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I Ce toit tranquille, où marchent des

Este techo, tranquilo de palomas, colombes,


Palpita entre los pinos y las tumbas. Entre les pins palpite, entre les tombes ;
El Mediodía justo en él enciende Midi le juste y compose de feux
El mar, el mar, sin cesar empezando… La mer, la mer, toujours recommencée !
Recompensa después de un pensamiento: Ô récompense après une pensée
Mirar por fin la calma de los dioses. Qu’un long regard sur le calme des dieux !

II
¡Qué labor de relámpagos consume Quel pur travail de fins éclairs consume
Tantos diamantes de invisible espuma, Maint diamant d’imperceptible écume,
Y que paz, ah, parece concebirse! Et quelle paix semble se concevoir !
Cuando sobre el abismo un sol reposa, Quand sur l’abîme un soleil se repose,
Trabajos puros de una eterna causa, Ouvrages purs d’une éternelle cause,
Refulge el tiempo y soñar es saber. Le Temps scintille et le Songe est savoir.

III
Tesoro estable y a Minerva templo, Stable trésor, temple simple à Minerve,
Masa de calma y visible reserva, Masse de calme, et visible réserve,
Agua parpadeante, Ojo que guardas Eau sourcilleuse, Œil qui gardes en toi
Bajo un velo de llama tanto sueño, Tant de sommeil sous un voile de flamme,
¡Oh, mi silencio! En el alma edificio, Ô mon silence !… Édifice dans l’âme,
Mas cima de oro con mil tejas, Techo. Mais comble d’or aux mille tuiles, Toit !

IV
¡Templo del Tiempo, que un suspiro cifra! Temple du Temps, qu’un seul soupir résume,
A esta pureza subo y me acostumbro, À ce point pur je monte et m’accoutume,
De mi marina mirada ceñido. Tout entouré de mon regard marin ;
Como mi ofrenda suprema a los dioses, Et comme aux dieux mon offrande suprême,
El centelleo tan sereno siembra La scintillation sereine sème
En la altitud soberano desdén. Sur l’altitude un dédain souverain.

V
Como una fruición la fruta se deshace Comme le fruit se fond en jouissance,
Y su ausencia en delicia se convierte Comme en délice il change son absence
Mientras muere su forma en una boca, Dans une bouche où sa forme se meurt,
Aspiro aquí mi futura humareda, Je hume ici ma future fumée,
Y el cielo canta al alma consumida Et le ciel chante à l’âme consumée
El cambio de la orilla en sus rumores. Le changement des rives en rumeur.

VI
Mírame a mí, que cambio, bello cielo. Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change !
Después de tanto orgullo y tan extraña Après tant d’orgueil, après tant d’étrange
Ociocidad, mas llena de potencia, Oisiveté, mais pleine de pouvoir,
A este brillante espacio me abandono: Je m’abandonne à ce brillant espace,
Sobre casas de muertos va mi sombra, Sur les maisons des morts mon ombre passe
Que me somete a blando vaivén. Qui m’apprivoise à son frêle mouvoir.

VII
A teas de solsticio el alma expuesta, L’âme exposée aux torches du solstice,
Yo te sostengo, admirable justicia Je te soutiens, admirable justice
De la luz: luz en armas sin piedad. De la lumière aux armes sans pitié !
A tu lugar, y pura, te devuelvo, Je te rends pure à ta place première :
Mírate. Pero… Devolver las luces Regarde-toi !… Mais rendre la lumière
Una adusta mitad supone en sombra. Suppose d’ombre une morne moitié.

VIII
Para mí solo, en mí solo, en mí mismo Ô pour moi seul, à moi seul, en moi-même,
Y junto a un corazón, del verso fuente, Auprès d’un cœur, aux sources du poème,
Entre el vacio y el suceso puro, Entre le vide et l’événement pur,
De mi grandeza interna espero el eco: J’attends l’écho de ma grandeur interne,
Es la amarga cisterna que en el alma Amère, sombre, et sonore citerne,
Hace sonar, futuro siempre, un hueco. Sonnant dans l’âme un creux toujours futur !

IX
¿Sabes, falso cautivo de la frondas, Sais-tu, fausse captive des feuillages,
Golfo glotón de flojos enrejados, Golfe mangeur de ces maigres grillages,
Sobre mis ojos, fúljidos secretos Sur mes yeux clos, secrets éblouissants,
Qué cuerpo al fin me arrastra a su pereza, Quel corps me traîne à sa fin paresseuse,
Qué frente aquí le inclina a tierra ósea? Quel front l’attire à cette terre osseuse ?
Una centella piensa en mis ausentes. Une étincelle y pense à mes absents.

X
Cerrado, Sacro –fuego sin materia- Fermé, sacré, plein d’un feu sans matière,
Trozo terrestre a la luz ofrecido, Fragment terrestre offert à la lumière,
Me place este lugar: ah, bajo antorchas, Ce lieu me plaît, dominé de flambeaux,
Oros y piedras, árboles umbríos, Composé d’or, de pierre et d’arbres
Trémulo mármol bajo tantas sombras. sombres,
El mar fiel duerme aquí, sobre mis tumbas. Où tant de marbre est tremblant sur tant
d’ombres ;
La mer fidèle y dort sur mes tombeaux !
XI
¡Al idólatra aparta, perra espléndida! Chienne splendide, écarte l’idolâtre !
Cuando, sonrisa de pastor, yo solo Quand, solitaire au sourire de pâtre,
Apaciento, carneros misteriosos, Je pais longtemps, moutons mystérieux,
Blanco rebaño de tranquilas tumbas, Le blanc troupeau de mes tranquilles
Aléjame las prudentes palomas, tombes,
Los sueños vanos, los curiosos ángeles. Éloignes-en les prudentes colombes,
Les songes vains, les anges curieux !

XII
El porvenir, aquí, sólo espereza. Ici venu, l’avenir est paresse.
Nítido insecto rasca sequedades. L’insecte net gratte la sécheresse ;
Quemado asciende por los aires todo: Tout est brûlé, défait, reçu dans l’air
¿En qué severa esencia recibido? À je ne sais quelle sévère essence…
Ebria de esencia al fin, la vida es vasta, La vie est vaste, étant ivre d’absence,
Y la amargura es dulce, y claro el ánimo. Et l’amertume est douce, et l’esprit clair.

XIII
¡Muertos ocultos! Están bien: la tierra Les morts cachés sont bien dans cette terre
Los recalienta y seca su misterio. Qui les réchauffe et sèche leur mystère.
Sin movimiento, arriba, el Mediodía Midi là-haut, Midi sans mouvement
En sí piensa y conviene consigo… En soi se pense et convient à soi-même…
Testa completa y perfecta diadema, Tête complète et parfait diadème,
Yo soy en ti la secreta mudanza. Je suis en toi le secret changement.

XIV
Yo, sólo yo, contengo tus temores. Tu n’as que moi pour contenir tes craintes !
Mi contrición, mis dudas, mis aprietos Mes repentirs, mes doutes, mes contraintes
Son el defecto de tu gran diamante. Sont le défaut de ton grand diamant…
Pero en su noche, grávida de mármol, Mais dans leur nuit toute lourde de marbres,
Un vago pueblo, entre raíces de árboles, Un peuple vague aux racines des arbres
Por ti se ha decidido lentamente. A pris déjà ton parti lentement.

XV
Ya se han disuelto en una espesa ausencia, Ils ont fondu dans une absence épaisse,
Roja arcilla ha bebido blanca especie, L’argile rouge a bu la blanche espèce,
El don de vida ha pasado a las flores. Le don de vivre a passé dans les fleurs !
¿Dónde estarán las frases familiares, Où sont des morts les phrases familières,
El arte personal, las almas únicas? L’art personnel, les âmes singulières ?
En las fuentes del llanto larvas hilan. La larve file où se formaient des pleurs.

XVI
Gritos, entre cosquillas, de muchachas, Les cris aigus des filles chatouillées,
Ojos y dientes, párpados mojados, Les yeux, les dents, les paupières mouillées,
Seno amable que juega con el fuego, Le sein charmant qui joue avec le feu,
Sangre que brilla en labios que se rinden, Le sang qui brille aux lèvres qui se rendent,
Ultimos dones, dedos defensores: Les derniers dons, les doigts qui les
Bajo tierra va todo y entra en juego. défendent,
Tout va sous terre et rentre dans le jeu !
XVII
¿Y aún esperas un sueño tú, gran alma, Et vous, grande âme, espérez-vous un songe
Que ya no tenga color de embuste Qui n’aura plus ces couleurs de mensonge
Que a nuestros ojos muestran ondas y oro? Qu’aux yeux de chair l’onde et l’or font ici ?
¿Cantarás cuando seas vaporosa? Chanterez-vous quand serez vaporeuse ?
Todo huye, bah. Porosa es mi presencia, Allez ! Tout fuit ! Ma présence est poreuse,
Y también la impaciencia santa muere. La sainte impatience meurt aussi !

XVIII
Flaca inmortalidad dorada y negra, Maigre immortalité noire et dorée,
Consoladora de laurel horrible, Consolatrice affreusement laurée,
Que en seno maternal cambias la muerte: Qui de la mort fais un sein maternel,
Bello el embuste y el ardid piadoso. Le beau mensonge et la pieuse ruse !
¡Quién no sabe y no huye de ese cráneo Qui ne connaît, et qui ne les refuse,
Vacío, de esa risa sempiterna! Ce crâne vide et ce rire éternel !

XIX Pères profonds, têtes inhabitées,


Hondos padres, deshabitadas testas, Qui sous le poids de tant de pelletées,
Que sois la tierra y confundís los pasos Êtes la terre et confondez nos pas,
Bajo el peso de tantas paletadas: Le vrai rongeur, le ver irréfutable
No es para los durmientes bajo losas N’est point pour vous qui dormez sous la
El roedor gusano irrefutable, table,
Que no me deja a mí. De vida vive. Il vit de vie, il ne me quitte pas !
XX Amour, peut-être, ou de moi-même haine ?
¿Acaso Amor, o el odio de mí mismo? Sa dent secrète est de moi si prochaine
Tan cerca siento su secreto diente Que tous les noms lui peuvent convenir !
Que no puede convenirle todo nombre. Qu’importe ! Il voit, il veut, il songe, il
No importa. Siempre sueña, quiere, toca, touche !
Ve: le gusta micarne. ¡Yo, soy vivo, Ma chair lui plaît, et jusque sur ma couche,
Ay, de pertenecer a este viviente! À ce vivant je vis d’appartenir !

XXI Zénon ! Cruel Zénon ! Zénon d’Élée !


¡Zenón, cruel Zenón, Zenón de Elea! M’as-tu percé de cette flèche ailée
Me has traspasado con la flecha alada Qui vibre, vole, et qui ne vole pas !
Que vibra y vuela, pero nunca vuela. Le son m’enfante et la flèche me tue !
Me crea el son pero la flecha me mata. Ah ! le soleil… Quelle ombre de tortue
¡Oh sol, oh sol! ¡Qué sombra de tortuga Pour l’âme, Achille immobile à grands pas !
Para el alma: si en marcha Aquiles, quieto!

XXII
No, no, de pie. La era, sucesiva. Non, non !… Debout ! Dans l’ère successive !
Rompa el cuerpo esta forma pensativa. Brisez, mon corps, cette forme pensive !
Beba mi seno este nacer del viento. Buvez, mon sein, la naissance du vent !
Una frescura, del mar exhalada, Une fraîcheur, de la mer exhalée,
Me trae mi alma. ¡Salada potencia! Me rend mon âme… Ô puissance salée !
¡A revivir en la onda, corramos! Courons à l’onde en rejaillir vivant !

XXIII
Si, mar, gran mar de delirios dotado, Oui ! Grande mer de délires douée,
Piel de pantera y clámide calada Peau de panthère et chlamyde trouée
Por tantos, tantos ídolos del sol, De mille et mille idoles du soleil,
Ebria de carne azul, hidra absoluta, Hydre absolue, ivre de ta chair bleue,
Que te muerdes la cola refulgente Qui te remords l’étincelante queue
En un tumulto análogo al silencio. Dans un tumulte au silence pareil,

XXIV
El viento vuelve, intentemos vivir Le vent se lève !… Il faut tenter de vivre !
Abre y cierra mi libro al aire inmenso, L’air immense ouvre et referme mon livre,
Con las rocas se atreve la ola en polvo. La vague en poudre ose jaillir des rocs !
Volad, volad, páginas deslumbradas. Envolez-vous, pages tout éblouies !
Olas, romped gozosas el tranquilo Rompez, vagues ! Rompez d’eaux réjouies
Techo donde los foques picotean Ce toit tranquille où picoraient des focs !

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