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INTRODUCTION

I. OBJECT D’ETUDE

L’objet d’étude porte sur l’impact des actes de l’état civil sur la succession en droit
congolais de famille du seul fait qu’il y a non seulement l’ignorance mais aussi une mauvaise
foi dans le chef de ceux qui se retrouvent en conseil de famille voire liquidateur de la
succession, de marginaliser certaines personnes sensées avoir droit à la succession et appelées
héritières partant la prise en considération et reconnaissance de leur état civil qui du vivant du
de cujus jouissaient de leurs droits et qu’au moment du décès, elles se voient écarter et
déclarer non connue dans la famille et c’est malgré l‘existence d’actes de l’état civil.

Scrutant la loi en la matière qui est celle n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et
complétant la loi n°87-010 du 1er aout 1987 portant code de famille, qui réglemente les actes
de l’état civil suivi des règles sur la succession, ceux-ci sont connu d’avoir pour fonction des
documents qui servent ainsi à établir la survenance d’événements comme la naissance, le
mariage ou encore le décès, comme stipule l’article 82 du code de la famille : « toutes les
naissances, tous les mariages, tous les décès sont inscrits sous forme d’actes dans un registre
de l’état civil distinct, qualifié registre de naissance, de mariage, de décès.

Les autres faits ou actes concernant l’état des personnes sont inscrits dans un registre
supplétoire et font également l’objet d’une mention éventuelle aux autres registres, sur la base
des dispositions spéciales prévues par la loi. Lorsque cette mention ne peut être portée en
marge du registre de l’état civil en République Démocratique du Congo, il y a lieu à
transcription sur les registres de l’état civil de la commune de la Gombe, ville de Kinshasa. »

C’est à cet effet que notre étude est plus centrée sur l’impact que peuvent avoir ces actes
susmentionnés sur la succession qui est aussi une voie qui s’ouvre lors du décès d’une
personne appelée «de cujus» au lieu où elle avait, lors de son décès, son domicile ou sa
principale résidence conformément à l‘article 755 du même code. Et de poursuivre avec
l’article 758 qui établi les catégories des héritiers, ceux-ci ne serons pas non plus écartés par
rapport à l’objet d’étude car ils en font parti étant des citoyens et que l’article sus évoqué
dispose : « Les enfants du de cujus nés dans le mariage et ceux nés hors mariage mais affiliés
de son vivant ainsi que les enfants adoptifs forment la première catégorie des héritiers de la
succession. Si les enfants ou l’un des enfants du de cujus sont morts avant lui et qu’ils ont
laissé des descendants, ils sont représentés par ces derniers dans la succession.

2. Le conjoint survivant, les père et mère, les frères et sœurs germains ou consanguins
ou utérins forment la deuxième catégorie des héritiers de la succession et constituent trois
groupes distincts.

Lorsque les père et mère du de cujus ou l’un d’eux sont décédés avant lui mais que leurs
père et mère ou l’un d’eux sont encore en vie, ceux-ci viennent à la succession en leurs lieu et
place.

Lorsque les frères et sœurs du de cujus ou l’un d’eux sont décédés avant lui mais qu’ils
ont laissé des descendants, ils sont représentés par ceux-ci dans la succession.

3. Les oncles et les tantes paternels ou maternels constituent la troisième catégorie des
héritiers de la succession.

Lorsque les oncles et tantes paternels ou maternels du de cujus ou l’un d’eux sont
décédés avant lui mais qu’ils ont laissé des descendants, ils sont représentés par ceux-ci dans
la succession.

Donc tous les restes peuvent être justifiés par les actes d’état civil qui prouveraient les
liens qui existent avec le de cujus pour qu’ils viennent à la succession laquelle, étant
nécessaire pour chacun qui venait de perdre un membre de la famille, soit un parent ou un
conjoint, les conséquences qui découlent du décès que différentes personnes s’affluent au tour
de l’événement, étant à ce jour à la portée et faisant débat ce temps-ci dans la République
Démocratique du Congo en particulier et dans le reste du monde général.

Différentes législations, tant des textes légaux cherchent à enregistrer les actes qui
naissent des événements en vu de se prémunir d’éventuelles circonstances de la vie en société.
Sachant que ce devoir n’échappe aucunement à la République Démocratique du Congo,
différentes mesures ont été prises pour répondre à ce devoir.

C’est de ce fait que nous avons abordons cette thématique dans le but de connaitre la
portée, l’étendue, le champ d’action voire la valeur qui découle des actes de l’état civil, si ces
derniers influent le mieux la succession et si leur impact est effectif en pratique.
En effet il sied de relever qu’au plan personnel, cette étude aidera à approfondir la
connaissance en matière d’actes d’état civil en particulier et en droit des successions et
libéralités. A travers ce sujet, nous serons en mesure de comprendre ce que nous présente la
législation congolaise en matière de la famille, savoir si les actes de l’état civil impactent en
réalité sur la succession et s’ils sont respectés à la lettre par les personnes concernées.

Car dans la plupart des cas, plusieurs personnes ignorent la notion en question, cette
étude ouvre aux uns et aux autres une connaissance minime que soit-elle sur la pertinence des
dispositions légales mises à sa disposition.

Ainsi sur le plan scientifique, ce travail peut également servir de référence aux autres
étudiants et chercheurs voulant avoir une idée sur la législation congolaise en matière d’actes
d’état civil sous étude et plus particulièrement, ce qui est en rapport avec la succession.

II. ETAT DE LA QUESTION

Étant une étape qui permet de distinguer les idées d’un chercheur par rapport aux autres
ayant abordés la même problématique, c’est à niveau que l’on découvre l’originalité de son
travail de celui de ses prédécesseurs.

C’est ainsi que, de notre part, nous avons eu à répertorier le travail intitulé ” les actes de
l’état civil et leur impact sur les successions en droit civil congolais” de Jacques BISIMWA
BISONGA, lequel l’a abordé dans ce sens : Ainsi considérées, les successions restent un
domaine où chacun de nous, à un certain moment de sa vie, est confronté, directement ou
indirectement, au problème de l'héritage car enfin de compte, lorsqu'on ne fait pas objet de
l'ouverture de la succession en tant que de cujus, on le fait comme successible.1

En tant que bénéficiaires des biens laissés par le défunt, les successibles devront être
appelés à la succession après leur identification.

Cette identification ne va pas toujours sans problème et le législateur congolais l'a bien
compris en laissant la possibilité à tout héritier non seulement de revendiquer ses droits
d'héritier et de contester les droits d'une personne qui se considère comme héritier, mais aussi
de poursuivre les biens faisant objet de l'héritage dans quelque main où ils se trouvent.

1
Jacques BIBIMXA BISONGA, les actes de l’état civil et leur impact sur les successions en droit civil congolais,
mémoire, Licence, Université de Lubumbashi, 2009
Dans l'un ou l'autre cas, il devra prouver la qualité lui conférant le pouvoir d'accomplir
ces actions. Et l'un des moyens d'identification de la personne permettant à l'héritier de
prouver sa qualité reste l'état civil. Les actes de l'état civil à savoir l'acte de naissance, l'acte de
mariage et l'acte de décès en tant que modes d'établissement et de preuve de cet état trouvent
ainsi leur place dans les successions dès lors qu'ils peuvent aider à déterminer les héritiers
suivant leur catégorie en établissement les liens d'alliance ou de parenté permettant de
résoudre certains problèmes successoraux.2

Bien que lui, a abordé la même question sous l’angle sus mentionné, cependant Ceci
nous amène à donner notre proposition en soutenant que ce n’est pas au moment du décès et à
l’ouverture de la succession que la marginalisation des certaines personnes sensées avoir
droit à cette dernière et à être appelées héritières ou successibles partant la prise en
considération et reconnaissance du vivant du « de cujus » et qui jouissaient de leurs droits que
peuvent seulement se voir écarter et déclarer non connue dans la famille, et c’est malgré
l‘existence d’actes de l’état civil.

Donc, la prise en considération des actes de l’état civil tel celui qui porte l’adoption et
l’affiliation ne doivent aucunement souffrir de discrimination à l’égard du bénéficiaire ou
possesseur en l’absence du de cujus qui de son vivant a poser un geste sous le respect de la loi
pour accorder tous les droits possibles audit possesseur lors de l’ouverture de la succession.

III. PROBLEMATIQUE

MPALA MBABULA définit la problématique comme étant un enchainement des


questions auquel nécessite une réponse. Elle se conçoit également comme un programme de
questionnement élaboré à partir de la question posée par le sujet et en tant que programme du
traitement du sujet.3

Pour PATRICK VIGNOLES, la problématique est un jeu de questions liées entre elles
et tirées du sujet lui-même auxquelles le développement va progressivement répondre. 4

La problématique est donc un ensemble des questions autour desquelles gravitera la


charpente d’une réflexion, d’un travail, d’un problème donné à laquelle nécessite une réponse.

2
Jacques BISIMWA BISONGA : les actes de l’état civil et leur impact sur les successions en droit civil congolais.
Www.memoireonline.com. Consulté le 27.02.2024 à 21 heures
3
MPALA MBABULA, pour vous chercheurs, directives pour rédiger un travail scientifique, éd Mpala, L’shi, p 45
4
PATRICK VIGNOLES, la dissertation philosophique au bac, Paris 1985, p 67-68
Quant à ce qui concerne la présente étude, la pertinence se constitue dans la façon de
réagir des personnes après le décès du de cujus qui fait que certains successibles reconnus
dans la famille et attestés par les actes légaux de fois du vivant de ce dernier quant à leur
qualité, se retrouvent marginaliser lors de la succession voire renier de lignée familiale de
sorte qu’elles ne fassent pas partir de l’héritage.

Parmi il peut y avoir des enfants nés hors mariage mais affiliés, les frères et sœurs du de
cujus, les oncles et tantes toujours du de cujus, par extension même parmi les enfants du de
cujus nés dans le mariage, par esprit d’avidité de succession, certains membres de famille
arrivent à contester l’état civil des ces enfants et parfois ceux-ci se retrouvent mis à l’écart.

Vu les changements des mœurs qui entrainent l’évolution et l’adaptation du droit, le cas
échéant des actes d’état civil qui sont presque sans influence au regard des avides
successoraux ; la question est celle de savoir, comment cette préoccupation sera-t-elle résolue
pourvu que chacun retrouve selon sa qualité ses droits à la succession ?

IV. HYPOTHESE

Selon MPLALA, l’hypothèse est une réponse provisoire donnée aux questions de la
problématique. Elle servira de fil conducteur car elle est une conjoncture ou une proposition
de réponse à la question posée.5

L’hypothèse peut également être entendue comme étant une réponse provisoire donnée
par le chercheur à une problématique soulevée qui sera infirmée ou affirmée tout au long du
travail.

A ce jour, la République Démocratique du Congo est confronté à des réalités qui font à
ce que même certaines applications de la loi perdent leur efficacité et rigueur dans la société
surtout en cas de décès d’un conjoint, où il y a assistance des violence, discrimination au sein
d’une même famille, entre parfois les deux familles du conjoint survivant ou/et de celui
décédé lorsqu’il s’agit de la prise en compte de la représentativité des catégories et de partage
tels que énumérés à l’article 758 et 759 du code de la famille.

De ce fait, le législateur ne devrait pas pour notre part, élaborer seulement une loi qui ne
répond pas au standard congolais sans avoir cherché des mesures autres de sécuriser la
vulnérabilité qui se laisse entrevoir dans les actes de l’état civil des enfants nés hors mariage
5
MPALA MBABULA, Op cit, p 46
mais affiliés du vivant de son parent et de ceux adoptés qui se retrouvent presque au centre de
discrimination lors de la succession après le décès de son parent biologique ou adoptif.

En suite, vu l’existence de l’Arrêté Ministériel n° 419/CAB/MIN/J&GS/2003 du 14


juin 2003 fixant le modèle des registres et des actes de l’état civil, d’autres mesures assorties à
la méconnaissance de ces actes de l’état civil énumérés dans le présent arrêté au moment du
décès de l’un de conjoint qui soit le parent biologique ou adoptif sachant et pourtant que ces
actes impacteraient positivement sur la succession, devrait constituer une sanction pénale bien
qu’il s’agit de la matière civil comme il en est de l’adultère afin de consolider les objectifs
poursuivit pars le législateur lorsqu’il a légalisé les actes de l’état de civil. Car ceci éviterait à
occasionner la perte de la valeur de la famille pourtant protégé par le législateur sachant que
c’est la base de la société.

V. METHODES ET TECHNIQUES
V.I. Méthodes

PINTO et GRAWITZ définissent la méthode comme une procédure logique, inhérente à toute
démarche scientifique. Elle est constituée de l’ensemble des règles indépendantes de toute recherche et
contenu particulier visant surtout des processus et des formes de raisonnement et de perception
accessible à la réalité à saisir.6

La méthode est comme la manière de procéder la marche rationnelle de l’esprit pour


arriver à la connaissance ou à la démonstration de la vérité.7

Quant à MPALA, la méthode est l’ensemble des règles pour conduire raisonnablement,
logiquement nos pensées. C’est la voie à suivre pour atteindre le but qu’on s’est fixé.8

Comme la coutume l’exige, nous nous sommes proposé d’utiliser deux méthodes celles
dites fonctionnelle et exégétique. Parlant de la première méthode, elle est plus descriptive
qu’explicative, car elle voit la fonction qu’a un élément dans son ensemble 9 ; par rapport à
notre étude, elle va nous permettre de mieux scruter chaque acte d’état civil et sa fonction
dans la famille.

6
R. PINTO et GRAWITZ, cité par MALINDHA Simon, « cours d’initiation à la recherche scientifique », inédit p 23
7
NKWANDA MUZINGA, cours d’initiation à la recherche scientifique, note de cours, UNILU, 2017-2018,p52
8
L. MPALA, Op cit, p 48
9
Simon MALINDHA, cours d’Initiation à la recherche scientifique, CUKAS G2 droit, 2010-2011, inédit
Quant à la seconde celle exégétique, elle permet d’interpréter ou d’expliquer les faits
ou les textes juridiques. Dans la présente étude, elle nous aide à comprendre la quintessence
des actes de l‘état civil et l’influence sur la succession.

V.II. Techniques

La technique est un ensemble des moyens et des procédés qu’un chercheur met à sa
disposition pour rassembler des informations sur étude donnée. Pour recueillir les données de
notre travail, nous avons mis à notre disposition deux techniques celles dites documentaire et
d’observation directe.

V.II.1. technique documentaire

Cette technique nous permet de faire recours aux différents documents de droit à
savoir : les lois, les ouvrages de certains auteurs et les revues. Cependant que ladite technique
nous facilite à mieux étudier et analyser les documents et les rapprocher aux faits qu’on
étudie.

V.II.2. Technique d’observation directe

C’est l’observation directe qui est une porte directe de saisie de la connaissance. Elle se
réalise par l’ouïe et la vue sans biais d’un instrument. Elle permet au chercheur de recueillir
les données au moment où les faits se déroulent. Elle nous a permis d’appréhender les gestes
et les dires des membres de différentes familles et les personnes marginalisées ou
discriminées pour les écarter de leur droit successoral malgré la reconnaissance légale de leur
état civil à travers es actes de l’état civil.

VI. DELIMITATION DU TRAVAIL

La délimitation dans le temps et dans l’espace s’avère être une exigence à laquelle
se conforme toujours un travail qui se veut sérieux afin d’aider les chercheurs à être concis
et précis dans analyses.

VI.1. Sur le plan temporel


Celle-ci partira de l’année 2016 à celle 2024 en nous référant aux prescrits de la loi
n°87-010 du 1er aout 1987 portant code de la famille telle que modifiée et complétée.

VI.2. Délimitation spatiale

Du point de vue spatial, l’étude portera sur toute l’étendue de la République


Démocratique du Congo, sur laquelle est d’application la loi sus évoquée sur le temporel.

VII. SUBDIVISION

Le présent travail est précédé par une introduction et clôturé par une conclusion et est
cependant subdivisé en deux chapitres.

Les considérations générales feront l’objet du premier chapitre, qui contient trois
sections dont la première traite du cadre juridique et définitionnel ; le deuxième l’historique
des actes de l’état civil et la troisième parlera de la documentation de base ;

En suite interviendra le deuxième chapitre qui traite de l’influence des actes de l’état
civil sur la succession. Constitué également de trois sections suivantes : la cause
d’enregistrement des faits d’état civil ; la succession et l‘influence des actes d’état civil et
enfin la troisième est celle qui traite de la conséquence des actes de l‘état civil sur la
succession.
CHAPITRE I. LES CONSIDERATIONS GENERALES

Cette partie est beaucoup plus centrée sur les définitions de concepts de base de notre
étude afin de fixer la compréhension par rapport même à l’ossature qui se présente comme
suit bien que d’une manière inégale. Le cadre juridique et définitionnel constituera la
première section, l’historique des actes de l’état civil sera la deuxième section et en fin la
troisième section traitera de la documentation de base.

SECTION 1. CADRE JURIDIQUE ET DEFINITIONNEL

Afin d’éviter une conception et compréhension purement sociologique des concepts


qui constituent cette présente section, voici le pourquoi de l’approche du cadre juridique des
termes ci-après :

Bien avant de définir l’acte de naissance vivante et tous les autres actes qui sont
énumérés dans la présente section bien que n’étant pas aussi exhaustives moins encore
hiérarchisés selon que l’Arrêté Ministériel n° 419/CAB/MIN/J&GS/2003 du 14 juin 2003
fixant le modèle des registres et des actes de l’état civil les range et détermine le format à son
article 1tel que : Le format des registres des actes de l’état civil est fixé comme suit :

- registre de naissance : 534 feuillets format 42 cm X 59,4 cm


- registre de mariage : 534 feuillets format 64 cm X 83 cm
- registre de décès : 534 feuillets format 42 cm X 59,4 cm ;

Il faut éventuellement nous fixer sur le vocable acte en soi, pour que dans la suite la
désinence nous rapporte une meilleure compréhension dans la logique de cette étude.
En la forme, un acte est un écrit nécessaire à la validité ou à la preuve d’une situation
juridique : on désigne parfois l’acte, au sens formel, par le mot instrumentum.10

Au fond, un acte, désigné généralement par l’expression « acte juridique », est une
manifestation de volonté destinée à produire des effets de droit. En ce sens, l’acte est appelé
parfois negotium.11

D’où, l’acte juridique en droit civil est la Manifestation de volonté destinée à produire
des effets de droit. Il peut être conventionnel ou unilatéral et obéit, en tant que de raison, pour
sa validité et ses effets, aux règles qui gouvernent les contrats.12

Il sied cependant que nous disions de notre part que l’acte est une manifestation de la
volonté exprimée par écrit avec comme objectif de produire des effets juridiques ainsi que de
produire une preuve en droit.

a. Acte de naissance
Selon le même lexique des termes juridique, c’est un acte de l’état civil constatant la
naissance d’une personne née vivante et viable (ou, avec des adaptations, d’un enfant né sans
vie), et qui contient l’indication du jour, de l’heure et du lieu de sa naissance, ainsi que son
sexe, ses nom et prénoms et, au cas où ils sont désignés, l’identité de ses père et mère.13

Pour le dictionnaire électronique, l’acte de naissance est un document juridique


attestant la naissance de quelqu’un.

Quant au législateur congolais, il n’a pas définit ce concept à part se borner à l’article
72 du code de la famille qui stipule « sauf dispositions spéciales prévues par la loi, l’état civil
des citoyens n’est établi et ne peut être prouvé par les actes de l’état civil 14» et c’est aux
termes de l’article 59 alinéa 1 que l’annonce se fait de cette façon : « L’enfant porte dans
l’acte de naissance le nom choisi par ses parents15 » et de poursuivre, l‘article 82
dispose : « Toutes les naissances, tous les mariages, tous les décès sont inscrits sous forme

10
Lexique des termes juridiques, 25èmeEdition, Dalloz, 2017-2018, p 57
11
idem
12
Op Cit., p 72
13
Op Cit., p 67
14
Article 72 de la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du 1er aout 1987
portant code de la famille.
15
Article 59 de la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du 1er aout 1987
portant code de la famille
d’actes dans un registre de l’état civil distinct, qualifié registre de naissance, de mariage, de
décès »16.

A ce stade, il sied de déduire que la définition en soi de l’acte de naissance bien que sa
valeur juridique est prise en compte, n’existe pas si ce ne sont que ses éléments qui sont à
chaque fois reprisent dans l’acte de l’état civil.

b. Mariage

Le mariage est l’acte civil, public et solennel par lequel un homme et une femme, qui
ne sont engagés ni l’un ni l’autre dans les liens d’un précédent mariage enregistré, établissent
entre eux une union légale et durable dont les conditions de formation, les effets et la
dissolution sont déterminés par la présente loi17.

L’union qui n’a été conclue que selon les prescriptions d’une confession religieuse ne
peut produire aucun effet du mariage tel que défini à l’article 330 de la présente loi 18.

Le mariage est encore défini comme acte juridique reçu en forme solennelle par
l’officier d’état civil, en vertu duquel deux personnes établissent entre elles une union dont la
loi civile règle impérativement les conditions, les effets et la dissolution. 19

De notre part le mariage est un acte célébré en public et devant l’officier d’état civil
entre deux personnes de sexes opposés en vue de perpétrer leurs espèces et en prévision de la
production des effets juridiques en cas d’événements qui peuvent advenir tels que le
dissolution par le divorce et le décès.

c. Décès
Le décès est la disparition permanente de tout signe de vie à un moment quelconque
postérieur à la naissance vivante (cessation des fonctions vitales après la naissance sans
possibilité de réanimation). Cette définition ne comprend donc pas les morts fœtales20.
16
Article 82 de la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du 1er aout 1987
portant code de la famille
17
Article 330 alinéa 1 de la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du 1er aout
1987 portant code de la famille
18
Article 330 alinéa 2 de la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du 1er aout
1987 portant code de la famille
19
Lexique des termes juridiques, Op Cit., p 1308
20
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil Elaboration d’un
C’est encore défini comme Mort de la personne physique mettant un terme à sa
personnalité juridique, sous réserve de la protection posthume de ses dernières volontés, de
son image, de son cadavre et de sa mémoire21.

Ce qu’il faut signaler encore est que le législateur congolais n’a pas donné la définition
de ce qu’il faut entendre par la mort, parce que la notion de la mort est purement médicale. En
d’autres termes, seul le médecin est habilité de constater la mort d’une personne, lorsqu’il
estime que les trois critères cliniques suivant, sont simultanément présents. Il s’agit de
l’absence totale de conscience et d’activité motrice spontanée, de l’abolition de tous les
réflexes du tronc cérébral et l’absence totale de ventilation spontanée22.

La même démarche déductive est observée au présent concept en cours de sa


définition comme il en est du premier à l’égard du législateur qui n’en avait pas donné n’est
fut ce qu’une, quel qu’elle soit légale ou non. Cependant, l’article 82 ci-haut évoqué reprend
sa valeur lorsqu’il faut préciser où doit être inscrit le fait susdit et la forme que celui-ci doit
avoir.

Quant à l’article 4 de l’Arrêté Ministériel n° 419/CAB/MIN/J&GS/2003 du 14 juin 2003


fixant le modèle des registres et des actes de l’état civil, ce dernier stipule : « Par application
de l’article 92 du Code de la Famille livre II, l’acte de naissance, de mariage ou de décès
énonce les mentions communes ci-après :

- la date et l’heure auxquelles il est établi ;


- le nom et la qualité de l’Officier de l’état civil ;
- les noms, sexe, situation matrimoniale, profession, domicile ou résidence et, si
possible, les dates et lieux de naissance de ceux qui sont dénommés;
- le nom, la date et le lieu de la naissance, la profession et le domicile ou la résidence
du défunt ;
- les noms, l’âge, les professions et les domiciles ou résidence des pères et mères, si
c’est possible ;
- le nom, l’âge, la profession et le domicile ou la résidence du conjoint, si la personne
décédée était mariée ;

cadre juridique ; Nations Unies New York, 2000, p 13


21
Lexique des termes juridiques, Op Cit, p 660
22
Ecole sociale de Lubumbashi : de la protection des droits de la femme et de l’enfant en droit successoral
congolais : cas d ville de Lubumbashi, p 12
- le nom, l’âge, la profession et le domicile ou la résidence du déclarant.

d. Divorce

Le « divorce » est la dissolution légale et définitive des liens du mariage, c’est-à-dire


la séparation de l’époux et de l’épouse, qui confère aux parties le droit de se remarier
civilement ou religieusement ou selon toute autre procédure, conformément à la législation du
pays23.
Le divorce peut être défini comme la dissolution du mariage, prononcé par un juge du
vivant des époux pour certaines causes établies par la loi24.
Selon la loi congolaise sur la famille ou principalement le code de la famille dans son
article 549 dispose : chacun des époux peut agir en divorce en fondant son action sur la
destruction irrémédiable de l’union conjugale.
Aux termes de l’article 550 alinéa 1 du même code, il y a destruction irrémédiable de
l’union conjugale si le tribunal tire des faits, la conviction de continuation de la vie conjugale
et la sauvegarde du ménage sont devenues impossibles.

De suite de ces deux articles du code de la famille en République Démocratique du


Congo, il y a lieu de comprendre que le vocable divorce n’a pas été défini par le législateur
comme il en est de celui de la République du Congo à part mettre en notre compréhension que
la destruction irrémédiable de l’union conjugale est une cessation d’existence d’une union
légale qui réunie deux personnes l’homme et la femme qui ont été autrefois devant l’officier
de l’ état civil sur décision judiciaire émanent du tribunal.

e. Séparation judiciaire

La séparation judiciaire est la séparation des époux à la suite d’une décision judiciaire
prise conformément aux législations du pays. La séparation judiciaire ne confère jamais aux
parties le droit de se remarier25.

23
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil élaboration d’un
cadre juridique ; Nations Unies New York, 2000, p 14
24
Hygin DIDACE AMBOULOU, le divorce et la séparation de corps en droit congolais, l’Harmattan, 2010, Paris, p
13
25
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil Elaboration d’un
cadre juridique ; Nations Unies New York, 2000, p 14
Quant à la loi congolaise sur la séparation, le législateur évoque cela dans l’article 700
alinéa 2 en ce sens que la séparation de fait ne met pas fin à l’existence du ménage.

Ainsi donc ce qu’il faut retenir de la séparation est qu’elle un fait où deux époux
n’arrivent pas à se rapprocher l’un à l’autre voire, ils occupent les chambres différentes mais
continuent à vivre dans une même maison.

f. Annulation

Anéantissement rétroactif d’un acte juridique, pour inobservation de ses conditions de


formation, ayant pour effet soit de dispenser les parties de toute exécution, soit de les obliger
à des restitutions réciproques26.

L’ « annulation » est la déclaration de l’invalidité ou nullité d’un mariage prononcé


par une autorité compétente, conformément à la législation du pays : l’annulation rend aux
parties le statut qu’elles avaient avant le mariage.27

Pour ce qui est de la législation congolaise, l’article 158 alinéa 3 du code de la famille
dispose : Le Ministère public ou toute personne y ayant intérêt peut demander, par requête au
Président du tribunal concerné selon le cas, du lieu où l’acte a été établi, l’annulation ou la
rectification d’acte28.

Ce point que nous décortiquons présentement, trouve sa justification dans le sens que tout acte
de l’état civil peut à un certain moment se voir annuler au besoin rectifier sur décision de justice de
suite d’un quelconque incident qui peut survenir au moment même de la rédaction de l’acte par
l’officier de l’état civil.

g. Adoption
La raison qui fait que l’adoption soit définie en cette partie de cette étude est liée à
l’intitulé qui examinerait son influence sur la succession du fait qu’il y a des enfants adoptés
dont leurs droits sont strictement définis et doivent impérativement être respectés car celle-ci
est prouvable par un acte de justice qui découlerait d’une décision judiciaire.

26
Lexique des termes juridiques, Op Cit, p 165
27
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil élaboration d’un
cadre juridique ; Nations Unies New York, 2000, p 14
28
article 158 al 3 de la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du 1er aout 1987
portant code de la famille
D’où l’adoption est la création par jugement d’un lien juridique de filiation entre deux
personnes qui, sous le rapport du sang, sont généralement étrangères l’une à l’autre. Elle peut
être simple ou plénière29.

Le législateur congolais n’a pas du tout défini le terme adoption comme cela peut être
constaté dans l’article 650 du code de la famille à part déterminer les conséquences et donner
la dichotomie que celle-ci crée entre le lien de filiation d’origine. En entièreté, le libellé dudit
article : l’adoption crée, par l’effet de la loi, un lien de filiation distinct d’origine de l’adopté.

D’autre part, l’« adoption » consiste à prendre en charge légalement et volontairement


l’enfant d’une autre personne et à l’élever comme son propre enfant, conformément à la
législation du pays30.

h. Reconnaissance
La « reconnaissance » consiste à reconnaître légalement, soit volontairement, soit
obligatoirement, la paternité d’un enfant ne hors mariage31.

Elle est définie encore comme : déclaration personnelle, faite librement et en


connaissance de cause, auprès d’un officier d’état civil, d’un notaire ou lors d’une procédure
judiciaire, par laquelle une personne manifeste sa volonté d’établir un lien de filiation avec un
enfant en affirmant en être le père ou la mère.

Cette déclaration unilatérale ne vaut établissement de la filiation qu’à l’égard de son


auteur ; elle peut être faite avant ou après la naissance. C’est un mode non contentieux
d’établissement de la filiation, comme l’acte de naissance (à l’égard duquel elle joue un rôle
subsidiaire)32.

Lorsque les parents ne sont pas mariés entre eux, l’établissement de la filiation
paternelle suppose une démarche de la part du père: il doit faire un acte de reconnaissance.
Cette reconnaissance par le père peut se faire avant la naissance, lors de la déclaration de
naissance ou ultérieurement33.

29
Lexique des termes juridiques, Op Cit, p 111
30
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil élaboration d’un
cadre juridique ; Nations Unies New York, 2000, p 14
31
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil élaboration d’un
cadre juridique ; Nations Unies New York, 2000, p 14
32
Lexique des termes juridiques, Op Cit, p 1710
33
Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés, L’état civil, validité des actes étrangers transcription
Recours, Paris, mars 2011, p 13. www.gisti;org
Avant la naissance, le père peut s’adresser à n’importe quelle mairie pour reconnaître
un enfant devant l’officier de l’état civil. Il lui suffit de présenter une pièce d’identité.

L’acte de reconnaissance est rédigé immédiatement par l’officier de l’état civil. Une
copie est remise au père qui la présentera lors de la déclaration de naissance 34.

La reconnaissance peut aussi être faite par le père à l’occasion de la déclaration de


naissance, dans les trois jours qui suivent la naissance. Elle est alors contenue dans l’acte de
naissance de l’enfant. Il faut s’adresser à la mairie du lieu de naissance. Après la naissance, il
est possible de s’adresser à n’importe quelle mairie, en présentant, si possible, une pièce
d’identité ainsi que l’acte de naissance de l’enfant ou le livret de famille; à défaut, le père
déclarera date, heure et lieu de naissance35.

SECTION 2. HISTORIQUE DES ACTES DE L’ETAT CIVIL

Dans la présente section il sera question de voir et étudier l’historique des actes de
l’état civil, un concept presque pas défini à part énuméré par des enregistrements de différents
événements qui surviennent dans la vie d’une personne depuis sa naissance jusqu’à son décès
et susceptibles de produire des effets juridiques pendant le cours de sa vie et après sa mort,
comme dispose l’article 72 du code de la famille : sauf dispositions spéciales prévues par la
loi, l’état civil des citoyens n’est établi et ne peut être prouvé que par les actes de l’état civil.

a. Fondement d’enregistrement des faits d’état civil

Scrutant les dispositions du code sous études par rapport à notre thème, en
commençant par le chapitre II intitulé de l’état civil, section 1 de la preuve de l’état civil ; le
législateur congolais ne précise pas du tout ce qui concerne le fondement des faits d’état civil
à part laisser une lueur de compréhension dans l’article 82 alinéa 1, où une recommandation
est faite en ce sens : « Toutes les naissances, tous les mariages, tous les décès sont inscrits
sous forme d’actes dans un registre de l’état civil distinct, qualifié registre de naissance, de
mariage, de décès36» ; il en est de même avec la section 5 des règles communes à tous les

34
Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés, L’état civil, validité des actes étrangers transcription
Recours, Paris, mars 2011, p 13. www.gisti;org
35
Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés, L’état civil, validité des actes étrangers transcription
Recours, Paris, mars 2011, p 13. www.gisti;org
36
Article 82 alinéa 1 de la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du 1er aout
1987 portant code de la famille
actes de l’état civil à l’article 98 alinéa 1 et 2 qui dispose : « Sauf dispositions spéciales
prévues par la loi, les actes de l’état civil sont dressés dans le délai de trente jours du fait ou
de l’acte juridique qu’ils constatent. Passé le délai légal, l’acte de l’état civil n’a que la
valeur probante de simples renseignements37».

De ces dispositions nous déduisons que le fondement est le fait que l’acte doit contenir
toutes les informations d’état civil afin de prouver légalement les faits qu’un individu connait
dans le cours de sa vie à savoir, naissance, mariage, décès et que ce dernier (acte de l’état
civil) a une force probante variable selon que les faits ont été constatés par l’officier de l’état
civil en tenant compte des mentions telle que la date, l’heure, l‘identité des comparants, la
présence effective, le lieu où l’acte a été rédigé sur déclaration du comparant.

b. Concept d’état civil

Bien qu’en théorie, l’état civil soit considéré comme une notion vague et imprécise et
que le droit positif n’en donne généralement pas une définition claire mais prend plutôt
comme point de départ son existence traditionnelle historique et l’intérêt pratique de son
maintien en tant qu’institution légale, étant donné que c’est le domaine sur lequel porte
l’activité d’enregistrement, un effort doit être fait pour bien cerner le concept actuel d’état
civil de façon à déterminer, dans la mesure du possible, le champ d’application de cette
activité. Si l’on part de sa signification historique, telle qu’elle découle du droit romain, l’état
civil déterminait la capacité des individus d’agir légalement en tant qu’hommes libres,
citoyens et membres d’une famille. Le principe selon lequel tous les hommes naissent égaux
en droit ayant été proclamé lors de la révolution française, la signification historique de l’état
civil a perdu presque tout son intérêt en tant qu’ensemble de données pouvant déterminer la
capacité juridique, c’est-a-dire l’aptitude des individus à détenir des droits et obligations .38

Il est aussi un écrit dans lequel l’autorité publique constate, d’une manière
authentique, les principaux événements dont dépend l’état d’une personne (naissance,
mariage, décès).39

37
Article 98 alinéa 1 et 2 de la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du 1er
aout 1987 portant code de la famille
38
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil élaboration d’un
cadre juridique ; Nations Unies New York, 2000, p 6
39
Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés, L’état civil, validité des actes étrangers transcription
Recours, Paris, mars 2011, p 47. www.gisti;org
Pour le lexique c’est une expression souvent employée pour désigner l’état de la
personne, en raison de la laïcité du service qui assure la conservation de l’état des personnes
physiques, mais aussi parce que l’état des personnes est destiné à la vie du droit et à permettre
aux individus de bénéficier de prérogatives juridiques40.

Aussi, il est un service public chargé d’établir, de conserver et éventuellement de


communiquer, sous certaines conditions, les actes de l’état civil (acte de naissance, de
mariage, de décès…)41

L'état civil renvoie aussi aux données qui intéressent directement la société. C'est ainsi
qu'à la notion d'identité familiale s'ajoute celle de l'identité civile. L'état civil est constitué
d'éléments assortis d'effet juridiques permettant de situer la personne sur le plan personnel,
familial et social.

A ce titre, les éléments comme la vie, le sexe, l'âge, l'état mental, la situation par
rapport à la filiation (enfant né dans ou hors mariage, affilé ou non, adoptif,...), la situation
matrimoniale (célibataire, marié, veuf, divorcé) en font partie. En gros, l'état des personnes
assigne à chacun une place dans la société.42

Ainsi de notre part, le concept état civil n’étant pas aussi défini par le législateur
congolais, nous disons et cela, c’est en conformité d’une compréhension faite de l’article 72
du code de la famille qu’il s’agit d’un établissement des faits ou d’événements qui
surviennent dans la vie d’une personne dès sa naissance, son mariage suivi des toutes
conséquences qui en découleraient telle que naissance d’enfant hors mariage lorsqu’il s’agit
de la filiation, de l’adoption, jusqu’au décès.

c. Principes de la législation à l’enregistrement des faits d’état civil

Dans ce présent paragraphe il sera question de scruter quelques principes quant à la


légalisation pour l’enregistrement des faits d’état civil lesquels motivent la sécurité de la vie
d’une personne ainsi qu’après cette dernière vu qu’il y a ouverture de la succession qui ne
cesse et ne laisse aucunement une quiétude dans les survivants.

40
Lexique des termes juridiques, Op Cit, p 915-916
41
Idem
42
KIFWABALA TEKILAZAYA, Droit congolais : les personnes, les incapacités, la famille, Presse universitaire de
Lubumbashi, Lubumbashi, 2008, p 92
La loi sur l’enregistrement des faits d’état civil et ses règlements d’application
doivent donc être fondés sur la nécessité d’assurer que l’enregistrement des faits d’état civil
reflète exactement la réalité, en établissant des règles spécifiques à cet effet et en rendant
l’officier de l’état civil largement responsable de garantir et de vérifier que les événements
consignés sont conformes à la vie réelle : possibilité de vérifications supplémentaires, examen
des documents originaux, etc. En ce qui concerne la vérification de la validité et de la réalité
des actes juridiques à consigner, l’officier local de l’état civil devrait aussi être investie de
pouvoirs généraux de validation légale, ses actions devant être compatibles avec la législation
en vigueur dans son pays. 43

Quant à la législation congolaise, l’article 97 du code de la famille dans ses 3 premiers


alinéas qui dispose :

Les déclarations de naissance sont reçues et les acte qui les constatent dressés par l’officier de
l’état civil du lieu de la résidence du père ou de la mère.

Les déclarations de naissance sont reçues et les acte qui les constatent dressés par l’officier de
l’état civil du lieu où le décès est survenu.

Les actes de mariage ou les enregistrements de mariage célébrés en famille sont établis par
l’officier de l’état civil du ressort du lieu de leur célébration 44 fixe les principes sur la légalité
de tous à ce service d’état civil en rendant obligatoire, fixant le délai d’enregistrement ainsi
que déterminer la conséquence qui en découlerait au cas où le délai n’est pas observer tel que
dispose l’article 98 alinéa 1et 2 comme suit : Sauf dispositions spéciales prévues par la loi, les
actes de l’état civil sont dressés dans le délai de trente jours du fait ou de l’acte juridique
qu’ils constatent. Passé le délai légal, l’acte de l’état civil n’a que la valeur probante de
simples renseignements.45

d. Faits et actes juridiques

43
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil élaboration d’un
cadre juridique ; Nations Unies New York, 2000, p 8
44
Article 97 alinéa 1,2 et 3 de la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du
1er aout 1987 portant code de la famille
45
Article 98 alinéa 1 et 2 de la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du
1er aout 1987 portant code de la famille
La présente partie par rapport à son intitulé présente deux vocables qui nécessitent
chacun d’être défini car ils portent en droit des significations différentes, et par la suite, eu
égard à l’étude faite, ils seront en suite rapprochés dans le contexte.

 Fait :

Agissement ou événement auquel la loi attache des effets de droit. Se distingue du fait
matériel, fait auquel la loi n’attache pas de conséquence juridique. Les faits juridiques sont
tantôt dits involontaires ou naturels (naissance, décès…), tantôt volontaires ou humains
(accident, paiement, délit, quasi-contrat…). Ils sont tantôt illicites (délit, quasi-délit…), tantôt
licites (quasi-contrat…).46

Par ce qui est de fait sous examen, il faut retenir qu’il s’agit de ceux qui ont bien des
conséquences juridiques qui sont appelés faits juridiques et sont classés en deux groupes : les
faits juridiques proprement dits, si l’intention ne joue pas un rôle direct dans la survenue de
tels événements, par exemple un décès dû à des causes naturelles, et les actes juridiques, si
l‘intention doit jouer directement pour que ces actes interviennent, par exemple un mariage ou
une légitimation.47

Quant à nous, un fait contrairement au phénomène est ce qui a une durabilité dans la
société qu’on peut autrement dit fait social vu que le deuxième concept lui apparait dans la
société est qu’une fois la solution trouvée, elle disparait. S’agissant d’un fait juridique, c’est
celui auquel le droit se trouve attaché dans sa manifestation. C'est-à-dire c’est un fait
susceptible de produire des effets en droits ou auquel des conséquences de droit y sont liées

 Actes juridiques :

Manifestation de volonté destinée à produire des effets de droit. Il peut être


conventionnel ou unilatéral et obéit, en tant que de raison, pour sa validité et ses effets, aux
règles qui gouvernent les contrats.48

SECTION 3. DE LA DOCUMENTATION DE BASE

46
Lexique des termes juridiques, Op Cit, p 957
47
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil élaboration d’un
cadre juridique ; Nations Unies New York, 2000, p 12
48
Lexique des termes juridiques, Op Cit, p 72
Après avoir fait le parcours des différents points qui concernent la définition des
certains concepts qui sont en soi des actes même qui, préoccupent la présente étude,
l’historique des actes de l’état de civil sous toutes ses formes telle que fondement
d’enregistrement des faits d’état civil, concept d’état civil, principes de la législation à
l’enregistrement des faits d‘état civil ainsi que les faits et actes juridiques ; il est judicieux
d’aborder la question des documents de base dans lesquels doivent être enregistrés les actes
de l’état civil, au besoin voir les conditions y afférentes.

a. Les registres de l’état civil

Sur le plan définitionnel, le registre de l’état civil n’est pas défini ; cependant le
lexique l’évoque de la sorte : registre tenu dans chaque commune par l’officier de l’état civil
(en principe le maire) sur lequel sont enregistrés les événements intéressant l’état de la
personne, soit sous la forme d’un acte originaire (acte de naissance, de mariage, de décès),
soit sous la forme d’une mention en marge d’un acte préexistant.49

Selon la législation congolaise spécialement dans la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016


modifiant et complétant la loi n°87-010 du 1er aout 1987 portant code de la famille et l’Arrêté
Ministériel n° 419/CAB/MIN/J&GS/2003 du 14 juin 2003 fixant le modèle des registres et
des actes de l’état civil, le législateur a procédé d’une manière à énoncer des règles communes
à tous les actes de l’état civil plus particulièrement la combinaison des articles 92, 118, 392 et
134 du code de la famille et 4,5,6 et 7 de l’Arrêté sus évoqué qui disposent :

Article 4 :

Par application de l’article 92 du Code de la Famille livre II, l’acte de naissance, de mariage
ou de décès énonce les mentions communes -ci-après :
- la date et l’heure auxquelles il est établi ;
- le nom et la qualité de l’Officier de l’état civil ;
- les noms, sexe, situation matrimoniale, profession, domicile ou résidence et, si
possible, les dates et lieux de naissance de ceux qui sont dénommés.
Article 5 :
Par l’application de l’article 118 du Code de la famille livre II, les mentions particulières de
l’acte de naissance énoncent :
- l’heure si c’est possible, le jour, le mois, l’année et le lieu de la naissance, le sexe de l’enfant
49
Lexique des termes juridiques, Op Cit, p 1746
et le nom qui lui est donné ;
- les noms, l’âge, les professions et domicile des pères et mères ;
- le cas échéant, le nom l’âge, la profession et domicile du déclarant autre que le père ou la
mère.

Article 6 :
Par application de l’article 392 du Code de la famille livre III, les mentions particulières de
l’acte de mariage énoncent :
- les noms, profession, date et lieu de naissance, domicile ou résidence de chacun des époux ;
- les noms, profession, domicile ou résidence des père, mère ou
tuteur de chacun des époux et des témoins matrimoniaux prévus par la loi :
- l’état civil antérieur des époux ;
- les noms du ou des précédents conjoints de chacun des époux ;
- en cas de minorité de l’un ou de deux époux, les consentements et autorisations donnés selon
les dispositions des articles 357 et suivants du Code de famille ;
- les éventuelles dispenses d’âge, de publication et du délai d’attente ;
- la convention relative à la dot conformément aux articles 361 à 366 du Code de la famille ou
la décision judiciaire prévue à l’article 367 du Code de la famille ou la décision judiciaire
prévue à l’article 367 du Code de la famille ;
- le régime matrimonial choisi par les époux ;
- l’accomplissement public de l’enregistrement ou de la célébration ;
- en cas d’enregistrement du mariage : la déclaration des contractants qu’ils se sont pris pour
époux avec l’indication de la célébration familiale du mariage selon les coutumes ;
- en cas de célébration du mariage par l’Officier de l’état civil : l’accomplissement des
formalités de publication ; la déclaration des contractants de se prendre pour époux et le
prononcé de leur union par l’Officier de l’état civil ;
- la nature de toutes les pièces produites.
Article 7 :
Par l’application de l’article 134 du Code de la Famille livre II, les mentions particulières de
l’acte de décès énoncent :
- l’heure si possible, le jour, le mois, l’année et le lieu du décès ; le nom, la date et le lieu de la
naissance, la profession et le
domicile ou la résidence du défunt ;
- les noms, l’âge, les professions et les domiciles ou résidence des pères et mères, si c’est
possible ;
- le nom, l’âge, la profession et le domicile ou la résidence du conjoint, si la personne décédée
était mariée ;
- le nom, l’âge, la profession et le domicile ou la résidence du déclarant.

 L’acte de l’état civil


« L’acte d’état civil est un écrit dans lequel l’autorité publique constate, d’une
manière authentique, un événement dont dépend l’état d’une ou plusieurs personnes ».
Par exemple, un document où ne figurerait aucune précision sur le lieu de naissance ou
encore le nom du ou des parents ne peut être considéré comme un acte de naissance
valable.50
Les juristes ne sont pas tous d’accord pour définir ce qu’il faut entendre par « état
des personnes ». Communément, cela vise les données relatives à son état civil (date de
naissance, nom, sexe, nationalité), à sa situation de famille (célibataire, marié, divorcé…)
et à ses liens de filiation. Certains de ces états ne sont pas issus d’un événement constaté
par un acte d’état civil mais par un jugement (divorce, adoption…), dont il peut être fait
mention en marge d’un acte d’état civil.51
Nous réitérons en disant que sur pied des dispositions sus énumérées, le
législateur congolais n’a pas eu à définir l’acte de l‘état civil à part ressortir les éléments
qui font nature d’une personne en commençant par sa naissance, son mariage ou pas,
c'est-à-dire l’état demeurant de célibataire ainsi que son décès.

 Certificats
Il en existe plusieurs sortes de certificats mais ceux qui nous intéressent ce sont
ceux qui répondent dans le cadre de donner naissance à un acte juridique et
particulièrement dans le cadre de la présente étude.

50
Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés, L’état civil, validité des actes étrangers transcription
Recours, Paris, mars 2011, p 3. www.gisti;org
51
Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés, L’état civil, validité des actes étrangers transcription
Recours, Paris, mars 2011, p 3. www.gisti;org
Certificat de décès : attestation du décès d’une personne, rédigée, selon un
modèle établi par le ministère de la Santé, par un médecin et qui est nécessaire pour
procéder à la fermeture du cercueil.52
Bien que la déclaration soit obligatoire, la plupart des pays ne considèrent pas la
déclaration elle-même comme une preuve suffisante pour enregistrer la naissance ou le
décès d’un enfant : pour l’enregistrement, ils exigent un certificat médical en bonne et
due forme délivré par des professionnels médicaux autorisés qui ont participé à la
naissance ou examiné le défunt. Le certificat délivré par les professionnels sur la base
de leur présence à la naissance, au décès ou à la mort fœtale est l’un des documents
originaux, ou pièce documentaire, les plus importants pouvant être utilisés pour
documenter la réalité de l’événement civil auquel il se rapporte.53
Donc, le certificat est un document attestant la première constatation d’un
événement qui survient à une personne que ça soit sur le plan médical que social.
 Livret de famille

Livret établi et remis par l’officier de l’état civil : 1. aux époux lors de la
célébration du mariage ; 2. aux parents, ou à celui d’entre eux à l’égard duquel la
filiation est établie, lors de la déclaration de naissance du premier enfant ; 3. à
l’adoptant, lors de la transcription sur les registres de l’état civil du jugement d’adoption
d’un enfant par une personne seule ; 4. à l’occasion de l’établissement d’un acte
d’enfant sans vie, à la demande des parents qui en sont dépourvus. Figurent sur ce livret,
selon le cas, un extrait de l’acte de mariage et un extrait de l’acte de naissance des
parents et de l’enfant. Ultérieurement, le livret sera complété par divers extraits, dont
ceux relatifs aux décès des enfants morts avant leur majorité.54
Le livret c’est un document qui est remis par l’officier de l’état civil, soit lors de
la célébration du mariage, soit lors de la naissance ou de l’adoption du premier enfant.
Y figurent en particulier, et selon les cas, un extrait de l’acte de mariage, des extrait de
l’acte de naissance des parents et des actes de naissance des enfants. Il existe un modèle
unique. Les mentions apposées dans le livret de famille ne peuvent l’être que par
l’officier de l’état civil qui détient les actes originaux.55
52
Lexique des termes juridiques, Op Cit, p 350
53
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil élaboration d’un
cadre juridique ; Nations Unies New York, 2000, p 32
54
Lexique des termes juridiques, Op Cit, p 1260
55
Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés, L’état civil, validité des actes étrangers transcription
Recours, Paris, mars 2011, p 16. www.gisti;org
Pour la législation congolaise, lors de la célébration ou de l’enregistrement du
mariage, l’officier de l’état civil remet aux conjoints un livret de ménage portant, sur la
première page, leur identité, la date et le lieu de l’enregistrement du mariage célébré en
famille ou de la célébration devant l’officier de l’état civil, les énonciations relatives à la
dot et celles relatives au régime matrimonial.
Les énonciations qui précèdent sont signées par l’officier de l’état civil et par les
conjoints ou si ceux-ci ou l’un de ceux-ci ne savent pas signer, ils apposent leur
empreinte digitale au lieu de la signature ou bien mention est faite de la cause qui les a
ou l’a empêché de signer. Sur les pages suivantes sont inscrits les naissances et décès
des enfants, les adoptions, les actes d’affiliation des enfants nés hors mariage, les décès
ou le divorce des époux ainsi que l’identité des parents intégrés au ménage.
Au cas où un acte de l’état civil est rectifié ou que l’un des parents intégrés au ménage
doit le quitter, il est fait mention sur le livret de ménage. Les inscriptions et les mentions
portées dans le livret sont signées par l’officier de l’état civil et revêtues de son sceau. 56
De notre part, le livret de famille ou autrement appeler de ménage est un
document que l’officier de l’état civil remet aux conjoints lors de la célébration du
mariage qui ayant repris les identités des célébrants, a pour fonction de tracer toute une
vie du ménage sans en écarter aucun détail afin de permettre à servir de preuve ors de la
survenance d’un événement dans ledit ménage.

b. Droit d’enregistrement des événements d’état civil

Aux termes de l’article 98 il disposé que sauf dispositions spéciales prévues par
la loi, les actes de l’état civil sont dressés dans le délai de trente jours du fait ou de l’acte
juridique qu’ils constatent. Passé le délai légal, l’acte de l’état civil n’a que la valeur
probante de simples renseignements.
Toutefois, il en sera autrement s’ils sont inscrits au registre en vertu d’un
jugement déclaratif ou supplétif.57
Faire enregistrer tout événement susceptible à apporter une preuve dans le cadre
de l’acte de l’état civil s’avère importante et en est une obligation pour toute personne

56
Article 148 de la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du
1er aout 1987 portant code de la famille
57
Article 98 de la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du
1er aout 1987 portant code de la famille
quelle qu’elle soit étrangère ou congolaise en vue de préserver les effets juridiques à la
survenance d’un événement.

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