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Chapitre 1 : Les règles de la gestion budgétaire

IV- Types de loi de finances

 La LOF définit les procédures d'élaboration et d'adoption des lois de finances (le budget de
l'État), classe les lois de finances en trois catégories de loi de finances à savoir :
 1.La loi de finances de l'année
 2.La loi de finances rectificatives
 3.La loi de règlement de la loi de finances
Chapitre 1 : Les règles de la gestion budgétaire
IV .Types de loi de finances
1.La loi de finances de l’année (LFA)

«La loi de finances détermine, pour chaque année budgétaire, la nature, le montant et
l'affectation de l'ensemble des ressources et des charges de l'Etat, ainsi que l'équilibre
budgétaire et financier qui en résulte…..».
 Ainsi, la LFA prévoit et autorise , pour chaque année budgétaire, l'ensemble des
ressources et des charges de l'Etat. Elle constitue l'acte juridique par lequel le
parlement autorise la perception des recettes et l'exécution des dépenses.
PREMIERE PARTIE DEUXIÈME PARTIE
DONNEES GENERALES DE L’EQUILIBRE FINANCIER Moyens des services

TITRE I Dispositions relatives aux recettes -Autorisation de Tableau (A)


perception des impôts et taxes Evaluation globale des recettes du budget général, des
Autorisation d’émission d’emprunt SEGMA et des CST.
Mesures relatives au code général des impôts et droits de douane…

TITRE II Dispositions relatives aux charges Tableaux (B, C et D)


Habilitation à ouvrir des crédits supplémentaires par décret (BGE) Répartition des crédits ouverts au titre des dépenses de
Postes budgétaires (BGE) -Annulation des crédits non engagés (BGE) fonctionnement (B)et d'investissement (C)du budget
Habilitation à créer les SEGMA et les CST général et des dépenses relatives au service de la dette
(D)

TITRE III : Dispositions relatives à l‘équilibre des ressources et


des charges de l‘Etat Tableaux (E et F) : répartition des dépenses
Tableau des ressources et charges de l’Etat (BG, SEGMA, d'exploitation et d'investissement des SEGMA
CST)
Autorisation d’emprunt et gestion active de la dette. Tableau (G) : Dépenses des comptes spéciaux du trésor
 Article 5
 « La loi de finances de l'année est élaborée par référence à une programmation budgétaire
triennale actualisée chaque année en vue de l'adapter à l'évolution de la conjoncture
financière, économique et sociale du pays .
 Cette programmation vise notamment à définir, en fonction d'hypothèses économiques et
financières réalistes et justifiées, l'évolution sur trois ans de l'ensemble des ressources et
des charges de l'Etat ».
Chapitre 1 : Les règles de la gestion budgétaire
IV .Types de loi de finances
2. La loi de finances rectificatives :

 La loi de finances rectificatives intervient pour corriger ou compléter au cours de l’année budgétaire les
évaluations des charges et des ressources établies par la loi de finances de l’année et les adapter aux
nécessités de la conjoncture.

 Article 4
 « Seules des lois de finances rectificatives peuvent en cours ,d'année modifier les dispositions de la loi de
finances de l'année »
Chapitre 1 : Les règles de la gestion budgétaire
IV .Types de loi de finances
3. La loi de règlement de la loi de finances:

 C’est un document qui retrace les réalisations à la fois des dépenses et des recettes.
 Article 76 Const. « Le gouvernement soumet annuellement au Parlement une loi de règlement de la loi
de finances au cours du deuxième exercice qui suit celui de l’exécution de ladite loi de finances. »
 Le projet de loi de règlement de la loi de finances est déposé annuellement, en priorité, sur le bureau
de la chambre des représentants, au plus tard, à la fin du premier trimestre de la deuxième année
budgétaire qui suit l’année d’exécution de la loi de finances concernées (article 65)
 La date limite de dépôt du projet de loi de règlement en France est fixée au 1er juin de l’année
suivant celle de l’exécution du budget auquel il se rapporte (LOLF, article 46). Le projet de loi de
règlement est examiné selon les règles ordinaires, l’article 41 de la LOLF prévoyant cependant que le
projet de loi de finances de l’année ne peut être mis en discussion devant une assemblée avant le
vote en première lecture du projet de loi de règlement afférent au dernier exercice clos.
La loi de règlement:

Constate le montant définitif des recettes consommées et des dépenses


effectuées au cours d’un même exercice

Arrête le montant des ressources et des charges de trésorerie ayant concouru à


l’équilibre financier de l’année correspondante

Ouvre pour chaque programme les crédits nécessaires pour régulariser les
dépassements constatés et résultats

Procède à l’annulation des crédits n’ayant pas été ni consommé ni reporté

C’est un moyen de contrôle a posteriori du parlement


 Le projet de loi de règlement de la loi de finances est préparé par le ministère de
l’économie des finances, le transmet au chef du gouvernement. Ce dernier l’achemine
directement à la Cour des Comptes accompagnée des informations et documents
susceptibles de lui permettre d’analyser les conditions d’exécution de la loi de finances.
Chapitre 1 : Les règles de la gestion budgétaire
V- La structure du budget de l’État

 Imposée par la loi organique cette structure prévoit trois supports budgétaires différents : le budget
général (article 13–article 20 de la loi organique), les services de l’État gérés de manière autonome
(article 21–article 24) et les comptes spéciaux du Trésor (article 25–article 30).
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V- La structure du budget de l’État
1. Le budget général

Article 13
« Le budget général comporte deux parties: la première partie concerne
les ressources et la seconde est relative aux charges. Les ressources du
budget général comprennent les ressources visées à l'article 11 ci-
dessus. Les charges du budget général comprennent les dépenses de
fonctionnement , les dépenses d'investissement et les dépenses relatives
au service de la dette publique. »
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V- La structure du budget de l’État
1. Le budget général
A- Dépenses de fonctionnement
 les dépenses de fonctionnement sont celles qui reviennent régulièrement chaque année : rémunération du personnel,
fournitures et consommation courante…

 i) les dépenses de personnel

 ii) les dépenses de matériel et dépenses diverses : nécessaires au fonctionnement du service public (carburant, le transport
et déplacement, l’entretien et réparation, les locations, les fournitures de bureau, les subventions de fonctionnement aux
établissements publics et aux SEGMA et aux collectivités territoriales)

 iii) les dépenses relatives aux charges communes : les crédits chapitre de fonctionnement des charges communes sont
constitués essentiellement, des dépenses revêtant un caractère social et afférent, notamment à la couverture des dépenses
de la compensation

 v) les dépenses relatives au remboursement, dégrèvements et restitutions fiscaux, etc.

 D’autres dépenses de fonctionnement sont prévues par l’article 14 de la loi organique notamment les dépenses relatives à
l’exécution des arrêts et décisions judiciaires prononcées à l’encontre de l’État et les dépenses de la dette viagère.
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V- La structure du budget de l’État
1. Le budget général
B- Dépenses d’investissement :

 Les dépenses d’investissement résultent en gros de l’exécution des plans de


développement stratégique dans les domaines économiques et sociaux et comportent
aussi des programmes pluriannuels en vue de la préservation, la reconstitution ou
l’accroissement du patrimoine national. Elles portent en général sur des projets
d’envergure qui bénéficie de soutiens extérieurs.
 Précision : Dans le budget d’investissement, il faut distinguer entre deux composantes :

 i) les crédits de paiement : sont ceux qui sont prévus et autorisés par la loi de finances.
Donc leur paiement se fait strictement dans le cadre de l’année budgétaire.

 ii) les crédits d’engagement : sont pluriannuels. C’est un aménagement principe de


l’annualité budgétaire.
Chapitre 1 : Les règles de la gestion budgétaire
V- La structure du budget de l’État
1. Le budget général
C- Dépenses relatives à la dette publique

 Ces dépenses comprennent 2 chapitres :


 i) chapitre pour les intérêts et commissions de la dette publique dans lequel sont inscrits
le remboursement au titre des intérêts de la dette amortissable et de la dette flottante. Ce
sont tous des crédits ouverts au nom du ministère des finances en monnaie nationale ou
en monnaie étrangère.
 ii) un chapitre pour les dépenses relatif aux amortissements de la dette publique à
moyens et longs termes : dans lequel sont inscrits les crédits nécessaires au
remboursement en capital de la dette publique d’une maturité supérieure à cinq ans
Chapitre 1 : Les règles de la gestion budgétaire
V- La structure du budget de l’État
2- Les Services de l'Etat Gérés de Manière Autonome (SEGMA) :

 Ces services sont créés par la loi de finances qui prévoient les recettes et fixe le montant maximum des
dépenses qui peuvent être imputées sur les budgets desdites services. Ce sont des services de l’État, non
doté de la personnalité morale, ayant pour objet d’assurer certaines de leurs dépenses par des ressources
propres.

 La restructuration des services publics en SEGMA a pour objectif d’améliorer la qualité des services publics
rendus par l’État en instituant un système de tarification permettant le recouvrement d’une partie du coût
de revient de ses prestations.

 Chef du gouvernement : Royal golf DAR ESALAM

 Ministère de l’intérieur : 12 centres régionaux d’investissement

 Secrétariat d’État chargé de l’enseignement supérieur : 19 cités universitaires

 Ministère de la santé : 47 centres hospitaliers provinciaux préfectoraux régionaux– centres nationaux de


transfusion sanguine (Rabat–Casablanca)
 Article 21. al 4

 « Les ressources propres doivent représenter, à compter de la 3cmc


année budgétaire suivant la création desdits services, au moins
trente pour cent (30%) de l'ensemble de leurs ressources
autorisées au titre de la loi de finances de ladite année … Les
services de l'Etat gérés de manière autonome qui ne répondent pas
à cette condition sont supprimés par la loi de finances suivante. »
A retenir
 les SEGMA ne disposent pas de la personnalité morale mais jouissent d’une autonomie de gestion leur
permettant de couvrir leurs charges au moyen de leurs propres recettes. Il s’agit parfois de services en
voie de transformation en établissement public, malgré le fait que la loi organique des finances ne le dit
pas expressément.

 Pour les services d’État gérés de manière autonome, les ministères restent les ordonnateurs des recettes
et des dépenses.

 Les responsables de SEGMA sont désignés sous ordonnateurs (par une délégation de pouvoirs attribués
par l’ordonnateur)

 L’excédent des recettes réalisées sur les paiements effectués doit être reporté d’année en année.

 Une subvention d’équilibre est mise à la disposition de ses services en cas d’insuffisance des recettes
d’exploitation. Toutefois, en cas d’excédent éventuel des recettes exploitation sur les dépenses, cet
excédent peut être affecté au financement des dépenses d’investissement.
Chapitre 1 : Les règles de la gestion budgétaire
V- La structure du budget de l’État
3- Les comptes spéciaux du Trésor

 Ce sont des comptes qui constituent des démembrements du budget de l'État. Ils sont domiciliés à la
trésorerie générale et destinée à la prise en charge et la gestion de certaines opérations particulières
ou provisoires. Ce sont des opérations de trésorerie que le législateur a voulu individualiser et gérer
hors du budget général en raison des modalités particulières de leur financement.
 D’après la loi organique des finances, les comptes spéciaux du Trésor visent, conformément aux
dispositions de l’article 25 de la loi organique :
 «-soit de décrire des opérations qui, en raison de leur spécialisation ou d'un lien de cause à effet
réciproque entre la recette et la dépense, ne peuvent être commodément incluses dans le cadre du
budget général ;
-soit de décrire des opérations en conservant leur spécificité et en assurant leur continuité d'une
année budgétaire sur l’autre ;
-soit de garder trace, sans distinction d'année budgétaire, d'opérations qui se poursuivent pendant
plus d'une année ».
selon l’article 27 de la loi organique, les comptes spéciaux du
Trésor sont de l’ordre de cinq types :
1- Les comptes d’affectation spéciale: ces comptes sont alimentés soient par :

 • des recettes fiscales, des taxes spéciales ou des redevances affectées à ces comptes par
dérogation de non-affectation des ressources aux dépenses.

 • D’autres recettes telles que les dons et les contributions de fonds Hassan II pour le
développement économique et social.

2- Les comptes de dépenses sur dotations: Les comptes de sur dotations décrivent les opérations
relatives à une catégorie spéciale de dépenses dont le financement est assuré par des dotations
budgétaires. Les dotations de ce compte sont fixées par la loi de finances.

3- Les comptes d’adhésion aux organismes internationaux : Ces comptes décrivent les versements et
remboursements au titre de l’adhésion du Royaume du Maroc aux organismes internationaux ( banque
mondiale fonds monétaire international, etc.). Au débit de ce compte on trouve le montant des
souscriptions et au crédit les dotations budgétaires dessinées à l’apurement des souscriptions.
4- Les comptes de financement

 Ces comptes décrivent les versements sous forme de prêts de durée supérieure à deux ans, ou
d’avances remboursables de durée inférieure ou égale à deux ans. Les principaux bénéficiaires de ces
prêts et avances sont : l’ONEE, les régies de distribution d’eau et d’électricité. Ces comptes décrivent les
versements faits par l’État sur les ressources du Trésor est accordée pour des raisons d’intérêt public à
des organismes relevant de l’État.

5- Les comptes d’opérations monétaires

 Ces comptes décrivent les mouvements de fonds d’origine monétaire qui sont de différentes natures :
on distingue notamment le compte retraçant les pertes et de gain de change subit par des paiements à
l’étranger résultant des opérations d’achat de vente de devises.
 Le montant total des recettes réalisées par les comptes d'affectation spéciale
s'élève en 2019 à 192 M de dirhams dont 62 M de dirhams au titre des recettes
propres, 21 M de dirhams au titre des versements du budget général et 108 M de
dirhams au titre du solde dégagé à la fin de l'exercice 2018.
Évaluation
des connaissances
 Qu'est-ce qu'une loi de finances de l’année ?
 Qu'est-ce qu'une loi de finances rectificative ?
 Qu'est-ce qu'une loi de règlement de la loi de finance ?
 Qu'est-ce que les dépenses de fonctionnement ?
 Qu'est-ce que les dépenses d'investissement?
 Qu’est ce qu’on entend par services de l'Etat Gérés de Manière
Autonome?
 Qu’est ce qu’on entend les comptes spéciaux du trésor?
 Quels sont les types des comptes spéciaux du trésor?

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