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L1 Droit UPEC (Université Paris Est Créteil) 2022/2023 : Vie politique UE2 (option)

Professeure : Madame Nathalie Marcon

Introduction : qu’est-ce que la vie politique ?


Ce cours est un cours optionnel du 1er semestre de L1 assuré par Madame Marcon Nathalie. Le partiel, en une
heure, est constitué d'un QCM avec 60 questions environ.

Un cours sur la vie politique a pour but (a pour objet) de présenter les rapports politiques, le paysage
politique et les acteurs politiques d’une société à un moment donné. Lorsqu’on étudie les acteurs, on peut
très bien évoquer les citoyens, les partis politiques comme les syndicats qui jouent un rôle politique. En
outre, étudier les rapports politiques peut se traduire par étudier les élections, les manifestations (comme
le mouvement des Gilets Jaunes qui est un phénomène politique) ou encore les différentes relations entre
l’Assemblée nationale et le président ou le gouvernement.

À chaque société correspond une vie politique différente. La vie politique actuelle dite contemporaine
n’est pas du tout la vie politique d’il y a 40 ans. La vie politique suppose l’étude d’une société particulière à
un moment donné. (Une vie politique se déroule dans un régime politique donné, dans une société
particulière).
Notre sujet principal restera la vie politique de la France, mais des rapprochements/ comparaisons avec
d’autres grandes démocraties contemporaines est possible.
Le phénomène politique et la vie politique sont constitués de rapports entre les différents acteurs, et dans
une démocratie (comme la France) par les différents processus de participation à la vie politique. Il est
donc nécessaire d’aborder la question du suffrage, des élections mais des conflits, comme les
manifestations. En effet, es rapports entre les acteurs de la vie politique ne sont pas forcément des
rapports constitutionnels, on peut avoir un mode d’expression des citoyens qui peut être la manifestation
(surtout en France).
Définition de régime politique : “Dans un état donné, la résultante du jeu des forces politiques et
principalement des partis politiques, dans un certain cadre institutionnel juridique contenu des données
historiques, idéologiques et économiques propre à cet état”.
La vie politique abordée a donc forcément un lien avec le régime politique et un lien avec le cadre
institutionnel. La vie politique française est très ancrée dans le passé, notamment en raison du rôle décisif
de la Révolution française. Beaucoup de mécanismes politiques actuels sont dus à des conséquences de la
révolution. Un certain nombre de mécanismes politiques, un certain nombre de dysfonctionnements de la
vie politique française proviennent de la Révolution française (on peut évoquer par exemple la méfiance
envers les partis politiques, qui est typiquement français).
Donc, l’histoire française est une histoire politique qui a un aspect historique parce que l’histoire politique
française est particulièrement complexe, longue et heurtée. La vie politique actuelle est ainsi héritière de
cette histoire complexe, c’est d’ailleurs pour ça que l’on fait débuter sur le plan politique la période
contemporaine, moderne à partir de 1789.
La Révolution française va certes toucher la politique, mais aussi le régime politique, la vie quotidienne des
Français, la religion, l’organisation administrative... elle va tout influencer ! L'histoire politique française
concerne le fonctionnement de la société au sens le plus large.

Partie 1 : Présentation de la vie politique depuis 1789


Titre 1/ les fondements historiques de la vie politique de 1789 à 1946

Chapitre 1 : les apports de la Révolution française


A/ La Révolution française.
C'est la Révolution française qui va détruire l’ordre ancien pour le remplacer par un nouveau, c’est donc
une transformation radicale. La Révolution française a changé le fonctionnement de la vie française dans
ses composantes les plus importantes. Ce n’est pas seulement la constitution qui a changé, mais la famille,
l’économie, le droit des sociétés, la façon de vivre sa vie, les droits tout a changé. C'est donc la création
d’une nouvelle société, et c’est d'ailleurs pour ça que l’année 1789 est considérée comme la première
étape de la période moderne. Les acquis révolutionnaires (en grande partie) sont encore valables
aujourd’hui.
Quelques points essentiels :

• La Révolution française provient de plusieurs mouvements qui ont parcouru le 18ème siècle et
notamment, provient en partie du mouvement des philosophes des Lumières (Voltaire, Diderot...)
qui vont insuffler un nouvel esprit durant le 18ème siècle. En effet, les philosophes des Lumières
veulent mettre à bas les préjugés de l’ancien régime et donc secouer les jougs de cette société. Les
philosophes des Lumières remettent en cause même les structures de l’ancien régime, ils veulent
secouer les barrières de cette société puisqu’ils considèrent que les carcans de la société sont
contraires au bonheur, à la raison (les rationalistes) ou encore la nature (les naturalistes).
Au nom de la raison, on va donc lutter contre les carcans de l'ancien régime ; la hiérarchie sociale et la
religion. Les philosophes des Lumières sont des membres de la noblesse sous le 18ème siècle, donc leur
remise en cause est modérée.
Il est bon de rappeler que sous l’ancien régime la religion est le soubassement de l’édifice politique et de
l’édifice royal. La religion catholique est donc le socle de l’ancien régime puisque le Roi représente Dieu sur
Terre, c’est l’exercice, par le roi de France, du pouvoir temporaire/ temporel. Ainsi la religion française
(donc catholique) fonde la monarchie française puisque le Roi est l’émanation du pouvoir divin, il a la
charge du pouvoir temporel. D'ailleurs, le roi est souverain grâce à Dieu, on parle de souveraineté divine.
C'est pour ça qu’un roi est sacré par une cérémonie religieuse car il est l’émanation de Dieu.
Cette religion catholique va aussi expliquer l’organisation sociale de l’Ancien régime : la religion catholique
explique l’organisation sociale, figée sur une représentation qui date du Moyen-Âge avec la noblesse qui
est chargée de défendre, le tiers-état qui est le commun et le clergé qui représente la religion. C’est
justement ce caractère figé de la hiérarchie sociale qui va être profondément marqué par la philosophie
des Lumières. En effet, les philosophes des Lumières sont favorables au progrès, notamment le progrès
scientifique. Or, pour une grande partie, la religion catholique est opposée au progrès scientifique.

Avec le 18ème (voire un peu avant) on voit apparaître la bourgeoisie (d’affaire) avec les banquiers... une
nouvelle catégorie est donc apparue qui a de plus en plus de moyens et de connaissances et qui est très
favorable à cette philosophie des Lumières. Toutefois, la bourgeoisie est la composante sociale la plus
active et souvent l’une des plus instruites mais, elle fait partie du tiers état qui a un rôle politique très
moindre.
L’esprit du 18ème siècle va donc ouvrir cette idée de changements, ça va insuffler un esprit différent de
liberté et de progrès. Cela va se conjuguer avec les difficultés existantes par ailleurs, de l’ancien régime. En
effet, à la fin du 18ème siècle, l’Etat français est très endetté notamment à cause des guerres multiples
menées par les rois mais aussi la conquête de l’Amérique. Le roi est donc ruiné, les caisses de l’Etat sont
vides et on est dans une période de crise financière majeure (1 / Un vent de changement 2/ crise financière
majeure 3 / peuple français est dans la misère).

Le Roi Louis 16 avait parfaitement conscience des difficultés mais n’étant pas soutenu par la noblesse, il a
essayé à de multiples reprises, de faire des réformes, notamment faire des réformes sur l’impôt, le but
étant de répartir des charges, mais encore une fois, le clergé et la noblesse n’ont pas soutenu le roi sur
cette tentative. En désespoir de cause, face à la crise financière et surtout face à l’endettement de la
France, le Roi décide de convoquer les Etats Généraux. Ces derniers sont une vieille institution
monarchique qui était sollicitée sous Moyen-Âge. On réunissait des représentants de chacun des ordres,
des représentants sur tout le territoire français et qui était là pour trouver une solution consensuelle.
Le roi réunit les Etats généraux pour trouver une solution à cet état de crise financière d’endettement de la
France notamment sur la question de l’impôt, et ce fut un échec. Donc le tiers-état sont réunis en mai 1789
et c’est un échec car ces derniers n’ont pas été suivis, soutenus par les clergés et la noblesse qui veulent
rester sur le système de l’Ancien régime, c’est donc la première étape de la révolution.
Le tiers-état va décider de faire cessation, et fait un coup d’état le 5 mai 1789, et se transforme en
assemblée nationale le 17 juin 1789.

Le tiers-états se constitue seul en assemblée nationale sur une motion de Sieyès (juriste, député des tiers-
états). D'ailleurs, le fait que le tiers-état se transforme en assemblée nationale est le premier acte
révolutionnaire puisque cela signifie que le tiers-état représente SEUL la nation française.
Cette Assemblée nationale va se doter de plusieurs pouvoirs essentiels, elle se déclare constituante. Cela
veut dire qu’elle s’attribue le pouvoir de faire une constitution. L'Assemblée nationale se saisit du pouvoir
constituant mais elle se saisit également du pouvoir fiscal puisqu’elle décrète que les impôts cessent d’être
perçus (l’assemblée va se saisir des forces CAPITALES du pouvoir politique).
Le 20 juin 1789, cette assemblée fait le serment de doter la France d’une constitution (le serment du jeu de
Paume).
Le 25 juin 1789, le roi prend le parti de la noblesse et du clergé et ordonne aux états généraux de se
séparer et notamment aux tiers-états de se séparer. Les députés de la nouvelle Assemblée nationale
refusent d’obéir, c’est ce qu’on appelle le refus d’obéissance qui a été rendu célèbre par Mirabeau : “Allez
dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous n’en sortirons que
par la force des baïonnettes”.
Le 27 juin 1789, le roi capitule provisoirement et ordonne la réunion des ordres mais, il affiche sa
capitulation. Il tente par ailleurs d’intimider les députés de l’Assemblée nationale en faisant appel aux
troupes.

Le roi fait appeler les troupes qui vont tenter d’encercler les députés et c’est ce qui va déclencher le
deuxième acte de la Révolution française, à savoir l’insurrection populaire.
Face à l’appel des troupes, le peuple de Paris va craindre que les députés soient emprisonnés, embastillés.
Il va donc descendre dans la rue pour sauver les députés sachant que l’armée soutient ce mouvement des
états généraux, l’armée ne tirera pas sur les révolutionnaires, ce qui va “garantir” le succès de
l’insurrection populaire.
Le 14 juillet 1789 a eu lieu la prise de la Bastille (rappel : la Bastille était une prison royale de type politique,
emblématique). La prise de la Bastille symbolise l’accès à la deuxième partie du pouvoir politique. Le tiers-
états va mettre fin, va mettre un terme à la force armée du roi, symboliquement il va conquérir aussi la
force. Ainsi, c’est donc le symbole de la révolution politique et la capitulation définitive du roi, et donc la
victoire du tiers-états et la conquête de la force armée.

B/ La déclaration des droits de l’Homme (DDHC Droits de


l'Homme et du citoyen).
L'Assemblée nationale a le pouvoir politique, qu’elle va mettre en place, en œuvre très vite. Le 4 août
1789, l’Assemblée nationale abolie les privilèges (parmi les privilèges on a par exemple le fait que le clergé
et la noblesse ne paient pas d’impôts, que le clergé et la noblesse ont accès à les emplois les plus élevés...).
En abolissant les privilèges, là aussi c’est une bataille politique car l’Assemblée nationale supprime le
pouvoir de faire de la monnaie à la noblesse. Le fait d’abolir les privilèges = abolir les privilèges sociaux, la
hiérarchie sociale, fin des 3 ordres. Cet acte est le 3e et dernier acte de la Révolution française, à partir du
4 août on va commencer la révolution économique et sociale en abolissant, supprimant les ordres et donc
toute l’organisation de l’Ancien régime.
Ce troisième est certes une révolution sociale avec la transformation de l’Ancien régime, mais c’est
également une révolution juridique car l’Assemblée nationale va adopter la constitution et la déclaration
des droits de l’Homme.
➢ Donc révolution sociale et économique marquée par la fin des privilèges le 4 août + adoption de la
constitution de la DDHC.
La déclaration des droits de l’Homme et du citoyen (DDHC) sera proclamée les 26 et 27 août 1789. En fait,
les révolutionnaires vont s’inspirer des Américains puisque ces derniers ont été les premiers à être doté
d’une déclaration avant leur constitution (1797).
La DDHC proclame les droits essentiels de l’Homme au sens universel du terme, mais elle proclame
également les nouveaux principes de la société en cours de création.

➢ Parmi les droits essentiels proclamés par la DDHC, on retrouve la liberté d’aller et venir (article 4) :
“La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Ainsi, l'exercice des droits
naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la
société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la
loi”.
➢ On retrouve d’autre part, la liberté d’opinion (opinion politique et religieuse) (article 10) : “ Nul ne
doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble
pas l'ordre public établi par la loi”.
➢ La liberté d’expression (article 11) : “ La libre communication des pensées et des opinions est un
des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer
librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi”.
➢ La liberté politique (article 4 et 6) : “La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à
autrui. Ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui
assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne
peuvent être déterminées que par la loi”. ; “La loi est l'expression de la volonté générale. Tous
les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation.
Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens étant
égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon
leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents”.
L’autre type de liberté reconnue est l’égalité. Celle-ci est reconnue de façon très large par l’article 1 de la
DDHC : “Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne
peuvent être fondées que sur l'utilité commune”.
Mais, on aussi une reconnaissance pratique de cette liberté, de cette égalité car on retrouve l’abolition des
privilèges dans la DDHC, ce sont les articles 13 et 14 qui sont relatifs à l’impôt, aux contributions et au fait
que l’impôt est appliqué à tous donc fin des privilèges.
Art. 13. “Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution
commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs
facultés”.
Art. 14. “Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la
nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer
la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée”.
L’égalité se retrouve donc de façon pratique, puisque les articles 13 et 14 de la DDHC mettent fin au
privilège fiscal, on retrouve également la fin des privilèges en termes d’emplois (article 6) qui précise que
les emplois publics sont de libre accès pour tous, donc pas réservés à la noblesse.

Art. 6. La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir
personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit
qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également
admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que
celle de leurs vertus et de leurs talents.

On a aussi une reconnaissance du droit de propriété, exprimé par l’article 17 de la DDHC, là encore, l’accès
à la propriété était réservé à la noblesse et au clergé avant.
Art. 17. La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la
nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et
préalable indemnité.
Enfin dernière catégorie de droit déclarée par la DDHC : la sûreté. La sûreté c’est les droits contre
l’arrestation arbitraire, c’est tout ce qui concerne la détention arbitraire, l’arrestation arbitraire et la
torture. Rappel ; les prisonniers politiques n’avaient souvent aucun procès avant. (Article 7,8,9)

Art. 7. Nul homme ne peut être accusé, arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par la Loi, et selon
les formes qu'elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres
arbitraires, doivent être punis ; mais tout citoyen appelé ou saisi en vertu de la Loi doit obéir à l'instant :
il se rend coupable par la résistance.

Art. 8. La Loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être
puni qu'en vertu d'une Loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée.
Art. 9. Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé
indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit
être sévèrement réprimée par la loi.

Ces droits consacrés par la DDHC, sont qualifiés de droit de la première génération, ce sont des droits
individuels et libéraux. Attention, le terme libéral est certes utilisé en économie, mais aussi en droit pour
définir des droits libérales, CAD favorables à la liberté. Ce sont les droits individuels (individualisme) et
libéraux.
L’autre grand apport de la DDHC c’est qu’elle va consacrer les grands principes de cette nouvelle société à
venir.
➢ On retrouve comme principe fondateur de cette nouvelle société, la souveraineté. Tout système
politique quel qu'il soit a besoin d’avoir des principes politiques, qui expliquent le système,
auxquels on doit adhérer.
➢ Dans un système politique, le premier principe essentiel est le fait de savoir qui détient le pouvoir
politique. En effet, sous l'ancien régime le souverain = roi, donc la souveraineté est d’ordre divine
car il a la force divine. Mais, puisque les révolutionnaires ne veulent pas une légitimité de type
religieuse, ils vont donc choisir à la place de la souveraineté royale, la souveraineté nationale.
➢ La fraternité n’est pas reconnue dans la DDHC.
La DDHC va mettre en place les nouveaux principes de la nouvelle société.

On va créer et reconnaitre le principe de souveraineté nationale, on remplace la souveraineté royale par la


souveraineté nationale, CAD que la souveraineté appartient à la nation. La notion de nation a l'avantage
considérable d'être une idée, la nation est une entité, une entité permanente, indivisible et distincte du
peuple qui la compose.
On retrouve cette idée de la nation et de la souveraineté dans l’article 3 de la DDHC : “L e principe de toute
souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane
expressément”. Cet article 3 confère la souveraineté à la nation. Elle interdit en effet la souveraineté royale,
seuls les représentants de la nation peuvent exercer la souveraineté. On consacre dans la souveraineté
nationale : la démocratie et le principe du suffrage.
La souveraineté nationale (qui appartient donc à la nation) suppose la démocratie indirecte, c’est à dire, en
d’autres termes, la démocratie représentative.
La nation est considérée comme étant une entité abstraite.
Autre principe : la séparation des pouvoirs. Cette séparation des pouvoirs est reconnue par l’article 16 de
la DDHC : “Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs
déterminée, n'a point de constitution”.

La séparation du pouvoir est fondée sur la nécessité de diviser les pouvoirs, dans le but de lutter contre la
concentration de cette dernière sous la main d’une seule personne, ou encore pour éviter la dictature. Ce
principe est d’abord issu d’une théorie d’Aristote, puis cela a été repris par John Locke au 17ème siècle et
enfin développé au 18ème siècle par Montesquieu. Pour Montesquieu, l’exercice du pouvoir politique doit
être divisé en trois fonctions distinctes (législative, exécutive, juridictionnelle), et elles doivent être dirigées
par 3 pouvoirs distincts.

• Législatif = assemblée
• Exécutif = gouvernement
• Juridictionnel = la juridiction.

Le fait donc de diviser les pouvoirs évite la concentration du pouvoir politique en une seule main, la
séparation est là pour mettre fin à la monarchie absolue.
Autre principe : la primauté de la loi, affirmée par l’article 6 de la DDHC : ” La loi est l'expression de la volonté
générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation. Elle doit
être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens étant égaux à ses yeux sont
également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que
celle de leurs vertus et de leurs talents”.
La loi devient la norme la plus importante, au sens d’hiérarchie. La loi a la primauté sur les autres textes car
elle est l’expression de la volonté générale. Tout système de l’ancien régime était lié au Roi, parce que le
Roi était le souverain et donc, il faut remplacer les normes royales. Toutefois, attention, on est toujours
dans une monarchie et le Roi est toujours présent en 1789, on ne veut pas s’en priver, seulement on veut
donner l’exercice du pouvoir politique à la nation.
Dernier principe : la participation politique des citoyens : on reconnaît le principe de participation politique
des citoyens, donc la démocratie représentative (reconnu par l’article 3 de la DDHC : “Le principe de toute
souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane
expressément”).

Comme on le voit, la DDHC est un texte majeur avec des conséquences majeures immédiates en 1789 car à
partir de la DDHC, la démocratie représentative est mise en place et les députés de l’Assemblée nationale
vont abattre petit à petit le système de l’ancien régime (et l’ancien régime lui-même) pour le remplacer par
une nouvelle société. Avec la DDHC, on supprime les ordres sociaux et religieux, on met fin au système
féodal.
On va aussi laïciser l’état civil (divorce possible, le mariage n’est plus reconnu comme étant un acte
religieux) : la DDHC a donc des conséquences politique, constitutionnelle, sociale, économique, religieuse
et familiale.
Précision : le système des ordres touchait tous les niveaux, chaque métier était organisé en structure
fermée. On a considéré qu’à la Révolution française, il fallait mettre fin à cela. C'est donc la loi de Chapelier
de 1791 qui met fin à cette organisation : La loi Le Chapelier est, avec le décret d’Allarde, emblématique de
l’esprit libéral qui inspire la Révolution française. Interdisant les corporations, elle pose surtout le principe
d’un délit de groupement libre d’acteurs économiques et sociaux.
Toutefois, cette loi de Chapelier a des conséquences : elle supprime toutes les communautés d'exercice
collectif des professions, la loi Le Chapelier eut pour effet de détruire les guildes, corporations et
groupements d'intérêts particuliers, détruisant du même coup les usages et coutumes de ces corps.
Cela détruit donc la structure artisanale, la fin des associations : c’est d’ailleurs l’une des raisons pour
laquelle il y’a eu une révolte des syndicats en France.
Enfin, on peut donc dire que la DDHC est un texte (très) court, qui est dans un style abstrait et universel. Ce
texte a presque un style métaphysique, au sujet des droit de l’Homme on parle de messianisme. De plus, la
DDHC est un texte de droit positif, a valeur constitutionnelle. En effet si l’on se réfère au préambule de la
constitution de 1958, on voit que ce préambule fait référence à la DDHC : elle fait donc partie du corpus
constitutionnel. Elle est applicable comme étant un texte constitutionnel et est placé en haut de la
hiérarchie des normes.

C/ la vie politique à 1789 à 1799.


1/ La constituante (formée par les députés des états généraux).
Le premier régime mis en place est la constituante. C'est une monarchie constitutionnelle qui garantit la
séparation des pouvoirs. Le roi a tout de même un certain nombre de pouvoirs, notamment le fait de
nommer ses propres ministres ou encore avoir le droit de véto sur la loi.
Le 11 septembre 1789, les députés de l'Assemblée constituante, réunis pour délibérer sur le droit de veto
accordé au roi Louis XVI, se répartissent spontanément de part et d'autre du président : à droite, aux places
d'honneur, s'installent les « monarchiens » guidés par Jean-Joseph Mounier. Ils sont partisans d'un veto
absolu qui permettrait au roi de rejeter définitivement toute loi. À gauche s'installent les opposants qui
préfèrent un simple veto suspensif (ils auront finalement gain de cause).
Cette répartition s'enracine lorsqu'à partir d'octobre 1789, les députés délibèrent dans la salle du Manège
des Tuileries. Les uns, hostiles à la Révolution ou soucieux de la contenir, s'assoient sur le côté droit de la
salle, par rapport au président de l'Assemblée (ce côté réputé honorable est dit le « côté de la reine »). Les
autres plus ou moins favorables à la Révolution, s'assoient à la gauche du président (le « côté du Palais-Royal
»). Ils se disent « patriotes » et qualifient leurs opposants « d’aristocrates ».

De cette répartition des députés français par affinités datent les clivages entre une droite et une gauche.
(L'une réputée conservatrice, l'autre révolutionnaire ou réformiste) qui rythment aujourd'hui encore la vie
politique dans toutes les démocraties.
C'est donc l’apparition de la première division entre les révolutionnaires. Mais, au sein même des
révolutionnaires, on voit apparaître deux courants : les modérés et les avancés.
Cette division entre les révolutionnaires va être très rapide et très profonde, car dès octobre 1790,
apparaît une composante révolutionnaire intransigeante, qu’on peut qualifier “d’extrême gauche” (les
jacobins vont très vite avoir une position intransigeante, on peut citer Robespierre).
Sur le plan de la vie politique, cette dernière est assez complexe puisqu’on a 3 mouvements :

• 1 rapport tendu entre le roi et l’Assemblée nationale


• 2 la tendance de division des révolutionnaires et la tendance à l’intransigeance d’une partie de ces
derniers.
• 3 l’arrivée de forces extérieures à l’Assemblée nationale et au roi qui vont avoir de plus en plus
d’importance : on peut évoquer le peuple de Paris, les journalistes, mais aussi les clubs qui vont
faire exprimer la démocratie dans la rue. Les clubs sont des lieux de réunions de la noblesse, mais
petit à petit cela va devenir des lieux de discussion politique. On voit également apparaître la
création des clubs des girondins, des jacobins, des cordeliers, des feuillants, etc.
Le roi à la fin fuit Paris, et il est arrêté à la Varenne : cela est représentatif d’une trahison du droit et d’un
échec de la monarchie constitutionnelle. L'Assemblée nationale finit par se séparer en 1791.

2/ L’Assemblée législative (1er octobre 1791- 20 septembre 1792).


La fuite du roi a donc été le premier coup d’arrêt de cette première période, malgré tout, la constitution,
sera adoptée le 3 et 4 septembre 1791. Toutefois, comme on l’a dit précédemment, le 30 septembre
l’Assemblée nationale se sépare et une nouvelle assemblée constituante apparaît : c’est donc la nouvelle
période : l’Assemblée législative.
On retrouve dans cette constitution, toujours, la séparation des pouvoirs, le pouvoir législatif est donc
accordé à l’assemblée législative et les députés sont élus pour deux ans.
Depuis, sa fuite, le roi va voir ses pouvoirs diminuer, son droit de véto sera d’ailleurs suspendu.

Les organes législatifs et exécutifs sont indépendants les uns des autres, c’est ce qu’on appelle la
séparation stricte des pouvoirs. En effet, on a vu apparaître 2 grandes conceptions de la séparation des
pouvoirs :

→ 1 la séparation souple. Les mécanismes sont : la possibilité pour le pouvoir exécutif de dissoudre
l’Assemblée ; et le pouvoir législatif a le pouvoir de remettre en cause le gouvernement).
→ 2 la séparation stricte.
Ce qui veut dire, qu’à la fin, il n’y a aucun moyen de résoudre les conflits. Cette constitution n’a aucune
chance de succès, la vie politique va être constituée de conflits entre le Roi et l’Assemblée législative.
Puisqu'on est dans une démocratie représentative, on va admettre le suffrage. Mais les révolutionnaires
ont mis en place un suffrage censitaire (= Un suffrage censitaire est un mode de suffrage dans lequel le
droit de vote est réservé aux citoyens qui acquittent un impôt direct au-delà d'un seuil appelé cens
électoral. Le cens d'éligibilité, qui permet à un citoyen d'être éligible, peut être fixé à un seuil différent,
plus élevé). Pendant la Révolution La Constitution de 1791, qui met en place une monarchie
constitutionnelle, prévoit, sous l'influence de l'abbé Sieyès, un suffrage censitaire où seuls les hommes de
plus de 25 ans, payant un cens (un impôt direct) égal à la valeur de trois journées de travail, avaient le droit
de voter. Ils étaient considérés comme des "citoyens actifs", par opposition aux autres, les "citoyens
passifs". Toutefois, cela va engendrer le mécontentement du peuple, et principalement des citoyens
passifs qui n’ont pas la possibilité de voter.
Sur le plan un peu plus général, la France en 1972 est dans une période de chaos politique et économique,
on voit la disparition de l’encadrement. La France n’a plus d’argent, les récoltes se sont rares, le peuple de
France connaît la misère durant l’hiver 1792.
En août 1792, on voit que l’insurrection (commune insurrectionnelle de Paris) éclate : le peuple de Paris
attaque le palais des Tuileries, on rentre dans une nouvelle période. La commune insurrectionnelle nomme
un comité, et prend des mesures extrêmement radicales, ce qui va initier la période de la terreur. Elle met
également fin à la monarchie constitutionnelle.

3/ La convention nationale (21septembre 1792 ; 26 octobre 1795).


On va adopter le calendrier républicain, = l’ère de la liberté, mais on va vouloir marquer les esprits donc on
met en place le calendrier à partir du 22 septembre 1792 ; Nous avons à partir du 22 septembre une
nouvelle structure : le premier mois de l'année débute en octobre.

La Convention, réunie le 20 septembre 1792, prononce la déchéance du roi dès le lendemain, proclame
que la royauté est abolie en France et qu’à cette date commence l’an I de la République. Le 25 septembre,
la République française est déclarée « une et indivisible ».
Fin 1792, la Constitution finalement adoptée au terme de laborieux travaux voit rapidement son
application ajournée « jusqu'à la paix », et le gouvernement constitutionnel est remplacé par un
gouvernement révolutionnaire.

La Convention se divise entre Girondins et Montagnards, les premiers étant considérés comme plus
modérés et plus décentralisateurs que les seconds. Après un premier projet « girondin », abandonné avec
la condamnation à mort de ses principaux rédacteurs, la Convention rédige très rapidement une nouvelle
Constitution, qualifiée de « montagnarde ».

La mise en place progressive de la Terreur, destinée à lutter contre les menaces « contre-révolutionnaires
», quelles qu’en soient leurs manifestations, avait frayé la voie du gouvernement révolutionnaire. Ainsi dès
le printemps 1793, un nombre de lois restrictives des libertés sont adoptées : création d’un « Tribunal
extraordinaire », « loi des suspects », suppression de l’inviolabilité des parlementaires... Parmi les vingt-et-
un comité que la Convention avait formés en son sein, deux ont pris le pas sur les autres, et finissent par
dominer la Convention elle-même : le Comité de Sûreté générale et le Comité de Salut Public. Ce dernier,
créé le 6 avril 1793, se voit confier les affaires extérieures, la sûreté intérieure de l’État et la conduite des
affaires les plus importantes.
Au sein de ce Comité, dépendant théoriquement de la Convention et renouvelé tous les mois, Robespierre,
Saint-Just et Couthon exercent une véritable dictature personnelle, après la chute des Girondins fin mai
1793, concentrant le pouvoir au nom de la défense de la Révolution, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des
frontières.
À retenir : le conseil exécutif est composé de 6 ministres ; pas de subordination constitutionnelle, pas de
séparation des pouvoirs (l’Assemblée a tous les pouvoirs).
- La convention nationale pré-thermidorienne : 21 septembre 1792 – 9 thermidor de l’an 2 (27
juillet 1794).
La vie politique résumé en 3 points pendant cette période :

1/ la lutte entre les montagnards et les girondins (droite/gauche)


2/ concentration des pouvoirs entre les mains du conseil exécutif (notamment entre les mains d’un seul
homme, Robespierre).
3/ début de la terreur, période de dictature.

Les montagnards = les représentants qui vont survire (Maras, Robespierre...), les montagnards feront
exécuter et arrêter les girondins en juin 1793. Avant cela, la monarchie a été abolie, roi = exécuté le 21
janvier 1793, la dictature va se resserrée.
À partir d’Avril 1793, des mesures radicales vont apparaître, notamment le comité de surveillance, des
tribunaux extraordinaires et le comité de la convention (dont le comité du salut public).

Le 1er comité du salut public est dirigé par Danton (avril-juillet 1793), puis dirigé par Robespierre (27 juillet
1793 -27 juillet 1794). C'est le comité du salut public qui exerce tous les pouvoirs.
Les montagnards vont arrêter les girondins en juin 1793, ce qui va entrainer une révolte civile dans les
provinces (en Vendée ou encore en Bretagne). C'est Robespierre qui va peu à peu concentrer en ses mains
tous les pouvoirs, c’est la dictature de Robespierre.
À partir d’automne 1793, la période de la terreur va commencer. Le parti des Montagnards est devenu un
parti unique. Mais les épurations concernent aussi les Montagnards (Danton sera exécuté). On met en
place à cette époque une monocratie. Les montagnards mettent en place un pouvoir central, Robespierre
sera un chef incontesté durant 6 mois. Pourtant, les montagnards vont réussir à adopter une constitution
le 17 avril 1793 : la constitution montagnarde.

• Cette constitution a été pour la première fois en France, approuvée par le peuple par le biais du
référendum en juillet 1793.
• Dans cette constitution : on retrouve un nouveau principe de souveraineté (la souveraineté
populaire), théorie exposée par Rousseau dans Le contrat social ; la souveraineté appartient au
peuple et se divise entre tous les citoyens qui la composent. Chaque citoyen détient ainsi une
parcelle de souveraineté.
• Ce principe de souveraineté implique une démocratie directe (ou semi-directe), le vote est
obligatoirement un droit (et non plus une fonction) dans le principe de la souveraineté populaire.
Dans cette constitution, le suffrage universel masculin est donc reconnu.
• En outre, cette constitution écarte le principe de séparation des pouvoirs : il y’a une concentration
des pouvoirs au profit du législatif.
• Mais, cette constitution ne sera jamais appliquée car la période est beaucoup trop chaotique
(révolution civile...). Pour autant, elle demeure sur le plan politique, un idéal démocratique. Elle fait
partie des idéaux démocratique des partis d’extrême gauche des Français.
Le 27 juillet 1794, les députés demandent les comptes à Robespierre et décident de le faire exécuter. La
mort de Robespierre marque la fin de la période de la terreur, et marque la fin de la monocratie.
- La convention thermidorienne du 27 juillet 1794 au 26 octobre 1795.
Les députés de la convention nationale en ne faisant aucun changement, vont provoquer la colère de tout
le monde (des royalistes, des anciens jacobins) cette période sera une période politiquement très troublée.
On voit réapparaitre l’opposition royaliste sous cette période.
Il y’aura deux journées de révoltes jacobines (en germinal et prairial de l’an 3), et une journée de révolte
royaliste en vendémiaire (26 octobre 1795) qui marquera la fin de la convention nationale.

• C'est le réveil de l’opposition royaliste.


• C’est le premier appel à soldat contre les insurgés depuis 1789.
• Napoléon Bonaparte menait les troupes royalistes. C'est à partir de ce moment qu’il prend la place
dans l’histoire politique.

4/ Le directoire du 26 octobre 1795 au 9 novembre 1798.


1. La constitution de l’an 3.
Cette constitution est très longue, elle a pour unique objet d’éviter la dictature. Cette constitution met en
place la souveraineté nationale et la séparation stricte des pouvoirs.

Sur le plan des institutions : le pouvoir législatif appartient à deux chambres (ces deux chambres sont
élues, on est dans un système bicaméral). La première chambre est à l’initiative des lois, la seconde la
discute et l’amorce.
Le pouvoir exécutif appartient au directoire composé de 5 directeurs, qui ont un mandat de 5 ans. Ces
deux pouvoirs sont indépendants et n’ont aucun moyen d’action l’un sur l’autre (ce qui sera rédhibitoire
car une communication reste primordiale pour un bon fonctionnement, or là on assistera à un
dysfonctionnement).
La constitution met également en place un suffrage censitaire.
2. La vie politique sous le directoire.
Cette vie politique sera marquée par les conflits entre le pouvoir législatif et exécutif, à chaque élection on
va avoir une crise majeure. Par exemple, les directeurs vont remettre en cause par la force les élections
des chambres une première fois en avril 1797 car cette élection était favorable aux royalistes.
Une seconde fois en avril 1798, ils remettront en cause une élection favorable aux jacobins. De la même
façon, les chambres vont s’opposer et empêcher le renouvellement des directeurs, ces chambres
organiseront un coup d’état, le 18 juin 1799.
Cette vie politique est donc marquée par des coups de forces permanents : les anciens députés
thermidoriens ont toujours le pouvoir et sont embêtés car ils détestent les jacobins et ne veulent pas le
retour des royalistes. Le retour des royalistes marquerait leur fin.
Un de ces thermidorien c’est Sieyès (fait partie des régicides). Sieyès devient directeur à partir de 1799, il
reste au pouvoir et se fait une constitution pour lui, à sa mesure. Mais il n’est pas en mesure de monter
seul un coup d’état, pour prendre le pouvoir il a besoin d’une épée, et cette épée c’est Napoléon
Bonaparte. Ils mènent et réussissent le dernier coup d’état de cette époque, il s’agit du coup d’état du 18
brumaire de l’an 8, soit le 9 novembre 1799. C'est donc la fin de la période dite révolutionnaire, on va
passer dans une nouvelle période qui sera un peu plus stable sur le plan politique, car on aura un empire.

CHAPITRE 2 : le consulat et l’empire de 1799 à 1815.


A/ Le consulat.
Lors de son coup d’état, Napoléon Bonaparte va tirer profit du ras-le-bol des Français, de ce besoin
d’ordre.
Napoléon Bonaparte va emprunter à la constitution ces critères de légitimé et de souveraineté. Il va mettre
en place une constitution nouvelle, mais celle-ci sera créé à son profit et va mettre en place un pouvoir
personnel. Ce nouveau type de régime autoritaire sera appelé le césarisme autoritaire.

1. La constitution de l’an 8.
C'est l’abbé Sieyès qui est chargé de rédiger la constitution, mais il ne sera pas seul à la rédiger car elle sera
influencée, modifiée par Bonaparte.
Cette constitution est assez courte et est soumise à un référendum constituant (on demande au peuple
d’accepter la constitution), elle sera promulguée le 13 décembre 1799.
Cette constitution met en place un décor avec un suffrage universel et une séparation des pouvoirs (mais
c’est une façade).
Le pouvoir législatif appartient à 3 assemblées : le tribunat qui discute les lois, le corps législatif qui vote les
textes sans les discuter et le Sénat qui vérifie que la loi est conforme à la constitution.
On se rend compte que les chambres n’ont pas l’initiative des lois et que le travail législatif est tellement
divisé qu'il n’y a plus aucun pouvoir législatif réel.
Le gouvernement lui est constitué de 3 consuls qui ont l’initiative des lois et des budgets, ils exercent tout
le pouvoir exécutif.
C'est en l’an 3 qu’est créé le conseil d’état, qui est chargé de préparer les textes et trancher les litiges entre
administrés. Parmi les consuls, un d’entre eux est supérieur aux autres (et c’est le premier consul, donc
Napoléon Bonaparte).

S'agissant du peuple, le peuple n’est pas écarté par cette constitution car celle-ci met en place le suffrage
universel mais indirect.

2. La constitution de l’an 10.


Le problème que pose la constitution de l’an 8, c’est que le pouvoir du premier consul était nommé pour
10ans, mais Napoléon Bonaparte va modifier la constitution de l’an 8 a son profit (sénatus-consulte du 16
thermidor de l’an 10 soit le 4 aout 1802).

Napoléon Bonaparte va mettre en place une nouvelle constitution : celle de l’an 10 ; cette constitution
étend les pouvoirs du premier consul. Désormais, le premier consul est nommé à vie et peut nommer son
successeur de son vivant.
Dans la constitution de l’an 10, on assiste à la réduction du pouvoir des assemblées et la division du
suffrage universel, les élections se font à plusieurs degrés.
Dans cette constitution, Napoléon Bonaparte conserve le consulat. Pour autant, dans cette nouvelle
constitution, le pouvoir exécutif prime sur le législatif et le pouvoir exécutif n’est que par apparence
collégial, en vrai, il appartient à Napoléon Bonaparte seul. Toutefois, la légitimé révolutionnaire ne suffit
pas à Napoléon Bonaparte, il va choisir la légitimé royaliste en changeant une nouvelle fois la constitution.

3. La constitution de l’an 12.


Cette constitution a été proclamée par le texte sénatus-consulte le 28 floréal de l’an 12, soit le 18 mai
1804. Elle établit l’empire, en effet l’article 1 de cette constitution de l’an 12 affirme : “Le Gouvernement
de la République est confié à un Empereur, qui prend le titre d'Empereur des Français. - La justice se
rend, au nom de l'Empereur, par les officiers qu'il institue”.
En l’an 12, le consulat devient un empire héréditaire, la succession est organisée dans la descendance
directe de Napoléon Bonaparte.
Napoléon créer donc un régime à sa taille car il utilise la légitimé royaliste tout en conservant un pouvoir
exécutif, législatif et un suffrage universel ; il prend/ garde seulement ce qui l’intéresse de l'ancienne
constitution.

Le régime sous Napoléon Bonaparte est un régime autoritaire (le césarisme démocratique), c’est un régime
qui appartient à un chef militaire, et c’est une composante essentielle car ce sont les victoires
napoléoniennes qui vont donner à Napoléon Bonaparte, la légitimé et la possibilité de maintenir son
régime.

4. Le césarisme démocratique.
Napoléon Bonaparte s’est fait sacrer empereur le 2 décembre 1804 à Paris par le pape Pie VII. Ici, on
retrouve le sacre religieux, moment essentiel de la légitimé monarchiste, ce qui fait également référence à
un pouvoir divin.
Napoléon était le 1er empereur, il gouverne seul en utilisant quand même les acquis révolutionnaires
(suffrage à son profit), il va utiliser le plébiscite.
Le plébiscite c’est une loi votée par l’assemblée de la plèbe. Sous Napoléon Bonaparte et encore
aujourd’hui, le plébiscite = vote direct du peuple sur un projet dans lequel on ne peut répondre que par oui
ou non. Le plébiscite = referendum dans lequel on s'exprime non pas uniquement sur le projet mais aussi la
légitimé du gouvernant.
Napoléon Bonaparte va utiliser à son avantage le plébiscite pour le soutien du peuple français, donc il se
présente toujours comme un empereur héritier de la Révolution française.

B/ La vie politique sous l’empire.


La particularité de cette période : Napoléon Bonaparte va créer une noblesse d’empire, des dignités
impériales qu’il va confier à sa famille et à ses plus proches généraux, on va se retrouver avec une nouvelle
classe sociale (la noblesse d’empire), la vie politique sera entièrement contrôlée par Napoléon Bonaparte,
il va mettre en place un système de police efficace qui va lui assurer le contrôle de l'opposition politique et
la censure.
On est ici dans un régime d’ordre, tout en reconnaissant des libertés essentielles (Napoléon Bonaparte en
1804 met en œuvre le code civil et fait reconnaitre plusieurs libertés).
Pour la population ouvrière, paysanne : pas de changements majeurs, juste extrêmement surveillé pour
éviter des insurrections.
En 1814, c’est la chute de l’empereur. Il abdique face aux monarchies européennes. Le Sénat impérial (de
l'empire) va vouloir proclamer louis 17 Roi de France. Mais, Napoléon Bonaparte va faire un retour
triomphal de 100 jours. (Mars-juin 1815) il va reprendre le pouvoir au détriment du Roi. Finalement, c’est
la défaite de Waterloo 18 juin 1815, qui clôt définitivement la période du 1er empire. On rentre dans la
restauration.

Titre 2/ Les nouvelles expériences de 1815 à 1870.


La période révolutionnaire est totalement terminée. Aucun régime stable n’est né de cette période.
Pour le reste il convient de remarquer que la société actuelle est née de cette période : la commune, la
région le préfet, le maire sont tous nés soit pendant la période révolutionnaire, soit sous Napoléon.
Napoléon Bonaparte va également mettre en place le Code Civil, va permettre la création des conseils
d'État, il va même régler les questions religieuses en adoptant le concordat de 1801.

• Instabilité politique
• Mais, stabilité sociétale, juridique.

Chapitre 1 : la monarchie constitutionnelle et censitaire de 1815 à 1848.


1. La charte de 1814.
La charte a été adoptée en 1814, entre les deux applications de Napoléon Bonaparte, mais le régime est
adopté en 1815.
La charte date du 4 juin 1814, c’est une charte qui met en place une monarchie constitutionnelle et donc la
restauration de la monarchie (c’est pour ça qu’on appelle ces régimes les restaurations).
La charte du 4 juin 1814 consacre la souveraineté royale et va mettre en place un régime sur le modèle
anglais. Cela sera une démocratie représentative (régime de type représentatif) avec un suffrage ultra
censitaire.
Pour le régime, le pouvoir législatif est bicaméral : il y’a la chambre des députés (élus) et la chambres des
pairs du royaume qui est héréditaire. Le pouvoir exécutif lui, appartient au roi qui est assisté de ministres.
On a une séparation souple des pouvoirs, ce qui veut dire que les différents organes bénéficient de moyens
d’actions réciproque les uns sur les autres. Le roi bénéficie du droit de dissolution de la chambre des
députés et les ministres sont pénalement responsables devant la chambre des députés et devant le roi.
Il n’y a pas encore de responsabilité politique du gouvernement, ce n’est qu’une responsabilité pénale.
Responsabilité politique et responsabilité pénale :

o La responsabilité pénale est d’abord individuelle, c’est-à-dire qu’elle concerne LE ministre et non le
gouvernement, cela veut dire que si un ministre est pénalement mis en cause, il est responsable
devant le roi et la chambre des députés (on peut obtenir sa démission).
o La responsabilité politique est collégiale, elle concerne l’ensemble des ministres, à savoir le
gouvernement (c’est une responsabilité de type politique, c’est-à-dire que les chambres peuvent
forcer à démissionner le gouvernement). La responsabilité politique n’existe donc pas encore en
1815.
Ici, on voit bien que le pouvoir le plus important est le pouvoir exécutif car il a le plus de moyen d’actions
sur les chambres. Pour autant, le roi Louis 18 acceptera d’appliquer strictement la charte, il aura une
application modérée de son pouvoir et sera très respectueux envers l’équilibre des pouvoirs.
Pourquoi le modèle anglais ? Le modèle anglais est une monarchie, à la différence du modèle américain (il
existe que deux modèles constitutionnels à cette époque, à savoir L’Angleterre et Les États-Unis). Par
ailleurs, les nobles et notamment les héritiers du roi ont longuement vécu en Angleterre et se sont
familiarisés avec ce type de régime.
Pour autant, cette application raisonnable de la constitution ne va pas empêcher des conflits sur le plan
politique. En effet, la restauration marque le retour de la noblesse traditionnelle, et donc la vie politique va
être marquée par les conflits entre la noblesse traditionnelle qui veut retrouver les pouvoir quelle avait
avant, la noblesse d’empire qui veut conserver les pouvoirs qu'elle vient d'avoir et la haute bourgeoisie
qui est issue du tiers état et qui avait conquis le pouvoir avec la révolution.
En revanche, la question populaire (donc la situation du peuple) est totalement absente de la vie politique
devant cette période. Le peuple ne va être pris en compte que durant les différentes insurrections. Ces
conflits qui marquent la vie politique vont être surtout important lors des élections et lors des différentes
nominations des ministères.
Il va apparaitre un nouveau courant parmi les royalistes : les ultras royalistes. En effet, une partie de la
noblesse traditionnelle soutient le roi, mais une autre partie non négligeable de la noblesse traditionnelle
veut retourner à l’Ancien régime, veut retrouver des privilèges de l’Ancien régime (les ultras royalistes).

Louis 18 a une santé fragile et va décéder très rapidement (meurt en 1824) et c’est son frère Charles 10 est
naturellement sacré roi. Comme Charles 10 veut retourner l’Ancien régime, il va prendre des mesures
ultras conservatrices et notamment, il va prendre 4 ordonnances en juillet 1830.

→ La première ordonnance interdit la liberté de la presse.


→ La deuxième ordonnance dissout la chambre des députés.
→ La troisième ordonnance modifie la loi électorale en faveur des gros propriétaires terriens (sont
issus de la noblesse traditionnelle).
→ Dans la quatrième ordonnance, il convoque les électeurs.

C'est-ce qui va provoquer la deuxième révolution depuis 1789 : la révolution de Juillet. Pendant 3 jours en
juillet 1830, les Parisiens vont se soulever, vont faire des émeutes qui vont se transformer en révolution.
Ces 3 jours sont appelés les trois glorieuses. D'ailleurs, le tableau d’Eugène Delacroix nommé La Liberté
guidant le peuple est une illustration de cette révolution de juillet 1830.
Ces trois jours de révolution forcent la famille royale à fuir Paris et c’est la chambre des députés qui va être
seule au pouvoir : la chambre des députés est majoritairement royaliste. En effet, les députés libéraux
(représentent le courant royaliste modérées) sont majoritaires à la différence des ultras royalistes ou des
républicains. Ils prennent en main la révolution et déclarent une nouvelle monarchie constitutionnelle :
monarchie du libéral confiée à une autre dynastie. Cette dynastie c’est la maison d’Orléans.

Les députés appellent sur le trône Louis Philippe d’Orléans. Et ils vont mettre en place donc, la charte de
1830.

2. La charte de 1830 : le parlementarisme orléaniste.


Cette nouvelle monarchie constitutionnelle est beaucoup plus libérale que la première et surtout elle
abandonne la souveraineté monarchique.
On retrouve dans cette constitution la souveraineté nationale : cela se traduit de manière symbolique.
Dans la charte de 1814, Louis 18 était roi de la France, ce qui veut dire qu’il était souverain. Dans la charte
de 1830, Louis Philippe d’Orléans est roi des Français.
Sur le plan du régime, on va être plus libéral mais on reste sur une monarchie constitutionnelle de type
anglaise : le pouvoir législatif est bicaméral, la chambre des députés est élue, la chambre haute n’est plus
héréditaire mais désormais, elle est nommée par le roi.

Il convient de remarquer que les ministres seront désormais responsables pénalement et politiquement
devant la chambre basse et devant le roi. Le pouvoir exécutif appartient au roi qui est assisté de ministres.
C’est à partir de la monarchie de Juillet que l’on va installer le modèle parlementaire sur le modèle anglais,
on y retrouve la séparation souple des pouvoirs. On a un vrai équilibre de pouvoir car le pouvoir exécutif et
législatif bénéficie tous les deux d’une arme de destruction massive. Le roi domine mais faiblement le
régime car on va avoir de plus en plus de pouvoir parlementaire et notamment de pouvoir réel de la
chambre des députés.
Sur le plan de la vie politique, on retrouve exactement les mêmes problématiques concernant les conflits.
On retrouve donc les premiers ancêtres des partis puisque c’est sous la restauration qu’apparaît deux
grands partis : monarchiques (avec les libéraux) et les conservateurs (monarchistes ultras).
On voit également apparaître dans cette période, l’apparition du libéralisme économique. C'est la
révolution industrielle.
Ce qui est important, c’est qu’entre les libéraux et les conservateurs, ils s’opposent entre eux pour la
conquête du pouvoir certes, mais ils sont d’accord sur l’essor du libéralisme économique et la préservation
du régime.
La vie politique de cette période occulte complètement la branche populaire de la France. En effet le
suffrage est ultra censitaire et le régime est libéral, laissant de côté tous les exclus du régime. Ce régime ne
tient pas compte des moins aisés. Cette indifférence au peuple va entrainer :

• L’émergence du socialisme
• Et la deuxième révolution de cette période.
C'est l’absence de la parole du peuple qui va faire émerger les premières prémices du socialisme et qui
entraîner la révolution de 1848.
La révolution de 1848 a eu lieu pendant 3 jours en février 1848, elle est impulsée par les républicains et par
la branche modérée des libéraux. Le contexte de cette révolution c’est le Paris de l’Ancien régime, en effet
on n'a pas encore le baron Haussmann, alors Paris à l’époque c’est un Paris moyenâgeux avec des maisons
anciennes. On a une frontière nette entre l’Est et l’Ouest. Les quartiers populaires sont à l’Est, de même
que le Paris artisan et le Paris chic et riche est à l’Ouest.
À l’époque, la partie Est de Paris est absolument misérable, on a une grande criminalité, des conditions
d’existences très difficiles (conditions de travail, d’hygiène de vie compliquées, déplorables).

On voit apparaître à l’époque, les premières villes industrielles. Les industries sont repoussées en dehors
des murs de la capitale (Batignolles, La Villette...). À l’époque, on a un Paris renommé pour le luxe avec un
très grand nombre d’ateliers.
Cette situation est explosive car on va avoir une population populaire exclue du régime qui souffre de ces
conditions d’existence, on a en plus des épidémies répétées de choléra et de graves maladies. Les citoyens
populaires sont de plus en plus mécontents. Ils n’ont pas la possibilité de voter, ils sont exclus du suffrage
et donc, les citoyens des classes inférieures avaient pris l’habitude de s’exprimer à travers des banquets. Le
peuple de Paris souhait le suffrage universel (qui avait été refusé) et avait pris l’habitude de s’exprimer en
faveur du droit de vote.

C'est justement l’interdiction par le préfet de Paris de ces banquets en février 1848 qui va faire que les
Parisiens vont descendre dans la rue et la révolution s’est faite sur le boulevard qui séparait la partie Est de
la partie Ouest (notamment sur l’actuel Boulevard Port-Royal).
Les Parisiens descendent dans la rue (notamment les ouvriers et les étudiants), le gouvernement est obligé
de démissionner et le 24 février 1848, lorsque le Palais des Tuileries est attaqué par la foule, le roi est
obligé d’abdiquer.
Mais il abdique au profil de son petit-fils (le comte de Paris), Louis Philippe d’Orléans veut tout de même
maintenir la monarchie. Mais les députés républicains sont opposés au maintien de la monarchie, ils
forcent la porte de l’hémicycle du palais des Bourbons. Les révolutionnaires envahissent l’hémicycle et
avec l’appui des députés républicains, nomment un gouvernement provisoire : ils proclament la
naissance de la 2ème République le 25 février 1848. (Cette révolution a fait 300 morts environ).
Cette révolution a des conséquences politiques majeures, en effet c’est sur la base de cette révolution que
Karl Marx va écrire son livre sur la lutte des classes en France. Elle a un rôle significatif dans l’élaboration
du communisme, on retrouve cette révolution dans de nombreux ouvrages littéraires (Victor Hugo,
Flaubert...).

Chapitre 2 : La IIème République de 1848 à 1851.


1. Le régime de la IIème République.
Les élections en avril 1848 seront malheureusement favorables aux monarchistes et donc aux
conservateurs. Sur les 900 membres de l’Assemblée, il va y avoir 450 royalistes modérés, 200 orléanistes,
50 légitimistes, et 200 républicains. En fait, ici on va voir un phénomène récurrent en France : Paris est
beaucoup plus révolutionnaire que le reste de la France. Les provinces votent les conservateurs et Paris
votent les républicains, Paris a été écrasée dans les urnes par la province. L'Assemblée constituante est
faiblement républicaine (majoritairement royaliste donc).
Ces élections vont entraîner une nouvelle série d’émeutes en juin 1848, et cette émeute parisienne (de
gauche, socialiste) sera écrasée par la force. La province et les conservateurs ont dans les urnes et par la
force, écrasé le Paris socialiste.
Sur le plan du régime, on assimile la monarchie avec le régime de type anglais, mais puisqu’on est
république, on va choisir le modèle opposé : le modèle américain. On a en cela l’influence d’Alexis de
Tocqueville.

La constitution du 4 novembre 1848 va mettre en place donc un régime de type présidentiel. Comme aux
États-Unis, on met en place une séparation stricte des pouvoirs, les organes sont strictement indépendants
les uns des autres, il n’y a pas de moyen d’action possible (ni responsabilité politique du gouvernement, ni
droit de dissolution).

Le pouvoir législatif est confié à une chambre unique : l’Assemblée nationale ; et le pouvoir exécutif est
confié à un président de la République élu au suffrage universel direct pour 4 ans sur le modèle américain.
C'est la première fois qu’on a un président de la République, et le premier président de la République en
France sera élu le 10 décembre 1848 (Louis Napoléon Bonaparte). C'est une expérience totalement
inédite : c’est la première fois qu’un seul homme est élu au suffrage universel direct en France. Cela va
conférer à Louis Napoléon Bonaparte une légitimité démocratique considérable et bien supérieure à celle
de l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, la constitution confère au président de la République l’entier pouvoir exécutif et donc Louis
Napoléon Bonaparte se retrouve avec un pouvoir considérable. En voulant éviter la monarchie, la terreur,
les hommes de la IIème République ont laissé le champ libre à la restauration du retour de l’empire. Les
élections législatives ont lieu en mai 1849, mais l’Assemblée nationale est toujours majoritairement
monarchiste.
2. La vie politique sous la IIème République.

Louis Napoléon Bonaparte ne fait pas mystère de vouloir restaurer l’héritage napoléonien et de restaurer
l’empire. Sur le plan politique on retrouve la noblesse impériale qui va se heurter à l’Assemblée nationale
royaliste. L’Assemblée nationale veut restaurer la monarchie ; Louis Napoléon Bonaparte veut restaurer
le régime de l’empire et les républicains veulent garder la République.

Les 3 grandes forces politiques du pays ne peuvent pas s’entendre : on va avoir un conflit permanent du
président de la République face à l’Assemblée nationale surtout que cette dernière prône une politique
extrêmement conservatrice et impopulaire. Il faut aussi remarquer les royalistes ne sont pas unis, ils sont
scindés en 2 groupes (partie favorable à la famille d’Orléans, partie favorable à la famille Bourbon). On un
clivage politique important avec une société divisée.
La mise en œuvre de cette politique monarchiste qui va entraîner à nouveau des insurrections. En 1850,
l’Assemblée nationale va prendre deux lois impopulaires :

→ La loi Falloux qui date de mars 1850 et concerne la liberté d’enseignement. Cette loi Falloux
rétablie la liberté d’enseignement dans le secondaire pour les congrégations religieuses (retour des
jésuites). Le clergé va retrouver la direction morale des écoles, les jésuites retrouvent la possibilité
d’enseigner, or la Révolution française de 1789 avait justement eu pour objectif d’écarter le clergé
de l’enseignement.

→ La loi électorale de mai 1850. C'est une loi réactionnaire car elle va rétrécir le suffrage universel.
L'un des apports de 1848, c’est qu’on reconnaît le suffrage universel direct. La loi de mai 1850
concerne le suffrage universel mais va rajouter des conditions d’exercice des droits de l’Homme. À
l’époque, la population rurale et ouvrière ont très rarement un domicile fixe et durable : en effet,
ces populations suivent le travail et sont donc soumises aux saisons (pas de domicile stable). Cette
condition liée à la domiciliation qui n’est pas sur le plan juridique contraire au droit de vote, mais
juste une condition du suffrage universel, revient à exclure du droit de vote les partis de la
population ouvrière et saisonnière.
Donc très vite le peuple français est opposé à cette politique de l’Assemblée nationale, l’opinion publique
est extrêmement remontée contre cette politique et cela va être au profit de Louis Napoléon Bonaparte.
En effet, ce dernier va profiter de cette opinion politique anti-Assemblée nationale (antiroyalistes) pour
faire un coup d’état le 2 décembre 1851. Ce coup d’état a été possible pour plusieurs raisons :

→ Le nom Bonaparte : il a le soutien de l’armée et de l’ancienne noblesse bonapartiste (noblesse


d’empire).
→ L'habilité personnelle de Louis Napoléon Bonaparte : un homme politique très rusé.
→ (Principale raison) impopularité de la chambre du parlement et impopularité des divisions
royalistes.

Chapitre 3 : Le Second Empire de 1852 à 1870.


(Il n’y a pas de troisième empire).
Après le coup d’état réussi de Louis Napoléon Bonaparte, l’Assemblée nationale est dissoute et Louis
Napoléon Bonaparte propose une nouvelle constitution.
1. La constitution du Second Empire.
Cette constitution date du 14 janvier 1852, et ici on reste encore dans une république. En tant que
président de la République après son coup d’état, Louis Napoléon Bonaparte va proclamer une nouvelle
constitution modifiée de la IIème République. Cette nouvelle constitution sera approuvée par référendum
à 92%. Cela revient à dire que les Français ont a posteriori valider le coup d’état : en acceptant les
modifications, ils valident indirectement ce coup d’état.
Dans cette constitution, on reprend le modèle de la constitution de l’an 8 et le pouvoir exécutif au
président de la République (LNB) pour 10 ans. Par sénatus-consulte du 7 novembre 1852, Louis Napoléon
Bonaparte a rétabli l’empire héréditaire. Dans cet empire, on retient la façade démocratique puisque le
suffrage universel est maintenu, la souveraineté nationale également, on retrouve le pouvoir exécutif
confié à l’empereur, on retrouve un pouvoir législatif confié à 3 chambres (pouvoir législatif divisé, donc
instauration d’un régime autoritaire). Louis Napoléon Bonaparte reprend donc les grands thèmes et
organisations de Napoléon Bonaparte.
Louis Napoléon Bonaparte va aussi se servir du plébiscite à son profit.
2. La vie politique sous le Second Empire.
Le Second Empire a deux périodes :

• La première période c’est 1852-1860 dans lequel on retrouve un régime autoritaire de type
césarisme démocratique. Durant cette période c’est Louis Napoléon Bonaparte et ses proches qui
dominent la vie politique, le suffrage universel est domestiqué. Les libertés publiques sont très
limitées, on met en place un contrôle policier (censure, surveillance). Le césarisme démocratique
est un régime autoritaire particulier car il est détenu par un chef militaire, or Louis Napoléon
Bonaparte ne l’est pas. Donc très vite, ce dernier n’aura pas la possibilité de maintenir l’ordre et
maintenir cela par les conquêtes territoriales. Très vite, à partir de 1857, une opposition va naître et
se faire entendre, elle va accroître avec des difficultés extérieures. Louis Napoléon Bonaparte va
faire face aux armées des autres pays européens (dont l’Angleterre). Louis Napoléon Bonaparte
étant extrêmement brillant décide de libéraliser l’empire afin de maintenir son pouvoir par le
décret du 24 novembre 1860.

• Deuxième période de 1860 à 1870 où on va entrer dans un régime semi parlementaire. On va avoir
une série de mesures libérales : les réunions publiques vont être autorisées, les lois sur la presse
vont être plus libérales, il existe une réelle opposition aux bonapartistes et notamment l’opposition
royale et socialiste progresse. À partir de 1869, le corps législatif va partager l’initiative des lois avec
l’empereur (confère un pouvoir aux députés du corps législatif).
Donc c’est une période qui est favorable car on voit progresser les idées libérales comme la liberté
d’association, de réunion, la question du syndicalisme. On voit également apparaître les manifestes
communistes/ socialistes, et les premières consciences de classes ouvrières.
Cette libéralisation de l’empire n’empêche pas les difficultés extérieures et la guerre de progresser :
comme Louis Napoléon Bonaparte n’est pas un chef militaire, il va perdre face aux monarchies
européennes, il va perdre contre la Prusse (c’est la défaite de Sedan) le 2 septembre 1870. Cela va
entraîner la fin du Second Empire, Louis Napoléon Bonaparte est obligé de capituler face à la victoire de
la Prusse.
Cette capitulation va entraîner une journée d’insurrection parisienne et durant celle-ci, les Parisiens vont
proclamer la République le 4 septembre 1870. C'est la naissance de la troisième République.

Chapitre 4 : La IIIème République (1870-1940).


Introduction :
Napoléon III a été obligé de capituler contre la Prusse le 2 septembre 1870 (la Prusse va avancer dans les
terres jusqu’à Paris, c’est à cette occasion qu’on perd d’ailleurs l’Alsace et la Loraine).
La capitulation de Napoléon III va entraîner une journée d’insurrection : cette journée d’insurrection à
Paris va entraîner la proclamation de la République. Ainsi, la troisième République sera proclamée le 4
septembre 1870.

Que se passe ensuite ? La Prusse étant arrivée aux portes de Paris, la moitié du territoire est occupé. On
attendra février 1871 pour organiser de nouvelles élections législatives.
Le 8 février 1871, sont élus au suffrage universel masculin, les députés de l’Assemblée nationale. À cette
période, l’Assemblée nationale est à Bordeaux puisque la Prusse est aux portes de Paris, elle sera
transférée à Paris quelques semaines plus tard (fin février).
Le 17 février 1871, l'Assemblée nationale va élire Adolph Thiers en tant que chef de l’exécutif. Ce dernier
fait partie du parti libéral, il est donc un monarchiste modéré favorable à la famille d’Orléans.
C'est Adolph Thiers –pour une grande part- qui a réprimé la révolution de 1848. Justement, cette
Assemblée nationale (avec une majorité monarchiste) et la nomination de Thiers en tant que chef de
l’exécutif va entraîner de nouvelles journées insurrectionnelles parisiennes à partir de mars 1871.
Les républicains et le peuple de Paris (de gauche) refusent de reconnaître l’Assemblée nationale et Thiers
et cette insurrection donnera lieu à la commune de Paris (il y’en a deux : la commune insurrectionnelle de
Paris et la commune de Paris).

Pendant un peu plus de trois mois, les révolutionnaires (insurgés) vont mettre en place en place une
démocratie directe à Paris (mais que à Paris), donc une gestion directe de la ville par le peuple. La
commune de Paris sert encore aujourd’hui de référence pour la mise en œuvre de la démocratie directe
pour les partis d’extrême gauche (notamment pour les partis trotskistes).
Une des grandes critiques des républicains, c’est de ne pas avoir pris en compte le vote de toute la France,
en effet le suffrage universel et les élections ont été organisés que sur la partie non-occupée de la France.
La répression de Thiers sera féroce et sanglante puisque la commune va prendre fin la dernière semaine de
mai 1871 (21 mai – 28 mai 1871 = la fin de la commune, qu’on appelle la semaine sanglante). Le fait que
Thiers et l’Assemblée nationale aient survécus à la commune va jouer en faveur de la République.
Finalement cette dernière n’est pas forcément synonyme de régime autoritaire ou de chaos. Et, cela va
maintenir l’idée d’une République surtout que les royalistes sont incapables de déterminer qui sera le
prétendant au trône.
La République va s’installer en raison notamment des divisions monarchiques, en effet les monarchistes
sont divisés entre le courant traditionnel et le mouvement libéral modéré.
Finalement, les royalistes vont arriver à se mettre d’accord au mois de juin 1871, ils décident de proclamer
le comte de Chambord en tant que roi, mais celui-ci va publier une lettre aux français en juillet 1871 et va
provoquer l’affaire du drapeau blanc : le comte de Chambord se dit prêt à gérer le trône de France, à
l’unique condition que le drapeau de la France redevienne un drapeau blanc (drapeau de la couleur de la
monarchie). Le comte de Chambord méconnait la réalité française, il garde la nostalgie du passé. En juillet
1871, il publie cette fameuse lettre aux français, dans lequel il demande que le drapeau de la France soit
blanc, il est lâché par les royalistes. C'est d’autant plus une lettre ridicule car il n’y avait pas de drapeau
officiel en France. Cela met fin définitivement à tout espoir de la revenue de la monarchie en France, et
donc en juillet-août 1871 c’est officiellement la fin de la restauration de la monarchie.
Dans la foulée, à la suite de l’affaire du drapeau blanc, l’Assemblée nationale est constituante, va voter la
première loi constitutionnelle de la IIIème République : c’est la loi Rivet du 31 août 1871 qui confère le
titre de président de la République au chef de l’exécutif. Le chef de l’exécutif c’est alors Adolph Thiers :
donc Adolph Thiers devient président de la République.
Il va prendre de plus en plus de pouvoirs, il devient républicain. C'était un royaliste libéral, qui devient
républicain ; cela inquiète l’Assemblée qui de ce fait, le met en minorité. C'est la loi du 13 mars 1873 est
appelée constitution de Broglie, car c’est une norme constitutionnelle coutumière. Sous la IIIème
République, il n’y a pas de constitution au sens propre, mais il y’a eu plusieurs lois qui vont instaurer des
règles constitutionnel et/ou des pratiques. La loi de 1873 instaure une pratique, coutume : elle impose le
jeu parlementaire face au pouvoir exécutif. Thiers face à l’opposition de la chambre est obligé de
démissionner en mai 1873.
Il sera remplacé par le maréchal Mac Mahon, le 25 mai 1873. Mac Mahon est monarchiste traditionnel et
soutient une politique d’ordre morale. Notamment, Thiers, Gambetta, tous les hommes politiques
importants de l’époque (de gauche ou bien du centre) seront des opposants à l’ordre moral de Mac
Mahon.
C'est la loi du 20 novembre 1873, qui va mettre en place le septennat (la durée du mandat du président
de la République = 7 ans, conservé de 1873 à 2000). On va avoir un mécanisme assez rare en France, c’est
d’avoir un régime qui est mis en place par les lois successives. On va avoir plusieurs lois constitutionnelles
ou plusieurs lois qui mettent en place une pratique, une coutume jusqu’à 1875. Et donc, il n’y a pas de
constitution écrite telle qu’actuellement.

I. La Constitution de 1875.
On dit que la constitution date de 1875 car trois lois constitutionnelles mettant en place un régime seront
prises à cette époque (la loi sur le septennat demeure).

→ La première loi constitutionnelle date du 24 février 1875 : cette loi concerne l’organisation du
Sénat, qui sera la deuxième chambre.
→ La deuxième loi constitutionnelle du 25 février 1875 : sera sur l’organisation des pouvoirs publics.
→ La troisième loi constitutionnelle du 16 juillet 1875 : concerne les rapports entre les pouvoirs
publics.
Cette constitution est tout à fait particulière car elle est constituée de plusieurs lois constitutionnelles, cela
nous fait une constitution très courte, pratique (pas de déclaration de droits, pas de grands principes).
C'est parce qu’elle n'est pas très détaillée, c’est parce qu’elle va permettre l’adaptation et l’évolution du
régime, qu’elle va pouvoir durer aussi longtemps, elle va permettre l’installation durable du régime
parlementaire.
Elle met en place rapidement un régime parlementaire de type orléaniste, c’est-à-dire un régime
parlementaire sur le modèle anglais comme en 1830, mais sur lequel le gouvernement a une double
responsabilité politique : envers la chambre haute et envers le roi.
Le pouvoir exécutif appartient à un président de la République élu pour 7 ans, il n’est pas élu au suffrage
universel mais élu par les chambres. Le président de la République a de nombreux pouvoirs, dont le droit
d’initiative des lois et le droit de dissolution de l’Assemblée nationale. Il est assisté de ministres qui
forment le gouvernement, le gouvernement est responsable politiquement devant la chambre et devant le
président.
Le pouvoir législatif est bicaméral, il y’a l’Assemblée nationale élue au suffrage universel pour 4 ans, elle
partage le pouvoir d’initiative des lois avec le président de la République. Il y’a le Sénat qui représente la
France rurale. On retrouve ici la séparation souple des pouvoirs et donc un mécanisme d’action
réciproque.

II. L’évolution du régime.


La IIIème République va subir une première crise institutionnelle majeure en 1877. En effet, en 1876, ont
eu lieu des élections législatives qui vont donner la majorité aux républicains. Cette majorité est menée
par Gambetta.

La question qui va entrainer cette crise c’est : qui a le pouvoir entre l’exécutif et l’Assemblée nationale.
Le président de la République est royaliste (Mac Mahon) et les chambres sont républicaines. À la suite des
élections de 1876, un nouveau gouvernement va être nommé : ça sera un gouvernement républicain.
Forcément, ce dernier va vouloir mettre en place une politique républicaine libérale. Jules Simon est
républicain mais pour les républicains il ne va pas assez loin, et pour Mac Mahon, il l’est trop.
Le gouvernement pourtant républicain ne s’oppose pas à une diffusion sur les lois pour rétablir le pouvoir
temporel du pape en France. Le président de la République demande que ce pouvoir temporel du pape
soit rétabli en France, cela provoque la colère de Gambetta.

Pour autant, Jules Simon laisse faire. Mais, le 16 mai 1877, Jules Simon démissionne. Maintenant, Mac
Mahon nomme comme chef du gouvernement, un royaliste : de Broglie.
Cela provoque la colère des députés républicains, et Mac Mahon dissout l’Assemblée nationale le 16 juin
1877. Ce que les républicains considèrent comme étant un coup d’état. Il va y avoir une campagne
électorale extrêmement violente pour les nouvelles élections législatives.
Les élections vont donner raison aux républicains, et donne tort à Mac Mahon. La nouvelle assemblée est
majoritairement républicaine. Selon les mots de Gambetta “Il ne reste plus qu’à Mac Mahon de se
soumettre ou se démettre”.

Dans un premier temps, Mac Mahon se soumet et reste président de la République, dans un second
temps, il démissionne en janvier 1879. Cela sera la fin de la domination royaliste en France, les royalistes
quels qu’ils soient ne retrouveront jamais le pouvoir.
Le successeur de Mac Mahon est Jules Grévy c’est un républicain. Il délivre un message adressé aux
chambres : dans ce message, le président reconnait les prérogatives des chambres et s’interdit de faire
l’usage du droit de dissolution.
Ce message de Grévy va être une nouvelle coutume, on va appeler ce message “constitution Grévy”, à
savoir que le droit de dissolution ne sera plus utilisable par le président. Cela va modifier considérablement
le régime : l’équilibre des pouvoirs n’est plus respecté, il y’a un déséquilibre en faveur des chambres.
On va rentrer dans une nouvelle période, dans laquelle le régime parlementaire est dit d’Assemblée = le
pouvoir dominant = le pouvoir législatif.
On va parler de parlementarisme à la française, ce sera un régime très particulier : un régime d’Assemblée
avec des caractéristiques propres à la France, la nomination des chambres est renforcée par d’autres
caractéristiques.
En effet, à la fin du 19ème siècle en France, il n’y a pas de partis politiques organisés, il y’a plein de
courants différents mais pas organisés (pas de discipline partisane). On va avoir plein de courants : qu’on
appelle multipartisme anarchique (les différents partis sont obligés de faire une coalition pour avoir une
majorité).
Les élections amènent une majorité au pouvoir : formée de plusieurs partis non organisés, donc les
députés font comme bon leur semble. On va entrer dans une période d’instabilité ministérielle. Il va y avoir
101 gouvernements de 1876 à 1940. Très vite, on va avoir un immobilisme politique important et qui va
jouer sur la première guerre mondiale.
La constitution Grévy a pour effet d’avoir confisqué le pouvoir de dissolution au président, ce dernier n’a
plus de légitimé, il n’a quasiment plus de pouvoirs.
Le parlementarisme à la française = pouvoir législatif dominant, multipartisme anarchique, immobilisme
politique et un président de la République effacé.
À partir de 1879, on a une nouvelle pratique du régime parlementaire, cela va durer tout au long de la
IIIème République.

III. La Vie politique sous la IIIème République.


C'est à partir de la IIIème République que le suffrage et la liberté de vote s’installent durablement et donc,
on a désormais une participation à la vie politique de toutes les catégories sociales, c’est pour ça qu’on a
un multipartisme, donc une multitude de tendances : cela va entraîner la nécessité d’organiser la vie
politique.
Ça va être la création (fin du 19ème siècle, début du 20ème siècle) des partis politiques tels qu’on les
connaît aujourd’hui. La création des partis politiques sera surtout effective à gauche, les premiers grands
partis qui apparaissent sont des partis de gauche, par exemple on va voir apparaitre le parti radical en 1901
(parti de Clémenceau), mais aussi le parti socialiste SFIO en 1905.
À part ces partis de gauche, le reste des partis reste très peu organisé, ce qui explique à droite et à
l’extrême droite un multipartisme anarchique. La vie politique de la IIIème République est très dense et
longue.

- La première période la vie politique : la République opportuniste de 1879 à 1899.


Tout d’abord, l’opportunisme provient d’un discours de Gambetta à Grenoble et cela signifie qu’il faut
prioritairement en faire une politique pratique et réaliste. Gambetta est favorable à une politique réaliste
pratique, c’est-à-dire qu’on met en place les réformes une par une.

Donc, à partir de 1879, les républicains dominent la vie politique. Sur le plan politique, les droites
monarchistes sont très divisées pendant cette période et vont devenir très minoritaires. Néanmoins, même
si les royalistes ont perdu leur influence politique, leur influence dans l’administration est très importante.
En effet, la haute administration française et l’armée sont dominés par les royalistes. Notamment une des
questions des républicains ça va être de changer l’administration.
La droite française n’est donc plus une menace au niveau politique, mais on va avoir des divisions au sein
des républicains. Il va y avoir une concurrence entre les différents chefs républicains. On va distinguer les
modérés et les radicaux. On va avoir parmi les modérés Jules Ferry et parmi les radicaux Gambetta ou
encore Clémenceau.

Il y a trois grandes tendances : la droite royaliste en chute, le centre gauche républicain (les
opportunistes) et la gauche avec les radicaux.
Le pouvoir appartient d'abord à Jules ferry, il est ministre de l’Instruction puis président du conseil, c’est le
chef du gouvernement.

Jules Ferry va mettre en place une réforme profonde de l’école : il va développer l’enseignement
primaire, mettre en place la gratuité de l’enseignement primaire, l’école obligatoire, il va recruter un
nouveau personnel.
Il va recruter un personnel neutre et laïque : on va laïciser les hôpitaux et l'école, supprimer l’influence des
congrégations religieuses (notamment celle des jésuites). C'est la naissance de l’école de la République et
“les instituteurs deviennent les hussards noirs de la République”.
On ouvre l’éducation aux filles, de plus on va avoir dans cette période, un programme de liberté
démocratique. Les opportunistes reconnaissent la liberté de réunion (loi du 30 juin 1881), on reconnait la
liberté de la presse (loi du 29 juillet 1881) et enfin, la liberté syndicale par la loi du 21 mars 1884.
Les opportunistes seront un vrai succès car ils vont réussir à faire changer les choses et apporter des
réformes. Pour autant sur le plan politique, on reste dans une période d’instabilité ministérielle puisque de
1889 à 1899 il y aura 15 gouvernements.
Cette période va avoir deux grandes crises majeures sur le plan politique : d’abord, on a la crise boulangiste
(1886-1889) il s’agit d’une crise de menace d’un régime autoritaire. Cette crise est provoquée par trois
éléments :

• Le sentiment nationaliste : le nationalisme est très important à cette période.


• Dépression économique : la France rentre dans une dépression économique.
• Scandale politico-financier : on va avoir en 1886-1887 le scandale de décoration. Le gendre du
président de la République est député et compromis dans une affaire financière, il vend les
décorations françaises (par exemple il vend la légion d’honneur pour 25 milles francs).
Ce scandale éclabousse tous les républicains, le président de la République est contraint de démissionner.
Cela va entrainer une opinion publique antiparlementaire. Ce qui va profiter au Général Boulanger qui est
ministre de la Guerre et le Général Boulanger va faire une propagande personnelle : il va mettre en place
des discours populistes nationalistes. Il va proposer aux français un régime autoritaire avec un pouvoir
exécutif fort et nationaliste.

Il demande la révision de la constitution, et ce mouvement va triompher en 1888.


À la suite de son succès électoral, le Général Boulanger le 27 janvier 1889 fait un discours face aux
partisans, et la foule le porte physiquement jusqu'à la porte de l’Élysée pour un coup d’état. Mais
finalement, Boulanger se dégonfle et c’est la fin de ce mouvement. Ce sera la dernière menace sérieuse de
la part d’un régime autoritaire.
Autre scandale après le boulangisme : le scandale de Panama en 1889. Ici, c’est le lancement d’un
emprunt d’état sur autorisation législative comme ce qui a été fait pour le canal de Suez.
Cela a été autorisé, mais c’est en fait un chantier ruineux et la compagnie fait faillite alors que dès le départ
ce projet est impossible : on découvre qu’une centaine de députés ont été acheté pour voter cette
emprunt (corruption des députés, dont Clémenceau qui va s’éloigner de la vie politique pendant 10 ans).
Durant cette période, on a aussi eu la montée du socialisme parlementaire. La menace viendra de la
gauche. C'était auparavant extrêmement divisé et était de type révolutionnaire. Avec la République, le
mouvement socialiste va chercher à progresser dans le syndicalisme et sur le plan parlementaire.

Au début de la IIIème République, il va y avoir beaucoup de mouvements socialistes, on va avoir des


mouvements de types marxiste : le premier parti marxiste a été créé en 1879 appelé parti ouvrier français,
crée par Guède.
On a aussi la création de plusieurs mouvements socialiste pendant les années 1889 1890. Par exemple, on
a la création du parti socialiste ouvrier révolutionnaire en 1890.
Entre 1880-1890 : on va avoir beaucoup de révolutions de type socialiste et un développement du
syndicalisme révolutionnaire : dont les syndicats aujourd’hui sont les héritiers.
Le problème c’est que la plupart des mouvements socialistes considère qu'il faut aucun compromis avec le
régime, qu'il faut prendre le pouvoir par la force et donc ils sont favorables à la révolution prolétarienne et
à l’insurrection ouvrière.
Durant cette période ce sont donc les opportunistes qui sont au pouvoir, ils vont mettre en place une
politique pas à pas et vont réussir notamment en matière scolaire avec Jules Ferry. L'opportunisme a été
définit par Gambetta comme le fait de résoudre les problèmes qui se posent un par un, et de ne pas
vouloir tout révolutionner tout en une fois. L'opportunisme s’appuie essentiellement sur l’arrivée d’un
troisième groupe social : la classe moyenne. En effet, l’ouverture du droit de vote va amener un grand
nombre de personne à participer à la vie politique, cela va nécessiter à créer les partis politiques
modernes. L'opportunisme va être un succès dans ses réalisations.

Mais, il demeure que cette période va aussi montrer les divisions des républicains puisque on va voir
apparaître une contestation à gauche. On voit les opportunistes modérés (avec Gambetta) s’opposer à la
gauche radicale (plutôt la tendance avec Clémenceau). On va voir apparaître surtout un mouvement social,
notamment les mouvements sociaux ouvriers : le syndicalisme ouvrier, qui pose les jalons d’un
syndicalisme révolutionnaire de lutte physique.
On voit aussi apparaître le socialisme : une partie des opportunistes vont se radicaliser et vont créer ce
parti (comme Jaurès). Ce mouvement du socialisme va évoluer vers deux branches : le syndicalisme ouvrier
et le socialisme politique.

Il y’a désormais, une classe ouvrière en France dans les grandes villes ouvrières (Paris, Lyon, Saint-Etienne).
Il y’a entre 1880 et 1890 une pluralité des partis socialistes qui vont s’unir en 1905 en créant la SFP. C'est
Millerand qui va définir les critères du socialisme :

• La nationalisation des moyens de productions.


• La conquête du pouvoir par suffrage universel.
• La participation à l’entente internationale des travailleurs.

L'unité vient de ces deux grands dirigeants : Jaurès et Millerand. Enfin, durant cette période on voit
apparaître l’anarchisme : un mouvement à part. Cette tendance existe dans plusieurs pays européens à
l'époque, leur objectif politique est la destruction de l'État, ils rejettent toute idée d’organisation sociale, ils
nient le principe de société. Ils vont mener une campagne violente. Les anarchistes viendront même à
assassiner le président de la République cette époque à savoir Sadi Carnot (en 1894).
Finalement, la répression sera extrêmement sévère, et mettra fin à l’anarchisme.
Pour résumer, cette période est très importante car elle voit apparaître les grands mouvements
républicains : on a la droite conservatrice (parti minoritaire qui va progresser), on a le centre gauche
(avec les opportunistes) et la gauche radicale (avec la montée du socialisme). Cette période reste stable
car on a quand même 20 ans de paix, et surtout la réalisation d’un programme de redressement national
et la défense d’un idéal démocratique et social. On va aussi avoir la mise en place de grandes libertés
publiques comme la liberté de presse, de réunion... L’œuvre majeure de cette période restera l’école.

- La deuxième période la vie politique : la République radicale de 1899 à 1910.


La République radicale commence avec l’arrivée au pouvoir du bloc des gauches en 1899. En effet, c’est la
gauche radicale qui va gagner les élections, cette dernière va s’unir et arriver à monter une coalition stable.
Il n’y aura que deux gouvernements jusqu’en 1905.

Le bloc de gauche réunit toutes les gauches : la gauche radicale, les socialistes et le centre gauche. C'est la
première fois que les socialistes participent à un gouvernement, ce gouvernement va être dirigé par Pierre
Waldeck-Rousseau : c’est un républicain radical, il va accepter de collaborer avec les socialistes pour
gouverner.
Pour la première fois en France, on retrouve un ministre socialiste au gouvernement : Millerand. Cette
collation de gauche est imposée par la croissance de la droite nationaliste. La gauche fait face à la montée
de la droite nationaliste.
La République est radicale durant cette période car elle va devenir militante. Waldeck-Rousseau va
s’attaquer aux questions des associations, il va organiser les organiser et fixer le statut des congrégations
religieuses. En effet, à l’époque le Concordat de 1801 (texte sur la place de la religion en France), ne
comporte rien sur les congrégations religieuses, ils sont donc hors-contrôle de l'État.
Waldeck Rousseau va s’attaquer aux congrégations religieuses : qui donne la naissance de la loi de 1901
sur la liberté d’association (associations cultuelles aussi).

Cette loi est militante, elle va être suivie des élections législatives de 1902, les élections sont des élections
de luttes sociales qui voient s’opposer deux blocs : le bloc des droites et le bloc des gauches.
Cette élection voit la victoire de la gauche et l’écrasement de la droite. C'est grâce à cette majorité (de la
gauche) que les radicaux vont pouvoir amener la loi sur la laïcité.
Selon le gouvernement en place (Waldeck Rousseau est décédé est remplacé par Emile Combes) : va
épurer l’administration, réserver cette dernière aux républicains laïques. On arrivera ainsi à la loi de 9
décembre 1905 : loi de la séparation de l'Église et de l'État.
1905 = fin de la question religieuse en France, à partir de cette période on aura le retour de la question
sociale. Pour autant, cette période ne sera pas stable sur la vie politique : elle va avoir un gros scandale qui
est l’affaire Dreyfus.

L'affaire Dreyfus commence comme une mauvaise affaire d’espionnage, en effet une femme de ménage a
son secret et elle fait le ménage à l’Ambassade d'Allemagne et trouve dans les poubelles un bordereau qui
annonce l’envoi de documents secrets de l’armée français à l'Allemagne.
Parmi l'Etat major il y’a des stagiaires, et surtout il y’a un stagiaire alsacien et juif (Dreyfus). L'armée accuse
Dreyfus d’avoir donné des secrets militaires de la France à l’Allemagne. Ce sera le coupable désigné car il
est alsacien et surtout car il est juif. En 1894, Dreyfus est condamné, il est envoyé au bagne en Guyane.
Dès le départ, l’armée savait que c’est une erreur judiciaire car le chef des renseignements en France a
découvert qu’un officier français (Ferdinand Walsin Esterhazy) était en communication avec l’Allemagne.
Le chef des renseignements français (Picard) prendra la défense de français et va demander la révision du
procès, mais l'Etat-major refuse et écarte le commandant Picard.
À partir de là, l’affaire devient politique : en 1897 le frère de Dreyfus publie un journal en accusant
Esterhazy, mais il est acquitté car l’armée le couvre. De grand intellectuels prennent le parti de Dreyfus,
notamment Anatole France ou encore Clémenceau. À partir de cette date, l’affaire devient une Affaire
d'État avec la publication de la lettre J’accuse d’Emile Zola (1898).
Emile Zola va adresser une lettre au président de la République Félix Faure afin de dénoncer l’erreur
judiciaire, mais comme l’armée soutient Esterhazy, Emile Zola sera condamné pour diffamation et Dreyfus
restera le coupable désigné.

Cette affaire va profondément diviser la France, c’est une division politique et morale. On a d’un côté les
anti-dreyfusards qui sont favorables à l’armée, à l'Église et qui sont souvent antisémites. L'Église catholique
de France sera anti-dreyfusarde.
On a de l’autre côté, les dreyfusards (situés à gauche). Cette affaire constitue une crise politique majeure :
les gouvernements tombent les uns après les autres. Cette affaire sera résolue par le gouvernement
Waldeck Rousseau et la mort du président de la République (qui va créer un énorme scandale). Le
président Félix Faure était anti-dreyfusard et il va opportunément disparaître en 1899.
Cela va permettre un changement du président de la République et va permettre à Dreyfus d’être gracié
par Waldeck Rousseau. Cette affaire inaugure les deux blocs qui vont s’opposer tout au long du XXème
siècle, à savoir une droite nationaliste et un bloc de gauche.
La conséquence de cette affaire : le bloc des gauches, la création des partis politiques modernes et la
politique anticléricale. Ce bloc de gauche va durer jusqu’en 1906, et va éclater à cause des socialistes. En
effet, parmi les socialistes il y’a deux courants : le courant qui participe au gouvernement et le courant plus
radical qui veut une révolution complète.
Lors de la deuxième entente internationale ouvrière en 1904, les partis socialistes votent contre la
participation des socialistes au gouvernement et pour la création d’un seul parti socialiste par pays. Deux
conséquences :

• L'éclatement de la majorité puisque les socialistes partent.


• La création en 1905 de la SFIO.

Néanmoins, la gauche va rester au pouvoir encore quelques années (environ 1912) malgré l’instabilité
ministérielle. La première guerre mondiale n’est pas une période de vie politique car il y’aura une union
sacrée de tous les partis, au profit d’une gestion de guerre. Il faut attendre 1919 pour avoir la troisième
période qui va durer de 1919 à 1933 (environ).
À partir de 1919 l’instabilité ministérielle va s’accentuer, et on va s’installer dans une crise politique
permanente, durable de 1919 à 1924 : c’est la droite qui a la majorité. On voit apparaître les prémisses du
fascisme et de la droite nationaliste, mais aussi des scissions dans les mouvements de gauche : en 1920 la
SFIO se divise, et va se créer la SFIC (apparition du futur parti communiste).
En 1924, les élections sont remportées par l’union de gauche, mais n’a pas une majorité suffisante donc il
n’y a pas de majorité nette entre le gauche et la droite : la crise politique est majeure en 1924 et on fait
appel à Raymond Poincaré pour qu’il devienne chef du gouvernement d’une union nationale.
Mais, cela ne suffira pas car la crise s’installe durablement. Poincaré sera plusieurs fois président du
conseil, et sera président de la République de 1913 à 1920. Il sera président du conseil des ministres du
1926 à 1929. Les premiers mouvements fascistes apparaissent en France à cette même période.
La période de 1930 1940.
En 1929 c’est la crise économique mondiale arrivant des États-Unis. Les élections en France en 1932
donnent la victoire à la gauche, c’est le cartel de gauche. Face à l’instabilité ministérielle et la crise
économique, les gouvernements sont impuissants

À partir de fin 1932, on assiste à une crise politique, économique et financière durable en France. C'est la
fin d’une certaine stabilité, c’est l’arrivée de la crise économique mondiale, et une succession de
gouvernements impuissants.
À partir de cette date, donc des années 30, les mouvements d’extrême droite et de mouvements fascistes
sont extrêmement importants, on aura notamment le 6 février 1934 une journée de révolution fasciste à
Paris. La démocratie parlementaire est impuissante face à toutes ces crises.
L'opinion publique devient antiparlementaire, notamment à cause de l’affaire Stavisky : c’est une affaire
politico-financière qui a lieu en 1934. Elle est dû à la mort mystérieuse d’Alexandre Stavisky dit le “Beau
Sacha”. En effet, on va se rendre compte qu’Alexandre Stavisky, au travers du crédit municipal de Bayonne,
avait engagé une fraude qui lui avait permis de détourner plus de 200 millions de francs. Cette affaire va
même provoquer la chute du gouvernement en place.
L'union des gauches : à partir de 1935 toutes les parties de gauche (SFIO, parti communiste + parti radical)
vont s’unir face à la montée du fascisme, elle va remporter les élections en 1936 et ouvrir le front
populaire. Ce front populaire mené par Léon Blum va entraîner de nombreuses grèves mais aussi des
avancées sociales majeures comme les congés payés, ou les semaines à 40 heures.
À la fin du front populaire, en 1938, c’est la droite avec Daladier qui va arriver au pouvoir. Et ce, jusqu’à la
guerre en 1939.

L'alliance à droite avec Daladier (chef du gouvernement) est au pouvoir lorsque le 3 septembre 1939 la
France entre en guerre. En effet, la France a laissé faire Hitler en raison de son instabilité ministérielle mais
aussi des courants de gauche antimilitaristes. La France entre en guerre mais n’est absolument pas prête à
faire face à la campagne allemande.

Le régime de la IIIème République prend fin en 1940.

IV. Le régime de Vichy (1940-1944).


Le régime de Vichy naquit de circonstances particulières. À la suite de la débâcle en 1940, le président du
conseil démissionne et le président de la République appelle le Maréchal Pétain, comme chef du
gouvernement. Le 17 juin, le Maréchal Pétain accepte de devenir chef du gouvernement.

Le Maréchal Pétain est favorable à l’armistice. Le 18 juin, c’est l’appel à la résistance du Général de Gaulle.
C'est à partir du transfert du parlement à Vichy qu’intervient le changement de régime par une loi
constitutionnelle du 10 juillet 1940 : l’Assemblée nationale va réviser la constitution et donner tous les
pouvoirs au Maréchal Pétain. La IIIème République prend fin de manière définitive le 10 juillet 1940.

C'est une période de dictature venant du chef de l'État : le Maréchal Pétain gouverne seul de 1940 à 1942
puis il gouvernera avec Laval jusqu’en 1944 (donc jusqu’à la victoire des alliés).
L'origine de Vichy prendra fin avec la défaite allemande. Donc on rentrera dans la vie politique actuelle.

Titre III : La quatrième République et la genèse de la Vème république


(1946-1958).
Chapitre1 - La quatrième République.
I. La période transitoire (1945-1946).
Avec la victoire des alliés et donc le recul de l’armée allemande, le Général de Gaulle deviendra chef de la
France libre et va pouvoir installer un gouvernement provisoire à partir de l’été 1944, à partir de la
libération de Paris.
Le 31 octobre 1945, est organisé un double référendum au suffrage universel masculin et féminin (droit de
vote accordé aux femmes le 21 avril 1944 par le Général de Gaulle, par une ordonnance) qui pose deux
questions :
- Choisir de maintenir la IIIème République ou une nouvelle République ?
- Pour ou contre la limitation des pouvoirs de la future Assemblée nationale constituante ?

Les Français vont suivre le Général de Gaulle : c’est le début de la pratique plébiscitaire du référendum par
le Général de Gaulle, en effet ce dernier a pris l’habitude d’organiser sa responsabilité politique sur des
référendums.
Vont être organisées des élections : ces élections amènent à l’Assemblée nationale 3 partis. La droite
nationaliste a complètement disparu en 1945. Il restera donc :
- La SFIO.
- Le mouvement républicain populaire (MRP).
- Le parti communiste.

Ces 3 partis se partagent le ¾ des sièges, pour la première fois, l’Assemblée nationale est composée de
parti modernes et organisés. Le problème c’est que le Général de Gaulle veut un pouvoir exécutif fort, et
les partis de gauche (socialistes + communistes) veulent un régime d’assemblée.
Face à cette opposition, le Général De Gaulle quitte la présidence le 20 juin 1946. Mais est rappelé en
1958. L'Assemblée nationale va adopter une constitution en avril 1946, qui met en place un régime
d’Assemblée. Cette constitution sera rejetée par les Français par référendum le 5 mai 1946.
Ce refus entraine la dissolution de l’Assemblée nationale et de nouvelles élections. La nouvelle assemblée
sera toujours tripartite (composée de la même manière à peu près) et élue en juin 1946. Elle va rédiger
une nouvelle constitution qui sera moins extrémiste (régime + équilibré). Le Général De Gaulle s’y oppose,
mais son discours (nommé discours de Bayeux) du 18 juin 1946 reste très intéressant puisque c’est dans ce
discours que le Général De Gaulle va critiquer le parlementarisme à la Française et proposer sa vision de la
France et sa vision d’une future constitution avec un pouvoir exécutif fort. Ce discours explique la Vème
République à venir.
Les Français sont lassés et vont accepter cette constitution de la IVème République le 27 octobre 1946.

II. La Constitution de 1946.

La constitution de 1946 est importante car elle est précédée d’un préambule des droits. Ce préambule
réaffirme les Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, il proclame de nouveaux droits : ce sont des droits
collectifs, économiques et sociaux, comme le droit de grève (ça fait partie de la 2ème génération des
droits).
La constitution met en place un régime parlementaire dominé par les chambres, le pouvoir législatif est
bicaméral avec l’Assemblée nationale élue (et est le conseil de la République). C'est un bicamérisme
inégalitaire, l’Assemblée nationale vote seule la loi jusqu’en 1954. Le pouvoir exécutif appartient au
président de la République et au gouvernement (il est bicéphale). Le président de la République a des
pouvoirs limités, il a seulement le pouvoir de nommer le chef du gouvernement : il a plus une autorité
morale qu’effective.
Il n’y a pas de pouvoir de dissolution des chambres venant du président de la République.

En résumé (+ suite) : la constitution de 1946 met en place un régime parlementaire dominé par
l'Assemblée, le parlement est bicaméral (composé de deux chambres -> système bicaméral). C'est un
bicamérisme inégalitaire puisque seule l’Assemblée nationale est élue au suffrage universel, ce qui veut
dire que l’Assemblée nationale a la majorité voire la totalité du pouvoir législatif, elle domine l’autre
chambre, en effet elle vote seule la loi jusqu’en 1954 et l'Assemblée nationale contrôle le gouvernement.
Le pouvoir exécutif quant à lui appartient au Président et au gouvernement. Sous, la quatrième République
le gouvernement est présidé par le président du Conseil (c’est le bicéphalisme). De plus, le Président de la
République a peu de pouvoirs, il a principalement le pouvoir de nommer le chef du gouvernement (ce qui
est normal car il n’est pas élu au suffrage universel). Le Président de la République a un rôle symbolique, il
a une forte autorité morale.
Il y’aura deux Présidents de la République sous la Quatrième République : Vincent Auriol et René Coty.
C'est un régime parlementaire, mais qui est à dominance de l’Assemblée nationale car c’est un régime
déséquilibré au profit du pouvoir législatif. L'Assemblée nationale a la première place dans la constitution +
dans la vie politique de la 4ème République. En effet, le droit de dissolution reste : le pouvoir exécutif n’a
pas de moyen de contraindre l’Assemblée nationale.
Une des particularités de ce régime c’est son mode de scrutin : les constituants ont choisi comme mode de
scrutin (pour les élections législatives) : le mode de scrutin de la représentation proportionnelle. C’est un
mode de scrutin de listes à un tour qui attribue aux listes, le nombre de sièges proportionnels au nombre
de suffrage obtenus.
C'est un mode de suffrage extrêmement démocratique puisqu’ il permet une représentation réelle des
courants de pensées (car le nombre de suffrage est proportionnel au nombre de voies).

Mais le problème = favorise la multiplication des partis politiques. Il va accroître le multipartisme français
et favorise l’émiettement de la représentation (c’est-à-dire que l’Assemblée nationale va être composée
de très nombreux partis anarchiques).
Forcément, la difficulté avec ce mode de scrutin, c’est de trouver une majorité. Il sera très difficile
d’obtenir une majorité, les partis vont former des coalitions et ces coalitions, comme sous la IIIème
République vont être très peu solides : les coalitions vont défendre des petits partis de centre et de droite,
ils sont peu organisés/disciplinés. Les petits partis politiques seront donc au centre de la vie politique de la
4e République + ils vont l’influencée.

III. La Vie politique de la quatrième République.


En 1946, il y’avait un multipartisme, donc les trois grands partis sous la quatrième République étaient : le
parti communiste français, la SFIO et le MRP (Mouvement Républicain Populaire). Très vite, le tripartisme
va disparaitre sous l’influence du mode de scrutin.

En 1947, les communistes quittent le gouvernement, Charles De Gaulle était aussi parti à ce moment, il va
créer son propre parti : le RPF (Rassemblement pour le Peuple Français).
La droite et la gauche appliqueront l’opposition négative à partir de 1947 : ces partis seront opposés au
gouvernement de façon systématique. Il ne reste que pour gouverner le centre, donc la troisième force,
qui sera composée de la SFIO du MRP (les démocrates-chrétiens) et enfin le parti républicain radical.
C'est donc une politique de crise qui va s’instaurer, la troisième force va créer des coalitions qui vont être
particulièrement instables.
En 1951, c’est la troisième force qui gagne l’élection avec une représentation un peu plus à droite (qu’à
gauche). Mais, cette Assemblée nationale sera dissoute et ce sera la seule fois sous la quatrième
République.
Il va y avoir les élections de 1956, dominés par une coalition de centre-droit. Parmi les hommes politiques
majeurs de cette période on aura Edgar Faure (qui est justement chef de la coalition de centre-droit de
1956), Pierre Mendes France (radical socialiste, représente les coalitions de centre-gauche), et François
Mitterrand (fait partie de l’UDSR).
Donc, on a une instabilité gouvernementale majeure durant la quatrième République qui provient du
multipartisme mais aussi de l’opposition systématique des gaullistes et des communistes et du système de
fonctionnement de la quatrième République car dès que le gouvernement est privé du soutien de
l’Assemblée nationale, il est contraint de démissionner. Il y’aura donc 24 gouvernements en 12 ans,
l’espérance gouvernementale est de 6 mois.
La France sera incapable de faire face aux problèmes dus à la crise financière, la France aura deux enjeux
majeurs à surmonter :
- La reconstruction après la guerre.
- La décolonisation.
Un des gouvernements marquants sera celui de Pierre Mendes France, de juin 1954 à juillet 1955. Pierre
Mendes France sera un des grands hommes politiques de cette période, il parvient à conclure la paix en
Indochine, et il prépare avec succès l’indépendance de la Tunisie (autonomie en 1954 + indépendance en
1956) et du Maroc (de même).
En revanche, il ne parviendra pas à résoudre le problème de l’Algérie française, c’est justement ce
problème qui va le forcer à démissionner. C'est la question de la décolonisation qui sera la plus sensible
durant la quatrième République, elle va affecter grandement la vie politique car on aura une succesion
d’indépendance.
En juin 1950, c’est le début de la Guerre de Corée qui prend fin en juillet 1953. Parallèlement, on aura la
guerre d’Indochine qui commence en octobre 1950 et sera résolue par Pierre Mendes France en juin 1954.
Cette période c’est aussi la naissance de la communauté européenne avec le traité qui date du 18 avril
1951 (CECA).
La France doit faire face aux guerres d’indépendances, d’abord en Asie puis en Afrique du Nord. Le 1er
novembre 1954, ce sont les débuts de la Guerre d’Algérie, elle prend racine d’abord en Kabylie : c’est une
rébellion d’unité qui va petit à petit gagner toute l’Algérie et va opposer l’armée française au front de
libération nationale algérien (FLN).
La Guerre d'Algérie c’est une guerre contre la France, mais aussi une guerre civile. Cette guerre va avoir de
nombreuses conséquences sur la vie politique française de la quatrième République, elle va être la cause
de nombreuses crises + la fin de la quatrième République.
L'une des crises politiques majeures causée par la Guerre d’Algérie : la naissance du mouvement
poujadiste (par Pierre Poujade).

C'est un mouvement d’abord syndical, puis politique apparu en 1953. Il prend une naissance pour la
défense des petits commerçants puisqu’à la suite de la guerre de 1939-1945 et l’arrivée des Américains, on
aura la création/apparition des grandes surfaces en France en 1950.
Très vite, ce mouvement deviendra un mouvement politique antiparlementaire. À partir de 1955, il devient
un mouvement politique puisqu’ils obtiennent lors des élections de 1956, 52 députés.

Ce parti politique est hostile au traité de Rome qui est en négociation en 1957. C'est également un
mouvement de révolte des classes moyennes.
Jean Marie-Le-Pen est un député poujadiste et élu lors des élections législatives de 1956. On retrouve
d’ailleurs dans l’idéologie du Front National de l’époque les mêmes idéologies que dans le mouvement
poujadiste, à savoir pro Algérie française, anti-Europe, antiparlementarisme et donc lutte contre les
menaces contre le France. Aujourd'hui, le terme poujadiste et plutôt péjoratif car cela traduit un in
corporatisme réactionnaire des classes moyennes.
S'agissant de la Guerre d’Algérie, elle sera terminée en 1958, sous la Vème République. On a enfin, un
dernier évènement important durant cette période : la Crise de Suez.
Le 30 octobre 1956, c’est la Crise de Suez, c’est-à-dire la lutte franco-anglaise. Le président égyptien de
l’époque (Nasser) va nationaliser le Canal de Suez.
La France doit faire face d’une part, à une crise financière majeure, d’autre part une crise de
décolonisation, ce qui causera la fin de la quatrième République et parallèlement elle sera incapable de
faire face à ces défis : il y’aura, durant janvier 1956 jusqu’à juin 1958, 5 gouvernements. Ces
gouvernements ne parviendront pas à résoudre les crises (algérienne notamment). Et entre chaque
gouvernement, les crises gouvernementales se succèdent : les périodes de vacances sont de plus en plus
longues.

Donc c’est l’instabilité gouvernemental et l’immobilisme (politique) qui empêchera la France de faire face à
ces différentes questions. Le régime s’avère incapable de résoudre ces problèmes et donc, prendra fin avec
la Guerre d’Algérie.

Chapitre 2 – Genèse de la Vème République.


Section 1 – La crise de mai 1958.
La France connaît d’importantes difficultés financières (baisse du franc, valorisation du franc qui diminue).
Mais ce sont surtout les gouvernements et l’Assemblée nationale élue qui seront incapables de trouver
une solution par rapport à la crise en Algérie.
Le 13 mai 1958, c’est l’investiture du nouveau gouvernement, le gouvernement Pflimlin. Ce nouveau
gouvernement fait suite au gouvernement de Gut Mollet, et qui doit résoudre les troubles qui ont lieu en
Algérie.

Entre le gouvernement de Mollet et de Pflimlin, il va y avoir une vacance de 30 jours et c’est ce qui va
permettre le coup d’état en Algérie. En effet, le même le même jour de l’investiture du gouvernement
Pflimlin (donc 13 mai 1958) un coup d’état a lieu à Alger. C'est un coup d’état venant des militaires : on
retrouve le Général Raoul Salan, Edmond Jouhaud, Jean Gracieux et l’amiral Auboyneau et d’un député (le
député d’Alger : c’est un député poujadiste qui se nomme Pierre Lagaillarde).
Ces militaires font un coup d’état le 13 mai 1958 car ils sont opposés à Pflimlin (il est favorable à
l’indépendance de l’Algérie).
Le 24 mai 1958, c’est l’opération résurrection : une opération militaire en Corse. L'insurrection et le coup
d’état se rapprochent de Paris : le président René Coty qui avait commencé à discuter avec le Général de
Gaulle va appeler celui-ci au pouvoir le 27 mai 1958.
Le Général de Gaulle déclare un communiqué de presse : il est vu comme le pouvoir fort, nécessaire au
rétablissement de la situation, en sachant qu’il a la confiance de l’armée.
Il informe donc son retour, et le 28 mai 1958 les socialistes radicaux font une manifestation contre De
Gaulle : ils considèrent que c’est une tentative de retour à un régime autoritaire. Toujours, à cette date, le
gouvernement Pflimlin démissionne.
Le 29 mai 1958, Coty demande à l’Assemblée nationale, d’investir De Gaulle en tant que président du
Conseil. Il est obligé de faire pression sur l’Assemblée nationale et de menacer de démissionner, surtout
que De Gaulle demande le plein pouvoir pendant 6 mois et le changement de Constitution. En effet, dans
un communiqué de presse du 29 mai 1958, le Général De Gaulle précise qu’il veut réviser la Constitution,
plus précisément l’article 90. Cet article concerne le mode de révision de la Constitution selon la procédure
législative (dépend du pouvoir législatif).

Or le Général De Gaulle, n’arrivera à changer la Constitution en aucun cas par cette procédure. Donc, il va
changer non pas la Constitution au départ, mais il demande d’abord la révision de l’article 90 de la
Constitution de 1946, puis il a le plein pouvoir pendant 6 mois.
Le 1er juin, le Général De Gaulle fait sa déclaration de l’investiture devant l’Assemblée nationale, malgré
l’opposition socialiste et radicale.
Le 3 juin 1958, une loi est votée par l’Assemblée nationale : c’est une loi constitutionnelle qui accorde le
plein pouvoir au Général De Gaulle et la révision de l’article 90. Cette loi est votée conformément à la
Constitution à la majorité au 3/5 des deux chambres (donc parfaitement légale). C'est une majorité
majorée.

Toutefois, cette loi précise, pour éviter les risques autoritaires du régime du Général De Gaulle, que la
révision de la Constitution devra respecter certains principes :
- Respecter le suffrage universel.
- Le principe de la séparation des pouvoirs.
- Le principe de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
- Respecter un régime parlementaire.
Cette loi marque la fin de la quatrième République et c’est certainement la première fois qu’il y’a
continuité légale entre une constitution et la suivante. Certes, la loi du 3 juin a été imposée par les
évènements et que ça ressemble à la révision que proposait le Maréchal Pétain, mais c’est différent
puisque le Maréchal Pétain avait utilisé une procédure inconstitutionnelle, alors que le Général De Gaulle
utilise une procédure légale, de manière constitutionnelle.

Section 2 - L’élaboration de la Constitution.


La future Constitution va mettre en place les idées du Général De Gaulle. Ces idées se retrouvent dans le
discours de Bayeux du 18 juin 1946, elles sont essentiellement pratiques et doivent servir à assurer la
grandeur de la nation Française.
Le discours de Bayeux amène deux constats :
- Le régime parlementaire de la troisième et quatrième République ne fonctionnait pas correctement
en raison du multipartisme anarchique et à cause de l’absence d’un chef d’état fort.
- L’instabilité ministérielle et l’immobilisme politique fait que le régime parlementaire ne fonctionne
pas correctement.
Il va donc proposer des solutions : pour lui, il faut un chef d’état fort et un rôle étatique interventionniste
dans l’économie, dans toutes les sphères de la société. Il critique les régimes parlementaires, il considère
que ce dernier a confisqué le pouvoir du peuple et qu’il faudrait rendre ce pouvoir au peuple en mettant
en place un pouvoir exécutif fort + des méthodes d’expression du peuple comme le référendum.
Donc, le Général De Gaulle peut réviser la Constitution selon ses idées, même si le cadre est limité.
Le Général De Gaulle va mettre en place une élaboration de la future Constitution très atypique en France,
en effet, ce n’est pas la chambre qui sera constituante mais le gouvernement (de façon assez
exceptionnelle en France). La compétence constituante est donc transférée car cela va permettre d’être
très rapide (le processus gouvernemental est + rapide) et surtout, cela va éviter les discussions
interminables et les oppositions de l’Assemblée nationale.
Comme le prévoit la loi du 3 juin 1958, un avant-projet de constitution sera rédigé par un groupe d’expert
(des juristes et des hommes politiques). Cet avant-projet sera examiné par un comité consultatif et par le
conseil d'État.
Le 29 août cet avant-projet est transmis au gouvernement (après les consultations), le gouvernement
adopte ce projet le 3 septembre 1958.

Cela va permettre au Général De Gaulle de présenter la nouvelle constitution au peuple français le 4


septembre 1958.
La Constitution sera soumise au référendum le 28 septembre 1958 : ce référendum recueille + de 80% de
OUI, il y’a un large consensus parmi les partis politiques, sauf les communistes qui seront appelés à voter
NON à ce référendum.
La Constitution sera promulguée le 4 octobre 1958 : marque le début de la Vème République. Il a fallu, 3
mois pour rédiger la Constitution, c’est un délai extrêmement court dans la tradition française.
L'élaboration de cette Constitution est atypique pour 3 raisons :
- Le pouvoir constituant appartient au gouvernement.
- L'élaboration sera très courte (- de 3 mois).
- La procédure restera largement secrète, à la différence des travaux des parlementaires qui sont
publics et publiés.

PARTIE 2 : PRESENTATION DU REGIME ET DE LA VIE POLITIQUE DE LA


VEME REPUBLIQUE.
Titre 1 : L’évolution du régime de la cinquième République.

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