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THEME 

: LA CONSTITUTION

SUJET : Le contrôle de constitutionnalité des lois en France, au Congo et aux


USA

PLAN
I- LES MECANISMES DU CONTROLE DE CONSTITUTIONNALITE AU
CONGO, EN FRANCE ET AUX USA

A- LES ORGANES DU CONTROLE DE CONSTITUTIONNALITE AU


CONGO, EN FRANCE ET AUX USA

B- LES PROCEDURES DE SAISINE

II- LES MODALITES D’EXERCICES DU CONTROLE DE


CONSTITUTIONNALITE AU CONGO, EN FRANCE ET AUX USA

A- LE CONTROLE PAR VOIE D’EXCEPTION

B- LE CONTROLE PAR VOIE D’ACTION


INTRODUCTION

La constitution étant au sommet de la hiérarchie des normes fait appel à une protection
juridique afin d’éviter sa violation, cette protection juridique de la constitution donne
naissance à un contrôle approprié appelé « contrôle de constitutionnalité ». Par définition,
Jean JICQUEL dans son ouvrage DROIT CONSTITUTIONNEL ET INSTITUTION POLITIQUE 18è
édition Montchrestien, 2002 P.178 définit ce contrôle comme « un moyen juridique destiné
à assurer la conformité des règles de droit ». Historiquement, elle prend racine aux Etats-
Unis à l’issu de l’arrêt Marshall qui fait prévaloir en 1803 l’autorité de la constitution fédérale
sur la loi fédérale. Depuis lors, cette technique s’est répandue jusqu’à atteindre la France et
par la suite le Congo. La France l’expérimente au cours des III et IV République mais sans
grande ampleur. Le contrôle de constitutionnalité de lois ne devient effectif que sous la V
République. Elle est prévue au titre VII de la constitution du 04 Octobre 1958. Au Congo on
en parlait déjà sous l’empire de la constitution du 15 Mars 1992 mais il est réellement exercé
qu’avec la constitution du 20 Janvier mieux encore avec celui du 25 Octobre 2015. Ainsi,
comment peut-on appréhender le contrôle de constitutionnalité en France, au Congo et aux
USA ? Ce sujet revêt d’un double intérêt : théorique et pratique. Théorique dans la mesure
où il révèle des controverses doctrinales et pratique dans le sens où il nous permet de saisir
la primauté et l’inviolabilité de la constitution permettant la garantie des droits et libertés de
chacun. Ainsi, la meilleure compréhension de ce sujet nous invite à étudier d’abord les
mécanismes de contrôle de constitutionnalité dans ces 3 Etats (I) avant d’envisager les
modalités d’exercice de ce contrôle (II).

I- Les mécanismes du contrôle de constitutionnalité au Congo, en France et aux USA

Dans ce contexte, nous mentionnerons successivement les organes de contrôle (A) puis les
procédures de saisine de ces organes (B)

A- Les organes de contrôle de constitutionnalité dans ces 3 Etats

Il faut distinguer selon qu’il s’agit d’un organe purement juridictionnel tel est le cas des USA,
d’un organe spécial comme c’est le cas au Congo et en France.

Aux USA, le contrôle de constitutionnalité des lois est la compétence de la cour suprême
puisqu’elle est au sommet de la hiérarchie judiciaire et elle fixe en dernier ressort son avis
dans le cadre de l’interprétation constitutionnelle. Toutefois, pour la primauté de la
constitution en permanence. Ce contrôle peut être exercé par tout tribunal.

Contrairement aux USA, au Congo et en France ce contrôle a fait naitre un organe spécial (le
conseil constitutionnel en France et la cour constitutionnelle au Congo). Cela se justifie par le
fait que le contrôle de constitutionnalité des lois génère des conséquences politiques dans la
mesure où il porte souvent sur l’activité des plus hautes autorités de l’Etat. Selon les USA, le
caractère politique de cet organe sera plus ou moins marqué ainsi en France cette mission
de vérification est exercée par le conseil constitutionnel tel que le prévoit l’article 56 de la
constitution française de 1958. Au Congo, aux termes de l’article 175 al.2 la cour
constitutionnelle est chargée du contrôle de constitutionnalité des lois traitées et accords
internationaux.

B- Les procédures de saisine

Il y a lieu de distinguer le modèle qui prévoit la saisine par les autorités politiques et celle qui
peut être effectué par tout citoyen. Il faut tout de suite signaler qu’au Congo et en France, la
saisine est du ressort des autorités politiques. En effet, aux termes de l’article 178, la cour
constitutionnelle saisie par le président de la république, le président de l’assemblée
nationale, le président du sénat ou par un tiers des membres de chaque chambre du
parlement. Quant au conseil constitutionnel, il est saisi aux termes de l’article 61 par le
président de la république, le premier ministre, le président de l’assemblée nationale, le
président au sénat ou par 60 députés ou 60 sénateurs. Il faut signaler que le modèle
congolais de la constitutionnalité des lois correspond à bien des égards au système français.

S’agissant des USA, tout citoyen peut soit directement soit par la procédure de l’exception
d’inconstitutionnalité invoqué devant une juridiction dans une affaire qui le concerne. Les
constitutions congolaises qui ont succédé, ont prévu le mécanisme de saisine de la cour
constitutionnelle si une partie au cours d’un procès estime qu’une loi invoquée au procès
violerait ses droits saisine la cour par exception afin qu’elle se prononce sur la
constitutionnalité de cette loi : introduite dans la constitution du 25 Octobre 2015.

Depuis 2008, la saisine par d’exception fait polémique en France et est introduite dans la
constitution française en termes de question prioritaire de constitutionnalité (ACP).

II- Les modalités d’exercices du contrôle de constitutionnalité dans ces 3 Etats

On étudiera le contrôle par voie d’exception(A) et par voie d’action(B)

A- Le contrôle par voie d’exception

C’est un contrôle a posteriori c’est-à-dire qui s’exerce après l’entrée en vigueur de la loi,
nous pouvons noter qu’il est né aux USA de façon tout à fait prétorienne. La voie d’exception
est un procédé défensif qui présente les caractéristiques d’être un contrôle a posteriori,
incident, concret, largement ouvert et décentralisé sauf l’exception d’inconstitutionnalité
peut avoir un accès indirect à la justice constitutionnelle, elle donne la possibilité à tout
justiciable d’invoquer devant le juge ordinaire à l’occasion d’un procès civil, administratif,
commercial ou autre qu’une disposition légale est non conforme à la constitution. S’il y a lieu
de renvoi, le juge ordinaire sursoit à statuer et le cours du procès ne reprend que lorsque le
juge constitutionnel : « tout particulier peut(…) par la procédure de l’exception
d’inconstitutionnalité invoqué devant une juridiction dans une affaire qui le concerne, saisir
la cour constitutionnelle sur la constitutionnalité des lois(…) en cas d’exception
d’inconstitutionnalité, la juridiction saisie sursoit à statuer et impartit au requérant un délai
d’un mois à partir de la signification de sa décision pour saisir la cour constitutionnelle  ». Ce
système américain revêt un caractère subjectif si l’on préfère concret parce que le contrôle
de constitutionnalité s’analyse en un moyen de défense imaginé par un plaideur à l’occasion
d’un litige. Autrement dit, un justiciable conteste l’application d’une loi invoqué par son
adversaire en soulevant une exception d’inconstitutionnalité : c’est incident de procédure,
procès dans le procès, met ainsi en cause a posteriori une loi qui, par définition, est déjà
entrée en vigueur. Le juge statue inter partes lorsque le juge saisi au fond (le juge de l’action
étant le juge de l’exception) se prononce sur son caractère sérieux pour couper court au
juridisme ou à la chicane.

B- Le contrôle par voie d’action

C’est un contrôle a priori c’est-à-dire qui s’exerce avant l’entrée en vigueur de la loi. On
retrouve ce système en France et au Congo ; et revêt un caractère objectif qui se ramène à
un procès fait à loi en tant que norme par des autorités politiques, en principe, selon la
démarche initiée par l’Autriche. Il s’opère a priori c’est-à-dire avant la naissance de la loi par
voie d’action. La décision du juge s’impose à tous (erga omnes). Il reste à observer, que ce
dernier type de contrôle favorise la sécurité juridique ; de la même façon que son caractère
préventif encourage la dissuasion en cours d »élaboration de la loi. La saisine est alors
réservée à des autorités politiques qui vont porter la loi, notamment, devant la cour
constitutionnelle, afin d’en faire vérifier la conformité à la norme supérieure. Ainsi, aux
termes de l’article 178 de la constitution : «  La cour constitutionnelle est saisie par le
président de la république, le président de l’assemblée nationale, le président du sénat, le
premier ministre ou par un tiers de membres de chaque chambre du parlement ». Le
contrôle par voie d’action débouche, si la loi est jugé inconstitutionnelle, sur son annulation.
Une telle loi ne saurait être promulguée car elle est frappée d’une nullité absolue. La loi ainsi
sanctionnée est prise comme n’avoir jamais existé. La déclaration d’inconstitutionnalité est
investie de l’autorité absolue de la chose jugée. Selon le Professeur Godefroy MOYEN : « la
cour constitutionnelle est-elle une institution bien conçue ? »(Revue congolaise du droit et
du notariat, 2002, P.14). Nous devons retenir qu’une disposition déclaré inconstitutionnelle
ne peut être ni promulguée, ni mise en application.

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