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PREFACE

Préfacer un ouvrage, c’est annoncer en tout honneur qu’on a été ciblé parmi
les premiers lecteurs et pouvoir dans la mesure du possible, partager
quelques connaissances que l’on décèle.

C’est pour nous une fierté de pouvoir préfacé un ouvrage écrit par Monsieur
Paul KABOBO KABONGO qui se distingue toujours par son intégrité,
l’homme aux enquêtes impossibles, spécialiste en précision et concision….
Avec qui nous avons la même histoire académique.

Indubitablement, son parcours professionnel nous donne aujourd’hui


raison, non seulement qu’il est juriste patenté et incontestable mais aussi et
surtout, prouve son intellectualisme en mettant au profit du public son
manuel intitulé : « au crépuscule du cinquième présidentiel » jusqu’à nos
jours.

En suite l’auteur décrypte faiblement la notion des partis politiques d’en


temps, le rôle qu’a joué l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social
pendant le Mobutisme sans passer en coulisse la lutte politique de certains
leaders.

Loin de nous l’idée de traiter ce travail d’immaculé, l’auteur de cette œuvre


mérite nos crédibles félicitations du fait que, pour lui d’avoir sacrifié son
temps en écrivant cet ouvrage qui est bénéfique et indélébilement encré dans
la mémoire de celui qui prendra son temps pour exploiter ce trésor
historique caché car, beaucoup de scientifiques dans notre entité se
réveillent matinalement les yeux fixés à la douane juste pour se procurer du
pain quotidien.

Nul doute, nous croyons fermement que chacun des lecteurs, trouvera dans
cet opus, autant que nous, des réponses aux questions qui le préoccupent
au cas de figure.

Que toutes les bonnes choses accompagnent l’auteur et ses lecteurs.

Maître Donat KASONGO.

1
INTRODUCTION

Il est nécessaire qu’un œil soit braqué avec l’aptitude intellectuelle


particulière sur la vie passée, actuelle et à venir de la République
Démocratique du Congo par rapport à la considération de cette dernière en
tant qu’Etat vis-à-vis de sa population, au déroulement politique depuis
l’accession à l’indépendance, le 30 Juin 1960, la succession des régimes
constitués en différentes Républiques jusqu’à nos jours.

En effet, ce qui conduit à l’étude analytique du crépuscule de l’actuel


présidentiel qui soit le cinquième c’est qu’il y avait certains évènements et
faits qui se déroulaient dans l’ancien temps, lesquels avaient fait des points
de débats sur le plan tant national qu’international pour conduire à un
changement de système politique ou alors, du régime politique même ; et
face à cela on parle de l’opposition au pouvoir en place parce que celui – ci
ne respectait peut être pas les droits humains et libertés fondamentaux,
commettait des crimes contre l’humanité, violait la liberté d’opinion selon
que la constitution garantie ces derniers. C’est à cet effet que la question
suivante mérite d’être posée : pourquoi l’incertitude ou la faiblesse à l’égard
de la cinquième République reste présente dans la plus part des gouvernés ?
Ou alors, pourquoi cette lueur d’espoir sur la concrétisation du changement
que devait apporter cette actuelle République ?

Il sied de souligner ici que parfois les pratiques déjà passées créent une ligne
de conduite, soit influent la vie à venir de toute une ethnie ; soit un groupe
d’individu par le simple fait que celles – ci deviennent un tout petit peu
comme une référence. Peu importe qu’elle soit négative ou positive car, les
aléas de l’histoire sont devenus comme un héritage et surtout qu’en
République Démocratique du Congo, la classe politique vit à la manière
d’une succession des affaires d’Etat dans le sens que celle qui n’était pas au
pouvoir et qui se trouvait dans l’opposition, une fois obtenir une occasion
sur la gestion desdites affaires, elle court au rattrapage de ce que la
précédente a réalisée sans préalablement contribuer au développement de la
société congolaise soit du pays.

2
PREMIERE PARTIE : LA PERIODE D’AVANT LE 5ème
PRESIDENTIEL EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Cette période a été marquée par des tractations des partis politiques à des
différentes étapes qui avaient de fois conduit aux accords entre ceux – ci,
c’est-à-dire les partis politiques et le pouvoir en place à se fixer certaines
lignes de diriger ensemble le pays dans le seul but d’exécuter le plan
machiavélique en ce sens que ce qui peut servir encore à illustrer un prince,
c’est d’offrir, comme fit Messire Barnabo Visconti, duc de Milan, dans son
administration intérieure, et quand l’occasion s’en présente, des exemples
singuliers, et qui donnent beaucoup à parler, quant à la manière de punir ou
de récompenser ceux qui, dans la vie civile, ont commis de grands crimes ou
rendu de grands services, c’est d’agir, en toute circonstance, de telle façon
qu’on soit forcé de le regarder comme supérieur au commun des hommes. 1

C’est ce qui faisait à semer même de la division dans le camp adverse qui est
l’opposition dont certains cadres ont été invités à diner avec leur diable
qu’eux – même faisaient voir à la population par leurs manifestations et
discours pour obtenir le soutien qui doit faciliter le changement du régime
auquel ils s’opposent.

C’est à cela que certains politiciens soupiraient : « nous disons d’une théorie
sur ce qu’est la démocratisation, mais aucune idée sur la façon dont elle est
supposée être mise en œuvre. Les élections ne sont pas réellement une
initiative Congolaise »2. Pour mieux dire, cette situation remonte au temps de
la transition de un plus quatre où, aucun des partis en présence ne
disposait d’une expérience du partage du pouvoir, et il n’existait aucune
vision ni aucune stratégie pour un pays entièrement détruit par la guerre.
Etant donné l’absence d’un système légal et administratif fonctionnel, étant
donné le manque d’infrastructure de transport et de communication, et
étant donné enfin la distance existence entre la capital et la périphérie, le
gouvernement de transition ne réalise que bien peu de choses et dut mettre

1
Nicolas MACHIAVEL, LE PRINCE, p 142 - 143
2
Interviews, juin 2005 et septembre 2006, citées par Gabi Hesselbien, ESSOR ET DECLIN DE L’ETAT CONGOLAIS,
p55

3
les élections prévues de date en date. 3 Tel est à titre illustratif ce qui a
marqué la période d’avant l’actuelle République dans notre pays.

1. LES PARTIS POLITIQUES

Quand on veut écrire l’histoire d’un Parti Politique, il faut en réalité,


affronter toute une série de problèmes, beaucoup moins simples que ne le
croit, par exemple, Roberto Michels, qui pourtant est considéré comme un
spécialiste en la matière4. Que doit être l’histoire d’un Parti ? sera – ce la
simple narration de la vie antérieure d’une organisation politique ? la façon
dont elle nait, les premiers groupes qui la constituent, les polémiques
idéologiques à travers lesquelles se forment son programme et sa conception
du monde et de lavie ? Il s’agirait en ce cas de l’histoire de groupes restreints
d’intellectuels et parfois de la biographie politique d’une seule personnalité 5
Sans pour autant chercher à remonter dans l’histoire à l’époque du
Président Mobutu où il n’y avait qu’un parti unique, dit parti Etat,
cependant il y avait eu plus tard création d’un acte d’un vieux parti qui avait
radicalement manifesté son opposition au régime dictatorial et ce parti c’est
l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS en sigle, que nous
devons aussi analyser sa démarche dans ladite opposition vis-à-vis du
pouvoir qu’elle traitait de tyran avec d’autres forces politiques qui s’étaient
affichés dans le rang de l’opposition.

a. Le Rôle joué par l’UDPS pendant le Mobutisme

Après 25 ans de pouvoir absolu, Mobutu s’est retrouvé soudainement dans


une situation toute nouvelle, ainsi le 24 avril 1990, le tyran zaïrois a dû lire,
péniblement, un discours larmoyant dans lequel il annonça la fin du Parti
Unique et du Parti d’Etat6.

Après le discours du 24 avril 1990, les nationalistes révolutionnaires


auraient dû se consacrer à organiser l’insurrection populaire nécessaire pour
chasser le tyran et la tyrannie, mais toute une année, pendant laquelle les
3
Ibidem p55 - 56
4
Antonio Gramsci notes sur MACHIAVEL, SUR LA POLITIQUE ET SUR LE PRINCE MODERNE, p17
5
Antonio Gramsci ; Op Cit, p17
6
Pour le BEC, Mani Junior KISUI, dossier sur le système criminel mobutiste, p45 inédit.

4
attentes des masses étaient énormesa été gaspillée dans les efforts à créer le
multi – mobutisme7.

TSHISEKEDI annonce le 08 janvier 1991 que : « le départ de Mobutu est


préalable absolu pour toute annonce du processus de changement » en effet,
il ne dit rien sur les moyens politiques et pratiques qu’il mettra en œuvre
pour chasser Mobutu et il n’a nullement l’intention de le chasser, bien
entendu8.

Ceci en fait, revient à ce qu’Antonio Gramsci cité supra avait posé comme
question à savoir : que doit être l’histoire d’un parti ? Car ce que nous
relevons qui part du 24 avril 1990 et suivant, ne constitue le seul rôle négatif
de ce parti politique tant crié sur l’ensemble du territoire de la République
être d’une opposition radicale à part inférer de l’histoire, une avidité du
pouvoir pas à titre absolu mais de partage avec celui considéré comme
ennemi et dictateur.

C’est à ce stade que Antonio Gramsci par rapport à l’écrit de l’histoire d’un
parti politique, après avoir posé multiple questions ayant trait soit à la
narration simple d’une vie antérieure, d’une organisation politique en lieu et
place de parler d’un parti politique, soit la façon dont cette organisation nait,
les premiers groupes qui la constituent, les polémiques ont fini par dire qu’il
s’agirait d’une histoire de groupes restreints d’intellectuels, voire la
biographie politique d’une seule personnalité. Ce qui correspond à ce stade
de faire l’analyse avec un œil purement observateur sur le raisonnement du
professeur LOKA NE KONGO qui éclaire le personnage de TSHISEKEDI et
qui démystifie toute la parodie du « changement » par la conférence nationale
souveraine (CNS)9

LOKA NE KONGO a été ministre dans le gouvernement TSHISEKEDI du 29


Août 1992 et du 09 avril 1993. Il écrit : « Du début de la lutte jusqu’à ce jour
où les troupes de L.D. KABILA décident de marcher sur Kinshasa, l’UDPS
cherchera avec acharnement à partager le pouvoir dictatorial avec le

7
Idem
8
Idem
9
Pour le BEC, Mani junior KISUI, dossier sur le système criminel mobutiste, p47 inédit

5
dictateur. Cette soif maladive à vouloir composer avec la dictature, se traduit
par la détermination à occuper à tout prix le poste de ministre »10

Ne lit – on pas une opposition radicale tronquée juste parce qu’il n’y a pas
une part réservée ?

Il sied alors d’analyser une nouvelle fois le rôle joué par ce même parti
pendant la période qui est venu après le mobutisme.

b. Le Rôle joué par l’UDPS après le Mobutisme

A la fin, le 21 novembre 1996, TSHISEKEDI toujours fidèle à lui – même,


dira : « la transition reconnait deux familles politiques ; celle dont MOBUTU
est le Chef de file et celle de l’opposition dont je suis le chef de file. C’est
aujourd’hui que les deux chefs de file, donc les deux familles vont se
souder » c’est bien ça, l’idéalpoursuivi avec constance par TSHISEKEDI ; se
souder à MOBUTU, partager le pouvoir dictatorial avec le dictateur…tout le
reste n’était que petites chamailleries, comme dans tout couple bien soudé 11.

Ce désir ardent à se souder à MOBUTU déjà en 1996, pendant qu’un vent


sur la venue de L.D. KABILA secouait aussi l’étendue de la République,
démontre automatiquement quel’opposition dite radicale, poursuivra son
cours ) l’égard même du nouveau venu ; car « en avril MOBUTU tenta de
montrer sa volonté de réformer et nomma le politicien d’opposition bien
connu, Etienne TSHISEKEDI, comme nouveau Premier Ministre. KABILA,
toutefois rejetant ce geste, le considérant comme insuffisant, et continua son
offensive12. Si celle – ci n’est pas ou même ne serait pas une raison, mais sur
quoi se fonde le radicalisme eu égard au passé qui enseigne le souci de se
souder avec le tyran ou même encore parce que cela était exprimé mais que
L.D. KABILA avait jugé insuffisant que cela se poursuivi jusqu’à la transition
de la formule un plus quatre comme le souligne Gabi HESSELBEIN, la
nouvelle situation s’avéra particulièrement insatisfaisante pour l’opposition
non armée, dont Etienne TSHISEKEDI et son UDPS (Union Pour la
Démocratie et le Progrès Social) étaient perçus comme étant les
10
Idem
11
Idem
12
Gabi HESSELBEIN, Op Cit, 50

6
représentants naturels. N’ayant pu obtenir l’une des Vice – Présidences,
TSHISEKEDI avait essayé de former une opposition extraparlementaire qui,
d’un côté, était susceptible de mobiliser les foules, mais d’un côté, était
impliquée dans des actions de pillage et de violence il modifia radicalement
sa position et entreprit des nombreuses manœuvres liées à la question du
boycott ou du soutien aux élections lorsque son mouvement décida
finalement d’y participer, la date limite de dépôt des candidatures était
passée13 que cette façon de faire les choses est resté encré comme une
véritable histoire du parti, c’est-à-dire le boycott à tout égard et à n’importe
quelle situation. Et – ce qui constitue son programme et sa conception du
monde et d’un parti politique ?

Il est impérieux de dire que ceux – ci constituent des us et coutumes de


l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). En cas de
contestation, une approche du passé de la deuxième République, de la
transition et celle de la quatrième République, peu porter une justification
enfin si possible, de tirer un caractère héréditaire de tout un groupe
d’individus formant les membres.

En effet, avant l’aboutissement aux élections du 30 décembre 2018 qui ont


eu lieu et que Félix TSHISEKEDI s’en est sorti vainqueur pour prêter
serment le 24 janvier 2019, et enfin succéder à Joseph KABILA qui détenait
le pouvoir depuis 2001 ; ce parti a connu de nouveau un passage vers
d’autres alliances avec partis en opposition comme s’était du temps de
l’union sacrée pour enfin se disjoindre et rester en une coalition avec l’union
pour la nation congolaise (UNC).

2. LA LUTTE POLITIQUE

13
Ibidem p57

7
Gabi Hesselbein a écrit qu’ayant observé que les pays sous – développés ne
possédaient ni bourgeoisie ni classe ouvrière, il a identifié la classe étatique
comme étant l’acteur politique et économique central. Cet acteur est décrit
comme corrompu et recherche son propre enrichissement grâce au contrôle
qu’il exerce sur l’Etat. Ce concept décrit une situation dans laquelle les
coffres de l’Etat sont utilisés pour mener à bien une appropriationprivée des
ressources publiques, de plus, l’Etat offre un accès aux surplus agraires et
aux surplus de minerais qui font également l’objet d’une appropriation visant
la reproduction de la classe étatique14.

D’autre part, Antonio Gramsci relève que l’élément économique immédiat


(crises, etc.) est considéré comme l’artillerie de campagne qui, dans la guerre
ouvre un passage dans la défense ennemie, passage suffisant pour rendre
possible une irruption des troupes et remporter un succès définitif
(stratégique), ou au moins un succès important dans la directive de la ligne
stratégique15.

Ici il est question de mieux comprendre comment rendre plus concrète une
lutte politique pendant que l’on envisage un jour à conquérir le pouvoir
politique afin de le conserver aussi le plus longtemps possible. Le premier
auteur a identifié et déterminé la classe politique dirigeante qu’il appelle
acteur politique et économique central à privatiser les ressources
économiques du pays à ses propres fins et par conséquent, la corruption est
devenue même un cheval de Troie au regard des autres acteurs dites de
l’opposition.

Alors pour que soit réalisé une stabilisation de la vie en société à travers des
projets de société que présente l’autre camp adverse qui s’affiche en
opposition, le point de départ reste toujours l’élément économique qui
requiert une utilisation stratégique pour éviter un héritage des aléas du
passé. En tant que telle, il y a raison de dire « lutte politique » car un élément
ou des éléments de différentiation ou d’extranéité ne peuvent manquer.

14
Gabi Hesselbein, Op Cit p6
15
Antonion Gramsci, Op Cit p22

8
C’est ainsi qu’il faut nécessairement connaitre à quoi est centrée la lutte
politique, car celle-ci doit toujours être conséquente parce qu’iln’y a pas
moyen de faire une chose et son contraire au même moment ; parce que
l’héritage qui ne cadre pas avec la continuité et l’innovation des affaires
d’Etat ne cesse d’être évoqué, nous citons à titre illustratif l’ordonnance n°
91-097 qui disposait ce qui suit : la conférence … doit amener le peuple
zaïrois à se réconcilier avec lui-même (!) dans la globalité (!) et éviter qu’elle se
transforme inutilement en un tribunal populaire ou en une cour de règlement
des comptes16. Or dans l’actuelle République, le cinquième président dans un
de ses discours a bel et bien dit qu’il ne fouinera pas dans le passé. A ce
point, il y a lieu de dire que même les biens de l’Etat qu’ils soient publics ou
privés ne peuvent aucunement faire l’objet d’une rétroactivité lorsqu’il faille à
ce que ceux qui avaient mal gouverné, mal géré les affaires d’Etat puissent
être interpellés.

En confrontant ces deux idées, c’est-à-dire celle de l’ordonnance citée supra


dont le libellé déterminé et celle des propos actuels, il y a convergence par
rapport à la forme mais quant au fond, il y a divergence dans le sens où il
s’agit de règne sous le régime de parti unique (parti Etat) contrairement au
régime des multipartismes.

C’est ainsi que Issaka K. Souaré a écrit sous les régimes de parti unique, que
ce soit de facto ou de jure, les partis d’opposition ne sont pas autorisésà
exercer librement. Leur sort sous ces régimes se caractérise par l’une des
situations suivantes : soit les partis politiques de l’opposition disparaissent
totalement de la scène politique, soit ils entrent en clandestinité 17.

A ce stade, il sied de déterminer en quoi consiste la lutte politique surtout


lorsqu’il s’agit de conquérir le pouvoir par un parti d’opposition qui laisse
entrevoir que le parti au pouvoir ne gouverne pas bien et c’est sur cette base
qu’un projet de société est élaboré. Cette idée se rapporte à Bréchon qui dit
« il faut définir les partis politiques en fonction des quatre critères suivants :
a)l’organisation durable (qui se prolonge au-delà de ses fondateurs),

16
Pour le BEC, Mani junior KISUI, dossier sur le système criminel mobutiste, p46 inédit
17
Issaka K. Souaré, les partis politiques de l’opposition en Afrique, p57

9
b)L’organisation complète (de l’échelon local national ou fédéral, avec des
relations régulières entre ceux-ci ), l’ambition de la conquête du pouvoir
(aussi bien à l’échelle locale que nationale oufédérale) et d) la recherche du
soutien populaire (notamment dans le processus électoraux)18. Ce qui pousse
à se référer à l’auteur évoqué c’est le point qui parle de l’ambition de la
conquête du pouvoir car celui-ci présente même un élément d’extranéité au
régime à remplacer au pouvoir. Et c’est en choisissant une direction politique
capable de gouverner démocratiquement l’Etat ou ses subdivisions et de
céder le pouvoir à l’opposition, conformément à la constitution, en cas de
défaite électorale, ou au parlement (ou assemblée locale)19.

Donc une vraie lutte politique consiste en une démarcation de gouverner en


se basant sur le respect strict du projet de société présenté au peuple et qui
défie l’autre équipe dirigeante ou en opposition car tout cela concours au bien
être de la société en générale tenue à être gouverné.

3. FACTEUR PROGRESSIF OU REGRESSIF DE LA LUTTE POLITIQUE

Dans chaque lutte qu’elle soit politique ou non, il y a toujours lieu de


constater et relever les éléments qui concourent à un résultat d’une manière
relative ou positive. Comme il s’agit d’une lutte politique, il convient
d’observer la conséquence sur la vie en société qui est une nation pour
laquelle se base cet acharnement des hommes politiques. Pour ce faire, il
sied d’analyser en premier lieu, le facteur progressif de la lutte politique et
en second lieu, le facteur régressif.

a. Facteur progressif

Dans l’actuelle République Démocratique du Congo ou dans le régime


actuel, s’il faut relever le facteur progressif, un œil regardant dans
l’allocution de Monsieur Martin Brusis s’avère importante lorsqu’il dit :« si
les politiques sont déterminées au niveau parlementaire plutôt que
ministériel ou exécutif, la prise de décision pourrait devenir plus

18
Bréchon cité par Issaka. K. Souaré, p45
19
Le rôle des partis politiques dans la construction de la démocratie. Forum pour l’avenir de la démocratie.
Session 2006 ; p65 ; Inédit

10
transparente, accessible, responsable et pertinente. Les décisions
parlementaires seraient prises au suffrage publique et précédées de débats
en séance plénière et au sein de comités, ce qui permettrait aux partis
d’influer sur telle ou telle politique s’ils réussissent à convaincre une
majorité des députés20.

A l’instar de l’idée précédente, cependant dans la même lutte politique bien


avant, peut-être l’accession au pouvoir, on voit les tenants des partis
politiques pendant les campagnes, étayer leurs plans d’action une fois qu’ils
seront placés au pouvoir, c’est vrai parce que ceux-ci seront le facteur de
réussite simplement parce qu’il y a respect de promesse faite et des paroles
prononcées. Ce qui nous ramène à ce que Nicolas machiavel avait écrit en
disant « chacun comprend combien il est louable pour un prince d’être fidèle
à sa parole et d’agir toujours franchement et sans artifices 21.

En dehors de ce qui vient d’être énuméré au premier plan, il faut aussi noter
qu’une politique équitable se basant sur le respect de la constitution,
constitue aussi l’un des éléments progressif d’une lutte politique. C’est
pourquoi dans un système démocratique comme le dit Bourdieu P. le lien
entre le public et ses représentants se base sur le principe d’attribution
temporaire et conditionnelle du pouvoir (exposé à la sanction du vote) 22.
Poursuivant il dit, que la lutte contribue donc par elle-même à dire qu’ils ont
des intérêts communs, ce pourquoi ils se battent. Elle a pour enjeu le
pouvoir politique, mais elle se réalise à travers le contrôle du pouvoir
symbolique du langage dans la communication politique. En tant qu’échange
horizontal, celle-ci sert en effet à définir les positions réciproques dans le
champ politique, tandis que, adressée au public, elle sert à maintenir le
consensus23

Et d’ajouter, avoir la majorité au parlement est aussi nécessaire parce que


celle-ci permettra dans certaines circonstances, l’amendement des certaines
lois ainsi que l’adaptation d’autres qui peuvent impacter positivement la
20
Le rôle de parties politiques dans la construction de la démocratie. Forum pour l’avenir de la démocratie.
Session 2006 ; p87-88, inédit.
21
Nicolas Machiavel, Op Cit, p 109
22
Bourdieu P., Langage et pouvoir symbolique, p 217 ; 1991
23
Bourdieu P. Op Cit, p218

11
politique gouvernementale. Ainsi une bonne croissance économique s’avère
aussi un élément favorisant la lutte politique.

b. Facteur régressif

C’est à ce stade que les politiciens s’entre accusent en disant que celui-ci ou
celui-là, réalise des plans machiavéliques. En fait, qu’est qu’un plan
machiavélique que les uns le réalise et que les autres ne les font pas ?

Un peu plus haut, il y a une idée de Nicolas machiavel qui est évoqué
« chacun comprend combien il est louable pour un prince d’être fidèle à sa
parole et d’agir toujours franchement et sans artifice » que nous considérons
comme facteur progressif d’une lutte politique. Cependant, le même auteur
dit qu’un prince bien avisé ne doit point accomplir sa promesse lorsque cet
accomplissement lui serait nuisible, et que les raisons qui l’ont déterminé à
promettre n’existent plus : tel est le précepte à donner24. Et d’ailleurs, un
prince peut-il manquer de raisons légitimes pour colorer l’inexécution de ce
qu’il a promis ?25

Ceci laisse entrevoir des facteurs régressifs dans le sens où le peuple n’aura
pas à bénéficier de ce qu’il lui avait été promis dans la présentation du projet
de société au moment de la conquête du pouvoir afin que celui-ci (souverain
primaire octroie par la voie des votes, le pouvoir à ceux qui veulent le
conquérir.

A ce stade, est-ce que le peuple a – t – il vraiment besoin d’une politique


basée sur la démagogie ? Sur les accusations contre le camp adverse
(l’opposition) pour dire que c’est bien lui qui met des bâtons dans les roux
afin que ce qui avait été promis ne soit pas accompli ! Certainement pas,
parce que l’avidité de réaliser à tout prix le plan machiavélique sous l’angle
propre à un dirigeant politique empote plus et c’est, surtout si le dirigeant
politique tombe sur ces propos : « les hommes sont si aveugles, si entrainés
par le besoin du moment qu’un trompeur trouve toujours quelqu’un qui se
laisse tromper »26
24
Nicolas Machiavel, Op Cit, p110
25
idem
26
Idem

12
Hormis l’idéologie politique susceptible de présenter des facteurs régressifs
d’une lutte politique, s’ajoutent aussi la corruption, la politique de deux
poids deux mesures le pillage systémique des ressources du pays, la
formation systémique des milices sous prétexte des jeunes militants
communément appelés « combattants » du parti politique, l’accès au pouvoir
pour un enrichissement rapide et facile, la formation progressive de
l’aristocratie etc.

Ainsi, le manque de la formation de leadership et de l’idéologie du parti,


constitue un élément de faiblesse dans la lutte politique.

4. LA PASSATION PACIFIQUE DU POUVOIR

Alors que ce point traite de la passation pacifique du pouvoir, il sied de venir


sur la vie qui mène à la dite passation ; c’est-à-dire, les élections dans le
sens du système électoral et des lois sous une définition.

a. Système électoral

Le système électoral, qu’on peut qualifier aussi de « mode électoral » ou de


« régime électoral, est l’ensemble des règles grâce auxquelles les choix des
électeurs sont traduits en voix lors des scrutins présidentiels et en sièges
dans les élections législatives. C’est aussi lui qui permet la distribution des
voix et des sièges entre les partis en lice.27

Pour notre part, le système électoral est un ensemble de processus qui


regroupent des décisions se rapportant au choix des différents gouvernant
selon la structuration sociale déterminée.

b. Les Lois électorales

S’agissant des lois électorales, ce sont des règles régissant le jeu électoral,
telles que les conditions d’éligibilité des électeurs et des candidats en matière

27
Issaka K. Souaré, Op Cit, p82

13
d’âge, de nationalité etc. ainsi que des actes « permis » et « interdits » dans le
processus électoral.28

Aux termes de cette définition, il faut comprendre qu’il s’agit d’une règle de
conduite régissant la matière électorale tout en fixant des conditions
préalables sur la qualité des candidats ainsi que des électeurs, voir la
publication des résultats. Bref, tout ce qui se rapporte aux élections, doit
être règlementé par ladite loi.

En effet, nous voici en Août 2018, que la Commission électorale Nationale


Indépendante (CENI) valide la candidature à l’élection présidentielle de
l’actuel Président de la République Démocratique du Congo, Monsieur Felix
Antoine TSHILOMBO TSHISEKEDI alors élus à la présidence de l’UDPS vers
fin Mars 2018 en succédant son père, et choisi comme candidat du parti
pour la prochaine élection présidentielle prévue pour le 23 décembre 2018.
En date du 15 Août 2018, ce candidat du Parti UDPS va dévoiler son
programme d’action ou alors, son projet de société à Béatrice Hôtel à
Kinshasa chiffré à un budget de 86 milliards de dollars américains pour
vaincre la pauvreté avec comme points culminants : l’homme, moteur du
développement, la croissance économique et une société solidaire.

Hormis parmi cette entrée en jeu du point qui traite de la passation pacifique
du pouvoir, une rétrospection sur la vie politique du pays à ce qui concerne
la passation du pouvoir par la voie électorale ou non, s’avère importante.

A ce sujet, les premières élections législatives nationales aura lieu du 11 au


25 Mai 1960 en vue de préparer le pays à l’indépendance, prévue pour le 30
juin 1960, les élections qui eurent lieu de Mai en Juin 1960, furent
organisées sur l’ensemble du territoire national.29

Le 30 Juin 1960, le Congo accéda à l’indépendance, avec Monsieur Joseph


KASAVUBU comme Président et Monsieur LUMUMBA comme Premier
Ministre. Directement après cet accès à l’indépendance, le pays est tombé
dans un chaos général ; embourbé dans une inefficacité totale dans un

28
Massicotte, Blais et Yoshinaka, cités par Issaka K. Souaré, Op Cit, p82
29
Pamphile MABIALA MANTUBA – NGOMA, les élections dans l’histoire politique de la République
Démocratique du Congo (1957 – 2011), p23

14
impasse politique, économique et sociale vraiment absolue, le gouvernement
Lumumba ne sachant plus contrôler ni gérer la situation. 30

Plus tard dans les années 1965 lorsqu’il y avait des élections législatives
organisées, celles – ci vont connaitre des nombreuses irrégularités qui
amènent la cour d’appel à l’annulation des élections dans plusieurs régions
du pays ou les populations sont invitées à retourner aux urnes 31. Malgré
cela, le Président KASUVUBU proclama ces résultats ; et en date du 24
novembre 1965, il fut renversé par un coup d’état militaire du Général
MOBUTU qui introduisit le pays dans la deuxième République qui a connu
une période longue de la dictature.

Les élections présidentielles de 1970 eurent lieu au suffrage universel.


Mobutu était le candidat unique présenté par le bureau politique, dont les
membres étaient nommés et révoqués par le Président – fondateur du
M.P.R.32 Disons que la deuxième République ne connaissait qu’un seul régne
d’une seule personne comme on le voit encore en 1977, 1984 et 1995 où
Mobutu se proclama lui – même candidat à sa propre succession.

Sous le règne de Laurent Désiré KABILA en 1997, voici comme les élections
se passaient, après la prise d’une province, d’un district ou d’un territoire,
les autorités politico – Administratives, trouvées sur place devaient être
remplacées par des nouvelles autorités élues par acclamation au cours d’un
rassemblement populaire sur la place publique 33. Toutefois, le chapitre 5 de
l’accord pour un cessez – le – feu en République Démocratique du Congo,
signé à Lusaka en Août 1999, concerna le dialogue national ou les
négociations inter – Congolaises visant la mise en place d’un nouvel ordre
politique et de la réconciliation nationale, 34 avait alors comme objectif de
mettre en place des institutions favorables à la gouvernance de la
République Démocratique de Congo en vue d’avoir des élections libres
démocratiques et transparentes.

30
MOISE TSHOMBE visionnaire assassiné, il est impératif de le réhabiliter, ainsi que son fédéralisme négligé
et oublié, les Etats – Unis conférés du bassin du Congo, p8 ; inédit
31
Pamphile MABIALA MANTUBA – NGOMA, ibidem, p37
32
Ibidem, p43
33
Ibidem, p56
34
Ibidem, p58

15
A ce stade, il sied de reconnaitre et sans controverse qu’en République
Démocratique du Congo, il n’y a pas eu des élections transparentes, libres et
démocratiques au vrai sens du terme et qu’il n’y a non plus l’expérience de
l’organisation de celles – ci comme nous l’avons dit supra en ce terme ; nous
disons d’une théorie sur ce qu’est la démocratisation, mais aucune idée sur
la façon dont elle est supposée être mise en œuvre. Les élections ne sont pas
réellement une initiative congolaise35.

Il en est de même pour cet auteur qui dit que l’élection présidentielle du 30
Juillet 2006 a malheureusement donné raison aux afro – pessimistes qui
sont d’avis que la démocratie n’est pas l’apanage africains. En Afrique, en
effet, on n’organise pas les élections pour les perdre, comme le disait Pascal
LISSOUBA. Le chef de l’Etat accepte difficilement les résultats avec fair –
Play et sans recours à la violence s’il perd aux élections et le candidat de
l’opposition considère que toute victoire du tenant actuel du pouvoir est
tricherie36.

Celle – ci en tant qu’idée, nous ramène directement aux élections de 2006


dont les résultats avaient été contestés par le J. Pierre MBEMBA, voire ceux
de 2011 publiées en date du 09 décembre dont Etienne TSHISEKEDI WA
MULUMBA s’y était opposé en disant qu’il y avait tricherie et que c’est
32,33% contrairement au 48,95% de Joseph KABILA KABANGE.

Ainsi nous voila aux résultats de la présidentielle du 30 décembre 2018


proclamés le 10 Janvier 2019 qui n’ont pas laissé Martin FAYULU MADIDI
indifférent pour crier haut et fort que sa victoire lui a été volé et qu’il s’agit
d’un push électoral à son encontre.

 Prestation de Serment
Malgré la contestation des résultats de la présidentielle de 2018, la cour
constitutionnelle en date du 20 janvier 2019, proclame officiellement Félix
Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO vainqueur, lequel en date du 24 janvier
2019 a prêté serment en tant que cinquième Président de la République
Démocratique du Congo et depuis lors, le cinquième présidentiel a vu jour et
35
Interview, juin 2005 et septembre 2006, citées par Gabi Hesselbein, ESSOR ET DECLIN DE L’ETAT CONGOLAIS,
p 55
36
Pamphile MABIALA MANTUBA – NGOMA, Op Cit, p 82

16
on parle de la passation pacifique et civilisée du pouvoir ; chose qui ne s’est
jamais réalisée dans l’histoire du pays bien qu’elle avait été débattue mainte
fois par les acteurs politiques.

Alors s’il faut que le changement puisse se faire sentir, c’est à partir de cette
alternance comme le dit Issaka K. Souaré que l’alternance au pouvoir
implique un changement de rôle entre des forces politiques situées dans
l’opposition et celles qui sont au pouvoir. Ainsi que le processus qui y
aboutit étant les élections, la structure qui assure l’organisation de ces
élections, soit l’organisme de gestion des élections ou la Commission
électorale, est donc un mécanisme institutionnel clef dans la problématique
d’alternance37.

C’est de cette façon que la période d’avant le cinquième présidentiel est


marquée avec différents évènements organisés d’une part par les partis
politiques d’oppositions, les confessions religieuses, voire le pouvoir en place
en vue de conquérir et ou de conserver le pouvoir. D’autre part, l’on constate
le caractère d’émaillage à travers des discours de l’opposition au pouvoir en
place qui, en réalité, c’est l’avidité du pouvoir qui préoccupe cette dernière
tendance à laquelle la population a placé confiance, et que cette fois – ci, une
observation adéquate est faite par le peuple partant les points ci – après qui
constituent les trois piliers du programme de l’actuel Président de la
République, à savoir :

- L’homme, le moteur du développement de notre pays ;


- Une croissance économique productrice d’emplois et protectrice de
l’environnement ;
- Une société solidaire pour garantir la cohésion nationale

DEUXIEME PARTIE : LE 5èmePRESIDENTIEL : DEMOCRATIE ET ETAT DE


DROIT

Pour répondre à cette exigence, je me porte candidat à l’élection


présidentielle de cette année dans notre pays, la RDC,

37
Issaka K. Souaré, Op Cit, p 98

17
Le chemin, qui mène à la pauvreté au bien-être du peuple congolais a été
balisé par le projet de société de l’Union pour la Démocratie et le Progrès
Social, UDPS, qui est ma principale source d’inspiration ;

Avec le peuple congolais, je veux sceller un « pacte social » pour bâtir une
société solidaire, garante de la cohésion nationale.

Ces trois paragraphes se trouvant dans le plan d’action du Président de la


République constituent des voûtes par lesquelles le pays peut avancer ou
stagner, soit encore régresser à un niveau qu’il n’était pas ; et c’est surtout
lorsque le début de ceci est scruté avec intelligibilité à savoir : « nous aurons
ainsi mis fin au cycle infernal des crises de légitimités récurrentes. Voilà le
fait majeur qui marque un tournant décisif pour notre pays. La situation
actuelle de notre pays est comparable à un avion en voie d’atterrissage sous
un temps orageux. Les congolais s’interrogent avec anxiété sur leur devenir,
ils hésitent sur l’idée qu’ils ont d’eux-mêmes. Les voici partagés par des
inquiétudes légitimes. Ils sentent combien le potentiel de notre pays a été si
souvent gaspillé ». Le pays comparait à un avion, est cependant chargé à
l’intérieur de crise de légitimité mais résiste un peu à cause de l’effectivité
dans l’air ; actuellement, les congolais s’interrogent comment doit être
l’atterrissage au moment où le temps orageux persiste ?

A ce stade, il sied d’analyser étape par étape, action par action s’il le faut,
pour arriver à une détermination quelconque c'est-à-dire, infirmer ou
affirmer la concrétisation de l’actuel Etat pendant le cinquième présidentiel.

1. ELEMENT DE LA POLITIQUE

Ce qu’il faut dégager jusqu’ici, ce sont des éléments caractéristiques de la


politique au sein de l’actuelle République qui a prit un fondement sur la
passation pacifique et civilisée du pouvoir, car l’acteur principal qui est aussi
l’auteur de cette politique reste le Président de la République qui doit à tout
prix réaliser son plan d’action présenté dans son projet de société qui est son
pilier dans le maintien de la perspective avenir du pays. Mais comme il existe
au dehors de la vision ou de la définition de la politique du chef de l’Etat des

18
éléments politiques en quelque sorte naturels, il va falloir en ce moment
confronter ceux – ci par rapport à leur concrétisation.

Pour ce qui est du Président de la République actuel comme relevé ci – haut,


il s’agit de :

1. L’Homme, le moteur du Développement de notre Pays

C’est vrai que l’homme une fois placé au centre, constitue un moteur du
développement d’une société. Mais de quelle manière doit – on mettre celui –
ci au centre ? est – ce en exploitant son ignorance pour le pousser à un
fanatisme outré au travers des beaux discours bien agencés en argument et
mots qui renvoient l’auditeur à la consultation des dictionnaires ?

Nous disons plutôt que le développement qu’apporte l’homme dans notre


pays est la haine tribale, la recherche perpétuelle et sans espoir des produits
de première nécessité parce que la politique en soi n’est pas bien définie à tel
enseigne que celui – ci le découvre lui – même ; contrairement à la vision
qu’avait Moise TSHOMBE sur l’homme. Car lui – même d’abord n’était ni
« capitaliste » ni « communiste », il était tout simplement pour le marché de
la libre entreprise et il aura été avant tout un « humaniste » ; il mettait,
l’homme, l’être humain au centre de ses préoccupations. 38 Il suffit de lire ses
mémoires pour s’apercevoir qu’il était très conscient que notre monde est
paralysé par le profit, mais il était également conscient que le communisme,
le marxisme, ne parviendrait jamais à donner aux hommes une carotte
suffisante pour qu’ils aient envie de marcher, c’est-à-dire de faire de grands
efforts et de progresser….39

A l’époque de L.D KABILA comme l’a témoigné Raphael GHENDA, ancien


porte-parole du comité exécutif de l’AFDL, Ministre de l’information, presse
culture et art et secrétaire général du Comité de pouvoir populaire, structure
de gestion de la communauté à la base, en se souvenant des idéaux de ce
mouvement révolutionnaire, déclare que l’objectif de ce mouvement était de
retrouver l’indépendance politique, économique, retrouver le nom original du

38
Moïse TSHOMBE Visionnaire assassiné (il est impératif de) Op Cit, p62
39
Idem

19
pays…nous voulions aussi installer un programme de démocratisation et de
développement qui devrait impliquer des populations, instaurer l’auto – prise
en charge, Bâtir un Etat du peuple, organiser des entités administratives de
base et parvenir à une auto – suffisance alimentaire et occuper la jeunesse à
travers des programmes comme le service national.40

Par opposition à ces deux philosophies, il sort que le premier pilier évoqué
dans le projet de société du cinquième Président qu’aucun plan de
démarrage n’est prévisible à une seule différence qu’il y ait ce que dit
Antonio Gransci, l’« Esprit d’Etat » suppose la « continuité », soit avec le
passé ou la tradition, soit avec l’avenir, c’est-à-dire qu’il suppose que tout
acte est le moment d’un processus complexe, qui est déjà commencé et qui
continuera.41

Ainsi on ne doit pas concevoir quelque chose sans pour autant donner des
points de sortie du plan conçu. L’homme ne développera jamais le pays sous
les beaux discours, des promesses etc. c’est pour cela que l’on dit que le
Congo a connu des politiciens dotés d’une belle sémantique, des beaux
parleurs, des « énarques » formés dans de grandes écoles… seulement voilà,
jouir d’une éloquente sémantique, savoir, en toute circonstance, parler
parfaitement bien et paraitre ainsi un « brillant intellectuel » ne sert
strictement à rien, si l’idéologie cachée derrière cette sémantique n’est pas
bonne, d’ailleurs, cela peut même devenir très nuisible, voire dangereux. 42

Donc il faut booster l’homme avec un peu comme de maquette que l’on s’est
conçu pour une grande réalisation à venir en lieu et place de dire de
développement sans montrer comment le faire, sans éduquer l’homme à
travers la scolarité et sans apporter de quoi faire l’agriculture, la pêche et
l’élevage.

2. Une Croissance économique productrice d’emplois et protectrice


de l’environnement

40
GENDA sur Radio Okapi, le 17.05.2016
41
Antonio Gramsci, Op Cit, p29
42
Moisee TSHOMBE, visionnaire assassiné, Op Cit, p61

20
Comme cela est dit supra dans la lutte politique que l’élément économique
est considéré comme l’artillerie de compagne qui, dans la guerre, ouvre un
passage dans la défense ennemie, passage suffisant pour rendre possible
une irruption des troupes et remporter un succès définitif (stratégique), ou
au moins un succès important dans la directive de la ligne stratégique 43.
Etant un sens figuré, cependant ceci prit dans son fond après une analyse
sur le contour et l’étendue des idéaux de l’inspirateur, il y a lieu de vivre une
révolution qui conduira à une réussite totale, à une indépendance
alimentaire, idéologique, économique etc.

De la même manière que cela est dit par rapport au premier pilier sur la
stratégie de placer l’homme au centre pour le développement ; de la même
façon que l’économie dans sa croissance pourra produire d’emplois et
protéger l’environnement ne contient aucune stratégie prévisible.

Nous disons ceci en se référant à Gaspard F. Vanden Berg, lorsqu’il dit que
la plupart des partis politiques disposent d’une déclaration de principes
détaillant les orientations et valeurs idéologiques du parti (Démocratie,
Solidarité, Liberté Individuelle, pérennité écologique, non-discrimination et
égalité etc.)44. L’auteur est pris en référence dans la mesure où il démontre la
mission et valeurs que doit incarner un projet de société d’un Parti Politique
qui conquit le pouvoir.

Lorsqu’il faut scruter à fond ladite croissance économique, il suffit de


confronter l’idée présentée dans le projet de société à l’action du prometteur
dans la société Congolaise. Pour le projet social : « je veux une croissance
économique forte, soutenue, de 25% par an en moyenne, qui sera créatrice
d’emplois et protectrice de l’environnement alors que, dans le même temps,
notre population va croître de 3% en moyenne par an 45. De ce fait, depuis
l’investiture du président de la République, le 24.01.2019, c’est le
20.05.2019 que le Premier Ministre a été nommé et qu’au 27.01.2021 sa
déchéance est réalisée.

43
Antonio Gramsci, Op Cit, p22
44
Caspard F. Van Den Berg, Planification stratégique pour les partis politiques : un outil pratique. P33
45
VAINCRE LA PAUVRETE, Programme Felix TSHISEKEDI TSHILOMBO, élection Présidentielle 2018.

21
Alors, il sied à ce premier stade d’analyser ce qui s’est réalisé pour
comprendre si le plan est en train de se concrétiser, que l’avenir économique
du pays est en pleine croissance ainsi que le taux de chômage baisse et qu’il
y a création d’emplois ou non. Aussi les deux étapes sus évoquées
nécessitent une profonde observation pour une meilleure élucidation à
savoir :

a. La Période allant du 24.01.2019 au 20.05.2019

Comme préalable à son redressement, la République Démocratique Congo


doit devenir un Etat moderne c’est-à-dire normal46.

En effet, nul n’ignore qu’au tout début du mandat un programme dit des
100 jours d’urgence du chef de l’état a été initié dont son fondement ne se
retrouve nul part eu égard à ce qu’il avait déjà annoncé bien avant son
accession au pouvoir, soit dans son programme dit « Vaincre la Pauvreté » ;
Et la manière même que ce programme d’urgence pour les 100 premiers
jours du Chef de l’Etat a été conçu, présente des lacunes à l’entrée de jeu
suivant l’établissement du tableau synthèse que voici à titre illustratif

MONTA MONTANT
N NT POUR LES 100 SOURCE DE FINANCEMENT POUR
SECTEUR
° TOTAL PREMIERS LES 100 JOURS
(USD) JOURS
TRESOR FONER
I ROUTES PUBLIC FPI
USD
USD
I. OFFICE DES 18318379
79563753 63651002 15912706
1 ROUTES 6
I. OFFICES DE 11450906,
VOIRIES ET 57254583 57254533 45803626
2 6
DRAINAGE
24043832 27363657,
SOUS – TOTAL 136818286 109454629
9 2
II SANTE 46160304 30288062 30288062
II
EDUCATION 36075079 11770000 11470000 300000
I

46
VAINCRE LA PAUVRETE, Programme Felix TSHISEKEDI TSHILOMBO, élection Présidentielle 2018.

22
I
HABITAT 57600000 17350000 17250000 100000
V

V ENERGIE

V.
ELECTRICITE 19997394 19997394 18374660 1622734
1
V.
EAU 19700000 19700000 18000000 1700000
2
V
EMPLOI 1800000 1800000 1800000
I
V
TRANSPORT 66600000 65600000 66600000
II
V
AGRICULTURE,
II 774000 774000 774000
PECHE, ELEVAGE
I
I AUTRES ACTIONS
PM PM PM PM
X SECTORIELLES
TOTAL 488145106 304097742 206637351 27363657 70096734

Jusqu’ici ce tableau est un sommaire dont47 il sied de considérer les secteurs


d’activité pour arriver à une conclusion infirmative ou affirmative.

Parce qu’il s’agit d’une croissance économique productrice d’emplois, nous


exploitons juste l’activité routière qui est sensée recruter n’est fut ce qu’une
main d’œuvre qui pourrait donner l’image d’un emploi mais qu’en réalité,
rien n’est réalisé.

Ainsi, ressortir les tableaux des différents volets, routes et ponts ainsi que
bacs dans la zone Ouest, Nord, Centre, Est et Sud ne présente pas une
nécessité car il suffit de mener une enquête sur terrain pour avoir une réalité
de l’ouvrage programmé dans les cent premiers jours au lieu de braquer tous
les regards sur les maisons préfabriquées faisant l’objet d’une audience
publique laquelle s’est soldée dans la condamnation du chef de cabinet du
chef de l’Etat.

b. La Période allant du 20.05.2019 au 28.01.2021

47
Programme d’urgence pour les 100 premiers jours du Chef de l’Etat Secteurs Routier – Santé – Education –
Habitat – Energie – Transport – Agriculture – Pèche et Elevage – Autres Actions Sectorielles.

23
Si la première période est marquée par le programme de 100 jours d’urgence
du Chef de l’Etat, il faut souligner qu’il n’y avait pas un gouvernement issu
du nouveau régime si ce n’est celui qui assumait et mettait en pratique la Loi
de Roland dans les affaires d’Etat.

C’est plutôt ce 20.05.2019 que le Premier Ministre Sylvestre ILUNGA


ILUNKAMBA est nommé en tant que Chef du gouvernement, chose qui a de
plus donné l’espoir qu’il y aura production d’emplois et que l’économie va
croître. Mais jusqu’ici rien n’est fait à part l’acharnement entre les deux
familles au pouvoir à savoir le Front Commun pour le Congo (FCC) et le Cap
pour le Changement (CACH) c’est-à-dire la coalition entre deux familles
politiques.

Ainsi pour arriver à une réalisation de la croissance économique, un regard


sur les idéaux d’un compatriote s’avère important. Au fait Moise TSHOMBE
savait que les nouvelles armées de la « Guerre économique » sur terre
devraient être composées d’hommes et des femmes qui sont motivés par un
enrichissement individuel et que ce dernier allait contribuer à
l’enrichissement collectif du peuple que ces hommes et ces femmes
composent48.

Encore il savait que le bien – être de sa population allait augmenter s’il


mettait en œuvre tous les atouts du côté de ces armées d’entrepreneurs et
s’il ne les handicapait pas par des charges trop lourdes, ou par l’existence
d’une trop grande population « non productive » dont la présence amènerait
des impôts toujours plus écrasants et donc un accroissement du taux de
chômage…49

Il y a lieu de se demander quoi est – ce qui a été créé auquel tous les atouts
devaient être mis en place ?

C’est clair que rien alors rien n’a fait avancer l’économie du pays moins
encore créer des emplois ; et le programme de Félix Antoine TSHISEKEDI
« vaincre la pauvreté » reste lettre morte, et constitue un véritable élément de
la politique démagogique. En fait, ce n’est pas par snobisme que nous citons
48
Moïse TSHOMBE Visionnaire assassiné, Op Cit p 121
49
Idem, p122

24
Moise TSHOMBE mais plutôt sa façon de concevoir le monde politique et
économique pousserait tout celui qui réfléchit mieux de comprendre les
conséquences tant négatives que positives de l’économie ; et c’est pourquoi
une fois de plus disons que Moïse TSHOMBE savait que ce qui allait dominer
le monde au niveau économique allait être une croyance basée sur l’idée ou
le concept que toute croissance économique profite à l’humanité et que plus
la croissance est grande, plus grands en sont les avantages…..et plus élevée
doit être la récompense pour les acteurs principaux de cette croissance 50.

La conclusion à tirer jusqu’ici est qu’autant d’années que le parti


présidentiel a eu à passer dans l’opposition ne lui avaient pas valu de bases
idéologiques bien précises sur les mécanismes de l’échange de bien dans le
cadre du marché.

3. Une Société Solidaire pour Garantir la Cohésion Nationale.

Ce troisième pilier dénommé autrement « Pacte Social » a trouvé une raison


d’être proposé en tant que tel selon le concepteur dudit programme ou projet
de société. Le concepteur nargue : « les politiques publiques mises en œuvre
en RDC ont créé un fossé, entre les dirigeants politiques qui roulent pour
eux – mêmes, et la société civile qui est laissée pour compte. Il ne faut pas
chercher ailleurs la cause de l’échec récurrent rencontré par les plans et
autres programmes supposés redresser la RDC51.

Avec lui, j’entends bâtir une société solidaire. S’il agit de rompre avec le
passé, en plaçant l’homme et la femme au centre de l’économie et du Social.
Et, de la sorte, les congolais deviendront, non seulement la ressource
principale, le principal moteur du développement, mais aussi, les
bénéficiaires du fruit de ces progrès dont ils sont les destinataires 52.

Certes, le concepteur incite à une rupture avec le passé pour se focaliser à


l’homme et à la femme en tant que bénéficiaires du progrès. Aussi, lorsqu’il
dit qu’il ne faut pas chercher ailleurs la cause de l’échec répétitif, cela

50
Moïse TSHOMBE Visionnaire, Op Cit, p 130
51
VAINCRE LA PAUVRETE, Programme Felix TSHISEKEDI TSHILOMBE, élection Présidentielle 2018
52
VAINCRE LA PAUVRETE, Programme Felix TSHISEKEDI TSHILOMBO, élection Présidentielle 2018

25
signifie qu’il faut partir sur des nouvelles bases pour cette cohésion
nationale basée sur la solidarité sociale.

En effet, en entrant en profondeur de cette conception « une société solidaire,


garantie de la cohésion nationale », celle – ci reste centrée sur l’homme d’une
manière générale tel qu’évoqué dans le premier pilier qui cadre avec le
développement entant que moteur de celui – ci, suivi du bénéfice du fruit de
l’économie par ce dernier, tout en ne renchérissant pas la cohésion nationale
au sens de se démarquer de la tribalisation qui, pourtant fait partie des
erreurs du passé et met en cause l’esprit du nationalisme.

Le manque d’élucidation de la société solidaire laquelle garantie une


cohésion nationale revêt un caractère retardataire des certaines actions qui
pourront venir, parce que s’il faut véritablement parler de ladite cohésion, le
souci de la nation tel que l’affirme Ernest Renan devait avoir lieu. Car pour
l’auteur sus cité, il dit que : « l’homme n’est esclave ni de sa race, ni de sa
langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des
chaines de montagne. Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et
chaude de cœur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation ».53
Selon Renon, la nation ne dépend ni d’une ethnie particulière, ni d’une
langue, ni d’une religion, ni d’intérêts économiques partagés, ni encore de la
géographie. Elle « se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le
consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune »54

Une telle réflexion implique réellement une solidarité et une cohésion qui ne
laisse rien dans le placard.

2. DEMOCRATIE OU SLOGAN

La démocratie a besoin de liberté : liberté de pensée et de conscience, liberté


de réunion et d’association, liberté de voter dans les élections libres et
équitables, et surtout, liberté d’information et d’expression. Tels sont les
propos tenus par René Van Der Linden, Président de l’Assemblée

53
Jean – Yves DORMAGEN, Daniel MOUCHARD, Introduction à la Sociologie Politique, 4 ième Edition mise à
jour, p38
54
Ibidem

26
parlementaire du Conseil de l’Europe à l’occasion du forum pour l’avenir de
la Démocratie session 2006.

Par rapport à la notion de la démocratie, que nous abordons, une vue


antérieure sur différentes réflexions de quelques auteurs est importante
parce qu’elle va nous permettre d’avoir une véritable appréhension du
concept au sein de la société Congolaiseplus précisément pour la période
allant du 24.01.2019 jusqu’à ce jour. C’est-à-dire, pendant que la 5 ème
République sévit.

Ainsi, Aristote dit que la bonne version de la démocratie serait le régime


constitutionnel en lui – même, la « République »où tous délibèrent en vue du
bien commun ; avec une supériorité de la délibération générale sur toute
autre forme.55

La démocratie pour Montesquieu, est, avec l’aristocratie, l’un des deux cas
d’espèce possibles de la République. Elle est comprise comme gouvernement
du peuple, qui désigne ses magistrats par le sort, tandis que l’Aristocratie est
le gouvernement d’une partie du peuple, qui désigne les siens par choix ;
leur appartenance au genre commun de la république est fondée sur la
communauté de leur principe, la vertu.Cequi caractérise en effet le bon
gouvernement et la capacité à se maintenir, chose qui dépend du respect des
lois56.

Ces différents auteurs donnent une lumière sur la façon que la démocratie
doit être comprise, à savoir liberté de faire quelque chose pour l’intérêt
commun en se basant sur la vertu, la participation de tout le monde avec
liberté de pensée, de conscience, d’expression, d’informations libre à la prise
des décisions.

C’est ainsi que sur pied de toutes ces réflexions une confrontation avec la
réalité sur terrain est importante en vue de démontrer ce qui est vrai au lieu
de s’accrocher à quelques cas qui ont semblé revêtir le caractère

55
Daniel Mouchard, Didier Mineur, Sandrine le franc, Alexandre Jounait, la Démocratie, les cahiers du CEVIPOF,
2003, p19
56
Ibidem.

27
démocratique tel que la libération des prisonniers politique et d’opinion, et
certains discours politique.

En effet, ce qu’il faut dire en République Démocratique du Congo et que


pendant le règne de cette 5èmeRépublique , il ne s’agira pas de parler de la
démocratie effective mais plutôt de la démocratisation balbutiante.
Seulement qu’au tout début, l’image donnée à travers les actes cités ci-haut
ainsi que la prononcée du projet de société donnaient une impression d’une
volonté de mettre en pratique les principes de la démocratie.Or, pour que la
démocratisation soit aussi effective, un auteur a dit, « cinq types de variables
sont pris en compte : le développement économique (comme résultat ou
comme facteur de la démocratisation), les relations entre groupes sociaux,
l’identité nationale, les structures institutionnelles et la « diffusion » du
phénomène démocratique57.

Certes ; l’examination de ces types de variables mérite d’être faite à fond


pour éviter la versatilité dans la défense de la « démocratie ». Alors,si le
« slogan » apparait dans l’intitulé de cette partie, c’est à juste titre que le
pays lui – même reprend le terme démocratique en mettant en exergue
République et Congo.

A cet effet voici ce qu’est l’examination de ces cinq types variables


contrairement à la réalité de fait.

a. Développement économique (Facteur de la démocratisation)

Ce type de variable nous retourne au deuxième pilier qui traite de la


croissance économique auquel après analyse approfondie, une conclusion
est tirée en ce sens que, il y a manque de bases idéologiques bien précises
sur les mécanismes de pouvoir exploser l’économie à l’échelle nationale et
internationale

Donc étant un facteur de la démocratisation, c’est pourquoi nous venons de


dire que celle – ci est balbutiante.

57
Idem, p42

28
b. Les Relations entre Groupes Sociaux.

Ces relations entre différents groupes sociaux appréhendées en RDC ne sont


rien d’autre qu’une société solidaire laquelle garantie une cohésion
nationale, cependant elles ne sont pas hâtives en vue de consolider l’unité
nationale dans laquelle une conscience morale appelée une nation en
découle. Mais elles se sont plus appesanties dans des propositions des
reformes entre autre la reconstruction des infrastructures sociales de base et
en assurer un entretien régulier en vue de répondre aux besoins de la
population ;

Garantir le droit à la santé, la protection sociale pour tous et, d’une manière
particulière, au bénéfice de plus démunis.

L’assurance d’accès progressif de tous à l’eau potable, à l’électricité régulière


et stable ainsi qu’à l’assainissement.

Or les véritables relations entre groupes sociaux doivent consolider l’unité


nationale et écarter l’esprit ségrégationniste, tribaliste et séparatiste.

c. L’Identité Nationale

Quant à ce type de variable, pour arriver à l’effectivité de la démocratisation,


il faut tout simplement bannir l’esprit de se recroqueviller dans les attitudes
ethno – tribales mais arriver plutôt à une agrégation d’hommes, saine
d’esprit et chaude de cœur, car celle – ci créée une conscience morale qui
s’appelle une nation comme Ernest Renan le souligne.

d. Les Structures Institutionnelles

Par structures institutionnelles nous voyons ici comment sont organisées les
institutions en République Démocratique du Congo aux termes de la
constitution du 18 – 02 – 2006 ; à savoir :

- Le Président de la République ;
- Le Parlement ;
- Le Gouvernement ;

29
- Les Cours et Tribunaux.

Dans le cadre de la présente étude, nous ne nous limiterons pas à la simple


ossature mais nous examinerons aussi comment est la composition au sein
de ces institutions, par exemple :la composition du gouvernement doit aussi
donner le reflet d’une identité nationale, c’est-à-dire, l’équité, ce qui n’est pas
le cas.

e. La Diffusion du Phénomène Démocratique

Pour cette dernière variable qui exige une communication sur le plan général
afin que tout le monde sache la teneur et l’importance d’abord de la
démocratisation et de la démocratie dans le sens propre pour éviter les
bavures dans la façon de vivre dans la société et particulièrement dans la
société congolaise qui présente des difficultés à intérioriser les principes
démocratiques.

Ainsi au regard de tout ce qui vient d’être dit, il est estimable de confronter
l’applicabilité et la cohérence d’une part des principes de la démocratisation,
d’autre part des types de variables sur la démocratisation dans la cinquième
République ; car « appréhendée sous sa forme proprement politique, la
démocratie désigne le système de gouvernement qui, de l’avis de l’écrasante
majorité des auteurs, répond à trois conditions obligatoires :

1) L’existence effective d’une compétition entre individus et groupes


d’individus pour la conquête du pouvoir et des postes de
responsabilité publique selon des procédures préalablement établies et
consensuellement acceptées, à l’intervalle régulier ;
2) Le droit des citoyens à participer au choix des dirigeants grâce à
l’organisation d’élections équitables, transparentes et régulières ;
3) La Reconnaissance et la garantie juridique de l’exercice des libertés et
droits civils et politiques reconnus par le droit international
conventionnel en tant que partie intégrante des droits de l’homme :
liberté d’expression, liberté d’association, liberté de la presse, droit à la

30
sécurité de sa personne et de ses biens, contre toutes formes
d’atteintes arbitraires58

Actuellement c’est le modelage qui est en train de se réaliser selon la volonté


des acteurs politiques dans l’actuelle République en lieu et place des
principes sacro – Saint de la démocratie qui est modulée tout le temps.

3. ETAT DE DROIT OU ETAT DE GRACE

L’instauration d’un Etat de droit demeure l’une des préoccupations majeures


qui président à l’organisation des institutions selon que le point trois de
l’exposé des motifs de la constitution du 18 – 02 – 2006 sur l’organisation et
l’exercice du pouvoir l’indique. Avoir la dénomination du pays « République
Démocratique du Congo » ; la mise à part de chaque concept pour sa
définition est utile pour cedit « Etat de droit ou Etat de Grâce ». Selon
Montesquieu, la République est basée sur la vertu. Et on y trouve le peuple
qui gouverne par ses représentants et, la vertu est l’amour à la respublica.
Pour ce qui est de la typologie contemporaine, la démocratie c’est le pouvoir
du peuple, la représentation politique et la suprématie de la loi (Etat de
Droit).

Nous évoquons ce point pour faire voir que ce n’est pas seulement dans
l’actuelle République ou l’actuel régime que le concept « Etat de Droit »
trouve son existence car cela apparaît déjà dans la constitution et la manière
d’exercer le pouvoir, de définir la typologie du système politique ainsi que le
mode de gestion des affaires d’Etat sont préétablis et prédéfinis.

En effet, ce qui suscite une attention dans ce régime pour que des analyses
critiques soient faites, c’est par rapport aux multiples répétitions du
chant « Etat de droit » par les ténors de ce pouvoir. D’une manière
particulière, il faut observer les agissements des militants du parti au
pouvoir face aux institutions légalement établies, aux agents publics de
l’Etat, aux agents de l’ordre etc.… pour enfin décerner ce qu’un Etat de Droit
58
Cherif Bassiouni, David Beetham, M. FathimaBeevi, Mme Abd El Kader Boye, Awad El Mar, HieronimKubiak,
Victor Massudi, Cyril Ramaphosa, JuwanaSudarsonio

31
dans sa véritable conception universelle. Il suffit de faire n’est fût-ce qu’une
nuance entre les non partisans et les partisans de l’Union pour la
Démocratie et le Progrès Social (UDPS), par rapport aux déclarations faites
soit sur la chaine nationale, privée ou sur les réseaux sociaux pour arriver à
comprendre comment la machine d’un Etat de droit fonctionne ;
l’indemnisation ou non, des victimes non partisanes ou des partisanes du
parti, desuite des actes de vandalisme de ces mêmes militants laisse
entrevoir la façon dont la balance de droit est prise ; les assignations en
justice entre ces deux catégories de gens ; la répartition des postes
ministériels, tout ceci ont lieu de faire valoir ou non, cet refrain tant chanté.

Dans ce cas, comme il s’agit d’un Etat de droit où la loi seule prime du fait
de son caractère impersonnel, examinons dès à présent différents points
depuis l’avènement de cet Etat sus évoqué

a. La Période qui va du 24.01.2019 au 20.05.2019

Sans ignorer, cette période est bien plus marquée par l’absence de
formation d’un nouveau gouvernement issu du nouveau régime politique
depuis l’alternance au pouvoir, plus encore, elle était mobilisée avec le
programme d’urgence des 100 premiers jours du Chef de l’Etat en vue
d’une relance du pays dans différents secteurs tel que énumérés supra
dans le tableau synthèse.

En dehors de ce programme sus nommé, ce sont des multiples voyages


dans le monde que le Président de la République, Chef de l’Etat a eu à
effectuer. Alors tout était bloqué car le gouvernement TSHIBALA n’expédiait
que les affaires courantes jusqu’au 20.05.2019 que le Premier Ministre
Sylvestre ILUNGA ILUNKAMBA a été nommé à la suite des négociations
entre le Chef de l’Etat sortant Joseph KABILA et l’actuel, Félix
TSHISEKEDI. Pendant cette période ; le pays a assisté à des violations
graves des droits des personnes dont un Etat dit de droit n’a pas pu
indemniser sauf en faveur des militants du parti au pouvoir.

Pendant ce temps, l’Etat s’est montré en quelque sorte lâche à pouvoir


sécuriser sa population victime d’autrefois des actes posés par les mêmes

32
militants du parti présidentiel qui sont devenus comme des laicards parce
que pour eux, leur parti politique est devenu comme une religion qu’il faut
à tout prix défendre en proférant même des injures qui restent impunies.

En fin pour mieux enterrer le programme d’urgence des 100 jours du Chef
de l’Etat, il eut une audience le 11 Mai 2020 de Vital KAMERHE alors chef
de cabinet du chef de l’Etat Félix TSHISEKEDI au cours de laquelle le juge
Raphael YANYI trouva la mort dans les conditions non élucidées dans la
nuit du 26 au 27 Mai 2020.

b. Période du 20.05.2020 au 29.01.2021

Cette période va plus déterminer le travail, le devoir politique ainsi que la


vision politique du chef de l’Etat et de son gouvernement dont Monsieur
Sylvestre ILUNGA ILUNKAMBA et le chef.

Sans tarder, dans la prononcée de son discours, le Premier Ministre a


dit : « notre Pays a plusieurs défis à relever à ce jour. Chacun de mes
prédécesseurs a certainement fait ce qu’il pouvait. A notre tour d’agir en
usant des armes et atouts d’une meilleure gouvernance, excluant la
mollesse administrative qui sacrifie l’intérêt public sur l’autel de l’impunité
et des antivaleurs59.

Il poursuit en disant : les congolais nous demandent de la clarté dans nos


projets, de la justice et de l’efficacité. Ils veulent la paix, surtout dans l’Est
du pays meurtri, la sécurité dans nos villes comme dans nos compagnes,
l’emploi pour tous, l’accès aux soins médicaux, à l’eau potable et à
l’électricité, la scolarisation de leurs enfants. Cette liste de leurs aspirations
n’est pas limitative60.

Plus loin encore il insiste sur le deuxième pilier parmi les quinze, qui est
afférant au renforcement de l’autorité de l’Etat, à la promotion de l’Etat de
droit et de la démocratie. Citons « il sied de rapporter que l’article 1 er de
notre constitution dispose clairement que notre pays est un Etat de droit et
59
Discours – Programme du gouvernement devant l’assemblée nationale présenté par son excellence Monsieur
le Premier Ministre ILUNGA ILUNKAMBA.
60
Discours – Programme du gouvernement devant l’assemblée nationale présenté par son excellence
Monsieur le Premier Ministre ILUNGA ILUNKAMBA

33
démocratique. L’article 150 établit le pouvoir judiciaire comme garant des
libertés individuelles et des droits fondamentaux des citoyens61.

Pour le suivant paragraphe : votre gouvernement entend œuvrer pour


qu’une justice équitable soit garantie à tous les citoyens où qu’ils se
trouvent. L’objectif étant de faire de la justice l’épine dorsale de notre
gouvernement, facteur qui fera de la RDC un Etat de Droit où tous les
citoyens sont égaux devant la Loi62. L’objectif du gouvernement
ILUNKAMBA était de faire de la justice l’épine dorsale de sa gouvernance,
élément qui fera de ce pays un Etat de Droit dans lequel tous les citoyens
sont égaux devant la Loi.

A ce stade, il sied de relever quelques cas qui ferontvoir si réellement il y a


égalité de tous devant la justice ou s’il y a deux poids et deux mesures. Il
s’agit de la résidence du député national Aubin MINAKU qui avait été
attaquée le mardi 23 juin 2020 de suite de sa proposition de loi avec Garry
SAKATA visant entre autres :

- La possibilité pour le Ministre de la Justice de prendre des mesures


conservatoires à l’encontre d’un Magistrat du Parquet défaillant sans
définir les cas considérés comme de défaillance ;
- Fixation des modalités pratique des enquêtes menées par l’inspectorat
judiciaire sur les magistrats ;
- L’intervention du Ministre de la Justice dans le choix et nomination de
magistrats de la Cour Constitutionnelle…

Les arrestations et tortures contre les personnes qui ne s’arrêtaient pas au


moment de la montée du drapeau du parti présidentiel sont restées lettre
morte dans un Etat tant chanté de droit. La liste de cas n’est limitative. Si
non, ce qui est à retenir jusqu’ici et qu’à l’époque où Joseph KABILA était au
pouvoir comme ledit un auteur : « les partis politiques et les leaders
politiques de la majorité estiment que le pouvoir de l’Etat étant actuellement
entre leurs mains, tout leur est permis pour abuser des libertés publiques,

61
Discours Programme de gouvernement devant l’assemblée nationale présenté par son excellence
Monsieur le Premier Ministre ILUNGA ILUKAMBA
62
Discours – Programme…

34
des agents de l’Etat et des biens publics63. Aujourd’hui, le principal Parti qui
avait autant combattu toutes ces antivaleurs est devenu le meilleur acteur
de ces mêmes actes. En fin, le 29.01.2021, le premier ministre qui avait
déclaré que les congolais demandent de la clarté dans leurs projets, de la
justice et de l’efficacité, a rendu la démission au Président de la République.

Mais bien avant cela, les évènements s’étaient succédés entre autre, la
motion de destitution du bureau de l’assemblée nationale de Jeanine
MABUNDA en date du 10.12.2020 qui avait été précédé d’un discours de six
minutes du Président de la République annonçant les consultations aux fins
d’une création de l’Union Sacrée de la Nation, en date du 23 octobre 2020 et
le message de la dissolution de la coalition FCC – CACH, le 06.12.2020.

c. Période du 15.02.2021

Dans la vie politique de la RDC, cette date est marquée par la nomination du
premier ministre issu de l’Union Sacrée de la Nation, le nommé Jean –
Michel SAMA LUKONDE KYENGE, lequel le 26 avril 2021 a présenté devant
le parlement national son gouvernement et que dans son programme
d’actions 2021 – 2023 construire un Etat fort, prospère et solidaire ; ce
dernier a aussi évoqué dans le premier pilier, la pacification du pays et
promotion de la réconciliation, de la cohésion et de l’unité nationale avec
comme un seul axe, pacification de l’Est du pays, notamment Beni,
Butembo, Minembwe, Ituri ; dans son deuxième pilier qui traite du
renforcement de l’autorité de l’Etat, promotion de l’Etat de droit et de la
démocratie, à son quatrième axe promotion de l’Etat de droit, de la
démocratie et de la bonne gouvernance, nous plonge dans une très grande
observation et analyse si possible d’une bonne marche et évolution d’un Etat
de Droit.

Comme dit supra, dans l’Etat de Droit c’est la suprématie de la Loi qui
compte ainsi que le respect strict de séparation des pouvoirs exécutifs
législatif et judiciaire.

63
Pamphile MABIALA – NGOMA, op Cit, p113

35
L’élément saillant qu’il faut remarquer est, pourquoi toujours une justice à
double vitesse ? A cette question, il ne suffit pas de chercher loin mais
plutôt, prendre en compte les déclarations de deux hommes de familles
politiques différentes.

Il s’agit du Secrétaire Général de l’UDPS, Monsieur Augustin KABUYA et


celle de Jacky NDALA, le président de la jeunesse du parti Ensemble pour la
République de Monsieur Moïse KATUMBI CHAPWE, nous citons : « TSHIANI
reste où ? Dites – lui que nous viendrons le chercher pour lui remettre cette
lettre à l’hôtel, et la chambre qu’il occupe. Je crois que l’essentiel du
message est transmis ; partout où vous êtes à KALUKA, à KINGANSANI, à
MATETE, à MASINA, à KIMBASEKE…là où vous habitez, nous avons deux
plans d’actions. Sur un mot d’ordre, vous allumez juste le feu et la deuxième
est celle d’aller au palais du peuple ».De suite de ces déclarations, Monsieur
Jacky NDALA a été jugé et condamné à 24 mois dont en appel, il s’est vu sa
peine réduite de deux mois seulement.

Quant au second qui est du parti présidentiel lequel a eu à déclarer


publiquement ce qui suit : « nous n’accepterons jamais que notre victoire
que nous avons remportée au prix des sacrifices en perdant des vies
humaines ; cette fois – ci, si quelqu’un ose s’amuser de cette manière, tous
les combattants de l’UDPS vont porter les armes » fin de citation. Le
déclarant et tenant de ces propos est en train de vaquer librement.

En effet, c’est quoi l’Etat de droit et de la démocratie que le gouvernement dit


des warriors est en train de promouvoir ? Pourtant, si le premier est
condamné pour incitation à la désobéissance aux lois sous l’article 135 bis
du Code Pénal livre 2 ; Cependant, le second est poursuivable de la rébellion
sous l’article 133 du même code,

Ainsi, il y a lieu de voir clairement, nettement et précisément si,


concrètement c’est un Etat de Droit ou purement une fiction politique. C’est
à ce sujet que Machiavel dit : Bien des gens ont imaginé des républiques et
principautés telles qu’on n’en a jamais vues ni connues. Mais à quoi servent
ces imaginations ?64
64
Nicolas Machiavel, Op Cit, p95

36
C’est ici où l’on comprend mieux l’adepte de Nicolas Machiavel au lieu
d’accuser seulement les autres surtout si nous confrontons cette pensée de
l’auteur qui dit : « un prince bien avisé ne doit point accomplir sa promesse
lorsque cet accomplissement lui serait nuisible, et que les raisons qui l’ont
déterminé à promettre n’existent plus : tel est le précepte à donner65.

L’intelligence voudrait bien une analyse anticipative qui induirait


concrètement à une auto prise en charge de la population sur le plan de
conscience nationaliste qui produira une véritable cohésion nationale et une
véritable justice qui aura une base « pacte social » comme au temps de la
théorie de la fondation de l’Etat.

4. FONCTION PROGRESSIVE DES INSTITUTIONS ETATIQUES DANS


L’ETAT DE DROIT

Il est vrai que les institutions de l’Etat existent et leur structuration est
respectée tel que la constitution élabore ça.Ilest aussi vrai que la manière de
fonctionner de ces institutions est différente des unes aux autres suivant les
missions astreintes à chacune d’elles.

Cependant une analyse fonctionnelle doit être faite sur base des réalités
relevées tout au long de cette étude afin de mieux situer d’une manière
générale les actions réalisées au cours de cette République et son Régime.

a. Fonction Progressive des Institutions

Parler de cette fonction face aux institutions, l’actuel régime a dédouané


celles – ci du seul fait de s’émanciper de la coalition FCC – CACH dont les
clauses de leur accord n’ayant pas fait l’objet d’une divulgation a semblé
retarder l’avancée de la politique sur le social car cet accord était exclusif à
l’égard des autres familles et acteurs politique ainsi que groupes sociaux.

Voilà jusqu’ici, le véritable adepte de Nicolas Machiavel en réalisant cette


pensée : « le prince doit donc, s’il est doué de quelque sagesse, imaginer et
établir un système de gouvernement tel, qu’en quelque temps que ce soit, et

65
Nicolas Machiavel, Op Cit, p110

37
malgré toutes les circonstances, les citoyens aient besoin de lui : alors il sera
toujours certain de les trouver fidèle »66

Donc pour un bon avancement des institutions il fallait la dissolution de la


coalition. Il nes’agit non seulement pas de la dissolution, mais alors, le
respect des lois du pays reste d’une observation stricte car il s’agit d’un Etat
de Droit.

b. Fonction Régressive des Institutions

Dans un Etat de droit, le manque de respect de séparation des pouvoirs des


institutions régresse l’avancement et le bon fonctionnement de celles– ci

Cependant s’il faut observer mieux l’Etat de Droit tel que chanté, la politique
doit éviter de primer sur toutes les institutions en les instrumentalisant,
surtout la justice qui est la base dudit Etat de Droit. Ainsi que le parlement
sensé de légiférer et contrôler l’action du gouvernement.

A un moment donné, l’on comprendrait qu’il s’agit d’une exécution d’un plan
élaboré dans le noir lorsque nous lisons cet auteur qui dit : « on notait la
volonté de se débarrasser de la tyrannie de la minorité ethnique ou régionale
pour qu’elle ne puisse pas monopoliser toutes les positions stratégiques de
pouvoir, dans l’armée, la police et les entreprises publiques, et en abuser.
Pareille situation fut à l’origine de la diffusion d’une rhétorique sur le
nationalisme exclusif : il s’agissait d’un discours de campagne sur la
congolité s’attaquant à l’hégémonisme rwandais, burundais sur le Congo, en
affirmant que certaines communautés seraient authentiquement plus
nationales que les autres.67

Comment cette pensée sur la congolité peut réapparaitre aujourd’hui comme


si Noël TSHIANI en est le véritable auteur ?

Comme on le voit, l’Etat de droit demeure formel plutôt que réel. Il existe une
politique de malheur aux vaincus, une prédominance de l’exécutif sur le
pouvoir législatif et judiciaire.68
66
Nicolas Machiavel, Op Cit, p62
67
Englebert, Pierre, Africa : Cités par Pamphile MABIALA MANTUBA – NGOMA, Op Cit, p111
68
Pamphile MABIALA MANTUBA – NGOMA, Op Cit, p94

38
Aussi d’une manière purement réfléchissante, le discours de l’ex – Président
de la République Joseph KABILA KABANGE devant les militants du PPRD à
Kingakati – Buene, le 14 septembre 2011 se révèle anticipatif sur les
événements qui se produisent actuellement sous le régime TSHISEKEDI.
Nous citons : « élection Présidentielle est une compétition singulière. Quel
que soit le passé des compétiteurs, le bilan de l’action antérieure y détermine
la crédibilité de toute politique et de tout projet à venir.

Aux termes de notre constitution, l’élection présidentielle a lieu tous les cinq
ans. C’est une période suffisamment longue pour permettre au peuple
congolais de se déterminer en connaissance de cause, de tester, dans le chef
de chaque postulant, gouvernant ou aspirant à gouverner, l’authenticité de
ses convictions, la pertinence de sa vision, l’efficacité de sa méthode, la
qualité de sa gouvernance, ainsi que son aptitude, non seulement à faire
rêver, mais aussi et surtout, à capitaliser notre créativité, à faire preuve de
tolérance, à rassembler par – delà les divergences, à fédérer les énergies en
créant des synergies ; bref sa capacité à produire des résultats concrets,
visibles, palpables, qui marquent et changent pour le mieux l’environnement
et la vie de nos concitoyens.69

La prise en otage de bon fonctionnement des institutions d’une part, et de


réalisation d’un Etat de droit d’autre part, projette dans les têtes de tous les
congolais l’idée d’attente d’un bilan après mandat, chose qui fait valoir le
programme politique et son impact dans la société. Car celui qui devient
prince par la faveur du peuple doit travailler à conserver son amitié, ce qui
est facile, puisque le peuple ne demande rien de plus que de n’être point
opprimé.70 Mais qu’est ce qui est produit actuellement et contrairement à
cette préfiguration d’un avion qui veut atterrir dans un temps orageux que
les congolais se mettent à s’interroger comment sera cet atterrissage ? En
réalité, les congolais semblent sortir du désespoir ; alors qu’ils plongent plus
dans le profond désespoir. Il y a seulement la rhétorique qui est un élément
caractéristique de toutes les Républiques, et celui dominant de l’actuelle, qui
est le népotisme conçu comme une nouvelle forme de colonisation d’ethnies,
69
Discours de Joseph KABILA, Cité Par Pamphile MABIALA MANTUBA, Op Cit, p117 – 118.
70
Nicolas Machiavel, Op Cit p60.

39
même le concept « le peuple d’abord » trouve son sens et sa véritable
révélation qu’il doit être pillé, volé, exposé à tous les crimes politique, du
sang et économique pour que le politique se retrouve car sans faire cela au
peuple, les politiciens ne se retrouveront pas.

TROISIEME PARTIE : L’APOGEE DU 5ème PRESIDENTIEL

40
CONCLUSION GENERALE

L’intitulé de cet ouvrage comme indiqué, est parti d’un espoir qui s’est
avéré faible par les congolais qui, pourtant croyait à fond à un véritable
changement du fait d’une longue lutte dans l’opposition ainsi que de la

41
renommée historique du parti politique depuis ses treize cofondateurs
jusqu’à ces jours.

Cependant à quelques deux ans de l’exercice du pouvoir public, les


militants autrefois appelés combattants n’ont pas abandonné des
descentes dans la rue posant même des actes de vandalisme comme si
c’est un autre parti qui est au pouvoir. Ces actes ont filtré un doute dans
le peuple car celui – ci se trouvant en insécurité, se demande d’où
proviendra encore sa sécurité du fait qu’il connait qu’est – ce qu’un « Etat
de Droit » et la « démocratie » alors c’est l’incertitude, l’incompréhension
totale et la confusion qui demeurent d’une manière persistante dans ce
peuple qui a été autant de fois appeler à se détourner des régimes passés
afin d’obtenir un bon train de vie qui fera de l’homme, le moteur du
développement avec une économie croissante et productrice d’emplois
dans une société solidaire qui prône et garantie une cohésion nationale.

Hélas ! Tout ceci n’est qu’utopique, et l’idée de s’auto – prendre en


chargereste encrée.

BIBLIOGRAPHIE
- Nicolas Machiavel, le Prince. Document produit en version numérique par
Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi. Site
web : http://pages.infinit;net/sociojmt

42
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construction de l’Etat, 2007. www.crisisstates.com
- Issaka. K. SOUARE, les partis politiques de l’opposition en Afrique : la quête
du pouvoir. Nouvelle édition (en ligne). Montréal : Presses de l’Université de
Montréal, 2017 (généré le 25 juin 2019). Disponible sur
http://books.openedition.org
- Pamphile MABIALA MANTUBA – NGOMA, les élections dans l’histoire politique
de la République Démocratique du Congo (1957 – 2011), MEDIASPAUL-
Kinshasa-2013.
- Jean-Yves DORMAGEN, Daniel MOUCHARD : introduction à la sociologie
politique, 4ème 2dition mise à jour. http://noto.deboeck.com: version
numérique.
- Daniel MOUCHARD, Didier MINEUR, Sandrile LE FRANC, Alexandre
JAUNAIT :La démocratie, les cahiers du CEVIPOF, Novembre 2003.
- Cherif BASSIONI (Rapporteur général), David BEETHAM, M.fathima BEEVI,
Mme Abd-El KADER BOYE, Awad El MOR, Hieronim KUBIAK, Victor MASSUH,
Cyril RAMAPHOSA, Juwono SUDARSONO, Alan TOURAINE, Luis VILLORO : La
démocratie ; principes et réalisation, union interparlementaire, Genève 1998.
- Une édition électronique réalisée à partir du livre d’Antonio GRAMSCI, notes
sur MACHIAVEL, sur la politique et sur le prince moderne (cahiers 13, 14,
15),textes. Edition réalisée par André Tosel. Traduction de Jean Bramon,
Gilbert Moget, Armand Monjo, François Ricci et André Tosel. Paris : éditions
sociales, 1983 , 388 pages. Introduction et choix des textes par André Tosel.
- Mani Junior KISU, pour le BEC et Damien VUWA MENAYAME ingénieur
Congolais :dossier sur le système criminel mobutiste, inédit
- BOURDIEU P., Langage et pouvoir symbolique, 1991
- Moise TSHOMBE Visionnaire assassiné, il estimpératif de le réhabiliter, ainsi
que son fédéralisme négligé et oublié, les Etats – Unis confédérés au bassin
du Congo, inédit
- Raphaël GHENDA sur Radio Okapi, le 17.05.2016
- Gaspard F. Van DEN BERG, planification stratégique pour les partis politiques :
un outil pratique,

43
- Direction générale de la démocratie et des affaires politiques, conseil de
l’Europe : le rôle des partis politiques dans la construction de la démocratie,
forum pour l’avenir de la démocratie, session 2006 ; Moscou, centre du
commerce 18-19 octobre 2006.
- VAINCRE la PAUVRETE, programme Félix TSHISEKEDI TSHILOMBO, élection
présidentielle, 2018
- Programme d’urgence pour les 100 premiers jours du chef de l’Etat – secteurs
Routiers – Santé – Education – Habitat – Energie – Transport – Agriculture –
Pèche et Elevage – Autres actions sectorielles.
- Discours-programme du gouvernement devant l’Assemblée Nationale présenté
par son excellence Monsieur le premier Ministre ILUNGA ILUNKAMBA
- Programme d’actions 2021-2023, construire un Etat fort, prospère et solidaire,
présenté le 26 avril 2021 par le Premier Ministre Jean Michel-SAMA LUKONDE
KYENGE

44

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