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Institut International de Technologie de SFAX Année Universitaire 2019/2020

Leçon 6
ELABORATION D’UN AVANT PROJET D’ETUDE
DE FABRICATION
Préparation d’une gamme d’usinage
I. Introduction
Toute pièce mécanique évolue d’un état initial, correspondant à la pièce brute, vers un état
final, représentatif d’un contrat de départ qui est le dessin de définition. La valeur ajoutée
représente l’ensemble des opérations à effectuer (usinages, traitements thermiques, etc.).
La gamme d’usinage est un document d’archive dans lequel sont consignées de manière
chronologique et globale les différentes phases de transformation d’un produit. La variété des
modes d’obtention des bruts et la diversité des regroupements et enchainement d’opérations
sont telles que le processus de fabrication envisageable pour un même produit est loin d’être
unique. Il est donc nécessaire d’avoir un déroulement progressif avec des phases de validation
intermédiaires, ces dernières définies un avant projet vis à vis la compatibilité des moyens
choisis avec la qualité désirée du produit.
Les choix conduisant à l’élaboration d’un avant projet sont basés sur des critères techniques et
économiques, ces deux approches sont parfois contradictoires et le choix définitif est le résultat
d’un compromis, qui intègre l’exigence de la qualité demandée.
II. Conditions à remplir par une gamme d’usinage
Une gamme doit être utilisable, pour cela, il est nécessaire que :
• Les procédés choisis soient réalisables et commode à employer.
• Les tolérances du dessin soient respectées.
• Le prix de revient de l’usinage soit minimisé.
• Le facteur humain soit respecté (sécurité, fatigue, efforts, …).
III. Différents problèmes à résoudre
Etablir une gamme implique la résolution de trois problèmes essentiels :
• Décider l’ordre chronologique de l’usinage.
• Choisir les ablocages : les surfaces de mise et maintien en position.
• Choisir les outils, les machines et les procédés.
IV. Eléments de contenu d’une gamme d’usinage
1. Définitions
Phase : C’est l’ensemble des opérations effectuées à un même poste de travail ou à une
même machine avec ou sans démontage de la pièce. Il y aura autant de phases que de
changement de machine ou de post de travail, même si la machine est identique à la présidente.
Sous phase : c’est l’ensemble des opérations réalisées dans une même phase sans
démontage de pièce. A un démontage de pièce correspond un changement de sous phase. Il y
aura autant de sous phase que de remise en place de la pièce sur la machine.
Opération : L’usinage d’une surface élémentaire dans une même sous phase ou phase
constitue une opération. L’action de l’outil correspond à une opération. Il y a changement
d’outil il y aura changement d’opération.
Plusieurs passes constituent des opérations différentes, si elles ne sont pas effectuées par outils
associés.

Analyse de fabrication GM2 1 Imed KESSENTINI


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Si on change la position de l’outil, l’opération change.
Un même outil peut réaliser plusieurs surfaces dans la même opération (fraise deux tailles).
2. Etude des surfaces élémentaires

Analyse des spécifications délicates :


Les spécifications délicates sont celles qui nécessitent un nombre d’opérations supérieur au
nombre des surfaces concernées par la spécification.

Exemple : lors de la réalisation d’une pièce sur un parc conventionnel, les spécifications
considérées délicates sont :
• Les cotes d’une même surface telles que : IT ≤ 0.05 mm.
• Les cotes entre surfaces telles que : IT ≤ 0.1 mm.
• Les défauts de localisation pour lesquels : t ≤ 0.1
• Les états de surface tels que Ra ≤ 1.6.
Décision sur les groupements évidents de surfaces

Groupement de surfaces vis-à-vis à un outillage

Usinage des
Alésage Usinage des
Chariotage trois surfaces
groupées
Surfaces

dressage de trois surfaces Usinage d’une


dressage d’une rainure
la face d’une gorge entaille
droite

Fraise à deux
groupement

Outil à Outil à aléser tailles


Fraise à deux
Motif de

charioter et et dresser la Outil gorge Où


tailles
dresser face Fraise à trois
tailles

Groupement d’opérations réalisées dans la même phase ou sous phase

Perçage+ Cylindres
groupées
Surfaces

Parçage et lamage chanfrein+ Perçage répartis coaxiaux+plans


taraudage +Chanfrein

Décision sur la réalisation des surfaces intrinsèques


Une fois les spécifications délicates identifiées, nous pouvons définir les types d’opérations :

Analyse de fabrication GM2 2 Imed KESSENTINI


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Ebauche : permet d’élever un maximum de matière afin d’éliminer les irrégularités d’épaisseur
et de qualité de la pièce tout en se rapprochant de la surface finale
Demi-finition : permet une bonne approche de forme et de position de la surface finale mais
aussi d’assurer la régularité du copeau de finition.
Finition : permet d’obtenir la rugosité choisie et la qualité géométrique et dimensionnelle
désirées.
Superfinition : permet d’obtenir une qualité inférieure à 6 (rectification).
On préférera toujours un travail d’enveloppe à un travail de forme si la spécification intrinsèque
de la surface est serrée. Car pour le travail de forme, la qualité obtenue dépend de la qualité de
l’outil, alors que pour le travail d’enveloppe, la qualité obtenue dépend de la qualité de la
cinématique de la machine outil.
Remarque : pour réaliser une tolérance, il faut que l’épaisseur du copeau soit relativement
constante et elle est choisie de la manière suivante :
Copeau mini : correspond à la profondeur de passe nécessaire pour que le phénomène de coupe
se passe dans de bonnes conditions, il dépend de la matière à usiner, de l’outil, de la surface de
départ (brut ou usiné) et des conditions de coupe.
Copeau maxi : correspond à la profondeur de passe maximale, il dépend de l’outil (longueur
d’arête) et de la puissance de la machine.
2.1. Choix du nombre d’opérations
A partir de l’analyse des spécifications dimensionnelles et de rugosité relative à chacune des
surfaces à usiner constituant la pièce, le tableau ci-dessous permet de faire une première
prévision relative au nombre d’opérations à effectuer en fonction des niveaux de qualité
souhaités (état de surface, précision dimensionnelle, etc.). Ceci constitue un premier élément à
prendre en compte dans la détermination du nombre d’outils à employer

Finition
Critères Ebauche ½ Finition
Outil coupant Rectification
0.1< IT
0.05 < IT < 0.1
0.02 < IT < 0.05
IT < 0.02
Qualité > 12
Qualité 9-10-11
Qualité 7-8
Qualité < 6
3.2 < Ra
0.8 < Ra < 3.2
Ra < 0.8

V. Analyse des contraintes d’antériorité d’usinage


L’analyse des contraintes d’antériorité se fait à partir du dessin de définition du produit et du
tableau des opérations élémentaires. Les contraintes sont de types dimensionnel, géométrique,
technologique et économique. L’antériorité entre les surfaces s’explique de la façon suivante :
on dit qu’une surface est antérieure à une surface quand la surface est référentielle pour
la surface et doit être donc réalisée avant elle, ce qui impose un ordre chronologique pour les
opérations d’usinage.

1. Détermination des antériorités dimensionnelles

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Ces antériorités apparaissent souvent dans les cotes de liaison au brut. Mais souvent, on ne peut
directement déterminer une véritable relation d’antériorité, la cote ne spécifiant qu’une liaison
bidirectionnelle entre 2 surfaces.

1.1. Liaison entre surface brute et surface usinée 1.2. Liaison entre surface usinée et surface usinée
+0,2
28 0
B
2
+1
12 0
F
15±0,5
1 B

La surface (F) est positionnée par rapport à La surface est positionnée par rapport à la
la surface brute (B)
surface brute (B)
Notation :
(B) antérieure à (F) La surface est installée par rapport à ,
(B) (F) donc :
B 2
2 1
ou
B 2 1
1.3. Surfaces indépendantes
+0,05
Les surfaces , et sont réalisées à l’aide 20 0

3
d’une fraise 3 tailles expansible. 1 2

Dans ce cas, nous avons une contrainte de


+0,2

,
+0,2
15 0
35 0

simultanéité entre et .

Remarque : On peut regrouper par le même


symbole la réalisation simultanée de , et
1 2
à condition que chaque surface comporte le
même nombre d’opérations élémentaires 3

2. Détermination des antériorités géométriques

Méthodologiquement, il est obligatoire d’ordonnancer les opérations de telle sorte qu’elles


respectent les contraintes géométriques données par le dessin de définition de la pièce, et en
l’occurrence que les surfaces de références soient réalisées avant les surfaces spécifiées.

Remarque : Sur les pièces nécessitant un usinage complet, il est nécessaire d’établir une
stratégie optimale pour respecter les spécifications géométriques, sans rechercher la « sur
qualité ». Ainsi, même si les procédures de « mise à l’orthogonalité » permettent de générer des
surfaces toutes orientées les unes par rapport aux autres, il n’est pas obligatoire d’en respecter
toutes les étapes s’il n’y a qu’une ou deux références seulement

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Le tableau présenté ci-dessous fourni les contraintes technologiques les plus courantes :

Contraintes géométriques
Contrainte Ordre des opérations Dessin de définition
Parallélisme La surface B étant la plus précise, c’est elle
qui donnera l’appui plan de meilleure qualité.
Donc : (B) (A)

La surface est cotée par rapport à XX’.


Une spécification géométrique de 1
parallélisme impose que l’axe XX’ doit être
réalisé avant la surface . X

XX' 1
Remarque : sans contrainte géométrique de
parallélisme
XX' 1
+0,05
64 0
0,05
100
X'

Perpendicularité Il faut respecter l’antériorité donnée par la


spécification (A) (Surface verticale)

Le perçage doit être réalisé avant la 2


1

surface .

On aura donc :

Coaxialité Les surfaces A et B étant une référence, elles


doivent être usinées sans démontage de la
pièce. Il en résulte un montage entre pointe de
la pièce.
Centrage puis usinage des surfaces A et B

Le diamètre est l’élément de référence. On

aura donc :

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Planéité Après l’usinage de la rainure, la pièce aura
tendance à s’ouvrir. Il faut donc prévoir :
L’ébauche générale→Finition des surfaces
précises

Symétrie La cotation impose pour la réalisation du

+0,5
∅12 H7 d’avoir une référence sure (B).

35 0
B Ø12 H7 B Ø12 H7
1 B

Localisati Nous sommes obligés d’avoir comme


Ø64

on +0.5
3 trous Ø70 0
référence pour percer les 3 trous ∅7. On
Ø0.5 1

utilisera un masque de perçage centré sur le

diamètre repère . 1

3. Détermination des antériorités technologiques


Elles sont imposées par les moyens de fabrication (outils, outillages, etc…), ainsi que les
relations morpho-géométriques des entités entre elles. De plus, il est nécessaire de gérer les
bavures en réalisant des chanfreins et en ordonnançant au mieux certaines opérations.

Le tableau fourni à la page suivante les contraintes technologiques les plus courantes :

Contraintes technologiques
Contrainte Ordre des opérations Dessin de définition
Afin d’éviter un affaiblissement de la pièce :
Affaiblissement
dû à l’usinage

La fente de largeur 2 mm rend la pièce


Flexibilité par particulièrement flexible ce qui impose de finir
usinage la pièce par cet usinage

Afin d’éviter la déviation du foret lors de


Déviation du l’attaque du perçage inférieur :
foret (Perçage) → (Rainurage)

Pour éviter la bavure


Problème de Perçage → chanfreinage → finition de l’alésage
bavure

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Utilisation On veut utiliser une fraise à lamer à pilote :
d’outils Perçage → lamage → taraudage
spécifiques
Pour éviter le choc pendant l’usinage
Rainure
interceptant un Usiner l’alésage → usiner la rainure
alésage
Si D1 = D2
Usiner le plus précis ou le plus long → Finir
Alésages l’autre à l’alésoir/grain
sécants Si D1 ≠ D2
Usine le plus petit diamètre → Finir l’autre

Contrainte de reprise : Quand la pièce présente des difficultés de reprise vue sa forme
complexe (obtenue par fonderie ou moulage), le bureau de méthodes est amené à créer des
surfaces qui ne figurent pas sur le dessin de définition. Ceci est dans le but de définir un
référentiel de départ d’usinage pour la première phase dans la gamme d’usinage.

Contrainte de traitements thermiques : Dans le cas ou les traitements thermiques (T.T) vont
causer de grandes déformations, ils doivent être appliqués à la pièce avant la passe de finition.
S’ils peuvent causer seulement de petites déformations, les T.T seront appliqués après la passe
de finition.

1E 1 F/2 1F

T.T T.T
(grandes déformations) (petites déformations)

4. Détermination des antériorités économiques


Elles sont liées à la réduction des coûts de fabrication, et le tableau suivant fourni les
contraintes économiques les plus courantes :

Contraintes économiques
Contrainte Ordres des opérations Dessin de définition
Moindre usinage Cette contrainte économique a pour 1
2
Réduire la durée de but de minimiser le temps d’usinage
Ø20g6

+0,3

l’usinage
Ø14 0

d’une pièce.
Si on commence par usiner en
finition la moitié de cette surface
sera détruite en réalisant . Cela
L1
impose : (1E)→(1F/2)→(2F)→(1F) L2

Association de deux outils :


Cela est intéressant si elle peut être
facilement mise en œuvre.

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Réduire l’usure des L’outil de finition attaque sur une
Outils surface brute. Pour le protéger, on
peut :

• Soit dresser l’extrémité de la pièce.

• Soit effectuer un chanfrein.

Remarque : Ce respect des antériorités permet de hiérarchiser les groupes d’opérations entre
eux, ce qui détermine les différentes phases.
Lors d’une gamme mettant en jeu des machines conventionnelles, les critères d’antériorité
ordonneront aussi les opérations au sein d’une même phase, alors que dans une gamme utilisant
des moyens numérisés, l’ordonnancement au sein d’une même phase n’aura pas d’importance.

5. Génération d’un tableau d’antériorité

Bien que la génération de ce tableau ne soit pas une obligation, cette méthode présente
l’avantage de proposer une démarche logique, systématique, voire même algorithmique,
permettant de synthétiser de façon claire l’ensemble des relations d’antériorités mises à jour,
tout en les ordonnançant les unes par rapport aux autres.
VI. Rédaction d’un avant projet de fabrication
1. Eléments de contenu
La première phase à réaliser est une phase de contrôle de brut, la dernière phase est un
contrôle final.
Dans la première colonne, il faut indiquer le numéro des phases, des sous-phases et des
opérations.
Les phases sont repérées par 10-20-30- etc.
Les sous-phases par A, B, C, etc.
Les opérations par a, b, c, etc.
Dans la deuxième colonne (phase et opérations), il faut indiquer clairement :
• Le nombre de pièce à monter sur le montage d’usinage.
• Le référentiel de mise en position
• Les opérations à effectuer conditionnées par les cotes de fabrication (Cm, Co, Ca),
l’indice de rugosité (Ra) et les conditions géométriques.
Au regard des opérations, dans la colonne suivante, préciser :
• La machine utilisée.
• Les outils.
• Les vérificateurs.
Dans la colonne schéma de phase :
• Représenter la pièce suivant deux vues minimums.
• Indiquer la ou les surfaces usinées en trait fort ou en couleur.
• La distribution des normales de repérage (mise en position isostatique).
• Les cotes de fabrication (s’il y un transfert de cotes, graphe et calculs).
• La rugosité.
• Les spécifications particulières (spécifications géométrique).

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2. Méthode d’exécution d’une analyse du processus de gamme de
fabrication (Méthode des contraintes).

2.1. Documents de base :

Pour faire l’analyse de fabrication d’une pièce on doit avoir :


• Le dessin de définition du produit fini.
• Le dessin de brut
• Le nombre de pièce à usiner.
• La cadence demandée.
• La disposition des ateliers.
• Le standard des outillages.
• Les fiches des machines.
• La main d’œuvre disponible.

2.2. Processus d’élaboration d’une gamme d’usinage

2.2.1. Etape de la préparation à la fabrication

La préparation à la fabrication est exécutée par le Bureau des Méthodes (B.M.). Celui-ci utilise
les informations du dessin de définition issu du Bureau d’Etudes pour déterminer toutes les
données nécessaires à la production. La préparation à la fabrication est l’étape qui met en jeu le
plus important volume d’informations de natures extrêmement diverses :

• Informations liées aux produits à réaliser (formes, dimensions, tolérances de cotes,


qualité de surface, traitements thermiques, traitements de surface, ...).
• Caractéristiques des matériaux (masse, prix, usinabilité, données techniques,…).
• Caractéristiques des machines (types de machines disponibles, capacité, puissance,
précision, ...).
• Informations diverses (montages d’usinage, matériel de contrôle, ...).
L’expérience et le savoir-faire acquis jouent un rôle déterminant dans les activités du B.M. dont
les principales sont :
• La définition du processus d’usinage (projet de gamme et gamme détaillée).
• L’étude des montages d’usinage et des outillages spéciaux.
• Le calcul des temps d’exécution (temps humain, temps technologique,...).
• Le calcul des coûts de fabrication.

2.2.2. Formalisation de la méthodologie

2.2.2.1. Analyse des contraintes

La méthode de traitement des gammes d’usinage nécessite un raisonnement élémentaire pour


chaque surface.
Les surfaces usinées, sont à classer et à ordonner méthodiquement suivant les contraintes
d’antériorités dimensionnelles, géométriques, technologiques et économiques.

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Le gammiste étudie les documents émanant du bureau d’études. A partir du dessin de
définition, il repère chaque surface usinée et les surfaces brutes ayant une liaison avec au moins
une surface usinée.

2.2.2.2. Méthode de traitement

La méthode utilisée consiste à utiliser un certain nombre de feuilles qui représentent autant
d’étapes intermédiaires entre l’analyse du dessin de définition de la pièce et la rédaction de la
gamme définitive (voir figure1).
L’élaboration du processus d’usinage, pour une pièce donnée, consiste à organiser une suite
logique et chronologique de toutes les opérations et groupements d’opérations nécessaires et
suffisants à sa réalisation.
Dessin de définition du Feuille d’opérations
produit fini élémentaires
Cotation fonctionnelle

Feuille des contraintes


d’antériorité

Tableau des niveaux

Feuille de groupement
des opérations en
phases

Projet de gamme N°1 Projet de gamme N°2

Contrats de phase Feuille de gamme


définitive

Figure 1: Méthode de traitement des gammes d’usinage

2.2.2.3. Feuille des opérations élémentaires

C’est une feuille regroupant dans un tableau les informations sur les usinages à réaliser. Elle
comporte :
• Le repère de la surface
• Les cotes de liaison aux surfaces usinées, aux surfaces brutes
• Les spécifications (intervalle de tolérance, rugosité, position et forme)
• Les opérations élémentaires (ébauche, ½ finition, finition, finition directe) avec
éventuellement leur symbolisation.
Cette feuille permet de faire l’inventaire de toutes les données du bureau d’études.

On appelle opération élémentaire l’action d’un outil sur une surface élémentaire ou l’action
de plusieurs outils associés travaillant simultanément sur plusieurs surfaces élémentaires.

2.2.2.4. Feuille des contraintes d’antériorités

Toutes les contraintes relevées sur le dessin de définition sont regroupées dans un tableau
appelé tableau d’analyse des contraintes d’antériorités.
Ce tableau est établi à partir de la feuille d’opérations élémentaires et du dessin de définition de
la pièce à réaliser.

Analyse de fabrication GM2 10 Imed KESSENTINI


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2.2.2.5. Tableau des niveaux

Ce tableau, construit sur la base des données contenues dans les feuilles précédentes, va définir
un classement par niveaux de toutes les surfaces repérées de la pièce en partant des surfaces
brutes de référence qui forment le premier niveau. Ce classement permettant de hiérarchiser la
réalisation des surfaces débouche directement sur le graphe ordonné de réalisation de la pièce
considérée. Un niveau N est constitué d’un ensemble de surfaces (ou groupes de surfaces
associées), telles que chacune remplisse la condition : « Une surface appartient à un niveau N si
elle est liée directement par la cotation à d’autres surfaces de niveaux inférieurs à N ».
Pour établir le tableau des niveaux, on commence par construire une matrice carrée, comportant
autant de lignes (et de colonnes) que d’opérations élémentaires :
Désignons par opi les opérations élémentaires à réaliser. Si opi (sortie) est en contrainte
avec op j (entrée), alors la case ai j du tableau matérialisant l’intersection de la ligne opi avec

la colonne opi contiendra « 1 ».


Remarques : Il peut parfois arriver que deux opérations élémentaires soient en contraintes
d’antériorités réciproques, ce qui sur le tableau des niveaux se matérialise par un état “ 1 ”
placé symétriquement par rapport à la diagonale, dans ce cas, on est placé devant une
impossibilité de poursuivre l’étude ; il faut faire un choix au niveau des contraintes : négliger
celle qui n’est pas impérative.
Dans la colonne totale, on effectue la somme, pour chaque ligne i, des valeurs prises par le
paramètre aij . On examine alors la colonne totale pour y déceler les zéros éventuels, les lignes
contenant un zéro dans la colonne total sont éliminées dans le calcul du total au niveau suivant,
pour garder une matrice carrée, il faut donc aussi éliminer les colonnes correspondantes. Les
opérations ainsi éliminées constituent les opérations d’usinage du niveau zéro (premier niveau).
On répète le processus de sommation sur la matrice ainsi réduite et on inscrit le résultat dans la
colonne 1. Les zéros dans cette colonne vont correspondre aux opérations du niveau 1
(deuxième niveau).
On élimine ces opérations et le processus se répète jusqu’à épuisement des lignes de la matrice
des niveaux.
On obtient finalement le graphe orienté en partant des opérations contenues au premier niveau
pour arriver aux opérations contenues dans le dernier niveau.
Ce graphe donne la chronologie de l’usinage pour la pièce étudiée, en fonction des contraintes
considérées.

3.Exemples de traitement des gammes d’usinage

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