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Guy de Maupassant, Une Vie : résumé,

personnages et analyse

Une vie ou l’Humble Vérité est le premier roman de Guy de Maupassant. D’abord, il parut dans le
quotidien « Gil Blas » sous forme de feuilleton en 1883, pendant quasiment deux mois, avant d’être
édité en livre la même année. Ouvrage de mœurs par sa description de la société, il s’inscrit dans un
contexte littéraire où le roman connait son âge d’or et s’impose comme genre dominant. Il vient
également décrire la vie « d’une femme, depuis l’heure où s’éveille son cœur jusqu’à sa mort ».

Résumé du roman Une Vie de Guy de Maupassant


Chapitre 1

Jeanne, fille du baron normand Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds et de son épouse Adélaïde, est
une jeune aristocrate qui quitte le couvent rouennais à dix-sept ans. Ses parents viennent alors la
chercher sous une grosse pluie afin de la ramener à la maison familiale « Les Peuples », qui se situe
à proximité du village d’Yport.

Pleine d’espérances de réussite et de rêves d’amour, la jeune fille est emplie de joie, car elle
retrouve enfin sa liberté après toutes ces années. Elle retrouve la demeure de sa jeunesse, sa
chambre et la mer, sa fidèle compagne. En tout cas, le sentiment est partagé avec ses parents,
surtout son père qui lui fait redécouvrir fièrement le domaine familial.

Chapitre 2

La jeune profite pleinement de la douceur de la liberté et de la vie. Elle apprécie également la


nature environnante et s’en donne à cœur joie. Sa mère est une femme plutôt obèse qui n’arrête pas
de se plaindre de son hypertrophie.

Un beau jour, l’abbé Picot leur rend visite. Il vient donner des nouvelles du Vicomte de Lamare dont
le père est décédé l’année dernière. Il explique également que le jeune homme trouve le temps long
au pays et passe des journées ennuyeuses. En entendant cela, le baron demande à ce que l’abbé
amène le vicomte au domaine familial.

Chapitre 3

Jeanne rencontre enfin le vicomte à la fin de la messe et quelques jours plus tard, il se rend aux
Peuples pour manger avec la famille Le Perthuis des Vauds. Plaisant aux parents, ses visites
deviennent de plus en plus régulières. Et peu à peu, la jeune fille et le vicomte se rapprochent,
surtout pendant une promenade en mer dans la région d’Etretat. En rentrant, elle se demande si cet

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homme est la personne avec qui elle désire partager sa vie.

Une autre balade en mer est alors organisée. Le vicomte en profite afin de demander Jeanne en
fiançailles. Le décor est extraordinaire : le bateau est orné de rubans et le paysage est à couper le
souffle. La jeune aristocrate accepte sans aucune hésitation. C’est à cet instant qu’elle demande le
prénom de son fiancé qui lui répond : Julien. Il finit par la demander en mariage. Le regard de
Jeanne en dit long et Julien comprend qu’elle est d’accord pour l’épouser.

Chapitre 4

Julien rend visite au baron afin de demander la main de sa fille. La cérémonie est organisée et se
déroule en petit comité. En effet, seuls les parents de la jeune mariée et tante Lison sont présents au
mariage.

Mais la nuit de noces ne se déroule pas très bien. La mariée est effrayée et fait l’amour sans
éprouver le moindre plaisir avec son mari.

Chapitre 5

Quatre jours plus tard, le couple part en voyage de noces en Corse. Julien est très attiré par son
épouse qui préfère pourtant garder ses distances, puisqu’elle n’aime pas et ne comprend pas
pourquoi elle lui plaît tant. Néanmoins, le paysage corse émerveille Jeanne qui finit par avoir de
véritables sentiments pour son époux alors qu’ils sont en train de s’enlacer.

Cependant, le vicomte est plus séduit par l’aspect matériel des choses et passe moins de temps à
rêver que sa femme. Il veut réaliser des économies et n’arrête pas de compter son argent. Il est
maintenant de moins en moins attiré par son épouse et veut que celle-ci lui rende les deux-mille
francs que ses parents lui ont légués avant qu’elle parte. Complètement amoureuse, Jeanne accepte.

Toutefois, pendant le chemin de retour vers Paris, elle souhaite effectuer certaines dépenses et
demande à son mari de lui rendre l’argent. Le vicomte ne lui redonne de cent francs et lui demande
de ne pas faire de dépenses inutiles. Jeanne réduit donc ses dépenses et n’achète finalement qu’un
pistolet qu’elle avait promis à une dame corse rencontrée pendant son escapade.

Chapitre 6

À la fin de l’automne, Jeanne et le vicomte retournent aux Peuples. La tristesse et la nostalgie


rythment le quotidien de la jeune mariée qui finit peu à peu par retrouver un peu d’énergie. Son
époux passe de moins en moins de temps avec elle et préfère gérer ses affaires avec son beau-père.
Il rejoint sa femme de plus en plus rarement dans sa chambre.

Le jeune époux loue une importance considérable à l’image renvoyée par la famille et fait repeindre
les armoiries sur les portes de la calèche. Aussi, il décide de faire des économies en enlevant du
personnel et fait tirer la calèche par de vieux chevaux. L’ambiance devient plus froide quand il

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accuse la famille Le Perthuis des Vauds d’avoir dilapidé sa fortune.

Ils rendent visite à une famille noble qui vit pas loin de chez eux. N’ayant rien à se dire, la rencontre
ne dure pas longtemps. En voulant rentrer, ils constatent que le cocher est absent. À son retour, le
vicomte le tabasse. Le baron doit alors se mettre en colère pour que son beau-fils arrête.

L’atmosphère étant devenue morose aux Peuples, les parents de Jeanne décident de s’installer à
Rouen.

Chapitre 7

Le vicomte s’éloigne encore plus de sa femme. Il est constamment plongé dans ses affaires et boit de
plus en plus d’alcool. Son avarice ne connait aucune limite, et c’est devenu un homme dur et
insensible. Pour éviter tout conflit avec son époux, Jeanne ne dit rien et commence à apprécier sa
solitude.

Mais cette solitude est vite rompue par l’accouchement inattendu de Rosalie, qui fut la sœur de lait
de Jeanne, qui est désormais sa femme de chambre et qu’elle retrouve une nuit dans le lit de son
mari : il a commencé des relations avec elle au moment même des fiançailles, et l’enfant est de lui.

La jeune femme s’enfuit, s’évanouit et, après une courte convalescence, apprend qu’elle est
également enceinte.

Chapitre 8

Pendant que sa grossesse se passe de manière douloureuse, le vicomte fréquente des hobereaux du
voisinage, les Fourville. Finalement, Jeanne accouche d’un fils, Paul, avec deux mois d’avance.

Chapitre 9

Un jour de mai, Jeanne découvre que Julien établit une liaison avec Gilberte de Fourville, et ce,
depuis le mois de décembre de l’année précédente. Au cours de l’été, le décès de sa mère est une
perte beaucoup plus irréparable que les autres et une cruelle désillusion. En effet, elle découvre des
lettres de la défunte qui prouvent qu’elle-même fut adultère.

Chapitre 10

Lorsque l’abbé Tolbiac révèle l’infidélité de sa femme au comte de Fourville, celui-ci précipite
furieusement la roulotte qui abrite Julien et son amante du haut d’une falaise. Ils meurent tous deux
de manière brutale. Le même soir, Jeanne accouche d’un bébé mort-né.

Chapitre 11

Vouée à une solitude plus grande, Jeanne cherche du réconfort dans l’affection de son père et dans

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l’amour qu’elle porte à son fils qu’elle élève sans méthode. À un garçon à qui elle passe tous ses
caprices, qu’elle gâte à tel point qu’elle perd toute autorité sur lui. Mais en 1841, Paul s’enfuit en
Angleterre avec une fille et une fois endetté, il soutire à sa mère des sommes qui la ruinent
progressivement. Le baron Le Perthuis des Vauds meurt et Rosalie revient vivre avec Jeanne.

Chapitre 12

Devenue une riche propriétaire, Rosalie gère à merveille le peu d’argent qui reste, fait vendre les
Peuples et fait emménager Jeanne dans une petite demeure à l’intérieur des terres.

Chapitre 13

Jeanne perd sa tante Lison et ne pense plus maintenant qu’à Paul, partant même à sa recherche
dans tout Paris. Errance vaine qui ne lui sert qu’à augmenter les dettes qu’il a faites en voulant
créer une entreprise de paquebots.

Chapitre 14

La mélancolie s’aggrave et Jeanne vit dans ses souvenirs. Elle retourne aux Peuples pour visiter la
maison vide. Encore une fois, Rosalie la rappelle au présent.

Un jour, elle reçoit une lettre de Paul qui lui annonce qu’il a une fille dont la mère vient de mourir.
Jeanne ramène l’enfant en Normandie et reprend goût à la vie.

Les personnages principaux


Jeanne Le Perthuis des Vauds

Cette jeune fille aux yeux bleus ne connait rien des réalités et rêve souvent de l’homme parfait. Elle
est convaincue de l’innocence et de la beauté du mariage. Si elle pense découvrir ces qualités chez
le vicomte, elle ne recevra pour amour que la brutalité sexuelle de son époux, son hypocrisie et son
avarice.

Julien de Lamare

Julien épouse Jeanne seulement trois mois après l’arrivée de la jeune fille aux Peuples. Ils partent
ensuite en voyage de noces, mais à leur retour, la jeune mariée découvre que son mari est égoïste et
avare. Quand elle tombe enceinte, elle s’éloigne peu à peu du vicomte pour s’adonner à son fils Paul.
Mais il se désintéresse complètement de ce dernier et se tourne vers Mme de Fourville. Quand
l’époux de celle-ci est averti de la liaison par l’abbé, il devient fou et précipite les amants d’une
falaise.

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Les parents de Jeanne

Le baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds est un père généreux, mais faible. Il est rousseauiste
dans son amour pour la nature.

La baronne Adélaïde est atteinte d’une hypertrophie cardiaque dont elle se plaint tout le temps.

Rosalie

Domestique pendant presque toute l’histoire. Elle était la sœur de lait de Jeanne et l’accompagne
dans sa vie. Elle quitte la famille Le Perthuis des Vauds après avoir été mise enceinte par le vicomte,
mais revient vingt-quatre ans plus tard pour prendre soin de Jeanne.

Analyse de l’œuvre
Le roman dépeint la vie de Jeanne Le Perthuis des Vauds, de sa sortie du couvent à sa mort. À
travers la caricature de ses personnages, Guy de Maupassant décrit différents environnements
sociaux comme l’Église et l’aristocratie. Autour de Jeanne gravitent des personnages secondaires
impliqués dans son malheur ou son bonheur : ses parents, Julien et Paul de Lamare, Rosalie…
L’auteur décrit également une humanité lâche et médiocre où le pessimisme est de rigueur, où le
réalisme souvent cruel est omniprésent et où l’espoir ne fait pas toujours vivre.

On peut dire qu’Une Vie ou Humble Vérité est un portrait réaliste sur lequel on retrouve quelques
similitudes entre la vie de son personnage principal et celle de la mère de Maupassant, elle-même
malade psychologiquement. L’auteur vient aborder un sujet qui lui est particulièrement cher : la vie
des femmes au XIXe siècle. Élevé seulement par sa mère, il est touché par le combat que les femmes
doivent mener afin d’être respectées et de vivre dignement. À travers la vie de son héroïne, il dévoile
les aléas que doivent vivre les femmes et comment elles se débrouillent, car au final, Jeanne trouve
la paix de l’âme et la rédemption dans les soins qu’elle prodigue à sa petite-fille.

Dès les premières lignes, l’auteur désire détacher Jeanne des conventions sociales à ce moment-là
qui enferment la femme dans un deuxième rôle perpétuel. Il la libère, lui fait vivre le coup de foudre,
faisant fi du mariage arrangé encore très tendance à cette époque. Elle épousera l’homme qu’elle
aime…, même si, finalement, celui-ci se montre être la plus grande brute imaginable. L’auteur n’est
pas un écrivain qui se laisse aller au romantisme, trop écarté de la réalité.

Ce que Maupassant désire, c’est dévoiler la réalité dans toute sa fermeté, quitte à propager dans le
pessimisme, ce qu’il réalise avec Jeanne Le Perthuis des Vauds.

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