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Sujet 1- Les Lumières

Les Lumières sont un courant de pensée qui apparaît au XVIIIème siècle. Au nom de la raison, ses partisans
réclament une liberté de pensée et d'écrire que leur refuse alors la monarchie absolue.
Après des siècles d’un Ancien régime qui n’a connu que peu de changements, une poignée d’intellectuels ose
dénoncer une société fondée sur les injustices, les inégalités (les privilèges notamment), et l’oppression dont sont
victimes les plus démunis. Ces hommes sont des savants qui croient à la liberté, au progrès et au bonheur. Ils sont
appelés philosophes des Lumières car ils veulent éclairer les esprits, ils recherchent la connaissance et croient en la
raison. Le XVIIIème siècle est un siècle de progrès scientifiques majeurs, les sciences se développent et de plus en
plus d’hommes sont amenés à changer leur façon de penser. Ce n’est plus Dieu qui est au centre de tout et la cause
de tout, on essaie de mieux comprendre le monde en l’observant, d’expliquer ce qu’on ignore par l’expérience et
l’analyse. En 1747, Diderot devient, avec d’Alembert, le directeur de la publication de l’Encyclopédie, qui fait un état
des connaissances de l'époque tout en exposant les idées des Lumières qui se propagent en Europe.
Parmi les idées chères aux philosophes, les notions de liberté et d’égalité font leur chemin. Il n’est plus question
pour des hommes comme Diderot, Voltaire, Rousseau ou Montesquieu d’admettre que Dieu est à l’origine du pouvoir,
justifiant ainsi le pouvoir absolu du roi. Diderot par exemple réfléchit ainsi sur l’organisation de l’Etat et de la société,
condamne l’absolutisme et la monarchie de droit divin. Il dénonce les privilèges, les atteintes à la liberté du travail et
la guerre. Pour les philosophes, c’est le peuple qui doit être libre de choisir ses représentants, au nom d’une société
non plus basée sur des privilèges mais sur l’égalité et la tolérance. Le roi comme le pape n'hésitent pas à censurer
leur travail. Dans certains de ses écrits, Diderot semble remettre en cause l’existence même de Dieu, ce qui lui vaut
d’être emprisonné plusieurs mois. Ces idées se diffusent rapidement dans toute l’Europe, grâce à la presse, aux livres,
aux salons, aux cafés, ou encore aux voyages qui permettent aux philosophes de se rencontrer et d’échanger.
Cependant, ces idées peinent encore à toucher les campagnes et les Français les plus modestes pourtant fatigués
de supporter le poids des impôts et les inégalités. Conscients de la contestation qui grandit malgré tout en Europe,
certains souverains comme Catherine II en Russie tentent alors d’améliorer le sort de leurs sujets en s’inspirant des
idées des Lumières.
Lorsque Louis XVI monte sur le trône en 1774, il hérite donc d’un royaume de France avide de changements,
les idées des philosophes ont gagné une grande partie de ses sujets qui n’hésiteront pas à s’opposer violemment à
lui pour obtenir une vie meilleure, la Révolution est en marche.

Sujet 2- Les difficultés de la monarchie sous Louis XVI

Lorsque Louis XVI devient roi en 1774, il hérite d'un royaume de France qui traverse une grave crise politique,
économique et sociale. La volonté de changement de ses sujets est très forte, et il va devoir affronter difficultés et
remises en question de son autorité très rapidement.
Les philosophes ont largement remis en cause tout au long du XVIIIème siècle le système politique français
dans leurs écrits. Le royaume de France est une monarchie absolue de droit divin dans lequel le pouvoir se transmet
de manière héréditaire depuis des siècles. La monarchie absolue et le pouvoir arbitraire sont de plus en plus
contestés. La Révolution américaine a abouti à la rédaction d'une Constitution et la création d'une République avec
séparation des pouvoirs : les Français admirent ce modèle inspiré des Lumières qui prouve que des changements
sont possibles. La société française basée sur trois ordres inégalitaires ne fonctionne pas non plus. Elle est fondée
sur les privilèges de la noblesse et du clergé, alors que le tiers-état qui représente 97% de la population n’en a aucun.
La société est donc profondément divisée : les bourgeois veulent accéder aux plus hautes fonctions, la noblesse veut
garder ses privilèges, les paysans sont touchés par de lourds impôts et souffrent des mauvaises récoltes. Des révoltes
éclatent très régulièrement dans le royaume.
En outre et pour ne rien arranger, les finances royales sont en déficit. Les dépenses, notamment de la cour,
sont très supérieures aux recettes, et l'Etat n'a plus de ressources. La guerre d’indépendance américaine a également
couté très cher, et le roi doit impérativement redresser la situation. Louis XVI nomme alors des ministres réformateurs
comme Turgot ou Calonne, mais doit renoncer à leurs propositions devant l'hostilité de tous : les privilégiés rejettent
l’idée d’un impôt commun à tous, le peuple refuse de voir de nouveaux impôts les frapper, les parlements refusent
d’entériner les réformes. Les critiques pleuvent et l'autorité royale de Louis XVI s'affaiblit. Face à cette situation de
crise généralisée, le roi décide de réunir les trois ordres. En vue de la préparation de cette réunion des États Généraux,
tous les hommes de plus de 25 ans du royaume remplissent des cahiers de doléances entre mars et mai 1789, ils y
exposent librement leurs attentes. Les Français des trois ordres élisent également leurs députés et espèrent, le tiers-
état du moins, de grands changements.
Lorsque les États Généraux s’ouvrent le 5 mai 1789 à Versailles, il apparaît très vite que le roi n’a pas l’intention
de céder sur les problèmes de fond, son pouvoir absolu et la société d’ordres. C’est à partir de cette année 1789 que
la France va pourtant connaitre de profonds bouleversements, la Révolution est en marche.

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