Les portraits

Introduction :

Dans la pièce Les fausses confidences on retrouve plusieurs procédés pour mettre une
stratégie en place que cela soit grâce à un personnage ou un accessoire.
Par exemple les portraits participent à la stratégie de Dubois, ils sont présents dans l’acte 2 tout
d’abord dans les scènes 6,7,8 et 9 dans lesquelles les personnages d'Araminte, Mme Argante, le
comte et Marton se demandent qui est la dame peinte. Cette énigme sera au cœur de l'acte deux et
surtout dans ces 4 scènes.. Ensuite dans les scènes 10 à 15 il y a l’apparition d’un second portrait.

Présentation :

Un premier portrait fait son apparition dans l’acte 2, scène 6, il est tout d’abord amené par le
garçon, puis dans la scène 7 nous apprenons qu’il a été peint par Dorante, on apprend qu’il
représente une dame mais ne savons pas qui elle est. En revanche Marton pense que c'est d'elle qu'il
s'agit. Pourtant le spectateur se doute que la dame ne peut être autre qu'Araminte puisque nous
savons que c'est elle que Dorante aime. Dans la scène 8 Dorante en s'adressant à lui même et par la
même occasion au public dévoile que c'est un stratagème et que Marton est totalement tombée
dedans. C'est donc ici la première façon dont le portrait aide à la stratégie. Dans la scène 9 Araminte
découvre le portrait et découvre qu'il la représente.
Le deuxième portrait est un vieux tableau théâtral accroché depuis longtemps dans les appartements
de Dorante. On apprend son existence dans l’acte 2 scène 10.

Fonction du premier portrait :

Les portraits sont des objets indispensables à la mise en scène. Ce sont des faux objets, ils ne
sont présents que pour la stratégie, leur vraie utilité de départ n'est pas utilie ici. De plus ils ont tous
les deux pour but de représenter Araminte mais ce n'est pas Araminte en personne qui apparaît
lorsque les portraits sont présents.
Les portraits ont une fonction dramatique car ils déclenchent une péripétie. Pour cela la boite dans
laquelle se trouve le portrait est importante puisqu'elle crée un suspens sur l’identité de la dame
représentée et laisse croire à Marton que c'est d'elle dont il s'agit. De plus cela crée une grande
surprise lorsque la boite est enfin ouverte. Une nouvelle fois ce stratagème est élaboré par Dubois.
C'est une manière de montrer une nouvelle fois l'amour faussement secret qu'éprouve Dorante pour
Araminte. Il sait qu'elle sera flattée même si elle ne le dit pas.
Monsieur Remy crée un autre stratagème en plus de celui ci, car il a menti à Marton, lorsqu'elle
apprend la vérité cela la plonge dans une profonde colère qui influencera l'acte 3.

La violence du stratagème :

Ce stratagème n'est qu'une petite partie du stratagème global de Dubois, en revanche cette
fois-ci il est beaucoup plus violent au risque de faire souffrir ou encore manipuler des personnages.
Par exemple Marton est humiliée publiquement puisque monsieur Remy, Dubois et Dorante lui ont
volontairement fait croire que Dorante l'aimait et donc que c'était elle qu'il avait peinte. Ils l'ont
utilisée à leurs fins sans se soucier de si ça allait la faire souffrir ou non. En revanche Les fausses
confidences est une comédie, on sait donc que la fin sera heureuse pour tous les personnages y
compris Marton.
Désirs et émotions à travers les portraits :

Ce premier portrait permet aux personnages de révéler leurs vraies émotions et leur
sentiments vis à vis des autres. En effet avant l'ouverture de la boite on peut se rendre compte que
Marton était très heureuse puisque elle était persuadée que c'était le sien. Le comte lui était jaloux
car il avait peur que ce soit celui d'Araminte. Madame Argante elle, s'est montrée pleine d'espoir
que le portrait vienne du comte. Quant à Araminte elle, elle était en colère puisqu'elle pensait qu'il
venait du comte. Le portrait nous apprend donc que Marton aime Dorante et qu'elle pense qu'il
l'aime en retour. Madame Argante souhaite que sa fille épouse le comte. Araminte ne veux pas se
marier avec le comte tandis que lui veut réellement l'épouser et est jaloux de Dorante. Marivaux
utilise le portrait comme un objet fétiche, on le comprend notamment avec la phrase « il a été entre
vos mains madame ».
de plus Araminte apprend que c'est Dorante qui l'a peint lui même lorsqu'il lui avoue avoir appris à
peindre. Cela révèle donc de lui qu'il est un artiste, et quelqu'un de sensible, elle est donc touchée et
flattée.

Le vieux tableau :

Ce tableau apparaît dans l'acte II, scène 10. Il est accroché dans les appartements de
Dorante. Ici Dubois se sert d'Arlequin en créant une querelle au sujet du tableau, laissant croire à
Araminte qu'il souhaite retirer le tableau et qu’Arlequin le lui a interdit. C'est a la fois une manière
de faire croire que Dubois n'essaie point d'aider Dorante à épouser Araminte, et c'est aussi une façon
de dire à Araminte que Dorante possède un second tableau d'elle. Il sait qu'elle en sera flattée encore
une fois. La scène 10 tourne autour d'un « mot » que Dubois pourrait dire contre Dorante et qu'il ne
dit pas.
Dubois se sert aussi d'Arlequin car il sait qu'il va vouloir défendre son nouveau maître Dorante en
interdisant à Dubois d'enlever le tableau. Il sait aussi qu'Arlequin confiera cette histoire à Araminte,
elle en aura donc un second témoignage.

Conclusion :

Les portraits participent au stratagème puisqu'ils ont pour but de manipuler et faire tomber
amoureuse Araminte de Dorante. Et cela inclut aussi pour Dubois d’utiliser d'autres personnages en
les piégeant aussi et en les manipulant pour les faire dire ou croire ce qu'il veut. Il s'agit au final de
la confidence ( vraie ) de l'amour que Dorante porte pour Araminte, mais aussi de la confidence des
sentiments de chacun des personnages ( mme Argante, le comte, Marton, Araminte etc ). Les
portraits ont aussi dévoilé de fausses confidences comme le faux amour de Dorante pour Marton qui
va de pair avec le mensonge de monsieur Remy qui sous entend que la peinture faite par Dorante la
représente elle.