référence
concernée
comparaison avec un non
local détruit ou définitivement
restructuré] jugées) (cons.12)
Décision n° 2016-
530 QPC du 23
mars 2016,
Non-conformité
M. Chérif Y.
(cons. 5)
[Modalités Contraire au principe
Abrogation
d’appréciation de la d’égalité de tous les
immédiate Article 13 de la loi
condition de Français devant les charges
(invocabilité n° 63-778 du 31
nationalité française qui résultent des calamités
dans toutes les juillet 1963 de
pour le bénéfice du nationales, al. 12
instances déjà finances rectificative
droit à pension en cas Préambule de 1946 (cons.
introduites et pour 1963
de dommage physique 5) (moyen soulevé d’office,
non
dufait d’attentat ou cons. 2)
définitivement
de tout autre acte de
jugées) (cons. 7)
violence en relation
avec les événements de
la guerre d’Algérie]
Décision n° 2016- Non-conformité
532 QPC du 1er (cons. 8)
avril 2016, Abrogation
M. Jean-Marc E. et immédiate
autre [Composition (invocabilité Alinéa 2 de l’article Contraire au droit à un
de la formation dans toutes les 836 du Code de procès équitable, article 66
collégiale du instances déjà procédure pénale C. (cons. 8)
tribunal introduites et
correctionnel du non
territoire des îles de définitivement
Wallis-et-Futuna] jugées) (cons. 10)
Décision n° 2016-
Alinéa 1 de l’article
533 QPC du 14
34 du décret n° 57-
avril 2016,
245 du 24 février
M. Jean-Marc P.
1957 sur la
[Accidents du
réparation et la Conformité sous réserve à
travail - Faute Conformité sous
prévention des la liberté personnelle,
inexcusable de réserve (cons. 9)
accidents du travail article 4 DDHC (cons.9)
l’employeur : régime
et des maladies
applicable dans
professionnelles dans
certaines collectivités
les territoires
d’outre-mer et en
d’outre-mer
Nouvelle-Calédonie]
822 CHRONIQUES
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision QPC d’invalidation Norme de référence
concernée
Non-conformité
Décision n° 2016-
(cons. 5)
534 QPC du 14
Abrogation
avril 2016,
immédiate (cons.
Mme Francine E.
5) avec effet Article L. 341-10 du Contraire au principe
[Suppression des
immédiat sur les Code de la sécurité d’égalité devant la loi,
arrérages de la
instances sociale article 6 DDHC (cons. 3)
pension d’invalidité
introduites et
en cas d’activité
non
professionnelle non
définitivement
salariée]
jugées (cons. 7)
Non-conformité
Décision n° 2016- (cons. Les mots « ayant
539 QPC du 9)Abrogation chacun leur domicile
10 mai 2016, immédiate (§ 9) fiscal en Nouvelle
Mme Ève G. avec effet Calédonie », figurant Contraire au principe
[Condition de immédiat sur les à l’al. 2 § 1 de d’égalité devant la loi,
résidence fiscale pour instances l’article Lp. 52 I al. 2 article 6 DDHC (§ 5)
l’imposition commune introduites et du Code des impôts
des époux en non de la Nouvelle-
Nouvelle-Calédonie] définitivement Calédonie
jugées (§ 11)2
Méconnaissance
et privation de
garanties légales
la protection
constitutionnelle
Les mots « et, en ce
du droit au
qui concerne les
Décision n° 2016- respect de la vie
prévenus, aux
543 QPC du privée et vie
nécessités de
24 mai 2016, familiale Contraire au droit au
l’information »
Section française de normale (§ 16). respect de la vie privée,
figurant au deuxième
l’observatoire Report article 2 DDHC (§ 7)
alinéa de l’article 39
international des abrogation au Contraire au droit à un
de la loi n° 2009-
prisons [Permis de moment entrée recours juridictionnel
1436 du 24
visite et autorisation en vigueur effectif, article 16 DDHC
novembre 2009 et le
de téléphoner durant nouvelles (§ 9)
troisième alinéa de
la détention dispositions
l’article 145-4 du
provisoire] législatives ou,
Code de procédure
au plus tard, au
pénale
31 décembre
2016 et
validation
contentieux
(§ 21)
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision QPC d’invalidation Norme de référence
concernée
Non-conformité
(§§ 14, 17, 21 et
22) Abrogation
immédiate.
Impossibilité de
contester les
Décision n° 2016-
arrêts des cours
544 QPC du 3
d’assises au motif
juin 2016,
d’une Article 877 al. 2,
M. Mohamadi C. Contraire au principe
inconstitutionnal article 885 al. 1 et 2
[Règles de d’indépendance et
ité (§ 25). et article 888 du
formation, de d’impartialité, article 16
Application à Code de procédure
composition et de DDHC (§§ 4, 6 et 9)
toutes les pénale
délibération de la
infractions non
cour d’assises de
définitivement
Mayotte]
jugées (§ 25).
Application aux
infractions
commise à
compter de la
décision (§ 26)
Décision n° 2016-
Conformité sous réserve au
545 QPC du
principe de Non bis in idem,
24 juin 2016,
au principe de nécessité des
M. Alec W. et autre Conformité sous Articles 1729 et
délits et des peines, au
[Pénalités fiscales réserve (§§ 13, 1741 du Code
principe de
pour insuffisance de 21 et 24). général des impôts
proportionnalité des
déclaration et
peines, article 8 DDHC
sanctions pénales
(§§ 4, 8 et 22)
pour fraude fiscale]
Article L. 3132-26
Décision n° 2016- Non-conformité
al. 4 du Code du
547 QPC du (§ 8) Abrogation
travail et des mots
24 juin 2016, immédiate (§ 8).
« ou, à Paris, le
Ville de Paris Application à
préfet » de l’article Contraire au principe
[Dérogations toutes les
257 III al. 2 de la loi d’égalité devant la loi,
temporaires au repos instances déjà
du 6 août 2015 pour article 6, DDHC (§ 5)
dominical des introduites et
la croissance,
salariés des non
l’activité et l’égalité
commerces de détail à définitivement
des chances
Paris] jugées (§ 10)
économiques
Décision n° 2016-
Conformité aux principes
550 QPC du Les mots « de
de nécessité des délits et
1er juillet 2016, l’action pénale et »
des peines et de
M. Stéphane R. et Conformité sous de l’article L. 314-
proportionnalité des peines
autre [Procédure réserve (§ 9) 18, al. 1erdu Code
(art. 8 DDHC) sous
devant la cour de des juridictions
réserves énoncées aux §§ 7
discipline budgétaire financières
et 8
et financière]
Décision n° 2016- Non-conformité Article 145, 6° b ter, Contraire aux principes
553 QPC du 8 (§ 8) Abrogation issu de l’article 39 de d’égalité devant la loi,
juillet 2016, Société avec effet la loi n° 2005-1720 article 6 DDHC, et devant
Natixis immédiat, du 30 décembre les charges publiques,
[Application du invocable dans 2005 de finances article 13 DDHC (§ 8)
824 CHRONIQUES
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision QPC d’invalidation Norme de référence
concernée
régime fiscal des toutes les rectificative pour
sociétés mères aux instances déjà 2005
produits de titres introduites et
auxquels ne sont pas non jugées
attachés des droits de définitivement
vote II] (§ 10)
Non-conformité
(§ 16)
Abrogation avec
Décision n° 2016- Malgré le fait que la
effet immédiat,
554 QPC du disposition en cause
invocable dans
22 juillet 2016, poursuit l’OVC de lutte
toutes les
M. Gilbert B. Article 1736, § IV, contre la fraude et l’évasion
instances
[Amende pour défaut al. 2 du Code général fiscales, méconnaissance,
pouvant encore
de déclaration de des impôts relevée d’office, du principe
être formées ainsi
comptes bancaires de proportionnalité des
que celles déjà
ouverts, utilisés ou peines, article 8 DDHC
introduites et
clos à l’étranger II] (§ 6)
non jugées
définitivement
(§ 9)
Conformité à la liberté
Article 696-11, al. 2
individuelle, article 66 de
et 3 du Code de
la Constitution, à la liberté
procédure pénale
d’aller et venir, articles 2 et
dans sa rédaction
Décision n° 2016- 4 DDHC, et aux droits de
issue de la loi
561/562 QPC du la défense, article 16
n° 2011-392 du 14
9 septembre 2016, Conformité sous DDHC) sous les réserves
avril 2011 Article
M. Mukhtar A. réserve (§ 23) formulées (§§ 12 et 13)
696-19, al. 2 et 3 du
[Écrou Conformité à la liberté
Code de procédure
extraditionnel] individuelle, article 66 de
pénale dans sa
la Constitution, et aux
rédaction issue de la
droits de la défense, article
loi n° 2011-392 du
16 DDHC, sous la réserve
14 avril 2011
formulée (§ 21)
Décision n° 2016-
Non-conformité
566 QPC du
(§ 10) Article 197, al. 3 et
16 septembre Contraire au principe
Abrogation 4 du Code de
2016, Mme Marie- d’égalité devant la loi,
différée à la date procédure pénale
Lou B. et autre article 6 DDHC, et du
du 31 décembre dans sa rédaction
[Communication des principe du contradictoire
2017 (§ 12) et issue de la loi
réquisitions du et des droits de la défense,
réserve n° 2000-516 du 15
ministère public article 16 DDHC (§ 9)
d’interprétation juin 2000
devant la chambre de
transitoire (§ 13)
l’instruction]
Non-conformité Article 11, 1° de la
Décision n° 2016-
(§ 8) Abrogation loi n° 55-385 du 3
567/568 QPC du
immédiate (§ 10) avril 1955 relative à
23 septembre Contraire au droit au
Explicitation des l’état d’urgence dans
2016, M. Georges respect de la vie privée et
effets de la sa rédaction résultant
F. et autre en particulier de
censure dans le de l’ordonnance
[Perquisitions l’inviolabilité du domicile,
temps : n° 60-372 du 15
administratives dans article 2 DDHC (§ 8)
impossible avril 1960 modifiant
le cadre de l’état
contestation des certaines dispositions
d’urgence II]
mesures prises de la loi n° 55-385
FRANCE 825
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision QPC d’invalidation Norme de référence
concernée
sur le fondement du 3 avril 1955
de cette instituant un état
disposition d’urgence
inconstitutionnel
le dans
l’ensemble des
procédures
pénales qui leur
sont consécutives
(§ 11)
4e § de l’article 41-1-
1 du Code de
procédure pénale Et
les mots « et peuvent
se voir transmettre
par ces mêmes
juridictions et ce
même service toute
Décision n° 2016-
information que
569 QPC du 23
ceux-ci jugent utile
septembre 2016,
au bon déroulement
Syndicat de la Méconnaissance de la
du suivi et du
magistrature et autre compétence du législateur,
contrôle de ces
[Transaction pénale art. 34 C. (§ 15) avec
Non-conformité personnes » du 4° du
par officier de police principe d’égalité devant la
(§§ 18 et 27) § I de l’article L.
judiciaire - procédure pénale, art. 6
Abrogation 132-10-1 du Code de
Participation des DDHC (§ 16). Droit au
immédiate (§ 30) la sécurité intérieure,
conseils respect de la vie privée,
Conformité sous dans leur rédaction
départementaux de Article 2 DDHC (§ 24).
réserve (§ 9) issue de la loi
prévention de la Conformité sous réserve
n° 2014-896 du 15
délinquance et des aux droits de la défense,
août 2014 relative à
zones de sécurité article 16 DDHC (§ 5)
l’individualisation
prioritaires à
des peines et
l’exécution des
renforçant l’efficacité
peines]
des sanctions pénales.
Autres dispositions
de l’article 41-1-1 du
Code de procédure
pénale dans sa
rédaction issue de la
loi mentionnée à
l’article 1er
826 CHRONIQUES
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision QPC d’invalidation Norme de référence
concernée
Décision n° 2016-
573 QPC du
29 septembre
2016, M. Lakhdar L’article L. 654-6 du
Y. [Cumul des Code de commerce,
poursuites pénales dans sa rédaction
pour banqueroute Non-conformité résultant de
Contraire au principe
avec la procédure de (§ 17) l’ordonnance n°
d’égalité devant la loi,
redressement ou de Abrogation 2008-1345 du 18
article 6 DDHC (§ 15)
liquidation immédiate (§ 20) décembre 2008
judiciaire et cumul portant réforme du
des mesures de droit des entreprises
faillite ou en difficulté
d’interdiction
prononcées dans ces
cadres]
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision QPC d’invalidation Norme de référence
concernée
Les mots : « dans les
Décision n° 2016- mêmes locaux »
587 QPC, 14 figurant au c) du 1
octobre 2016, du paragraphe V de
Époux F. l’article 151 septies
Contraire au principe
[Exonération Non-conformité A du Code général
d’égalité devant les charges
d’impôt sur le revenu (§ 7) Abrogation des impôts dans sa
publiques, article 13
de l’indemnité immédiate (§ 9) rédaction résultant
DDHC et article 34 C (§ 5)
compensatrice de de la loi n° 2011-
cessation de mandat 1978 du 28
d’un agent général décembre 2011 de
d’assurances] finances rectificative
pour 2011
Décision n° 2016-
590 QPC, L’article L. 811-5 du
21 octobre 2016, Code de la sécurité
Contraire au droit au
La Quadrature du Non-conformité intérieure, dans sa
respect de la vie privée et
Net et autres (§ 9) Abrogation rédaction issue de la
du secret des
[Surveillance et différée (§§ 11 et loi n° 2015-912 du
correspondances, Article 2
contrôle des 12) 24 juillet 2015
DDHC (§ 3)
transmissions relative au
empruntant la voie renseignement
hertzienne]
Article 1649 AB al.
2 du Code général
des impôts dans sa
Décision n° 2016- rédaction issue de la
591 QPC du loi n° 2013-1117 du
Non-conformité Contraire au droit au
21 octobre 2016, 6 décembre 2013
-Abrogation respect de la vie privée,
Mme Helen S. relative à la lutte
immédiate (§ 8) article 2 DDHC (§ 6)
[Registre public des contre la fraude
trusts] fiscale et la grande
délinquance
économique et
financière
Décision n° 2016-
594 QPC du 4
novembre 2016, Contraire au principe selon
Mme Sylvie T. Non-conformité La seconde phrase de lequel nul n’est tenu de
[Absence de nullité (§ 8)-Abrogation l’article 153 du Code s’accuser, dont découle le
en cas d’audition immédiate (§ 10) de procédure pénale droit de se taire, article 9
réalisée sous serment DDHC (§ 8)
au cours d’une garde
à vue]
Décision n° 2016- Conformité Le premier alinéa de
595 QPC du avant le 3 mars l’article L. 541-22 du
18 novembre 2005, puis Code de
2016, Société contraire du l’environnement, Contraire au droit
Aprochim et autres 3 mars 2005 au dans sa rédaction d’accéder aux informations
[Conditions 13 juillet 2010, issue de l’ordonnance relatives à l’environnement,
d’exercice de et enfin n° 2000-914 du 18 article 7 Ch. env. (§ 12)
l’activité conforme à partir septembre 2000
d’élimination des du 14 juillet relative à la partie
déchets] 2010 (art. 2) législative du Code
828 CHRONIQUES
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision QPC d’invalidation Norme de référence
concernée
de l’environnement
Décision n° 2016-
598 QPC du 25
Le 2 de l’article 187
novembre 2016,
du Code général des
Société Eurofrance
impôts, dans sa Contraire au principe de la
[Retenue à la source
Conformité sous rédaction résultant légalité des délits et des
de l’impôt sur les
réserve (§ 8) de la loi n° 2012- peines, article 13 DDHC
revenus appliquée
1509 du 29 (§ 10)
aux produits
décembre 2012 de
distribués dans un
finances pour 2013
État ou territoire
non coopératif]
Les mots : « À
l’exception de celles
qui caractérisent la
menace que constitue
pour la sécurité et
l’ordre publics le
comportement de la
personne
concernée, » figurant
à la dernière phrase
Décision n° 2016-
du huitième alinéa
600 QPC du
du paragraphe I de
2 décembre 2016, Non-conformité
l’article 11 de la loi Contraire au droit de
M. Raïme A. (§ 16)
n° 55-385 du 3 avril propriété, articles 2 et 17
[Perquisitions Abrogation
1955 relative à l’état DDHC (§ 22)
administratives dans différée (§ 24)
d’urgence, dans sa
le cadre de l’état
rédaction résultant
d’urgence III]
de la loi n° 2016-
987 du 21 juillet
2016 prorogeant
l’application de la loi
n° 55-385 du 3 avril
1955 relative à l’état
d’urgence et portant
mesures de
renforcement de la
lutte antiterroriste
Décision n° 2016-
601 QPC du 9
décembre 2016, Article 22 de
Non-conformité
M. Ibrahim B. l’ordonnance n° 45- Contraire au PFRLR de la
(§ 10)
[Exécution provisoire 174 du 2 février responsabilité pénale des
Abrogation
des décisions 1945 relative à mineurs (§ 9)
différée (§ 12)
prononcées à l’enfance délinquante
l’encontre des
mineurs]
FRANCE 829
Disposition
Référence de la Type Motif d’invalidation
législative
décision QPC d’invalidation Norme de référence
concernée
QPC, cons. 30 ; cons. 573 QPC, cons. 20 ; 587 QPC, cons. 9 ; 591 QPC, cons. 8 ;
594 QPC, cons. 10 ; 595 QPC, cons. 12). Ce changement pose question.
L’abrogation immédiate n’est la solution de principe que s’il n’existe aucun motif de
procéder à une abrogation différée… ce qui tendrait à faire de cette dernière solution
le principe. Cette dernière lecture, de renversement du principe et de l’exception,
contraire autant à la Constitution qu’au considérant de principe du Conseil
constitutionnel, ne saurait pas non plus être retenue car le recours à l’abrogation
différée est lui-même justifié par le fait que la solution de principe, l’abrogation
immédiate, produit des conséquences excessives. Que retenir alors de ce changement
de motivation ? Peut-être faut-il y voir, certes pas une illustration de ce qu’une
logique rigoureuse habite la motivation du juge constitutionnel, mais une volonté de
ménager le législateur auquel il ne sera pas renvoyé pour tirer les conséquences de
l’inconstitutionnalité. Alors que l’abrogation différée pouvait être vu comme portant
atteinte à l’autonomie du Parlement, qui doit adopter une loi dans un certain délai,
le fait de ne pas y recourir devrait être justifié car le dernier mot n’est pas donné au
législateur après la censure.
L’année 2016 éclaire enfin sur deux catégories de classification des décisions
de censure initiées par le Conseil constitutionnel : la non-conformité de date à date et la
réserve transitoire.
La première catégorie résulte d’une qualification nouvelle, utilisée pour la
première fois dans la décision du 18 novembre 2016, Société Aprochim et autres
[Conditions d’exercice de l’activité d’élimination des déchets] (595 QPC). Dans cette
décision, plusieurs périodes sont explicitées. Ainsi, selon le juge constitutionnel, « le
premier alinéa de l’article L. 541-22 du Code de l’environnement doit être déclaré
conforme à la Constitution avant le 3 mars 2005, puis contraire à celle-ci à compter
de cette date et jusqu’au 13 juillet 2010. Il doit, enfin, être déclaré conforme à la
Constitution à compter du 14 juillet 2010 et jusqu’à l’entrée en vigueur de sa
nouvelle rédaction résultant de l’ordonnance du 17 décembre 2010 mentionnée »
(cons. 10). L’irrégularité est de « date à date » car il existe des périodes dans le temps
de non-conformité et des périodes de conformité. Il faut encore préciser que, pour la
période de non-conformité, et non sans un certain paradoxe temporel, l’abrogation
intervient « à compter de la date de publication » de la décision et « peut être
invoquée dans toutes les instances introduites et non jugées définitivement à cette
date » (cons. 12). L’inconstitutionnalité du 3 mars 2005 au 13 juillet 2010 produira
des effets uniquement pour l’avenir à compter de la publication de la décision du
18 novembre 2016. Dans un tel contexte, deux hypothèses seulement semblent
pouvoir bénéficier de la censure : des instances introduites et non jugées
définitivement à la date de la publication de la décision et qui concernent
l’application de la disposition censurée entre le 3 mars 2005 et le 13 juillet 2010 ou
des instances à venir, à supposer qu’elles puissent exister en pratique, concernant
l’application de cette même disposition législative au cours de cette même période.
La seconde n’est pas nouvelle, elle est apparue en 2014 (400 QPC, cons. 11)
et n’a été utilisée qu’à une seule reprise en 2016, dans la décision du 21 octobre
2016, La Quadrature du Net et autres [Surveillance et contrôle des transmissions empruntant
la voie hertzienne] (590 QPC). Cette utilisation unique ne permet pas de lever toutes
les incertitudes déjà énoncées dans les chroniques précédentes sur cette catégorie. Il
semble qu’une réserve transitoire soit susceptible d’être identifiée dès lors que la
censure n’aboutit pas à une situation « simple », soit d’abrogation immédiate, soit
d’abrogation différée, et qu’il soit nécessaire d’expliciter les modalités précises de la
censure dans un contexte déterminé, quel que soit par ailleurs le choix du Conseil
constitutionnel, abrogation immédiate, abrogation différée ou remise en cause des
effets de la loi dans le passé. En l’espèce, la réserve transitoire concerne un cas
832 CHRONIQUES
736 DC, 4 août 2016, Loi relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la
sécurisation des parcours professionnels). Fait notable, les députés de la majorité
concentraient leurs griefs sur le non-respect de la procédure législative, dénonçant
l’atteinte aux attributions des partenaires sociaux et aux prérogatives parlementaires.
Selon l’un des arguments soulevés dans les saisines, la loi Travail n’aurait pas été
précédée d’une consultation des partenaires sociaux, en méconnaissance des
dispositions de l’article 1er du Code du travail, imposant que tout projet de réforme
envisagé par le Gouvernement portant sur le travail, l’emploi ou la formation
professionnelle et relevant du champ de la négociation nationale et
interprofessionnelle fasse l’objet d’une concertation préalable avec les organisations
syndicales de salariés et d’employeurs. Ce grief, dont les députés auteurs de la saisine
ne semblaient pas vraiment convaincus puisqu’ils ne l’avaient pas individualisé dans
leur saisine, n’a pas été examiné par le Conseil constitutionnel ; il l’aurait sans nul
doute jugé inopérant, ayant déjà considéré « que ni les dispositions du huitième
alinéa du Préambule de la Constitution de 1946 invoqué par les requérants, ni
aucune autre règle de valeur constitutionnelle n’obligent le Gouvernement à faire
précéder la présentation au Parlement d’un projet de loi comportant des dispositions
touchant aux principes fondamentaux du droit du travail d’une négociation entre
partenaires sociaux » (n° 98-401 DC, Loi sur les trente-cinq heures I, cons. 5). S’agissant
de la procédure législative, était tout d’abord dénoncée l’utilisation irrégulière de
l’article 49 § 3, mis en œuvre à trois reprises au cours de la discussion du projet de
loi (en première lecture, en nouvelle lecture, puis en lecture définitive) mais précédé
d’une seule délibération en Conseil des ministres, délibération que le Conseil
constitutionnel a néanmoins jugé suffisante. Les requérants invoquaient également la
méconnaissance des exigences de clarté et de sincérité du débat parlementaire, en
raison des délais fort réduits qu’avaient eu les députés pour prendre connaissance du
projet adopté par le Sénat après l’échec de la CMP, de même que du texte issu de la
CMP. L’argument a été balayé par le Conseil constitutionnel, qui juge que les
parlementaires avaient eu la possibilité d’anticiper sur les résultats de la CMP et de
préparer ainsi leurs amendements. Ces arguments de procédure législative et de
bonne législation soulevés par la majorité illustrent ce que Jean-Philippe Derosier a
appelé « le fait majoritaire contestataire » et l’instrumentalisation du Conseil
constitutionnel par la majorité et non plus seulement par l’opposition. Une telle
mutation avait pu être mise en évidence s’agissant de la contestation au fond des
dispositions législatives : en effet, la saisine du Conseil constitutionnel par la
majorité permet d’immuniser la future loi des risques d’une QPC ; ici, la logique est
fort différente, la saisine du Conseil constitutionnel par la majorité n’ayant pas
vocation à sauver par anticipation la loi, mais à permettre au Parlement de s’affirmer
face au Gouvernement.
La procédure d’adoption de la Loi de modernisation de la justice du XXIe siècle
était, selon les requérants, entachée d’un double détournement de procédure
(n° 2016-739 DC, 17 novembre 2016).
En premier lieu, ils contestaient un usage « dénaturé » du droit
d’amendement gouvernemental, en ce que l’introduction à l’Assemblée nationale de
nombreuses dispositions nouvelles par voie d’amendement du Gouvernement aurait
permis à ce dernier de contourner les exigences d’une étude d’impact, d’un examen
par le Conseil d’État et d’une délibération en Conseil des ministres. Le Conseil
constitutionnel commence par rappeler le fondement constitutionnel du droit
d’amendement, qui appartient aux membres du Parlement et au Gouvernement
(combinaison de l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de
1789, du premier alinéa des articles 34 et 39 de la Constitution, ainsi que de ses
articles 40, 41, 44, 45, 47 et 47-1) et précise qu’il ne peut être limité que par les
FRANCE 837
l’acte par lequel une personne, au nom de laquelle un tiers a contracté des
engagements, déclare reconnaître ces engagements et s’oblige à les respecter.
Transposée aux ordonnances, elle implique que le Parlement, dans le domaine
duquel le Gouvernement est intervenu, reconnaît les ordonnances adoptées et les
confirme en leur conférant une valeur législative. Au regard de la nature de la
ratification, de la portée d’un tel acte, on conçoit mal comment cette ratification
peut être implicite. Pourtant, le Conseil constitutionnel a développé, en la matière,
une jurisprudence particulièrement tolérante, admettant que la ratification puisse
résulter d’une manifestation de volonté implicitement mais clairement exprimée par
le Parlement (n° 72-73 l, 29 février 1972) ou encore d’une loi qui, sans avoir cette
ratification pour objet direct, l’implique nécessairement (n° 86-224 DC, 23 janvier
1987, cons. 24). Dans la décision commentée, la QPC portait sur l’article 11 de la loi
n° 55-385 relative à l’état d’urgence telle que modifiée en 1960 par voie
d’ordonnance. La recevabilité de la QPC supposait donc de déterminer si cette
ordonnance, prise en application de l’article 38 C, avait valeur législative en raison
de sa ratification par le Parlement ou non. Dans la présente décision, le Conseil
constitutionnel juge que la loi appliquant l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie
entre janvier et juin 1985 doit être considérée comme une ratification implicite de la
loi de 1955 telle que modifiée par l’ordonnance de 1960. Une loi d’application d’une
autre loi est donc considérée comme la ratifiant implicitement. Le traitement
juridique de ces lois d’application paraît, à certains égards, curieux. La question
s’était déjà posée de savoir si une loi d’application pouvait être considérée comme
une loi modifiant, complétant ou affectant le domaine d’application de dispositions
législatives antérieurement promulguées, au sens de la jurisprudence État d’urgence en
Nouvelle-Calédonie et précisément à propos d’une loi appliquant l’état d’urgence. Le
Conseil constitutionnel avait expressément répondu par la négative (187 DC, cons.
10) : une loi d’application, de même d’ailleurs qu’une loi purement confirmative,
n’offre aucune prise à un éventuel contrôle de constitutionnalité de la loi appliquée
ou confirmée. La solution semble logique : la loi d’application est une loi neutre, qui
ne modifie pas la loi appliquée. Reste que, dans la décision commentée, la loi
d’application est vue comme une approbation implicite de la loi appliquée. Ce
procédé de « ratification implicite », en l’espèce « par application », semble
particulièrement peu respectueux des prérogatives du Parlement, conduisant
d’ailleurs à ce que la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 impose une
ratification explicite des ordonnances (article 38, al. 2 : « Elles ne peuvent être
ratifiées que de manière expresse »). En l’espèce, il a néanmoins le mérite de
permettre au Conseil constitutionnel d’examiner en QPC la disposition contestée,
dans ce domaine particulièrement sensible de l’état d’urgence.
c) Droit électoral
d) Droit local
d’intervenir dans les domaines qui ne sont dévolus à aucune autre personne publique
par la loi, leur conférant ainsi une compétence supplétive, en sus des attributions
expressément confiées par la loi. L’originalité de l’argumentation, fondée sur le
principe de libre administration des collectivités territoriale, résidait dans
l’invocation de l’autorité de la décision DC du 9 décembre 2010, qui rendait
nécessaire, selon la requérante, un tel mécanisme de « compétence supplétive ».
S’appuyant sur les articles 72 et 34 C, le Conseil constitutionnel considère, selon une
jurisprudence établie, que le principe de libre administration implique que toute
collectivité territoriale doive disposer d’une assemblée délibérante dotée par la loi
d’attributions effectives et que, pour ce faire, il est loisible au législateur de les
énumérer limitativement. Ainsi, il peut s’agir aussi bien d’une compétence de
principe (comme l’était la clause générale de compétence) que d’une compétence
d’attribution. Le Conseil constitutionnel ajoute que l’article 72 n’impose pas de
reconnaître la compétence des collectivités territoriales pour les domaines restés
orphelins, c’est-à-dire pour lesquels aucune autre personne publique ne dispose d’une
compétence attribuée par la loi. L’argumentation des requérants s’appuyait sur
l’interprétation de la décision du 9 décembre 2010, citée dans les visas, rendue à
propos de la première suppression de la clause générale de compétence, dans laquelle
le Conseil avait jugé que le grief tiré de l’atteinte au principe de libre administration
des collectivités territoriales devait être écarté au motif que les dispositions
critiquées permettent au conseil général ou au conseil régional, par délibération
spécialement motivée, de se saisir respectivement de tout objet d’intérêt
départemental ou régional pour lequel la loi n’a donné compétence à aucune autre
personne publique (cons. 55). Les requérants en avaient déduit que cette compétence
supplétive était une condition de la libre administration des collectivités
territoriales, interprétation écartée par le Conseil constitutionnel dans la présente
décision.
b) Liberté individuelle
emportent privation de liberté. Tel n’est le cas d’aucune de ces mesures. Le Conseil
l’avait déjà affirmé, en 2015, à propos des assignations à résidence (n° 2015-527
QPC, 22 décembre 2015, M. Cédric D. : posant qu’une assignation à résidence
constitue une mesure « restrictive » de liberté, mais basculerait dans le champ des
mesures « privatives » de liberté – donc dans la compétence judiciaire – si le
législateur décidait d’étendre la durée d’assignation à plus de 12 heures par jour). Le
Conseil en a jugé de même pour les perquisitions administratives, qui constituent
des intrusions dans le domicile privé mais « n’affectent pas la liberté individuelle au
sens de l’article 66 de la Constitution » (n° 2016-536 QPC, 19 février 2016, Ligue
des droits de l’homme, cons. 4).
La compétence pour connaître de ces mesures relève au contraire du juge
administratif. Puisqu’elles obéissent à une finalité préventive, et non pas répressive,
elles constituent des mesures de police administrative, c’est-à-dire ayant pour finalité
« la préservation de l’ordre public et la prévention des infractions » (formule
employée dans la décision n° 2015-524 QPC, 2 mars 2016, Gel administratif des
avoirs, cons. 9.). En tant que telles, et en conséquence du principe fondamental
reconnu par les lois de la République selon lequel les décisions prises par l’autorité
administrative dans l’exercice de prérogatives de puissance publique relèvent de la
compétence du juge administratif (n° 86-224 DC, 23 janvier 1987, Conseil de la
concurrence, cons. 15), elles ressortissent du contrôle du juge administratif. La
jurisprudence est constante sur ce point (n° 98-403 DC, 29 juillet 1998, Loi
d’orientation relative à la lutte contre les exclusions, cons. 29 ; n° 2003-467 DC, 13 mars
2003, Loi pour la sécurité intérieure, cons. 4). S’agissant de l’état d’urgence, cette
solution a été confirmée en 2015 pour les assignations à résidence (n° 2015-527
QPC, 22 décembre 2015, M. Cédric D) et, en 2016, pour trois autres mesures : de
façon implicite (n° 2016-535 QPC, 19 février 2016, Ligue des droits de l’homme) pour
les fermetures de lieu de réunion (prises, pose le Conseil, pour « la préservation de
l’ordre public ») et pour les interdictions de réunion (lesquelles, selon la loi – que
cite le Conseil –, doivent être justifiées par le fait que cette réunion est « de nature à
provoquer ou entretenir le désordre ») ; de façon expresse pour les perquisitions
administratives, lesquelles « relèvent de la seule police administrative, y compris
lorsqu’elles ont lieu dans un domicile » (n° 2016-536 QPC, 19 février 2016, Ligue
des droits de l’homme).
c) Liberté contractuelle
d) Droit de propriété
a) Droit de la famille
d) Droit de participation
a) Droit au recours
sièges lors de la première répartition selon la même règle, le législateur a permis que
la représentation des communes les plus peuplées de la métropole se rapproche de la
représentation moyenne de l’ensemble des communes de la métropole ; que
l’attribution de ces sièges a pour effet de réduire substantiellement l’écart entre le
rapport du nombre de membres de l’organe délibérant alloués à une commune et sa
population et le rapport du nombre total de membres de l’organe délibérant et la
population de la métropole ; que si, dans le même temps, cette attribution a pour
conséquence d’accroître « l’écart à la moyenne » pour certaines communes, ces
dernières ne représentent qu’une faible part de l’ensemble des communes et de
l’ensemble de la population de la métropole ; qu’il s’ensuit que les dispositions du
4°bis du paragraphe IV de l’article L. 5211-6-1 du Code général des collectivités
territoriales, qui ont pour effet d’améliorer la représentativité des membres de
l’organe délibérant de la métropole d’Aix-Marseille-Provence, ne méconnaissent pas
le principe d’égalité devant le suffrage » (cons. 11).
La décision du 10 mai 2016, Mme Ève G., illustre un cas de constat de
violation du principe d’égalité. Les dispositions contestées ont pour objet de déroger
au principe de l’imposition commune des couples mariés lorsque l’un des époux est
fiscalement domicilié hors de Nouvelle-Calédonie, ce qui conduit à priver chacun
des conjoints de l’application du quotient conjugal pour ceux de leurs revenus
taxables en Nouvelle-Calédonie. Pour le Conseil constitutionnel, la loi institue « de
ce fait une différence de traitement entre les couples mariés selon que chacun des
deux époux est ou non fiscalement domicilié en Nouvelle-Calédonie » (539 QPC,
cons. 7). Or, en vertu de la loi, les couples mariés sont, au regard de l’application du
principe de l’imposition commune, dans la même situation qu’ils aient ou non des
domiciles distincts. Le Conseil constitutionnel relève qu’en « excluant l’application
du quotient conjugal aux revenus taxables en Nouvelle-Calédonie des couples mariés
dont l’un des époux n’a pas son domicile fiscal en Nouvelle-Calédonie, le législateur
de la Nouvelle-Calédonie a voulu neutraliser les effets favorables susceptibles de
résulter de l’application du quotient conjugal aux seuls revenus imposables en
Nouvelle-Calédonie ». Toutefois, il conclut que « la différence de traitement
instituée n’est pas justifiée par une différence de situation en rapport avec l’objectif
poursuivi de neutralisation de l’effet du quotient conjugal qui est le corollaire, en
l’état du droit, de l’imposition commune des époux » (cons. 9).