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S’entraîner à argumenter
Souligne dans le cours :
-en rouge les mots clés (et leur définition) -en bleu les acteurs
-en noir les repères temporels (les plus importants) -en vert les exemples
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II Un projet républicain qui se consolide (1879-1892)
1. La diffusion d’une culture républicaine
Doc 5 et 6 p 164-165, Hatier Les funérailles de Victor Hugo
Consigne : En analysant les documents, montre comment les Républicains, à travers l’hommage rendu à Victor Hugo, célèbrent le
défenseur de la République tout en associant les Français aux funérailles.
Les Républicains s’attachent à diffuser une culture républicaine (Ensemble de valeurs, de symboles et de pratiques politiques et
sociales qui incarnent le régime républicain) issus de la Révolution française afin faire adhérer les Français au projet républicain. En
1879, la Marseillaise est adoptée comme hymne national. En 1880, c’est au tour de la devise « liberté, égalité, fraternité » et du
drapeau tricolore. Cette même année, le 14 juillet devient fête nationale et le buste de Marianne, allégorie de la République, est
installée dans toutes les mairies. La mairie devient le lieu privilégié de la démocratie républicaine locale.
De plus, des statues, des affiches, des célébrations sont utilisées comme moyens de propagande républicaine. La Statue de la
République, œuvre des frères Morice, est inaugurée place de la République en 1883 et le Triomphe de la République de Dalou est
installée place de la Nation. Les Républicains honorent également les grands hommes de la République. C’est le cas de l’écrivain Victor
Hugo. A sa mort, en 1885, de grandes funérailles nationales sont organisées pour célébrer ce républicain convaincu. Victor Hugo, est
enterré au Panthéon, une église qui devient, via une nouvelle loi, le lieu d’inhumation des grandes figures républicaines.
A la Chambre, le président Charles Floquet célèbre « un proscrit pour le droit vaincu et la République trahie », cad l’opposant à
Napoléon III, symbolisé par son exil à Guernesey. Il loue également le défenseur de la République dont il partage les valeurs de
« liberté, l’égalité et la fraternité » et pour laquelle il exerça différents mandats (sénateur, député ….). Enfin, Floquet évoque le
« précurseur de la justice et de l’humanité ». Il fait ainsi peut-être allusion à l’auteur des Misérables, qui a célébré le courage,
l’humanité et la détermination des plus pauvres de la société.
L’itinéraire du cortège funéraire passe devant des grands lieux de la République au centre de Paris : le Palais de l’Élysée, la place de la
Concorde, la Chambre des députés et le Panthéon, devenu un lieu à la mémoire des grands hommes. Les Républicains organisent un
défilé avec nombre de « couronnes, de costumes, de manifestations », encadré par « l’armée à pied et à cheval » afin d’impressionner
la population. Ce défile qui dure plusieurs heures rassemble « tous les âges, toutes les corporations, toutes les associations » dans un
grand moment d’unité nationale. Toutes les classes sociales et tous les âges sont représentés, la bourgeoisie aussi bien que les
ouvriers.
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III Un projet républicain consolidé (1892-1914)
1.Une République confrontée à de nombreuses crises
Les tensions sociales augmentent à partir des années 1880. Elles engendrent des manifestations ouvrières et des grèves, qui sont
réprimées par le gouvernement. L’anarchisme (idéologie prônant l’usage de la violence pour détruire l’État, considéré comme un frein
aux libertés) se développe. Auguste Vaillant, qui appartient à ce mouvement, pose une bombe dans la Chambre des députés le 9
décembre 1893. Le Président Sadi Carnot est assassiné par des anarchistes italiens en 1894. Inquiet par la montée des violences
politiques, le gouvernement fait voter des lois, qui limitent la liberté de la presse. Des journaux anarchistes sont interdits.
De plus, en 1894, éclate l’affaire Dreyfus. Le capitaine Alfred Dreyfus, accusé d’espionnage au profit de l’Allemagne, est condamné à
la déportation à vie en décembre 1894. La nouvelle droite antiparlementaire, xénophobe (peur de l’étranger) et antisémite (haine du
juif) y voit l’occasion de dénoncer le régime républicain qui affaiblit le pays. Les défenseurs de Dreyfus sont des républicains, qui
s’appuient sur les Lumières et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. L’opinion publique est fracturée. Dreyfus est
officiellement innocenté et réhabilité en 1906. Les valeurs républicaines l’ont emporté.
Enfin, au début des années 1900, les députés réfléchissent à une loi de séparation des Églises et de l’État. Le député socialiste Aristide
Briand, chargé de préparer les travaux sur cette future loi, prononce ce discours à la Chambre des députés le 3 juillet 1905. Les tensions
sont vives entre l’Église et le gouvernement, qui a interdit l’enseignement des congrégations religieuses en 1904. Dans son discours,
Briand présente le projet de loi comme un projet de « liberté » et d’apaisement favorable à tous les croyants : « catholiques,
protestants et israélites ». La loi sera « une loi de bon sens et d’équité » pour chacune des parties, les croyants, les Églises et l’État.
Le député catholique Albert de Mun reproche à cette loi de s’inspirer de la politique bismarckienne violemment anticatholique (la
« kulturkampf »), de voler l’Église (biens ecclésiastiques) et de favoriser sa ruine en refusant de rémunérer le clergé sur les fonds
publics et de financer l’entretien des édifices religieux. Enfin, cette loi a été discutée et votée sans aucune concertation avec le pape,
chef de l’Église catholique.
Conclusion
Entre 1870 et 1914, la mise en place du projet républicain est longue et compliquée parce que la République est proclamée à la hâte
en 1870 et que les Républicains sont minoritaires. Il faudra un long travail pour persuader les Français du bien-fondé du régime, à
grand renfort de propagande républicaine. Cette propagande permet à la République de surmonter les crises
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Chapitre : Le projet républicain
Je sais définir : Je connais situer dans le temps et l’espace
-projet républicain -Proclamation de la République
-Commune de Paris -Semaine sanglante
-libéralisme, République sociale -Lois constitutionnelles
-régime parlementaire -Loi sur la liberté de réunion et de presse
-culture républicaine -Loi sur un enseignement primaire gratuit, obligatoire et laïc
-laïcité -Loi Waldeck-Rousseau
-anarchisme -Loi d’association
-xénophobie, antisémitisme, -Loi de séparation de l’Église et de l’État
-pacifisme -Affaire Dreyfus
-la SFIO -Création de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière)
-Les lieux de la République à Paris
-Première Guerre mondiale
Je sais expliquer : Je sais mettre en œuvre les capacités suivantes
-comment le projet républicain se met en place entre 1870 -les méthodes de la question problématisée
et 1879 -argumenter en faisant apparaître des mots clés (et en les définissant),
-comment le projet républicain se consolide entre 1879 et des repères, des acteurs, des exemples.
1892
-comment le projet républicain est un projet consolidé
entre 1892 et 1914
Je connais les acteurs suivants :
Léon Gambetta
Adolphe Thiers
Louise Michel
Victor Hugo
Les suffragettes
Jean Jaurès
La population des campagnes, des villes, les catholiques
Le mouvement monarchiste, boulangiste, socialiste
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