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Ainsi chantait Marsyas...

:
poèmes / Jacques
d'Adelswärd-Fersen

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Adelswärd-Fersen, Jacques d' (1880-1923). Auteur du texte. Ainsi
chantait Marsyas... : poèmes / Jacques d'Adelswärd-Fersen. 1907.

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in chantait
j~' Marsyas.
!~C~

POtMES.

$~ Uy~qaetquechf'se
dentcr'cn!c't!xdans~aDnu!e]]r.
AUHREYHEARDSÎ,ET.

SS~ FLORENCE et PAMS


LIBRAIRIE LEON VANIER, ÉDITEUR j;j~~

A. MESSEIN, SUCCESSEUR '?:'


7NQuai M. ~Ma-Ae~M

1907
Ofi~nat en couttur
Nf Z M-1ÏD-B
<y~<<
Jacques

Ainsi chantait
Marsyas.
POÈMES.

Hyaqueiquechose
de merveilleux dans la Douleur.
AUDREY BEARDSLEY.

FLORENCE et PARIS
LIBRAIRIE LEON VANIER, ÉDITEUR
A. MESSEIN, SUCCESSEUR
19 Quai St. Michel 19

1907
A LA MÊME LIBRAIRIE

Du Ndême auteur.
PROSE: Ebauches et débauches, 1901, préface de F. Coppée.. 3.~0
JVa<M Daine 'DM Mers Mortes, 1902, couverture de
L. Morin
Lord Lyllian (Messes Noires), 190~, couverture de
;o
C. Simpson !.<o
Une Jeunesse, 1907, (vient de paraltre) ;o
~ET~
Morin, in-16, 1900.
Chansons Légères, préface de Rostand. Illustr. de Louis

L'i!ym):;t!M J'~MomM, couverture d'Auriol, 1902


Les Cortèges qui sont ~<:M&, 190~
Z.M:oM)' Enseveli, 1904
;.<o

~o
~o
Le Da~MM~- aux Caresses, 1906 3.50
AINSI CHANTAIT MARSYAS.
POEMES
T!POQRAPtA UONM CAPPBLU
=== ROCCA S, CASHANO-–=:
~/A~Y C~4~7~T ~47?6F.4~

VOLUPTUAIRE

pour F. v. K.

mon Unique, 0 mon Élu dont la lèvre ~0~&


Evoquait le plaisir qui ~ù!~ mentira,

f' .].
Sourcils gamins; gestes soyeux, langUeur voilée,
"Bt-M~M del''amant; dont l'étreinte accablée
CfM'tt l'ardeur de mes bras,

Narines voltigeant sur les coins du K~


Rayon de clair de lune eKjofMt près des ~M~
Lys pur d'un torse, ~K ~M COM, vous, prunelles,
~Mt MmH~ mourir presque ~K ~MMKt ailes
DM~OK~C~d'OM~~MMMK~,
~D~Z.6~4~Z)-~MË~

Seins tiédis sur lesquels ~M~ opales,


Aisselle, vapeurs J'O~ au ~MM clair obscur,
Talons brunis, mollets nerveux, odeurs du mâle,
Ventre, dont l'encens rose dtreint la voix qui râle
Ivre des temples de ~M~

0 ~<K~/ Comment donc m'as tu fait ton esclave?


Par quelle aube d'amour, par quel soir, par quels si
Ais-je été lanciné d'une émotion grave,
Et condamné, <~f)MM, souffrir de ~M~M
D'un beau visage ou d'un beau corps ?
DÉDICACE

[en ne pourra plus t'arracher de mes bras:


Dieu lui même ne descellerait pas nos lèvres.
Tu es mon sang, tu es ma chair, tu es ma nëvre!f
Et tu es le seul bien qu' on-ne me prendra pas!

Pour toi, tout ce que j'ai de pur et de beau dans la vie


A dormi sans réveil depuis l'Éternité.
Et j'ai vécu des instants ivres de beauté,
Si grands, que mon âme en reste inassouvie

Et qu'elle chante à tes pieds blancs, comme César!


ADELS WARD-FERSEN

NÎNO

on nom, c'est de la lumière


Et du ciel bleu,
Un fil de soleil en prière
Au fond des yeux.
C'est la langueur italienne
Dans un baiser
Autour duquel mon ame vienne
Agoniser.
C'est le parfum suave et triste
Des morts de fleurs,
De ces fleurs rares qui n'existent
Qu'en notre coeur!
AINSI CHANTAIT MARSYAS

Et c'est l'appel aux voix lointaines


De ces pastours
Qui dans la campagne Romaine
Chantent sur les pipeaux leurs peines
Au long du jour
~Z~?Z'AS.6A

LA VICTIME RAVIE

oute ma force est blottie au coin de tes lèvres,


Frêle coupe de sang aux morbides saveurs.
Jamais tu ne sauras le rêve ou la langueur
Qui exilent mes yeux vers ton changeant visage!

Chaque instant où le nom de l'Aimé, sur mes lèvres


Voltige, le désir, la tendresse et la peur
Martellent à grands coups les portes de mon coeur
Ainsi que des béliers déchaînés par la rage.
Je me sens la victime épuisée à tes lèvres;
Tes baisers ont valu le poison dont je meurs.
Mais vive la souffrance et vive la douleur,
J' ai crié de plaisir sous ce bel esclavage1
AINSI CHANTAIT MARSYAS

POUR TOI QUI 'M'A FAIT SOUFFRE

e n'avais plus que toi sur terre


0 Voluptueuse Infamie,
0 mon cher Crime solitaire,
Toi qui vibrais dans mes artères,
Tu m'acquitté pour l'Ennemie!i

Je buvais ta bouche suprême:


Ton regard valait un serment,
Et j'aurais cinglé d'un blasphème
Celui qui souillant mon poème
Eût osé dire que tu mens!.
ADELS M~4~Z'Ë'~ 67~

Pareil aux quêteurs de Pouzzoles


Attendant l'aumône des morts,
Je te faisais une auréole
Avec un bziser qui s'envole
Joint aux caresses de ton corps

Et pourtant, mon Amour, ma Sève,


Tu oublias ce qui fût nous.
En voulant tromper mon beau Rêve
Tu trompas ta jeunesse brève
Et ma tendresse à tes genoux.

Je ne suis plus fier de ces nuits


Où, comme un dieu, sur les parvis,
Tu faisais pâlir l'or des masques.

Tu as éteint tous les rubis


De mon orgueil jeune et fantasque!
~4/MS/ CHANTAIT MARSYAS

CHANTERELLE CONVULSÉE

~o~~y.
ms la pénombre où chaque chose a son mystère,
Où le silence est fait de voix qui ont prié,
Quelqu'un m'est apparu, semblable à vous naguère!
Reflet désenchanté de votre vie sur terre.
Les yeux éteints, la face morte, les poings liés.
Son corps exaspéré d'étreintes solitaires
Évoquait je ne sais quel violon brisé
Dont l'âme a trop gémi sa musique altière:
Et plus rien n'existait, sonore en la
peau claire,
Des nerfs qui se gonflaient sous l'archet du baiser!
ADELS M~7'~P~~V

Mais seules détachant leur galbe linéaire


Parmi ce nirvana d'un visage oublié,
Blessure ardente et triste et pourtant étrangère,
Vos lèvres, mon enfant, sur l'ami se penchèrent
En murmurant des mots qui le firent pleurer.

Car tu disais ainsi la nostalgie amère


Des baisers refroidis sur tes lèvrès de pierre,
Des songes que tes yeux clairs ont enseveli,
Ta jeunesse perdue en ardeurs mensongères:
Et moi j'ai deviné sans que tu l'aies compris

Ton coeur funèbre et doux comme un beau cimetière


AINSI CHANTAIT MARSYAS

LA FRIPEUSE DE MOËLLE

à ~M' ~e&<t T~'My ~~o~oM_y


HbtMm~e.

uisque tu ne crois pas à mon tragique Amour,


Et que tes yeux, le soir, rient à d'autres visages,
Puisque je suis trop loin pour demeurer l'image
Empreinte sur ta bouche aux novices contours,

Puisque rien ne parait te valoir une femme


Et puisque la Douleur aux mains inertes, n'est
Qu' un mendiant qui pleure avec un air benêt
Devant le seuil souillé de l'hopital en flammes,

Puisque ma passion n'a pas d'échos en toi,


Que les idées qui font que je souffre et je t'aime
Te paraissent, à toi, un anormal blasphème,
Pars! Va-t-en bien loin. Tu es libre cette fois!
~Z'PZ'Ë~s~V
Vas renier la jupe où germent des acides!
Barbouilles toi le corps aux baisers des putains.
Bientôt la syphilis, entre ses bras putrides,
Vengera sur ta chair mon pauvre cœur humain 1

Vénus aux flasques seins, aux lourdes cuisses veules,


Béate de souiller d'un rut vil un enfant,
Engloutira ton âme en son ventre bouffant
Et te -broiera les os sous ses graisses en meule.

Pourtant à certains soirs, aigri remords,


par ,1e
Tu te rappelleras ma tendresse angoissée:
Vos étreintes à elle et toi seront glacées
De se pâmer ainsi aux chevilles d'un mort!1

Et lorsque la menstrue écoeura.nte d'odeurs


Giclera le vomi poisseux de sa matrice,
Tu croiras voir couler d'un obscène calice,
Coagulé au fond des sexes fossoyeurs,

Le sang des gas vidés par les Ëyes-Vampires


AINSI CHANTAIT MARSYAS

LES EXTATIQUES

hantez moi doucement


La langueur des amants
Solitaires.
Chantez moi, voulez vous,
Le malheur d'être un fou-
Sur la terre.

Dites moi comme ils ont


Par les nuits de mousson
Parfumée,
Gémi au bord des mers
Au souvenir amer
Des aimées.
ADELS ~~?Z'57?.&E7V

Est-il vrai qu'on les voit


Co me écoutant des voix
Invisibles?
Et que leurs yeux déçus
Rêvent à leur insu
L'impossible ?

Nul n'entre-t-il jamais


Dans le deuil des palais
Où l'on pleure?
Moi aussi j'ai souffert
J'ai connu le désert
Dont ils meurent:

C'est pourquoi doucement


Chantez moi les amants
Solitaires,
Chantez moi, voulez vous,
Le malheur d'être an fou
Sur la terre!
AINSI CHANTAIT MARSYAS

IL FURTO
aE.C.
arce que la voilà et qu'elle a vu mon bien
Et qu'elle a blasphémé notre ardente prière,
Parce qu'elle a souri pendant que j'étais loin
Vers tes yeux qui n'ont pas compris l'amer chagrin
D'avoir trompé ton seul ami et ton seul frère,

Parce qu'elle arracha tant d'espoir à mes mains


A mes mains caressant ta jeunesse éphémère,
Parce qu'elle a brisé statue, un mMin,
Où j'allais pour offrir les fleurs de mon chemin,
Et qu'elle n'a pu semer entre nous que misère,
ADELS !~4~S~V
Parce qu'elle a tout pris en ne nous laissant rien
Que des remords, que des sanglots, et que des pierres,
Parce qu'elle a volé mon amour sur la terre
Et qu'elle a fait mourir nos cœurs jusqu'à la fin,

Je lui souhaite un jour mes sanglots solitaires,


Je lui souhaite un jour de sentir, la Vipère,

Les morsures dont saignait le cœur de Caïn!


~57 CHANTAIT MARSYAS

JUMIÈGES

our notre adieu d'amour, je veux que ma souffrance


Garde la majesté d'un coucher de.soleil,
Je veux que notre adieu soit splendide et pareil
A la voilure d'or
j*~ des vaisseaux en partance.

Avec des yeux chargés d'un regret infini,


Mais sans pleurs, sans qu'on voie de larmes aux paupières,
Nous nous regarderons d'une façon légère,
Au souvenir ému des bonheurs enfuis.

Nos doigts se frôleront, oh, très tendrement, presque


Ainsi qu'à l'occasion d'un. premier rendez vous,
Et les mots de caresse où les rêves sont fous,
Feront semblant d'errer sur nos lèvres. presque
.4Z~Z6 ~V
Comme si l'on devait retrouver notre amour,
Comme si l'on devait reprendre l'aventure,
Sans montrer la tragique et sanglante torture
Que nous aurons souffert comme souffrirent tous,

Et nous serons des morts sous des vêtemens roses


AINSI CHANTAIT MARSYAS

e matin, tu dormais comme un petit enfant:


Tes deux beaux bras pliés; la joue sur ta main brune,
Un souffle égal senblait calmer l'heure importune;
Tes lèvres avaient l'air de quelqu' enchantement
Entre les cils luisait un fil de clair de lune:
Mon Nino! tu dormais comme un petit enfant!

Plus rien ne paraissait de l'aventure ancienne.


On n'eut, pas dit que le malheur .était passé
Besace au dos, remplie de long frissons glacés,
Par le seuil de ma maison et de la tienne.
Les cernes seuls t'accusaient an peu plus lassés.
Mon Nino! oublieux de l'aventure ancienne!
~M~ZL/TE~S~

Et moi, seul près du lit où ton corps embaumait,-


Tel qu'aux pieds de Narcisse endormi, je pensais:

Combien de pleurs devront laver ces baisers d'elle?


Combien de dévouement résigné et fidèle
Te fera m'accepter encor à ton chevet

Nino pour adorer en toi ce que j'aimais!


AINSI CHANTAIT MARSYAS

L'ICÔNB

I.

lus tard, quand tu seras parti


Quand tu m'auras quitté pour d'autres,
Quand seuls, à mon foyer d'ennui,
tes souvenirs vivront, fidèles
Il.~

Tandisque vous rirez, heureux,


Et qu'elle rosira de fièvre,
Lorsqu'un baiser joindra vos lèvres
Et qu'un regard joindra vos yeux,
~Z)~Z~ H~4~9-?.S&'V

Tandisque perdus dans la soie


Des beaux rêves éblouissants,
Vous m'oublierez, obéissant
À l'égoisme de la joie,

Je rêverai, triste toujours,


Aux promesses de Naguère,
Ah! les promesses des beaux jours!
Mais sans garder de haine amère
Si résigné, qu'une prière
Malgré mes pleurs et ma misère.

Suppliera Dieu pour votre Amour!

n.

Pourtant devront les jours venir


Où vos ardeurs seront lassées;~ ~`
Et quand, cette fois, délaissée,
Elle n'aura plus qu'à te souffrir,
~7A~S7 CHANTAIT MARSYAS

Quand la beauté sera flétrie


Sur son front qui ne pensait pas,
Et que tu te sentiras las
De cette amante défleurie,

Quand « per niente », sans raisons


Resteront seules ces folies
Et qu'ayant bu jusqu'à la lie
Dans la coupe des trahisons,

Tu comprendras trop tard sans Elle,


Que mon chagrin était bien vrai,
Que même au bord d'un rire frais
Le mensonge bat des ailes.

Alors, rappelles toi: Nino!


Évoques parmi les eaux grises
D'autrefois pâles Venises
Où notre coeur eût des sanglots,
.4Z~Ë7~ ~4~0-7'jE~.S~

Ainsi qu'au tain vieilli des glaces,


Évoques fantômes esseulés
Nos baisers, nos élans, mes angoisse
Toutes les choses en allées.

Et tu verras, tragique face,


Rongé de corbeaux qui jacassent,
Pendu à l'arbre des menaces

Mon rictus de clown désolé!


AINSI CHANTAIT MARSYAS

EN MINEUR

os cheveux sont un peu de soleil vu en rêve


Et c'est vers eux que ces mots ci s'envoleront
Les abeilles dorées leur feront un cortège
Pour bruire doucement autour .de votre front.

Car je n'aurai rien su d'autre en ce visage


Que le nimbe en.fla.mme qui saille de ta chair,
0 mon amant futur; o mon ami d'hier,
Dont rame est la chanson d'un lointain paysage.
~Z'~Z.~ H~.C-Ë/?.S~V

Il me semble que l'ombre où frémit mon désir


Environne le monde entier d'un sortilège:
Vous me semblez celui qui nait d'un souvenir:
Prés de vous laissez moi un instant mieux souffrir..

Vos cheveux sont un peu de soleil sur la neige!


AINSI CHANTAIT MARSYAS

POUR APRÈS

[i jour nous serons vieux tous les deux, mon Enfant,


Qui sait le destin nôtre?
Peut être vivrons nous dans des lieux différents.
Il me paraît, à moi qu'on sera simplement
L'un près de l'autre.

Tu n'auras plus alors ton joli front gamin


Ni ce rire de faune:
Tes yeux où du soleil pétillait, le matin
Et qui, sous mon baiser, se faisaient plus câlins,
Fuiront, atones.
~Z'Z'T~EjV
Ton corps soyeux, tes tièdes bras, ton cou brûlé
N'auront plus que des rides
Et ces cheveux vermeils que j'aimais tant boucler
Dégarniront alors, blanchis et désolés
Ton crâne vide.

Tu t'en iras voûté, à petits pas couverts,


En évoquant les heures
Où virils tous les deux, et gais, le regard clair,
On courait au soleil sur le bord de la mer
Comme gageure.

Et tu diras, Ami, à me savoir tout près,


Berçant ton âme,
Qu'au souvenir des nostalgies dont je souflrais,
Mon patient amour, fidèle et-fort, valait
L'amour des femmes!i
AINSI C~4//7~4/r MARSYAS

NOSTALGIQUE

iens bercer mes regrets:


Nos pensers, en secret,
Etouffent de présages.

Dans tes yeux j'ai revu


Les vaisseaux disparus
Vers de bleus paysages!

Sur les lacs de ton corps


Leurs lents sillages d'or
Avaient l'air de poursuivre
.~MZ.S WARD-FERSEN

Un tendre oiseau marin


Que mon rêve orphelin
Escortait d'un ,vol ivre.

Prends mon coeur sur ton coeur:


D'un sourire menteur
Voiles mes nostalgies, `

Nous irons, si tu veux,


Plus tristes et plus vieux
Jusqu'à des Birmanies

Où tout fait tant souffrir


De beauté, de désir
Et d'ardente jeunesse,

Qu'on hume sur la peau


L'opium des sanglots
Aux inertes sagesses! 'c
~S/ CHANTAIT MARSYAS

RELIQUES AU CRÉPUSCULE

ue je te pleurerai lorsque je serai vieux,


Quand tu seras l'esclave amoureux d'autres chaînes.
Quand je n'aurai de toi, en ces heures sereines,
Que l'orgueil automnal d'avoir étreint un Dieu!

Le passé tendre et clair* aux souffrances cruelles


M'évoquera ton rire et tes baisers soyeux
Tandisque solitaire et doux, comme un adieu,
J'écouterai, là bas, mourir des tarentelles.
ADELS H~4AC'?.S'Ë~

Un alanguissement s'exilera des cieux:


Ce que j'aimais en toi n'est que ma propre ivresse.
Et la splendeur des nuits, mêlée à ma tristesse,
Jettera son linceul d'étoiles sur mes yeux!
AINSI C/M~T~/T" MARSYAS

LES RETOURS

1s ont raison ceux qui nous plaignent,


Ceux dont le coeur s'émeut et daigne
Écouter crier notre coeur:
Car par 1 amour dont le mien saigne
J'ai connu l'épuisant bonheur!

Pourtant lui vendrais-je ma vie ?


Commencerais-je sans envie
Un dialogue avec les morts ?
Oh! laissons, afin qu'on l'oublie
L'ancien vaisseau dormir au port.
ADELS !~4'~?-M~

Que les vagues bercent son somme,


Lui rappellant sans qu'on les nomme
Tous les océans parcourus,
Et l'infini des jeunes hommes
Qui chantèrent sur son pont nu!
AINSI CHANTAIT ~4~6~.46'

ET NIHIL.

lions Myrrhus, la coupe est pleine!


Cesar sans fleurs reste divin
Et se marie avec le vin
Plus aigre encor que ton haleine.

La mer n'est elle pas sereine,


Là bas, aux horizons lointains?
Pourquoi craindrions nous demain?
Buvons! à la grandeur romaine!
~Z'~Z.~M~~Z)-

Tu n'en peux plus? qu'un doigt, te vienne


En aide, au milieu du festin.
Tes mensonges sortiront bien
Avec le pus de ta bedaine;

Si ta gorge patricienne
Rue, un geste à l'esclave latin
Suffira, en coupant. ton destin
Pour voir ta peur, o brute humaine.

Allons Myrrhus, la coupe esf pleine!


~7A~7 C/~4-A~4/r MARSYAS

LES DEUX AMOURS

ur la flûte à dix trous qui siffle un peu mièvre


Je ne sais quel air doux et triste et nonchalant,
À l'ombre que font les grands peupliers tremblants
Les bergers Licidas et Mopsus jouent des lèvres.
Ta nostalgie, Eros, alanguit leur corps blanc
Et les fait frissonner sous l'archet des fièvres

Chantons l'amour en rêve et pleurons le tout bas!

Car un soir tendre, où le soleil laissait sur terre


Trainer comme un manteau l'or de son geste en feu,
Mopsus a rencontré dans l'enceinte des dieux
~j9~Z.Z)-7~.&57/

Une ombre fugitive et peut être étrangère


Dont les yeux ont souri quand sourirent 'ses yeux:
Et c'était Méroé, la. danseuse aux prières.

Chantons l'amour en rêve et pleurons le tout bas!

Mais Licidas n'a fait que voir passer Narcisse.


L'entant, penché sur l'eau pour boire au ruisseau frais,
Tremblant de se connaitre, et languide, effleurait
D'un baiser pépiant sur sa bouche novice,
Le miroir ingénu que la dryade offrait.
Ce baiser là, c'est la douleur et le délice.,

Chantons l'amour en rêve et pleurons le tout bas!

Et voici que Mopsus et Licidas appellent


Sous le couvert humide et bleu du bois en fleur
La vierge épeurée et l'éphèbe joueur
Qui naquirent tous deux de l'aurore immortelle,
Et sont pareils, par la beauté et leur pâleur
A la lune de mai sur la moisson nouvelle.
Chantons l'amour en rêve et pleurons le tout bas.
~~VS/ CHANTAIT MARSYAS

Bel enfant, ton oreille où le sang vif circule


Semblait un coquillage en qui la mer s'endort.
Méroé, tes yeux bruns aux pétillements d'or,
On dirait de la t<'rre fraiche au crépuscule.
Tes seins, o mon amie; bombaient sous mes doigts forts
Ton torse lyre était un hymne qu'on module!i

Chantons l'amour en rêve et pleurons le tout bas.

Quand tu riais, Narcisse, hier, à la fontaine,


J'aurais voulu piquer, comme un oiseau vivant,
Ta langue aigue et rose au bord clair de tes dents
Pour boire à la blessure un peu de ton haleine!
'Méroé, j'entends encor ta voix souvent
Quand la brise vient de Grèce en tiédissant la plaine!

Chantons l'amour en rêve et pleurons le tout bas

Pourtant viendra le jour où le lys défaille


Où le gazon sous le soleil, sèche et jaunit.
Où, la vigne a perdu ses pampres et ses fruits.
~Z'~6'K~Z)-
Regarde nous, Narcisse, avant que tu t'en ailles!
Demain tu n'auras plus qu'un visage flétri
À qui nos souvenirs feront des funérailles.

Chantons l'amour en rêve et pleurons le tout bas.


Qui pourra supporter tes mépris, o timide
Méroé, bravera les sucs de l'if amer;
Qu'il boive les poisons qu'ont dilué les mers!1
Le lion africain frolera sa chlamyde,
Dompté! Qui t'àimera ne sait pas ce qu'il perd.
Car ses bras n'étreindront éperdus que le vide.
Chantons l'amour en rêve et pleurons le tout bas!

Œnone a promené autour de moi les myrrhes


Et des iils aux couleurs ondoyantes. Mais toi,
J'ai eu beau t'adorer en cachant mon émoi,
J'ai eu beau t'adorer longtemps sans te le dire
Tu n'as pas eu pitié, Narcisse, et me voilà
Mâchant le plomb de mes sanglotât de ton rire.
Chantons l'amour en rêve et pleurons le tout bas!
AINSI CHANTAIT MARSYAS

GONGS

ivre à l'écart
D'un dagobar
De porcelaine:
Vers qu'on égréne,
Vols de phalène,
Décors d'ébëne,
Parfums et fards.

Vêtu de soie,
Sans peur ni joie
Frôler des mains
ADELSWARD-FERSEN

Vos fleurs, jasmins,


Qui pour demain
Sur le chemin,
Grêles, s'éploient!

Soleils en mer,
Bouddah des khmers
Ou gong des brahmes.
Vibrantes âmes
Des oriflammes,
Danses des flammes
Sakis amers.

Pleurs de guitares.
Et puis, bizarres,
Dans l'atrium,
Lits d'opium
Comme un vélum
De minium
Aux rêves rares

De Pnom. Penh.
AINSI CHANTAIT MARSYAS

LI. THI. SO.

es pieds en croix comme un démon barbare,


Parmi les soies brodées, l'ivoire et les s~rongs,
L'empereurdequinze ans ferme ses yeux tartares,
Ses yeux plissés de chat qu'éveillera le
gong.

Dans les jardins où l'art dinbrme règne trop grêle,


Parmi les lotus monstres ou les açokas nains
Le crapaud bume cbante et l'ibis tend les ailes
Tandis que Li. rm. so. prépare ses venins.
~Z'~Z.6'H~7?Z'-7'?~EA'

Il y trempe d'un long doigt griffu sa rancune:


Des aiguilles de fer, plus perçantes que F os,
Des aiguilles, taillées, par les rois du Laos,
Dont il percera, la nuit proche, au clair de lune,

Les beaux yeux endormis de Than qui le trompa.


AINSI CHANTAIT MARSYAS

EN VAIN J'AURAI VOULU.

n vain j'aurai voulu ressusciter ton corps


Qui sur son torse -lyre a fait vibrer l'Histoire,
Antinoüs, dont seul notre coeur est la tombe!
N'animes pas le marbre où ta beauté s'endort:
Ne descends, point, pieds nus, dans de la poudre d'or.
Le laurier n'est plus même un emblème de gloire,
Antinoüs, dont seul notre coeur la tombe!

Si tu venais, ton regard, clair comme un beau seuil,


Mépriserait les désirs vils qui nous embrasent
Et ces mélancolies qui n'ont pas un seul Rêve.
~Z)-&E~
Car l'homme s'onre à la Vénus des carrefours;
Et dans Rome, où la pierre étincelle d'orgueil
Le lupanar sumt à nos veules extases,
A ces mélancolies qui n'ont pas un seul Rêve!

Barbares! vous perciez la mamelle des Dieux


D'un coup de lance obscène, en violant un temple.
Daphnis est mort! Eros est mort, Nisus est mort!
Cotisée, à qui songe ta ruine dans les cieux?a
Le sol obscur n'a plus d'échos miraculeux:
Il ne se cache rien sous la feuille qui tremble.
Daphnis est mort! Eros est mort, Nisus est mort!

Pourtant au Latium les nuits Sottent légères;


Leur mystère aurait du contenir ton mystère.
Qu'as tu fait des Césars qui baisaient tes statues?
Vêtu de clair de lune et de soirs oubliés,
De peplums blancs, de pourpre d'or et de colliers,
Toi qui fus le sourire adolescent sur Terre
Qu'as tu fait des Césars qui baisaient tes statues?.
~?.5~ CS~y MARSYAS

LE PALAIS SUR LA MER

I.

e le connais. mais si lointain


Dans la brume enivrée des songes,

.1-
Que c'est peut-etre un rêve mien
Que c'est peut-être un beau mensonge!

Par les nuits moites d'insomnie,


Par les jours lourds où, sans désir,
Comme un boulet traîne lâ vie,
Par les jours ou l'bn tbud~t ruir
~Z'~Z~M~&V
N'importe en quel exil sur terre,
Soudain, à mes yeux révélé
Je l'aperçois, palais, chimère,
Tout blanc sur le ciel désolé!

Rigide et froid comme le marbre


Dont tous ses murs sont revêtus,
Il semble mort parmi les arbres,
Malgré les fleurs, il reste nu.
Et les colonnes implacables,
Les grands portiques désertés
Les pièces d'eau qu'a bu le sable
Les miradors flambant d'Été,

En plein Soleil,' pleins de ténèbres,


Restent muets, comme témoins
D'avoir jadis chassé au loin
De vagues Majestés funèbres,

Et c'est mon coeur que j'entrevois.


AINSI CHANTAIT MARSYAS

II.

Alors pourquoi, dis moi, pourquoi,


Hautain exilé (mais sur terre,
Sans courage ou plutôt sans foi)
Ces peurs de rester solitaire?

Voudrais tu donc, là où passérent


Velours de fête ou draps sanglants,
La foule aux gaités roturières
Et le crachat des paysans?

Voudrais tu donc pour l'oubli même


Que l'on entrasse curieux
Toucher du doigt les statues blêmes,
Trahir l'écho silencieux,

Violer le Sarcophage Église


Où régna ton bonheur d'hier,
Quand des fantômes solennisent,
Peuplant le Palais sur la Mer?
~z~&a~
Non clos ton seuil impénétrable:
Mais que le fer aigu y cloue
Ces histrions d'humaine fable
Dont la salive est de la boue.

Tue les comme on tue un serpent,


D'un coup de pied ou de cravache
Pour que plus tard, toi loin, l'on sache
Que le Palais cachait, tout blanc,

Un Mort entouré de cadavres!


.47:A~ C~4W7~4/7" ~4~6K~6

LA CÈNE

aies, comme éblouis de la ferveur lunaire


Qui coule dans le ciel en mystiques clartés,
Unis pour le dernier crépuscule sur terre,
Au bord d'un golfe grec épuisé de lumière
Voici, marmoréens, les dieux ressuscites!

Les dieux: Tous ceux dont l'homme a cru comprendre l'âme:


Tous ceux dont les accents de tristesse, ou de foi,
De volupté, d'amour, et de ferveur, proclament
Au vieux monde qui meurt sous sa gangrène infâme
La beauté d'un grand rêve éteint auquel on croit!
~Z6'H~4~Z)-~M~~V

.C'est ce soir, le soir suprême; la Galilée


Psalmodie sa douleur dans l'oeil bleu de Jésus
Sur ta lèvre, o Platon, une abeille exilée
Butine encor le miel de ta parole ailée.
À coté de Buddah, Shintou ne souSre plus.

Caesar regarde au loin des pourpres visionnaires;


Le jeune Alcibiade est tout blanc dans le ciel.
Praxitèle, debout, écoute un chant d'Homère;
Le poing sec, Mahomet étreint son cimeterre.
Mais tous ont l'air très las, car ils sont immortels.
.Pâles, comme éblouis de la ferveur lunaire
Qui coule dans le ciel en mystiques clartés,
Unis pour le dernier crépuscule sur terre,
Au bord d'un golfe grec épuisé de lumière
Voici, marmoréens, les dieux ressuscites!
Or sur les blocs demarbre écroulés d'un vieux temple
Où rien n'embaume plus qu'un sauvage laurier
En face de la mer givrée qui les contemple,
Le silence immobilise ses ailes amples.
Et Jésus qui pleurait se lève le premier:
56
AINSI CHANTAIT MARSYAS

« Les flûtes ont chanté de plaisir tout à l'heure.


Mais moi je ne dirai rien d'autre: J'ai souffert
Mystérieusement pour des choses meilleures.
La croix dont j'ai scellé mes lèvres n'est qu'un leurre
Car nul ne se souvient de ce que j'ai souffert.

Pourquoi suis-je resté tout seul dans mon extase?


Murmure alors Buddah sous ses jasmins fanés
Mes dagobars, où le paon d'or crie et s'embrase
Pourrissent dans la jungle, au milieu de la vase
Qui fermente en souillant mon front d'illuminé
Vous n'avez pas connu la gloire des empires
Qu'on martelle en passant au pas de son cheval!
Interrompit Caesar. Vous pleurez vos martyres
Sans dénuer la force énorme de mon rire
À la vue de Brutus près du char triomphal »

Alors, comme déçu, Caesar penchait la tête,


Platon leur rappela les doux jardins d'Aulis,
Et la sagesse éparse en l'oeil confus des bêtes.
Pourquoi le mal, pourquoi le rêve ou la conquête?
Mais Platon n'avait plus ses accents de jadis.
~Z'~6 M'B7?.S~V

Mahomet, comme en songe, évoquait ses victoires:


Byzance qui suait sous son masque fardé!
Praxitèle eût un geste en parlant de la Gloire,
Homère v ~.int se rappelait l'Histoire.
Alcibiade, demeurait accoudé
En baignant sa jeunesse aux baisers de la lune.
On voyait au lointain des lueurs dans la nuit
Et la joie à cette heure eut semblé importune
Tant le parfum des fleurs ce soir, était exquis
Et des voix continuaient à chanter sous la lune:
Le vin rend triste: il contient le mal de là Terre!
Et sa couleur est la couleur du sang des morts.
Les hopitaux, les cabanons, les cimetières,
Les portiques souillés de rut des 'palais d'or
Ont vomi lentement' leurs pus dans la lumière.
Le vin rend triste: il contient le mal de la Terre
Et sa couleur est la couleur du sang des morts.

Comme ils parlaient ainsi, s'alourdirent lés têtes:


Ils churent, épuisés, sur le sable ~blafard,
Et Jésus ivre, et Buddah ivre et Polyctëté
AINSI CHANTAIT MARSYAS

Sous lesyeux méprisants de Nietzche et de Caesar


S'insultèrent dans les vertiges de la fête.
Comme il parlaient ainsi s'alourdirent les têtes
Ils churent, épuisés, sur le sable blafard!

Bientôt un, seul resta, convive émerveillé


C'était Alcibiade au candide visage;
Car seul n'ayant jamais reconnu le péché
Mais la douceur de vivre à travers l'or des âges
Il n'avait rien à craindre et rien à oublier.
Bientôt un seul resta, convive émerveillé,
C'était Alcibiade au candide visage.

Comme il voyait autour de lui ces dieux éteints


Ces prophètes, en qui ne croyait plus personne,
Ces penseurs dont le rêve était à son déclin,
Ces maîtres sans disciple et ces rois sans couronne,
Il se leva, couvrant de roses les coussins,
Comme il voyait autour de lui ces dieux éteints,
Ces prophètes, en qui ne croyait plus personne.
ADELS !~4~Z'
Et lorsqu' un lit de fleurs eût peuplé le silence
Des voix de ses parfums, le Grec, païen, sourit;
Il fit signe aux joueurs de lyre pour les. danses;
Aux long buccins d'argent il fit cesser leur cris.
Puis la myrrhe brûla sur le trépied des lances:
Et lorsqu' un lit de fleurs eut peuplé le silence
Des voix de ses parfums, le Grec, païen, sourit

Car l'Amour était là qui baisait ses pieds clairs.


AINSI CHANTAIT MARSYAS

SOUVENIR DES PAGES

Dédicace.
Liminaire

lumière.
Ton nom, c'estde la
· 7
9
10
Toute ma vie est blottie au coin de tes lèvres 12
Pour toi qui m'a fait souffrir l?3
Dans la pénombre où chaque chose a son mystère. t;
LesExtatiques.
La Fripeuse de

Il furto
Moelles 17
19

L'icône.
Jumièges.,
mineur.
Ce matin, tu dormais comme un petit enfant.
21
23
25

nihil.
27

So.
En 3'r
Nostalgique.
Pour après
crépuscule.
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Lesretours. 3!

amours.
Reliques au 37
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Et 41

voulu.
Cène.
Les deux 43
Gongs 47
Li. Ti. 49
En vain j' aurai i
Le Palais sur la Mer
La 57

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