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theme IV: comprendre un régime politique: la démocratie


Axe II- avancees et reculs des démocraties
Gd III. Comment (re)naissent les democraties- les transitions démocratiques espagnole et portugaise.

Analyse de doc. p. 96 «les modalités de la transition démocratique en Espagne et au Portugal»

Les documents dont nous disposons élucident des éléments clefs dans les tournants démocratiques de
l’Espagne et du Portugal après la seconde guerre mondiale dont l’achèvement marque un début de
démocratisation mondial. Néanmoins, ceci se déroule en pleine Guerre froide, une période de rapports
fragilisées à la démocratie qui résulte des ingérences étasunienne et soviétique.
Le document n.1 est une photo prise au Parliament espagnol le 22 juillet 1969 après l’adoption parlementaire
de la proposition mise en avant par le chef d’Etat Francisco Franco (figuré au centre) sur sa succession
politique par le monarque Juan Carlos (figuré à droite).
Le document n.2 est un article publié par Le Monde le 7 janvier 2017, intitulé « Mário Soares, Le père de la
démocratie portugaise, est mort» rédigé par J.Rebelo, rendant un hommage posthume a Mario Soares,
notamment en présentant son implication dans la démocratisation du Portugal.
Nous nous intéresserons aux manières dont les documents pressentent les modalités des transitions
démocratiques de l’Espagne et d Portugal en étudiant, dans un premier temps, les acteurs de ce procédé qui y
figurent puis dans un second temps, les atouts et les limites des documents respectifs pour la compréhension
de ces tournants politiques.

L’article du document n.2 présente le trajectoire politique de Mário Soares, notamment son rôle en tant que
«père de la démocratie portugaise». En effet, Soares est un acteur incontournable dans la reconstruction du
Portugal après l’éclatement de la dictature corporatiste instaurée par Antonio Salazar depuis 1932 (poursuivie
par Marcelo Caetano dès 1969). Après une montée progressive de l’opposition que le gouvernement tente de
dissimuler par les mécanismes caractéristiques des régimes autoritaires (la censure, la police politique et
l’exil de l’opposition, dont Mario Soares, maintes fois persécuté par le gouvernement et en exil depuis 1968),
la rupture avec le statu quo s’effectue le 25 avril 1974 avec la révolution des œillets. Cette révolution
(pacifique en exécution) marque le basculement du Portugal vers le camp des démocraties populaires. Ce
tournant est cristallisé par la victoire des partis démocratiques sur les extrémistes aux élections législatives le
25 avril 1975, dont le Parti socialiste de Mario Soares avec la majorité de voix qui remporte derechef les
législatives un an après et forme le premier gouvernement constitutionnel après la dictature, presidé par
Soares dès 1986.
Le doc n.2 nous présente deux acteurs politiques majeurs dans l’Espagne du XXe siècle:
Au centre de l’image, le chef de l’Etat Francisco Franco, responsable pour l’installation du régime militaro-
fasciste franquiste la veille de la fin de la guerre civile espagnole (1936-1939). A droite de l’image figure
Juan Carlos I, désigné par Franco de lui succéder à titre posthume en tant que roi d’Espagne. La mort de
Franco le 20 novembre 1975 engendre la transition démocratique espagnole caractérisée par une volonté
universelle de démocratisation et une dextérité de la part des dirigeants pour parvenir a ce dernier. De fait, l’
ascension au pouvoir de Juan Carlos déclenche cette transition, avec la consécration du gouvernement au
franquiste Adolfo Suarez en 1976 et la renaissance graduelle des processus démocratiques que ceci entraine,
comme la réémergence du multipartisme avec la légalisation des partis d’extrême gauche et l’approbation de
reformes par referendum.

Ces démonstrations picturales s’avèrent benéfiques a la compréhension de la reemergence de ces


democraties car ils illustrent les circonstances du déroulement de ces événements: la photo accompagnant
l’article du doc n.2 sert a illustrer l’ambiance du mouvement populaire de la révolution qui agite le Portugal
et motive le retour de Soares le 24 avril 1975 . Il figure -œillet en main- au centre d’ une foule qui l’accueille
en liesse et élève des drapeaux portugais dans une posture abordable et en effectuant un salut. Le choix de
cette image explicite le titre de l’article et le rôle de Mario Soares en tant que «pere de la démocratie
portugaise» et crée un précédent pour l’etude de la situation politique du Portugal dans laquelle elle fut prise.

L’image du doc. N.1, quant a lui, dégage une atmosphère de sophistication administrative, voire de rigidité
politique et invoque des éléments fondamentaux de la situation politique dans l’Espagne dans la fin des
années 1969. L’image fut prise dans un endroit symbolique pour les autorités politiques de l’Espagne (le
Palacio de las Cortes à Madrid)
, dans la présence du Parliament (les Cortes) ayant accepté la proposition de cette transmission du pouvoir.
Les deux dirigeants sont élevés par rapport aux députés qui les ovationnent pour traduire leur souveraineté.
L’integralité des témoins sont revêtus de tenues militaires protocolaires et la présence d’un crucifix
invoquent respectivement la dimension militaire et national-catholique
du régime franquiste.
Néanmoins, le choix de cette image pour montrer la démocratisation de l’Espagne s’avère critiquable, étant
donnée l’absence de nombreux éléments essentiels pour la compréhension de ceci qui est due a la
temporalité hâtive de l’image par rapport a la transition. L’ambiance bureaucratique d’alinéation
(dispersement des individus, grimaces amères) échoue de transmettre la conscience démocratique partagée
qui caractérise le paysage politique espagnol après la mort de Franco et la représentation des acteurs clefs
comme Adolfo Suarez (ou la population espagnole) cède a l’image du facteur entravant la démocratisation
espagnole- Francisco Fraco. On constate également l’absence d’une source bibliographique, données
chiffrées ou une information chronologique sur les événements qui suivent ceux du 22 juillet 1969.
Le doc n.2 subit, en moindre mesure, le même défaut de focalisation sur un individu qui l’oblige à omettre le
rôle d’autres acteurs politiques importants dans la transition démocratique portugaise et dépeindre d’une
manière simplifiée cette dernière comme un procédé linéaire sans reculs ou menaces.

En conclusion, les documents présentés servent a élucider certains aspects des transitions démocratiques en
Espagne et au Portugal en faisant apparaitre des acteurs clefs de ces procédés dans leurs dispositions
idéologiques respectives. La présence de détails emblématiques sert de placer les images dans des contextes
davantage précis et illustrer les propos sur le déroulement de la démocratisation de ces Etats en explicitant
des facteurs de postériorité a cette dernière (doc.1). Cependant, une image puisée d’un cadre temporel
prematuré à l’evnemnt qu’il tente d’éclaircir ne parvient pas a transmettre les informations souhaitables (doc.
1).

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