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Droit de la famille

S3

Année universitaire 2022/2023


Pr.BENABDESSELAM Achraf
Introduction Générale
Droit de la famille : Définition

Le droit de la famille est l’ensemble des règles


régissant la personnalité, le mariage, ses
effets, sa dissolution…tout ce qui est en
relation avec la vie privée et familiale de la
personne ainsi que toutes les relations qui
naissent entre les membres de la famille.
Droit de la famille : Définition

La famille, associe, d’habitude, le mari,


l’épouse, les enfants, ainsi que les personnes
apparentées.
Droit de la famille : Définition

Le droit de la famille joue dans ce cadre un


rôle protecteur, il délimite donc les droits de
chacun des époux ainsi que ceux des enfants
et des autres personnes apparentées et
harmonise les interactions qui se font au sein
de la famille.
Droit de la famille : Définition

Droit de la famille, statut personnel,


Moudawanah, code de la famille…sont les
principaux termes utilisés dans le cadre de
cette discipline.
Droit de la famille : Définition

L’expression prééminente fut « le statut


personnel », empruntée au droit comparé et
spécialement au droit français.
Droit de la famille : Définition

Seulement, les règles du statut personnel,


ont privilégié une certaine liberté de manière
à permettre à chaque membre d’agir
librement sans s’obliger à prendre en
considération l’intérêt commun.
Droit de la famille : Définition

C’est ainsi qu’au Maroc, le terme d’origine


arabophone « Moudawanah » a fait
apparition, ce terme qui renvoie
systématiquement au code de la famille, a
récupéré l’appellation adéquate : « Droit de
la famille ».
Droit de la famille : Définition

Ce terme a reconnu à juste titre le rôle des


principes de l’ordre public et de l’intérêt
commun dans la stabilité de la famille. Ainsi,
le terme « droit de la famille » est venu se
substituer à l’ancienne appellation « statut
personnel ».
Domaine du droit de la famille

Le droit de la famille gère donc la vie privée


et familiale et traite ainsi les matières
suivantes :
❑ La personnalité du citoyen.
❑ Le mariage et ses effets juridiques.
Domaine du droit de la famille

❑La filiation, l’adoption et leurs effets.


❑ La dissolution du mariage.
❑ La gestion des biens de la famille et leur
devenir après le décès.
Domaine du droit de la famille

D’une manière générale, le droit de la famille


régit tout ce qui est en relation avec la vie
privé et familiale de la personne de même
que toutes les relations qui surgissent entre
les membres de la famille.
Domaine du droit de la famille

Durant la vie da la personne, avant comme


après son mariage, l’ensemble de ses
relations et leurs conséquences, sont
réglementées par le droit de la famille.
Domaine du droit de la famille

Le droit de la famille détermine également le


sort des biens de la personne après sa mort,
jusqu’à ce que ceux-ci soient transmis aux
ayants droit.
Textes formant le droit de la famille
Avant le protectorat et depuis la première
dynastie du Maroc musulman, le rite
Malékite a toujours encadré juridiquement le
domaine de la famille.
Durant le protectorat le domaine familial des
marocains est resté soumis au rite Malékite.
La vie des français a été gouvernée par
plusieurs codes promulgués à cet effet.
Textes formant le droit de la famille
Après l’indépendance, une suite de Dahirs fut
promulguée ainsi, donnant lieu à la naissance
du code du statut personnel. Il s’agit du Dahir
du 1957 relatif au Mariage et sa dissolution.
Dahir du 1957 relatif à la filiation et ses
effets. Dahir du 1957 relatif à la capacité et la
tutelle. Dahir du 1958 relatif aux legs et aux
testaments. Dahir du 1958 relatif aux
successions.
Textes formant le droit de la famille

Après plusieurs tentatives de réforme, sa


Majesté annonça le projet de la
Moudawanah lors de son discours historique
devant le parlement le 10 octobre 2003. Juste
après, ce projet a été adopté à l’unanimité
par les deux chambres du Parlement.
Textes formant le droit de la famille

Ainsi, le code constituant l’actuelle


Moudawanah a été promulgué le 03 février
2004, publié le 05 février, puis entré en
vigueur le 09 février de la même année.
Textes formant le droit de la famille

La Moudawanah a été complétée par de


nombreux textes. Parmi eux on peut citer
L’Ijtihàd qui vise à créer des règles juridiques
répondant aux nouvelles situations.
Textes formant le droit de la famille

Parmi les autres sources complémentaires,


l’on cite les Dahirs spécifiques, comme à titre
d’exemple le Dahir portant sur la nationalité
et le Dahir sur la condition civile des
étrangers.
Textes formant le droit de la famille

La Moudawanah fait également référence au


code de la procédure civile en ce qui
concerne les problèmes procéduraux, liés à
l’organisation judiciaire.
Textes formant le droit de la famille

Dans le cas d’absence de solutions dans les


sources précédentes la Moudawanah fait
appel naturellement au code des obligations
et des contrats.
Textes formant le droit de la famille

Reste à signaler que la juridiction chargée


d’appliquer le droit de la famille et la
juridiction familiale . Il s’agit en réalité de
chambres greffées aux tribunaux de première
instance et au sein de la cours d’appel. Il en
va de même pour la cours de cassation.
Plan du cours

Notre étude portera sur les points essentiels


de cette discipline qui sont donc : le mariage
et sa dissolution (Partie I), la filiation (Partie
II) et l’état civil (Partie III).
Chapitre préliminaire : les fiançailles

Dans le code de la famille, les fiançailles


constituent les préliminaires du mariage. Il
s’agit d’une promesse réciproque de mariage
sans aucune obligation pour les futurs époux
de s’unir.
Chapitre préliminaire : les fiançailles

Le code de la famille réglemente les fiançailles


dans les articles 5 à 9. Cette période
préparatoire des fiançailles représente
l’annonce du projet de mariage à la société.
Chapitre préliminaire : les fiançailles

Il convient de préciser la valeur juridique des


fiançailles, le sort des cadeaux et du sadaq en
cas de rupture et s’interroger également sur la
responsabilité de l’auteur de cette rupture.
A- La valeur juridique des fiançailles

Les fiançailles se réalisent par l’accord des deux


parties, par tout moyen communément admis,
pour exprimer leur volonté commune de s’unir.
Il s’agit d’une promesse mutuelle de se marier.
A- La valeur juridique des fiançailles

Il en est ainsi la récitation de la Fatiha et des


pratiques admises par notre société par nos
usages et nos coutumes à savoir l’échange de
présents (art 5 al 2 du code de la famille).
A- La valeur juridique des fiançailles

Les fiançailles représentent en réalité un


prélude au mariage, ne créant aucune
obligation à l’égard des deux fiancés. Les deux
parties sont considérées en période de
fiançailles jusqu’à l’établissement de l’acte de
mariage.
A- La valeur juridique des fiançailles

Les fiançailles ne sont pas considérées comme


un contrat juridiquement obligatoire, mais
plutôt une promesse réciproque de mariage
entre un homme et une femme.
A- La valeur juridique des fiançailles

Le résultat : l’un ou l’autre fiancé peut


unilatéralement rompre les fiançailles.
Il en résulte que la promesse mutuelle de se
marier n’emporte aucune obligation d’union.
B- La renonciation aux fiançailles
L’absence de caractère obligatoire des
fiançailles a pour conséquence de permettre à
chaque partie de rompre librement ce projet de
mariage.
La renonciation aux fiançailles peut provenir
aussi bien du fiancé que de la fiancée. Elle peut
intervenir à tout moment.
B- La renonciation aux fiançailles

Cependant, il se peut que les deux fiancés aient


déjà échangé des cadeaux ou le fiancé ait remis
la dot avant l’établissement de l’acte de
mariage. Il est également fort probable que la
renonciation peut engendrer un préjudice à
l’un ou à l’autre fiancé.
1- Le sort des cadeaux

Des jurisconsultes musulmans, notamment les


hanafites, considèrent que si la chose donnée
comme cadeau subsiste encore au moment de
la rupture, elle serait restituée. Par contre si le
cadeau avait péri ou était consommé, la
restitution n’aura pas lieu.
1- Le sort des cadeaux

Selon les jurisconsultes malékites, et si la


rupture a été décidée par le fiancé, les cadeaux
seront conservés par la fiancée. Si cette
dernière est l’auteur de la rupture, il y a lieu de
restituer au profit du fiancé.
1- Le sort des cadeaux

Selon le code marocain de la famille (Art 8)


chacun des deux fiancés peut demander la
restitution des cadeaux, à moins que la
renonciation aux fiançailles ne lui soit
imputable.
2- Le sort du Sadaq

Il se peut que le fiancé remet à sa fiancée le


Sadaq durant la période des fiançailles et qu’il y
ait eu renonciation ou décès de l’un des
fiancés.
2- Le sort du Sadaq

Dans ces deux cas de figure, le Sadaq remis


avant la conclusion du mariage doit être
restitué. Le fiancé ou ses héritiers ont le droit
de demander la restitution du Sadaq.
2- Le sort du Sadaq

Si le Sadaq existe encore au moment de la


renonciation, il sera restitué. S’il a par contre
péri ou a été consommé, la fiancée doit
restituer un Sadaq équivalent s’il est un bien
fongible ou équivalent en valeur s’il est un bien
non fongible.
3- La réparation du préjudice

La simple renonciation aux fiançailles n’ouvre


pas droit au dédommagement. Néanmoins, la
renonciation aux fiançailles, bien que permise,
est un droit qui ne doit pas être exercé
abusivement.
3- La réparation du préjudice

Si cette renonciation aux fiançailles est


accompagnée des actes causant un préjudice
matériel ou moral, cette renonciation peut
donner à la partie victime de cette rupture le
droit au dédommagement.
3- La réparation du préjudice

Pour obtenir réparation la partie victime de


cette rupture doit prouver par tout moyen de
preuve l’existence d’une promesse de mariage.
3- La réparation du préjudice

Ensuite prouver la faute de l’auteur de la


rupture, le préjudice subi et le lien de causalité
entre le préjudice du fiancé délaissé et la faute
du fiancé qui a pris l’initiative de rompre.
Partie I : Le Mariage et sa
Dissolution

Le mariage est un acte juridique qui consacre


l’union légale de l’homme et de la femme.
Cet acte est source d’une multitude de
rapports juridiques à tous les niveaux, depuis
la conclusion de l’acte du mariage, avec tous
les effets qu’il occasionne, jusqu’à la
dissolution de cette union.
Chapitre I : Le Mariage
Définition du mariage : l’article 4 du code de la
famille considère que le mariage est: « Un pacte
fondé sur le consentement mutuel en vue
d’établir une union légale et durable, entre un
homme et une femme. Il a pour but la vie dans
la fidélité réciproque, la pureté et la fondation
d’une famille stable sous la direction des deux
époux… ».
Chapitre I : Le Mariage
Ainsi, le mariage en droit marocain est un
contrat légal par lequel un homme et une
femme s’unissent en vue de fonder une vie
conjugale commune et durable. Il a pour but
la vie dans la fidélité, la pureté et le désir de
procréation, par la fondation, sur des bases
stables et sous la direction des deux époux,
d’un foyer leur permettant de faire face à
leurs obligations réciproques dans la sécurité,
la paix, l’affection et le respect mutuel.
Chapitre I : Le Mariage

Ainsi, le mariage en tant que contrat légal


entre un homme et une femme, est la seule
forme admise pour constituer une famille.
Chapitre I : Le Mariage

Le mariage implique des conditions, des


droits et des obligations et enfin engendre
des conséquences spécifiques.
Chapitre I : Le Mariage

Importance et objectifs du Mariage : le


mariage est l’union régulière qui devrait unir
à vie deux personnes de sexes opposés.
Ainsi, les finalités ambitionnées à travers
l’institution du mariage sont :
Chapitre I : Le Mariage

❑Les époux s’engagent dans la fidélité et


s’abstiennent d’avoir tout comportement
adultère.
❑ Grâce au mariage la procréation est possible,
elle permet à la nation de s’agrandir.
❑ Le mariage est, aussi, le meilleur moyen de
respecter la filiation.
Chapitre I : Le Mariage

❑ Le mariage constitue, au regard de l’Islam,


une consolidation de la foi et de la chasteté.
❑ Le mariage est également un moyen
indispensable du bonheur terrestre.
Chapitre I : Le Mariage

❑ Le mariage est l’unique moyen de fonder


une famille, noyau de la société.
❑ La paix sociale se trouve également
renforcée grâce au mariage.
Chapitre I : Le Mariage

❑ Le mariage permet d’atteindre une certaine


maturité grâce aux responsabilités devant
être assumées dans ce cadre par l’homme et
la femme qui ont besoins de s’entraider.
Chapitre I : Le Mariage

❑Le mariage est une pratique bénéfique et


salutaire pour la santé de la femme, de
l’homme mais aussi pour celle des enfants.
❑ Le mariage permet également d’éviter les
conséquences souvent désastreuses issues de
la confusion des progénitures.
Chapitre I : Le Mariage

Pour toutes ces raisons, le mariage n’est pas


considéré seulement comme une pratique
conseillée, mais une Sunnah recommandée.
Chapitre I : Le Mariage

La définition du mariage pose implicitement


un certain nombre de conditions à la validité
de cette union. Le mariage doit être légal,
durable, mixte et basé sur la fidélité
conjugale et la création d’une famille.
Chapitre I : Le Mariage

Par ailleurs, et en tant que contrat nommé et


réglementé, le mariage doit répondre à des
conditions de validité précises (Section I).
Ainsi seulement il pourrait emporter les
effets qui lui sont propres (Section II).
Section I : Les Conditions de Validité
du Mariage

Le code pose des conditions de fond et de


forme à la validité du mariage.
Paragraphe I : Les conditions de fond
du mariage
L’article 13 du code de la famille marocain
prévoit cinq conditions de fond à la validité
du mariage:
❑La capacité de l’époux et de l’épouse.
❑L’inexistence de clause abolissant la dot.
❑La représentation de la femme, à
l’établissement de l’acte, par un tuteur
matrimonial,le cas échéant.
Paragraphe I : Les conditions de fond
du mariage

❑ L’échange des consentements devant les


Adouls qui en prennent acte.
❑ L’absence d’empêchements légaux du
mariage.
Paragraphe I : Les conditions de fond
du mariage
Ainsi, pour qu’un mariage soit valable, il faut
donc que les époux aient la capacité
matrimoniale, qu’une dot soit versée par le
mari à son épouse, que la femme soit
représentée par un tuteur matrimonial le cas
échéant, qu’il y ait échange des
consentements entre époux, et pas
d’empêchement à ce mariage.
A : La capacité matrimoniale des
époux

Selon l’article 19 du code de la famille


« L’aptitude au mariage s’acquiert pour
l’homme et pour la femme jouissant de leurs
pleines facultés mentales, à dix huit ans
grégoriens révolus ».
A : La capacité matrimoniale des
époux

Ainsi et avec l’actuelle Moudawanah, la


capacité matrimoniale s’acquière, comme si
le cas de la majorité civile (contractuelle), la
capacité pénale et politique, dès l’âge de dix-
huit ans.
A : La capacité matrimoniale des
époux
Cette Moudawanah a unifier l’âge
matrimonial pour l’homme et la femme.
Le législateur s’est fondé sur l’idée que
l’individu (homme et femme) atteint la
plénitude de ses capacités à l’âge de 18 ans. Il
devient donc plus mature et plus apte à
s’engager dans une relation de mariage.
A : La capacité matrimoniale des
époux

En élevant l’âge matrimonial pour la fille de


15 à 18 ans, le nouveau code tend à
responsabiliser les deux époux contractants.
A : La capacité matrimoniale des
époux

En relevant l’âge matrimonial,


particulièrement pour les femmes, le
législateur tend également à lutter contre les
mariages avant la maturité et les mariages
forcés des femmes.
A : La capacité matrimoniale des
époux

Cependant, le juge peut autoriser


exceptionnellement le mariage de personnes
qui n’ont pas encore atteint la majorité
matrimoniale. (EX, l’exemple le plus courant
et celui d’une grossesse indésirable…).
A : La capacité matrimoniale des
époux

Dans le cadre de cette exception, le juge doit


au préalable auditionner les parents,
demander une expertise médicale, ordonner
une enquête sociale dans un objectif de
prendre une décision convenable.
A : La capacité matrimoniale des
époux

Le mariage du mineur nécessite l’autorisation


de son tuteur légal qui doit obligatoirement
signé la demande en mariage et il doit être
présent lors de sa conclusion.
A : La capacité matrimoniale des
époux

Il est à préciser également que le code de la


famille autorise l’aliéné mental, homme ou
femme, de se marier. Ce mariage est
particulièrement souhaitable dans les cas où
il pourrait améliorer l’état psychique du
patient.
A : La capacité matrimoniale des
époux

Le code exige que ce mariage soit autorisé par


le juge de la famille sur présentation d’un
rapport médical établi par un ou plusieurs
médecins experts. Le futur conjoint de
l’aliéné doit être majeur et accepter
expressément ce mariage.
B : La Dot
La dot constitue une condition sans laquelle
il ne peut y avoir de mariage. C’est une
condition d’existence du mariage.
La dot était, mal perçue dans les pays
occidentaux. La notion de dot changera
progressivement par la suite pour embrasser
le sens de la contribution de la femme à la
fondation d’un foyer.
B : La Dot

Dans la conception islamique, la dot est


requise pour la conformité du mariage. Par
ailleurs, elle est considérée propriété
exclusive de l’épouse qui en a la libre
disposition et n’est nullement tenue de
l’investir dans le foyer.
B : La Dot
❑ Nature de la dot : tout bien dans le
commerce est susceptible d’en tenir lieu.
Ainsi, la dot ne doit pas être
systématiquement une somme d’argent, elle
peut consister en toute chose en nature, en
meuble ou en immeuble…comme il peut
revêtir également la forme de chose
symboliques.
B : La Dot

Par ailleurs, l’ancienne Moudawanah exigeait


la détermination explicite de la dot dans le
contrat. Dans la nouvelle il est requis
uniquement de ne pas convenir d’annuler la
dot.
B : La Dot

❑ L’évaluation de la dot : selon la nouvelle


Moudawanah, l’on distingue deux modes
d’estimation de la dot :
1 : La dot nommée : il est requis que le
montant de la dot soit déterminé dans le
contrat conjugal, on parle de la dot nommée.
B : La Dot

2 : La dot de Tafwide dont l’évaluation est


déléguée : si le contrat reste muet sur le
montant de la dot, ce silence est interprété
comme délégation de la part de l’épouse ou
son tuteur à l’époux pour offrir la dot en
fonction de sa capacité financière.
B : La Dot
❑ Droits sur la dot : Selon l’article 29 du code
de la famille, la dot est la propriété exclusive
de la femme. Par conséquent, l’époux ne
peut pas exiger de la femme un apport
quelconque en contrepartie du dot
convenue.
Le représentant légal de la future épouse
n’acquiert également aucun droit sur la dot.
B : La Dot
❑ Objectifs de la dot :l’article 26 du code de la
famille précise que la dot tend à exprimer le
ferme désir de contracter le mariage en vue
de créer un foyer et une famille vivant dans
une affection mutuelle, tout en clarifiant que
le fondement islamique de la dot réside dans
sa valeur symbolique et non matérielle.
B : La Dot

❑ Le Versement de la dot : il est permis de


prévoir, lors de la conclusion du mariage, que
tout ou partie de la dot soit payable d’avance
ou à terme. Une fois l’échéance atteinte, le
débiteur doit s’en acquitter.
B : La Dot

Même si aucune échéance n’est convenue, le


versement doit se faire avant ou au moment
de la consommation du mariage. Néanmoins,
si la cohabitation a eu lieu, la dot devient une
créance à la charge du mari.
C- La présence d’un tuteur
matrimonial, le cas échéant

La femme devait se faire représenter à la


conclusion du mariage par un tuteur
matrimonial de sexe masculin qu’on appelle
le wali. Cette institution, a toujours fait
l’objet de violentes critiques, notamment par
le monde non musulman.
C- La présence d’un tuteur
matrimonial, le cas échéant

Seulement le wali n’est pas cet homme qui


donne la fille en mariage, qui accepte ou
refuse à sa place, mais un simple
représentant par lequel la future épouse
exprime son consentement dont elle la seule
détentrice.
C- La présence d’un tuteur
matrimonial, le cas échéant
L’actuelle Moudawanah dispose à son article
25 qu’ « Il appartient à la femme majeure de
conclure elle-même son contrat de mariage
ou de donner mandant à cette fin à son père
ou quelqu’un de ses proches ». Ainsi et
d’après ce texte, l’institution du wali n’est
plus une condition de validité du mariage.
C- La présence d’un tuteur
matrimonial, le cas échéant

Ainsi l’institution du Wali n’est plus


obligatoire, elle est facultative et ce choix est
laissé à l’appréciation de la femme qui
souhaite ou non avoir un Wali.
D : L’échange des consentements
Le mariage doit comporter un élément
essentiel qui est l’échange des
consentements.
Avant l’Islam, la femme n’était pas habilitée à
exprimer sa volonté, en particulier, lors de la
conclusion du mariage. Le droit musulman
s’est ingénié à récupérer la capacité
contractuelle de la femme.
D : L’échange des consentements

Le principe de l’échange de consentement


signifie que la femme au même titre que
l’homme a désormais le plein droit
d’exprimer son acceptation ou son refus de
contrat de mariage. Le législateur a entouré
cet échange de plusieurs formalités:
D : L’échange des consentements

L’expression du consentement : L’accord


mutuel consiste en l’offre du mariage (initiée
d’habitude par le mari) et l’assentiment
exprimé par la future épouse.
D : L’échange des consentements

Le silence ne peut pas être interpréter


comme signe de consentement. cela est
incompatible avec la volonté du législateur
du moment qu’il favorise les désunions
familiales et l’instabilité des foyers.
D : L’échange des consentements

Ainsi, le code de la famille définit


expressément les formes selon lesquelles les
futurs époux doivent exprimer leur
consentement mutuel selon l’une des trois
formes suivantes (Article 10 du code de la
famille) :
D : L’échange des consentements

❑ Le procédé fondamental est l’expression


orale, avec des mots et des termes claires qui
signifient nettement l’acceptation du
mariage.
D : L’échange des consentements

❑ Quand la partie contractante est incapable


de s’exprimer verbalement, il peut employer
l’écriture.
D : L’échange des consentements

❑ Si, le cas échéant, l’un des futurs époux se


trouve dans l’impossibilité d’exprimer son
consentement, verbalement ou par écrit, il
peut utiliser les signes.
D : L’échange des consentements

L’échange de consentement : le contrat


conjugal doit être conclu par les deux futurs
époux eux-mêmes (la présence personnelle
des deux époux).
D : L’échange des consentements

Si, en l’occurrence, la présence physique de


l’une des parties est impossible, il a lieu donc
de la faire représenter par une tierce
personne qui conclura le contrat pour son
compte dans le cadre de la procuration.
D : L’échange des consentements

La demande en mariage et son assentiment


doivent se synchroniser, de manière à ne
laisser planer aucun doute. A cet effet, les
Adouls doivent demander le maximum de
données aux deux parties, qui doivent
exprimer leur consentement dans la même
séance.
D : L’échange des consentements
L’acte matrimonial ne peut être valable que
si :
❑ Les deux parties sont toutes deux présentes
dans la même séance qui regroupe les deux
futurs époux et les Adouls.
❑ Et que l’échange des consentements soit fait
dans la même séance.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

Un mariage ne peut être valable en présence


d’un empêchement. Généralement, l’on
compte deux types d’empêchements au
mariage : perpétuels et temporaires.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

1/ Les empêchements perpétuels : Ils sont au


nombre de cinq. Il s’agit de lien de parenté,
de l’allaitement, de l’alliance, du mariage
avec une femme en période de continence et
le serment d’anathème.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

❑Prohibition pour cause de parenté : il existe


des degrés de parenté. Ainsi, il est interdit à
une personne de se marier avec :
❖ Ses ascendants à l’infini : soit le père, la
mère, le grand-père, et la grand-mère jusqu’à
l’infini.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

❖ Ses descendants à l’infini : soit les enfants et


petits enfants à l’infini.
❖ Les descendants à l’infini de ses ascendants
directs : soit les frères, les sœurs et leurs
descendants à l’infini.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

❖Les descendants directs de ses ascendants


indirects : à savoir les oncles et les tantes
paternels et maternels.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

❑ Empêchement en raison de l’allaitement : Le


lien par le lait produit les mêmes effets que
le lien de parenté (Art 38).
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

La relation de l’enfant avec sa mère par


allaitement s’apparente à celle de l’enfant
avec sa vraie mère. Ceci est valable aussi
pour son père, ses frères et sœurs par le lait.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

Selon l’actuelle Moudawanah pour que


l’allaitement constitue un véritable
empêchement au mariage, il faut qu’il soit
fait pendant les deux premières années de la
vie de l’enfant (Art 38).
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

❑Prohibition pour cause d’alliance : l’homme


comme la femme (avec un changement de
sexe de la personne avec qui le mariage est
prohibé) lui est interdit de se marier avec :
➢L’épouse de son père ou de son grand-père.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

➢L’épouse de son fils ou de son petit-fils.


➢La mère de sa femme ou sa grand-mère.
➢La fille de sa femme ou ses petites filles, à
conditions que le mariage soit consommé.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

❑Le mariage conclu et consommé avec une


femme en période de continence : une femme
divorcée, répudiée ou veuve ne peut se
remarier qu’après l’achèvement de sa
période de continence. Sinon, son mariage
s’avérera nul.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

❑Le serment d’anathème : Généralement


l’époux déclenche la procédure de Li’ane
(serment d’anathème) lorsque, sans preuves
à l’appui ni témoins, il saisit le juge en raison
de ses soupçons sur la fidélité de sa femme.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

Ou quand il prétend que l’enfant, dont son


épouse est toujours enceinte ou à qui elle a
déjà donné naissance, est le fruit d’un
agissement adultérin de sa part.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

Selon le Coran, et après le déclanchement de


cette procédure, le juge prononce la
désunion des deux époux. Autrement dit, la
reprise du mariage entre eux est
éternellement prohibée.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage
2/ Les empêchements temporaires : ces
empêchements sont :
❑ Le mariage simultané avec deux femmes
apparentées : deux sœurs ou une femme et
sa tante. Par contre, la dissolution définitive
du mariage avec l’une d’elles confère le droit
au mariage avec l’autre.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

❑ Le mariage simultané avec plus de quatre


coépouses.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage
❑ Le divorce prononcé contre une femme trois
fois successives est considéré comme un
empêchement temporaire. La femme peut
donc se remarier avec son ex-mari après
avoir observé la période de continence à un
mariage conclu et consommé régulièrement
avec un autre époux.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

❑ La divergence de confessions : Le mariage


d’une musulmane avec un non-musulman et
celui d’un musulman avec une non-
musulmane n’appartenant pas aux gens du
livre un empêchement temporaire au
mariage.
E : L’Absence d’Empêchements au
Mariage

❑ Le mariage avec une femme déjà engagée


dans une relation de mariage ou en période
de continence, constitue un empêchement
temporaire au mariage.
Paragraphe II: Les conditions de
forme du mariage

La conclusion du mariage doit passer


obligatoirement par un certain nombre de
démarches qui sont comme suit :
A : Les démarches préalables au
mariage

Il s’agit de procédures administratives


préalables au mariage permettant de vérifier
l’identité des futurs époux, leur état civil, leur
état de santé…et de s’assurer de la
conformité des pièces fournies qui sont :
A : Les démarches préalables au
mariage

➢ Un extrait d’acte de naissance.


➢ Un certificat administratif attestant l’état
civil et familial de chacun des deux fiancés.
A : Les démarches préalables au
mariage
➢Un certificat médical pour chacun des deux
fiancés.
➢Une autorisation de mariage dans les cas
suivants : -Le mariage avant l’âge de la
majorité légale - La polygamie – Le mariage
de l’handicapé mental – Le mariage des
convertis à l’islam et des étrangers.
A : Les démarches préalables au
mariage

➢Un certificat de capacité ou ce qui en tient


lieu pour les étrangers.
A : Les démarches préalables au
mariage

➢L’autorisation du mariage délivrée par le chef


supérieur pour les membres des professions
militaires…
A : Les démarches préalables au
mariage

➢En cas de procuration, celle-ci doit contenir


toutes les informations nécessaires.
➢Enfin les futurs époux se doivent de remplir
un formulaire spécial de demande
d’enregistrement de l’acte de mariage.
B : L’autorisation du juge ou le
contrôle judiciaire en amont

Les personnes désirant se marier doivent se


présenter au tribunal de première instance
pour déposer leur demande, et y joindre les
pièces justificatives sus mentionnées.
Si la demande répond aux différentes normes
requises, le juge vise le dossier et autorise le
mariage.
C : Le témoignage par les Adouls

Les Adouls ne peuvent procéder à la rédaction


de l’acte matrimonial qu’après l’élaboration
d’une autorisation préalable établie par le
juge de la famille.
C : Le témoignage par les Adouls

Les Adouls doivent s’interroger sur plusieurs


faits à savoir : s’assurer de l’identité des
futurs époux, recueillir leur consentement
dans la même séance, les interroger sur la
dot, introduire le cas échéant les clauses de
l’un ou l’autre des futurs époux…
C : Le témoignage par les Adouls

Après, les Adouls sont appelés à rédiger, dans


de brefs délais, le contrat du mariage.
Cependant, il faut préciser que l’acte
adoulaire n’acquiert le caractère authentique
qu’après son homologation par le juge
compétent.
C : Le témoignage par les Adouls

L’original de l’acte doit être remis aussitôt à


l’épouse, et une copie à l’époux.
Reste à signaler que la preuve irréfutable du
mariage est le document écrit de l’acte. Pour
les unions conclues sur le territoire marocain,
c’est le contrat adoulaire.
C : Le témoignage par les Adouls

Il faut préciser que le législateur a utilisé le


terme « document » et non pas « acte
adoulaire », afin de laisser la place aux actes
conclus par les services de l’état civil pour les
marocains résidants à l’étranger.
Section II : Les effets du Mariage

On distingue d’une part entre les effets du


mariage valable et les effets du mariage non
valable. D’autre part, certains effets peuvent
résulter des conditions consensuelles à
l’occasion de la conclusion du mariage.
Paragraphe I : Le mariage valable

Le mariage répondant aux conditions de fond


et de forme exposées ci-dessus, crée des
droits et des obligations entre époux, à
l’égard des enfants, à l’égard des proches,
mais aussi à l’égard des tiers en général.
A : Droits et obligations entre époux

Le premier effet du mariage est la


cohabitation entre conjoints, équité et égalité
en cas de polygamie, la fidélité conjugale et
la sincérité réciproque, avec obligation de
chasteté et la protection de la progéniture.
A : Droits et obligations entre époux

Les époux son coresponsable de la bonne


gestion des affaires de la famille et des
enfants. Ils sont tenus de l’obligation de
consultation pour toute décision concernant
les enfants et la planification familiale.
A : Droits et obligations entre époux

L’obligation de bons rapports entre époux


implique l’obligation de bons rapports de
chacun d’eux vis-à-vis des parents de l’autre.
Il a l’obligation de leur rendre visite, mais
aussi l’obligation de les recevoir.
A : Droits et obligations entre époux

Un autre droit est lié à la succession


réciproque. Il s’agit d’une disposition d’ordre
public.
A : Droits et obligations entre époux

Il n’est en aucun cas possible de faire de la


renonciation à la vocation successorale, droit
inaliénable, une condition préalable à la
conclusion du mariage.
A : Droits et obligations entre époux

Un autre droit est lié au maintien dans le


domicile conjugal. La règle est valable pour
l’épouse comme pour l’époux. Les deux sont
mis à l’abri de l’expulsion abusive.
Néanmoins, le code n’explique pas les raisons
pouvant justifier l’expulsion.
B : Les droits des enfants

Les enfants ont droit à la protection de la vie


et de la santé depuis la conception et jusqu’à
la majorité, la préservation de l’identité,
particulièrement par l’état civil, la parenté.
B : Les droits des enfants

La pension, une croissance normale, les soins


hygiéniques et médicaux, l’orientation
religieuse et une bonne éducation, en
enseignement débouchant sur une
profession.
B : Les droits des enfants

Le père et la mère concourent, dans la limite


de leurs prédispositions respectives,
l’accomplissement de ces obligations qui
passent en cas de décès au conjoint
survivant.
B : Les droits des enfants

Par ailleurs et selon l’article 54 du code de la


famille, l’enfant existe juridiquement, dès sa
conception. De ce fait, le législateur marocain
rappelle l’interdiction de l’avortement que le
code pénal sanctionne par ailleurs.
Paragraphe II : L’invalidité du mariage

Le mariage frappé d’invalidité peut être nul


ou vicié.
A : Le mariage nul ou frappé d’une
nullité absolue

Le mariage nul est un mariage qui n’a jamais


eu d’existence juridique, mais une simple
existence de fait. Le constat de la nullité et sa
déclaration sont l’exclusive du tribunal.
A : Le mariage nul ou frappé d’une
nullité absolue

Même si le mariage a déjà été consommé, il


est quand même nul. Néanmoins, la femme
doit observer la retraite de continence si le
mariage est consommé.
Le mariage est nul dans trois situations :
A : Le mariage nul ou frappé d’une
nullité absolue

❑ S’il n’ya pas eu d’échange de l’offre et de


l’acceptation à l’aide de tout moyen admis
par la loi. Autrement dit, si le facteur de la
volonté qui est la base de tout contrat,
n’existe pas entre époux.
A : Le mariage nul ou frappé d’une
nullité absolue

❑S’il existe entre époux un des empêchements


au mariage. ces empêchements sont soit
perpétuels ou temporaires. Leurs existence
rend le mariage même s’il est dûment conclu,
nul est sans effet.
A : Le mariage nul ou frappé d’une
nullité absolue

❑ Le défaut de concordance entre la demande


et l’acceptation. C’est notamment le cas où il
y a erreur sur l’identité de l’épouse.
B : Le mariage vicié ou frappé d’une
nullité relative

Le mariage vicié a une existence juridique et


emporte entre époux les effets propres à un
mariage normal. On dit d’un mariage nul qu’il
est frappé d’une nullité absolue et d’un
mariage vicié qu’il est frappé d’une nullité
relative.
B : Le mariage vicié ou frappé d’une
nullité relative

La nullité relative ne frappe pas le mariage


dans son existence, mais uniquement et
seulement la clause non valable.
B : Le mariage vicié ou frappé d’une
nullité relative

On distingue entre deux types de mariages


viciés : Les mariages passibles d’annulation
uniquement avant la consommation, et les
mariages devant être dissous avant comme
après la consommation.
1: Mariage annulable avant la
consommation
Il s’agit du mariage vicié à cause de la dot
dont les conditions légales ne sont pas
remplies. Dans ce cas ce mariage est passible
d’annulation si le vice est découvert avant la
consommation. Si le mariage a déjà été
consommé, il doit être validé en fixant une
dot de parité.
2:Mariage annulable avant et après la
consommation

Se sont ceux des mariages viciés à cause de


l’acte de mariage lui-même.
Trois cas sont énumérés par le code de la
famille où le mariage est déclaré vicié et dès
lors, passible d’annulation, que ce soit avant
ou après la consommation:
2:Mariage annulable avant et après la
consommation

1: si le mariage intervient alors que l’un des


époux a contracté une maladie qui comporte
un risque pour l’autre conjoint à moins que
l’intéressé ne guérisse après le mariage .
2:Mariage annulable avant et après la
consommation

2: Le cas d’un mariage tendant à rendre licite


un autre. Il s’agit ici du mariage conclu avec
l’intention de rendre licite la reprise du
mariage entre une épouse répudiée trois fois
successives et son ex-mari.
2:Mariage annulable avant et après la
consommation

3: si le mariage intervient en l’absence du


tuteur dans le cas où la présence de celui-ci
est obligatoire . Ce qui rend le mariage
invalide, sa dissolution doit être prononcée
que ce soit avant ou après la consommation.
Paragraphe III : Les conditions consensuelles
pour la conclusion du mariage et leurs effets

Il existe deux catégories de clauses


consensuelles. D’une part, l’ensemble des
clauses extra-matrimoniales et mêmes
matrimoniales insérées dans l’acte de
mariage. De l’autre, l’ensemble des contrats
liés à la gestion de du patrimoine respectif
des époux ou leur patrimoine commun.
Paragraphe III : Les conditions consensuelles
pour la conclusion du mariage et leurs effets

Dans ce cadre, le législateur opte pour


l’autonomie de la volonté des époux. Ainsi,
toutes les clauses conventionnelles
matrimoniales sont contraignantes, à
l’exclusion de celles contraires aux conditions
et aux buts du mariage (Art 47).
Paragraphe III : Les conditions consensuelles
pour la conclusion du mariage et leurs effets

Si les époux sont libres d’introduire des


clauses particulières dans le contrat du
mariage, ils sont aussi libres de les dénoncer
si elles s’avèrent insupportables.
Paragraphe III : Les conditions consensuelles
pour la conclusion du mariage et leurs effets

Le législateur a tenu de rappeler le principe


fondamental de la séparation des biens des
époux, étant donné que ce qui appartient à la
femme, n’appartient pas au mari et ce qui
appartient au mari, n’appartient pas à la
femme.
Paragraphe III : Les conditions consensuelles
pour la conclusion du mariage et leurs effets

En cas de mise en commun des biens acquis


lors du mariage, il appartient aux époux de
décider des modalités de la fructification du
patrimoine familial et de sa répartition (Art
49). Cet accord doit figurer sur un contrat
indépendant à l’acte de mariage.
Chapitre II : La Dissolution du Mariage

Selon la Moudawana, il ne peut être fait


recours à la dissolution du mariage, tant par
répudiation que par divorce, qu’à titre
exceptionnel, tellement cette dissolution
entraîne la dislocation de la famille.
Chapitre II : La Dissolution du Mariage

La dissolution du mariage en droit marocain,


résulte de cinq faits différents à savoir : le
décès, la résiliation (nullité et annulation), le
Talàq (divorce par déclaration du mari ou de
l’épouse ou par leur volonté bilatérale), le
Talàq moyennent compensation et le divorce
judiciaire.
Section I : Le Décès

Le décès en tant que cause de dissolution du


mariage peut être prouvé par tous les
moyens de preuve légale.
La personne peut être déclarée morte selon
l’un des deux cas suivants : le décès avéré ou
le décès présumé.
Paragraphe I : Le décès avéré
Le décès avéré ou réel signifie l’arrêt définitif
des fonctions vitales. Elle est constatée par
des spécialistes.
Ainsi, la personne cesse d’exister légalement
à partir du moment où son décès est
constaté. il peut être prouvé ainsi devant le
tribunal par tous les moyens de preuve.
Paragraphe II: Le décès présumé

Le tribunal peut considérer comme


légalement décédée une personne disparue,
selon les modalités et les délais requis, fixés
par l’article 327 et suivants.
Ainsi, il y a lieu de distinguer deux situations
différentes :
Paragraphe II: Le décès présumé

A : Disparition dans des circonstances


exceptionnelles : Il s’agit de tous les
événements imprévus, à l’exemple des
catastrophes naturelles.
Paragraphe II: Le décès présumé
Ainsi, la disparition d’une personne dans ce
genre de circonstances rend sa mort
probable. Le tribunal saisi rend, à la demande
des personnes concernées, un jugement
déclaratif de décès à l’expiration d’un délai
d’une année à compter du jour où l’on perd
tout espoir sur son retour.
Paragraphe II: Le décès présumé
B : Disparition dans des circonstances
ordinaires: C’est le cas d’une personne
disparue dans des circonstances habituelles.
Dans ce cas le juge bénéfice d’un pouvoir
d’appréciation pour fixer la période au terme
de laquelle il rendra le jugement déclaratif de
décès.
Paragraphe II: Le décès présumé
Il est à préciser que l’absent est considéré
comme étant vivant à l’égard de ses relations
conjugales tant qu’un jugement déclaratif de
décès n’est pas définitivement rendu. Le
verdict définitif du décès ne peut pas être
judiciairement révisé et il n’est pas
susceptible d’appel.
Section II : la résiliation (nullité et
annulation)

La résiliation étant déjà examinée dans la


partie réservée aux effets du mariage invalide
(nullité et annulation), nous contenterons
ainsi d’exposer les autres modes de
dissolution du lien matrimonial.
Section III : Le Divorce par
Déclaration

Nous examinerons le Talàq ou le divorce


unilatéral prononcé par l’époux, celui
prononcé unilatéralement par l’épouse, pour
étudier enfin le talàq ou le divorce prononcé
par accord mutuel.
Paragraphe I : Le Divorce prononcé
par l’époux

Trois cas sont envisageables dans le cadre de ce


type de dissolution:
• Le divorce prononcé avant la consommation du
mariage.
• Le divorce prononcé après la consommation du
mariage.
• Le divorce prononcé pour une troisième fois
successive.
Paragraphe I : Le Divorce prononcé
par l’époux
A : Le divorce prononcé avant la
consommation: le divorce avant la
consommation est : irrévocable, il n’entraine
pas une période de continence pour la
femme répudiée, dès lors aucune charge à
l’égard du mari à l’exemple: le don de
consolation, la pension, les frais du logement
durant la période de viduité.
Paragraphe I : Le Divorce prononcé
par l’époux

Les effets liés à la dot varient en réalité en


fonction de la partie ayant prononcé le
divorce. Ainsi, dans le cas où la femme initie
le divorce avant la consommation, elle ne
mérite aucune dot.
Paragraphe I : Le Divorce prononcé
par l’époux

Dans le cas où c’est le mari qui décide de


rompre le mariage avant sa consommation, la
femme a droit à la moitié de la dot. Enfin et
dans le cas où la dissolution du mariage est
prononcée pour motif d’un vicie rédhibitoire,
l’épouse ne mérite dans ce cas aucune dot.
Paragraphe I : Le Divorce prononcé
par l’époux

B : Le divorce prononcé après la


consommation: La dissolution du mariage
dans ce cas est considérée révocable. C’est-à-
dire, le mariage dissous peut être repris
durant la période de continence.
Paragraphe I : Le Divorce prononcé
par l’époux

Néanmoins, il est à préciser que le mariage


dissous continue de produire la majorité de
ses effets mis à part la continuité des
relations intimes entre les époux .
Paragraphe I : Le Divorce prononcé
par l’époux

Parmi les effets qui perdurent même avec ce


divorce, il y a : la vocation successorale entre
époux, la pension, un don de consolation au
profit de l’épouse divorcée, les frais du
logement à son égard.
Paragraphe I : Le Divorce prononcé
par l’époux

Ainsi, cette dissolution peut prendre fin, dans


le cas d’une reprise du mariage au cours de la
période de viduité. Il suffit pour cela
d’exprimer la volonté de reprendre le
mariage dissous, c’est ce qu’on appel la
reprise. Sinon, sa révocation devient finale
avec l’expiration du délai de viduité.
C: Le divorce prononcé pour la
troisième fois successive

Le divorce prononcé pour la troisième fois


consécutive se distingue par son caractère
irrévocable. Autrement dit, le mariage est
réputé dissous d’une manière absolue et
définitive dès que ce divorce est prononcé.
C: Le divorce prononcé pour la
troisième fois successive

La période de continence dans ce genre de


dissolution n’a qu'un rôle de purification. Il
en résulte que le reprise du mariage devient
impossible même avec un nouvel acte
matrimonial.
C: Le divorce prononcé pour la
troisième fois successive

La seule solution pour reprendre le mariage


réside dans le fait que l’ex-épouse conclue à
nouveau un mariage légalement établi et
consommé avec une autre personne et
qu’après l’expiration du délai de viduité
résultant de ce nouveau mariage.
C: Le divorce prononcé pour la
troisième fois successive

Le divorce prononcé par le mari ne doit pas


être soumis à un incident qui peut influencer
sa volonté. Il ne doit pas être prononcé
également lors des phases de fragilités par
lesquelles passe la femme.
C: Le divorce prononcé pour la
troisième fois successive

En outre, le juge ne peut pas donner son


autorisation pour mettre fin au lien marital,
qu’après une tentative de réconciliation
infructueuse. Est considéré également
comme sans effet le divorce par serment et le
divorce affecté d’une condition.
Paragraphe II : Le Divorce prononcé à
l’initiative de l’épouse

La femme a également le droit, au même titre


que l’homme, d’initier le divorce. ce droit est
pratiqué sous trois formes : le Tamlike, le
Tafwide et le Takhyire.
A : Le Tamlik

Le Tamlik est considéré comme la forme


principale du divorce prononcé par l’épouse.
Selon l’article 89 du code de la famille, la
femme désirant divorcer est appelée à saisir
le tribunal en déposant une demande de
divorce.
A : Le Tamlik

Le juge s’assure que toutes les conditions


sont réunies et procède ainsi à une tentative
de conciliation. Ce n’est qu’après l’échec de
cette démarche que le juge autorise l’exercice
par la femme de son droit au Tamlik.
A : Le Tamlik

Le divorce prononcé par l’épouse est


irrévocable, ses droits comprennent: le
logement pendant la période de continence,
le reliquat de la dot le cas échéant, la pension
réservée à la période de continence n’est due
que si la femme est enceinte.
B : Le Tafwide

Il s’agit d’une délégation faite par le mari au


profit de sa femme en lui donnant le pouvoir
de mettre fin à la relation du mariage.
B : Le Tafwide

La femme ne peut pratiquer cette démarche


que si elle est dotée d’un document écrit
dûment signé attestant cette délégation.
Notons que le Tafwide produit selon les
règles du droit musulman les mêmes effets
que Tamlik.
C : Le Takhyire

Il s’agit de la situation dans laquelle le mari


confère à sa femme le droit de choisir entre
la dissolution du mariage ou son maintien.
C : Le Takhyire

Cette forme de divorce peut être pratiquée


lorsque le mari refuse de mettre fin au lien
matrimonial, contrairement à la femme qui
réclame la dissolution.
C : Le Takhyire

Après la tentative infructueuse de


réconciliation, le juge demande à l’époux de
prononcer le divorce, l’époux refuse et laisse
le dernier mot à l’épouse.
Quelle que soit la forme du divorce initié par
l’épouse, qu’il s’agisse donc de Tamlik,
Tafwide ou Takhyire, ce droit confère à la
femme le pouvoir de mettre fin elle-même à
la relation conjugale.
Notons ici que cette fin est irrévocable. Ainsi ,
le fait de reprendre le mariage entre la
femme et son ex-mari reste possible, mais à
condition d’établir un nouveau contrat de
mariage.
Paragraphe III : Le Divorce par
consentement mutuel

Les deux époux peuvent se mettre d’accord


sur le principe de mettre fin à leur union
conjugale, soit sans conditions, soit avec
conditions, sous réserve que celles-ci ne
soient pas incompatibles avec les dispositions
du présent Code et ne portent pas préjudice
aux intérêts des enfants.
Paragraphe III : Le Divorce par
consentement mutuel

Il en résulte que le divorce par consentement


mutuel est considéré comme une forme de
concertation amiable entre mari et femme.
Dans cette optique, deux situations sont
envisageables :
Paragraphe III : Le Divorce par
consentement mutuel

1:La situation dans laquelle le divorce par


consentement est décidé conjointement sans
conditions.
Paragraphe III : Le Divorce par
consentement mutuel

2: La situation dans laquelle les deux époux


établissent un accord écrit dans lequel figure
toutes les conditions de leur désunion.
Section IV : Le divorce par
compensation

C’est un divorce basé sur une proposition


faite par l’épouse désirant mettre fin au
mariage, selon laquelle, elle s’engage à verser
au profit de son époux en contrepartie du
divorce soit une somme d’argent , soit un
bien.
Section IV : Le divorce par
compensation

La contrepartie dans ce genre de divorce doit


être juridiquement valable, elle peut être soit
sous forme d’une somme d’argent, d’un bien
quelconque, d’un renoncement à un bien ou
tout autre droit…
Section IV : Le divorce par
compensation

Il est interdit au mari de forcer sa femme à


payer la compensation ou de renoncer à ses
droits ou ceux de ses enfants en contrepartie
au divorce.
Section IV : Le divorce par
compensation

Quand le mari refuse la compensation


proposée par sa femme, et quand le juge ne
parvient pas à établir une solution, la
procédure est automatiquement considérée
comme vouée au divorce pour discorde, qui
est un divorce judiciaire définitif et
irrévocable.
Section V : Le divorce judiciaire

Le divorce par déclaration consiste comme


nous l’avons vu en un acte établi par l’un des
époux ou par un consentement des deux
parties afin de mettre fin à l’union conjugale.
Section V : Le divorce judiciaire

Le divorce judiciaire se distingue ainsi du


divorce par déclaration du fait que la décision
de dissoudre le lien de mariage ne provient
pas de la volonté des conjoints, mais de celle
de juge.
Section V : Le divorce judiciaire

Dans le cas où l’un des conjoints a la


conviction que la continuité de la vie maritale
s’avère impossible, il peut saisir ainsi le juge
pour réclamer la dissolution du mariage par
voie judiciaire.
Section V : Le divorce judiciaire

Le divorce judiciaire peut être établi selon


deux voies :
❑ La procédure de discorde.
❑ Le divorce pour l’une des causes
énumérées par le code de la famille.
Paragraphe I : La procédure de
discorde

Quand la relation entre les conjoints atteint


un niveau très élevé de détérioration le code
de la famille autorise les deux conjoints,
particulièrement l’épouse à déclencher la
procédure de discorde.
Paragraphe I : La procédure de
discorde

Le juge quant à lui, se doit de prendre toutes


les démarches nécessaires afin d’éviter la
dissolution, à savoir: le recours à la
conciliation et même à travers la désignation
de deux arbitres, ou d’un conseil de famille.
Paragraphe I : La procédure de
discorde

En cas de réussite de cette démarche de


conciliation, le tribunal dresse un procès-
verbal qui sera conservé par le juge. En cas de
désaccord, le divorce sera prononcé sous
forme d’une décision définitive.
Paragraphe II : Le Divorce Judiciaire
pour des motifs traditionnels
Le code de la famille a énuméré un ensemble
de motifs donnant lieu à un divorce
judiciairement prononcé. Ces motifs sont
comme suit :
❑ Le manquement à l’une des conditions de
l’acte matrimonial
❑ Les préjudices et sévices
Paragraphe II : Le Divorce Judiciaire
pour des motifs traditionnels

❑Le défaut d’entretien


❑ L’absence du mari
❑ Les vices rédhibitoires
❑ Le serment de continence ou délaissement
A : Le Divorce pour manquement à une
des conditions de l’acte matrimonial

Ce divorce ouvre le droit à une dissolution du


mariage pour le non respect des obligations
explicites de l’acte, ou même pour le non
respect des obligations implicites découlant
de tout acte contraires aux bonnes mœurs.
A : Le Divorce pour manquement à une
des conditions de l’acte matrimonial

Le manquement peut toucher également les


conditions résultant d’un consentement
mutuel des deux conjoints.
B : Le Divorce pour préjudice

La femme a le droit de demander la


dissolution du mariage, si elle est victime de
tout acte émanant de l’époux, qui cause un
dommage matériel ou moral à l’épouse et la
mettant ainsi dans l’incapacité de maintenir
les liens conjugaux.
B : Le Divorce pour préjudice

Les préjudices émanant de l’époux peuvent


être physiques, à l’exemple des
maltraitances, des violences
conjugales…comme ils peuvent être moraux
à savoir les menaces de violence, les insultes
continues…
B : Le Divorce pour préjudice

Les faits constituant le préjudice peuvent être


établis par tout moyen de preuve, le juge
peut même recourir à des mesures
d’investigation qui juge utiles.
B : Le Divorce pour préjudice

Pour la réparation du préjudice subi le


tribunal peut fixer, dans le même jugement
déclaratif du divorce, le montant du
dédommagement dû au titre du préjudice.
C : Le divorce pour défaut d’entretien

Le divorce judiciaire peut avoir lieu quand le


mari n’honore pas ses engagements en
matière d’entretien sauf en cas de force
majeur pouvant l’empêcher à respecter
normalement cette obligation.
C : Le divorce pour défaut d’entretien

La procédure suivie en matière de divorce


judiciaire pour défaut d’entretien, diffère
selon le cas:
C : Le divorce pour défaut d’entretien

Premièrement : si l'époux dispose


suffisamment de biens, le tribunal décide du
moyen d’exécution de ce prélèvement et ne
donne pas suite à la demande de divorce
judiciaire.
C : Le divorce pour défaut d’entretien

Deuxièmement : en cas d’insolvabilité de


l’époux, le tribunal lui accorde un délai ne
dépassant pas 30 jours pour assurer
l’entretien de son épouse, à défaut, le divorce
judiciaire est prononcé.
C : Le divorce pour défaut d’entretien

Troisièmement : le tribunal prononce le


divorce, si l’époux refuse d’assumer
l’entretien de son épouse sans prouver son
incapacité à cet égard.
D : Le divorce pour absence du mari

L’absence du mari donnant lieu au divorce


judiciaire, ne peut pas être approuvée par le
tribunal qu’après une année au moins
d’absence du mari.
D : Le divorce pour absence du mari

La procédure suivie en matière de divorce


judiciaire pour motif d’absence du mari,
diffère en réalité selon les cas:
D : Le divorce pour absence du mari

Premier cas : C’est le cas où le mari a une


adresse connue. Dans ce cas le juge lui met
au courant de la demande de divorce, s’il
refuse de rejoindre le foyer familial, le
divorce est prononcé.
D : Le divorce pour absence du mari

Deuxième cas : C’est le cas où l’adresse du


mari n’est pas connue. Dans ce cas, le
tribunal doit obligatoirement effectuer les
démarches nécessaires pour notifier la
demande à l’époux absent.
D : Le divorce pour absence du mari

Troisième cas : C’est le cas du mari qui purge


une peine privative de liberté de plus de trois
ans. Dans ce cas son épouse peut demander
le divorce après un an de sa détention.
E : Le divorce pour vice rédhibitoire

Sont considérés comme vices rédhibitoires,


pouvant compromettre la vie conjugale :
1) les vices empêchant les rapports conjugaux
2) les maladies mettant en danger la vie de
l’autre époux ou sa santé.
F : Le divorce pour serment de
continence ou délaissement

Le délaissement peut paraitre sous plusieurs


formes, à savoir l’abandon du lit conjugal et
le fait de prêter de ne plus toucher sa femme,
c'est-à-dire de ne plus s’approcher d’elle ou
de ne plus remplir son devoir conjugal intime.
F : Le divorce pour serment de
continence ou délaissement

Le droit musulman a accordé au mari une


période d’attente ou un délai de quatre mois
pour revenir à sa décision, après quoi si le
mari décide d’aller jusqu’au bout de son acte,
le divorce sera prononcé.
F : Le divorce pour serment de
continence ou délaissement

Pour que le divorce soit prononcé ainsi, il


suffit que l’épouse prête serment, que son
mari la délaisse et que ce dernier refuse
définitivement la proposition faite par le
tribunal.
F : Le divorce pour serment de
continence ou délaissement

Le divorce pour motif de serment de


continence ou de délaissement, comme c’est
le cas pour le divorce pour motif d’entretien
est considéré comme révocable,
contrairement aux autres types de divorce
judiciaire qui sont considérés comme
irrévocables.
Partie II : La filiation

Depuis sa naissance, l’enfant acquiert un


ensemble de droits, notamment le droit à la
protection en général, cette protection
s’étend pour atteindre son rattachement à
une famille, d’où le droit à la paternité, à la
maternité et en général le droit à la filiation.
Partie II : La filiation

Il est nécessaire de traiter dans un chapitre


premier la filiation légitime et ses différentes
formes. La filiation illégitime et adoptive sera
traitée dans le second chapitre.
Chapitre I : La Filiation légitime

La filiation est une relation qui rattache une


personne à ses ascendants. Il s’agit d’un lien
qui unit l’enfant à ses parents et à sa famille.
Chapitre I : La Filiation légitime

Nous distinguerons la filiation légitime issue


d’un mariage valable (Section I) de la filiation
issue d’un mariage non valide (Section II) et
la filiation en cas d’enfant conçu en période
de fiançailles (Section III), pour traiter enfin
les différentes voies établissant la paternité,
(Section IV).
Section I : La Filiation issue d’un
mariage valable

La filiation est établie et réputée légitime


lorsque l’enfant est né dans le cadre d’un
mariage valide et d’une famille matrimoniale,
ou lorsque cet enfant est né après la
dissolution de ce mariage, à condition que la
conception remonte à la période du mariage.
Section I : La Filiation issue d’un
mariage valable

Le législateur dans le cadre de l’actuel code a


considéré que la filiation se réalise par la
descendance de l’enfant de ses deux parents,
c'est-à-dire le père et la mère.
Section I : La Filiation issue d’un
mariage valable

Les règles relatives à la filiation sont d’ordre


public et personne n’a le droit de changer la
filiation d’un enfant. Elle est légitime à
l’égard du père et de la mère jusqu’à preuve
du contraire.
Section II : La Filiation issue d’un
mariage invalide

Le mariage invalide est celui qui a pour cause


la défaillance de l’une des conditions
nécessaires à sa régularité. Il peut être nul ou
passible d’annulation.
Section II : La Filiation issue d’un
mariage invalide

Le mariage annulable est considéré dans le


passé comme un mariage valable produisant
la totalité de ses effets, y compris, ceux liés à
la filiation des enfants.
Section II : La Filiation issue d’un
mariage invalide

Le mariage nul est considéré comme sans


effet tant pour le passé que pour le futur.
Exceptionnellement, et pour des motifs
purement sociaux, le droit musulman a
reconnu aux enfants conçus de ce mariage, le
rattachement à leurs parents.
Section II : La Filiation issue d’un
mariage invalide

En général, les enfants sont rattachés à leur


père qu’il s’agisse d’un mariage valide, nul ou
passible d’annulation.
La filiation illégitime entraîne également vis-
à-vis la mère les mêmes effets que la filiation
légitime.
Section III : L’enfant conçu lors des
fiançailles

La nouvelle Moudawanah a reconnu le droit


de l’enfant conçu lors des fiançailles et ce à
travers l’établissement de preuves légales,
qui sont comme suit :
Section III : L’enfant conçu lors des
fiançailles

◼ Les fiançailles doivent être annoncées et le


tuteur matrimonial doit être consentant.
◼ Il faut prouver que la fiancée est tombée
enceinte durant la période des fiançailles.
◼ Enfin, les deux fiancés doivent déclarer que
la grossesse est de leur fait.
Section III : L’enfant conçu lors des
fiançailles

La paternité est garantie pour l’enfant, même


dans le cas où le mariage pour des raisons de
force majeure, ne serait pas authentifié.
Section III : L’enfant conçu lors des
fiançailles

Il est possible aux époux afin d’établir la


filiation de leurs enfants de recourir à l’une
des deux voies suivantes :
Section III : L’enfant conçu lors des
fiançailles

❑ La reconnaissance à l’amiable : par le fait de


recourir à 12 témoins qui attestent auprès
des Adouls que les deux conjoints ont été liés
par un lien matrimonial.
Section III : L’enfant conçu lors des
fiançailles

❑ La voie judiciaire : cette voie est ouverte à la


femme pour faire prévaloir ses droits, en
saisissant la justice quand la procédure de
reconnaissance de mariage se heurte par un
refus du « mari ».
Section IV : Les voies établissant la
paternité
La paternité peut être établie selon trois
voies :
❖ L’aveu : c’est l’acte à travers lequel une
personne déclare être le père de l’enfant.
❖ Le rattachement : c’est une procédure
entreprise soit par l’enfant ou par sa mère ou
par toute personne visant à rattacher l’enfant
à son prétendu père.
Section IV : Les voies établissant la
paternité

❖ La reconnaissance : il regroupe toutes les


formes de rattachement de l’enfant à son
père. c'est-à-dire soit à travers l’initiative du
père, de l’enfant, de la mère ou toute autre
personne, soit sous forme d’aveu ou de
rattachement, par acte volontaire ou par une
décision judiciaire.
Section IV : Les voies établissant la
paternité

Une fois établie, la paternité entraîne tous les


effets de la filiation légitime. Cette parenté
crée un droit d’héritage, elle crée également
des liens avec les personnes apparentées par
le sang, et crée des devoirs et des droits
entre le père et l’enfant.
Section IV : Les voies établissant la
paternité

L’objectif recherché à travers ces modes de


reconnaissance, c’est de garantir aux enfants
une filiation ou au moins une identité.
Chapitre II : La Filiation illégitime et
adoptive

Il s’agit de deux situations différentes, qui


méritent d’être étudiées séparément.
Section I : La Filiation illégitime

Les enfants illégitimes sont ceux qui sont nés


en dehors du mariage. Néanmoins, cela ne
peut en aucun cas priver ces enfants victimes
de cette relation illégale d’un statut
juridique.
Section I : La Filiation illégitime

Ce problème d’enfants sans filiation connaît


une propagation remarquable, et ce à cause
de la prolifération de la prostitution, la
débauche et la délinquance sexuelle.
Section I : La Filiation illégitime

L’islam interdit la fornication, autrement dit,


les relations sexuelles en dehors du mariage,
tout en protégeant, le cas échant, les enfants
issus de cette union illégale, de toute forme
d’abus et d’exclusion.
Section I : La Filiation illégitime

La situation de l’enfant né hors du mariage est


différente selon qu’il s’agisse de la mère ou
du père.
Section I : La Filiation illégitime

L’enfant illégitime par rapport à sa mère se


trouve dans la même situation qu’un enfant
légitime, et peut importe s’il est né d’un
mariage valable ou vicié ou même d’une
union illégale. Dans tous les cas l’enfant porte
le nom de sa mère.
Section I : La Filiation illégitime

Du côté du père la filiation illégitime ne


rattache pas l’enfant à son père. Ainsi,
l’enfant né hors du mariage ne peut ne peut
rien réclamer à son père biologique ni se
présenter à sa succession, il y a même
inexistence des droits et obligations
réciproques entre eux.
Section I : La Filiation illégitime

Toutefois, et dans un objectif de protéger ces


enfants nés hors du mariage, le code de la
famille a apporté des solutions à cette
situation, selon lesquelles la filiation peut
être établie par l’un des moyens suivants :
Section I : La Filiation illégitime

◼ La reconnaissance de paternité (aveu ou


rattachement), ou la reconnaissance du
mariage.
◼ Les fiançailles sont considérées comme
source de filiation légitime pour l’enfant qui
en est issu.
Section I : La Filiation illégitime

Quand l’enfant issu d’une relation illégale est


pris en charge par sa mère, le problème se
pose ainsi moins. La situation devient plus
problématique lorsqu’il s’agit d’un enfant
rejeté ou abandonné par ses parents
biologiques et par ses proches.
Section I : La Filiation illégitime

Les enfants illégitimes ou même légitimes


sans famille, c'est-à-dire, rejetés ou
abandonnés par leurs parents, sont placés en
principe dans des institutions spécialisées ou
pris en charge par des familles de
substitution.
Section II : La Filiation adoptive

Compte tenu des confusions ancrées à propos


de l’adoption, il serait nécessaire de faire la
distinction entre l’adoption plénière et
l’adoption réglementée.
Section II : La Filiation adoptive

L’adoption plénière est une pratique qui a


comme effet de créer de véritables liens et
rapports de parenté entre l’adoptant et
l’adopté. Autrement dit, elle génère un
rapport de père ou de mère et d’enfant.
Section II : La Filiation adoptive

Dans certaines législations étrangères et une


fois la filiation plénière est consacrée, elle
établit un rapport de parenté analogue à
celui qui découle de la filiation légitime.
Section II : La Filiation adoptive

L’adoption, selon la législation marocaine, est


juridiquement nulle et n’entraîne aucun des
effets de la filiation légitime.
Section II : La Filiation adoptive
Néanmoins, l’adoption en droit musulman
n’est pas totalement prohibée, mais elle est
plutôt réglementée et limitée. Ainsi, l’enfant
« adopté » ne peut pas porter le nom de sa
famille adoptive, pour la vocation
successorale, elle est soumise aux règles du
testament et limitée au tiers autorisé.
Section II : La Filiation adoptive

Le code de la famille a instauré plusieurs


institutions alternatives à l’adoption,
garantissant aux enfants abandonnés, une
intégration, mais aussi une identité, capable
de préserver leur dignité. Il s’agit de
l’allaitement, Tanzil, la Kafala.
Section II : La Filiation adoptive
❑ L’allaitement : la relation de l’enfant avec sa
famille par allaitement s’apparente à celle de
l’enfant avec sa vraie famille, néanmoins,
l’enfant allaité ne peut pas porter le nom de
la famille par allaitement et pour la vocation
successorale elle sera limitée au tiers et
uniquement par voie du testament.
Section II : La Filiation adoptive
❑ Le Tanzil : c’est le fait de rattacher une
personne non héritière aux héritiers sans
établir le lien de filiation. Néanmoins,
l’enfant ne peut pas recueillir la totalité des
biens lorsqu’il est unique, il sera bénéficiaire
uniquement d’un testament et dans la limite
du tiers autorisé.
Section II : La Filiation adoptive
❑ La Kafala : L’enfant abandonné susceptible
de bénéficier d’une Kafala est celui qui n’a
pas atteint encore l’âge de 18 ans et qui est
soit né de parents inconnus, soit orphelin ne
disposant pas de moyens de subsistance, soit
un enfant dont les parents sont incapables
financièrement de le prendre en charge soit
un enfant dont les parents n’assument pas
leurs responsabilités de protection envers lui.
Section II : La Filiation adoptive
Les personnes désirant assurer la Kafala
sont : tout couple marié de confession
musulmane résidant au Maroc, même de
nationalité étrangère, toute femme de
confession musulmane résidant au Maroc,
tout couple mixe résidant au Maroc, à
condition que le mari se soit converti à
l’islam depuis plus de cinq ans.
Section II : La Filiation adoptive
La personne voulant assurer la Kafala d’un
enfant abandonné doit présenter une
demande à cette fin au juge des tutelles.
Lorsque toutes les conditions sont
respectées, le juge rend une ordonnance
confiant l’enfant abandonné au demandeur
de Kafala.
Section II : La Filiation adoptive

D’une manière générale, la Kafala consiste en


un engagement de prise en charge totale
d’un enfant abandonné, au même titre que le
ferait la mère et le père pour leur enfant. A la
différence de l’adoption, la Kafala ne procure
pas à l’enfant la filiation ni la vocation
successorale.
Partie III : L’état civil

Il y a lieu de définir ce régime de l’état civil,


d’exposer les dernières évolutions relatives à
ce régime, notamment après la promulgation
de la nouvelle loi n° 36-21 relative à l’état
civil . Le second chapitre sera réservé aux
officiers de l’état civil. Le troisième aux actes
de l’état civil et les procédures à
entreprendre.
Chapitre I : La numérisation du régime de l’état
civil à la lumière de la nouvelle loi n° 36-21

Le régime de l’état civil consiste à enregistrer,


authentifier, sécuriser, conserver et mettre à
jour les faits civils fondamentaux relatifs aux
personnes tels que la naissance, le décès, le
mariage et le divorce.
Chapitre I : La numérisation du régime de l’état
civil à la lumière de la nouvelle loi n° 36-21

L’institution de l’état civil occupe une place


importante pour trois raisons :
• D’abord c’est une mission régalienne exercée par
les officiers d’état civil, pour le compte de l’Etat et
sous sa responsabilité.
Chapitre I : La numérisation du régime de l’état
civil à la lumière de la nouvelle loi n° 36-21

• C’est l’unique institution qui accompagne le


citoyen de sa naissance jusqu’à son décès.
• A l’aide des nouvelles technologies de
l’information, cette institution peut constituer
un important outil de développement.
Chapitre I : La numérisation du régime de l’état
civil à la lumière de la nouvelle loi n° 36-21
C’est dans ce contexte de modernisation de
l'administration Marocaine, que la nouvelle
loi n°36-21 relative à l'état civil est entrée en
vigueur. Elle est promulguée par le dahir n°
1.21.81 en date du 14 juillet 2021 et publiée
au bulletin officiel numéro 7006. Les
dispositions de ce texte s’appliquent à tous
les marocains et peuvent bénéficier
également aux étrangers.
Chapitre I : La numérisation du régime de l’état
civil à la lumière de la nouvelle loi n° 36-21
Ce nouveau texte vise la digitalisation de ce
régime de l’état civil, étant donné que les
faits de l'état civil (naissance, décès, mariage
et de sa dissolution) sont désormais déclarés
à l'intérieur du Maroc ou en dehors, par un
système d'information préparé à cet effet
(Article 19). En outre, les actes de l’état civil
et les livrets de famille seront désormais
électroniques.
Chapitre I : La numérisation du régime de l’état
civil à la lumière de la nouvelle loi n° 36-21

Dans cet objectif, la nouvelle législation


prévoit la mise en place d’un système
numérique national et la création d’un
registre national de l’état civil (RNEC) dans un
but d’enregistrer, sécuriser et conserver
toutes les données et les faits de l’état civil
(Article 1).
Chapitre I : La numérisation du régime de l’état
civil à la lumière de la nouvelle loi n° 36-21

Le but recherché, c’est de moderniser ce


régime de l’état civil et améliorer l’efficacité
et la qualité de ses services fournis aux
citoyens, à travers la mise en place d’un
système informatique de l’état civil.
Chapitre I : La numérisation du régime de l’état
civil à la lumière de la nouvelle loi n° 36-21

La nouvelle législation devrait donc simplifier


les procédures et apporter une plus grande
sécurité juridique en matière
d’authentification des données relatives aux
faits d’état civils.
Chapitre I : La numérisation du régime de l’état
civil à la lumière de la nouvelle loi n° 36-21

Par ailleurs, le système numérique national


comprendra un portail de l’état civil, avec
l’attribution d’un identifiant numérique civil
et social (INCS), octroyé lors de
l'enregistrement à l’état civil de la naissance
de tout marocain ou étranger résidant au
Maroc (Article 30).
Chapitre I : La numérisation du régime de l’état
civil à la lumière de la nouvelle loi n° 36-21
Grâce au digital, les citoyens pourront faire une
pré-déclaration des différents faits relatifs à
l’état civil, à travers la plateforme numérique
(article 19). De même, les administrateurs et
responsables des établissements de santé civils
et militaires, des bureaux communaux
d’hygiène, des centres pénitenciers et autres
établissements, sont désormais dans l’obligation
de procéder également à des pré-déclarations
des naissances et des décès survenus dans les
lieux qui sont sous leur responsabilité (article
20).
Chapitre I : La numérisation du régime de l’état
civil à la lumière de la nouvelle loi n° 36-21

La nouvelle loi prévoit également


l’instauration de la signature électronique
des actes de l’état civil par l’officier de l’état
civil et ce dès la rédaction et validation de
l’acte au niveau du système informatisé
(Article 22).
Chapitre I : La numérisation du régime de l’état
civil à la lumière de la nouvelle loi n° 36-21

La nouvelle loi indique, par ailleurs, que les


modalités de la pré-déclaration ainsi que la
forme, le contenu et les modalités de remise
des copies d’actes électroniques de l’état civil
seront déterminées par voie réglementaire.
Chapitre I : La numérisation du régime de l’état
civil à la lumière de la nouvelle loi n° 36-21

La nouvelle loi prévoit également la mise en


œuvre d'un Système de Gestion de l'Etat
Civil. De ce fait, une autorité centrale sera
désignée par texte réglementaire. Elle sera
chargée de la gestion du Registre national
(Article 15).
Chapitre I : La numérisation du régime de l’état
civil à la lumière de la nouvelle loi n° 36-21
Une autre mesure phare de cette nouvelle loi
36-21 est l’introduction du Tifinagh dans les
actes de l’état civil et les livrets de famille,
qui seront désormais électroniques. Ainsi,
l’article 19 prévoit l’inscription en arabe, en
caractères latins, mais aussi en Tifinagh les
noms et prénoms de l’enfant et de ses
parents.
Chapitre II : Les officiers de l’état civil

L’article 102 de la loi organique n° 113-14 du


7 juillet 2015 relative aux communes, stipule
dans ce sens que « le président du conseil
communal est officier d’état civil… ».
Chapitre II : Les officiers de l’état civil

En cas d'absence ou d'empêchement, les


présidents des conseils communaux sont
remplacés par leurs adjoints : vice-président ou
à défaut, par un membre du conseil communal.
Chapitre II : Les officiers de l’état civil

Le président du conseil communal- officier de


l'état civil- peut, dans tout bureau relevant de
la commune, déléguer ses attributions relatives
à l'état civil.
Chapitre II : Les officiers de l’état civil

Les fonctions d'officier de l'état civil pour les


marocains résidant hors du Royaume sont
exercées par les consuls et les agents
diplomatiques.
Chapitre II : Les officiers de l’état civil

Par ailleurs, les officiers de l'état civil sont


responsables de tous les dommages causés à
autrui du fait de leur manquement aux
règlements relatifs à l’état civil ou en raison de
leurs fautes professionnelles graves. (Article
10).
Chapitre II : Les officiers de l’état civil

Dans cette optique, une autorité


gouvernementale est chargée de contrôler le
travail des officiers de l’état civil.
La procédure de contrôle sera définie par un
texte réglementaire conformément aux
dispositions de l’article 8 de la nouvelle loi 36-
21).
Chapitre III : Les actes de l’état civil

Les actes de l’état civil seront désormais


électroniques, et leur signature par l’officier de
l’état civil doit se faire également par voie
électronique, conformément aux exigences
législatives liées aux échanges électroniques.
Chapitre III : Les actes de l’état civil

Pour ce qui est des naissances, la déclaration


initiale de naissance doit être faite par les
proches du nouveau-né, selon l’ordre suivant : -
le père ou la mère ;- le grand-père ou la grand-
mère ; - l’oncle ou la tante ; - le tuteur du père
ou le tuteur de la mère ;- le frère ou la sœur ;-
le neveu ou la nièce. (Article 24).
Chapitre III : Les actes de l’état civil
Lorsqu’il s’agit d’un nouveau-né de parents
inconnus ou abandonné après l’accouchement, le
procureur du Roi, agissant de sa propre initiative
ou à la demande de l’autorité locale ou de toute
partie intéressée, procède à la déclaration de la
naissance, appuyée d’un procès-verbal dressé à
cet effet et d’un certificat médical déterminant
approximativement l’âge du nouveau-né. Un nom
et un prénom lui sont choisis ainsi que des
prénoms de parents.
Chapitre III : Les actes de l’état civil
D’une manière générale et lors d’une
déclaration d’une naissance, le prénom à
choisir ne doit être « ni un nom de famille, ni
un nom composé de plus de deux prénoms, ni
un nom de ville, de village ou de tribu, comme
il ne doit pas être de nature à porter atteintes
aux bonnes mœurs ou à l’ordre public ». c’est
ce que prévoit l’article 34 de la nouvelle loi qui
exclut également les prénoms difficiles à porter
ou pouvant faire l’objet de moqueries.
Chapitre III : Les actes de l’état civil

Selon le même article, le prénom choisi ne doit


pas être précédé d’un titre tel que Moulay, Sidi,
Lala, et ne doit pas être suivi d’un chiffre ou
d’un nombre.
Chapitre III : Les actes de l’état civil

La nouvelle loi prévoit également des


dispositions particulières pour la déclaration
des jumeaux et celle de la naissance d’un
nouveau-né hermaphrodite.
Chapitre III : Les actes de l’état civil

Pour ce qui est des jumeaux, il est consacré à


chaque jumeau, un acte de naissance qui lui est
propre. Sachant que chacun devra porter un
prénom différent et que dans chaque acte de
naissance, sera mentionné l’expression «
premier jumeau » ou « second jumeau »
etc.(Article 27).
Chapitre III : Les actes de l’état civil
Quant à la déclaration des nouveaux nés
hermaphrodites, cette déclaration doit être
accompagnée par un certificat médical dans lequel
le sexe du nourrisson est indiqué. C’est sur la base
de ce certificat que l’acte de naissance sera établi.
En cas de changement du sexe de l’hermaphrodite
dans l’avenir, l’acte sera modifié sur décision
judiciaire du tribunal compétent. (Article 28).
Chapitre III : Les actes de l’état civil

Par ailleurs et concernant le décès, la


déclaration initiale de cet événement incombe
aux proches du défunt selon l’ordre suivant : le
mari ou la femme ; le fils ou la fille ; le frère ou
la sœur ; le père ou la mère, le tuteur du père,
le tuteur de la mère, le grand-père ou la grand-
mère… (Article 37).
Chapitre III : Les actes de l’état civil
Si le corps d'une personne décédée est
retrouvé, l'officier de l'état civil doit établir
l’acte de décès sur la base du rapport établi par
l'officier de police judiciaire et visé par le
procureur du roi. Sur l’acte de décès doit
figurer, l'identité complète du défunt, or, si cela
n'est pas possible, l’acte en question doit
contenir autant que possible ses descriptions.
(Article 38).
Chapitre III : Les actes de l’état civil

Il est enfin important de souligner qu’en vertu


de cette nouvelle loi 36-21 et conformément
aux dispositions de son article 58, les
dispositions de l’ancienne loi n°37.99 relative à
l'état civil sont abrogées.
Chapitre III : Les actes de l’état civil

En outre, la généralisation du système


numérique dans tous les bureaux d’état civil
aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du
Royaume s’effectuera progressivement, sur une
période n'excédant pas trois ans à compter de
la date de publication de cette nouvelle loi 36-
21 (Article 59).
Chapitre III : Les actes de l’état civil

En définitive, la loi 36-21 vise donc à mettre à


jour le cadre juridique de l’état civil marocain et
le digitaliser intégralement, en simplifiant les
procédures et les formalités.

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