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Chapitre Introductif :

Révolution ce n’est pas la même chose que révolte. La révolte a un côté réactionnaire (=retour en
arrière), parce qu’elle refuse le présent, elle voit le progrès comme un danger. La révolte souhaite le
retour a un passé supposément plus satisfaisant. La révolte n’apporte aucun principe nouveau dans
la société, elle n’a pas en vue de fonder un ordre nouveau de la société. Une révolte se construit
presque toujours contre quelque chose ou quelqu’un et pratiquement jamais pour quelque chose ou
quelqu’un. De fait, quand les révoltés sont en passe de prendre le pouvoir, ils ne savent pas quoi en
faire généralement car ce n’est pas ce à quoi ils aspirent, ils n’aspirent pas à prendre le pouvoir. Les
révoltes échouent et s’arrêtent par elles-mêmes. Une révolte n’est généralement animée par aucune
pensée, elle est impulsive, viscérale, immédiate. Elle n’a donc pas d’origine ancienne.
A l’inverse la révolution elle est constructive, car elle ouvre l’avenir et doit déboucher sur des
lendemains plus heureux. Elle est donc animée par une ou plusieurs doctrines, par un ou plusieurs
projets, par un ou plusieurs programmes. La révolution a donc des lignes de forces intellectuelles.
Elle comporte un effort intellectuel en vue de déboucher sur une organisation nouvelle, on va donc
en avant. Et parce qu’on va en avant on a donc nécessairement une action révolutionnaire
accompagné d’un effort de verbalisation, de théorisation, de conceptualisation de cette révolution.
Contrairement à la révolte qui se construit et déconstruit dans ce mouvement, la révolution a donc
vocation à pérenniser un ordre nouveau. Et pour cela, la révolution tendra à rechercher une
Constitution, c’est cette recherche qui fait passer une structure de combat a une structure de
gouvernement. En 1789 on se trouve face à une révolution. Et cette révolution conduit à un
changement politique, mais aussi à une transformation profonde de la société et du droit. On assiste
en 1789 à l’effondrement de la forme traditionnel de l’Etat. Cette forme jusqu’à 1789 était la
monarchie absolue (=tous les pouvoirs entre les mains du roi seul titulaire de la souveraineté). A son
remplacement par des institutions nouvelles qui sont fondées sur une conception inédite des
pouvoirs dans l’Etat en France qui reposent sur le transfert de la souveraineté du roi à la nation mais
aussi sur le principe de représentation de la nation et aussi sur le principe de séparation des
pouvoirs. En 1789 on assiste à l’avènement d’un ordre nouveau et le rejet du passé. C’est cette
volonté du rejet du passé qui explique dès 1790 l’invention de l’expression « ancien régime », cette
expression désigne la situation politique et sociale antérieure qui est renversé par la révolution au
profit d’un ordre nouveau. Cette révolution n’est pas née de rien, elle est le produit de plusieurs
éléments conjoncturels au moins 3 :
- La révolution est le fruit d’un long processus de destruction progressive des structures de
l’ancien régime. Les structures politiques et sociales sont attaquées de toutes parts. Il y a une
remise en cause des privilèges de l’Eglise, son rôle était d’assurer le salut des âmes et venir
en aide aux plus démunis et plus faibles. Dans ce cadre-là l’Eglise bénéficiait d’impôts comme
la dîme permettant de financer ce rôle d’assistance. Mais c’est détourné au profit du plaisir
des évêques et abbés. Pour ce qui est du salut des âmes, le rôle de l’Eglise est aussi remis en
cause mais indirectement, en effet, sous les coups de l’esprit des Lumières, il y a une remise
en cause de la religion et de la place de dieu, cette remise en cause est tellement profonde
qu’on perçoit parmi les élites du royaume un mouvement de déchristianisation de la société,
ce mouvement touche une partie de la noblesse, et une partie riche du tiers-état et même au
sein de l’Eglise, certain membres sont ouvertement non chrétiens. Cela remet en cause la
place de l’Eglise dans la société d’ordre de l’ancien régime. Cela touche le roi, car il est sacré
(monarchie absolue de droits divins) Pour la noblesse, elle voit aussi ses privilèges remis en
cause comme celui de l’exemption fiscale, ce privilège repose sur l’impôt du sang versé par la
noblesse pour le roi et le royaume dans le cadre de batailles. Mais au fil des différents
guerres notamment celle de religion, cette noblesse tend à s’appauvrir. Le roi est au-dessus
de la noblesse. Et donc il est remis en cause. Le tiers-état 98% de la population, jusqu’au
17ème s pouvait accéder à la noblesse mais au 18ème s les nobles sont moins accessibles aux
élites du tiers état. Ils ne peuvent pas s’élever dans un ordre privilégié.

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- La révolution n’est pas uniquement un fait français, les évènements de 1789 s’inscrivent dans
un mouvement plus vaste qui commence entre 1776 et 1783. Parallèle avec la guerre
d’indépendance contre le roi USA. Cette révolution américaine a une influence considérable
en Europe et joue un rôle majeur sur le déclenchement de la révolution française pour
plusieurs raisons : elle a permis la mise en circulation et mise en pratique d’idées nouvelles
comme la souveraineté nationale, elle a permis la formation des hommes aux pratiques
révolutionnaires et insurrectionnelles, elle a eu une incidence sur les finances du trésor royal
français car la monarchie française s’est engagée aux cotés des colons américains contre
l’Angleterre. La Révolution française apparait comme l’un des fruits de la révolution
américaine
Au même moment durant toute la décennie 1780 une agitation politique touche toute l’Europe y
compris, l’Irlande, une partie de la Suisse, les pays bas etc…

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PARTIE I LA REVOLUTION ET L'EMPIRE (1789-1814)
CHAPITRE I. LA DECENNIE REVOLUTIONNAIRE (LA FRANCE A LA RECHERCHE D'UN REGIME).
SECTION I. L'EXPERIENCE DE LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE (1789-1792).
§ 1. LE CONTEXTE DES CRISES.
L’été 1789 est un moment de profonde crise, cette crise est générale car elle présente plusieurs
facettes, c’est une crise financière, depuis 1777 le déficit n’a cessé de croitre, ce déficit est encore
augmenté par la mauvaise répartition de l’impôt, certain en sont exemptés (noblesse et église) mais
aussi par un mauvais recouvrement de l’impôt. Le roi a recours à l’a fermement des impôts, le roi
touche une avance sur les impôts, il y a une différence entre ce que le peuple paye comme impôt et
ce que le roi perçoit. En aout 1786, la situation financière du royaume est si critique que le contrôleur
général des finances Calonne va trouver le roi pour lui annoncer que l’Etat est au bord de
l’effondrement financier. Cette crise est donc d’abord financière mais pas seulement, elle est aussi
sociale. L’hiver 1788 est terrible, les récoltes sont donc mauvaises et le prix du pain est en hausse,
des menaces de disettes provoquent de violentes émeutes, la misère est partout dans le royaume.
Paris compte près de 10% de gens à la rue. Crise aussi politique : remise en cause de l’absolutisme
politique. Les racines sont plus anciennes. La crise est influencée par des idées nouvelles comme : les
écrits de Montesquieu qui distingue les 3 grandes fonctions étatiques et propose de ne pas confier
ces 3 fonctions à un même organe : donc pas au seul roi. Cette théorie c’est la règle de la séparation
des pouvoirs. Montesquieu pose le principe de la balance des pouvoirs : il propose que l’organe
détenteur de la fonction exécutif possède une partie de la fonction législative par le biais du droit de
veto. Le modèle de Montesquieu empreinte cette idée a la monarchie anglaise. Cette monarchie
anglaise théorisé par John Locke. On trouve aussi le modèle qui est développé par Jean Jacque
Rousseau : il développe l’idée d’un modèle démocratique ou la volonté générale serait souveraine et
où elle s’exprimerait par la loi. Mais, cette critique de l’absolutisme monarchique n’est pas une
remise en cause de la nature monarchique du pouvoir. Cette crise générale est aussi institutionnelle,
le pouvoir royale et en effet incapable depuis les années 1770 de mener à bien des réformes
structurelles importantes, depuis le règne de Louis 16. En 1788 le nouveau contrôleur général des
finances de Louis 16 : Loménie de Brienne cherche à réformer l’impôt pour pouvoir remplir les
caisses royales, il cherche à établir l’égalité devant l’impôt en instaurant un impôt de quotité
proportionnel au revenu. Toutes les institutions sollicitées s’opposent à cette mesure. Loménie de
Brienne va laisser tomber sa réforme. Le roi imagine alors une réforme portée par son garde des
sceaux Lamoignon qui réorganiserait le monde judiciaire dans le royaume et qui aurait pour effet de
dépouiller les parlements de certaines attributions. Au cours de l’été 1788 des manifestations
violentes ont lieu, le peuple français est contre la réforme fiscal qui pourtant est dans son intérêt.
Tout le monde réclame la convocation des Etats généraux mais pas pour les mêmes raisons. Pour la
monarchie c’est la seule issue pour mettre un terme à l’agitation populaire. Le 8 aout 1788, Louis 16
annonce la venue des Etats généraux. Entre juillet 1788 et l’élection début 1789, l’opinion publique
va s’interroger sur les procédures électorales, la question au cœur des débats est celle du vote par
tête ou par ordre. Ainsi, on débouche sur des considérations politiques : comme la mission de cette
future assemblée. Le peuple ne va pas tarder à découvrir les véritables intentions des
parlementaires, le parlement de Paris et la noblesse vont se démasquer, dans un arrêt du 21
septembre 1788, va disposer que les Etats généraux doivent être « régulièrement convoqués et
composés suivant la forme observée en 1614 » ce qui revient à dire qu’ils doivent être réunis en 3
ordres séparés disposant d’un vote chacun. C’est l’aveu d’une position très conservatrice. Cela
équivaut à annuler avant même la réunion de ces Etats généraux leur capacité de réforme porté par
l’élite du peuple : la bourgeoisie du tiers état. La position du tiers état est différent des ordres
privilégiés. Le tiers état réclame le même nombre de députés que le nombre total des députés des
ordres privilégiés. Le nouveau contrôleur général des finances Necker va convoquer l’assemblée des
notables en octobre 1788 et s’organise un parti national qui entend faire entendre ses idées, il est

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majoritairement composé de bourgeois éclairés on y trouve le comte de Mirabeau, Sieyès,
Talleyrand. Ce parti cherche à faire entendre ses revendications et diffuser des thèmes politiques
forts auprès de l’opinion publique à travers des journaux, pamphlets, on trouve l’idée d’égalité
naturelle, civile, judiciaire et fiscale pour tous les Français. Ils veulent casser les privilèges. Ils veulent
aussi une mise par écrit dans un texte des libertés fondamentales du royaume. Ils veulent un organe
de représentation du peuple dans le but de renforcer la monarchie. Le 27 décembre 1788, le roi dans
un arrêt du conseil accepte le doublement du nombre de député du tiers état. L’hiver et le printemps
1788 voit se multiplier des club, journaux etc... = liberté de parole. Pamphlet de Sieyès publié en
janvier 1789 « qu’est-ce que le tiers état ». Sieyès explique les travaux comme l’industrie, le
commerce, l’agriculture, les services, aussi bien que l’administration, l’armée voient le tiers état
occuper 19/20 des postes sans bénéficier des places politiquement importantes, le tiers état n’est
donc rien car il est sans droits politiques. Pourtant il est bien toute la nation puisque c’est le tiers état
qui la fait fonctionner, la nation ne peut exister sans le tiers état alors qu’à l’inverse la nation ne
perdrait rien si les privilégiés cessaient d’en être. Le fondement même de la pensée de cette
représentation est inédit. Sieyès affirme donc que le roi doit cesser de s’appuyer sur les ordres
privilégiés car ils sont quantitativement insignifiants. Mais il doit désormais fonder selon Sieyès
son autorité sur le nombre c’est-à-dire sur la nation et donc le tiers état. Sieyès explique que le
tiers est légitime à constituer une assemblée représentative de la nation et donc faire une
constitution écrite. Il dit que si le roi ne suit pas son peuple, celui-ci a le droit et la légitimité d’agir
sans lui. C’est dans ce contexte que le 24 janvier 1789 le roi publie un programme électoral pour les
élections, il y explique les modalités d’élections des représentants des ordres envoyait aux Etats
généraux. C’est marqué par la désorganisation et la complexité.
On compte près de 55 000 cahiers de doléances qui renvoient une image précise de l’ancienne
société de la fin de l’ancien régime, les paysans sont largement illettrés et n’osent pas prendre la
parole. Les élections se passent bien et les notables sortent vainqueurs. Le 5 mai 1789 les
représentants de chaque ordre vont à Versailles.
§ 2. LA MARCHE DE LA REVOLUTION ET L'EMERGENCE DE NOUVEAUX PRINCIPES (ETE 1789).
A. LES EVENEMENTS REVOLUTIONNAIRES.
1) LA REUNION DES ETATS GENERAUX
La première séance des Etats généraux à lieu à Versailles le 5 mai 1789, elle se tient dans la salle
des « menus plaisir » car dans le palais, c’est la seule salle suffisamment grande pour accueillir
l’ensemble des députés et d’emblée, cette première séance est vécue comme une humiliation pour
la représentation du peuple (surtout pour le tiers-état). Les députés sont répartis selon un protocole
qui vexe les députés du tiers-état. Cette répartition consiste à avoir les députés du clergé et de la
noblesse assis de part et d’autre du roi et les députés du tiers état sont eux obligés de se tenir face
au roi. Cette disposition ne doit rien au hasard. Ce qui va mortifier les représentants du tiers-état
c’est le déroulement même de la séance, cette séance inaugurale commence par un discours du roi,
son discours est larmoyant, maladroit et son propos est très restrictif car le roi ne tient aucun
compte des doléances, il n’évoque pas plus la question d’une constitution et n’évoque aucune autre
réforme que la réforme financière qu’il envisage pour le royaume. Il ne peut donc que décevoir les
députés les plus progressistes qui souhaitent évoluer dans le sens du royaume. Les ministres du roi
n’ont eux aussi pas été plus loin. Le garde des sceaux dans un discours creux se contente de mettre
en garde les députés contre les tentations de nouveauté. Le contrôleur des finances (Nequert) fait un
long exposé sur les difficultés de finance du royaume.
Cette séance inaugurale va préparer la Révolution car la monarchie est aveugle, elle est sourde aux
revendications d’une majorité du peuple. Les députés ont le sentiment que le roi limite leur mandat
à l’approbation d’un nouvel impôt. Mais ces derniers avaient des attentes. En refusant d’aborder les
questions du tiers-état, le roi lui-même provoque la crise à venir. Ils vont sortir avec un sentiment de
frustration qui va nécessairement les pousser à agir. Ainsi quand le maitre de cérémonie invite les 3

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ordres à se séparer afin de regagner les chambres séparées dans lesquelles ils doivent siéger, les
députés du tiers refusent de se séparer des 2 autres ordres. Ils s’y refusent car l’accepter seraient
reconnaitre qu’ils sont contraints de voter par ordre.
Après une nuit de réflexion le 6 mai au matin, plusieurs députés du tiers état avec le soutien de
quelques députés de la noblesse et du clergé annoncent au roi leur refus de séparation en
chambre, ils annoncent aussi qu’ils refusent l’appellation de tiers-état, au profit de « députés des
communes ». On a là, un rejet de la société d’ordre. C’est le premier acte décisif de cette mise à
mort de l’ancien régime. A partir de ce moment, le tiers-état va pratiquer une attitude constante
d’obstruction, mais va aussi chercher à se rallier les députés des 2 autres ordres.
Le roi ne fait rien, il reste passif même s’il tente de timides conciliations les 25 mai et 9 juin.
Louis Joseph (le dauphin) a les vertèbres gangrénées et son espérance de vie est limitée mais
l’héritier est précieux. Le roi et la reine sont affectés et n’ont pas la tête aux problèmes politiques du
royaume. Le 4 juin, ce petit dauphin décède (7ans). Cette mort laisse le roi désemparé, c’est l’une
des raisons pourquoi le roi n’a pas agi contre la révolte qui gronde au sein des états généraux. Le
10 juin, conscient de la dégradation du climat politique dans le pays, les communes reprennent
l’initiative notamment au travers de la figure de Sieyès qui fait aux 3 ordres privilégiés une dernière
offre de vérification en commun des mandats des députés (voter ensemble et par tête comme le
tiers-état voulait). Le 12 juin, le tiers état prévient officiellement les 2 autres ordres qu’ils
procèderont à l’appel général de tous les députés avec la vérification de leur mandat. On est passé
dans la mise en demeure de ces députés et s’ils ne le font pas ils seront exclus. Le clergé promet
d’examiner les demandes du tiers avec la plus sérieuse attention, le décompte général commence le
12 juin au soir et les noms de tous les députés élus aux états généraux sont appelés.
Dès le 15 juin alors même que le décompte des députés n’est pas encore fini, Sieyès propose de
changer la dénomination de l’assemblée, puisqu’il y a désormais réuni les députés de toute la nation
dans une même chambre alors il est de rigueur de changer de nom. Les députés enthousiastes
suivent et s’engage alors un vaste débat auquel les juristes prennent la plus large part : plusieurs
noms sont proposés. Sieyès propose « l’assemblée des représentants connus et vérifiés de la nation
française » Mounier propose « l’assemblée légitime des représentant de la majeure partie de la
nation agissante en l’absence de la mineure partie » Mirabeau propose lui « représentants du peuple
français », Legrand propose « l’assemblée nationale ». La qualification retenue est celle
« d’assemblée nationale » le 17 juin et c’est un événement essentiel car au-delà du simple
changement de dénomination c’est une véritable révolution juridique qui se réalise car cet
événement constitue l’acte de naissance de la souveraineté nationale et donc l’acte de décès de la
monarchie absolue.
Ici la souveraineté passe du roi à la nation représentée par les députés de cette assemblée nationale.
Et car le roi perd sa souveraineté il n’est plus la source du pouvoir dans l’Etat, c’est désormais la
nation qui donne la légitimité d’agir aux députés qu’elle a élu. Les députés n’agissent plus alors par
la convocation des états généraux faite par le roi mais dans l’intérêt de la nation et doivent réaliser
les réformes qu’elle attend d’eux.
Les députés ainsi réunis en assemblée nationale considèrent qu’ils n’ont plus un mandat impératif
mais représentatif. Ils représentent la nation comme une entité collective autonome ayant sa
volonté propre. L’assemblée national affirme le droit à consentir à l’impôt et se donne le pvr de
contrôler le pouvoir royal. Dès le 17 juin cette assemblée nationale vote un décret assurant la
perception de l’impôt et en le faisant les députés s’arrogent une portion du pouvoir législatif.
Le 19 juin, le clergé entier décide de rejoindre les députés de l’Assemblée nationale, la noblesse elle,
s’oppose encore car elle est bien consciente qu’ils mettront fin aux privilèges. Cette proclamation de

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la noblesse est un moteur pour le roi. Le roi décide de résister aux attaques contre son pouvoir
absolue, il prend 3 mesures le 19 juin :
- Casser les décisions de ce tiers-état
- L’annonce pour le 23 juin d’une tenue d’une séance plénière des états généraux
- Sous prétexte d’aménagement a opérer pour la séance royale le roi fait fermer la salle des
menus plaisirs où les députés se réunissent.
Le matin du 20 juin sous une pluie torrentielle les députés de l’AN trouvent une porte close, sur la
proposition du député Guillotin ils se réunissent dans une salle voisine : celle du jeu de paume et
décident alors au cours de cette séance de prendre les devants et Mounier prend la parole c’est le
serment du jeu de paume par lequel les députés de l’AN jurent solennellement de ne pas se
séparer tant qu’ils n’ont pas donné une constitution écrite à la France. L’AN qui n’est pas reconnue
par Louis 16, vient de s’octroyer le pouvoir constituant. A ce moment, la mort politique de l’ancien
régime est désormais consommée et la séance royale du 23 juin ne pourra rien changer à cet état de
fait. Le roi a mis trop de temps à réagir. C’est un échec pour le roi et la noblesse. Or entre le 20 et le
23 juin le roi ne sait pas s’il doit faire preuve d’autorité ou faire preuve de compréhension à l’égard
de cette AN, il affiche ici une vision divisée du pouvoir royale. Lors de cette séance du 23 juin Louis 16
choisi l’entre 2 et se déclare en faveur du consentement à l’impôt, en faveur de l’égalité fiscale mais
déclare nulles les décisions prise le 17 juin par le tiers état, il menace aussi de dissoudre les états
généraux si les 3 ordres ne sont pas respectés.
Une fois cette séance royale finit, le tiers accompagne des membres du clergés et quelques nobles
refusent de quitter la salle.
« Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous ne quitterons nos places que par la force de
baïonnettes » Mirabeau le 23 juin après la séance
Avertis de la situation le roi n’a pas le courage de s’en prendre par la force aux représentants
Après ce nouveau triomphe pour l’assemblée, dès le 25 juin 47 députés de la noblesse rejoignent
l’AN, le roi est alors contraint de sanctionner, ce qu’il avait refusé. Le roi demande aux députés
restants des Etats généraux de rejoindre l’AN. Il n’y a donc plus d’états généraux et l’autorité du roi
est passé sous le contrôle de ceux qui se sont proclamés représentants de la nation. L’AN est bien
décidé à reconstruire sur les ruines de cet ancien régime conformément au serment du jeu de paume
prêté le 20 juin
Dès le 7 juillet, cette assemblée décide de la création d’un comité de constitution. Le 9 juillet l’AN se
proclame AN constituante et cette mesure prolonge le transfert de la souveraineté du roi à la nation.
La révolution juridique est pleinement consommée, la nation souveraine a désormais toute légitimité
pour exercer son pouvoir constituant et c’est à ce moment qu’entre en scène le peuple qui va
prendre le relai des députés.
2) L’intervention de l’armée et du peuple
Paris s’enflamme en premier, la population parisienne est proche de Versailles et suit ce qui se passe
à l’AN et se tient prête à réagir à toutes les tentatives que tenterait la royauté contre les
représentants de l’AN. On trouve les électeurs de Paris qui ont élu les députés parisiens du tiers état,
ces 407 électeurs de Paris décident de ne pas se séparer pour maintenir la surveillance sur les états
généraux, ils s’installent à l’hôtel de ville quand le transfert de la souveraineté du roi à la nation est
acté et c’est de là qu’ils vont initier une révolution municipale qui va s’étendre aux autres provinces
du royaume. C’est la maladresse royale qui est la cause de l’insurrection populaire parisienne. En
effet, à la fin du mois de juin, le roi fait appeler la troupe autour de Paris et de Versailles et réuni ainsi
20 000 hommes au cas où une dissolution forcée de l’assemblée s’imposerait. L’idée est d’inspirer un
sentiment de crainte chez les députés pour les empêcher de pousser trop loin leur volonté de

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réforme. Cette attitude royale est maladroite et inquiète les Parisiens. Le 8 juillet quand la forte voix
de Mirabeau dénonce à l’Assemblée une contre révolution du roi : complot contre Paris par le roi.
A l’initiative de Mirabeau, une députation est envoyée auprès du roi pour le convaincre d’éloigner
ses troupes. Mais le roi ne veut rien entendre non seulement il maintient les troupes autour de Paris
sans en faire usage mais en plus, le 11 juillet il renvoie son contrôleur des finances Nequert, l’opinion
va alors croire en une contre révolution conduite par le pouvoir royal. Ce renvoi met la capitale en
révolution car le peuple parisien est en effervescence : hausse du prix du pain. La paralysie du
pouvoir inquiète les bourgeois. Paris, est grouillante de gens démunis la capitale n’a jamais compté
autant de mendiants.
Cela va réveiller dans l’esprit populaire, l’attente de la revanche des pauvres. Le peuple à
l’impression que le roi va s’opposer à cette possibilité de bonheur.
Le 12 juillet, à Paris la nouvelle du renvoi de Nequert fout le bordel, les armureries sont pillées, des
manifs s’organisent, les boulangeries ferment.
Au milieu de ces premières agitations populaires, le soir du 12 juillet ils (les électeurs) votent la
création d’une garde bourgeoise veillant à la sureté publique. Un comité permanent de la ville est
institué c’est le nouveau pouvoir exécutif. Dans la journée du 13 juillet, le peuple affamé pille les
magasins, on cherche aussi des armes par tous les moyens, des troupes populaires parcourent la
capitale et certains quartiers se couvrent même de barricades. Les troupes populaires envahissent les
invalides
Le 14 juillet au matin la foule se dirige vers la Bastille en quête de munitions, 1 millier de personne
arrivent devant les murs de la forteresse, la Bastille n’étant pas protégée par l’armée royale car une
partie des régiments parisiens se sont retournés contre le roi en faveur du peuple parisiens, elle n’est
donc gardée par quelques soldats invalides et des gardes suisses qui ne vont pas résister longtemps,
son gouverneur ne souhaite pas résister. Le gouverneur de la Bastille est décapité et on promène
dans paris sa tête au bout d’une pic. La révolution devient sanglante, la destruction de la Bastille est
décidée quant aux assaillants ils sont considérés comme héros, les électeurs parisiens profitent de la
chute de la bastille.
Les électeurs transforment ce comité permanent de l’hôtel de ville en une commune de Paris et ils
élisent Bailli comme maire de cette capitale. Lafayette est mis à la tête de la garde nationale
La prise de Paris fait peur, les conséquences sont importantes. En effet, à Versailles, cet épisode
marque le début d’une véritable hémorragie des privilégiés qui préfèrent fuir le royaume.
Le comte dartois fuit Versailles avec sa famille et ce comte est suivis par bcp qui vont fuir la cour.
Cette fuite c’est l’émigration de la noblesse, ils partent afin de mener à l’étranger la contre
révolution, il s’agit d’un combat pour restaurer l’absolutisme. Le 15 juillet Louis 16 va encore une
fois céder car il annonce le retrait de ses troupes autour de Paris à l’AN. Le 16 juillet il reprend
Nequert, le 17 juillet il accepte de se rendre à Paris pour rencontrer la nouvelle municipalité. Le roi
reconnait officiellement la justesse de la révolte populaire du 14 juillet. Il est accueilli à Paris par le
nouveau maire Bailli.
Drapeau : couleur rouge est bleu de paris qui encadrent le blanc qui représente le roi.
Louis 16 est acclamé par ce peuple en passant la cocarde (futur drapeau bleu blanc rouge)
La révolte municipale = révolution qui s’étend dans tout le pays en suivant l’exemple de Paris
Dès le début de la révolution de nombreux intendants sont soit viré soit fuient à l’étranger.
Cependant l’ampleur des transformations n’est pas pareille partout, la révolte municipale va
connaitre des succès variables on peut distinguer 4 grands types de révoltes municipales :

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- Ancienne municipalité maintenue
- Révolution municipale provisoire
- Révolte municipale
- Révoltes municipale absentes quand l’ancienne municipalité a la confiance des patriotes
A côté de la révolution juridique au sein de l’AN on trouve aussi une révolution municipale qui
s’établit en partant de Paris qui s’étend au reste du royaume. C’est dans les campagnes que le
mouvement contre la faim prend un tournant plus révolutionnaire c’est la grande peur. La campagne
est en proie à une panique dans la 2nde 15aine de juillet. Cela entraîne une répercussion essentielle
car va contraindre les députés de l’AN à abolir les privilèges dans la nuit du 4 aout.
Les campagnes souffrent sous l’ancien régime des droits féodaux : la dime perçue par le clergé et les
différentes tenures seigneuriales, c’est vu comme des injustices à supprimer comme en témoignent
les cahiers de doléances. Cette grande peur prend forme avec la rumeur des évènements parisiens
qui arrivent déformés dans les campagnes, les infos qui leur parviennent sont orales car ils sont
principalement illettrés. La situation sociale et économique est pire dans les campagnes, le chômage
est important. Dans un mouvement défensif les campagnes s’arment contre tout ce qui a été
rapporté oralement
Les évènements du 14 juillet développent dans les campagnes une paranoïa collective.
Cette grande peur se cristallise autour d’un fort sentiment anti seigneuriale. Les paysans vont alors
investir les châteaux partout dans le royaume, ils vont exiger qu’on leur délivre les terriers (registres
qui répertorient les taxes que les paysans doivent au seigneur) et vont les brûler. Et parfois brûle le
château et pendent les propriétaires. Quand ces nouvelles remontent à Versailles déformées, elles
sèment la panique au sein de l’AN et les villes, l’émigration de la noblesse s’accentue.
Les députés lancent un débat sur la nécessité de voter une loi martiale mais l’assemblée reste très
divisée sur la question le 4 aout. L’idée de la répression est vite abandonnée. L’assemblée décide de
prendre en compte les revendications des personnes en insurrections dans les campagnes. Les
mesures prises sont : l’abolition des privilèges et droits féodaux. L’assemblée va abolir la corvée, la
main morte, des droits de chasses et pêches, ce que l’on supprime aussi le droit exclusif du seigneur
de disposer d’un four etc... Ces mesures sont symboliques car elles n’ont presque pas de cout
économique. La dime est abolie aussi, l’assemblée va supprimer toutes les rentes foncières
principalement dans les mains des bourgeois. L’AN abolis enfin les privilèges, elle renverse le
fondement social de l’ancien régime. On passe à une société de classe et non plus d’ordre. Mais les
députés doivent mettre juridiquement en forme ces abolitions. Les principes posés se trouvent plus
nuancés que la déclaration de principe de départ.
Les droits féodaux abolis et les droits féodaux rachetables sur le long terme.
On a 2 types de féodalité : une dominante (abolie) et une contractante (rachetable)
La féodalité dominante est celle qui pèse sur les personnes. Qui se matérialise par des taxes
personnelles, elle comprend tous les droits tenant à la puissance publique. Tous les droits liés à la
personne sont abolis car on les considère comme contraire à l’esprit d’égalité fiscale et sociale.
La féodalité contractante se matérialise par des taxes sur les terres dites des taxes réelles. Cette
féodalité contractante trouve son origine et sa légitimité dans un contrat passé entre le seigneur et
les occupants de ces terres. Le seigneur a concédé une terre contre des redevances.
Il existe des saisines sur un même droit, les droits du seigneur, de tenancier et d’un éventuel
locataire
Plusieurs propriétaires sur ces droits se superposent ne s'annulent pas il n'y a pas un qui est
préférentiel par rapport à un autre il se superpose et les taxes finalement seigneuriale dite réelle

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sont ces taxes qui sont liées à un bien et qui finalement à travers une redevance annuelle exprimé la
propriété du seigneur sur ses terres et à l'inverse des taxes personnels si vous supprimez cette taxe
réelle pour porter atteinte au droit de propriété du seigneur Or sous la Révolution française on ne
veut pas porter atteinte à un quelconque droit de propriété et donc ces droits là on ne les abolit pas
purement et simplement on les déclarent simplement racheter.
Pour les droits du clergé les questions n'ont pas du tout état d'âme, il décide ainsi que la dime par
exemple est abolie elle sans rachat pour le clergé notamment la dime. La conséquence c'est que les
paysans qui sont majoritairement soumis de continuer à payer ses redevances annuelles.
Le 26 aout 1792, la législative supprimera sans rachat tous les droits qui restaient en vigueur sur les
territoires seigneuriaux
Cette nuit du 4 aout, n’est pas que la nuit de l’abolition des privilèges, c’est aussi la nuit ou des
décrets vont consacrer plusieurs principes essentiels de la Révolution : le principe d’égalité devant
la loi et la justice, car on supprime les justices seigneuriales, on supprime l’inégalité des peines qui
existaient jusque-là, car on supprime la vénalité des offices, on supprime les épices (somme versée
par le justiciable qui sert à payer les magistrats qui rendent la justice). On consacre aussi, l’abolition
des privilèges collectifs des personnes morales et des corporations (comprend les villes, l’église), on
va aussi se poser la question de l’intérêt de l’église. Lors de cette nuit, on consacre aussi le principe
de l’égal accès de tous à tous les emplois et à partir de cette date, le concours ou l’élection remplace
la place dû à notre naissance. Cette nuit marque une révolution sociale décisive, elle permet
l’accouchement d’une France nouvelle sans ordre ni privilège où s’affirme l’égalité en droit issue des
différentes idées du courant des Lumières. On parle alors de position sociale et non plus d’ordre.
On établit aussi un nouvel ordre politique, il faut envisager la fondation de ce nouvel ordre politique
par la constituante et donc à la définition de nouveaux principes.
B. LES PRINCIPES NOUVEAUX
§ 3. LA CONSTITUANTE ET LA LEGISLATIVE (HIVER 1789-AOUT 1792).
Au cours de l’été 1789, les députés sont conscients de l’ampleur des reconstructions opérés après la
destruction des structures de l’ancien régime. Ils sont conscients de la longueur des travaux qui les
attendent pour rédiger une nouvelle constitution pour répondre aux attentes. Ils comprennent la
nécessité de fixer un cadre pour orienter leurs travaux. Ils vont utiliser les cahiers de doléances, qui
renferment une mine de proposition inspirées par le parti patriote.
1) La DDHC
Voté le 26 aout 1789 par la constituante. Ce texte cristallise l’essentielle de la pensée de 1789. Cette
déclaration a une influence qui se fait ressentir encore de nos jours. Elle se fait sentir sur le plan
idéologique mais aussi se fait ressentir en droit positif.
a) L’élaboration de ce texte
Très vite, la rédaction apparait à l’assemblée constituante comme un préalable nécessaire à la
rédaction d’une constitution car au 18e s les droits de l’homme sont dans l’air du temps. Notamment
avec les déclarations américaines. Le but de ces déclarations est de lutter contre la tyrannie. La
déclaration américaine a eu une influence sur les rédacteurs de la déclaration française. Jellinek et
Boutmy défendent une position extrême sur cette controverse, Jellinek considère que les Français
n’ont rien inventés et que tout se trouve déjà dans les déclarations américaines. Elles sont le fruit
de l’esprit protestant des colons, c’est une manière de dire que ce sont les Allemands qui sont à
l’origine des déclarations américaines et française. Boutmy est le défenseur de l’originalité française
et explique que les Français ne doivent rien aux déclarations américaines et qu’elles n’ont influencés

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en rien le travail des constituants français. Mais bon c’est faux les Américains ont inspirés quand
même.
Le premier à lancer l’idée d’une déclaration c’est Lafayette. Les travaux d’élaboration et de
rédaction se font sous le patronage de l’américain Jefferson qui est alors ambassadeurs des EU à
Paris.
La déclaration française est aussi vue comme un texte philosophique qui doit poser de grands
principes. Il concerne l’homme en général évoluant dans n’importe quelle société. Les députés sont
prêts à proclamer des droits naturels de l’homme dans une déclaration mais les avis varient sur la
liste des droits naturels.
Ce qui est en jeu dans la déclaration c’est l’affirmation intangible des principes acquis par la
révolution.
Cette déclaration doit être écrite dans l’urgence, il n’y a pas le temps de rédiger, le but est de
contraindre le roi de tenir compte des droits naturels qu’évoque la déclaration. Puisque ces droits
sont naturels le droit ne pourra jamais les annuler.
Le 12 aout, est créé au sein de cette constituante un comité chargé de trier les nombreuses
revendications. Ce comité sera chargé de présenter un texte définitif afin qu’il soit adopté par les
constituants. Le travail de synthèse s’avère difficile car le comité doit travailler à partir d’au moins 20
projets de déclaration et dès le 17 aout Mirabeau, rapporteur de ce comité, présente à l’assemblée
le projet élaboré et tient à faire part aux députés de son embarrât. Le 20 aout au matin, le vote de la
déclaration peut enfin commencer, et le débat porte sur un projet proposé par Sieyès et ce sont les
plus modérés qui contribuent à faire adopter le préambule et les premiers articles avant d’être
débordés sur la suite de la déclaration. Loin d’être une œuvre murement réfléchie, cette déclaration
est un texte sans ordre précis qui est voté. Les membres de la constituante ont conscience que c’est
inachevé et tiennent à préciser qu’il faudra le reprendre après l’adoption d’une constitution.
Toutefois, le succès de ce texte va le fixer dans sa forme inachevée.
b) Le contenu de ce texte
Bien qu’il s’agisse d’une œuvre de compromis, la déclaration semblent former un tout cohérent,
servit par un style magnifique pourtant elle dissimule une tension entre 2 philosophies difficilement
compatibles. D’une part, il y a l’influence de Locke et de Rousseau. Ce texte ambitieux apparait
comme un miracle d’équilibre auquel chaque député a pu se rallier sans se renier. Le bourgeois
libéral est sensible à ce qui vient de Locke : la sureté, la liberté, la propriété et la résistance à
l’oppression. Le futur jacobin lui retrouve les apports de Rousseau, la suprématie de la volonté
générale, l’affirmation de l’égalité en droit, la souveraineté de la nation. Dans cette déclaration on
trouve concrètement des droits individuels, mais aussi des principes politiques et constitutionnels. La
liberté y est déclinée, les art 7 à 9 sont marqués par la philosophie de Beccaria, auteur du traité des
délits et des peines de 1764 et qui est abondamment relayé par Voltaire, ainsi l’art 7 s’inspire de ce
qu’il dit. L’art 11 va aussi dans le sens de la liberté.
L'emploi du principe sert d'emblée à distinguer l'origine de la souveraineté. L'emploi du terme
principe il sert à distinguer l'origine de la souveraineté sa naissance précisément de son exercice
pratique. L'emploi du terme principe sert à distinguer l'origine de la souveraineté, son essence, de
son exercice par les différentes institutions qui vont se mettre en place. Il y a donc ici une nette
distinction entre d'une part le titulaire originel de la souveraineté, la nation distingue et ceux qui
l'exercent réellement : les institutions du gouvernement d'autre part donc on distingue. La nation est
une entité abstraite qui a donc besoin d'être représentée.
Les députés pensent que les constitutions n'ont pas à ce moment la volonté de sortir du système
monarchique du gouvernement parce qu'ils n'ont pas la volonté, personne ne remet en cause la

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légitimité et héréditaire du roi à régner, simplement il n'est plus le titulaire de la souveraineté. Cet
article 3 de la DDHC, signifie donc que si le transfert de l'essence de la souveraineté c'est fait vers la
nation en revanche les exercices de la souveraineté reste en partie seulement son pouvoir exécutif
de même que celui des représentants de l'assemblée qui exerceront avec lui la souveraineté à
travers le pouvoir législatif fondé donc une nouvelle logique. Ce partage des tâches entre le roi qui a
le pouvoir exécutif et l'assemblée qui a le pouvoir législatif qui sont donc les 2 institutions qui
exercent la souveraineté, l'essence abstraite finalement de la nation fondent une nouvelle légitimité
mais dans ce cadre-là le roi et l'assemblée ne sont que des pouvoirs constitués c'est à dire des
pouvoirs dont la légitimité et les prérogatives sont fixées par le souverain. Dans une constitution
encore à venir bien sûr. Pour ce qui est de l'article 6 maintenant c'est l'un des articles les plus
importants car il définit d'abord la loi comme l'expression de la volonté définit, cet article est
l'expression au contrat social de Rousseau et on parle de l'expression de la volonté générale du
souverain qui est désormais la nation ainsi on a là un renversement de l'ordre normatif parce que
traditionnellement sous l'ancien régime depuis Jean Bodin la loi est l'expression de la volonté du
prince.
Désormais ce n'est plus l'expression de l'amour de plus la loi sous l'ancien régime n'est pas la seule à
ses côtés mais avec la DDHC, tout va changer. C'est désormais autour d’elle seule que va tourner
toute la société la loi devient la source unique du droit.
L'article 6 est donc l'expression du léger centrisme des lumières qui trouve finalement ici sa raison la
loi apparaît donc comme le fruit de la volonté rationnelle des hommes et donc plus d'un seul
homme. Elle est une source supérieure par la source irrationnelle des coutumes cet article 6 au-delà
de déposséder le roi de la loi du pouvoir de faire la loi va aussi imposer la loi comme la seule
acceptée dans la société et le pluralisme des sources du droit existant sous l'ancien régime succède le
monisme de la loi à partir de la révolution c'est de là que vient notre culte de la loi.
On passe d'un pluralisme des normes à un monisme législatif légal on dépossède le roi au profit de la
nation représentée par ses députés au sein de l'Assemblée nationale. Pour voter il y a donc ici un
double changement assez important. La loi est donc redéfinie, elle n'est plus l'ordre, n'est plus le
commandement du prince auquel les sujets sont forcés d'obéir. Dans le prolongement des théories
de Rousseau la loi désormais est anonyme, parce qu'elle n'a pas un seul auteur mais l'expression de
l'ensemble de la volonté nationale et surtout désormais, la loi s'impose de l'Intérieur elle s'impose en
votre fort intérieur parce que selon les théories de Rousseau, elle est volontairement suivis par les
citoyens qui en sont les auteurs indirects par le biais de leurs représentants. L'idée donc ici c'est que
vous êtes bien plus apte à suivre une loi : expression de la volonté générale, parce que vous faites
partie de cette nation et parce que cette nation exprime votre volonté alors que précédemment sous
l'ancien régime c'était la volonté du roi que vous deviez accepter et non pas votre propre volonté. Et
donc de ce fait la loi doit être bien plus respectée par les citoyens puisqu'ils en sont les auteurs
indirects. Alors que sous l'ancien régime, ils étaient vu comme les esclaves. Il y a un changement de
conception de la loi que l'on peut se faire entre l'ancien régime et la révolution. Ce qu'il y a donc
dans ce changement de paradigme de la loi c'est l'élaboration d'un principe d'autonomie la norme
n'est plus imposée de l'extérieur mais elle est volontairement assumée parce qu'elle provient de
vous-même à travers vos représentants. Les conséquences de cette souveraineté nationale est donc
que les citoyens consentent la loi alors qu'auparavant non désormais ils consentent à la loi et
évidemment, ainsi redéfinit la loi va mettre en œuvre les principes posés dans la DDHC, puisque c'est
autour de la loi que s'organise désormais toute la société.
L’article 4 : « la loi est la seule limite au plein université droit naturel »
L’article 17 « la loi est la seule exception au droit naturel et sacré de propriété » où l'expropriation
est donc qualifiée de nécessité publique légalement constatée.

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L'article 6 soulève tout de même une question : à la suite de l'affirmation selon laquelle la loi est
l'expression de la volonté générale, le 2nd alinéa dispose que tous les citoyens ont le droit de
concourir à l'établissement de la loi directement ou par l'intermédiaire de leurs représentants. Toute
la difficulté ici, réside dans cette conjonction de coordination « ou » qui porteuse ici de différentes
interprétation la première interprétation : dans le sens d'une souveraineté populaire la première
interprétation d'inspiration touristes direct et dans l'exercice se fait directement par le peuple, par
les citoyens membres de l'exercice qui en tant que tels sont tous détenteurs d'une parcelle de la
souveraineté.
Dans l'idée de la souveraineté populaire tous les citoyens participent donc à l'édition de la loi c'est
l'établissement de la loi directement.
La 2e interprétation c'est celle de la souveraineté cette souveraineté nationale est inspirée par Sieyès
c'est celle d'une nation abstraite supérieur aux individus seule détentrice de la souveraineté et
comme cette entité est abstraite, elle ne peut pas s'exprimer par elle-même et donc elle s'exprime
par la voix de représentants. C'est le système représentatif où la nation délègue la mission de faire
les lois à 0 présents désigné par et dans ce cadre-là les citoyens n'ont pas de droits à faire valoir
directement mais indirectement.
Cet article 6 pose donc d'emblée l'ambiguïté entre souveraineté populaire et souveraineté national.
Et donc actuellement, on distingue la souveraineté nationale de la souveraineté populaire et donc on
met une erreur parce qu'il faut bien distinguer et que ce n'est pas la même chose.
Le régime plus populaire, c'est le régime des Jacobins c'est le régime de la terreur c'est le régime du
gouvernement révolutionnaire.
L'article 16 selon lequel « toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée ni la
séparation des pouvoirs déterminée n'a point de constitution » Ce qui est posé dans cet article 16 ce
sont les conditions de la démocratie qui sont au nombre de 2 la garantie des droits d'une part et la
séparation des pouvoirs d'autre part.
Pour ce qui est de la séparation des pouvoirs c'est une reprise des idées de Locke vulgarisé
finalement par Montesquieu dans l'esprit des lois, c'est l'idée que le pouvoir arrête le pouvoir. Son
raisonnement est le suivant leur raisonnement s'il pense à l'homme et apporte Montesquieu : leur
raisonnement est le suivant : en raison de la faiblesse humaine qui est dans la nature de chacun les
femmes malheureusement en raison de la faiblesse humaine nous et toutes les rentes on ne peut
s'en remettre au titulaire du pouvoir on ne peut s'en remettre du pouvoir pour empêcher ce pouvoir
de dériver en tyrannie. On ne peut pas faire confiance dans la nature humaine le pouvoir corrompt
tout pouvoir et parce qu'on ne peut pas compter sur lui il faut donc jouer sur les différentes
institutions existantes. Pour cela il faut faire en sorte qu’un seul organe ne puisse jamais cumuler
tous les pouvoirs. Il faut donc répartir les fonctions qui composent la puissance publique de l'état en
3 organes distincts : le pouvoir législatif, exécutive et judicaire. Les constituants reprennent cette
idée parce qu'elle va à l'encontre de la concentration des pouvoirs entre les seules mains du roi qui
finalement est l'expression même de la théorie de la souveraineté.
Selon cet article 16 on rejette la concentration des pouvoirs dans les mains du roi puisque la
séparation des pouvoirs n'était pas assurée sous l'ancien régime. Il n'y avait donc pas à leurs yeux de
constitution sous l'ancien régime même coutumières.
Le sens finalement de cet article 16 c'est d'empêcher la reconstitution de l'absolutisme c'est
d'empêcher la concentration à nouveau des 3 fonctions de l'état entre les mains d'un seul contre le
mur de l'ancien régime contre le despotisme de l'ancien régime.
Les députés affirment donc un régime libre dans lequel la liberté sera assurée par la séparation des 3
pouvoirs séparation inscrite dans un texte de la constitution. Les constituants infirment donc par cet

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article 16 que si la souveraineté de la nation est indivisible, en revanche son exercice fonctionnel est
divisé afin d'éviter la tyrannie donc là souveraineté de la nation reste quoi qu'il arrive indivisible.
Mais l'exercice fonctionnel de cette souveraineté et il faut donc alors créer une harmonie entre ces 3
pouvoirs afin qu’ils ne se contrebalancent pas les uns et les autres.
C'est le 2nd volet des théories de Locke et de Montesquieu : la balance des pouvoirs, l'équilibre des
pouvoirs. La DDHC précise qu’en effet par la séparation des pouvoirs doit être rigide c'est à dire qu'il
n'y a aucun rapport entre les institutions qui reçoivent un seul pouvoir ou si au contraire cette
séparation elle doit être sous c'est à dire qu'il y a une collaboration entre les institutions dans chaque
pouvoir.
Par exemple le roi possède la fonction exécutive mais à travers un droit de veto par exemple il exerce
une petite part celle du pouvoir législatif il y a une collaboration entre les institutions malgré la
séparation
L'article 16 de la DDHC se contentent ainsi dans un premier temps essentiel bien évidemment mais
seulement dans un il ne s'interroge pas sur les modalités de la mise en œuvre de cela et cela ce sera
certainement la vocation de la Constitution à venir.
2) L'idée de constitution
En s'appuyant sur les principes posés dans la DDHC, les constituants entament la rédaction de la
Constitution mais la DDHC a été rédigé en quelques jours la constitution elle doit prendre plus de
temps cette rédaction elle va prendre 2 ans.
Les discussions commencent en septembre 1789 dans un contexte extrêmement troublant.
C’est à ces difficultés qu'elles cherchent à apporter des idées concrètes et rapides tout en rédigeant
la constitution l'assemblée mène parallèlement à un travail législatif considérable dont l'ampleur va
se faire sentir dès les premiers mois et la principale que rencontre alors l'assemblée est une difficulté
politique et cette difficulté politique provient du roi.
Louis 16 en réalité mène une sorte de résistance passive aux réformes entreprises par l'assemblée, il
refuse catégoriquement de sanctionner les décrets issus de la nuit du 4 août et abolissant les
privilèges son argument est le refus de voir dépouillé son clergé et sa noblesse mais aussi la
conviction que c’est lui qui fait la loi et que l’AN ne peut rien faire sans son accord.
Le roi rejette également la DDHC et ces 2 rejets par le roi sont une épreuve de force car si les décrets
ne sont pas sanctionnés tout le mouvement de réforme est paralysé sans sanction royale et décrets.
Aucune réforme n'est possible bien que la nation soit souveraine en pratique il faut l'accord des
représentants de la nation et comme nous sommes toujours dans un gouvernement monarchique à
côté des députés on trouve le roi comme représentant de la nation.
Va alors lancer une réflexion plus fondamentale sur l'organisation, il va falloir penser à organiser et
dans ce cadre-là des divergences vont surgir au sein des rangs des députés qui avaient déjà
commencé à éclore au moment de la DDHC et ces députés vont alors s'organiser clairement et
distinctement en parti politique : 3 mouvements se désignent qui préfigure nos partis de droite et de
gauche. A droite on trouve les noirs figure finalement des ultras et contre-révolutionnaires c'est la
noirceur les ultras les contre-révolutionnaires qui refusent toutes les réformes de 1789.
Au centre droit on trouve les modérés ou les monarchiens les Anglo man ce sont donc des
monarchistes constitutionnels. Ils sont modérés ce sont des notables ils sont tout de même
favorables aux intérêts du roi.
La question qui se pose à ces constituants est la question du veto : elle pause un double problème :
- Le problème des rapports entre le roi et l’Assemblée

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- La question du caractère exécutoire ou non exécutoire des textes adoptés par l’Assemblée,
doivent-ils être considérés comme des lois ou ne sont-ils que des projets de loi. Le roi
possède-t-il un veto dans ce cas ?
En faveur du caractère non-exécutoire de la loi et au veto du roi on trouve les monarchiens et ils
avancent des arguments :
- Selon eux un veto assurerait un meilleur équilibre entre l’exécutif et le législatif ce qui
permettrait d’assurer la qualité de la loi
- Dans un système de séparation des pouvoirs, le veto confié au chef de l’exécutif permet au
roi d’exister face à l’assemblée législative, car il peut rejeter ou repousser la mise en œuvre
des textes adoptés par le corps législatif
Les patriotes eux rejettent complètement l’idée d’un veto royale et parmi eux on trouve Sieyès qui
explique que les conséquences d’un tel veto sont insupportables au regard des nouveaux principes
de 1789. Il explique que la volonté d’un seul ne peut l’emporter sur la volonté générale si le roi
pouvait empêcher la formation de la loi, sa volonté particulière l’emporterai sur la volonté générale.
Il conclut en disant que le veto serait une lettre de cachet lancé contre la volonté générale. Sieyès
oppose la volonté générale de la nation à la volonté particulière du roi. Sieyès entend mettre les
députés face à leurs responsabilités, en accordant au roi un droit de veto il permettrait à sa volonté
seule de mettre de côté la volonté générale de la nation et permettrait au roi d’annuler la
Révolution. Le duc d’Orléans (cousin du roi) soutient l’idée de Sieyès et va même diffuser une motion
dans laquelle il affirme que le veto n’appartient pas à un seul homme mais à plusieurs, cette motion
este envoyé à l’hôtel de ville de Paris pour qu’elle soit voté par les représentants de Paris pour qu’il
se positionne sur la question du veto. Elle revient à dire que la décision d’accorder ou non le veto au
roi ne peut être prise que par la nation directement. Quelle forme la constitution doit-elle donner à
l’assemblée législative, cette assemblée doit-elle être bicamérale ou monocamérale ? La majorité du
parti des patriotes est favorable au monocamériste car ils refusent l’idée d’une chambre haute en
plus de l’assemblée des représentants de la nation et ils ont plusieurs arguments :
- Ils refusent de suivre le modèle anglais dans lesquels la chambre haute est devenue un
repère d’aristocrates (empêcher les privilèges de revenir dans cette chambre)
- Si on divise un pouvoir on l’affaiblit et on renforce ne parallèle l’exécutif et l’exécutif c’est le
roi
- L’unité de la nation doit être représenté par une seule chambre et non pas 2 car c’est une
unité.
Ces argus emportent l’adhésion de la majorité qui rejettera le bicamériste par 850 voies conte 90,
curieusement ces réflexions sur le bicamériste vont déverrouiller la question du veto. Le parti
patriote se montre moins intransigeant car les patriotes sont animés d’un souci de compromis et
sont animés d’une volonté d’équilibre les pouvoirs exécutifs et législatifs. Contre l’avis de Sieyès, le
parti patriote considère qu’il suffirait d’accorder au roi un veto suspensif pour équilibrer les pouvoirs,
cette proposition est votée par la constituante le 11 septembre 1789. Le veto suspensif est alors
pensé nécessaire à cause de la forme du gvt monarchique, pour rester dans un système
monarchique, il faut que le roi reste une partie intégrante de pouvoir législatif or le roi n’a pas
l’initiative des lois. Il faut donc lui accorder un veto suspensif. Ils ne s’accordent pas sur le délai
suspensif, ils ne vont décider que le 21 septembre : ils se mettent d’accord sur le veto avec un délai
de 2 législatures suivant celle durant laquelle le projet de loi a été adopté pour la première fois.
Comme chaque législature doit durer 2 ans le délai est alors entre 4 et 6 ans.
C’est une victoire pour les patriotes, cette victoire a un prix puisque ce caractère suspensif a été
négocié : le roi sanctionne la DDHC et l’abolition des privilèges. Une fois le veto suspensif accordé le
roi a dupé tout le monde, il persiste à s’opposer à la DDHC et l’abolition des privilèges. Le peuple

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peut débloquer la situation, le peuple va venir au secours de ses représentants dans le cadre des
journées d’octobre. Le peuple intervient car :
- Aux frontières l’émigration aristocratique tente de mobiliser les autres royaumes
- A l’intérieur du royaume le chômage est toujours élevé, le prix du pain est élevé, les salaires
sont bas
- Le peuple a faim et peur
Des nouvelles voix s’élèvent comme Danton, Marra, Camille des Moulins, et demandent une
démocratie plus directe. L’influence des clubs politiques commencent à apparaitre. Le roi en a
conscience et demande fin septembre à un corps d’armée d’aller à Versailles pour le protéger,
l’arrivée de ces troupes royales provoquent l’ébullition dans la capitale, l’opinion publique est
convaincue ici que le roi agit sous la pression de la cour qui veut guider une politique d’oppression
envers le peuple. Se diffuse l’idée que le roi est sous une emprise néfaste a la cour et qu’il faut donc
le ramener à Paris. Un événement va déclencher une insurrection. En effet, le 1 octobre 1789, un
banquet est organisé par les gardes du corps du roi à Versailles et ces soldats piétinent les cocardes
tricolores, la nouvelle de l’incident arrive à Paris le 4 octobre et déclenche une émeute. 7 000
femmes prennent la tête des opérations et entament une marche vers Versailles, le 5 octobre ces
femmes sont devant les grilles du château de Versailles. La cour a à manger et le peuple non. Marie
Antoinette aurait déclaré que s’ils n’ont pas de pain qu’ils mangent de la brioche. Louis 16 qui n’avait
pas tellement peur commence à avoir peur et le roi consent à signer les décrets portant abolition des
privilèges et la DDHC. Le peuple a obtenu ce que l’assemblée n’a pas obtenu. A la fin de la journée,
tout le monde pense que le peuple a sauvé la nation et le 6 octobre au matin les 7 000 femmes sont
tjrs là, la foule pénètre dans le château et envahie les appartements de Marie Antoinette. Elle ait de
la monarchie une captive du peuple. Le peuple réclame la présence du monarque à Paris en guise de
paix et d’approvisionnement en pain de la ville. La famille royale accepte de rentrer a Paris et
l’assemblée constituante quitte Versailles et s’installe à Paris aussi. A partir de là, l’assemblée est
aussi sous l’influence de Paris. Ces journées populaires sont un tournent majeur. Il devient urgent
pour les députés de donner un contenu pratique aux principe posés par la DDHC.
§ 3. LA CONSTITUANTE ET LA LEGISLATIVE (HIVER 1789-AOUT 1792).
A. LE CONTEXTE SOUS PRESSION
L’assemblée constituante mène plusieurs activités. Cela se fait sous la pression de la population, dont
l’intérêt pour la vie politique ne s’est pas démenti. L’opinion publique a montré au cours des
événement de quoi elle pouvait être capable si elle se mobilisait. Elle est guidée par des clubs
politiques créer majoritairement à Paris et dans les villes de provinces. Elle est influencée par la
presse qui a vu certaines de ses figures connues émergés et certains d’entre eux joueront un rôle
majeur dans la Révolution à venir.
Les travaux se font aussi sous la pression des reformes de l’assemblée, l’assemblée considère que
toute la société doit être remise sur pied, elle considère que l’aspect politique ne suffit pas pour faire
fonctionner une société. Il faut reconstruire les rouages admin, judicaires, religieux, économiques. A
constituante entreprend ainsi des reformes.
1) La vente des biens de l’église comme biens nationaux
Le 2 novembre 1789, pour pallier la crise financière qui secoue le pays, la constituante met les biens
de l’église à la disposition de la nation. L’église possède le plus gros patrimoine foncier du royaume.
Avec la révolution, les fonctions de l’église sont récupérées par l’Etat. L’Etat entend récupérer le
patrimoine qui lui permet d’assurer ses fonctions. Le 19 décembre L’Etat va mettre en vente une
partie de ces biens, il va émettre une monnaie papier : les assignats. Mauvais usage de ces assignats,
perte de valeur car trop d’assignats.

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2) La constitution civile du clergé
Au-delà même de la question financière les constituants veulent réformer l’église car à leurs yeux le
clergé apparait comme étant de plus en plus en contradiction avec les nouveaux principes posés en
1789.
- Le clergé est ordre ou les membres s’engagent et sont liés par des vœux perpétuels
- L’église est un corps particulier, elle a une organisation propre, elle a un droit dérogatoire,
elle avait un patrimoine : tous ces éléments signifient que c’est un Etat dans l’Etat mais en
1789 on n’en veut plus.
Les constituants le 12 juillet 1790 instituent la constitution civile du clergé, par cette constitution
civile, les députés forcent l’église à se soumettre à la Révolution. Le clergé est désormais
fonctionnarisé, il est formé d’évêques et de curés élus. Les évêchés sont distribués avec une découpe
départementale. Les ecclésiastiques une fois élus doivent prêter serment à la constitution, a la
nation, au roi, aux lois. Sous l’ancien régime les évêques étaient choisis par le roi et confirmés par le
pape et ici le pape n’a pas était consulté. Parce que le pape a été laissé en dehors, il s’oppose à cette
réforme car l’église se détacherait de son emprise, et ça, il n’en veut pas.
Le 27 novembre 1790 un décret de l’assemblée exige de tous les prêtres un serment de fidélité à la
nation. Seule une minorité des ecclésiastiques acceptent de prêter serment, la France a désormais 2
églises : une officielle composée des prêtres constitutionnels et une église interdite, mais populaire
car majoritaire constitué de prêtres réfractaires. Et ces prêtres qui sont nombreux en Vendée, en
Bretagne attiseront des troubles contre la révolution qui veut détruire la religion. Cela crée une
division entre les catholiques. Le climat entre le roi et l’assemblée se teinte de méfiance, frustration,
ressentiment, et va être augmenté par la fuite de Varennes.
3) La fuite de Varennes et ses conséquences
L’année 1791, est marqué par la tentative de fuite du roi à l’étranger, le 20 juin dans la nuit la famille
royale quitte secrètement le palais des tuileries. La légende raconte que Louis 16 a été reconnue de
profil car il est sur toutes les pièces de monnaie. Le roi est rattrapé le 22 juin à Varennes et toute la
famille royale est ramené à Paris, le 25 juin la population hostile ne lui montre aucun respect.
L’assemblée suspend les pouvoirs du roi et les exercent à sa place. Le 16 juillet, elle décide que cette
mesure est provisoire jusqu’à la ratification d’une constitution de 1791.
L’aile gauche de l’assemblée réclame la République. Donc sans roi. Il y a diffusion de la trahison
royale, le 17 juillet, des milliers de Parisiens se rassemblent aux champs de mars pour déclarer la
déchéance du roi et la souveraineté populaire directe. La garde nationale pers alors son sang-froid et
tire dans la foule (50 aines de mort) c’est le choc entre 2 révolutions : une révolution en faveur d’une
monarchie bourgeoise et une autre e faveur d’une République démocratique. La fusillade a pour
effet de rappeler aux députés qu’il faut se méfier de la démocratie, du peuple.
B. L'ŒUVRE DE LA CONSTITUANTE. LA CONSTITUTION DE 1791.
Les évènements de l’été 1791, ont poussés les constituants à se méfier du roi tout autant de la
souveraineté populaire et pour répondre à cette double méfiance, la constitution est adoptée par
l’assemblée le 3 septembre 1791, elle établit une monarchie constitutionnelle dominé par les
bourgeois ou le pouvoir royal est amoindris et la souveraineté est celle de la nation bourgeoise. La
constitution sera précédée de la DDHC du 26 aout dont les 17 articles ne sont pas révisés. La
constitution débute par un préambule (210 articles). Cette constitution met en place un régime ou
l’assemblée prédomine sur le pouvoir exécutif.
1) Un pouvoir exécutif royal limité

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Le roi est désormais un organe constitué, il est constitué par l’Assemblée nationale qui lui confie le
pouvoir exécutif, ce qui signifie qu’il est représentant de la nation souveraine. Sa souveraineté est
passée à la nation, et en conséquence il ne prend aucune part à l’élaboration de la constitution.
Symboliquement, Louis 16 est désigné comme roi des Français et non plus comme roi de France par
la grâce de dieu. Ce changement de formule est une révolution en soit car cela témoigne de
l’humiliation réservé ici à la couronne car le roi a perdu sa légitimité divine, depuis la fuite de
Varennes, des dispositions contraignantes sont prises à l’égard de Louis 16, on ne lui fait plus
confiance. On ajoute une formule : rien n’est préjugé sur les faits des renonciations dans la race
actuellement reignate. L’abdication qui était impossible avant 1789 devint possible. L’abdication est
prévue par la constitution et à coté on prévoit des causes de déchéances. Parmi ces causes de
déchéances, on trouve le refus de prêter serment à la constitution. C’est l’article 5 du chap 3 de la
section 1. Selon l’art 6 le roi est déchue s’il se met à la tête des armées et qu’il dirige celles-ci contre
la nation ou s’il ne s’oppose pas à des armées qui iraient contre la nation. Si le roi sort du royaume et
refuse de rentrer est considéré comme déchue. Après abdication déchéance, le roi sera envoyé dans
a classe des citoyens lambdas et pourra être jugé comme eux. Ce pvr exécutif royal est limité. Le roi
qui est un organe constitué renvoie dans cette constitution l’image d’une monarchie qui reste
puissante car elle dure, le prince est héréditaire, sa personne est inviolable tant qu’il est roi. Et parce
que le roi est une institution stable, il a une puissance dans ce régime constitutionnel monarchique.
La monarchie a de l’argent, on met à disposition du roi des domaines nationalisés et on lui constitue
une liste civile= c’est une dotation annuelle d’argent voté par le corps législatif. Cet argent donne au
roi des moyens. Il peut financer des journaux qui lui sont favorables, le roi dispose aussi de pvrs réels
puisqu’il est dépositaire du pouvoir exécutif, il dispose alors aussi du pouvoir hiérarchique
d’annulation des actes des administrateurs élus. Le roi est aussi le chef suprême des armées. Et a ce
titre il nomme une large partie des officiers. Le roi intervient aussi par le biais du domaine législatif :
avec son veto suspensif. Ce roi est aussi subordonné par bien des aspects : sa sphère de compétence
est restreinte. Il est soumis à la loi, car l’art 3 chap 2 section 1 nous apprend qu’il n’y a point en
France d’autorité supérieure à celle de la loi. Ce n’est qu’au nom de la loi qu’il peut exiger
obéissance. Le roi doit ensuite prêter serment à la constitution. De la même façon, l’exercice de son
pouvoir exécutif se fait sous le contrôle du corps législatif notamment dans les relations extérieures.
C’est ainsi que l’art 2 chap 3 section 1 dispose que la guerre ne peut être décider que par un décret
du corps législatif rendu sur la proposition formelle et nécessaire du roi. De la même façon, il ne peut
conclure un traité que sous réserve d’une ratification législative. De plus, le roi exerce le pvr exécutif
par l’intermédiaire de ses ministres. Ces ministres ne dépendent pas de l’assemblée.
2) La prédominance du corps législatif
L’assemblée compte 745 députés élus dans les 83 départements pour une durée de 2 ans. Ce corps
est l’incarnation de la volonté législative de la nation. Personne ne peut dissoudre cette assemblée.
Le roi n’a pas le droit de faire passer une armée a moins de 30 Km de la nation sinon il serait déchu. Il
prête serment de fidélité à la nation. L’assemblée vote les impôts et les dépenses publiques, le corps
législatif peut surveiller l’application des lois. Les ministres doivent présenter chaque année un
compte rendu des finances.
Une séparation stricte des pouvoirs se fait à 2 conditions : la spécialisation des fonctions et
l’indépendance des organes. Les organes n’ont rien à craindre l’un de l’autre, et ils ne sont donc pas
responsable l’un devant l’autre. L’exécutif ne peut pas dissoudre l’assemblée. L’assemblée ne peut
pas délibérer en présence du roi, le roi ne dispose que d’un droit de veto suspensif. Les ministres ne
sont pas responsables devant le corps législatif. Les constituants font preuve de maladresse dans la
répartition des pouvoirs, cela conduit à mettre en œuvre une séparation fictive des pouvoirs car
gravement déséquilibré. Cela est dû à des défauts et ces défauts se font sentir dans les nombreuses
dérogations au principe de séparation des pouvoirs.

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Les dérogations à la spécialisation des fonctions, on considère qu’il y a dérogation à chaque fois
qu’un organe s’immisce dans une fonction. La ratification des traités de paix est faite par
l’assemblée, c’est une immixtion du législatif de ce qui devrait relever uniquement de l’exécutif
seulement. Le référé législatif, c’est le corps législatif qui interprète une loi qui n’est pas claire et pas
à l’exécutif, c’est une immixtion du législatif dans la justice. On considère qu’il y a dérogation, chaque
fois que les organes ont à craindre les uns des autres dans l’exercice de leur fonction. La constitution
de 1791 organise une responsabilité des ministres devant l’assemblée qui est pénale. De plus, une
fois par an les ministres doivent présenter le bilan de leur dépense devant l’assemblée et doivent
justifier l’usage des sommes de l’année précédente.
Nous ne sommes donc pas face à un régime parlementaire.
Ils ont peur d’un despotisme ministériel et cette prépondérance de l’assemblée illustre la
confiscation de la souveraineté opérée par les députés. Cette confiscation se fait aux dépens du roi et
du peuple.
La nation est l’ensemble des hommes d’un même territoire vivant sous une loi commune. Par
opposition aux privilèges. La nation transcende les intérêts personnels de ses membres dans un
intérêt général exprimé par ses représentants. Il donne corps a la volonté générale de la nation.
Un suffrage censitaire, qui est fondé sur la distinction entre citoyens actifs et citoyens passifs. Sous
l’inspiration de Sieyès, la constituante décide que tous les citoyens sont égaux en droit mais seuls les
citoyens actifs votent et donc seuls les citoyens actifs sont dotés de droits politiques. On considère
qu’ils font vivre la société. Et c’est donc leur capacité économique qui les rend capable de participer
au suffrage. On suppose que ceux qui ont l’argent sont éduqués alors que ceux qui n’en n’ont pas ne
sont pas éduqués. Pour Sieyès, ils sont sages pour voter dans l’intérêt de la nation d’autant plus s’ils
sont propriétaires.
La constitution défini les électeurs selon certains critères :
- Personnes de sexe masculin
- Il faut avoir 25 ans au moins
- Il faut être domicilié au moins depuis 1 an
- Il faut avoir prêté le serment civique
- Il ne faut pas être domestique ou serviteur
- Il faut payer une contribution directe équivalente à 3 journées de travail
Cette vision élitiste permet d’exclure 1/3 de la population (masculine) du corps des électeurs (dans
les citoyens actifs). Ce suffrage censitaire n’est pas juste. L’élection a lieu a 2 degrés. Ces citoyens ne
votent pas pour élire direct des représentants. Ils se réunissent pour élire des électeurs du second
degré et les conditions d’éligibilités sont encore renforcés en effet, pour pouvoir être un électeur du
second degré il faut être propriétaire d’un bien s’élevant à 100 à 400 journées de travail. Et ces
électeurs du 2nd degré vont élire les représentants de la nation.
Le mode de suffrage retenu est donc un suffrage censitaire et indirect. C’est une entorse au principe
d’égalité prônait dans la DDHC. La Constitution élimine aussi la souveraineté populaire, en ce sens
qu’elle interdit le mandat impératif. Les députés, ne sont en effet pas censé représentés les vœux
des électeurs de leur département mais représenter la nation entière ce qui signifie que si les
citoyens ont la faculté de nommer des représentants ils ne peuvent pas contrôler ces représentants.
La constitution ne prévoit pas la possibilité d’un referendum. Or, la gauche de l’assemblée
constituante a revendiqué la mise en place d’un referendum, ils n’ont pas eu gain de cause. La
domination de l’assemblée se fait avec la confiscation de la souveraineté aux dépens du roi. Le roi se
voit don érigé en représentant aux côtés du corps législatif. En pratique, c’est bcp moins important,
le roi n’a pas l’initiative des lois, le roi ne dispose que d’un veto suspensif, le roi est exclu de
l’exercice du pouvoir constituant. Le veto est limité au domaine législatif et ne peut pas intervenir en

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matière constitutionnelle. L’acceptation de la constitution par le roi n’est qu’un acte formel. C’est
l’œuvre de l’assemblée constituante. Le 13 septembre 1791, le roi accepte cette constitution car il
n’a pas le choix. Depuis la fuite de Varennes, ses pouvoirs sont suspendus et le seul moyen d’en
récupérer un peu c’est d’adhérer à la Constitution. Au moment où il consent à la constitution il désire
le faire dans un esprit de conciliation, il demande à oublier le passé (donc sa fuite), il demande que
l’on pardonne ceux qui l’ont aidé à s’enfuir. Dès le lendemain le 14 septembre il prête fidélité à cette
Constitution. Cette constitution entre immédiatement en vigueur. L’assemblée nationale se sépare le
30 septembre aux cris de ‘vive le roi vive la nation’ elle est remplacée par l’assemblée législative car
elle ne possède pas le pouvoir constituant. A l’initiative de Robespierre, les députés de l’assemblé
nationale constituante n’ont pas le droit de se présenter aux élections de l’assemblée législative.
C) LA LEGISLATIVE ET L'ECHEC DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA CONSTITUTION DE 1791.
Cette nouvelle assemblée législative, se réunit le 1er octobre 1791, ces nouveaux députés sont
inexpérimentés. Dans l’assemblée, les forces politiques ont changés, le droit aristocratique a
disparue. On compte aussi 260 membres du club des feuillant qui sont divisés et sans chef, 140
députés « jacobins » guidés par des orateurs de la Gironde. Ils ont une lecture révolutionnaire de la
Révolution. Tout le pouvoir doit revenir à l’assemblée. Au centre on trouve la marée, 345 députés qui
feront les majorités selon qu’ils soutiennent les feuillants ou les jacobins. La monarchie
constitutionnelle n’a plus que quelques mois à vivre. Depuis la fuite du roi à Varennes, la rupture est
consommée entre la Révolution et la royauté. Cette rupture va être aggravé à partir d’avril 1792
quand la France sera en guerre avec des monarchies européennes. Le fonctionnement de la
constitution de 1791 va être mauvaise et bref, ça ne va pas fonctionner une année entière. Elle
s’avèrera difficile d’application. Dès aout 1792, cette constitution ne sera plus appliquée.
1) Le gouvernement royal
Dans la Constitution de 1791, le roi a un double visage, il est à la fois un fonctionnaire à la tête de
l’exécutif et aussi un représentant de la nation chargée de sanctionner la loi. La pratique du gvt par le
roi traduit une opposition forte à la Révolution. De profonds conflits institutionnels entre le roi et
l’assemblée vont apparaitre. Tout d’abord en tant que chef de l’exécutif, le roi nomme les ministres
et dans ce cas ses ministres sont-ils des commis du roi, des agents du roi ou des agents de la nation ?
Le statut de ces ministres sont hésitants car nommés et révoqués par le roi et le corps législatif les
contrôles financièrement et peut les mettre en cause pénalement. Cette question sans réponse au
départ va trouver une première expression dans la première crise ministérielle de mars 1792.
Le protagoniste ici de cette crise qui prend l’allure d’une crise parlementaire est le ministre des
Affaires étrangères Delessart qui est accusé de manquer de fermeté envers l’Autriche. Il est accusé
de haute trahison et le roi accepte alors sa démission et celle de tous les autres ministres feuillants,
remplacés par des ministres girondins. Cet évènement est important car la France au moyen de cette
démission forcée des ministres adresse une mise en garde à l’Autriche car on remplace ici des
ministres hostiles à la guerre par des ministres favorables à une guerre avec l’Autriche.
Les tensions avec l’Autriche sont vives car les monarchiens européens ont peur d’une extension de la
Révolution française. Durant l’été 1790 la principauté d’Avignon demande et obtient d’être annexée
par la France pour être libéré de l’emprise de la papoté. On souhaite intimider ces puissances
européennes. La France est le pays le plus peuplé d’Europe à ce moment-là. En réalité il y a un enjeu
particulier : le roi des Français Louis 16 souhaite lui aussi, les ministres girondins veulent la guerre
aussi mais pas pour les mêmes raisons. Le roi souhaite la guerre avec l’Autriche parce qu’il est
convaincu que si guerre il y a la France ne peut que perdre cette guerre car cette armée française est
décapité. Les ministres girondins souhaitent la guerre pour arrêter le double jeu que mène le roi
depuis qu’il a ratifié la Constitution. L’assemblée déclare le 20 avril 1792 la guerre à l’Autriche.
Rapidement la Prusse s’allie à l’Autriche contre la France, ces évènements vont mener la France dans
une succession de guerre qui s’arrêtera au traité de Viennes en 1815. Cette crise ministérielle de

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mars 1792 est importante pour sa signification constitutionnelle. La séparation des pouvoirs n’existe
plus que sur le papier. Le roi est aussi le représentant de la nation et exerce à ce titre son droit de
veto et l’exercice de ce pouvoir est la cause de crise entre lui et l’assemblée. Le roi utilise 4 fois en 11
mois son veto. En octobre et novembre 1791 pour lutter contre la contre révolution. Le décret du 31
octobre 1791 vise le comte de Provence qu’on somme de rentrer sous peine d’être déchu du droit au
trône. Décret du 9 novembre 1791 il fait somation aux émigrés de rentrer sous peine de
nationalisation de leurs biens et sous peine de mort pour conspiration contre la Révolution. Décret
du 29 novembre 1791, on exige des prêtres réfractaires un nouveau serment sous peine de
déportation et donc de mort à moyen terme. Le décret du 29 novembre 1791 aussi est une mise en
garde adressée aux princes européens qui soutiennent les émigrés. Le roi dépose son veto sur le
décret des prêtres et le décret relatif aux émigrés.
En mai 1792, alors que la guerre est déjà déclarée, il récidive et bloque un décret relatif aux prêtres
qui n’ont pas prêter serment. En juin 1792, alors que la guerre avec la Prusse et l’Autriche est lancée
le roi va poser son veto a un décret de la législative qui prévoyait d’installer un camp prêt de paris
pour défendre la capitale. Le roi dévoile son vrai visage, les ministres girondins ont réussi leur pari. En
juin 1792 le face a face entre le roi et l’assemblée devient difficile.
Il devint inacceptable pour l’opinion publique qu’un homme seul conteste la façon dont s’exprime la
volonté nationale. « Le veto est un boulet, c’est l’esclavage du peuple » prudhomme. Il rappelle que
« si la constitution donne au droit le veto, la DDHC donne au peuple le pouvoir de s’insurger pour
cause d’oppression » Ce veto royal est durement ressenti par la population car le principe électif mis
en place par la constitution fonctionne très mal.
2) Le suffrage censitaire ou l’exclusion de l’égalité civile
Le suffrage censitaire prévu par la Constitution de 1791 apparait comme mal ajusté et porteur de bcp
de défauts. Cette situation électorale est critiquée car en réalité ces élections ne concernent pas que
les députés de l’assemblée puisque le même système s’applique pour désigner tous les
fonctionnaires élus des administrations révolutionnaires. Les juges sont élus aussi sur ce même
principe. La législative promet des réformes (mais elle n’en a pas le droit) qu’elle n’aura pas le temps
de mettre en place. Dans le contexte de guerre et de radicalisation du processus révolutionnaire,
certaines assemblées primaires, suppriment de leur propre chef les barrières entre citoyens actifs et
citoyens passifs. Tout cela arrive trop tard.
En 1792 environ 5 500 communes possèdent au moins une société politique. Ces clubs politiques
forment un vaste labo où se forge l’opinion publique et où émerge des revendications
révolutionnaires. Le plus organisé est le club des jacobins crée en 1790. Ce club a l’origine ne devait
que servir à préparer les séances de l’assemblée constituante. Son nom officiel est « société des amis
de la Constitution » Il prend le surnom de club des jacobins car les séances ont lieu dans un ancien
couvant de jacobin. Ce club est réservé à des personnes pouvant payer 1 mois de travail tous les ans.
En décembre 1790 le club des Jacobins compte un millier de membre. Peu à peu ce club va évoluer
vers des idées plus radicales. En 1791, à la suite du roi à Varennes, la première scission apparait. Ceux
qui parmi les membres du club sont d’accord avec la fiction que le roi s’était fait enlever font
sécession et vont fonder un nouveau club celui des feuillants. Ceux qui contestent cette fiction
deviennent majoritaire dans le club des jacobins et c’est ceux-là qui vint appeler le peuple à se réunir
sur les champs de mars. Les girondins qui restent dans le club des jacobins vont le faire évoluer. Alors
qu’avant l’été 1791, le club délibérait sur la constitution mais se soumettait à la loi votée et à partir
de l’été 1791, ce club va s’autoriser à dénoncer des décrets de la législative. Le club s’érige en
instance autonome qui entend opposer une volonté populaire à la volonté nationale qu’incarne la
législative. Sous la législative les jacobins deviennent très actifs.

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En septembre 1791, ce club a l’ambition d’aider à l’exécution des lois en soumettant la conduite des
fonctionnaires à un tribunal de l’opinion mené par les clubs. Ce club entend aussi dénoncer les
mauvaises lois et pour cela tout faire pour les faire révoquer. Ce club change sa composition parce
qu’il s’ouvre aux sociétés fraternelles constitués de citoyens passifs.
Ce club dénonce le despotisme représentatif des députés de la législative. Robespierre nous apprend
ainsi qu’ils ont reconnu la souveraineté de la nation et l’ont anéanti. Ils critiquent le système
électoral car dans l’un et l’autre cas ils voient un décalage trop important entre les principes posés
dès aout 1789 et la réalité du régime fondé sur cette souveraineté nationale.
La guerre et les défaites françaises met influe en plus l’opinion publique par les clubs.
Un événement va tout déclencher : en juin 1792, le roi va se débarrasser des ministres girondins.
Cela provoque la journée insurrectionnelle du 20 juin 1792. Le peuple envahi l’assemblée. Aux
tuileries les gens forcent le roi à mettre le bonnet phrygien.
Le 11 juillet alors que les troupes autrichiennes menacent de rentrer sur le territoire national, la
législative proclame la patrie en danger et lève des troupes. Parce que l’on sait que c’est la merde
dans la nation, le 25 juillet le duc de Brunswick chef de ces armées prend un manifeste dans lequel il
menace Paris d’une action militaire sanglante en cas d’agression contre Louis 16 ou sa famille. Ce
manifeste aux yeux de bcp est la preuve de la duplicité du roi Louis 16 la conséquence est que le
peuple a nouveau envahi les tuileries le 10 aout 1792. On transfert le roi en prison et la constitution
de 1791 perd toute valeur. La royauté est tombée pas officiellement mais c’est le cas. Il faut alors une
nouvelle constitution. La législative doit céder sa place à une assemblée constituante. C’est la
convention nationale.
SECTION II. L'EXPERIENCE REPUBLICAINE (1792-1799).
Le 10 aout 1792 signe la fin de la monarchie constitutionnelle car à ce moment-là le corps législatif
suspend le roi et remplace le ministère par un conseil exécutif nommé par l’assemblée. Jusqu’au 20
septembre 1792, ce conseil exécutif va exercer une dictature, il va être encouragé par la commune
de Paris et va être inspiré par les Jacobins.
Ce 10 aout 1792, en réalité marque aussi l’avènement politique du peuple dans cette révolution car il
s’est retourné contre ceux qu’il considérait comme ses représentants. A partir de là on s’accorde
pour dire qu’il y a un décalage manifeste entre d’une part la nation représentée et le peuple agissant
seul ou presque. L’assemblée législative avant de se séparer établis un suffrage universel. Le peuple
affirme donc ses droits politiques car tous les citoyens sauf les femmes sont conviés à l’élection de la
nouvelle assemblée. Ce sont les idées de rousseau qui semblent l’emporter sur les idées de Sieyès.
A partir du 10 aout, s’ouvre une période troublée car le pouvoir est exercé par 3 autorités distinctes,
d’abord par l’assemblée législative qui reste en place jusqu’à l’élection de la convention, mais cette
assemblée n’est plus constituée d’autant de membres qu’auparavant, certains ont été découragés ou
effrayés après l’élimination politique du roi, et ils sont alors rentrés dans leurs provinces pour se
retirer de la vie politique, d’autres députés eux sont repartis pour préparer des élections à venir (ils
pensent à leur réélection) et profitant de ces pertes vives, le curant Girondins domine les débats à la
législative.
La seconde autorité exerçant le pouvoir après la chute du roi est la commune parisienne
révolutionnaire, elle se réorganise durant l’été 1792 or à l’inverse de l’assemble législative, la
commune parisienne est populaire, elle s’oppose à la bourgeoisie provinciale qui soutient les
girondins. Et donc entre ces deux autorités viennent se greffer des luttes sociales. Se trouve le conseil
exécutif depuis l’éliction du roi ce pouvoir est confié à 6 ministres, ils sont principalement girondins
(5 Girondins et 1 jacobin : Danton) ces trois institutions vont prendre des mesures ensemble mais

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aussi des mesures séparément. Elles vont prendre des mesures en fonction des événements et vont
empiéter sur le terrain des autres.
L’autre facteur de trouble est le climat de peur et de tension qui traverse le pays. Depuis le
renversement du roi, la France est traversée par ce climat car personne ne sait comment vont réagir
les monarchies européennes. L’incertitude est plus grande car les défaites militaires s’accumulent.
Cette atmosphère est propice aux rumeurs, et prennent de la consistance. Lafayette qui est le chef
de la guerre nationale, il tente de soulever ses troupes pour libérer le roi et cela est mal perçue.
Plusieurs départements sont devenus contre-révolutionnaires. Dans ce climat, pour éviter d’être
déborder, la commune parisienne persuade l’assemblée législative d’adopter une politique
terroriste. C’est une politique en marge de la légalité, on l’appelle la pré terreur, cette politique se
manifeste par une série de mesure de surveillance de la population.
Dès le 11 aout, les municipalités sont autorisées à mener des enquêtes de police et de procéder à
l’arrestation de personnes suspectées d’agir contre la révolution. Il y a une atteinte aux droits de
l’homme et du citoyens, les suspects sont arrêtés pour de simples soupçons. D’autre part on exige
des preuves de fidélités à la révolution.
Le 14 aout il y a pretation d’un serment pour la révolution et si on ne prête pas serment on est
suspect et susceptible d’être arrêtés. Des comités de surveillances font des visites de domiciles et ces
comités de surveillances en quelques jours arrivent à arrêter 1500 personnes à Paris. Les prisons sont
remplies de prisonniers politiques. La commune parisienne entreprend de légaliser ce mouvement, il
y a la création d’un tribunal exceptionnel : le tribunal criminel extraordinaire. Les juges de ce tribunal
sont élus par les sections parisiennes ils sont sous la dépendance de la commune et pas de
l’assemblée.
Fin aout 1792, la situation se tend encore plus, les frontières nord sont franchies par les troupes
ennemies. Verdun est assiégé et la route de Paris est ouverte pour les Autrichiens. L’alarme sonne
dans Paris, pour appeler les citoyens aux armes.
Le peuple frustré, le 2 au 6 septembre, la foule se venge sur les prisonniers, en 4 jours 2000 à 3000
personnes sont exécutés. Ces massacres de septembre entraînent une répercussion au sein du club
des jacobins. Puisqu’il marque la rupture entre la tendance des robespierristes et la tendance des
girondins. Robespierre rend les girondins responsable de la guerre (et a raison) et les girondins
rendent les robespierristes coupables de la guerre (et ils ont raisons aussi). C’est dans cette lourde
atmosphère que la législative s’achève, la convention est élue début septembre au suffrage universel
(vote public à voix haute) Cette convention dès le 21 septembre proclame l’abolition officielle de la
royauté et l’avènement de la République.
Sous diverses configurations, la convention va expérimenter les institutions républicaines.
§ 1. DE LA GIRONDE A LA MONTAGNE : LA FONDATION DE LA REPUBLIQUE (1792- 1794).
La convention est un terme qui trouve son origine dans l’indépendance américaine. La convention
est charge d’établir une nouvelle constitution. Pour la convention de 1792, la pression des
évènements a rendu cette mission compliquée voire impossible.
Il y a un fossé entre ce que l’on souhaite et la pratique effective de la constitution de 1793.
A. DE L'ELECTION A LA CONVENTION A L'ADOPTION DE LA CONSTITUTION.
La convention qui est élue au suffrage universel comprend 749 députés parmi eux 75 sont issus de la
constituante et 145 de la législative et plus de la moitié des 749 députés sont issus de district ou
départements. Se dessine donc une continuité politique et plusieurs courants politiques vont se

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dessiner, ces divisions politiques vont jouer un rôle important sur le contenu de la constitution qui va
être rédigée.
1) L’instauration de la République
Cette convention se réunit le 20 sept 1792 pour la première fois ou les Français ont gagnés la bataille
de Valmy. Elle permet à la convention de s’ouvrir sous le meilleur jour possible. Le rôle de cette
convention est multiple, elle doit assurer la fonction législative mais aussi la direction exécutive. Elle
est le résultat d’une confusion des pouvoirs. Le 22 septembre, l’assemblée pour trancher avec
l’ancien régime décide d’adopter un calendrier révolutionnaire. Le 25 sept un décret proclame la
république française une et indivisible.
Cette assemblée va se diviser en différentes tendances politiques. 3 courants se dessinent, à gauche
il y a le courant des montagnards ce sont ceux qui siègent en haut de l’assemblée, on y trouve
Robespierre, Danton, Marat etc… ce courant se met à l’arrière, ils se retrouvent principalement au
club des jacobins, ce sont des radicaux égalitaristes qui veulent mettre à bas l’aristocratie en
employant la force et en le faisant au nom du salut public, il sont les partisans de la centralisation du
pouvoir pour eux le pouvoir doit être centralisé car cette centralisation incarne l’unité et
l’indivisibilité de la République (ils sont une centaine au début mais vont augmenter leur rang)
A droit il y a les girondins, ils sont environ 200 et sont largement provinciaux, à l’inverse des
montagnards ils sont opposés à la centralisation et veulent renforcer les provinces et on les appelle
les fédéralistes ils entendent créer des fédérations de provinces.
Au centre il y la plaine, qui sert d’arbitre entre les deux parties qui ont des frontières encore floues,
on y trouve Sieyès et sont attachés à la liberté et à la propriété en cela ils rejoignent les girondins
mais ils sont aussi prêts a des mesures d’exceptions pour sauver la révolution et se rapproches plus
des jacobins. La plaine fait les majorités soit pour les girondins soit les jacobins en fonction de ce qui
les arrangent.
Le devenir du roi est la question centrale à ce moment-là. Le problème est qu’on ne peut pas garder
le roi enfermé a moins de l’accuser de quelque chose. L’idée d’un procès du roi vient alors. Le 10
aout 1792, on trouve une armoire de fer dans la chambre du roi, elle contient des papiers ou le roi
exprime son refus de la révolution et affirme son espoir des monarchies européennes, et parce qu’on
a ces pièces on peut engager un procès contre lui pour conspiration contre la liberté des Français.
Un décret du 5 décembre 1792 va rendre la correspondance secrète du roi public en l’imprimant et la
diffusant. Le procès est politique. Dans l’esprit d’un grand nombre de conventionnel, la
condamnation du roi est un salut public. C’est un calcul habile des montagnards car en poussant les
députés à choisir, ils enracinent la république française. Robespierre résume ce dilemme à la tribune
de l’assemblée. C’est un sacrifice, à côté de Robespierre certains conventionnels estiment que le roi
ne peut pas être jugé car il est coupable par nature, il faut le tuer. Il y a la gironde qui elle est
respectueuse de la légalité et impose un procès et non pas une exécution de Louis 16.
Le procès s’ouvre donc le 11 décembre 1792, le 15 janvier 1793 est reconnu coupable des crimes
dont on l’accuse. La mort du roi est votée le 19 janvier (5 voies seulement qui font la majorité) Le roi
est exécuté le 21 janvier 1793 et l’évènement a une portée considérable que résume Danton « les
ponts sont rompus ». Les derniers royalistes parisiens accusent les conventionnels d’être des
régicides, en province, les réactions sont violentes. La municipalité royaliste impose à la ville de
porter le deuil. La mort du roi provoque une rupture entre la montagne et la gironde car les girondins
n'ont pas votés la mort du roi et ne sont donc pas régicides or s’ils ne le sont pas, on pourrait les
soupçonner de vouloir retourner à une monarchie.
Dès octobre 1792, le comité fait une nouvelle constitution. Le 15 février 1793 il y a un projet
constitutionnel issu des rangs de la gironde qui est long et se compose d’une déclaration des droits

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de 33 articles et d’une constitution de 402 articles. Le suffrage universel direct est instauré, un
contrôle populaire est prévu, des assemblées citoyennes peuvent exercer une censure sur le corps
législatif à venir, ces assemblées peuvent envoyer des lois au futur corps législatif, l’orientation
démocratique du projet tient à une organisation verticale du pouvoir : c’est mettre en place comme
exécutif d’un conseil des ministre élus au suffrage universel, on a un renforcement des prérogatives
de départements. La déclaration des droits est votée le 22 avril 1793 mais la discussion sur la
constitution est difficile et ne parvient pas à se résoudre car le renforcement des pvrs
départementaux provoque l’hostilité des montagnards et donc le rejet de tout le projet girondin. Ils
combattent jusqu’en mai 1793.
Le pouvoir commence à changer au sien de la convention avec la montée en puissance de la
montagne. Il s’explique par la guerre et les mesures exceptionnelles qui en découlent.
Après le 20 sept 1792, le conflit a changé d’objet et de finalité. Avant Valmy il y avait une guerre
défensive centrée sur le territoire national, mais après, et parce que les victoires s’enchainent, on
passe à une guerre de conquête qui cherche à étendre la révolution au-delà des frontières de la
République. Au départ, les victoires s’enchaînent donc ils prennent confiance en leur cause. Le 1er
février 1793, la France déclare la guerre à l’Angleterre et la hollande. Cette guerre devient alors
bientôt européenne. On parle de coalition contre la France, entre mars et sept 1793, l’Angleterre
lance l’idée de coalition et s’allie avec tous les ennemis de la France. Cela se complique pour à France
qui doit faire face a des défaites militaires mais aussi à la défection de plusieurs généraux qui
trahissent la République, parmi eux, on trouve le général Dumouriez vainqueur de Valmy.
Cette situation a des effets importants sur le territoire français. Dans les provinces acquises a la
contre révolution, on fait tout pour amplifier ces défaites et quand la convention ordonne la levée en
masse des soldats pour renforcer les armées, ces provinces s’y opposent. A partir de mai 1793, ces
provinces se lancent dans un bras de fer contre la convention. La réponse du conseil exécutif est
d’envoyer des troupes en province pour mater les révoltes. Cette violence physique débute une
guerre civile jusqu’en 1799. On rentre dans un période d’instabilité.
Pour faire face à cette situation, la convention doit changer de politique, elle doit être plus
révolutionnaire, c’est nécessaire. Les girondins sont évincés par les montagnards. Il faut mettre de
côté un régime légal au profit d’un régime d’exception. Robespierre est déjà à cette époque le chef
de la Montagne. Il sait bien que pour acquérir le soutient des masses populaires, il doit leur faire des
promesses, il promet de soutenir les diverses revendications des sans culottes de Paris en échange
d’un soutien pour contrôler la convention. Robespierre entend obtenir la constitution de tribunaux
exceptionnels afin de juger expéditivement.
Sous la pression, la convention accepte ces mesures d’exceptions qui sortent de la légalité et qui
permettent la reconstitution d’un appareil répressif. Le 11 mars 1793, un tribunal est créé afin de
juger les suspects, il y a la création de comité de surveillance révolutionnaire dans toutes les
communes le 21 mars 1793. Ils surveillent et dénoncent les suspects. On surveille les étrangers, on
délivre des cartes civiques, des papiers militaires, on arrête des personnes sans cocardes.
Le 28 mars 1793, c’est la loi contre les émigrés, ils sont symboliquement bannis, les biens sont
confisqués, et s’ils reviennent sur le territoire on peut les fusiller.
Le 4 mai 1793, des mesures sociales apparaissent, tarifs des grains et des farines
20 mai 1793 empreint d’un milliard imposé aux riches.
La convention impose un pouvoir central renforcé. A travers la constitution de comité notamment,
ainsi le 6 avril 1793, la convention se dote d’un comité de salut public composé de 9 à 12 députés
renouvelés tous les mois, ils délibèrent en secret sur les questions les plus importantes, ce comité est
chargé de surveiller et d’accélérer l’administration et toutes les décisions prises sont mises en œuvre

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par le comité exécutif. Cette légitimité est contestée par les girondins qui y voient la dictature du
pouvoir législatif et l’abandon du principe de séparation des pouvoirs. Ils vont tenter de les briser, les
girondins le 18 mai 1793, accusent d’illégalité la commune parisienne, la convention nomme alors un
comité de 12 membres pour enquêter, tous les membres sont girondins. Le 24 mai 1793, il faut
arrêter tous les chefs de la commune. Et donc priver Robespierre du soutien populaire et de la
commune. La foule, prend alors les armes, le 2 juin 1793, le peuple envahi les tuileries. La convention
est prise au piège des émeutiers, cette convention accepte l’arrestation de 29 députés et ministres
voués à la mort. Cet évènement provoque le glissement le mai 1793 au sein de la convention.
La convention est alors majoritairement montagnarde, or, après cette violente éviction de la gironde,
la montagne veut se laver des soupçons de dictature qui plane sur elle. Elle établit alors une
constitution.
2) La constitution du 24 juin 1793
Cette constitution prend aussi le nom de constitution de l’an 1. La constitution est courte et compte
124 articles. Le travail préparatoire n’a pas été compliqué car on a repris le projet girondin de
Condorcet et enlever ce qui n’était pas conforme aux idées montagnardes. Ils distinguent de la
constitution de 1791 et pour opposer ces 2 régimes ils utiles les termes de souveraineté nationale
pour 1791 et le terme de souveraineté populaire pour celle de 1793. Mais la véritable différence est
le mode de désignation des représentants au suffrage censitaire et indirect de 1791, succède en 1793
un suffrage universel direct. Ce texte est en réalité le plus démocratique que la France est connue.
Cet esprit démocratique souffle de la constitution des droits qui précèdent la constitution.
Le texte affirme sa volonté de dépasser les positions bourgeoises et libérales de 1789, ainsi l’article
premier est que « le but de la société est le bonheur commun » le destinataire du texte est identifié,
c’est le peuple. Dans l’énumération des droits naturels, l’égalité passe au premier rang. Cette
déclaration, affirme le droit au travail et à l’assistance, le droit à l’instruction pour tous, et en dehors
même de la constitution cet esprit d’égalité va aussi toucher le domaine du droit privé. L’égalité
absolu entre tous les héritiers au moment de la succession de leurs parents.
Dans un esprit démocratique, la déclaration dans son art 33 fait droit à la résistance contre
l’oppression, il y a un droit et un devoir d’insurrection c’est l’art 35.
Le pouvoir législatif est confié à l’assemblée unique élue au suffrage universel direct. Cette
assemblée désigne les 24 membres du conseil exécutif, en usant de listes de nom élaborés par les
assemblées électorales départementales. L’exécutif est renouvelé chaque année par moitié ce qui
garantis au peuple de s’exprimer régulièrement. La souveraineté du peuple est aussi assurée par le
fonctionnement des institutions par plusieurs mesures :
- le mandat du corps législatif n’est que d’un an
- le peuple a un droit de referendum constituant ce qui signifie que le peuple devra sanctionner la
nouvelle constitution et aura le droit d’en demander la réforme.
- la constitution introduit la pratique d’un veto populaire, en effet, les propositions de lois votées par
l’assemblée ne deviennent pas des lois automatiquement. Ces propositions se transformerons en loi
si dans les 40 jours suivant l’envoi du projet au 83 départements, s’il y a une abstention du peuple, si
le peuple s’y oppose à un 1/10 de la population sur les 42 départements des 83 total alors la loi ne
verra pas le jour.
Ce texte est soumis à un referendum populaire au cours de l’été 1793 et est proclamé le 10 aout
1793. Ce texte en raison des circonstances dramatiques, les conventionnels sont forcés de différer
l’entrée en vigueur de la constitution. Dès le 10 aout, le texte est enfermé dans une arche, un coffret
en bois, en attendant la paix. Cette constitution ne sera jamais appliquée, son contenu sans doute
car il n’a jamais été appliqué va devenir au cours du 19è s un mythe pour les républicains et la

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gauche française. Et on en trouve parfois l’expression dans les propositions de Mélenchon. Ce projet
est devenu un modèle pour certain.
Avec le 10 aout 1793, la révolution change, elle abandonne la croyance en la force de la loi et la
constitution. C’est le début d’une période de mesures exceptionnelles. La convention entraine la
France dans un gvt révolutionnaire et dans la terreur.
B) LE GOUVERNEMENT REVOLUTIONNAIRE.
Les montagnards jacobins sont confrontés aux difficultés résultantes des guerres civiles. C’est le
résultat de 3 facteurs : une révolte fédéraliste dans les départements attachés à la gironde/le mvt de
protestation violent contre la constitution civile du clergé/rébellion violente contre révolutionnaire
en Vendée.
En réaction à cette situation, la montagne opère un renforcement du pouvoir central allié a un
contrôle de plus en plus étroit de la population. Cette politique se solde par la constitution
progressive d’un gvt révolutionnaire se substituant au gvt constitutionnel.
Le 19 vendémiaire an 2 qui correspond au 10 octobre 1793, un décret établit que le gvt de la France
sera révolutionnaire jusqu’à la paix. On parle de gvt révolutionnaire car le gvt ici ne tire sa légitimité
ni de la loi ni de la constitution mais de sa seule conformité à la révolution. Ces marques de
conformité ne sont pas définies.
1) L’instauration : Etat d’exception et terreur
Les jacobins, Saint Juste et Robespierre vont construire la théorie du gvt révolutionnaire. Ce gvt
révolutionnaire repose sur l’idée qu’une dictature du salut public est nécessaire afin d’abattre les
ennemis de la révolution. Le terme de salut public dénote la volonté de se démarquer de la situation
despotique de l’ancien régime mais aussi de justifier par avance toutes les mesures autoritaires qui
seront prises contre les ennemis de la révolution.
Le terme dictature renvoie à la république antique romaine. Toutes les magistratures ordinaires en
cas de nécessité de manière exceptionnelle voient leurs pouvoirs suspendus au profit d’un dictateur
pendant 6 mois.
Le décret du 10 octobre 1793 institue donc une dictature de salut public jusqu’à la paix, c’est ici
mettre en place un gvt de guerre prenant des mesures extraordinaires justifiés par les évènements.
Ce gvt révolutionnaire est sous tendue par une idéologie. Pour les jacobins, l’homme doit se réaliser
dans sa citoyenneté et le citoyen doit tout à sa patrie, la pensée jacobine combine la notion de
terreur a celle de vertu. Et selon Robespierre « sans la terreur, la vertu est impuissante, sans la vertu,
la terreur est funeste » cela signifie que pour sauver les citoyens vertueux et régénérer le peuple, le
gvt doit pratiquer une terreur systématique contre tous ses ennemis. C’est cette double obsession
qui guide la mise en place de ces institutions de ce gvt révolutionnaire.
Juridiquement, ces institutions sont placées sous l’autorité de la convention. La convention est la
source de tout pouvoir car elle représente le peuple souverain. En pratique, la réalité du pouvoir
passe dans les mains de 3 institutions : le comité de salut public, le comité de sureté général, et le
tribunal révolutionnaire.
Le comité de salut public a été créé le 6 avril 1793, c’est un organe de la convention composé de 12
membres élus tous les mois en vue d’éviter toute prise de pouvoir personnel. Robespierre y entre le
27 juillet 1793. A partir de septembre 1793, on parle de grand comité de l’an 2. Sa composition ne
varie presque plus, on y retrouve Robespierre et St Juste. Le comité de salut public tient des
délibérations secrètes et à la haute main sur le pouvoir exécutif. De juillet 1793 à juillet 1794 c’est
autour de lui que se fait la politique de la France. Les 6 ministres du coté exécutif dépendent de lui. A
côté de ce comité, il y a le comité de sureté général qui est un ancien comité de surveillance e la

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législative. Il est en théorie doté de la même force que le comité de salut public. Ces 12 membres
sont aussi élus initialement tous les mois. Il est chargé des questions relatives aux personnes, à la
police, a la surveillance et à la justice.
Le tribunal révolutionnaire, le 5 septembre 1793, on simplifie la procédure, il n’y a plus d’appel ni de
cassation possible. Sa compétence est de connaitre de toutes les entreprises contrerévolutionnaires.
Le décret du 4 décembre 1793, renforce la centralisation des pvrs au sein du comité de salut public.
Les autorités départementales qui sont suspectes de fédéralistes sont en danger. Il y a une étroite
surveillance des populations. Des agents nationaux et représentants en mission viennent mettre sous
tutelle les communes, les lois ordinaires de la convention sont supplantées par les arrêtes des
comités. Renversement donc de la légalité.
La terreur est mise à l’ordre dès le 5 septembre 1793, les jacobins sont amenés à trier le corps social
entre républicains d’une part et les ennemis de la révolution d’autres part. une répression
impitoyable doit s’abattre. Les clubs des jacobins dénoncent les agents administratifs. Des comités
révolutionnaires sont créés, ils deviennent de véritables organes locaux de la terreur, ils ont pour
mission d’appliquer les lois de surveillance et de police adoptés par le gvt de salut public, ils sont
pour tâche notamment de transmettre les dossiers des personnes dites suspectes, ces dossiers sont
ensuite transmis au tribunal révolutionnaire.
Le 25 décembre 1793, Robespierre justifie la terreur, « le but du gvt constitutionnel est de conserver
la république celui du gvt révolutionnaire est de la fonder », la république n’est pas encore advenue,
la terreur est alors nécessaire pour la fonder.
2) L’œuvre : réussite et échec
La tendance autoritaire et centralisatrice va se radicaliser. La terreur s’étend à tous les aspects
sociaux. Il faut sauver la France. Donc forte repressions. Cette terreur prend l’aspect d’une terreur
militaire. Il faut lutter contre la coalition aux frontières et a l’intérieur du pays contre les
contrerévolutionnaires. La mobilisation de la population est réclamée. On instaure une surveillance
constante des officiers et de l’intendance militaire. Cette terreur militaire est payante, dès la fin de
l’automne 1793, ces politiques portent ses fruits, Dunkerque est conquis, la Savoie, les Pyrénées
La terreur religieuse montre la volonté d’une déchristianisation du pays, on a la volonté de
recommencer l’histoire. Cette déchristianisation sévis partout on s’attaque aux prêtres mêmes s’ils
ont signé les conventions, des représentants en missions surveillent les églises et les ferles parfois.
Même si la convention rappelle le principe de la liberté religieuse la vague de déchristianisation se
poursuit.
La terreur judiciaire se renforce au cours de l’année 1794, selon la loi dite des suspects, les accusés
n’ont plus de défense, les jurés peuvent les condamner à coup de preuves morales, les juges n’ont
alors le choix de rien. Acquittement ou le rasoir national (guillotine). La finalité, « il s’agit moins de les
punir que de les anéantir » selon St Juste. On estime que 40 000 personnes environ sont passés à la
guillotine dont 8000 pour le mois de juillet 1794 seulement.
La terreur politique frappe aussi les rangs des députés de la convention. Au printemps 1794,
Robespierre décide d’éliminer ceux qu’il appelle les factions : les hébertistes, les enragés, ils veulent
accélérer la terreur. Ils visent aussi les dantonistes : les indulgents, ils veulent ralentir la terreur. Les
enragés et les indulgents forment une collusion contrerévolutionnaire, l’une des factions est accusée
d’excès. A travers 2 procès truqués, hébertistes et dantonistes rentrent à l’échafaud le 24 mars et le5
avril.
Au printemps 1794, cette terreur multi forme connait son apogée le 10 juin 1794 on proclame même
la grande terreur, on verse dans un excès supplémentaire de terreur, on accélère le processus
terroriste. Mais il y a une contradiction entre ce que réalise le comité de salut public et ce que

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l’opinion publique perçoit. Les insurrections intérieures ont été réduites, les armées révolutionnaires
sont victorieuses à l’extérieur. La terreur parait être un processus dont personne ne voit la fin. Les
Robespierristes s’acharnent à maintenir ce gvt révolutionnaire et cette terreur. C’est cet
acharnement envers et contre tous qui va provoquer leur perte. Au sein du comité du salut public
l’attitude de Robespierre agace les autres. Les députés de la convention s’inquiètent de cette grande
terreur, Robespierre désigne devant les conventionnels ceux qui sont considérés comme ennemis de
la révolution et qui doivent donc être condamnés. Tous redoutent d’être accusés de suspicions à
l’égard de la révolution. Dans ce climat il s’agit de tuer avant d’être tué.
Le 9 thermidor an 2 / 27 juillet 1794, Robespierre St Juste et leurs proches sont déclarés hors de la loi
par les conventionnels, dès le lendemain, les principaux chefs du gvt révolutionnaires sont guillotinés
sans jugement. Cette date marque donc la fin de la terreur. Dans l’imaginaire populaire, la terreur a
considérablement terni l’action du gvt révolutionnaire et pour certains la période de la terreur a sali
la révolution tout entière. Mais il faut opérer une distinction, dans cette période très troublée, il est
incontestable que le gvt révolutionnaire a sauvé la révolution de la guerre civile et de l’invasion. De
plus, il est incontestable que la terreur a été la dérive d’une poignée d’homme obsédé par le salut
public et qui ont profité de la convention.
Avec la fin de la convention montagnarde commence la période de la convention thermidorienne qui
prend ce terme puisque c’est là qu’on a renversé les jacobins.
§ 2. DE THERMIDOR AU DIRECTOIRE : LA REPUBLIQUE CONSERVATRICE (1794-1799).
S’ouvre une période de réaction et de compromis, le mot réaction signifie littéralement retour en
arrière. La réaction thermidorienne n’est pas une contre révolution, ils sont des révolutionnaires. Il
s’agit pour eux de maintenir la république. Il s’agit de mettre fin aussi aux dérives jacobines, ainsi, ces
thermidoriens cherchent à naviguer entre 2 écueilles, le jacobinisme et le royalisme
Ils cherchent à mettre en place une république bourgeoise, qui rejette toute idée de compromis avec
les royalistes et les classes populaires. La constitution qui en sera issue ne sera donc ni celle de 1791
ni 1793, elle sera encore autre. La réaction qui s’enclenche est d’abord politique et les thermidoriens
détruisent tout ce qui faisait la dictature de Robespierre. En 4 décrets le gvt révolutionnaire est
démantelé, l’Etat et l’administration sont épurés de leur personnel jacobin, le club des jacobins est
fermé, tout le personnel jacobin est éliminé en 1 mois.
A la convention, la montagne a donc perdue toute influence. La plaine l’emporte désormais. Leur
objectif est de se venger des terroristes, de réduire les sans culottes à l’obéissance et d’empêcher le
retour d’une démocratie sociale et politique. Mais en dehors de l’assemblée ces attaques contre la
convention se multiplient, la convention peine à endiguer ce mouvement d’opposition. La
convention a mis fin à la terreur économique (loi du maximum).
Dans le même temps, la bourgeoisie aisée et l’aristocratie sont de retour et affichent leur aisance.
L’attitude de ces merveilleux qui s’enrichissent sur la spéculation c’est que cela rend insupportable le
décalage social avec la population. Cela permet aux sans culottes de retrouver une importance dans
l’opinion public. Ce décalage provoque l’invasion de la convention le 1er avril 1795. Les ventre creux
réclame du pain et l’application de la constitution de 1793. Ils décapitent un conventionnel et
brandissent sa tête pour leur faire comprendre qu’il faut obéir au peuple mais cette insurrection
populaire est mise en échec par l’armée et est suivie par une répression antijacobine dans les jours
suivants.
Le 20 mai 1795, le peuple parisien marche pour la dernière fois sur la convention pour demander
l’application de la constitution de 1793. La garde nationale intervient, les insurgés sont arrêts, cet
échec populaire brise les derniers ressorts des sans culottes. Cette répression sele l’alliance entre le
pvr et l’armée. Cela va conduire les généraux devenir des acteurs clef du jeu politique. Tous ces

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évènements, renforcent les thermidoriens dans leur volonté d’abandonner la constitution de 1793. Il
faut donc rédiger la constitution de l’an 3adopté le 22 aout 1795.
A. LA CONSTITUTION DE L'AN III.
La bourgeoisie est résolue à consolider sa domination, et c’est dans cet esprit que la rédaction de la
nouvelle constitution est confiée à 11 membres, celui qui est à la tête de cette commission : Boissy
D’anglas prône un gvt des meilleurs, qui possèdent une propriété (comme en 1789 et 1791 sans la
partie monarchiste) Les débats se déroulent du 23 juin au 17 aout 1795, ils se réfèrent à
Montesquieu, Rousseau et les modèles antiques sont des repoussoirs. L’objectif est de barrer la
route à la démocratie et à la dictature, cet objectif se matérialise dans 2 aspects de la vie public : une
Déclaration des droits et des devoirs (incite à réinterpréter les principes de 1789) et fixation d’un
nouveau cens électoral.
La disposition ou les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit est supprimé, l’égalité
est réduite à celle devant la loi. Il n’y a plus de droits naturels et imprescriptibles mais de droits de
l’homme acquis en sociétés
Il n’y a plus d’affirmation du bonheur commun, de droit à l’assistance, de droit à l’insurrection, de
droit à l’instruction.
Il y a des devoirs qui ne sont pas juridiques : c’est la morale bourgeoise, être un bon père, un bon fils
etc…
La fixation d’un cens électoral : les conventionnels thermidoriens suppriment le suffrage universel.
Les conditions du cens sont plus larges : tout français de plus de 21 ans, domicilié depuis 1 an et
payant une contribution quelconque est considérée comme un citoyen actif mais le suffrage
redevient indirect et là les conditions sont plus strictes. Il faut être citoyen, âgé d’au moins 25 ans,
propriétaire d’un bien équivalent à 200 journées de travail (environ 30 000 électeurs du second
degré pour 40 Million de personnes) Ces électeurs éliront les membres du corps législatif. Les
conventionnels veulent moralise la société par l’application d’un texte constitutionnel.
1) Une façade constitutionnelle
Le pouvoir législatif est organisé en bicamériste, ici, le bicamérisme est souvent associé à la
monarchie, au régime mixte. Les thermidoriens tirent les leçons du gvt révolutionnaire jacobins, et
pensent que l’assemblée unique ne peut que mener sur une pente dangereuse et glissante ? ils
décident de mettre en place un système de double assemblée avec une capacité d’arrêt à l’intérieur
du pvr législatif. Selon la formule de jsp qui « l’une des assemblées sera l’imagination de la
République tandis que l’autre en sera la raison »
Ces deux chambres prévues par la constitution : la 1e chambre est le conseil des 500 (500 députés
élus à 2 degrés et qui sont renouvelés par tiers tous les 2 ans, les conditions pour être élu sont : 30
ans min 10 ans d’habitation sur le territoire national) le rôle de ce conseil des 500 est de voter des
résolutions, elles doivent passer par une procédure complexe, il faut lectures du texte a 10jours
d’intervalle pour qu’on puisse adopter un texte. Ce conseil a aussi l’initiative de la loi ce qui est
fondamentale, cette initiative une fois voté devient une résolution soumise au conseil des anciens
qui est la 2e assemblée.
Le conseil des anciens 250 membres qui doivent avoir au moins 40 ans, au moins 15 ans de résidence
sur le territoire national et ils doivent être soit mariés soit veufs. Un homme établit est un homme
plus sage c’est bien connu (lol) Les anciens ont pour rôle de contrôler le respect d’une part de la
procédure législative. Ces anciens ont pour rôle aussi d’adopter ou rejeter le texte. Ils n’ont pas le
droit de discuter le texte.

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Ce processus législatif est divisé entre 2 assemblées pour garder la fiction de l’unité du corps
législatif. Les 500 proposent, les anciens contrôlent et décident. (Peut tomber à l’exam) pour éviter
toute dictature du pvr législatif, toute une d=série de mesure sont inscrites dans la constitution.
Première mesure : il est interdit aux conseils de déléguer leurs fonctions, pas le droit d’exercer le pvr
exécutif ou judiciaire. Pas le droit de cumuler une fonction publique avec un mandat de
représentant, les chambres sont renouvelables par tiers tous les deux ans, il est d’ailleurs impossible
d’être réélu avant un délai de 2 ans. Dans la constitution de 1995 il est impossible de former des
comités permanents, il y a une obligation tous les mois de tirer au sort le siège sur lequel on s’assoit.
Pour protéger le corps législatif on admet plus le public au sein des assemblées
2e mesure : aucune troupe militaire peut passer à moins de 60 km de rayon autour du lieu de séance
Pvr exécutif : confié à un directoire de 5 membres, c’est un gvt collectif car les thermidoriens gardent
en mémoire le souvenir de la dictature de Robespierre et donc on veut faire en sorte que ça ne se
reproduise pas. Il est cantonné à un rôle strict d’exécution càd que c’est lui qui va conclure les traités,
qui va nommer les généraux et exerce un pvr réglementaire (on considère que ce pvr né à l’époque
du directoire) ce pvr ne donne pas une autonomie au directoire pour s’adapter aux mesures
exceptionnelles d’urgence. Les relations entre le corps législatif et ce directoire sont très restreints
car ils se limitent à des msgs écrits indirects. Dans le domaine législatif, le directoire peut inviter le
conseil des 500 à prendre un objet en considération, ce n’est pas un droit d’initiative législative. La
méfiance des conventionnels envers l’exécutif se traduit par de nombreuses dispositions :
- 1e disposition : les décisions du directoire doivent être prise avec la présence d’au moins 3 de
ses 5 membres
- Le mode de recrutement qui traduit la méfiance des conventionnels envers l’exécutif
Il est élu par le corps législatif, on a peur du peuple, élu par liste des candidats des conseils
des 500 comprennent 10 fois plus de personnes que de postes a pourvoir et ce sont les
anciens qui choisissent dans cette liste par scrutins secrets. Ces directeurs on les souhaitent
hommes d’expérience et la liste ne doit comprendre que des anciens représentants ou
ministres
On ne veut pas non plus des hommes avec un trop grand ascendant et on ne peut donc pas être
nommé directeur sans passer par un délai de carence d’un an avant la précédente fonction exercée.
Le mandat de directeur est de 5 ans et chaque année, le directoire renouvèle un de ses membres.
Chaque directeur est à tour de rôle président de directoire et on change tous les 3 mois de président
de directoire. Le président du directoire a un vaste pvr de nomination.
- 3e mesure, ces directeurs sont pénalement responsables pour les trahisons, manœuvre
contre la constitution ou la sureté intérieure de la République
- 4e mesure, les directeurs doivent résider dans la même commune que le corps législatif et
doivent suivre ce corps législatif si celui-ci est appelé à se déplacer, les directeurs ont
l’interdiction de s‘absenter loin du corps législatif sans l’autorisation de celui-ci. On doit tjrs
savoir où se trouvent les directeurs. Pour éviter qu’un directeur se fasse acheter, on interdit
aux directeurs de quitter la République dans les 2 ans qui suivent son mandat
La méfiance est grande envers les directeurs. Tout est fait pour que ce pvr exécutif soit soumis au pvr
législatif et tout est fait pour que les pvrs du directoire soient exercés de manière collégiale.
Pourtant, on perçoit des traces dans la constitution de certaines mesures révélant une certaine
continuité avec la période précédente. Par certains aspect la constitution laisse la place a la pratique
d’un gvt encore révolutionnaire
2) Un gouvernement encore révolutionnaire

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La constitution de l’an 3 à côté de son régime constitutionnel crée en réalité la possibilité d’un
régime d’exception à côté d’un régime constitutionnel. Cette constitution maintien le principe de
centralisation du pvr alors même qu’elle se veut une réaction au gvt révolutionnaire elle en prend la
principale caractéristique. Les districts sont supprimés, les départements s’ils sont réhabilité dans
leurs prérogatives voient leurs structures être modifiés. Ils sont dirigés par une administration de 5
membres élu au suffrage censitaire. Pour les municipalités on procède à une refonte du système, il
faut briser l’unité des grandes villes parce que ces grandes villes par leurs insurrections font peur il
faut les diviser en plusieurs administrations municipales indépendantes les unes des autres. Les
petites communes elles sont regroupées dans des municipalités de canton. C’est un changement
dans la géographie du pays, les campagnes passent sous le contrôlent de la bourgeoisie rurale. Et
parce qu’on se méfie des administrations locales, le régime de 1995 maintien l’idée d’une
centralisation avec un commissaire de directoire placé auprès de chaque administration
départementale et municipale. Ce commissaire est un organe de surveillance qui représente le pvr
central, c’est un instrument de la tutelle de l’Etat.
A côté de ce régime très centralisé de contrôle des administrations locales, un régime d’exception
survie avec la mise en place d’un système policier. La constitution crée un arsenal juridique terroriste
par ex le droit d’association est très limité, sans être interdite, les associations n’ont pas la possibilité
de s’affilier ou correspondre entre elles. Le droit de manifester n’est pas reconnus, le corps législatif
a la possibilité de suspendre la liberté de la presse pendant un an. Le directoire peut ordonner
l’arrestation d’un individu pendant 2 jours sans l’intervention de la justice. Enfin, le directoire
organise un système de passeport intérieur pour qu’on puisse être contrôlé, le but est de contrôler
les citoyens. Il faut des moyens importants qui doivent être mis en place, ainsi on crée un ministère
de la police qui permet la mise en place d’une machine policière importante, le ministre de cette
police est Fouché.
A côté de ce ministère de la police on a une garde nationale qui est réorganisé, elle manifeste la
présence physique de l’Etat et a ses cotés une gendarmerie nationale monte en puissance durant
toute la période du directoire.
Enfin, on établit des commissions militaires et les éventuels insurgés contre les pvrs seront déférés
devant ces ministères.
Il y a donc un régime d’exception qui est maintenu qui est constitutionnalisé. Il existe des oppositions
dans le pays qui s’opposent à ce nouveau régime, et de ce régime de contrainte, de ces oppositions,
l’application de la constitution de l’an 3 va pâtir.
B. L'APPLICATION DE LA CONSTITUTION DE L'AN III.
La convention vote le 22 aout 1795 la constitution, l’atmosphère est très troublée, et la convention
s’avise donc de mettre en place des institutions nouvelles garantissant que le régime restera bien
dans la voie voulue par les thermidoriens.
1) La mise en place de nouvelles institutions
La convention invoque la nécessité d’avoir recours pour appliquer la constitution des hommes murs
en politique. C’est la raison pour laquelle un décret qui vient compléter la constitution qui permet au
thermidorien de se maintenir au pvr c’est le décret des 2/3 il prévoit que les assemblées électorales
chargés d’élire les 2 conseils, devront choisir les 2/3 des nouveaux députés parmi les conventionnels
Sur 750 représentants, il y a au minimum 500 conventionnels qui feront partie du conseil
Un 2e décret du 13 fructidor an 3 précise que si la proportion des 2/3 n’était pas atteinte, les
conventionnels réélus complèteront par cooptation leur conseil de manière qu’on arrive aux 2/3.

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Par ces décrets, les conventionnels manifestent le peu de confiance qu’ils ont dans le corps électoral,
les élections sont faussées dès le départ. La constitution et les décrets sont soumis à un plébiscite
populaire qui a lieu au suffrage universel, on a 1 million de pour et 50 000 de contre. La population a
cette époque est de 20 millions de votants. 95% des gens se sont abstenus de voter. Malgré cette
acceptation qui est un désaveu, la convention adopte la constitution et les deux décrets. Des
élections législatives sont prévues dans la foulé les 12 et 21 octobre 1795. Mais avant même ces
élections, les royalistes dénoncent la confiscation de la liberté de vote par les décrets des 2/3.
Ces royalistes organisent une insurrection contre la convention qui est écrasé le 5 octobre 1795 ui
correspond au 13 vendémiaire an 4. Le général vendémiaire ou Napoléon Bonaparte est l’écraseur de
cette insurrection. Les élections ont donc lieu. La convention thermidorienne se sépare la 4 brumaire
an 4 et commence alors la période directoire qui s’installe dans un pays dont les caisses sont vides,
ou dans les campagnes le brigandage s’étend, le nombre de déserteur s’accroit. Malgré un
programme cool l’économie reste fragile. En réalité, l’économie du directoire repose sur le pillage
des pays vaincus.
Il y a des succès incontestables, en octobre 1797, l’Autriche signe un traité de paix. La situation est
très instable cependant et on considère que l’Etat n’est plus capable d’honorer que le tiers de sa prt.
Le texte de la constitution s’avère incapable de franchir l’obstacle qui lui est posé car le régime est
miné de relations conflictuelles entre le pvr exécutif et législatif. Cette instabilité va rendre
nécessaire un changement de régime.
2) L’instabilité institutionnel et le coup d’Etat du 18 brumaire an 8
Pendant la période du directoire chaque année un coup d’Etat est tenté contre le pvr en place. Face a
la reconstitution de ces mouvements populaires et royaliste, le directoire mène une politique de
répression sévère et en réalité, elle conduit à jeter ce directoire du côté de la droite (royaliste)
Les élections d’avril 1797 marquent ainsi la déroute des perpétuels (=les thermidoriens) Malgré les
tentatives de contrôle des élections, les deux conseils sont royalistes majoritairement en 1797. Les
membres du directoire eux sont majoritairement républicains. Cette situation provoque une crise
sans solution constitutionnelle parce qu’en réaction à la confusion des pvrs sous la convention, la
constitution de l’an 3 a institué un système d’isolement de l’exécutif et du législatif. La constitution
prévoit qu’il ne peut pas y avoir d’empiètement entre l’exécutif et le législatif. Les conflits étaient
impossibles et il n’y a rien dans la constitution de mis en place pour résoudre de tels conflits. Et
quand la constitution ne peut rien, ce qui résout une situation de blocage c’est la force.
A chaque fois que le résultat de l’action ne confirme pas la volonté des hommes aux pouvoirs ceux-ci
règlent ça par un coup de force ou par la violation de la constitution. Ainsi en réaction de l’élection
d’avril 1797, ça se règle grâce aux militaires.
Le 4 septembre 1797 le général Augereau qui est un proche de Bonaparte fait occuper militairement
Paris, fait arrêter les 2 directeurs royaliste et fait casser les élections dans des départements, des
royalistes sont déportés
En avril 1798, les élections marquent cette fois une poussée à gauche, et le même scénario. Ils
décident alors de casser les élections en faisant annuler 98 élections. L’années suivante,
l’impopularité du directoire n’a jamais été aussi forte et les éliminés de la gauche et de la droite
préparent leur revanche. Dans le même temps, une 2e coalition européenne se forme contre la
France 200 000 conscrits sont appelés devant les drapeaux mais l’armée subit de graves revères.
Face à cette situation d’instabilité institutionnelle, certains veulent changer de régime. Parmi eux on
trouve Sieyès qui souhaite réviser cette constitution, afin d’éviter les coups de forces et cassages à
répétition. Le problème est que la procédure de révision de la constitution est rigide et longue. Pour
réviser la constitution il faut que la demande soit présenté par l’un des conseils et soit renouvelé 3

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fois a 3 ans d’intervalle à chaque fois avant d’être adopté. Un ultime coup d’Etat est mis en place
pour assurer un changement rapide, les acteurs de ce coup d’Etat sont : le général Bonaparte, son
frère Lucien Bonaparte (président du conseil des 500), les directeurs, Sieyès et Roger Ducos,
Talleyrand et Fouché.
Le 9 novembre 1799, prétextant la crainte d’un complot jacobin, le siège du corps législatif est
transféré de Paris à St Cloud. C’est le général Bonaparte qui escorte à St Cloud les troupes. C’est un
coup monté. Le même jour, le directoire s’effondre, Sieyès et Ducos démissionnent. Il n’y a plus de
pvr exécutif. Le lendemain, devant des députés qui comprennent, Bonaparte prend la parole.
On conserve qq députés qui sous la pression votent une loi désignant 3 consuls provisoires pour
gouverner : Bonaparte, Ducos et Sieyès. Ils prétendent agir pour sauver la rep des jacobins. Cette loi
met en place une constitution provisoire, c’est un nouveau régime qui débute.

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Chapitre 2 : Le consulat et l’empire
Dès le 19 brumaire an 8, les nouveaux consuls annoncent leurs intentions de mettre un terme aux
incertitudes de la révolution. En réalité, 2 choses sont à retenir à cette époque, Napoléon a dit « la
révolution est fixée aux principes qui l’ont commencé, elle est finie » d’une part il faut voir les acquis
de la révolution et la fin des désordres et terreurs révolutionnaires, car la révolution est finie. Ainsi,
avec cette volonté de terminer et fixer la révolution, le consulat, puis l’empire réalise la confiscation
de la révolution et la fondation d’un nouveau régime.
Section 1 : La révolution confisquée
Au lendemain du 18 brumaire, un nouveau régime se met en place, qui se réclame de l’héritage de
1789 et dans le même temps, ce nouveau régime remet au gout u jour des principes d’administration
et de gvt issus de l’ancien régime. Il y a donc une concession fait au passé révolutionnaire qui ne
cache pas une concentration absolutiste des pvrs dans cette constitution de l’an 8.
Paragraphe 1 : une concession de façade au passé révolutionnaire
Le 19 brumaire an 8, ceux qui restent des conseils votent par une loi l’abolition du régime directorial
et donc ce vote reste dans la légalité et ici on a fait valoir la situation d’urgence de la France fin
d’adopter une telle loi. Toute la spécificité du coup d’Etat de Bonaparte réside ici. Ce n’est pas le
peuple ou l’armée qui a renversé le régime mais ce changement s’est fait dans la légalité selon lui. Le
régime qui commence s’entent agir dans une continuité Républicaine. Dès cette loi du 19 brumaire,
on perçoit aussi 2 des fondements de régimes Napoléoniens. D’une part la survie des thèmes
républicains, et d’autre part le maintien de la souveraineté populaire.
A) La survie précaire des thèmes républicains
La loi du 19 brumaire procède à un remplacement des pouvoirs, le pouvoir législatif bicaméral est
abattu, mais il est abattu avec quelques égards dû à un statut de représentant du peuple. En réalité
les deux conseils ne sont pas destitués mais simplement ajournés pour 3 mois. Cette volonté
d’ajournement témoigne la volonté d’assurer une certaine continuité républicaine. Durant cette
période de transition, deux commissions de 25 membres sont désignées pour assurer l’intérim et
préparer les changements nécessaires à apporter à la constitution. Une commission consulaire
exécutive de 3 membres est établie : ce sont les consuls provisoires de la République. La loi du 19
brumaire pose aussi les grands principes qui orient le travail des constituants. Ces principes
témoignent de la volonté des consuls d’assurer l’héritage révolutionnaire, ainsi l’article 12 de cette
loi dispose que « la nouvelle constitution doit avoir pour but de consolider, garantir et consacrer
inviolablement la souveraineté du peuple français, la République une et indivisible, le système
représentatif, la division des pouvoirs, la liberté, l’égalité, la sureté et la propriété »
Les principes que le nouveau régime souhaite assurer :
- La souveraineté appartient au peuple français, le gvt conserve une forme républicaine donc
pas de retour à la monarchie mais pas de passage à la démocratie pour autant.
- Conserver principe de la séparation des pouvoirs
- Maintenir l’abolition du système féodal
Ces thèmes républicains sont destinés à survivre dans le nouveau régime, mais cette survie est très
précaire. Les principes affichés sont presque immédiatement bafoués ou contournés. Ainsi à l’inverse
que ce que prévoit la loi, ce ne sont pas les commissions législatives qui vont rédiger la constitution
mais c’est la commission consulaire qui va la rédiger et plus particulièrement Sieyès. Le travail des
constituants a été particulièrement rapide car Sieyès avait un projet déjà prêt en amont, Bonaparte
de plus, a exigé une constitution courte et la plus obscure possible afin d’être librement interprétée
par lui. En quelques jours, la constitution du 22 frimaire an 8 (13 décembre 1799) est adoptée. Or,
tout le régime Napoléonien se fonde sur cette constitution de l’an 8 qui ne sera jamais supprimé

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jusqu’en 1814 mais aménagé par des senatus-consulte. La constitution ne fait que 95 articles. Elle
n’est précédée d’aucune déclaration des droits et pourtant sur cette question des DHC s’inscrit dans
la continuité révolutionnaire.
On constitutionnalise les droits naturels de l’homme. Ils ne sont pas préexistants à la société. Si on
suspend la constitution, ces libertés sont aussi suspendues. Ce qui signifie que par une simple loi ou
par un simple acte du gvt, le régime de la garantie de la liberté peut être suspendue. (art 92
Constitution an 8)
La survie des acquis révolutionnaire est donc ambiguë tout comme l’est le régime du 18 brumaire
avec ‘idée du maintien de la souveraineté populaire
B) le maintien d’une trace de souveraineté populaire
1) le suffrage
La constitution de l’an 8 est paradoxale car elle met en avant une conception large de la citoyenneté
et en même temps, elle a une conception restrictive des droits conférés à cette citoyenneté.
Bonaparte fait pression pour que soit adopté un système dans lequel en théorie tous les citoyens
peuvent exprimer la volonté du peuple. L’art 2 pose ainsi le rétablissement du suffrage universel
mais cette universalité du suffrage n’est que théorique, en pratique, ça passe par un ensemble de
filtre qui neutralise cette universalité. Ce mécanisme est justifié par Sieyès, l’influence doit venir d’en
haut et le pouvoir d’en bas.
Les articles 7 à 9 de cette constitution prévoit ainsi que le peuple n’est convoqué que pour désigner
une liste de représentants potentiel puis l’exercice du pouvoir lui échappe totalement.
La désignation des députés se fait en 3 niveaux, les citoyens se réunissent dans leur arrondissement
pour désigner 1/10 d’entre eux et ce dixième constitue la première liste de confiance communale, on
choisit le agents et fonctionnaires communaux, les citoyens se trouvant dans cette liste vont se
réunir au niveau de leur département et là ils vont désigner encore 1/10 d’entre eux pour désigner
une liste départementale, dans cette liste, on choisit les agents départementaux et à partir de
l’ensemble des listes départementales, entre eux ils vont se désigner pour former une liste nationale,
c’est une réserve de 6000 noms de candidats potentiels aux fonctions publiques nationales. Ce
système de liste représente bien le système représentatif.
Désormais tous les Français sont électeurs mais n’élisent personne. C’est une neutralisation du
système électif. La constitution de l’an 8 prévoit que les citoyens sont appelés à exercer leur
souveraineté par le biais du plébiscite et là encore il y a un renvoi à l’antiquité romaine. (pleb=plus
grande partie peuple romain) il s’agit de consultations populaire organisés par le pvr afin d’obtenir
l’appui du peuple. Le pouvoir cherche à obtenir une majorité de réponse positive afin de consolider
sa position. C’est le principe du referendum des montagnards.
2)La représentation
Les modalités du suffrage universel font d’emblée naitre des doutes sur l’effectivité de la
représentation. En effet, la constitution de l’an 8 institue une nouvelle forme d’agencement des
pouvoirs, c’est le polycamérisme. Dans ce polycamérisme on a 3 assemblées qui sont instituées afin
d’assurer un rôle d’organe représentatif : le tribunat et le corps législatif qui participent à l’exercice
du pouvoir législatif, on a ensuite le Sénat. 3 assemblées pour « diviser pour mieux régner »
Napoléon. Sur le plan des principes, Bonaparte affirme son attachement à la division des pouvoirs.
Une division qui est hérité de la Révolution, en pratique, cette division ne sert qu’à affaiblir les
organes issus de la représentation nationale. Dans ce système, le Sénat a une place très particulière
car ce n’est pas un organe législatif, mais un organe qui a pour rôle de surveiller, contrôler, toutes les
formes de l’expression de la volonté nationale. En théorie, c’est donc un organe entièrement dévoué

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à la représentation de la nation et à l’expression de la volonté nationale. Pourtant, en pratique, le
principe représentatif est très limité dans le fonctionnement du Sénat.
a) La composition du Sénat
Au départ il comprend 60 sénateurs puis 80, ces sénateurs sont inamovibles, nommés à vie, et
doivent avoir au moins 40 ans. La constitution de l’an 8 nomme les 2 premiers sénateurs : Sieyès et
Roger Ducos, ils vont coopter les autres sénateurs. Il n’y a donc pas d’expression de représentation
dans la composition de ce Sénat. Ce sont les sénateurs en place qui désignent leurs collègues.
Le principe représentatif est limité dans les fonctions mêmes du Sénat, il est avant tout le gardien de
la Constitution. C’est donc un sénat conservateur de cette constitution. En théorie il a une fonction
électorale. Il décide en théorie de la composition de toutes les institutions de la République avec les
listes nationales. En pratique cette fonction électorale du Sénat est exercé en collaboration avec
Napoléon, le premier consul. Ils obéissent à Napoléon plus précisément. Le Sénat a aussi ne fonction
de contrôle, dans le cadre de cette fonction il peut en théorie annulé les actes anticonstitutionnels
qui lui sont déférés soit par le tribunat soit par le gouvernement, il joue le rôle d’une cour
constitutionnelle. Mais en pratique, ce pouvoir de contrôle, jamais il ne sera exercé contre la volonté
de Napoléon. En définitive, la pratique sénatoriale n’est qu’un simple simulacre de représentation. Et
ce qui éradique le principe représentatif c’est la concentration progressive des pouvoirs entre les
mains de l’exécutif donc entre les mains de Bonaparte.
Paragraphe 2 : La concentration des pouvoirs dans la constitution de l’an 8
Dans la constitution de l’an 8, une importance considérable est attachée à l’exécutif. Et c’est une
différence notable entre ce nouveau régime et ceux qui lui ont précédés.
A) La primauté monocratique de l’exécutif
Bonaparte occupe une place prééminente dès le lendemain du coup d’état du 18 brumaire. Cette
place se traduit dans la constitution de l’an 8 qui met en place un exécutif collégial mais dans lequel
les consuls n’ont pas tous le même pouvoir. L’étendue des attributions conféré au consul va réduire
les autres institutions exécutives au rôle de simples auxiliaires.
1) L’apparence de la collégialité consulaire
Dans le prolongement de la loi du 19 brumaire, la constitution de l’an 8 confie le gvt à 3 consuls :
Lebrun, nommé pour 5 ans, Cambacérès, nommé pour 10 ans, Bonaparte, nommé pour 10 ans. Ces 3
consuls sont indéfiniment rééligibles. Le fait d’inscrire leurs noms dans la constitution est significatif
de la place et de l’autorité que cette dernière entend conférer à l’exécutif. Le consulat dans sa
collégialité déteint la plénitude du pouvoir exécutif. C’est sur un principe collégial que repose en
théorie ce pouvoir exécutif mais la constitution aménage cette collégialité de manière déséquilibré
car les 3 consuls n’ont pas les mêmes types de pouvoirs et cette collégialité n’est qu’une apparence
que l’on renvoie à la population. En réalité seul le premier consul possède le pouvoir : Bonaparte.
Cette disparité est tellement flagrante aux yeux des contemporains de Napoléon, qu’un dicton court
à Paris « qui y a-t-il dans la constitution ? Il y a Bonaparte »
Ce déséquilibre se manifeste de manière symbolique, se retrouve dans le salaire, le premier consul
touche un traitement de 500 000 francs annuels alors que les autres touchent 30% de ce qu’il
touche. Cela se retrouve dans les fonctions aussi, selon l’art 41 de l’an 8, le premier consul a un
pouvoir décisionnaire, selon l’art 42, les 2 autres consuls ont un pouvoir consultatif et facultatif.
Consultatif cela signifie que l’on conseil avec un avis qui ne s’impose pas, c’est un avis qui n’a pas
besoin d’être suivit. Facultatif, cela signifie que l’on n’est pas obligé de demander leurs avis. Les 2
consuls sont donc réduits à peu de pouvoir. Ce pouvoir toutefois peu devenir supplétif en l’absence
de Napoléon, c’est eux qui peuvent prendre les décisions. Le premier consul, il faut prévoir son
absence puisque c’est un général. Ce premier consul, n’a pas que ces prérogatives-là, il a une pleine

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maitrise du budget et des finances, c’est aussi le chef de la diplomatie, c’est lui qui négocie, signe les
traités d’alliances et de commerces, il est le seul qui nomme et révoque les ministres, il n’y a
d’ailleurs pas de conseil des ministres, il nomme et révoque aussi les membres du conseil d’état, il
nomme et révoque les ambassadeurs, il nomme et révoque les officiers dans l’armée, il nomme et
révoque les juges, et tous les autres membres de la fonctions publique, il les nomme et révoque en
accord avec le Sénat (donc lui-même). Le premier consul confisque la totalité des pouvoirs et cela va
au-delà de l’exécutif, a tous les niveaux de la vie publique, le premier consul domine la politique
nationale, ce gvt qui apparait collégial est entièrement cristallisé autour de la personne de Napoléon,
la collégialité n’est qu’apparence.
2) La prééminence du consulat
La constitution de l’an 8 met en avant une nouvelle version de mettre en rapport les pouvoirs. Le gvt
par la voie du premier consul n’est plus le simple exécutant des décisions prises par le législatif. C’est
lui désormais qui décide. Le consulat prédomine donc toutes les autres institutions, par le biais du
pouvoir réglementaire, l’articulation de la loi et du règlement que propose la constitution de l’an 8
est inédite. Dans cette constitution, l’exécutif est doté d’une fonction normative, l’art 44 dispose en
effet que le gvt propose les lois et fat les règlements nécessaires pour assurer leur exécution. Le
pouvoir réglementaire va prendre une plus grande place que la loi au fur et à mesure.
Le gvt a l’initiative des lois et dispose du pvr réglementaire, en conséquence, dès l’an 8, le domaine
du règlement s’étend de plus en plus au détriment du pvr législatif. Les règlements des consuls ont
ainsi les pouvoirs de modifier et abroger des textes législatifs. Ainsi, la liberté de la presse est
restreinte par un arrêté consulaire et non pas par une loi. Le pouvoir réglementaire permet ainsi de
concentrer tous les pvrs entre les mains de Bonaparte. Cette concentration nécessite qu’il soit assisté
de techniciens compétant, ce rôle va être remplis par les ministres et le conseil d’Etat. Napoléon est
en train de rétablir un roi sans qu’il n’y a le nom de roi qui ressorte.
3) Les ministres
Les ministres sont nommés et révoqués par le premier consul seulement. Ils ont des relations
étroites car ils lui servent de conseillers. Le premier consul s’appuie quais quotidiennement sur eux.
Les ministres ne forment pas un conseil, ils ne sont donc pas collectivement responsables ou
individuelle devant les assemblées. Le régime de l’an 8 n’est donc pas un régime parlementaire dans
lequel un ministère solidaire dépend de la majorité de la chambre.
Les ministres sont des exécutants, ils sont chargés de l’exécution des lois votées par les assemblées
et des décrets adoptés par le gvt donc le premier consul. Ces ministres sont organisés en ministres
distinctions, les principaux ministères sont ceux des relations extérieures, de l’intérieure de la police,
un ministre des Finances et un ministre des Trésor, un ministre de la Guerre et un ministre de la
Marine (tjrs diviser pour mieux régner) il y a aussi un ministère de la justice. Dans la scission de ces
grands ministères, il y a cette volonté de diviser, ce que Napoléon a fait pour le pvr législatif il le fait
dans le cadre des ministères.
Les ministres ne sont pas tout puissant dans leurs ministères, ces ministères sont divisés en direction
général spécialisé qui sont placés sous l’autorité de membres du conseil d’Etat. C’est l’administration
qui revient alors qu’elle a été exclue au moment de la révolution.
Ce conseil d’Etat comprend 30 à 40 membres divisés en 5 sections spécialisées : Finances, législation,
guerre, marine, intérieur. Les membres de ce conseil ont de statuts hiérarchisés, tout en bas il y a les
auditeurs qui préparent les dossiers, au niveau intermédiaire il y a les maitres des requêtes qui
instruisent les dossiers, et tout en hait il y a les conseillers d’Etat qui décident. Ce fonctionnement
empreinte les fonctions et titres des membres du conseil du roi sous l’ancien régime. Ces auditeurs
sont nommés par le premier consul, on les surnommera même les créatures du premier consul. Le
conseil d’Etat n’a donc pas d’indépendance vis à vis du premier consul.

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Les attributions de ce conseil d’Etat : c’est un corps de techniciens chargés d’aider le premier consul
dans la prise de décision et dans la mise en forme. Le conseil d’Etat selon l’art 52 est chargé de
rédiger les projets de loi et les règlements. Ils servent à mettre en forme les actes juridiques du gvt.
L’art 75 prévoit qu’il a pour rôle la mise en œuvre de la garanti des fonctionnaires, cela signifie le
contentieux de l’administration publique.
Le conseil d’Etat, a pour rôle d’interpréter les lois à la demande des consuls et donc du premier
consul.
B) La dislocation du pouvoir législatif
L’exécutif est devenu le centre d’impulsion de la politique et donc la représentation nationale n’est
plus le lieu de l’exercice de la souveraineté. Cela se traduit par un émiettement de ces assemblés
mais aussi par une rationalisation de la procédure législative.
1) Le bicamérisme législatif
Le tribunat et le corps législatif comprennent respectivement 100 et 300 membres. Ils sont recrutés
par le Sénat, les tribuns doivent être âgés d’au moins 25 ans, ils sont renouvelés par 5ème chaque
année, ils sont rééligibles indéfiniment tant que leur nom se trouve sur la liste nationale. Les
législateurs doivent être âgés d’au moins 30 ans, et se renouvellent de la même manière que les
tribuns.
Le tribunat est une assemblée permanente, elle n’a besoin de personne pour se réunir, mais le corps
législatif ne se réunit que 4 mois par an. La cession peut être étendue par le gvt éventuellement.
Quand le corps législatif n’st pas réuni alors le processus législatif est arrêté. C’est le premier consul
qui s’occupe du travail du corps législatif les 8 autres mois de l’année. Le pvr législatif contrôle en
plus le calendrier et la réunion du corps législatif. Tout cela constitut un recul par rapport aux
principes de 1789. Cet organe législatif est sous la dépendance du pouvoir exécutif.
2) La rationalisation de la procédure législative (à connaitre à l’examen)
Procédure ordinaire :
Les pouvoirs du tribunat et du corps législatif dans cette procédure sont : ni le corps ni le tribunat
n’ont l’initiative des lois. L’initiative des lois appartient au gvt càd au premier consul. Le projet est
écrit par le conseil d’Etat, le projet est ensuite présenté au tribunat par 3 conseillers d’Etat et non pas
par les ministres, le tribunat discute la loi proposée, et ce tribunat a une compétence forte a priori, il
peut rejeter ce projet de loi. Pourtant, le tribunat ne vote pas la loi, il se contente d’exposer des
vœux positifs ou négatifs, ces vœux sont ensuite présentés au corps législatif. Ce corps législatif on le
surnomme le « corps des muets » car il ne discute pas, il vote uniquement « oui » ou « non ». La
seule discussion a lieu devant le tribunat qui ne vote pas mais n’émet qu’un vœu positif ou négatif.
Même s’il vote positivement, ce n’est pas lui qui promulgue la loi. La promulgation incombe au
premier consul.
Le pouvoir législatif est donc affaibli face à un gvt puissant. Il n’y a en réalité 3 freins possible à
opposer au pvr exécutif dans toute cette procédure :
- Au moment de la discussion, le tribunat peut exposer par des vœux ses oppositions et
remontrances, mais ces vœux n’ont aucune suite nécessaire (art 29 Cst an 8)
- Au moment du vote, le corps législatif peut refuser de voter la loi
- Après le vote il existe un 3ème freint éventuel, c’est dire que la loi est inconstitutionnelle mais
ce n’est jamais exercé (contrôle constitutionnalité du Sénat)
Procédure extraordinaire :

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Il y a là des barrières très légères, il y a des réactions différentes selon les assemblées. Le corps
législatif se signale par sa fidélité constante au pouvoir. Le tribunat, lui, a une attitude qui va évoluer,
il est d’abord assez silencieux, il n’utilisera jamais sa capacité de déférer devant le Sénat un acte qui
considèrerait inconstitutionnel. De l’an 8 à l’an 9 son activité législative était discrète. (87 vœux
favorables contre 7 défavorables) 7 vœux défavorables c’est déjà trop pour Bonaparte. En l’an 10 le
tribunat vise à être une opposition à Napoléon, le conflit entre eux se cristallisent autour de la
question du concordat. Le concordat c’est un accord passé entre Bonaparte et le Pape afin de
réorganiser les rapports entre l’église et l’Etat.
Parce que Napoléon ne supporte pas cette opposition, il va retirer tous les projets de loi en
discussion c’est ce qu’on appelle la diète des lois et pour courcicuiter les assemblées législatives, il
invente avec l’appui du conseil d‘Etat une catégorie juridique inconnue a la constitution : le Sénatus-
Consulte qui trouve son origine dans le Sénat antique romain. Le Sénatus-consulte est pris le 4
janvier 1820, en réponse a cet attentat, le gvt prend un acte de police dont le Sénat consacre la
constitutionnalité, la mesure ne passe jamais devant les chambres législatives. Le gvt s’appuie
désormais sur le Sénat. Ainsi, par le Sénatus-consulte, Bonaparte épure de certains de leurs membres
les assemblées. 60 législateurs et 20 tribuns sont exclus par le Sénatus-consulte. Ces Sénatus-
consulte sont le moyen rêvé de procéder à des révisions constitutionnelles, or, la constitution de l’an
8 ne prévoyait aucune procédure de révision. Par le biais du Sénatus-consulte, Bonaparte peut faire
un nouveau régime.
Section 3 : Un régime fondateur
Le consulat puis l’empire sont marqués par une remise en ordre généralisée de la société. Pour
restaurer m’ordre, relancer l’économie, assainir les finances, Bonaparte entend rassembler toutes les
énergies quelques soit le passé politiques des individus. Il veut réaliser une fusion nationale, il
exprime par cette formule « ni bonnet rouge, ni talon rouge, je suis national » le bonnet rouge se
réfère au bonnet frégien, le talon rouge se réfère à l’ancien régime. Bonaparte ne veut plus de
discorde et le fait savoir, son frère Lucien affirme que le gvt ne connait plus de parti et ne voit en
France que des Français. Il y a une volonté de réconciliation nationale, pur cela Bonaparte tend la
main a gauche, il fait rapatrier les déportés, il amnistie les anciens membres des comités
révolutionnaires. Il tend aussi la main a droite en amnistiants les émigrés et en supprimant la fête
commémorant l’exécution de Louis 16, il accepte tous les concours, sans exclure quiconque par
principe. L’un de ses co-consul est un ancien royaliste : Cambacérès, l’autre est révolutionnaire :
Lebrun. Ses premiers préfets sont d’anciens révolutionnaires et d’anciens serviteurs du roi. Sa
position est donc l’équilibre entre l’ancien régime et la révolution. Pourtant, cette fusion nationale
s’opère aussi contre les libertés, car Bonaparte sévit contre toutes les oppositions. Le régime s’en
prend aux jacobins qui ne se rallient pas à lui en les déportant. Il extermine les vendéens. Cette
politique fonctionne. C’est la paix de Mont Faucon du 18 janvier 1800 marque la fin de la guerre avec
les vendéens. Les conspirateurs royalistes sont traqués y compris à l’étranger.
Paragraphe 1 : La remise en ordre de la société
L’ordre pour Napoléon consiste en la fin des désordres et pour cela il faut satisfaire les besoins
élémentaires des masses. Donc il faut de grandes réformes. Ces réformes sont d’abord sociales et
économique puis administratives et juridiques.
A) La stabilisation socio-économique
1) La pacification religieuse : le concordat de 1801
Bonaparte a été le témoin des effets de la constitution civile du clergé, il est conscient que la
pacification intérieure de la France passa par le règlement de cette question religieuse. En homme
d’Etat, Napoléon aborde donc cette crise religieuse ouverte depuis plus de 10 ans avec prudence et
dans la volonté de trouver un juste équilibre. On ne peut pas nier les croyances de certains. Dès le 29

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novembre 1799, les déportations de prêtres insermentés sont annulées, dès le 28 décembre 1799,
les églises peuvent rouvrir le dimanche. Lors de la mort du pape pi 6, un hommage funéraire national
lui est rendu. Ces mesures ne suffisent pas à résoudre la crise interne, Bonaparte décide de négocier
avec le nouveau pape, il entend signer avec le pape un concordat. Un concordat est un accord
international assimilable à un traité passé entre le saint siège et un Etat en vue de régler la condition
de l’église catholique dans cet Etat. Napoléon décide de recourir au concordat car ça montre qu’il
veut satisfaire l’opinion publique. Signer un accord avec le pape permet de priver la contre révolution
de sa revendication numéro 1 : l’accord du pape.
L’accord est trouvé et signé le 15 juillet 1801. Ce texte comporte 4 points essentiels :
- Le catholicisme est reconnu comme la religion de la grande majorité des Français, cela
signifie que ce n’est pas la religion de tous les Français et donc plus de religion d’Etat. Il y a
d’autres religions reconnues par l’Etat.
- Le pape reconnait la vente des biens du clergé et accepte de ne pas en réclamer le retour,
par cette mesure Napoléon satisfait les bourgeois qui avaient pris des biens de l’église
- Les évêques qu’ils soient réfractaires ou constitutionnels, sont appelés à démissionner afin
que l’on nomme de nouveaux évêques, ils seront reconnus par le pape mais nommé par
Napoléon, ils seront des fonctionnaires de l’Etat
- Nouvelle organisation de l’église et fonctionnarisation de l’église, les archevêques et évêques
sont nommés par Napoléon, ils sont payés par l’Etat car ils sont des fonctionnaires de l’Etat
Bonaparte met la main sur une église renouvelée et fonctionnarisée, c’est le triomphe des idées
Gallicanisme qui remontent à Philippes 4 lebel ; domination de l’Etat sur l’Eglise.
Le pape, accepte cet accord parce qu’il souhaite voir la réapparition du culte catholique en France.
Les institutions en France sont réticentes à faire appliquer ce texte, le corps législatif porte à sa
présidence un athée, les sénateurs protestent en cooptant l’abbé Grégoire, la majorité de
l’assemblée du tribunat critique ouvertement le texte, ces critiques sont si fortes que Bonaparte doit
intervenir. Il épure le tribunat par un Sénatus-consulte et lui fait adopter un nouveau règlement
intérieur. On ajoute différents articles organiques à ce concordat pour étendre les mesures aux
autres religions. Le pape proteste aux rajouts organiques mais Napoléon s’en fous. Le culte est
organisé par le gvt. Et parce qu’il redevient possible, la pacification du royaume est assurée.
2) L’assainissement de l’économie
Au moment du coup d’état de brumaire, les caisses du Trésor ne contiennent que 167 000 francs,
alors que le salaire annuel du premier consul est de 500 000 francs. Il n’y a même pas de quoi payer
avec ce qu'il y a dans les caisses du Trésor. Une réforme fiscale est urgente car l'argent ne rentre
plus. Et le consulat prend rapidement plusieurs mesures.
Première mesure : la création d'une direction générale des contributions directes. L'argent est mal
perçu, il faut donc créer une structure qui puisse permettre de mieux percevoir ses impôts
Deuxième mesure : la création de receveurs et de percepteurs. Assurons le recouvrement des
contributions.
Troisième mesure : la nomination de tous les agents de l'administration fiscale, de manière générale,
nommer tous les agents de l'État depuis le consulat. Mais ici, on commence évidemment aussi à le
faire pour l'administration fiscale, ce qui veut dire que ces agents ne sont plus élus. Or, on sait bien,
une personne élue n'est pas forcément compétente. Une personne nommée peut la choisir au moins
pour sa compétence. Le système de perception à travers ces 3 mesures et rationnalisés. Mais il est
aussi fonctionnarisé.

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Ce qu’on a fait pour les évêques et les curés, on le fait également pour l'administration fiscale, en
rationalisant l'organisation de manière à ce que le premier consul élabore et fonctionnarise les
personnes chargées.
Dès 1802 le budget est équilibré. Napoléon a donc réussi à faire ce que la révolution n'a pas pu faire
et ce que le roi de France n'est pas parvenu à faire. Coup de maître supplémentaire à mettre au
crédit de Napoléon Bonaparte. Cependant, ces simples mesures ne suffisent pas et le consulat prend
également 2 autres mesures spectaculaires qui rétablissent la confiance du peuple en l'État. Et
finalement, la confiance en l'état et la confiance en la monnaie, ce sont les 2 conditions nécessaires
pour un rétablissement et un assainissement de l'économie.
Première mesure extraordinaire, spectaculaire : le paiement des rentes et des traitements versés par
l'État en numéraire. On perd en numéraire, on paye en monnaie métallique. On ne paye plus en
monnaie papier, plus personne n'a confiance dans la monnaie papier. Puisque celle-ci se dévalue,
c'est le fameux assignat. Mais, il faut encore avoir une monnaie métallique. Cette monnaie
métallique, c'est le franc Germinal.
Deuxième mesure, création du franc Germinal qui est tout sauf marginal justement puisque c'est un
franc de 5 g d'argent, sa valeur est connue. C'est un franc de 5 g d'argent qui va rester stable. La
monnaie va rester stable de 1803 à 1914.
L'administration des finances est également réformée. On divise cette administration en 2
ministères. Il y a le ministère des Finances qui est tourné vers les ressources de l'État. Et il y a d'autre
part le ministère du Trésor. Le ministère du Trésor, lui, s'occupe des dépenses de l'État. Dans ces 2
ministères, évidemment, un personnel compétent est mis en place afin de contrôler ses différentes
activités. La Cour des comtes et l'inspection du Trésor sont créées en 1807. C’est donc aussi le
résultat d'une centralisation administrative.
À partir de 1804, plus précisément en 1807, on rationalise les impôts, tous les impôts indirects sont
unifiés au sein d'un système dit de droit réuni. Jusque-là, il y avait un impôt spécifique sur l'alcool, un
impôt spécifique sur le tabac, un impôt spécifique sur la scène, un impôt spécifique sur telle ou telle
denrée. Désormais, il n’y a plus qu'un impôt unique. Que vous connaissez encore, même si
maintenant c'est notre TVA. Évidemment, pour pouvoir percevoir des impositions directes sur les
biens fonciers. Encore faut-il savoir qui possède des biens fonciers? Et pour savoir qui possède des
biens fonciers avec précision, il faut établir, un cadastre. En 1807, le cadastre est achevé. Et ils
servent de base à la contribution foncière.
Ce redressement financier s'accompagne d'encouragement à l'économie. La banque de France est
créée en février 1800. Cette Banque de France a pour mission de régulariser le marché monétaire. Il
y a quelqu'un qui peut émettre le fameux franc Germinal. Son autre rôle, c'est également d’atténuer
les crises, en offrant du crédit aux sociétés en difficulté. Soutenu par cette confiance, l'économie se
réveille sous le consulat. L'agriculture est encouragée. L'industrie redémarre. Brigandage, réprimé,
agriculture, encouragée. Afin de favoriser le commerce. De grands travaux sont lancés par le
gouvernement. On construit des routes, on construit des ponts, on construit des canaux.
En 1801, à cause d'un hiver un peu trop rigoureux, on a une mauvaise récolte. Cette mauvaise récolte
fait augmenter le prix du pain. Et, lorsque le prix du pain augmente, il y a des risques de disettes. Il y
a donc des risques de révolte, d'insurrection populaire. Il y a un risque évidemment, de dépression
industrielle. Il y a un risque de chômage dans les grandes villes. La réponse du consulat est de créer
une compagnie nationale chargée d'acheter des grains dans les ports anglais et hollandais. Et les
arrivages de blé sont tellement considérables que le prix du blé baisse. Les craintes se dissipent, la
disette est évitée, le chômage est surmonté. Toujours dans le même sens, le gouvernement ouvre
des chantiers à Paris, cela signifie du travail. Cela signifie moins de chômage. Cela signifie moins de
miséreux. Parce que cela ne suffit pas à nourrir tout le monde, on instaure des sous populaires

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nationales. Ce que les gens n'arrivent pas à gagner le gouvernement leur donne. On accorde
également des prêts sans intérêt. Aux manufactures en difficulté.
Quoi qu'il en soit, ces différents procédés économiques sont à l'œuvre durant l'empire également,
donc à partir de 1804. Il faut savoir que, à partir de 1805, un blocus continental est imposé sur les
produits anglais, et dans ce cadre-là, l'industrie française développe des produits de substitution. Par
exemple, jusqu'à cette époque, on utilisait surtout du sucre de canne. Or, avec la guerre contre les
Anglais, on a beaucoup moins accès à ce sucre de canne puisqu'il vient par la mer. L’Angleterre a le
contrôle des mers. On développe alors le sucre de betterave, que l’on trouve abondamment en
France, qui est donc le sucre blanc qu’on mange.
La doctrine de Bonaparte est simple et claire. Il faut que le peuple ait du pain, et un bon marché.
Voilà la doctrine de Napoléon Bonaparte : nourrir son peuple, avec des produits de qualité à bon
marché.
Et pour le régime napoléonien, ces réformes financières et économiques sont un succès considérable
pour le gouvernement. Bonaparte réussit là où Louis XVI et les gouvernements révolutionnaires
avaient échoués. Et parce qu'il réussit là où les autres ont échoué, la population a le sentiment
qu'elle peut lui faire confiance. Cette confiance qu'il gagne ici, il peut l'utiliser pour asseoir son
pouvoir, au niveau institutionnel. Mais ces réformes sociales et économiques, ne sont que l'un des
moyens de stabiliser la société post révolutionnaire. Toutes ces mesures s'accompagnent de
réformes juridiques, et un ministre hâtif.
B) La loi et l’ordre
Après une décennie de révolution, Bonaparte vient enfin incarner un pouvoir fort qui lui permet de
réaliser les aménagements nécessaires au rétablissement de l'ordre et de la paix intérieure. Or cela
passe aussi par une modification d'envergure et une réforme de fond de l'administration et de la
justice.
1) L’unification du droit privé : le code Napoléon
L'unification du droit est un aspect majeur et durable de l'œuvre napoléonienne. Le fameux code civil
est issu de l'œuvre Napoléonienne. Cette unification du droit est entendue comme une manière
d’homogénéiser les règles en supprimant ce qui restait du droit coutumier. Cela permet également
d'inscrire l'inégalité et la liberté des personnes. Dans un sens moins libéral que dans les législations
révolutionnaires, on en tient compte. Malgré 3 projets qui ont échoué, Napoléon n’a pas réussi à
codifier le droit, Bonaparte va s'y atteler. En ouvrant un vaste mouvement de codification qui
débouche sur la rédaction de syncope, pas simplement un, mais 5 codes.
è Le code civil en 1804, qui devient le code Napoléon en 1807
è Le code de procédure civile en 1806
è Le code de commerce en 1807
è Le code de procédure pénale en 1808
è Le code pénal en 1810
Ce code est rédigé par un arrêté consulaire du 24 Thermidor An 8, c'est le 12 août 1800. Bonaparte
désigne une commission de 4 membres chargée d’élaborer en premier projet de CC. Cette
Commission, elle est composée de juristes expérimentés qui appartiennent aux 2 grandes traditions
juridiques de l'ancien régime. Portalis et Maleville sont issus des pays de droit écrit, des pays
influencées par le droit romain. Tronchet et Bigot de Préameneu sont issus des pays de coutume. (les
pays du sud sont écrit). En quelques mois, ils élaborent un texte de 2509 articles, d'inspiration
conservatrice. Le texte est discuté pendant plusieurs mois devant le tribunal. Et ensuite le Conseil
d'État pendant presque 3 ans, est chargé de sa dernière mise en forme juridique. L'ensemble est
divisé en 36 projets de loi correspondant chacun à un titre du code civil. Chacun de ces projets de loi

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est soumis au fur et à mesure de sa rédaction, à la procédure législative prévue dans la constitution
de l'an 8. L'ensemble est finalement promulgué par la loi du 21 mars 1804. Ce code civil se présente
avant tout comme une œuvre de synthèse, et les rédacteurs ont cherché ici à concilier, d'une part, le
droit révolutionnaire, et l'ancien droit et d'autre part le droit Romain et le droit coutumier.
Donc, quand on vous dit que Tout commence en 1804, c'est faux. Puisqu'en 1804, on fait la synthèse
de plusieurs traditions.
La première inspiration, vient de la révolution, on retrouve les grands principes libéraux de la
révolution bourgeoise dans plusieurs domaines. Les codificateurs restent fidèles à l'esprit de la
législation révolutionnaire. La protection de la propriété est renforcée et les qualités sont préservées,
notamment en matière successorale.
Autre idée, le principe de laïcité. Il continue de s'appliquer notamment à l'état civil et au mariage
malgré le concordat. Le divorce et l'adoption sont maintenus. Ça, c'est la première influence, c'est
l'influence de la législation révolutionnaire.
La deuxième influence, c'est celle du droit positif de l'ancien régime. Première sous influence les
ordonnances royales, sont inspirées de toutes les dispositions relatives aux donations et aux
testaments parce que le roi de France, sous l'impulsion du chancelier d'Aguesseau au début du 18e
siècle, avait déjà fait la synthèse, finalement, de ce qui se faisait en pays de coutume et en pays de
droit écrit pour garder les meilleurs en termes de donation de testament, ce sont les grandes
ordonnances de d’Aguesseau.
On trouve bien d'autres grandes ordonnances notamment, l'ordonnance civile, l'ordonnance sur la
procédure criminelle, on trouve énormément de grandes ordonnances qui sont reprises dans
d'autres codes. Le code de procédure civile est inspiré de l'ordonnance civile de 1670 prise par Louis
XIV. Le code de procédure pénale est largement inspiré de l'ordonnance criminelle de 1970 remise à
l'ordre du jour avec les théories de Pékin.
La coutume, en particulier la coutume de Paris est la source des articles relatifs à la citoyenneté, à la
puissance paternelle, à l'autorité maritale, et aux régimes matrimoniaux communautaires sont issus
de la coutume de Paris. Le droit Romain, lui aussi, a une influence très forte. Exemple des successions
et toutes les successions sans testament sont réglées par le droit Romain en tout cas, le code civil
s'inspire du droit Romain pour régler toutes les successions sans testament.
Une autre influence de l'ancien régime est perceptible dans le code civil, cette 3e influence, c'est
celle de la doctrine de la fin de l'ancien régime, tout particulièrement l'influence d'une personne.
Pothier, on doit le dernier État de la littérature juridique avant la révolution. 1/4 des articles du code
civil de 1804, sont un plagiat pur et simple de ce que j'ai dit. On reprend les formules, mot pour mot,
de Potier.
Avant 1789 ou en tout cas avant 1804, parce que pour comprendre finalement. Plus de la moitié des
articles du code civil, même 75% des articles du code civil. On est obligé de comprendre ce qui s'est
passé avant, sous l’ancien régime.
Cette codification permet de parachever la rupture avec la société de privilèges, d'avant 1789 mais
aussi de consolider l'unité nationale. Cette codification, elle permet de faire vivre tous les Français,
sous un même droit. En ce sens parachever l'œuvre administrative révolutionnaire. N'en devient que
plus nécessaire.
1) La réforme de l’administration et de la justice
L'ordre pour Bonaparte ne va pas sans contrôle de la culture, de la presse, de la vie politique et
sociale et pour pouvoir faire cela, il faut évidemment réorganiser l'administration. On a uniformisé le
droit, il faut maintenant uniformiser le territoire.

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Rapidement, l'Assemblée nationale constituante avait créé 83 départements composés de districts,
de canton et de communes. Les districts ont été supprimés sous le directoire donc il n’y a plus que les
départements. À la tête de chacune de ses subdivisions, la révolution avait mis des agents et élus le
consulat. Le consulat réalisait une vaste réforme de ses cadres et de ses principes.
Avec la loi du 28 Pluviôse An 8, qui correspond au 7 février 1800. Cette loi professionnalise et
centralise l'administration locale à tous les niveaux. À la tête de chaque département, on place un
préfet qui est censé être le bras, l'oreille et les yeux du gouvernement, c'est la formule de Napoléon
Bonaparte. Le préfet est chargé seul de l'administration départementale, c'est encore la formule de
cette loi du 20 juillet pluviôse en 8. Il est donc doté d’attributions illimitées. Il nomme les agents de
l'administration locale, il exerce la tutelle sur les communes, il contrôle les listes de confiance
départementales. Le préfet devient le personnage clé de la vie locale. Ce préfet est lui-même placé
sous la tutelle hiérarchique du ministre de l'Intérieur.
En réalité, le préfet. C'est l'équivalent des intendances d'anciens régimes. Les intendants avaient le
même rôle et les mêmes fonctions que les préfets. À l'époque Napoléonienne, Napoléon reprend
l'inspiration des intendants pour créer ces préfets que nous connaissons toujours avec des fonctions
moins larges. La seule différence, c'est qu'ils leur attribuent des compétences non exhaustives. À
l'inverse, sous l'ancien régime, il y avait une distinction entre les officiers et les commissaires. Les
officiers avaient des lettres, finalement d'office qui leur donnait des attributions illimitées dans le
domaine dans lequel les exercer, les commissaires eux recevaient des lettres de Commission, qui
listaient de manière exhaustive les compétences données au commissaire. L'intendant, sous l'ancien
régime était un commissaire du roi. Napoléon a repris l'inspiration de l'intendant, mais il a enlevé
l'aspect de commission pour lui donner des attributions. Il a pris ce qui se faisait sous l'ancien régime
qui marchait bien et l’a adapté aux circonstances de son époque.
Ce préfet, créé sous le consulat, est assisté de 2 conseils. Le premier, c'est le Conseil général dont les
membres sont nommés par le chef de l'État directement à partir des listes de confiance
départementales. Ce Conseil général, c'est une assemblée non permanente et consultative,
l'essentiel de ses compétences sont d'ailleurs d'ordre financier. L'évolution de ce Conseil général au
cours du 19e et du 20e siècle nous donnera ce que nous connaissons actuellement sous le nom de
Conseils départementaux. Donc Les conseils généraux, sont les ancêtres de nos conseils
départementaux.
Le 2e Conseil qui aide et qui assiste le préfet, c'est le Conseil de préfecture. Ce Conseil de préfecture,
est composé de notables locaux nommés par le gouvernement à partir, des listes de confiance
départementales. Et présidé par le pré, ce Conseil, c'est en réalité une juridiction administrative de
première instance. Devant ce Conseil de préfecture, les administrés peuvent présenter leur requête,
contre un acte de l'administration, ce qui signifie bien que présenter une requête contre un arrêté
préfectoral. Le préfet peut donc à la fois être juge et partie. Ce Conseil de préfecture c'est l'ancêtre
de nos tribunaux administratifs. Toutes les décisions prises par ce Conseil de préfecture sont
susceptibles d'appel devant le Conseil d'État.
Fonction contentieuse du Conseil d'État : La compétence de ce Conseil de préfecture ne cessera
d'être étendue. Chaque département comprend plusieurs arrondissements, à la tête de chaque
arrondissement, on trouve une sous-préfecture avec un sous-préfet. Le sous-préfet joue le même
rôle que le préfet, mais à un échelon d'arrondissement, et il prend ses ordres directement de son
préfet. Il est assisté d'un conseil d'arrondissement, dont les membres sont nommés par le chef de
l'État à partir des listes de confiance communale.
Ce Conseil d'arrondissement, a des fonctions principalement financières. Tout comme le Conseil
général au niveau départemental. En revanche, il n'y a pas de conseil de sous-préfecture. Le Maire
est un agent de l'État nommé par le pouvoir central. La répartition se fait ainsi. Pour les villes de plus
de 5000 habitants, c'est le premier consul puis empereur qui nomme le maire directement.

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Pour les villes de moins de 5000 habitants, c'est le préfet du département concerné qui se charge de
nommer les maires. Ces maires, sont nommés pour 5 ans et ils sont révocables discrétionnairement à
tout moment.
Le maire est doté d'attributions importantes puisqu'il possède un large pouvoir de police, il possède
donc un pouvoir de réglementer à travers des arrêtés municipaux. Le maire est assisté par un conseil
municipal nommé par le préfet à partir de la liste de confiance communale. Ce Conseil municipal est
un véritable organe délibérant, mais toutes ces délibérations sont soumises au contrôle à posteriori
du préfet. C’est la tutelle que le préfet exerce sur les communes, il fait un contrôle impossible, de
toutes les délibérations si ses délibérations ne sont pas bonnes, il les annule.
La seule exception finalement à ce régime, c'est celui de Paris qui est divisé en 12 arrondissements.
Avec chacun un maire et 2 adjoints nommés directement par le chef de l’État. A la vue des différents
événements révolutionnaires, la ville de Paris est trop dangereuse pour rester unifié, il faut donc là
diviser. Et c'est la raison de ces 12 arrondissements.
C'est donc une nouvelle forme d'administration du territoire qui émerge. Ce constat que l'on fait
pour l'administration, on peut également le faire pour la justice.
L'Assemblée nationale constituante avait déjà rendu plus homogène la justice en supprimant toutes
les juridictions d'ancien régime et en établissant une hiérarchie des délits et des peines dont le
principe de l'égalité.
La Constituante établit des juges de paix, pour les mineurs et en matière de droit de la famille. Vous
allez devant le juge de paix. Le juge est entendu comme un conciliateur. Pour les différends plus
importants il faut aller devant des tribunaux de district. Et petite innovation révolutionnaire, vous
n'avez pas d'appel hiérarchique, il y a ce que l'on appelle un appel circulaire, vous n'avez donc pas de
cour d'appel, lorsque vous faites appel finalement d'un jugement, il faut aller devant un autre
tribunal de district.
Par exemple : vous êtes allé faire juger un litige par rapport à une vente frauduleuse, vous êtes allé
devant le tribunal district de Metz, vous n'êtes pas satisfait de ce que vous a dit le juge, vous ne faites
pas appel devant une cour supérieure et vous allez demander à ce que votre affaire soit jugée par le
tribunal de district de Nancy, ou de Colmar. C'est l'idée d'un appel circulaire, pas d'appel
hiérarchique. Un appel circulaire, c'est un tribunal de même niveau qui juge votre litige une 2e fois et
c'est un tribunal qui est classé dans un département limitrophe.
Au moment du directoire, on supprime Les districts et donc les tribunaux de districts disparaissent?
au profit de tribunaux départementaux. On met un tribunal au niveau départemental et non plus au
niveau d'un district. Là encore, on maintient le principe de la paix.
Pour la matière pénale. Vous êtes jugé, en fonction de la gravité de l'infraction, par différents types
de tribunaux. Le tribunal de police, qui se trouve au niveau municipal pour les contraventions qui se
trouve au niveau communal pour les infractions les plus petites, les contraventions. Le tribunal de
police correctionnelle, qui se trouve au niveau du canton pour les petits délits et le tribunal criminel
qui se trouve au niveau du département. Il n’y avait pas d'appel en matière criminelle, il n’y avait pas
d'appel d'ailleurs jusqu'à la loi Guigou en 2000. Donc ça veut dire que vous êtes jugés en fonction de
votre infraction devant un tribunal, soit au niveau communal, soit au niveau de cantonal, soit au
niveau départemental et c'est terminé. Oui. Il y a le pourvoi en cassation, mais on juge en droit pas
dans les faits. Tout en haut de tout ça, vous avez toujours le courant en cassation. Vous avez 2 jurys
en matière criminelle : un jury d'accusation qui va déterminer en fonction des différentes
instructions s'il y a eu lieu de nous poursuivre devant le tribunal criminel. Et vous avez enfin un jury
de jugement, qui va juger si vous êtes coupable ou non le jury d'accusation et le jury de jugement ne
sont pas les mêmes. Ils ne sont pas composés des mêmes personnes. Grosso modo, vous avez

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l'instruction qui est faible. Vous avez le jury d'accusation qui va déterminer s'il devait être mis en
accusation ou non.
L'organisation se fait de cette manière-là. Napoléon supprime les jurys d'accusation, ils ne laissent
que les jurys de jugement, ce que nous connaissons actuellement.
En profondeur. Dans le cadre de la Constitution du 22 Frimaire An 8. Et de la loi du 27 Ventôse An 8.
Il réorganise en profondeur la justice. Tout d'abord. La première innovation concerne le personnel
judiciaire. Par ces textes, le consulat supprime l'élection des juges. Jusque-là, les juges étaient élus.
Désormais, ils seront donnés par le premier consul. Ces magistrats, ils sont formellement
indépendants et inamovibles. On reprend les principes d'indépendance et d’inamovibilité de la
magistrature issu de l'ancien régime. C'est le principe, ils sont indépendants et inamovibles. En
théorie, ils sont indépendants et inamovibles. En pratique, à chaque fois que les cours changeront de
nom, les magistrats qui ne donnent pas satisfaction seront épurés.
La 2nde innovation posée par Napoléon, c'est l'organisation des tribunaux. Les tribunaux de
département en matière civile sont remplacés par des tribunaux d'arrondissement. On considère que
juger au niveau des départementales, c'est déjà être trop loin de la population et donc on crée des
tribunaux d'arrondissement qui ont compétence de droit commun en première instance et qui vont
juger en appel les décisions des juges de paix.
L'innovation principale, elle réside dans la création de tribunaux d'appel qui sont placés au niveau
départemental. Ces tribunaux d'appel en 1804, deviennent cour d'appel et en 1810, deviennent Cour
impériale. Sous la restauration deviendront royale sous les périodes républicaines redeviendront
cours d'année.
Cette création des cours d'appel s'accompagne de la mise en place d'une procédure qui renforce le
contrôle des juridictions inférieures. En matière criminelle, la justice est aussi reprise en main, on
institut en 1808, des juges d'instruction. Des cours d'assises sont créés pour remplacer les tribunaux
criminels. Napoléon, dès le premier instant, contrôle la justice, il veut lui redonner son lustre
antérieur. Cette justice civile et cette justice criminelle sont chapeautées tout en haut par le tribunal
de cassation qui existait déjà à partir de la période révolutionnaire, mais qui devient la Cour de
cassation en 1804. Cette Cour de cassation comprend une Chambre des requêtes, une chambre civile
et une chambre criminelle. La Chambre des requêtes, n'existe plus, de nos jours, elle disparaît après
la 2nde Guerre mondiale et cette Chambre des requêtes était chargée de filtrer les pourvois en
cassation. Désormais, ce rôle de filtre des pourvois en cassation est effectué en interne par chacune
des chambres de la Cour de cassation. On a une multiplication du contentieux civil qui fait qu'on a
plusieurs chambres civiles, une chambre commerciale, une chambre sociale, et cetera, qui se
rajoutent.
3e innovation napoléonienne : la constitution de l'An 8 et la loi du 28 Pluviôse An 8, institut la
séparation nette de l'ordre judiciaire et de l'ordre administratif. Le contentieux administratif échappe
désormais aux ministres et aux instances de départements. Ce contentieux administratif, est attribué
à des organes ayant une vocation juridictionnelle. Avec les conseils de préfecture et le Conseil d'État,
cette division, a commencé à s'initier sous la révolution, Napoléon l’a renforcé.
Paragraphe 2 : L’émergence progressive d’un nouveau régime (à connaitre examen)
Dans l'organigramme posé par la constitution de l'an 8, le premier consul occupe une place
prépondérante, il est finalement l'axe autour duquel l'exécutif et le régime tourne et
progressivement la tendance à la confiscation du pouvoir s'accentue. De plus en plus, le pouvoir
napoléonien prend un tour autoritaire, de moins en moins masqué, de moins en moins cachés, de
plus en plus assumé. À partir de l'an 10, le régime change de nature. Grâce à la propagande
orchestrée par le pouvoir, soutenu par le Sénat. Cette transformation n'est pas perceptible par la
majorité de la population. Le glissement, est d'abord insidieux, indicible. Bonaparte présente même

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ce changement de régime comme sont les changements de la forme du gouvernement. Il prétend,
pendant toute cette période que l'homme et le système restent les mêmes.
Par le biais de 2 Sénatus-consulte organique. C'est à dire 2 textes de nature constitutionnelle pris par
le Sénat. Le premier, c'est le Sénatus-consulte organique du 16 Thermidor An 10. C'est le, plus
consulté du 16 Thermidor An 10, cela correspond au 4 août 1812. Ce premier sénatus-consulte
organique établit un consulat viager. C'est un consulat à vie. On parle également de constitution de
l'an 10.
Le 2e, c'est un du consulat, c'est celui du 28, Floréal An 12, qui correspond au 18 mai 1815. Ce 2e,
Sénatus-consulte, établit l'empire. On parle là indifféremment de constitution de l'an 12. Ou de
Constitution impériale.
A) Du consulat au consulat viager : le Sénatus-consulte du 16 Thermidor an 10
Au moment de l'an 10, la conjoncture de l'indice est très favorable. Napoléon Bonaparte est
victorieux, à la tête de ses armées et la paix établie en tout cas pour un temps avec les ennemis de
cette République. C'est la raison pour laquelle, à titre de reconnaissance, le 8 mai 1802, le tribunal se
propose de proposer son consulat de 10 ans par l'intermédiaire du Sénat. Ce qui veut dire qu’au
terme de son premier mandat, Napoléon n'a pas conçu pour 10 ans de plus. Ça ne suffit pas, il veut
plus. Et 48 h plus tard, puisqu'on lui en a donné l'idée. Le 10 mai 1802. Par un arrêté consulaire, il se
propose d'interroger les Français par le biais d'un plébiscite dont la question est tout simplement.
Napoléon Bonaparte, sera-t-il consul ? Par cet arrêté sans aucune base constitutionnelle, renvoie la
balle au pape, la mesure doit être prise par le peuple. Ce plébiscite est un grand succès, une majorité
de oui, contre une minorité de non. C'était écrasant pour les oui. 2 jours après la proclamation des
résultats, il n'a pas encore eu le temps de voter, le sénatus-Consulte du 16 Thermidor An 10
réorganise les pouvoirs publics en instituant le consulat à vie.
Ce sénatus-consulte qui accorde le consulat à vie à Napoléon forme une nouvelle constitution, « la
Constitution. », elle compte 86 articles. La constitution de l’an 8 est complétée par cette
« Constitution de l’indice » Et cette constitution de l’indice organise la toute-puissance du premier
consul, tout en modifiant le régime électoral.
1) La toute-puissance du premier consul
Les 3 consuls sont désormais nommés à vie. Mais consul au pluriel. Consul au pluriel devient encore
plus une fiction que dans la constitution de l'AN VIII. Né en réalité de question, Le 1er consul peut
choisir son successeur de son vivant. On se rapproche d’un système où il y a un roi sans le nom d'une
monarchie. C'est l'instauration d'un régime monarchique sans le nom de monarchie. C'est
l'instauration d'un roi sans le nom de roi.
L'exécutif est personnalisé autour de Napoléon, ses pouvoirs augmentent considérablement. Non
seulement il peut présenter son successeur de son vivant, mais il peut également présenter au Sénat
les candidats au poste de 2e et de 3e consul. Autre pouvoir qu'il ne possédait pas, il peut désormais
dissoudre les assemblées et donc le tribunal et le législatif? Il n'avait pas ce pouvoir dans la
constitution de l'an 8, il l'a désormais dans la constitution de l'an 10. Il convoque et il ajuste le corps
législatif comme il le souhaite. Il convoque le Sénat qu’il préside et auquel il peut nommer autant de
sénateurs qu'il veut, à travers ces nominations, il peut évidemment en modifier la majorité à sa
guise. En plus de l'initiative des lois et des règlements, il a l'initiative exclusif des Sénatus-Consulte. Il
dispose également du droit de grâce. Il dispose également du droit de grâce pouvoir par essence
monarchique. C'est le retour à la justice retenue du roi. Il l'avait déjà fait, il peut négocier, signer et
ratifier les traités tout seul. C'est une prérogative là encore, royale. Enfin, il dispose non plus d'un
salaire annuel mais d'une liste civile. Le premier à qui on a accordé une liste civile, c'est Louis XVI.
Lorsqu'on lui a enlevé, la propriété des domaines de la couronne, on lui a constitué une liste civile de
manière à ce qu'il ait un revenu annuel assuré, la liste civile c'est donc monarchique. Mais pas la

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monarchie absolue. La monarchie constitutionnelle d'après 1789. Le premier consul possède donc
une liste civile. Il possède donc un revenu annuel assimilé au roi sans être roi, en parallèle à ce
renforcement de l'exécutif qui fait revivre un peu l'ancien régime, les assemblées législatives sont
encore rabaissées, le tribunal voit ses effectifs fondre de moitié. La moitié des tribuns ne le sont plus,
le tribunal perd en plus son unité. Désormais, ils sont divisés en 3 sections qui ne se prononcent plus
de manière unique.
Pour ce qui est du corps législatif, je vous avais parlé d'une session de 4 mois. Désormais, cette
session annuelle de 4 mois est supprimée. C'est le Premier consul qui convoque le corps législatif, il le
convoque quand il en a besoin et il ajourne quand il n'a plus besoin de lui.
Le Sénat, lui, parce qu'il est un fidèle soutien de Bonaparte, voit ses différentes compétences être
renforcées. Ce que le Sénat gagne en compétence, il le perd en indépendance. Le Sénat obtient ainsi
des pouvoirs de crise, il obtient des pouvoirs de crise qui s'exercent par le biais de Sénatus-Consulte
ordinaire. Il peut ainsi déclarer certains départements hors de la Constitution.
Si le Sénat déclare un département hors de la Constitution, cela veut dire que ce département, il est
hors de la garantie de poids des droits de l'homme. Ce qui signifie que toutes les garanties des droits
de l'homme que vous pouvez avoir si le Sénat déclare que ce département est hors de la
Constitution, peut s'asseoir dessus, réprimer comme on le souhaite et rétablir l'ordre qui doit être
rétabli.
Si la société change, les droits changent, alors que si la société change, les droits naturels de
l'homme, eux, ne changent jamais. Voilà la différence, ce Sénat obtient également des pouvoirs
constituants à travers les Sénatus-consulte organique. Dans ce cadre-là, il pourra régler notamment
le régime des colonies. Ça peut être pratique de rétablir l'esclavage qu'on avait supprimé. À la
révolution. On rétablit l'esclavage dans les îles. Ça permet de faire travailler correctement ces
colonies.
Le Sénat est domestiqué par 2 mesures. Première mesure, seul le premier consul à l'initiative des
services consuls sans lui, le Sénat ne peut rien faire. Et ensuite, la composition du Sénat dépend du
premier consul et donc ce qui dépend du premier consul ne peut pas lui échapper.
1) La modification du régime électoral
Napoléon maintient une façade républicaine qui tourne le dos aux listes de confiance qui ne sont pas
forcément une de ces idées, c'est une idée finalement de Sieyès Il crée à la place des collèges
électoraux qui sont un peu organisés différemment. Puisque dans ce cadre, on rétablit notamment le
sens, le premier consul a des prérogatives électorales qui sont renforcées.
A) Du consulat viager à l’empire : le sénatus-consulte du 28 Floréal an 12
Durant l’an 12, s'effectue dans un contexte bien différent de celui de l’an 10 le contexte est différent
car la guerre a repris et Bonaparte a bien conscience de la fragilité d'un régime qui ne tient qu'à sa
seule personne. Si Napoléon meurt sur le champ de bataille, le régime s'écroule et c'est pour cela
que Napoléon souhaite instaurer un pouvoir stable et durable, pour lui, un pouvoir stable et durable
ne peut être qu'un pouvoir héréditaire. On peut choisir un successeur dans sa famille. Et c'est avec
cette ambition qu'il va procéder à une nouvelle révision constitutionnelle permettant la mise en
place de nouvelles institutions.
1) La révision constitutionnelle
Pour Bonaparte, l'enjeu de cette réforme est important. Il ne veut prendre aucun risque de conflit en
imposant sa réforme et donc, à l'inverse de l’an 10 qui était finalement un coup de force extra
constitutionnel. Il entend ici obtenir l'appui des différentes autorités constituées. Donc là c'est la
différence entre le handicap et l’an 12. Il entend s'appuyer sur les différentes autorités qui existent

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Il cherche d'abord le soutien du Conseil d'État qui pourtant se montre hostile à ce projet d'empire.
Napoléon se tourne alors vers le tribunal qu’il a rendu docile par différentes épurations. Comme pour
la République antique romaine, au consulat succède naturellement l’empereur. Il a été consul,
maintenant, il faut établir l’empire.
Problème au consulat à la République doit succéder l'empire. On ne peut pas revenir à la royauté.
Tout comme les Romains, ne voulait pas revenir au roi qu'ils adoraient. On a établi une République,
on ne veut plus d'un roi, donc on veut autre chose. On veut d'un empereur ici, c'est la même chose.
On ne veut plus d'un retour à la monarchie, on comprend bien les avantages de ce système, mais on
ne veut plus un retour.
Docilement, le Sénat déclare qu'il est de l'intérêt du peuple français de passer à un empire et de
confier le gouvernement de la République à Napoléon Bonaparte, Empereur héréditaire. Tout
comme. À l'époque romaine, Auguste, le premier empereur Romain, maintenait l'apparence d'une
République. Tout comme lui, Napoléon Bonaparte en même temps que l'on parlera d'empire
jusqu'en 1814, on parlera encore de République française.
Ce n'est pas ce qui sera mis en avant, mais on parlera à la fois, tant pis et de République française, on
reprend finalement les recettes antiques et on les met à la source napoléonienne. C'est exactement
ce que Napoléon.
Le 28 Floréal An 12, un sénatus-consulte établit l'empire. C'est la constitution de l'an 12, c'est la
Constitution impériale. Dans ce cadre-là, un plébiscite est organisé. Les citoyens doivent accepter ou
refuser la formule suivante « Le peuple, veut l'hérédité de la dignité impériale dans la descendance
direct, naturel, légitime et adoptive de Napoléon Bonaparte et dans la descendance direct, naturel et
légitime de Joseph Bonaparte et de Louis Bonaparte. »
Donc 2 de ses frères. Jérôme est trop jeune, pas d'enfant au pouvoir. Lucien, il s'est fâché avec lui
donc on le dégage. Dans le même modèle que les Carolingiens, Napoléon essaye de faire appel au
pape mais le pape n'a plus la même aura. Donc il fait appel aux acquis au nouveau pas le peuple. Le
peuple détermine qu'on ne choisira plus, l’empereur que dans la famille. À l'exclusion d'un ou 2 qui
ne donnent pas satisfaction. Napoléon reprend ce qu'il a lu dans l'histoire de France et l'adapte à la
source napoléonienne. On reprend le même mécanisme, le pape, on n'a plus rien à faire, on prend
donc le peuple. Mais le mécanisme est exactement le même.
Les résultats du plébiscite sont proclamés le 6 novembre 1804. Mais en réalité, cela fait déjà 5 mois
que l'empire existe. Depuis, ce fameux sénatus-consulte du 28 Floréal an 12, la procédure au
passage, vous le savez sans doute, son couronnement aura lieu le 2 décembre, c'est en plus la date
de la bataille de sterling, ce sera la date du coup d'État de son neveu Louis Napoléon Bonaparte,
lorsqu'il est président de la République de la 2nde République. Et ce sera aussi la date à laquelle il
établira un après le 2nd empire.
En quelques mois, on passe du consulat engagé, à l'empire. Le peuple ne s'est pas prononcé sur le
texte constitutionnel, mais sur le principe d'une transformation des institutions. Il ne s'est prononcé
que sur le passage d'un régime « républicain » en régime impérial. Il ne s'est pas prononcé sur la
constitution de l'an 12 en tant que telle. Le peuple n'est consulté que sur le choix de la famille. Dans
laquelle doit être choisi le successeur. On sauvegarde à travers ce plébiscite un principe
démocratique, mais on en réduit tellement l'objet qui n'est plus qu'un parent. C'est là, la marque,
finalement, de Napoléon, de maintenir une façade démocratique, maintenir une façade républicaine,
mais imposer un pouvoir de type monarchique qui n'en a pas le nom. Ce type de régime, on l'appelle
le Césarisme, on dit que Napoléon fait du Césarisme, cela renvoie encore à la Rome antique.
Tout cela n'est possible que parce que Bonaparte est à l'apogée de sa popularité, de sa notoriété en
raison de ses réformes et en raison évidemment de ses victoires militaires. En réalité, chez

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Napoléon : puissance militaire et popularité sont étroitement liés, ce sont en réalité le fondement de
la légitimité du régime napoléonien. Napoléon s’appuie sur cela parce qu'il n'a rien d'autre.
Napoléon, lui, n'a pas ce temps pour lui, il n'a pas cette légitimité du sang pour lui. Il est un homme
nouveau et tout comme les premiers rois, il doit donc fonder sa légitimité dans sa propre personne,
dans son charisme personnel.
Napoléon va organiser déjà les mariages de ses frères et de ses sœurs, avec des familles régnantes.
Après s'être séparé de Joséphine, il souhaite épouser la fille de l'empereur d'Autriche Marie Louise.
Manque de chance, ils n’en n’ont rien à faire, Marie-Louise d'Autriche. De la même famille que Marie
Antoinette d'Autriche. La femme de Louis XVI. Le pouvoir de Napoléon Bonaparte est extrêmement
fragile. Et cette fragilité, il faut la compenser.
2) La mise en place d’institutions impériales
La constitution de l'an 12 instaure donc un empereur héréditaire. Le titre 2 de cette constitution de
l'an 12 va venir régler les mécanismes de l'hérédité. En réalité, on voit resurgir les vieilles structures,
le marché. Les principes de dévolution de la couronne royale qu'instaurent les lois fondamentales du
Royaume. Sous l'ancien régime sont purement et simplement reprises par l'empire. La différence,
c'est le temps que ces lois fondamentales coutumières deviennent écrites. Dans la constitution de
l'an 12, on reprend tous les éléments de la Constitution du Royaume à travers les lois fondamentales
et on les transpose. La dignité impériale est ainsi dévolue à la descendance directe de Napoléon. De
mâle en mâle. C'est le principe de masculinité, par ordre de primogéniture. C'est le principe des
nerfs.
Ainsi, les principes de dévolution de la dignité royale sans doute les principes de dévolution de la
couronne sous l'ancien régime. On fait un copier-coller, on remplace le roi par celui d’empereur. Et
c'est la même chose. On passe de la coutume à la Constitution. Les structures monarchiques
resurgissent également dans la création du document.
Cette Cour est organisée hiérarchiquement entre 3 niveaux. D'abord les princes de la famille
impériale. Ensuite, les grands dignitaires, le Connétable, le grand Connétable. L'amiral, le grand
amiral.
Les grands officiers, ce sont les 22 maréchaux d'empire. Les grands officiers, ce sont les 22 et à côté
des grands officiers militaires, on trouve les grands officiers civils. Le Chambellan, n prend la formule
à l'ancien régime. Et à côté de cette Cour impériale hiérarchiquement bien organisée, dont on
emprunte finalement une partie des systèmes à la Cour royale d'ancien régime, on crée une
noblesse. Les plus royales et impériales. Une noblesse impériale qui est décorative, qui est sans
privilèges.
Les titres de noblesse sont ainsi liés à l'exercice de fonctions publiques. Toutes les fonctions de l'État
donnent droit intime : celui de prince, celui de baron, celui de chevalier. On supprime les marquis et
des vicomtes, ça fait trop ancien régime.
Désormais, ce qui compte c'est la puissance de financières. À côté de cela, il essaie de récupérer
quelque chose qui appartenait aussi aux rois de l'ancien régime.
Le tribunal demeure suspect aux yeux de Napoléon premier. Il est donc de plus en plus strictement
encadré. Par un statut strict du 19 août 1807, ce tribunal. Il est purement et simplement supprimé.
Ne reste alors plus que législatif.
Dans ce nouveau régime, la démocratie s'est complètement effacée par l'unité d'un seul. Le
renforcement de l'autorité de l’empereur ne peut empêcher ce régime. Napoléon va en Russie, il se
casse les dents contre le général, je veux dire, c'est la personne. Là, c'est l'hiver en Russie. Dans le
cadre de la Grande Russie.

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Le régime est fragilisé. Au moment de la défaite de Russie de Napoléon, on n'a plus de nouvelles de
Napoléon. On ne sait plus où il est, on ne sait pas s'il est mort, on ne sait pas s'il est capturé. Des
rumeurs courent à son endroit. Le général Mallet fait croire à la mort de Napoléon et il tente un coup
d'État pour s'emparer du pouvoir
Napoléon réapparait et Mallet est arrêté et fusillé. Napoléon n’a plus ses armées expérimentées. Il va
prendre des hommes plus jeunes, ces hommes plus jeunes, il les appellera les marines. Du nom de
l'impératrice, du nom de sa femme.
Les jeunes hommes se faisaient arracher toutes les dents. Plusieurs dizaines de milliers de jeunes se
sont fait arracher les dents pour ne pas aller combattre. On arrivait à se faire arracher toutes les
dents pour ne pas risquer d'être mutilées et de mourir à la guerre.
Dans cette armée napoléonienne, armée napoléonienne qui, aux yeux de la population. Se rapproche
d'une boucherie. Si vous faites cela, c'est que vous ne voulez pas mourir. Vous avez donc là
conviction que ces armées peuvent être vaincus. Vous avez la conviction que cet empereur, jusque-là
est devenu un boucher
Si vous n'avez pas d'armée expérimenté à un moment ou à un autre, vous en arrivez à être vaincu.
Or, tous les pays d'Europe.
En 1814, la France est vaincue par une vaste coalition de nombreux pays d’Europe. Le pays est
envahi, les alliés rentrent dans Paris. La capitulation de Paris le 30 mars 1814 sonne le glas de Paris.
Le 2 avril, le Sénat prononce la déchéance de Napoléon et de toute sa famille. Le lendemain, le corps
législatif qui se réunit volontairement, va dans le même sens que le Sénat. Napoléon abdique le 6
avril en faveur de son fils, le jeune Aiglon. Il est exilé sur l’île d’Hélène en terre anglaise, et le régime
impérial s’écroule. Talleyrand et le Sénat mettent en place un nouveau régime avec Louis XVIII. On va
vers une restauration des Bourbons.
PARTIE 2 : LA RESTAURATION ET LA SECONDE REPUBLIQUE
L’idée de fermer la parenthèse de la révolution et assurer la stabilité, devient l’obsession de tout le
19ème siècle. Après l’effondrement de l’empire, la royauté restaurée prétend mettre un terme à la
révolution mais va échouer au bout de qq années. En réalité le 19ème s inaugure une sorte de
répétition de tous les régimes depuis 1789. La souveraineté monarchique sous la restauration en
1814 qui est une répétition de l’ancien régime, la souveraineté nationale sous la monarchie de Juillet
qui est une répétition de la monarchie constitutionnelle. La souveraineté populaire se retrouve à la
période de la 2e République. Répétition de la période de la terreur avec la souveraineté populaire de
la 2ème République. La répétition du premier empire avec le rétablissement de l’empire en 1852.
Toutefois, même s’ils ne sont que des répétitions, ces régimes ont des spécificités comme avoir
intégré la révolution, ils en sont les héritiers de manière plus ou moins assuré.
Après la déchéance de Napoléon prononcé par le Sénat, le retour des bourbons est présenté comme
la conséquence de l’échec de la révolution, en effet, les royalistes n’ont jamais admis le transfert de
la souveraineté du roi à la nation ou au peuple. Ils conçoivent leur retour au pouvoir comme quelque
chose de naturel et c’est dans cet état d’esprit que les 2 frères de Louis 16, d’abord louis 18 puis
Charles 10, vont régner. Ces deux règnes sont marqués par des expériences différentes d’une
monarchie limitée. En 1830, le renversement des Bourbons ouvre le règne de son cousin louis
Philippes d’orléans, il symbolise le compromis entre la monarchie et la révolution. Ce règne permet
l’avènement d’une monarchie parlementaire en droit. Cette monarchie parlementaire est en réalité
déséquilibrée, et le roi des Français petit à petit cour circuite le jeu parlementaire et veut restaurer
un pouvoir plus fort. Face à ces dérives, des banquets républicains se mettent en place pour
dénoncer la dérive absolutisme de louis Philippes 1er. Cela mènera à la révolution de 1848.

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La 2e rep se met en place avec un gvt provisoire qui pousse à des avancées républicaines très forte :
abolition peine de mort en matière politique, on accorde des droits sociaux etc… Cette république
est la chronique d’une opposition entre louis Napoléon Bonaparte le PdR et d’une assemblée
nationale avec laquelle il arrive à gouverner au départ mais qui finit par s’opposer à lui. Nouveau
coup d’État le 2 décembre 1852. S’ouvre alors la période du 2nd empire qui reprend les recettes du
césarisme du 1er empire. Cette répétition montre des aspects différents car à partir de 1862,
commence à s’amorcer une phase d’ouverture libérale. A terme, elle aurait pu conduire à une
démocratie mais tout comme la guerre et les défaites avaient révélés les fragilités, c’est la même
chose pour le 2nd empire. La défaite de Sedan a raison de ce 2nd empire avec la capture de Napoléon
3. Une 3e Rép se met en place, c’est au départ qu’un moyen que le dernier des Bourbons (comte de
Chambord) ne se décide à venir prendre le trône, mais il tergiverse trop notamment sur la couleur du
drapeau, il refuse alors de revenir sur le trône. En 1884, les républicains prennent le contrôle du
trône. Ils prennent les reines de la 3 e République. On a voulu faire dans cette nouvelle loi c’est de
briser l’influence de l’église dans l’État or l’église à la fin du 19ème s est le premier soutien des
royalistes catholique et donc briser l’église c’est asseoir la République.

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Chapitre 1 : la restauration des bourbons
C’est le Sénat impérial qui le 2 avril 1814 proclame la déchéance de Napoléon et louis 18 monte sur
le trône. Il n’a cependant jamais montré la moindre volonté de compromis avec la révolution. Le 21
juin 1795, par la déclaration de Véronnes il prend officiellement la succession de son neveu et
affirme être désormais roi de France. Il déclare aussi que la révolution n’est qu’une parenthèse dans
l’histoire de la monarchie en France. Le Sénat est contraint par les monarchies euro qui occupent la
France avec leurs armées de nommer louis 18 sur le trône. Mais ils n’entendent pas restaurer une
monarchie absolue, et le Sénat a l’appui des monarchies européennes, car elles ne souhaitent pas
voire encore une monarchie absolue forte et arrogante. Une constitution établit par le Sénat le 2 mai
1814, Louis 18 la rejette, il prononce un discours : la déclaration de Saint-Ouen. Il dit « Louis par la
grâce de dieu roi de France et de Navarre », il rejette la souveraineté nationale en invoquant la
providence que dieu l’a ramené sur le trône. Toutefois, il s’engage a doté le pays d’une constitution
libérale ou la souveraineté appartiendrait au roi. C’est chose faite avec la charte octroyé le 4 juin
1814, cette charte est réalisée en moins d’un mois, le texte est court 76 articles précédés d’un
préambule et le roi manifeste sa volonté de ne pas s’enfermer dans n texte trop précis. La lettre de la
charte met en place ici un système pré parlementaire qui revient à certaines conceptions
traditionnelles de la royauté mais en les nuançant avec quelques apports de la révolution. Ce texte
peut permettre dans sa mise en œuvre l’émergence d’un véritable régime parlementaire. Tout est
question d’interprétation et ces interprétations vont différer sous le règne de louis 18 et sous le
règne de Charles 10.
La charte du 4 juin 1814 est octroyée par la seule volonté royale, elle renoue avec l’ancien régime sur
2 points essentiels : la souveraineté royale est établie et la tradition parlementaire est étouffée. Le
nom même de charte évoque un document par lequel les souverains octroient des libertés à leurs
sujets. Le texte est une concession faite librement par le roi a ses sujets. La charte constitutionnelle
affirme que les fondements de l’autorité royale sont la divine providence et le droit des bourbons
héréditaire à régner sur la France. Cette charte renoue avec une chaine des temps passés qui est
censé ne jamais avoir été interrompue puisqu’elle est datée de 1814, 19ème année de règne de louis
18. L’histoire reprend son cours normal tandis que la révolution est ignorée. La charte s’inscrit dans
les droits fondamentaux du royaume. Cette charte ne contient que quelque évolution consentie a la
révolution. La liberté individuelle est garantie tout comme d’autres libertés telles que la religion,
l’opinion et la presse. L’égalité civile est également consacrée c’est l’art 1 de la charte. La propriété
est inviolable. Le roi organise tout de même les pouvoirs il dispose du monopole de la fonction
exécutive, il est la source du pouvoir constituant, il a le pouvoir règlementaire, et la manière dont la
charte est rédigée fait que toutes les institutions sont sous la dépendance de la volonté du souverain,
toute la charte ne fait que rappeler que le roi est le souverain et l’organisation des pouvoirs traduit
un net déséquilibre. La charte établit un système bicaméral, avec une chambre haute : la chambre
des pairs et une chambre basse : la chambre des députés des départements. La chambre des pairs
tire son nom de l’ancien régime, c’est une chambre aristocratique inspirée de l’exemple anglais, c’est
une créature du roi, c’est le roi qui désigne ses membres, certains à vie, d’autres de façon héréditaire
de manière illimité. La chambre des pairs n’est donc pas un organe représentatif et dans l’hypothèse
où la majorité lui échapperai, le roi peut nommer des nouveaux pairs qui lui seraient fidèles. Elle
mène une politique sage qui va nuancer les emballements de la chambre des députés. La chambre
des députés est élue au suffrage censitaire, les députés dispose d’un mandat de 5 ans et sont
renouvelés par 5ème tous les ans. Le caractère représentatif de ces députés est amoindri par les
élections censitaires. Le nombre de député dépend de la taille des départements. Cette chambre est
composée exclusivement de notables car ils ne sont pas rémunérés. Cela limite le caractère
représentatif de la chambre qui représente que les notables du royaume. Cette charte accorde aux 2
chambres des pouvoirs importants mais qui font que ces chambres sont tjrs subordonnés au roi. En
effet, le roi a un rôle déterminant dans le processus législatif, il a l’initiative des lois, les chambres ont
la possibilité de lui adresser des suppliques, ce sont des projets que les chambres peuvent présenter

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au roi et qu’il est libre d’accepter ou de refuser. À l’issu de la procédure législative, le roi sanctionne
la loi en la promulguant, s’il refuse de promulguer une loi, alors elle n’a pas force de droit. Le roi
dispose d’un droit de veto absolu. Le roi pèse sur le fonctionnement des chambres, il convoque les
chambres, elles ne peuvent pas se réunir sans son accord, il peut aussi dissoudre la chambre des
députés.
Les chambres disposent de 2 pvrs important; le droit de consentir l’impôt et de discuter le budget de
l’État ensuite elles peuvent discuter et voter librement une loi. Par ces discussions, les chambres ont
le pvr d’empêcher le passage des lois puisqu’il faut voter la majorité. La souveraineté royale est
limitée
Cette charte se caractérise par une absence de parlementarisme car il n’y a pas de séparation de
pouvoirs mais une concentration de ceux-ci entre les mains du roi. S’il existe un droit de dissolution,
ce droit n’est pas adossé à la responsabilité des ministres. La personne du roi est inviolable, il est
politiquement irresponsable.
À l’esprit de compromis de louis 18 va succéder l’intransigeance de Charles 10. La défaite de
Waterloo met fin aux 100j et Napoléon doit abdiquer. À la suite de ce retour de cette 2nde
restauration des bourbons on repars sur les mêmes bases. En effet, une violente épuration est lancée
dans le Midi de la France c’est la terreur blanche. Les élections à la nouvelle chambre des députés
ont lieu dans ce contexte, sur les 402 députés élus, seuls 4 sont connu pour leur attachement a la
révolution, tous les autres sont des royalistes pur jus, on parle d’une chambre ultra royaliste car elle
est plus royaliste que le roi lui-même. Cette chambre vote une série de décision répressive visant à
légaliser la terreur blanche, prêt de 6000 condamnations sont prononcées à la suite de cela, cpdt,
l’année d’existence de cette chambre est celle ou le roi entame l’expérience d’une pratique
parlementaire de la charte. En effet, dès l’élection de la chambre, louis 18 fait une interprétation
parlementaire de la charte en nommant comme président du conseil des ministres, un royaliste
ayant le soutient de la majorité de la chambre. Parce que cette chambre est trop royaliste, en avril
1816, Louis 18 la met en vacances et le 5 septembre 1816, il la dissout car il estime que cette
chambre ne représente pas la volonté de la population. De nouvelles élections ont donc lieu, le parti
des ultras royaliste recule et les ultras acceptent l’alternance du pouvoir et acceptent l’idée qu’il
faudra reconquérir ce pouvoir par la voie électorale. La majorité de la cambre regroupe des modérés
qui prennent le nom de constitutionnels et Louis 18 va chercher dans cette majorité le président du
conseil des ministres. Le roi joue le jeu parlementaire. La chambre entretient des relations cordiales
avec le roi et se développe alors des mécanismes de types parlementaires coutumiers. Toutes les
sessions parlementaires s’ouvrent par le discours du trône ou le roi annonce les grandes lignes de la
politique à venir, ce discours est lu par le président du conseil des ministres. Les députés peuvent
répondre à la politique du roi par le vote d’une adresse au roi. Les échanges entre l’exécutif et le
législatif est renforcé par la mise ne place de questions posées au gouvernement.
A terme, ces mesures auraient pu permettre l’instauration d’un véritable contrôle du gvt par la
chambre. L’assassinat du duc de Berry le 13 février 1820 va tout changer. Lorsqu’on tue ce duc on
tue les bourbons. Sa femme est enceinte du comte de Chambord. Le gvt libéral est coupable de la
mort du duc de Berry. Le régime se durcit alors, la censure est rétablie. Le système électoral est
modifié, on instaure la loi du double vote, les plus riche peuvent voter 2 fois. Cette réaction royaliste
pousse la gauche dans des complots civils et militaires qui vont se multiplier. Le 16 septembre 1824,
Louis 18 meurt sans descendance mal, le pouvoir revient donc à son frère, Charles 10. À la mort de
Louis 18, la lecture de la charte par Charles 10 sera une lecture monarchique, il remet en cause les
pratiques de son prédécesseur, il annule l’ébauche du régime parlementaire qui s’était dégagé du
règne de Louis 18. Il souhaite un retour pur et simple à l’ancien régime. Cette volonté de restaurer
l’ancien régime se cristallise dans la cérémonie du sacre. Sa conception de la royauté ne rentre pas
dans une lecture tempérée de la charte, pour lui, les chambres ne sauraient être un contrepouvoir.
Dans son idée, il faut gouverner avec les chambres si possibles mais il faut gouverner sans elles si

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c’est nécessaire. Il va mener une politique ultra-royaliste. Il va restreindre les libertés et casser le jeu
parlementaire. En 1830 il met son ami d’enfance à la tête du gvt Polignac, il symbolise la nostalgie de
l’absolutisme, mais il n’a pas la majorité de la chambre des députés et ne peut donc rien faire. La
situation est bloquée pendant quelques temps. La situation explose en mars lors de l’ouverture de la
session parlementaire. L’assemblée vote une adresse au roi signé par 221 députés, cette adresse
pose la question de la responsabilité politique des ministres devant la chambre. L’objectif est de
contraindre Polignac a la démission et d’obliger le roi à reconnaitre l’existence d’un régime
parlementaire en France. En réaction, le 16 mai 1830, le roi dissout la chambre des députés. Les
élections suivantes ramènent encore plus de députés contre Polignac. Le roi refuse de s’incliner
devant les urnes. Il croit que la population est derrière lui, il utilise la possibilité de l’art 14 de la
charte de prendre des ordonnances pour la sureté de l’État. Le 25 juillet 1830 il signe 4 ordonnances
qui vont décider du sort de son régime : la liberté de la presse est abolie, la chambre est dissoute, le
régime électoral est modifié, de nouvelles élections législatives sont annoncées pour septembre
1830. On dénonce une lecture autoritaire de la charte, s’ensuit alors une émeute le 27 juillet 1830, la
ville se couvre de barricades. Les troupes censées réprimer ces insurrections sont massacrées.
S’ouvre 3 journées révolutionnaire : les 3 glorieuses. Cette révolution parisienne va permettre de
renverser Charles 10 qui va s’exiler. Le 30 juillet 1830, le duc d’Orléans est présenté comme une
alternative au pouvoir des bourbons. Les modérés sont convaincus que le passé révolutionnaire du
duc et de son père suffira à rassurer la population. Philippes d’Orléans est vue comme la meilleure
des républiques. Le 31 juillet le duc est présenté au peuple de Paris, la présence de Lafayette a ses
cotés ajoute d’autant plus de crédit. Le 9 aout Louis Philippes 1er est roi des Français. Il prête serment
sur une charte révisé. C’est la monarchie de Juillet.

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