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Université Hassan II

Faculté des Sciences Juridiques,


Economiques et Sociales
Ain-chock
-Casablanca-

Cours :

Langue et la terminologie

M. CHERKAOUI MAJIDI

DROIT : SECTION Française

Semestre : 2

Ensemble : 1

2022-2023
Plan du cours

INTODUCTION

I- LES CONCEPTIONS QUI PARTICIPENT A

L’ELABORATION DU DROIT

II- LES FACTEURS QUI INTERVIENNENT AU NIVEAU DE

L’ELABORATION DU DROIT

III- REGARDS SUR LA CONSTITUTION MAROCAINE


DE 2011

IV- LA NOTION DE L’ADMINISTRATION

V- PRESENTATION GENERALE DE L’ORGANISATION


ADMINISTRATIVE MAROCAINE

VI- L’ADMINISTRATION D’ETAT

VI- LES PRINCIPES DE L’ORGANISATION JUDICIAIRE

MAROCAINE
Introduction :

La langue et la terminologie juridique constitue une matière nécessaire


qui trouve des imbrications avec un ensemble important de matières,
elle joue un rôle important pour la maîtrise et le prolongement des
connaissances des étudiants pour les autres matières.

Pour le cours de la langue et la terminologie juridique du semestre 2, il


porte sur des éléments qui ont un rapport avec la règle de droit, il met
l'accent surtout sur le problème des fondements de la règle de droit et
son évolution, pour aborder après, les facteurs qui contribuent à
l'élaboration de la règle de droit et les conceptions qui ont donné lieu à
cette règle.
Ensuite, on fait un regard sur la constitution marocaine de 2011 et les
institutions politiques de l'État marocain sous forme d'un ensemble
d'organes qui composent l'organisation administrative marocaine pour
terminer enfin avec les principes qui réglementent l'organisation
judiciaire marocaine.

I : Les différentes conceptions qui participent à l'élaboration du


droit :

A-La conception individualiste :

Selon cette conception c'est l'individu qui constitue l'objectif final de la


règle de droit, ce qui fait un effet immédiat sur le système juridique qui
a comme objectif primordial : la protection des intérêts de l'individu
cette conception est donc, se caractérise par son aspect libérale dont
la liberté des individus constitue l'élément le plus important, selon Henri
Batiffol :
<La société est fait par l'homme et pour l'homme et non l'homme pour la
société, l'homme quelques raisons qu'on en donne, est en effet une
valeur supérieure à la société ».

Cette conception peut avoir des conséquences sur des domaines


juridiques variés.

1 - Le domaine juridique :

La volonté individuelle est la principale vocation en termes de


conclusion des contrats qui représente la charte d'expression de la
liberté de conclure, toute convention qu'un individu souhaite faire.

Pour certains partisans, si le contrat peut résoudre une seule question


entre deux individus il peut résoudre de même toutes celles qui
surgissent entre les millions d'individus et que le contrat reste le
meilleur moyen d'assurer la finalité individualiste car il se base sur la
liberté de l'individu pour exprimer sa volonté de façon souveraine.

2- Le domaine politique :

C’est un autre volet de la dimension individualiste sur la règle juridique,


dans le but est de renforcer les droits individuels des citoyens et garantir
leur libertés.

3- Le domaine économique :

L’État garde une bonne distance aux affaires économiques et laisse le


libre choix aux individus dans le champ économique, son rôle se limite à
encourager l'initiative privée et adapter la libre concurrence.

B- la conception socialiste :

Pour ce mouvement les intérêts des individus doivent céder devant


l'intérêt général en se basant sur la solidarité sociale, pour assurer les
intérêts des groupes et donc l'utilité collective dans le but de réduire les
inégalités sociales pour une justice sociale, cette conception a des effets
sur les domaines suivants :

1-Le domaine juridique :

La conception individualiste a donné lieu à des déséquilibres qui ont


créé des décalages sociaux entre les membres de la société car même
en termes de contrat c'est la partie la plus puissante qui impose ses
conditions sur la partie la plus faible économiquement.
2- le domaine économique :

L’initiative qui vais peut-être une source aux inégalités sociales c'est
dans cette optique que l'État doit intervenir pour contrôler l'action
économique et pratique et pratiquer une politique de l'économie dirigée

3- le domaine politique :

les droits de la collectivité sont autant important que les droits des
individus qui sont qui sont eux aussi important mais doivent céder la
primauté aux droits collectifs .

II : les facteurs qui interviennent au niveau de l'élaboration


du droit :

A- le facteur humain :

Au stade de l'élaboration de la règle juridique on trouve d'abord le


facteur humain et qui réside dans la construction psycho-sociologue des
groupes humains concernés, à ce niveau on peut dire que l'ensemble
des sciences et leur développement ont un effet sur la formation et
l'évolution du droit :

Exemple l'identification des empreintes génétiques humaines dans le


but de rechercher le lien de paternité, le contrôle de dosage d'alcool, la
durée de grossesse, la naissance d'un enfant : mort ou vivant , les
décès, les interdits…

B- le milieu géographique :

Le milieu géographique peut exercer son influence lors de l'élaboration


des droits , on prend pas exemple : l'influence du climat qui peut avoir
un effet sur la détermination de l'âge de la maturité, dans les pays
chauds n'est pas le même dans les pays froids, et qui restent dans un
sens relatif.

C- le milieu social :

La sociologie a une large contribution à la formation des droits, cette


discipline constitue un instrument de la réforme législative dans le but de
promouvoir une législation qui répond aux besoins de la population et
de ses aspirations.
Car par exemple l'interdiction de l’avortement ,a une base religieuse
alors que ces mêmes dispositions d'ordre moral ont conduit certains
Etats d'interdire la polygamie ,alors que dans d'autres pays celle-ci
reste une pratique régulière ,de même pour le divorce dans les pays
occidentaux qui suscite une polémique avec l'Église ces les pays laïcs.

D- Le facteur économique :

On peut dire que le droit constitue un instrument de la réforme de l’ordre


économique, c'est-à-dire que le droit évolue au rythme de son
économie, ainsi le système économique des pays libéraux et des pays
socialistes produit des effets sur : les relations économiques, la
privatisation, de la législation fiscale ...
III : La constitution marocaine de 2011 :

Elle constitue la loi suprême, c'est une nouvelle étape dans le


processus législatif marocain pour la consolidation de l'État de droit et
des institutions démocratiques marocaines elle se compose de 180
articles contenant 14 titres :

-Préambule.

I- Dispositions générales.

II -Libertés et droits fondamentaux.

III- De la royauté de la royauté.

IV- Du pouvoir législatif.

V- Du pouvoir exécutif.

VI- Les rapports entre les pouvoirs.

VII- Du pouvoir judiciaire.

VIII- De la cour constitutionnelle.

IX- Des régions et des collectivités territoriales.

X- De la cour des comptes.

XI- Du conseil économique social et environnemental.

XII - De la bonne gouvernance.

XIII- De la révision de la constitution.

XIV- dispositions transitoires et finales.


Nouveautés de la Constitution marocaine de 2011:
Contexte historique et politique :
La transition démocratique, le recours fréquent à l'article 19 de la
Constitution de 1996, le printemps arabe, démocratique, les
mouvements de protestation,
La nouvelle Constitution adoptée le 1er juillet 2011 à 98 ,5 % par
référendum sera promulguée le 29 juillet suivant, contenant 180 articles

A-Droits de l'homme et l'Etat de droit :


De l'article 19 à 40, sous le titre II de la Constitution, les conventions
ratifiées par le Maroc : exemple droit à la sécurité, la légalité des peines
et des infractions, droit à un procès équitable, l'inviolation du domicile,
liberté de penser, d’expression … etc.
L’article 7 : sans atteintes à la religion musulmane, le régime
monarchique, l'unité nationale et les principes démocratiques

B-La réorganisation des pouvoirs :


- la suprématie de l'institution royale l'article 41et 42 , partage de
quelques compétences avec le chef du gouvernement ,nomination du
chef du gouvernement et les ministres, la révocation du gouvernement
l'article 47 renforcement des compétences du gouvernement l'article 89 :
compétences traditionnelles article 96 et compétences indépendantes
ou partagées l'article 92 .

C -le parlement :

- Absence d'immunité parlementaire l'article : 64


- le parlement bicaméral : art 65
- compétences législatives : conventions internationales -renforcer les
moyens du contrôle politique du gouvernement

D-La justice :

L’autonomie de la justice :
-Le conseil supérieur du pouvoir judiciaire l'article 57
-le parquet est présidé par le conseil supérieur du pouvoir judiciaire et
non le ministre de la justice.

On note que la nouvelle constitution de 2011 a procédé à des


changements dans le but de renforcer la séparation des pouvoirs et
consolider l'indépendance de la justice, ainsi le transfert de certains
pouvoirs du roi au chef du gouvernement, la consolidation des acquis
en matière de droits de l'Homme…

On souligne encore à ce stade, que l'importance du préambule de la


constitution et qui constitue une partie intégrante qui présente la
philosophie du système politique marocain et ses grands principes
fondamentaux sur lesquels s'organise les pouvoirs de l'État au niveau
interne et externe.

IV-la notion de l’administration :

- Définition générale :

-le sens organique : un groupe de personnes, en vue de réaliser une


certaine œuvre selon le professeur WALINE, c'est-à-dire, l'ensemble du
personnel, des agents, organes qui exercent une activité.

-le sens matériel ou fonctionnel : la mission et l'activité de


l’administration, administrer les intérêts publics définis par le pouvoir
politique, par l'application quotidienne de la loi, organiser les rapports
des citoyens avec l'administration centrale, locales et les diverses
administrations.

Pour Maurice Hauriou : l'activité administrative se définit par son but,


donc la fonction de l'administration consiste dans la satisfaction des
besoins publics : réguler l'ordre public par l'autorité publique pour l'utilité
publique par l'application des lois par la police et par la gestion des
services publics.

Au Maroc l'article 89 de la constitution énonce que : le gouvernement


exerce le pouvoir exécutif, sous l'autorité du chef du gouvernement
,assure l'exécution des lois, dispose de l'administration et supervise
l’action les entreprises et les établissements publics et en assure la
tutelle.

Selon l'article 90 de la constitution le chef du gouvernement exerce le


pouvoir réglementaire, on peut dire généralement que l'activité de
l'administration peut-être sous forme de la réglementation où la police
administrative :le maintien de l'ordre public la tranquillité, la sécurité ,la
salubrité et celle de la prestation des services publics : la prise en
charge d'accorder aux administrés des prestations pour satisfaire les
besoins d'intérêt général : enseignement, transport, logement, eau,
électricité …

Enfin le terme administration coïncide les deux sens : matériel et


organique, car il ne peut y avoir d'activité administrative que si celle-ci
est le fait de certains organes de l'État et qui sont de deux sortes :

- Les organes qui assument la direction : l'orientation , l'organisation et


le contrôle : l’administration centrale ou bien les ministères.

-les organes de préparation et d'exécution qui constituent le personnel


administratif qui sont répartis sur le territoire national.

Il convient de préciser que le terme administration est utilisé aussi bien


pour les affaires privées que pour les affaires publiques, une société
privée qui gère les affaires privées a un conseil d'administration et des
administrateurs ,alors que l'administration qui nous concerne c'est une
administration qui gère les tâches administratives publiques , et les
deux types d'administration sont largement différents.

1-L'administration publique et l'administration privée :


Les deux types ont pour l'objectif d’administrer, mais ils ont des buts et
des moyens différents :

a- le but de l'administration :

Le but de l'administration publique et de gérer une activité d'intérêt


général, c'est l'ensemble des services publics qui sont de la raison d'être
du service public , de sa création et de l'organisation de ces activités ,
mais on trouve des services privés qui assurent la satisfaction de
l'intérêt général : par exemple la santé, l'enseignement , l'alimentation…
mais le but de l'administration privée est purement lucratif c'est l'intérêt
matériel qui prime, alors que pour l'administration publique ,c'est l'intérêt
public qui prime.

b -les moyens de l'action administrative :

On peut dire que l'administration publique dispose des prérogatives de


la puissance publique, des privilèges de pouvoir d'édicter : des actes
administratifs unilatéraux qui obligent les particuliers et qui sont
exécutoires par eux-mêmes, en plus l'administration peut même
exécuter ses décisions par la force, ce qui n'existe pas dans les
rapports entre les particuliers, alors que l'administration privée n'a pas
ce privilège.

En outre, l'administration publique peut utiliser l'expropriation pour


cause d'utilité publique et la réquisition.

De même en termes des contrats administratifs, l'administration dispose


d'une position prédominante : le pouvoir de direction, de contrôle, de
sanction, de modification et de résiliation unilatérale, ses privilèges
appartiennent à l'administration même lorsqu'elles ne sont pas
expressément prévues par le contrat.
2-Les sources du droit administratif :

a- la constitution :

c'est l'ensemble des articles qui réglementent le fonctionnement des


pouvoirs publics et aussi les règles qui encadrent l'action administrative
,la constitution étant la norme supérieure, toutes les autres normes
doivent être conformes à celles-ci, il revient aux juridictions de veiller au
respect de la constitution par l'administration.

b- la loi :

Élaborée est votée par le parlement, la loi est la source principale du


droit en général, toutes les autres dispositions doivent s'y conformer.

Au Maroc, le droit administratif est pour une grande partie l'œuvre du


pouvoir législatif, qui a la fonction d'organiser tous les domaines de la
vie administrative selon les dispositions de l'article 71 en plus l'article 72
laisse au gouvernement le soin d‘édicter les règles de droit dans tous
les autres domaines.

c- Le règlement :

Le pouvoir exécutif n'a pas uniquement la mission d'exécuter la loi mais


il a aussi la faculté d’édicter des normes autonomes : règlements
administratifs selon l'article 72 :

Tous ceux qui ne relèvent pas du parlement c'est au gouvernement


d'intervenir : une compétence de droit commun.

Le pouvoir réglementaire appartient au chef du gouvernement par


décret selon les dispositions de l'article 90, et les ministres par arrêté
ministériel, et au niveau local, par des arrêtés des agents d'autorités
locales et les collectivités territoriales selon les dispositions de l'article
140 de la constitution.
d -la jurisprudence :

Statuer et trancher les litiges, c'est une source de création de la règle


de droit par les juges, les juridictions administratives ont pu, à maintes
reprises, compte tenu de la carence du législateur, intervenir et donner
des solutions exemples :

- le principe d'égalité entre les droits et les charges.


- le principe des droits de la défense.
- le principe de la non-rétroactivité des actes administratifs.
- le principe de la liberté de circulation nationale et internationale.

e -la doctrine :

C’est l'ensemble des opinions des juristes, professeurs, avocats, juges


qui interpellent la loi en se livrant à des critiques, des commentaires sur
la loi et sur les décisions de la justice :

Par exemple en France on trouve : la Ferrière, DUGUIT, JEZE, Maurice


HAURIOU, André de Laubadère, Georges Vedel, René Chapus … On
trouve généralement l'école des services publics LEON DUGUIT et
l’école de la puissance publique : de Maurice Hauriou.

3-Les caractères du droit administratif :

a- un droit fondamentalement jurisprudentiel :

C'est-à-dire il est pour l'essentiel l’œuvre du juge, en France le conseil


d'État et le tribunal des conflits ont joué un rôle important dans l’édifice
des règles du droit administratif ,une source d’inspiration pour le
législateur marocain, mais cela ne signifie pas que les règlements et lois
dans le droit administratif ne sont pas considérables, puisque on trouve
au Maroc une absence du code de droit administratif comme le code
civil , le code pénal, le code de la famille, le code de travail etc.

b- un droit autoritaire :

C’est-à-dire un droit de commandement suivant les prérogatives de la


puissance publique dont disposent l'administration pour agir, utiliser la
force s'il le faut, justifiée par l'intérêt public ,cela ne signifie pas qu'elle
est arbitraire mais elle doit soumettre ses décisions à la légalité au
même titre que les administrés.

c- un droit évolutif :

Un droit en perpétuelle transformation pour s'adapter avec les


circonstances avec la jurisprudence doit tenir compte des profondes
transformations que connaît l'État,
on peut actuellement parler du droit public économique, le droit public
de l'urbanisme, de droit public de l’environnement, de droit public de la
santé... .

d -un droit autonome :

le célèbre arrêt Blanco de 1873 du 8 février, qui oppose les règles


spéciales du droit administratif à celles de droit privé, en énonçant que la
responsabilité de l'administration ne peut être régie par les principes qui
sont établis dans le code civil pour les rapports de particulier à particulier
,mais elle a ses règles spéciales qui varient suivant le besoin des
services et la nécessité de concilier les droits de l'État avec le droit privé
,c'est-à-dire le droit administratif à une forme d'originalité par rapport au
code civil :

d- les critères d'application du droit administratif :

C’est un indicateur qui détermine l'application du droit administratif et la


compétence du tribunal administratif, donc le droit privé appliqué par les
tribunaux de droit commun pour une séparation claire on peut distinguer
deux critères :

- l'école de Maurice Hauriou 1856- 1929 : Doyen de la faculté de droit


de Toulouse qui se base spécialement sur le principe de la puissance
publique.

- l'école de Léon Duguit 1859 -1928 : Doyen de la faculté de droit de


Bordeaux qui se base essentiellement sur le principe de service public.

f -un droit récent :

C’est un droit moderne et jeune, si on le compare avec le droit civil, en


France c'est depuis la fin du 19 ème siècle et au Maroc c'est depuis
1912 par le protectorat français puisque l'administration avant était régie
par le droit musulman classique qui ne connaît pas l'existence d'un droit
administratif au sens moderne du terme.

Après le droit administratif marocain c'est largement inspiré du droit


administratif français, en 1957 après l'indépendance date de la création
de la cour suprême marocaine avec une chambre administrative,
chargée de statuer sur les pouvoirs en cassation formés contre les
arrêts et jugements en dernier ressort par les cours et tribunaux de tous
les ordres et sur les recours pour excès de pouvoir former contre les
décisions émanant des administrations ,puisque d'autres réformes ont
été introduites depuis 1965 ,1974 et 1994 et même des réformes qui
sont actuelles .

V : Présentation générale de l'organisation administrative


au Maroc :

1- Les principes généraux :

L’organisation administrative complète et prolonge les institutions


politiques en assurant la mise en application des normes génératrices
de droits et d’obligations et des politiques publiques à toute la population
sur l’ensemble du territoire.

Sous ce vocable, on range les organismes et autorités (sens organique)


qui assurent des activités d’intérêt public (sens fonctionnel ou matériel):
maintien de l’ordre public au sens large du terme (réglementation et
régulation) et prestations de service public (fourniture de biens et de
services), etc.
Il s’agit d’identifier tour-à-tour les modalités d’administration
(comment administrer ?), les cadres territoriaux d’administration (où
administrer ?) et l’action des divers autorités et organismes
administratifs.

L’organisation administrative d’un Etat oscille entre deux grandes


techniques : la centralisation et la décentralisation.

A- La centralisation :

Du verbe « centraliser » qui veut dire rassembler dans un même


centre (la capitale) aux mains d’une seule autorité. La centralisation
administrative est un système dans lequel l'ensemble des pouvoirs de
décision est détenu par des autorités au sommet de l’Etat.

Elle a des avantages :

- assurer l’égalité des administrés devant les droits et les charges


publiques ;
- permettre une bonne coordination de l’action publique sur le
territoire grâce à une administration unifiée et hiérarchisée ;
- réaliser des économies en ressources humaines et financières ;
- renforcer la cohésion de l’Etat et écarter les particularismes
nuisibles.

Elle présente en revanche des inconvénients :


- En gérant tout par lui-même, le centre du pouvoir s’expose à la
congestion, ce que traduit l’adage suivant : « l’apoplexie au centre et la
paralysie aux extrémités » ;
- Les décisions prises risquent d’être lentes, inadaptées et
inefficaces ;
- La centralisation est contraire à la démocratie, le citoyen étant
éloigné de toute participation à la gestion des affaires publiques.
La centralisation absolue n’existe guère. Dans la pratique, elle est
allégée grâce à la déconcentration.

B- La déconcentration :

Elle constitue une atténuation de la centralisation : « c’est le même


marteau qui frappe mais le manche est plus court ». Elle consiste dans
l’existence de relais locaux, répartis sur le territoire, qui recueillent les
demandes et les sollicitations, les transmettent au niveau central dont ils
reçoivent délégation et des instructions.

Ce mode d’administration a le principal mérite de rapprocher


l’administration et les administrés et d’accélérer les prises de décisions.
Toutefois, son inconvénient réside dans le manque de cohérence entre
les différents agents et services déconcentrés, d’où la nécessité
d’instaurer des mécanismes de coordination.

C- La décentralisation :

Elle repose sur le transfert d’attributions de l'Etat vers des


institutions publiques disposant d'un pouvoir juridique et d'une
autonomie financière.

Néanmoins, celles-ci restent sous la surveillance de l'Etat.

Dans ce mode d’organisation administrative, on note la présence


de personnes morales de droit public autres que l’Etat. Celles-ci
possèdent une autonomie mais pas la souveraineté.
1- Les formes de La décentralisation :

a- la décentralisation territoriale :

Elle vise à accorder à des collectivités géographiquement


délimitées appelées collectivités territoriales, des compétences propres,
distinctes de celles de l'État. Ce sont la région, la préfecture et province,
puis la commune. Ces entités dotées de la personnalité morale, gèrent
leurs affaires par des assemblées élues.

b - La décentralisation technique ou fonctionnelle :

Cette technique d’organisation consiste à confier des


compétences spéciales à des établissements publics jouissant de
l’autonomie administrative et financière pour la gestion d’un service
(ONCF, universités, académies régionales d’éducation et de formation,
hôpitaux, etc.).

La différence entre ces deux aspects de la décentralisation est que


la collectivité territoriale a une assise géographique et ses compétences
sont générales, alors que l’établissement public concerne un service ou
une activité nettement individualisée (transport, santé, enseignement,
etc.).
Il arrive parfois qu’un établissement épouse les deux caractères,
territorial et fonctionnel ; à titre d’exemple : un groupement de
coopération inter-collectivités territoriales.

Les partisans de la décentralisation, notamment territoriale,


mettent en valeur son aspect démocratique, la participation de la
population à la gestion de ses propres affaires, une meilleure
connaissance et défense des intérêts locaux.

Ses adversaires lui reprochent d’accentuer les déséquilibres à


cause de choix différents et de ressources inégalement réparties, de
faire prévaloir les intérêts locaux au détriment de l’intérêt national, ce qui
est susceptible de menacer la cohésion de l’Etat.

L’organisation administrative marocaine est un mariage des trois


grandes techniques : centralisation, déconcentration et décentralisation.
Elle comprend une administration d’Etat ou centrale située dans la
capitale avec ses prolongements locaux (services déconcentrés) et une
administration décentralisée que constituent les collectivités territoriales
et établissements publics.

On note donc que cette forme de décentralisation n’a pas d’assise


géographique déterminée, mais elle gère une mission d'intérêt général
dans un domaine déterminé sous le contrôle de l'administration de
rattachement, ils peuvent exercer des activités diverses soit au niveau
central comme l'Office national d'eau et d'électricité, soit au niveau local
comme les régies autonomes et qui sont dotées de la personnalité
morale et de l'autonomie financière.
Ce procédé a connu une utilisation excessive depuis l'indépendance en
tant que mode de gestion d'un service public qui exige son étude
détaillée.

-La création et la suppression des établissements publics :

Selon l'article 71 de la constitution, la création des établissements


publics relève du parlement au niveau national : des universités, l'Office
national de l’eau et de l'électricité, l'Office national de tourisme, l'Office
de la formation professionnelle et de la promotion du travail ..

Au niveau local la compétence de création relève au conseil des


collectivités territoriales selon le Décret de 1964 qui reconnaît à ses
conseils de créer des établissements publics industriels et commerciaux
locaux comme : des Régies ainsi la suppression doit être conforme à la
loi.

VI- L’administration d’Etat :


Elle constitue l’élément essentiel de l’armature administrative, et
ses organes sont en même temps des organes politiques. Elle se
compose de l’ensemble des ministères qui possèdent des organes
d’exécution répartis sur l’ensemble du territoire.

Elle fait intervenir le Roi, le chef du gouvernement, les ministres.


A côté de ces autorités, existent aussi différentes instances publiques
indépendantes (conseil économique, social et environnemental,
médiateur, conseil de la concurrence, agence nationale de régulation
des télécommunications, etc.) assurant des missions de consultation, de
régulation, de contrôle ou de surveillance.

L’organisation administrative complète et prolonge les institutions


politiques en assurant la mise en application des normes génératrices
de droits et d'obligations et des politiques publiques à toute la population
sur l'ensemble du territoire.
on peut dire que l'administration d'État et l'ensemble des organes
centraux qui exerce un pouvoir de décision politique dans les hautes
sphères de l'État et qui incarne la souveraineté de l'autorité politique et
détermine ses attributs, en se référant au droit administratif cette
structure fait appel à une forme particulière de l'État qui est l'état unitaire
où le pouvoir est monopolisé par l'autorité centrale qui légifère et qui
procède à l'organisation des pouvoirs au sein des institutions politiques
et qui est assouplie par la déconcentration administrative et la politique
de la décentralisation, c'est deux techniques matérialisent la répartition
du pouvoir à tous les niveaux de compétences de l'État qui constitue un
prolongement territorial, et sur le plan local, on peut parler des services
extérieurs des ministères ainsi que des centres autonome du pouvoir
local, des collectivités territoriales : la commune , la province et la
région.

Au Maroc l'administration d'État nécessite une intervention de plusieurs


acteurs politiques le roi, le chef du gouvernement, les ministres , les
ministres d'État, les secrétaires d'État, et les agents d'autorité des
collectivités territoriales.
Les techniques d'organisation administrative au Maroc la centralisation
c'est un système d'organisation administrative dans lequel l'ensemble
des pouvoirs de décision est détenu par des autorités au sommet de
l'État.

En se référant au droit constitutionnel on trouve que la notion d'Etat est


subordonnée à la réunion de trois éléments : un territoire, une population
et un pouvoir politique organisé, ce qui nous fait appel à une définition
donnée par le professeur Philippe Ardant dans son ouvrage- les
institutions politiques et le droit constitutionnel- :

L’État est un artifice qui sert de support du pouvoir central, cependant


les collectivités territoriales ont une forme d'autonomie mais sans
contester le pouvoir politique central.

de même pour les établissements publics qui constituent un nouveau


mode d’ action administrative public au même titre que l'État les
collectivités territoriales et qui sont des personnes morales de droit
public qui bénéficient de l'autonomie financière ayant pour finalité la
satisfaction de l'intérêt général par la mission de service public suivant le
principe de spécialisation :l’ eau, l’électricité, le transport…

A- Le roi : une situation de suprématie :

D’après la constitution, « Le Maroc est une monarchie constitutionnelle,


démocratique, parlementaire et sociale » (art. 1er).Malgré les limitations
récentes apportées aux prérogatives du roi en matière de définition et
d'exécution des politiques publiques, celles-ci demeurent importantes.

-Le roi a un double statut :


- celui du Commandeur des Croyants (Amir Al Mouminine), en
charge du domaine religieux ; à ce titre, il préside le conseil supérieur
des Oulémas, veille au respect de l’Islam et est garant du libre exercice
des cultes (art. 41 Constit.). Il s’agit d’un domaine de compétences
exclusives ; et,

- celui de Chef de l’Etat et son représentant suprême, garant de sa


continuité, symbole de l’unité nationale et territoriale, assurant des
missions d’arbitrage entre les institutions, garant du choix démocratique,
des droits et des libertés, des engagements internationaux et des
intérêts fondamentaux du pays (art. 42 Constit.).
Le roi dispose ainsi de pouvoirs aussi importants que diversifiés puisqu’il
intervient dans les domaines religieux, législatif ou réglementaire. Il jouit
d’une indépendance totale par rapport aux autres pouvoirs. Il exerce ses
compétences par dahir
Le souverain possède des prérogatives propres qui lui assurent une
place de prééminence et d’autres partagées qui lui permettent la
participation au pouvoir législatif et exécutif. Dans ce dernier cas, il les
exerce en accord avec le chef du gouvernement grâce au procédé du
contreseing.

1- Les compétences propres :

La monarchie marocaine est une « monarchie active » dans la


mesure où le roi règne et gouverne.
Le roi préside le conseil des ministres(art 48 Constit.)pour
délibérer des projets de loi ou de règlements ou encore des questions
devant avoir son accord (orientations stratégiques de la politique de
l’Etat, projets de révision de la constitution, projets de lois organiques,
orientations générales du projet de loi de finances, etc.) (art. 49
Constit.). Il peut déléguer au chef du gouvernement la présidence d’une
réunion de ce conseil sous certaines conditions.
Il est aussi le chef suprême des forces armées(art.53 Constit.). Il
nomme à ce titre aux emplois militaires, peut déléguer ce droit et
préside le conseil supérieur de sécurité(art.54 Constit.), instance de
concertation sur les stratégies de sécurité intérieure et extérieure du
pays, et de gestion des situations de crise. Il préside en outre le conseil
supérieur du pouvoir judiciaire(art.56 Constit.) et approuve la nomination
des magistrats par ce dernier (art.57 Constit.).

Il peut encore proclamer l'état d'exception lorsque l’intégrité du territoire


national est menacée ou que se produisent des événements qui
entravent le fonctionnement régulier des institutions constitutionnelles
;mais leparlement n'est pas dissous au cours de cette période(art.59
Constit.).

Ne sont pas non plus contresignés par le chef du gouvernement,


la nomination par le roi de certains membres du conseil de régence
(art.44 Constit.), l’exercice du droit de grâce (art. 58 Constit.) ainsi que la
nomination du président de la Cour constitutionnelle et de certains de
ses membres (art.130 Constit.).

Le souverain accrédite les ambassadeurs auprès des puissances


étrangères et des organismes internationaux Les ambassadeurs ou les
représentants des organismes internationaux sont accrédités auprès de
lui , Il signe et ratifie les traités à l’exclusion de ceux qui requièrent au
préalable approbation par la loi (exemples : traités de paix ou d’union, ou
ceux relatifs à la délimitation des frontières, etc.) (art. 55 Constit.).

En matière de révision de la constitution, le roi peut à son initiative


présenter son projet de révision directement au référendum (art.172
Constit.) ou saisir le parlement (art.174 Constit.) pour le même objet.
Mais toute proposition de révision émanant du parlement ou du
gouvernement doit être soumise au peuple par dahir et donc par le roi.

Le roi dispose enfin d’une liste civile (art. 45 Constit.)etd’un cabinet


royal. Il est entouré de plusieurs conseillers qu’il nomme et révoque.

A l’égard de l’organe législatif, le roi préside l’ouverture de la première


session du parlement. Il peut dissoudre les deux chambres du parlement
ou l’une de ses deux chambres (art. 51 Constit.). Mais il est le seul à
pouvoir dissoudre la chambre des conseillers.
A l’égard de l’exécutif, le souverain nomme le chef du gouvernement au
sein du parti arrivé en tête des élections de la chambre des
représentants (art. 47 Constit.).

2- Les compétences partagées :

Le roi nomme les membres du gouvernement sur proposition du chef du


gouvernement. Il peut, à son initiative, et après consultation de celui-ci,
mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres du
gouvernement. A son tour, le chef du gouvernement peut demander au
roi de mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres du
gouvernement (art. 47 Constit.).
Le roi partage avec le chef du gouvernement le pouvoir de
nomination aux emplois civils de wali de Bank Al Maghrib,
d’ambassadeur, de wali et de gouverneur, et des responsables des
administrations chargées de la sécurité intérieure, ainsi que des
responsables des établissements et entreprises publics stratégiques.
Ces nominations font l’objet d’une délibération au sein du conseil des
ministres (art.49 Constit.).

Autres décisions contresignées par le chef du gouvernement, la


déclaration de guerre (art.49 et 99 Constit.) et la déclaration de l’état de
siège par le roi (art.49 et 74 Constit.).

Dans le domaine des relations extérieures, le roi ne ratifie certains


traités, qu’après approbation du pouvoir législatif ; c’est le cas par
exemple des traités de commerce ou ceux engageant les finances de
l’Etat (art. 55 Constit.).

Au niveau de la jurisprudence, il convient de signaler que la chambre


administrative de la cour suprême a toujours refusé de se prononcer sur
les recours en annulation intentés contre les décisions royales quelles
qu'elles soient .
Puisque les Dahirs royaux ne rentrent pas dans ses compétences, elle
s’est déclarée incompétente pour prononcer sur la nature juridique des
Dahirs royaux en se référant aux critères formels dans un arrêt célèbre
de la cour suprême Abdelhamid Ronda contre le ministre de la justice
du 18 juin 1960 -arrêt de la cour suprême.

Cette position est motivée par les compétences de la cour suprême, qui
se limitent aux dispositions de son statut fixé par le dahir de 27
septembre 1957, et qui détermine sa vocation de trancher les recours
contre les décisions d’une autorité administratives alors que la décision
contestée émane du roi.

B- Le gouvernement :

Le pouvoir exécutif désigne la fonction dans l’Etat qui consiste à


exécuter les lois (art. 89 Constit.). Il est assuré par le gouvernement qui
est responsable à la fois devant le roi et le parlement.
Il convient ainsi d’examiner successivement sa composition et ses
attributions.

1- Composition :

Le gouvernement est composé du chef du gouvernement, des


ministres, et éventuellement des secrétaires d’Etat (art. 87 Constit.).

- Le chef du gouvernement :

Dans l’actuelle constitution, le terme de chef du gouvernement


succède à celui de premier ministre avec des pouvoirs plus importants.Il
est nommé par le roi et sur sa proposition, le roi nomme les autres
membres du gouvernement. C’est également le roi qui met fin aux
fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement, à son
initiative et après consultation du chef du gouvernement. Celui-ci peut
demander au roi de mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs
membres du gouvernement et sadémission entraine le renvoi de
l’ensemble du gouvernement par le roi (art. 47 Constit.).
Toutefois,le roi ne peut démettre le chef du gouvernement de ses
fonctions que s’il démissionne de son propre chef ou perd la confiance
du parlement.

- Les ministres d’Etat, avec ou sans portefeuille, se distinguent des


ministres par leur rang protocolaire. Cette distinction est donnée pour
marquer l’importance d’un département ministériel, ou distinguer une
personnalité politique.

- Les ministres sont en charge de ministères, ont des budgets


propres et une autorité sur les services de leurs départements. Chacun
mène la politique gouvernementale dans le secteur qui est le sien
(enseignement, agriculture, santé, affaires étrangères, etc.).

- Les ministres délégués reçoivent délégation de pouvoirs pour


s’occuper de certaines affaires déterminées sous l'autorité du chef du
gouvernement ou de certains ministres.
Du point de vue protocolaire, ils sont placés entre les ministres et
les secrétaires d'État.

- Les secrétaires d’Etat reçoivent le plus souvent leurs missions


par délégation de certaines compétences du chef du gouvernement ou
de ministres aux attributions nombreuses (art. 93 Constit.). Ils ne
participent pas de plein droit aux travaux du conseil des ministres ; ils y
prennent part lorsque ce dernier débat de questions relevant de leur
compétence.

Après la formation du gouvernement, le chef du gouvernement


présente et expose devant les deux chambres du parlement réunies, le
programme qu’il compte appliquer, notamment dans les domaines de la
politique économique, sociale, environnementale, culturelle et
extérieure. S’il fait l’objet d’un débat devant chacune des deux
chambres, ce programme est suivi d’un vote à la chambre des
représentants uniquement. Le gouvernement est investi après avoir
obtenu la confiance de la dite chambre(art. 88 Constit.).
Les ministres sont à la fois responsables, chacun dans le secteur
dont il a la charge et dans le cadre de la solidarité gouvernementale, de
l’exécution de la politique du gouvernement (art. 93 Constit.).

Ils sont, enfin, pénalement responsables devant les juridictions


répressives ordinaires pour les crimes et délits commis dans l’exercice
de leurs fonctions (art. 94 Constit.).

2-Attributions :

a-Compétences générales :

Le gouvernement met en œuvre son programme, sous l’autorité du chef


du gouvernement. Pour y parvenir, il dispose de l’administration et
supervise l’action des entreprises et établissements publics (art. 89
Constit.).

Malgré la séparation du domaine de la loi et du règlement, le


gouvernement intervient en matière législative en présentant des projets
de lois et ses membres siègent aux commissions parlementaires.

Grâce à la loi d’habilitation, il est autorisé par le parlement à


intervenir, pendant un délai limité et pour un objectif déterminé, dans le
domaine législatif. Les décrets-lois ainsi pris doivent être soumis à la
ratification du parlement (art. 70 Constit.).

L’actuelle constitution a défini et clarifié les compétences du


conseil du gouvernement comme instance de préparation des décisions
et de délibération particulièrement , en matière de politiques publiques et
sectorielles, de l’engagement de la responsabilité du gouvernement
devant la chambre des représentants, des questions d’actualité liées aux
droits de l'homme et à l’ordre public, des projets de loi, décrets-lois,
projets de décrets réglementaires et de la nomination des secrétaires
généraux et des directeurs centraux des administrations publiques, des
présidents d’universités, des doyens et des directeurs des écoles et
instituts supérieurs(art. 92 Constit.).

La présidence de cette instance incombe au chef du


gouvernement que la constitution a doté de pouvoirs plus larges
comparé à ses prédécesseurs.
En premier lieu, il :
- exerce le pouvoir réglementaire et ses actes réglementaires sont
contresignés par les ministres chargés de leur exécution et peut leur
déléguer certains de ses pouvoirs (art. 90-91 Constit.) ;
- nomme aux emplois civils dans les administrations publiques et
aux hautes fonctions des établissements et entreprises publics, sans
préjudice des compétences du roi en la matière(art. 91 Constit.).

En second lieu, le chef du gouvernement peut engager la


responsabilité du gouvernement devant la chambre des représentants,
sur une déclaration de politique générale ou sur le vote d’un texte. Le
refus de confiance provoque la démission collective du gouvernement
(art. 103 Constit.).

En troisième lieu,le chef du gouvernement peut, sous certaines


conditions, dissoudre la chambre des représentants(art. 104 Constit.).

Il lui appartient de présider le conseil des ministres à la demande


du roi et sur la base d’un ordre du jour fixé d’avance; il peut également
demander au roi de convoquer ce conseil (art. 48 Constit.). Par
délégation du roi, il peut nommer aux emplois militaires(art. 53 Constit.)
et présider le conseil supérieur de sécurité sur un ordre du jour
déterminé (art. 54 Constit.).
Enfin, il a la tâche classique de réaliser les arbitrages entre
ministres et la coordination de leurs activités.

Les ministres intéressés à un problème particulier peuvent créer


des comités interministériels pour préparer les décisions appropriées
b -Les compétences techniques du gouvernement :

-Le chef du gouvernement agit par décret, acte administratif se


situant au sommet de la hiérarchie administrative. Il dispose de la
compétence de droit commun en matière règlementaire (art. 90 Const.).

Il a deux types de pouvoir règlementaire :


-L’un appelé pouvoir réglementaire dérivé, consiste à prendre
les règlements d’exécution des lois ;
- l’autre lui permet de statuer sur toutes les matières qui ne
sont pas confiées à la loi par l’article 71 de la constitution : l’on parle,
dans ce cas, de pouvoir réglementaire autonome (art. 72 Const.).

Les actes réglementaires du chef du gouvernement peuvent faire


l’objet de recours pour excès de pouvoir devant la chambre
administrative de la Cour de cassation qui statue en premier et dernier
ressort.

Pour mener à bien sa mission, le chef du gouvernement préside


un bon nombre d’organismes tels que les conseils d’administration des
établissements publics.
Il a un cabinet composé de conseillers techniques ou de chargés de
missions qui l’assistent dans la mise en œuvre de ses compétences
administratives.

Une place particulière est à réserver au secrétariat général du


gouvernement. Créé au lendemain de l’indépendance, il est placé au
carrefour des institutions de l’Etat dont la mission essentielle est
d’assurer le bon fonctionnement du travail gouvernemental.

Il a trois tâches principales :


- Coordonner la préparation des projets de lois et de règlements
provenant des différents départements ministériels en vérifiant leur
conformité avec les dispositions constitutionnelles et leur compatibilité
avec les textes législatifs et réglementaires en vigueur ;
- Conseiller le gouvernement en donnant son avis sur les
questions d’ordre juridique qui lui sont posées par les administrations et
les établissements publics ;
- Préparer les réunions interministérielles, notamment le conseil
des ministres et le conseil du gouvernement (préparation de l’ordre du
jour, convocation des ministres intéressés, tenue des procès-verbaux,
etc.).

3- Les ministres :

Les services relatifs à un secteur d’activité gouvernementale


déterminé relèvent du même ministère et sont placés sous l’autorité
d’un ministre. Il en est ainsi du ministère de la santé publique, des
finances, de l’agriculture, de l’enseignement, etc.
Le ministre, quel que soit son titre, décide de toutes les mesures
d’organisation intérieure de son département. :

- nomme à certains emplois dans la mesure où cette prérogative


lui est déléguée ;
- exerce le pouvoir hiérarchique et disciplinaire sur l’ensemble des
agents du ministère ainsi que le pouvoir d’instruction, de réformation ou
d’annulation ;
- représente l’Etat en ce qui concerne les attributions du
département ministériel : signature des contrats passés par l’Etat,
représentation de l’Etat devant la justice;
- assure la gestion financière de son département ministériel en sa
qualité d’ordonnateur.

Le ministre a à sa disposition un cabinet composé de ses plus


proches collaborateurs. Celui-ci comprend un directeur qui a en charge
les missions protocolaires, personnelles et politiques, des attachés, des
conseillers techniques et des chargés de mission répartis selon les
différentes questions relevant de la compétence du ministre.
L’ossature administrative du ministère est constituée
principalement par les directions qui se distinguent du cabinet ministériel
par leur permanence. Chaque direction est divisée en sous-directions,
services et bureaux.

VII :Les principes de l'organisation judiciaire


marocaine :

La justice est un service public dont sa mission est de trancher les


litiges entre les personnes conformément au droit positif, si nul ne peut
se faire justice soi-même, toute personne a le droit de recourir à la
justice pour faire connaître son droit, ce recours est fait devant les
juridictions et conformément à des procédures.

Une juridiction : est un organe dont l'objectif est de trancher les


contestations créées de l'application des règles juridiques.

Une procédure : c'est le déroulement d'une action en justice, obéit à un


certain nombre de règles et de procédure qui correspondent à
l'ensemble des modalités de l'introduction de l'action en justice et du
déroulement du procès : la procédure civile ; la procédure pénale…

Le terme tribunal pour les juridictions inférieures, le terme cours pour


les juridictions supérieures.

A- le principe de l'indépendance de la justice :

le pouvoir judiciaire est séparé du pouvoir législatif et du pouvoir


exécutif , le juge est indépendant, c'est-à-dire qu'il n'est pas soumis à
une hiérarchie administrative le cas échéant le ministère de la justice et
cela selon les dispositions des l'articles 107, 108, 109, 111,115 de la
constitution marocaine de 2011, on trouve à titre d'exemple selon
l'article 107 de la constitution : le pouvoir judiciaire est indépendant du
pouvoir législatif et du pouvoir exécutif le roi est le garant de
l'indépendance du pouvoir judiciaire.

B- Le principe de la gratuité de la justice :

Les magistrats ne sont pas rémunéré par les justiciables, mais par l'État
en leur qualité de fonctionnaire, cela ne signifie pas que le justiciable
n'aura rien à débourser dans le cadre d'un procès qui peut entraîner
des frais plus ou moins importants, selon l’affaire jugée, sa nature sa
complexité, ainsi aux honoraires des avocats, des huissiers de justice
des experts judiciaires…

C -le principe du double degrés de juridiction :

ce principe signifie qu'une affaire peut-être jugée deux fois, que ce soit
en fait ou endroit et par deux sortes de juridiction : la juridiction du
premier degré et la juridiction du deuxième degré, pour réexaminer la
décision de la juridiction du premier degré, la personne qui n'est pas
satisfaite d'une décision rendue en premier ressort peux demander que
son affaire soit examiner à nouveau par une juridiction supérieure la
décision va donc faire l'objet d'appel , la loi prévoit les cas dans
lesquels il n'est pas possible de faire appel, premier et dernier ressort
pour des litiges à faible importance et valeur, la seule possibilité de
contestation est la cour suprême pour avoir un arrêt confirmatif ou un
arrêt infirmatif.

D -le principe de la publicité des débats et des décisions :

les débats d'un procès et les décisions doivent être public, cela signifie
que les débats en lieu publiquement et que la décision de justice est
rendue en présence du public, les portes des salles d'audience doivent
être ouvertes et accessibles à tous ,l'accès du public donne une
transparence à la justice et permet de consacrer le principe de
l'impartialité, exception faite sur des affaires que le président du tribunal
ou le président de la cour d'appel peut ordonner à un huis-clos, pour
protéger la vie privée par exemple des personnes qui sont en conflit ou
bien pour préserver certains secrets de l'Etat où l'ordre général.

E- Le principe de la collégialité :

Ce principe de la collégialité signifie que l'affaire est jugée par plusieurs


juges, siégeant et délibérant, ensemble ce principe ne reçois pas
applications dans toutes les juridictions et pour toutes les affaires dans
une même juridiction, généralement la collégialité est appliquée au
niveau des tribunaux de première instance qui siègent avec trois
magistrats, c'est une collégialité rationalisée, car la loi distingue les
affaires des mineurs par exemple à de celles qui sont complexes.

F-Le principe contradictoire de la procédure :

Ce principe garantit aux parties qu'elles ne seront pas jugées sans


avoir été entendues, au moins appelées, ce principe exige :

- que le demandeur informe le défendeur de sa prétention.

- que les parties échangent leurs conclusions et leurs pièces.

- que les mesures propres à l'établissement de la preuve soient menées


en présence des parties et de leurs conseillers.

- que les débats soient eux-mêmes contradictoires menés.

- que la décision soit rendue en audience publique à une date


communiquée aux parties par le juge lors de la clôture des débats.

G-Le principe de neutralité du juge :


Le juge peut-être récusé lorsqu'il a un intérêt dans le litige, un conflit ou
un lien de parenté avec l'une des parties en cause, puisque il a
l'obligation d'application des droits et encore la continuité du service
public et le principe d'égalité des parties devant la justice.

H-Le principe de la règle de compétence des juridictions :

Pour trancher un litige il convient de déterminer la juridiction


compétente, en raison de la matière du litige, ainsi que la compétence
territoriale des juridictions.
-la compétence d'attribution : déterminer la catégorie de la juridiction
compétente en raison de la nature et du montant de la faire à juger : des
juridictions de droit commun, des juridictions spéciales : administrative,
commerciale, constitutionnelle.

- la compétence territoriale : les règles relatives à la compétence


territoriale, ont pour objet la répartition géographique des affaires entre
les juridictions de même degré, il ne suffit pas, en effet de savoir à quelle
juridiction matériellement compétente, il convient de s'adresser ,mais
encore de déterminer parmi les juridictions compétentes laquelle sera
géographiquement apte à juger les litiges, est-ce qu'il s'agit d'une
juridiction civile : du domicile du défendeur, ou bien du
défendeur :juridiction pénale où se déroule d'infraction, au parfois pour
les juridictions administratives dans le territoire du tribunal compétent.
Bibliographie générale :

-Anwar M. : L’organisation administrative, REMALD n° 1 31, Coll.


Manuels et travaux universitaires, 2020.

-Eddahbi A. : Institutions administratives, Casablanca, 1994

-Fadil A. : Lexique des collectivités territoriales, Casablanca, 2017

-Jalal Essaid. M : Introduction à l’étude du droit, Imprimerie de


NAJAH, CASABLANCA.6 me ; édition 2000,

-HASSAN O. CHAHDI : droit administratif 1ere edition- 1997

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