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Partie I : Droits patrimoniaux résultant du mariage (complément)
Dans tous les cas, le tribunal statue sur les demandes de divorce dans un délai de
6 mois, ce qui constitue un apport considérable. De même les décisions
judiciaires de divorce sont insusceptibles de recours, dans leur partie relative à la
dissolution des liens du mariage.
1
Art 79 du Code de la famille.
2
Le droit musulman ne prend en considération que le divorce émanant d’un mari
pubère. Le droit positif marocain se situe dans ce sillage, dans la mesure où
l’une des conditions du mariage est d’être pubère et sain d’esprit.
Pour que le divorce soit valable, il faut que le mari ait agit en pleine
connaissance de cause et en toute liberté.
Ainsi, l’art 90 du code de la famille dispose que ne peut être recevable, la
demande d’autorisation de divorce faite en état d’ébriété avancée, sous la
contrainte ou sous le coup d’une colère enlevant à la personne concernée le
contrôle de soi même, (il en était de même à l’art 49 du CSP).
De même l’art 91 du code de la famille dispose que le divorce par serment est
sans effet, (art 50 du CSP).
Le législateur a rétabli la répudiation sunnite en disposant dans son art 92 que
tout divorce associé à un nombre exprimé par la parole, par un signe ou par
l’écriture n’équivaut qu’un seul divorce (art 52 du CSP).
Quiconque veut divorcer doit fournir au tribunal des informations sur l’identité,
la profession et l’adresse des conjoints et, le cas échéant, le nombre d’enfants,
leur âge, leur état de santé, leur situation scolaire, en joignant à la demande
l’acte de mariage ainsi que les éléments de preuve établissant la situation
matérielle et les obligations financières de l’intéressé2.
2
Art 80 du Code de la famille.
3
fausses déclarations, les dispositions de l’art 361 du code pénal lui sont
appliquées3.
Lorsque les deux époux se présentent, les discussions ont lieu en chambre de
conseil, y compris l’audition des témoins et de toute autre personne que le
tribunal jugerait utile d’entendre. Le tribunal doit prendre toutes les dispositions
y compris la désignation de deux arbitres, d’un conseil de famille ou de
quiconque qu’il estime qualifié pour tenter de réconcilier les conjoints. Si les
époux ont des enfants, le tribunal entreprend deux tentatives de réconciliation,
espacées d’une période minimale de 30 jours. Si les tentatives de réconciliation
entre les époux aboutissent, un procès verbal est établi et sera conservé dans le
dossier des intéressés4. Cette procédure garantie le droit de la femme à
l’information.
Les droits dus aux enfants dont la charge incombe au père sont fixés
conformément aux articles 168 et 190 du code de la famille en tenant
compte de leurs conditions de vie et de leur situation scolaire avant le
divorce6.
Si l’époux ne dépose pas le montant prévu dans les délais impartis, il est
censé avoir renoncé à son intention de divorcer, et le dossier sera conservé.
3
Art 81 du Code de la famille.
4
Art 82 du Code de la famille.
5
Arts 83, 85 et 85 du Code de la famille.
6
Art 85 du Code de la famille
7
Art 87 du Code de la famille.
4
Aux termes de l’art 88 du code de la famille, après réception d’une copie de
l’autorisation enregistrée, le tribunal rend une décision motivée comprenant :
1/ les noms des époux, les dates et lieux de naissance et de mariage, le domicile
ou la résidence des époux ;
2/ un résumé des allégations des deux parties, leurs demandes, les preuves
avancées, les démarches entreprises et les conclusions du ministère public ;
3/ la date d’enregistrement du divorce ;
4/ si l’épouse est enceinte ou non ;
5/ les noms des enfants, leurs âges, le titulaire de la garde (hadana) et
l’organisation du droit de visite ;
6/ la fixation des droits dus à l’épouse et aux enfants conformément aux arts
84 et 85 du code de la famille et la rémunération de la garde après
l’écoulement de la retraite de continence.
La décision du tribunal peut faire l’objet d’appel dans les formes
ordinaires.
- Le divorce révocable :
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Art 124 du Code de la famille.
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elle refuse la reprise de la vie conjugale, elle peut recourir à la procédure de
discorde (Chiquaq).
Cette mesure met fin à la contrainte exercée sur la femme et consacre sa liberté
de choisir la reprise des liens matrimoniaux ou de demander leur dissolution
définitive.
L’acte établissant le divorce est propriété de l’épouse et doit lui être remis dans
un délai ne dépassant pas quinze jours. Le mari a droit à une copie10.
- Le divorce irrévocable :
En droit musulman, le principe est que seul le mari peut répudier. Mais le mari
peut déléguer ce pouvoir à la femme (Tafwid). Il peut également accorder à son
épouse le droit de prononcer elle-même sa répudiation (Tamlik).
Ces procédés ont été retenus par les jurisconsultes, même si des oppositions ont
été soulevées, quant à leur durée et quant à leur caractère provisoire ou définitif.
9
Art 139 du Code de la famille.
10
Art 140 du Code de la famille.
6
Pour les malékites, le mari peut revenir sur sa décision dans le cadre de la
délégation du pouvoir de répudiation. Le Tamlik peut être absolu ou stipulé
dans l’acte du mariage s’il est lié à une condition suspensive : par exemple,
clause de monogamie, etc.
En droit positif marocain, le droit d’option figurait dans l’art 44 du CSP qui
disposait que la répudiation est la dissolution des liens du mariage prononcée par
« l’épouse, lorsque la faculté lui a été donnée », mais dans la pratique, les juges
s’abritaient souvent derrière l’art 82 du CSP qui disposait que « tous les cas qui
ne pourront être résolus en application du présent code, seront réglés en se
référant à l’opinion dominante ou à la jurisprudence constante dans le rite
malékite ». Toutefois, l’Abrégé de Khalil Ibn Ishaq du rite malékite, énonce que
le mari peut déléguer la répudiation à son épouse, cette délégation peut être
absolue ou liée à une condition.
Le code de la famille dans son art 89 stipule que si l’époux a consenti au droit
d’option de l’épouse, celle-ci peut l’exercer en saisissant le tribunal d’une
demande de divorce. Le tribunal s’assure que les conditions du droit d’option
sont réunies et entreprend une tentative de réconciliation. Si la tentative de
réconciliation échoue, le tribunal autorise l’épouse à demander la
consignation du divorce et statue sur ses droits et, le cas échéant, sur ceux
des enfants, conformément à l’art 84 du code de la famille. Le mari ne peut
empêcher son épouse d’exercer son droit d’option, si celui-ci lui a été
consenti.
Le divorce par rachat est un mode de dissolution du mariage par accord des
conjoints, en vertu duquel, le mari accepte de divorcer de sa femme en
contrepartie d’une compensation qu’elle lui verse. Ce mode de dissolution
appelle l’étude des conditions relatives au consentement des époux ; à la
compensation et aux effets du Khol’.
La capacité des époux, si la femme est mineure quant à ses biens, le divorce est
acquis et la mineure n’est tenue de se libérer de la contrepartie qu’avec l’accord
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du tuteur chargé de l’administration de ses biens. La femme doit être saine
d’esprit et doit donner librement son consentement.
La femme n’a pas à chercher à acquérir sa liberté moyennant compensation, si
elle est fondée à demander le divorce judiciaire.
Tout ce qui peut légalement faire l’objet d’une obligation peut valablement
servir de contrepartie en matière de divorce moyennant compensation11.
Si la femme est pauvre, toute contrepartie sur laquelle les enfants ont un
droit est interdite. Toutefois, si la mère qui en contrepartie a accepté de
prendre en charge la pension alimentaire de ses enfant devient insolvable, la
pension redevient à la charge du père, sous réserve de demander à la mère
la restitution de ce qu’il a versé12.
Les effets personnels du Khol’ sont ceux d’un divorce irrévocable. Il s’agit
d’une dissolution irrévocable des liens du mariage.
Il s’agit d’un mode de dissolution du mariage sous contrôle du juge institué par
le code de la famille, en vertu de l’art 114. Les époux peuvent consentir d’un
commun accord de mettre fin à leur relation conjugale avec ou sans conditions,
pourvu que celles-ci ne soient pas contraires aux dispositions du code de la
famille et ne portent pas préjudice aux intérêts des enfants. En cas de désaccord,
les époux le portent à la connaissance du juge qui tentera de les réconcilier,
autant que possible, s’il n’y parvient pas, le juge ordonne la consignation et
l’enregistrement du divorce.
11
Art 118 du Code de la famille.
12
Art 119 du Code de la famille.
8
Si le code de la famille n’a pas renvoyé aux articles 84 et 85 du CF portant
sur les droits dus à l’épouse et ceux dus aux enfants, l’analyse des
dispositions de l’article 84 montrent que la femme y a droit, même s’il
s’agit d’un divorce par consentement mutuel, dont la finalité est d’épargner
aux époux les longues procédures ; de préserver de meilleures relations, en
cas de présence d’enfants.
Ce mode de dissolution de mariage paraît le plus approprié quand l’un des
époux ou les deux résident à l’étranger.
De même, le divorce par consentement mutuel peut être assorti de conditions qui
peuvent porter sur la renonciation à la dot ou aux frais de logement ou au don de
consolation.
L’épouse est fondée à demander le divorce judiciaire pour l’une des raisons
suivantes :
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- le manquement de l’époux à l’une des conditions de l’acte du mariage ;
-le préjudice ;
- le défaut d’entretien ;
- l’absence ;
- les vices rédhibitoires ;
- le serment de continence ou le délaissement (art 98 du code de la famille).
Après enrôlement de la requête, le juge convoque les époux pour une tentative
de réconciliation sauf dans le cas de l’absence.
Si la réconciliation a lieu, le tribunal rend une ordonnance la constatant, laquelle
met fin à la procédure.
Si la réconciliation n’a pas été possible ou si après convocations demeurées
infructueuses, les époux ou l’un d’eux n’ont pas comparu, le tribunal rend une
ordonnance de non réconciliation et autorise l’époux demandeur à poursuivre la
procédure.
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b/ en cas d’incapacité financière, le tribunal fixe, selon les circonstances à
l’époux, un délai ne dépassant pas 30 jours pour procéder à l’entretien, à
défaut le divorce est prononcé, sauf en cas de force majeure ou de
circonstances exceptionnelles ;
c/ le tribunal prononce le divorce, séance tenante, si l’époux refuse
d’assumer l’entretien de son épouse sans prouver son incapacité financière.
En effet l’art 122 du code de la famille dispose que « tout divorce prononcé par
le juge est irrévocable, à l’exception de celui qui résulte du serment de
continence ou du défaut d’entretien ».
Le préjudice subi est établi par tous les moyens de preuve, y compris la
déposition des témoins qui seront entendus par le tribunal dans la chambre de
conseil. Si l’épouse ne parvient pas à prouver le préjudice mais persiste à
demander le divorce, elle peut recourir à la procédure de désunion14.
11
Ces dispositions du code de la famille permettent de renforcer le droit de la
femme à demander le divorce pour préjudice subi : femmes battus, abandonnées,
etc.
Il faut que l’absence dure plus d’un an et que le lieu où se trouve le mari soit
connu. L’absent signifie la personne que l’on sait toujours vivante. L’absence du
mari porte préjudice à la femme et cette dernière est fondée à demander le
divorce même si le mari a laissé des biens pouvant servir à son entretien.
Si des correspondances peuvent parvenir au mari absent, le tribunal l’informe de
la demande de divorce, en l’avisant que le divorce sera prononcé s’il ne revient
pas résider avec sa femme ou s’il ne la fait pas venir auprès de lui15.
Si des correspondances ne peuvent parvenir au mari absent, le tribunal aidé du
ministère public prend toutes les dispositions pour faire parvenir la mise en
demeure à l’époux absent, y compris la désignation d’un curateur. Si le mari ne
revient pas, le divorce sera prononcé.
Le divorce pour absence de mari est irrévocable.
Lorsque le mari délaisse son épouse et n’accomplit plus ses devoirs intimes,
celle-ci est fondée à saisir le juge qui fixera au mari un délai de quatre mois ;
passé ce délai et si l’époux ne revient pas à résipiscence, le divorce est prononcé
par le juge.
Le divorce pour délaissement est révocable à l’instar du divorce pour défaut
d’entretien.
Pour que la demande de divorce de l’un des époux pour vices soit acceptée, il
faut que :
15
Art 104 du Code de la famille.
12
- le demandeur ignore l’existence de ce vice avant la conclusion du mariage ;
- le demandeur soit incapable de continuer la vie conjugale s’il apprend que la
guérison est impossible.
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Partie II : Droits patrimoniaux résultant de la filiation
La filiation est le lien de consanguinité qui lie l’enfant à ses parents biologiques.
Elle peut être légitime ou naturelle.
La filiation naturelle n’a d’existence que vis-à-vis de la mère et ne crée d’effets
juridiques que vis-à-vis de cette dernière en raison des liens naturels qui lient
l’enfant à sa mère.
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La prise en charge des enfants comprend la pension alimentaire, le logement, le
salaire de l’allaitement ainsi que le salaire de la garde, à la suite d’un divorce
irrévocable.
La garantie d’un logement décent à l’enfant soumis à la garde est une obligation
distincte du montant de la pension alimentaire16. Cette disposition du code de la
famille met un terme aux problèmes que rencontrait la femme divorcée qui se
trouvait expulsée avec ses enfants du logement après la fin de la retraite légale.
A/ L’allaitement :
B/ La pension alimentaire :
16
Art 171 du Code de la famille.
17
Art 201 du Code de la famille.
18
Art 198 du Code de la famille.
15
scolarisation19 . Le logement des enfants doit être assuré indépendamment des
frais inhérents à la pension alimentaire.20
Les arrérages de la pension alimentaire sont payés aux enfants à partir de la date
où le père s’est refusé à leur fournir des subsides22. Il est statué en matière de
pension alimentaire dans un délai maximum d’un mois23.
Le Maroc s’est rallié à la position hanéfite en obligeant la mère qui a des biens
de pourvoir aux besoins de ses enfants, si le mari est totalement ou partiellement
incapable d’assurer l’entretien, jusqu’à ce qu’il revienne à meilleure fortune24.
Le montant de la pension alimentaire, les modalités de paiement ainsi que les
garanties sont fixées par le tribunal25.
1919
Art 189 du Code de la famille.
20
Art 168 du Code de la famille.
21
Art 189 du Code de la famille.
22
Art 200 du Code de la famille.
23
Art 190 du Code de la famille.
24
Art 199 du Code de la famille.
25
Art 191 du Code de la famille.
16
jusqu’à ce que l’enfant soit apte à assurer sa subsistance (art 371-2 al 2 du Code
Civil).
Si la filiation n’est pas établie, l’enfant ne bénéficie pas de l’obligation
d’entretien mais peut exercer une action aux fins de subsides à l’encontre du
père présumé (art 342 CC).
Enfin l’obligation d’entretien peut être demandée, même longtemps après la
cessation de son versement, contrairement à l’obligation alimentaire où il est
traditionnellement affirmé que « les aliments ne s’arréragent pas ».
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Chapitre II : La gestion des biens des mineurs
La représentation légale est le procédé juridique par lequel une personne agit au
nom et pour le compte d’une personne qu’elle représente.
La représentation peut être légale, c’est le cas du tuteur qui va représenter les
intérêts d’un mineur ou d’un interdit pour démence ou prodigalité par exemple.
Les incapables et ceux qui sont partiellement incapables sont soumis, selon les
cas, aux règles de la tutelle paternelle ou maternelle, testamentaire ou dative.
La représentation peut être conventionnelle quand elle est exercée par le canal
d’un mandat (l’avocat). La représentation peut également être judiciaire, c’est le
cas par exemple de l’autorisation accordée à un époux d’agir au nom de l’autre.
Ainsi, l’art 210 du code de la famille énonce que toute personne ayant atteint
l’âge de majorité jouit de la pleine capacité pour exercer ses droits et assumer
ses obligations, à moins qu’un motif quelconque établi ne lui limite ou ne lui
fasse perdre sa capacité.
18
Section 1 : Typologie des incapacités
Section 2 : La minorité
19
2-1. Dispositions générales
Sont considérés mineurs, les personnes qui n’ont pas atteint l’âge de la majorité,
fixé à 18 ans révolus (art 209).
Le mineur est frappé d’incapacité d’exercice, il est soumis au régime de la
tutelle. Toutefois, il existe plusieurs degrés dans la minorité.
Ainsi, l’enfant est doué de discernement lorsqu’il a atteint l’âge de 12 ans
grégoriens révolus26.
Lorsque le mineur atteint l’âge de seize ans, il peut demander au tribunal de lui
accorder l’émancipation. Le représentant légal peut demander au tribunal
d’émanciper le mineur âgé de 16 ans s’il a constaté qu’il est doué de bon sens.
La personne émancipée entre en possession de ses biens et acquiert sa pleine
capacité concernant la gestion et la disposition de ses biens. Mais l’exercice des
droits extrapatrimoniaux demeure soumis aux textes qui les régissent.
Le juge des tutelles peut annuler cette autorisation sur demande du tuteur
testamentaire ou datif, ou du ministère public ou d’office en cas de mauvaise
gestion.
Les actes à titre onéreux passés par le mineur doué de discernement sont
subordonnés à l’autorisation du tuteur. Ce dernier les ratifie ou refuse suivant
qu’ils représentent ou non un intérêt certain pour le mineur.
Le mineur autorisé à gérer une partie de ses biens est considéré pendant la
période d’expérience, comme ayant pleine capacité pour agir dans la limite de
l’autorisation qu’il a reçue et ester en justice à propos des actes de sa gestion.
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Art 214 du Code de la famille.
20
juge des tutelles. Le père exerce la tutelle sur la personne et sur les biens du
mineur incapable jusqu’à sa majorité.
La tutelle légale est une charge obligatoire pour le père tant qu’il n’a pas été
déchu de cette tutelle par un jugement. En cas d’empêchement du père, la tutelle
légale est exercée par la mère.
En droit musulman la mère n’a jamais été tutrice légale, elle était seulement
tutrice testamentaire, si elle était désignée par le père de son vivant ou tutrice
dative, si elle était désignée par le juge. La réforme du Code de statut personnel
du 10 septembre 1993 a permis à la mère d’exercer la tutelle légale, sous
certaines conditions et a limité les actes qui lui sont reconnus. Le code de la
famille a élargi les attributions de la mère qui exerce la tutelle légale.
Le tuteur légal qu’il s’agisse du père ou de la mère n’est pas soumis au contrôle
préalable de la gestion des biens du mineur, mais il est tenu de présenter un
rapport annuel dans le cas d’une ouverture de dossier de tutelle légale si la
valeur des biens de l’interdit est supérieur à 200.000 dirhams. Toutefois, le juge
de tutelle peut baisser cette limite et demander une ouverture de dossier de
tutelle, compte tenu de l’intérêt du mineur.
Le tuteur testamentaire est le tuteur désigné par le père. Dès le décès du père, la
tutelle testamentaire est soumise au juge aux fins d’homologation.
Cette même disposition est reprise par le code de procédure civile où toute
ouverture de tutelle donne lieu à l’établissement d’un dossier au tribunal de
première instance et à son inscription dans un registre spécial tenu à cet effet.
21
Dès la réception de l’avis de décès, le juge ordonne l’établissement d’un acte
notarié mentionnant l’identité de tous les héritiers.
Si le défunt a institué un tuteur testamentaire, cette nomination est portée sur
l’acte notarié.
La tutelle est une charge personnelle, elle ne passe pas aux héritiers. C’est une
charge obligatoire
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La tutelle est une charge gratuite pour le père ou la mère. Le tuteur testamentaire
ou datif peut recevoir des indemnités pour les frais de gestion. Ces indemnités
sont fixées par le juge.
1/ le subrogé tuteur : c’est un surveillant du tuteur qui est nommé par le juge. Si
le père est indigent, il appartient au juge de lui adjoindre un subrogé tuteur. Ce
dernier peut également être nommé auprès du tuteur datif pour veiller à la
gestion et le conseiller. Il peut s’agir d’un ou de plusieurs subrogés tuteurs.
Le tuteur représente l’enfant dans tous les actes de la vie juridique. Le mineur
n’a pas à intervenir et le tuteur agit seul. Le tuteur est soumis au contrôle
judiciaire de l’ensemble de sa gestion. Toutefois, il existe certains actes
juridiques que le mineur peut faire seul, à savoir : le mariage, la répudiation, le
divorce, le désaveu de paternité.
Le père bénéficie généralement d’une plus grande liberté dans l’administration
de la tutelle sauf s’il est indigent. Le législateur distingue les actes qui portent
sur la conservation du patrimoine et les actes de dispositions. Les codes de la
famille et de procédure civile réglementent ces opérations et soumettent à
l’autorisation du juge toute action susceptible d’entraîner l’appauvrissement du
mineur interdit.
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A la fin de la tutelle, le tuteur rend un compte détaillé de sa gestion et remet les
biens dont il était responsable.
Le mineur devenu majeur ou ses enfants, en cas dé décès, peuvent légalement
demander ce rapport au tuteur.
L’interdit qui a atteint l’âge de la majorité ou dont l’interdiction est levée,
conserve son droit d’intenter contre le tuteur testamentaire ou datif ou toute
autre personne qui a été chargée de la gestion des affaires, toutes actions
relatives aux actes préjudiciables à ses intérêts. Ces actions sont prescrites deux
ans après que le mineur ait atteint la majorité ou que l’interdiction ait été levée.
Toutefois, en cas de vol, de dol ou de recel de documents, ces actions se
prescrivent dans un délai d’une année après qu’il en ait eu connaissance.
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