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HGGSP : exposé transition régime autoritaire à démocratique

Pays étudié : le Portugal

Intro :
Nous savons que de nombreux pays ont connu un revirement de leur gouvernement
démocratique vers un gouvernement autoritaire et dictatorial. Pourtant au Portugal, cette
transition s’est faite dans le sens inverse, passant d’un régime autoritaire à démocratique.
Nous nous demanderons alors : comment la transition démocratique a-t-elle été conduite au
Portugal ?
Dans un premier temps, nous parlerons du contexte qui entoure cette transition autoritaire
à démocratique, dans un second temps nous verrons le rôle des militaires avec la Révolution
des Œillets, et enfin dans un dernier temps nous constaterons quel type de régime a été mis
en place.

I) La fin de la dictature Salazar/Caetano

Antonio de Oliveira Salazar né en 1889 d’un milieu modeste, il est d’abord ministre des
Finances puis devient membre du Parti du Centre Catholique. Il est élu premier ministre du
Portugal en 1932. Les valeurs prônées par son régime sont anti socialistes, anti libéralistes et
anti communistes, la notion de nationalisme est très présente, avec un parti politique unique
(le sien), un culte de la personnalité autour de lui et un embrigadement de la jeunesse. Ces
caractéristiques se rapprochent de celles du système fasciste, ce qui fait du gouvernement
de Salazar un régime autoritaire, mais qui ne devient pas totalitaire grâce à la Constitution
de 1933. Il sera surnommé par le Portugal ‘’l’homme fort du pays’’ jusqu’en 1968, mais il
meurt le 27 juillet 1970 et laisse place à son successeur Marcelo Caetano.

Marcel Caetano fait ses débuts à partir de 1944 en tant que président de l’Union Nationale,
parti représentant les idées de Salazar, jusqu’en 1947. Il devient ensuite président de la
chambre corporative de 1949 à 1955 et participe au nouveau gouvernement en tant que
ministre des Colonies aux côtés de Salazar. Après l’accident de celui-ci en 1968, il est nommé
président du conseil. Mais la crise économique et sociale affaiblit le pays, ainsi que les
guerres concernant l’indépendance des colonies portugaises.
Ce sont ces guerres qui vont être l’élément déclencheur de la Révolution des Œillets.
II) La révolte des militaires et la Révolution des Œillets

Dans les années 1960, une nouvelle vague de militaire est engagée. Mais ces militaires
recrutés font circuler de nouvelles idées, dont le fait que le Portugal ne peut pas gagner
les guerres coloniales, qu’il serait mieux de leurs accorder leur indépendance, et qu’il
faut instaurer un nouveau régime plus démocratique au sein du pays. Le MFA,
Mouvement des Forces Armées, est alors créé : il a pour but de renverser le régime
hérité du dictateur Salazar par la force militaire afin d’instaurer un régime démocratique.
C‘est alors que le 25 avril 1974, le MFA tente et réussi un coup d’Etat à l’encontre du
gouvernement de Caetano. Ce coup d’Etat se fait en 24h, sans violence, démarrant avec
un appel à la radio qui diffuse la musique du ralliement du MFA, dont les militaires vont
alors occuper les points stratégiques du pays (aéroports, avions, radio). Cette non-
violence est marquée par le geste symbolique des soldats mettant des œillets dans les
canons de leurs fusils. Le soutien marqué du peuple a également permis que l’opération
se déroule dans le calme et sans agressivité. Le coup d’Etat est réussi après un accord
passé avec Caetano : il laisse le pouvoir aux militaires du MFA s’il est par la suite confié
au général Spinola. Caetano s’exile ensuite au Brésil et une junte de 7 officiers supérieurs
dirigés par Spinola est alors mise en place pour diriger le pays. A partir de cette date, les
prisonniers politiques sont libérés et la censure des médias est levée. Mais le 11 mars
1975 Spinola tente un coup d’Etat soutenu par la droite afin de ‘’contrer la radicalisation
du gouvernement à gauche’’. Il échoue et se voit s’exiler à son tour au Brésil.

III) Le type de régime mis en place

Le pays traverse une phase de discorde au sein du gouvernement entre les socialistes et les
communistes sur la question d’élections pour élire un nouveau gouvernement, dans le but
d’assurer un régime véritablement démocratique. Mario Soares en est témoin. C’est un
opposant au régime de Salazar, il est arrêté 13 fois puis déporté dans une colonie portugaise
en 1968, avant de finir par s’exiler en France en 1970. Il décide de revenir au Portugal suite à
la Révolution des Œillets. Il sera chargé de se rendre dans les capitales étrangères afin
d’obtenir la reconnaissance du nouveau régime démocratique portugais aux yeux des
européens et finit par devenir ministre des Affaires étrangères de 1974 à 1975. Il est chargé
de s’occuper du processus d’indépendance des colonies portugaises, qui se déroulera avec
succès. Soares finira d’ailleurs premier ministre en 1986. Mais en 1976, il explique que les
communistes pensent qu’organiser des élections serait un frein à la révolution, tandis que
les socialistes, dont il fait partie, estiment qu’il est primordial d’organiser ces élections dans
de brefs délais afin d’assurer une transition démocratique efficace. Mais la Constitution de
1976 a pu permettre de lancer ces élections et a jetées les bases d’une République
démocratique moderne, marquant le début d’une ère de liberté et de participation
citoyenne au Portugal, permettant la liberté d’expression ainsi que le multipartisme
politique. Malgré sa situation économique instable, la stabilisation financière du pays se fait
par le gouvernement de centre droit. Le Portugal devient alors un pays démocratique
pluraliste.
Pluraliste : système reconnaissant l’existence de plusieurs modes de pensée, de
comportements, d’opinions politiques et religieuses, de plusieurs partis politiques.

Conclusion :
En conclusion, la transition démocratique du Portugal par la Révolution des Œillets représente un
chapitre crucial de son histoire, marqué par la volonté du peuple de mettre fin à la dictature et
d’établir un système politique plus ouvert. Les enseignements de cette période continuent
d’influencer le pays et de servir d’inspiration pour d’autres mouvements aspirant à la démocratie à
travers le monde. Nous pouvons dire que la résilience du pays à faire face aux défis rencontrés
démontre la capacité que peut avoir une société à changer radicalement et à évoluer vers une
gouvernance démocratique.

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