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Année 2017-2018
INTRODUCTION
Le droit des successions constitue la partie la plus importante du droit
patrimonial de la famille, importance quantitative comme en atteste le nombre d’
articles consacrés à cette matière (291 articles). Importance aussi liée à l’
application inéluctable de ce droit à tout un chacun car tout le monde meurt un
jour alors que tout le monde se marie pas. Mais que faut-il entendre par
succession ? le terme succession désigne soit l’ensemble des biens transmis
par l’effet d’un décès ; soit le processus suivant lequel ce qui est laissé par le
défunt sera dévolu, transmis, partagé entre ses héritiers. C’est cette deuxième
acception qui sera retenue pour l’étude du droit des successions. Le droit des
successions organise la transmission des biens de la personne décédée
appelée de cujus abréviation de l’expression latine ‘‘is de cujus successione
apitur’’, c’est-à-dire la personne décédée dont la succession est en cause.
La succession peut être testamentaire ou ab intestat. Dans le premier cas, les
successeurs sont désignés par le de cujus dans un testament. Dans le second
cas, ils sont désignés par la loi. Le législateur a instauré une dualité de
succession, d’une part les successions de droit commun du droit successoral
français ; d’autre part les successions de droit musulman inspirées du droit
musulman et plus précisément du rite Malikite. L’application des successions
de droit musulman a lieu lorsque le De Cujus a expressément ou implicitement
opté pour ce droit (cf. art 571 du Code de la Famille).
Le droit des successions a pour source le Code de la Famille issu de la loi
n°72-61 du 12 juin 1972 et entré en vigueur le 1er Janvier 1973. Cela ne saurait
surprendre compte tenu du lien existant entre les successions et la famille.
En effet, s’agissant des successions légales ou successions ab intestat, les
héritiers désignés par la loi sont des membres de la famille du De Cujus :
descendants, ascendants, collatéraux, autrement dit des personnes qui sont
liées au De cujus par un lien de sang. A ces personnes s’ajoute le conjoint
survivant, seul allié appelé à la succession.
Quant aux successions testamentaires, elles concernent aussi la famille. Certes
les légataires, c’est-à-dire ceux à qui le de cujus a légué des biens, peuvent être
étrangers à la famille mais la famille est concernée. En effet elle doit être
protégée contre une générosité excessive du de cujus. L’institution de la réserve
héréditaire répond à cette préoccupation. La réserve est en effet une fraction de
la succession (2/3) affecté à certains membres de la famille du de cujus appelé
héritiers réservataires. Lorsque la réserve héréditaire est entamée, il y’a lieu de
réduire le legs selon les modalités de la réduction des libéralités. Le legs est en
effet une libéralité.
Il faut préciser que le Code de la Famille ne s’appliquera pas toujours en
matière successorale en raison des règles d’application de la loi dans le temps.
Selon l’article 838 al. 1er du code de la famille, la loi applicable à la désignation
des successeurs à l’ordre dans lequel ils sont appelés (autrement dit à la
dévolution successorale), à la transmission de l’actif et du passif à chacun d’eux
et à l’option des héritiers est celle en vigueur au jour de l’ouverture de la
succession. De son côté l’article 838 al.2 dispose que « le règlement
successoral est régi pour le partage de l’actif et la répartition du passif par la loi
en vigueur au jour où intervient l’acte de partage ». Compte tenu de ces
dispositions, on peut voir coexister la loi ancienne et la loi nouvelle. Par exemple,
si une personne est décédée avant l’entrée en vigueur du code de la famille et
que le partage de la succession a lieu après l’entrée en vigueur du code de la
famille, la loi ancienne (Code Civil Français) mais aussi par extension la
coutume s’appliquera pour désigner les héritiers alors que le Code de la Famille
régira le partage d’où l’intérêt de connaitre la date d’ouverture de la succession.
Il ressort de l’article 397 al.1 du CF que la date d’ouverture succession est la
date du décès. La preuve du décès et celle de sa date résulte de l’acte de décès
ou du jugement déclaratif de décès pour l’absent ou le disparu. La détermination
de la date d’ouverture de la succession présente d’autres intérêts, ainsi elle
permet de fixer le début de l’indivision successorale. En effet, les héritiers sont
en indivision à partir de cette date. Elle permet aussi de savoir si l’héritier a la
capacité de succéder.
Mais connaitre la date d’ouverture de la succession ne suffit pas. Il faut aussi
connaitre le lieu d’ouverture de la succession. En effet, le tribunal compétent est
celui du lieu d’ouverture de la succession (sauf pour les actions relatives aux
immeubles et aux fonds de commerce pour lesquels le tribunal compétent est
celui du lieu de leur situation). Le lieu d’ouverture de la succession permet
aussi de régler les conflits de loi dans l’espace. Ainsi, l’article 847 al.2 du CF
indique que la loi applicable à l’option successorale, à la mise en possession
des héritiers, à l’indivision et au partage est la loi du lieu d’ouverture de la
succession. Mais quel est donc ce lieu ? selon l’article 397 al.2, la succession s’
ouvre au lieu du dernier domicile du défunt et selon l’article 23, al 3 in fine, la
succession de l’absent déclaré décédé s’ouvre au lieu de son dernier domicile.
La loi n’indique rien pour le disparu mais la même règle doit s’appliquer puisque
le sort du disparu est calqué sur celui de l’absent.
L’étude du droit des successions portera essentiellement sur la dévolution
successorale. La dévolution de la succession consiste à déterminer les
personnes qui sont appelées à la succession et les conditions requises pour
succéder. Il existe au Sénégal deux types de successions ab intestat : les
successions de droit commun et les successions de droit musulman. Nous
envisageons donc la détermination des héritiers ab intestat dans les
successions de droit commun (Chapitre 1er) et la détermination des héritiers ab
intestat dans les successions de droit musulman (Chapitre 2). Mais auparavant,
il convient de préciser les conditions requises pour succéder, lesquelles
concernent le droit commun et le droit musulman (Chapitre préliminaire).
B) Indignité facultative
Selon l’article 401, intitulé indignité successorale facultative, « peut être déclaré
indigne de succéder : 1°- Celui qui s’est rendu coupable envers le défunt de
sévices, délits ou injures graves/ 2°-Celui qui a gravement porté atteinte à l’
honneur, à la considération ou aux intérêts patrimoniaux du défunt ou de sa
famille ». Ces causes d’indignité sont facultatives, elles sont laissées à la libre
appréciation du juge qui peut déclarer leur auteur indigne ou ne pas le faire. La
loi n’exige aucune condamnation préalable de l’auteur de ces actes. Le juge,
saisi par toute personne intéressée, devra donc apprécier d’abord la réalité des
faits reprochés ; par exemple y’a t’’il eu sévices ? Puis il devra apprécier
souverainement l’opportunité de déclarer l’auteur de ces actes indigne de
succéder.
Quels sont les causes d’indignité successorale, celle-ci produira des effets.
Si la ligne n’est pas directe, elle est collatérale. Elle comprend les personnes qui
ont un auteur commun.
a) Ligne directe
Il suffit de compter les intervalles entre le défunt et la personne considérée. (2
intervalles séparent X de sa grand-mère maternelle, ils sont donc parents au 2ème
degré) (ex : 2 : 3 intervalles séparent X de son arrière-petite-fille sont des parents
au 3ème degré)
b) La ligne collatérale
Pour calculer le nombre d’intervalles et donc le degré de parenté, il y’a deux
méthodes.
-La première méthode : le degré de parenté est calculé par addition des
intervalles qui séparent chacun des deux parents de leur auteur commun. c’
est-à-dire la personne la personne dont il descend tous les deux. (ex : entre X et
son cousin Y ; l’auteur commun est le grand-parent de X et Y ; deux intervalles
séparent X de l’auteur commun et deux intervalles séparent aussi Y de l’auteur.
2 + 2 = 4, donc ils sont parents au 4ème degré).
C) Le Principe de la fente
Lorsque la succession est dévolue à des ascendants ou à des collatéraux, elle
se divise, elle se fend en parts égales. Une moitié revient aux parents de la ligne
paternelle et l’autre moitié aux parents de la ligne maternelle. La fente s’applique
aussi entre collatéraux privilégiés lorsque coexiste d’une part des frères ou
sœurs germains et d’autre part des frères ou sœurs consanguins ou utérins
(germain = de même père et de même mère ; consanguin : de même père/
utérin :de même mère).
1- Application de la fente aux collatéraux privilégiés
Selon l’article 523 al.4, la fente s’applique aux collatéraux privilégiés lorsque
coexiste, d’une part des frères ou sœurs germains, et d’autre part des frères ou
sœurs consanguins ou utérins. Cette règle a pour but de privilégier le frère ou la
sœur ayant un double lien avec le de cujus, autrement dit le frère ou la sœur
germain. (ex. 1 : le de cujus laisse un frère consanguin et une sœur germaine ; le
frère consanguin aura ¼ et la sœur germaine ¼ + ½ = ¾ ) (Ex 2 : le de cujus
laisse un frère utérin, une sœur consanguine et une sœur germaine ; la sœur
germaine aura ¼ + ¼ = 2/4, et le frère utérin et une sœur consanguine auront
1/4 .
D) Le principe de la représentation
Ce principe a pour but d’éviter des situations injustes. Il s’agit d’empêcher que
certains membres de la famille ne soient écartés de la succession en raison du
décès prématuré de leur père ou de leur mère. Ainsi, le petit fils du de cujus qui
a perdu son père avant son grand-père serait totalement exclu de la succession
par les autres enfants du de cujus, ceux-ci étant d’un degré plus proche de
celui-ci. La représentation va éviter cette injustice. Le petit-fils représentera son
défunt père et pourra hériter comme l’aurait fait son père. L’étude de la
représentation se fera autour de trois points : le domaine de la représentation,
les conditions de la représentation et enfin les effets de la représentation.
1- Domaine de la représentation
La représentation ne peut profiter qu’aux descendants légitimes du de cujus et
aux descendants légitimes de ses frères et sœurs. (Ex 1 : le de cujus avait
quatre filles, l’une d’elle est prédécédée et laisse un fils légitime. Ce fils
représentera sa mère. Le petit fils prend la part de sa mère, c’est-à-dire ¼. Sans
la représentation, le petit-fils, descendant du 2ème degré, aurait été écarté par les
filles du de cujus descendantes du 1er degré). (Ex 2 : le de cujus avait deux frères
et une sœur, celle-ci prédécédée, laisse une fille et un fils légitime. Ces deux
enfants (nièce et neveu du de cujus) vont représenter leur mère. La succession
sera ainsi dévolue. La nièce est le neveu se partage la part qu’aurait eu leur
mère si elle était vivante soit 1/3 divisé 2 = 1/6 chacun.
2- Conditions de la représentation
Certaines conditions sont relatives aux représentés et d’autres aux
représentants.
a- Conditions relatives aux représentés
Le représenté doit être soit prédécédé soit codécédé dans les conditions
prévues par l’article 398 du Code de la Famille, soit présumé ou déclaré absent,
soit indigne. En revanche, il n’est pas possible de représenter un héritier qui
renonce à la succession. En cas de renonciation, ce sont les cohéritiers du
renonçant qui se partagent sa part successorale et non ses descendants
légitimes (ex : le de cujus laisse trois enfants A, B, C. A renonce à la succession,
il a lui-même deux enfants légitimes A1 et A2, ces derniers ne pourront pas
représenter A, car on ne représente pas un renonçant. La succession sera donc
partagée entre B et C qui recueilleront chacun la moitié).
Lorsque tous les enfants du défunt renoncent à la succession, les petits-enfants
viennent à la succession de leur propre chef et non par représentation (Ex : le de
cujus laisse trois enfants A, B, C, tous les trois renoncent à la succession. A a
deux enfants légitimes, B et C n’ont pas enfants. Les deux enfants de A vont
recueillir la succession de leur grand-père. Ils la recueillent de leur propre chef
et non par représentation de A).
Il en est de même pour les frères et sœurs du défunt. S’ils renoncent tous à la
succession, leurs descendants légitimes hériteront de la succession de leur
propre chef et non par représentation (ex : le de cujus laisse ses deux frères A et
B et tous deux renoncent à la succession, A est père d’un enfant légitime A1 et B
est père de trois enfants légitimes B1, B2 et B3 / les quatre neveux hériteront de
leur oncle de leur propre chef et non par représentation, chacun aura ¼ de la
succession).
b- Conditions relatives aux représentants.
Le représentant doit être légitime. En outre, il doit remplir les conditions requises
pour succéder car, bien qu’il hérite au rang et à la place du représenté, il n’hérite
pas au nom du représenté mais en son nom propre. Par conséquent, son
existence doit être certaine au moment de l’ouverture de la succession et il ne
doit pas être indigne envers le de cujus. Peu importe qu’il ait renoncé à la
succession du représenté ou qu’il en soit indigne, ce qui importe c’est son
aptitude à recueillir la succession du de cujus (ex 1 : le de cujus laisse un fils A
et les deux enfants X et Y de sa fille prédécédé B. X avait été déclaré indigne de
succéder à sa mère B, Y avait renoncé à la succession de sa mère B, pourtant X
et Y représenterons leur mère car ils sont aptes à succéder au de cujus. La
succession sera ainsi dévolue : A aura ½ et X et Y se partagerons l’autre moitié,
chacun aura 1/4) (Ex 2 : le de cujus laisse un enfant A et les deux enfants X et Y
de sa fille prédécédée B, X est indigne de succéder à son grand-père/ Donc seul
Y représentera sa mère B dans la succession du de cujus : ½ pour A et ½ pour Y.
3- Effets de la représentation
En cas de représentation, le partage se fait par souche et non par tête. La
souche est un groupe de personnes ayant un auteur commun. La souche est,
selon la loi (art.517 CF), l’auteur commun de plusieurs descendants (ex : le de
cujus laisse un fils X et le trois enfants A, B, C de son fils prédécédé Y, la
succession se partage en deux parts, celle du fils X et celle du fils prédécédé Y
et non en Quatre parts. Les trois enfants du fils prédécédé Y constituent une
souche. La souche ayant pour auteur commun Y. Le fils X recueille la moitié de
la succession, la souche Y recueille l’autre moitié ; A B et C se partage par tête la
part que leur père aurait eu et ils auront donc ½ /3 = 1/6 chacun). A, B, C
constitue chacun une branche ; selon l’article 518 CF, la branche est constituée
par la ligne directe des parents issues d’une même souche : Branche A, Branche
B, Branche C. Une branche peut produire à son tour une souche. Par exemple, si
parmi les descendants du fils prédécédé Y, l’un est décédé. S’il a des
descendants, ceux-ci constituent une souche ayant pour auteur commun ce fils
prédécédé (par ex : A est décédé et a laissé deux fils, a et b, ces derniers
constituent une souche dont l’auteur commun est A. a et b sont issus de la
branche A, laquelle est issus de la souche Y. Donc la succession se répartie
ainsi : X aura ½, B 1/6, C 1/6, a 1/12, b 1/12.
La représentation permet au représentant d’avoir les droits qu’auraient eu le
représenté. C’est la raison pour laquelle la représentation s’applique même si
tous les enfants du défunt ou tous sont prédécédés par exemple. Son but est
alors de maintenir la même répartition des biens entre les descendants et des
neveux ou nièces du de cujus que s’il n y’avait pas eu prédécès des héritiers. (Ex
1 : le de cujus avait deux frères A et B et une sœur C, tous prédécédés. Ceux-ci
ont laissé respectivement 2 enfants, 1 enfant et 3 enfants. Chaque souche aura
1/3 à se partager.
(Ex 2 : le de cujus avait deux fils, tous deux prédécédés. Le fils A laisse un
enfant, le fils B laisse deux enfants ; A1 aura ½ et la souche B composée de B1
et B2 aura l’autre moitié et B1 et B2 auront chacun 1/4. Grace à la
représentation, A1 aura les mêmes droits que son père, c’est-à-dire la moitié de
la succession. Sans la représentation, la succession aurait été partagée par tête
entre les 3 petits enfants chacun ayant 1/3.
(Ex 3 : le de cujus laisse une fille naturelle, un fils légitime, les deux filles
légitimes de son fils naturel prédécédé // la fille naturelle a les mêmes droits
successoraux qu’un enfant légitime donc elle va succéder. Le fils légitime va
succéder. Les deux filles légitimes du fils naturel prédécédé peuvent-elles
représenter leur père ? OUI, car le fils naturel prédécédé aurait succédé à son
père et elles sont enfants légitimes, donc elles peuvent le représenter. En
définitive, la succession sera partagée en trois (3) parts : 1/3 pour la fille
naturelle, 1/3 pour le fils légitime et 1/3 pour les deux petites filles représentant
leur père, chacune ayant 1/6.
(ex 2 : le de cujus laisse 3 veuves, sa mère, son frère et son cousin/ par
application de l’article 529 al.2, la part d’une veuve sera partagé en trois, et
chaque veuve aura ½ divisé par 3 = 1/6 ; la mère, ascendante privilégiée aura ¼
et le frère, collatéral privilégié aura ¼.)
(Ex 3 : le de cujus laisse deux veuves et un collatéral du 7ème degré / par
application de l’article 529 al.2, les deux veuves se partageront la totalité de la
succession et auront chacune ½.
§.3 : Dévolution successorale dans le cadre de la parenté
adoptive
Il existe deux types d’adoption : l’adoption plénière et l’adoption limitée.
Par contre, du fait que l’adoption plénière entraine une rupture totale
entre l’adopté et sa famille d’origine, l’adopté n’a plus aucun droit dans
sa famille d’origine. Il n’a donc pas de droits successoraux dans sa
famille d’origine. Et inversement, celle-ci n’a aucun droit dans sa
succession.
A) L’ordre des légitimaires et l’ordre des acebs excluent l’ordre des parents
par les femmes non légitimaires
En effet, selon l’article 643 que nous avons vu ********
Selon l’article 596-2°, les héritiers aceb prennent la totalité de la succession s’il n
y’a pas d’héritiers légitimaires. (Ex : le de cujus laisse son frère consanguin et
son oncle consanguin. Le frère consanguin est un aceb de la troisième classe, l’
oncle consanguin est un aceb de la cinquième classe ; compte tenu de la
hiérarchie des classes, le frère consanguin exclut l’oncle consanguin, l’aceb
prend la totalité de la succession).
Toujours selon le même texte, les héritiers aceb prennent le reliquat de la
succession s’il existe des héritiers légitimaires qui n’ont pas tout pris. (Ex : le de
cujus laisse sa fille et son frère germain ; la fille est légitimaire, alors elle a droit
à une légitime de la moitié selon l’article 604, le frère germain aura le reliquat
constitué par l’autre moitié.
Selon l’article 596-3°, si après les prélèvements pratiqués par les légitimaires il y’
a un reliquat et s’il n y’a pas d’héritiers aceb pour recueillir ce reliquat, les
héritiers légitimaires se partagent ce reliquat au pro rata de leur part de la
succession. (ex : le de cujus laisse sa fille et sa veuve ; la fille est légitimaire, sa
légitime est de la moitié ; la veuve est légitimaire, sa légitime est de 1/8 selon l’
article 612 ; après le prélèvement de leurs légitimes (1/2 + 1/8 = 5/8), il y’a un
reliquat de 3/8, ce reliquat sera partagé entre la fille et la veuve au pro rata de
leur part. puis que la fille, a 4/8 et la veuve 1/8, donc la fille aura 4 fois plus que
la veuve dans le reliquat. Si la part de la veuve dans le reliquat est X, la part de la
fille sera 4X. cherchons X. donc la veuve aura 3/40 et la fille aura 4(3/40) =
12/40. En définitive la fille aura ½ + 12/40 = 32/40 = 4/5 / la veuve aura 1/8 +
3/40 = 8/40 = 1/5).
A travers l’article 596, on peut constater qu’il n y’a pas de hiérarchie entre les
légitimaires et les aceb. Ils peuvent succéder en même temps, c’est pourquoi on
dit qu’ils succèdent les uns à la suite des autres. Cependant il existe des cas d’
exclusions d’un aceb par un légitimaire ou l’inverse.
b) Changement de qualité
Certains héritiers peuvent changer d’un ordre à un ordre. Un légitimaire peut
devenir aceb (la fille devient aceb quand elle est en présence d’un fils). Un aceb
peut devenir légitimaire, c’est le cas du père lorsqu’il est en concurrence avec un
descendant mal du défunt. Il n’hérite qu’en qualité de légitimaire. Il s’agit de
changement et non de cumul de qualité. Ces changements de qualité assurent
la préservation des intérêts de certains parents proches du défunt qui
risqueraient d’être exclus. Ainsi, en faisant du père un légitimaire, la loi préserve
ses intérêts face aux descendants mâles qui l’auraient exclu en tant qu’aceb car
étant une classe préférable. (Ex : le de cujus laisse son fils et son père. Le fils
est aceb de première classe, le père est aceb de la 2ème classe, pour ne pas être
exclu, il est légitimaire, il prend sa légitime de 1/6 et le fils prend le reliquat de
5/6).