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1
Bunker: l’ensemble de personnes et d’institutions voulant maintenir à tout prix les caractéristiques du
régime franquiste, refusant toute ouverture.
2
Palais du Pardo: résidence du dictateur Francisco Franco tout au long de sa dictature
3
Impeachment: procédure aux États-Unis par laquelle le Président peut être renversé par le Congrès. À
l’epoque, ce terme était souvent utilisé du fait de la menace d’impeachment du President des États-Unis
Richard Nixon à cause du scandale Watergate
4
Sonner le glas: faire connaître que quelqu’un ou quelque chose est disparu, mort. On sonne le glas quand
quelqu’un est mort.
2
Document 2 : Franco s’adresse à la foule le 1 er octobre 1975 dépuis le Palais Royal lors de la
manifestation contre les protestations internationales à cause des dernières fusillades du
régime franquiste le 27 septembre 1975
Le texte souligne surtout les contradictions internes du régime dans les dernières
années de son existence. D’une part, la mise en place d’un processus de transition à la
démocratie semblait incontournable pour atteindre l’insertion de l’Espagne dans son
entourage européen. D’autre part, les secteurs immobilistes refusent n’importe quel type
d’ouverture politique et même les secteurs qui prétendaient une certaine ouverture menaient
à terme des projets tout à fait insuffisants pour aboutir à la mise en place d’un système
démocratique. Cette contradiction se montre avec le maintien de Franco à la tête de l’État. Si
ce maintien empêchait d’avancer vers la démocratie, l’élimination politique de Franco pouvait
déboucher sur la disparition de toute la structure du franquisme, ce que ni les partisans du
maintien du franquisme à outrance, le bunker, ni même les « réformistes » étaient disposés à
consentir.
La photographie, où Franco apparaît entourée des autorités du régime et notamment
de la hiérachie de l’Armée, montre l’appui de celle-ci à la dictature, alors que la présence du
prince Juan Carlos, a pour but de montrer qu’en tout cas le régime va continuer avec ses
caractéristiques essentielles même après la disparition de Franco.
En juin 1973, Franco quitte pour la première fois depuis la guerre civile la direction du
gouvernement et nomme à la tête du gouvernement l’amiral Carrero Blanco. Il s’agissait de
préparer la succession et de garantir la continuité du régime. Le gouvernement de Carrero
supposait un renforcement des aspects les plus répressifs du régime et se multiplient les
actions contre la presse et l’opposition, notamment le mouvement ouvrier, comme montre le
procès 1001 contre les dirigeants de Comisiones Obreras. Cependant, l’assassinat de Carrero le
20 décembre 1973 dans un attentat spectaculaire de l’ETA déconcerta aussi les dirigeants
franquistes que les partis de l’opposition, et altère de fond en comble les prévisions de Franco
provoquant l’incertitude sur la succession du régime.
En effet, si le régime essaie de maintenir les prévisions de continuité avec la
nomination de Carlos Arias Navarro, ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Carrero,
comme nouveau président du gouvernement, on prend conscience immédiatement que Carlos
Arias n’a pas l’autorité suffisante pour rassembler les différents secteurs du régime. En plus, la
crise économique internationale qui commence à frapper de plein fouet l’Espagne, aggrave
encore plus la crise politique si bien que le régime expérimente un évident épuisement du fait
des divisions politiques et de l’actuation de l’opposition.
Le programme dit « aperturista » annoncé par Arias dans son discours devant les
Cortes le 12 février 1974 est bientôt démenti par la reprise de la répression et un remaniement
du gouvernement où les « ultras » l’emportent sur les dits « aperturistas » ce qui montre
l’incapacité du régime pour modifier sa nature dictatoriale. Au cours de 1975, la situation
devient de plus en plus tendue et la répression se généralise contre le mouvement ouvrier et
les étudiants. En août 1975, le gouvernement approuve un décret antiterroriste qui suppose
en fait l’établissement de l’état d’exception permanent. Sous ce décret ont lieu des Conseils de
guerre imposant des peines de mort, ce qui provoqua une large mobilisation contre, aussi en
Espagne qu’à l’extérieur. Malgré les protestations, le 27 septembre 1975 trois membres de
l’ETA et deux du FRAP sont exécutés. Peu après le dictateur tomba malade et le 20 novembre
il est mort.
Ayant échoué les tentatives de continuité du régime du vivant de Franco, avec la mort
de celui-ci commençait une période où les projets de continuité du régime sans la présence du
dictateur firent échec amenant à une difficile transition démocratique mise en place sous la
surveillance des institutions de la dictature, notamment de l’armée.