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De Carvalho Sarah

L’impact du siècle des Lumières en France

Au XVIIIe siècle, la société française mais aussi européenne passe par un grand
développement intellectuel et culturel. A l’origine de grandes inventions comme celle de la
machine à vapeur et de révolutions comme la déclaration d’Indépendance des États-Unis
d’Amérique et la Révolution française, ce siècle est principalement marqué par la
propagation d’idées nouvelles de penseurs, de savants et de philosophes, en réexaminant des
passées ou en modernisant certaines accumulées depuis l’Antiquité. Ces philosophes héritiers
de savants tels que Galilée, Pascal ou encore Leibniz ont tous un objectif commun : éclairer
les hommes par le savoir et fonder une société nouvelle. Bien qu’au XVIIe siècle la raison
soit synonyme de modération et d’ordre, au XVIIIe siècle, cette notion remet en cause les
structures politiques et les systèmes de valeurs traditionnelles comme la société d’ordre ou les
principes de la monarchie absolue. Si en France Louis XIV tient en joue la noblesse étant le
seul à prendre toutes les décisions, en 1789 la Révolution française éclate.
Le terme de philosophe des Lumières n’est ici pas à prendre dans son sens actuel : «
penseur qui élabore une doctrine philosophique originale, un système cohérent et raisonné »1
car il s’agit au XVIIIe siècle du « nom donné aux écrivains qui n’admettaient d’autre autorité
que celle de la raison et soumettaient à l’examen critique l’ensemble des savoirs et des
croyances religieuses » 2. Même si nous aborderons les impacts qu’a eu ce courant de pensée
sur la société française actuelle, il est indispensable d’indiquer que ce mouvement n’est pas
seulement français car on le retrouve aussi en Europe jusqu'aux Etats Unis.
Nous allons analyser l’incidence de ce mouvement dans notre société actuelle du
XXIe siècle en nous demandant : Dans quelle mesure le mouvement des Lumières en France
a-t-il influencé la société et quel a été son impact sur l’histoire de la France et du monde ?

En France, la mort de Louis XIV en 1715 est un tournant dans l’histoire. Après un
règne de soixante-quinze ans qui a vu l’apogée du pouvoir royal, ainsi qu’une autorité
arbitraire, le « Roi-Soleil » a laissé derrière lui un pays fort avec un retour à un ordre moral
durable ainsi que le contrôle d’une main de fer de la noblesse et organisé en imposant un de
ses petits-fils sur le trône d’Espagne, Philippe d’Anjou. La société évolue par rapport au
siècle dernier. Mais, lors de son règne, le peuple fait face à des hivers particulièrement rudes.
Débute alors la Régence de Philippe d’Orléans jusqu’en 1723, Philippe d’Anjou n’étant pas

1
Définition de l’académie française
2
Définition de l’académie française

1
apte à régner à l’âge de cinq ans. Moins autoritaire, la Régence est marquée par la
restauration de la paix après le retour à une monarchie absolue dure, passant par l’innovation
quant à la gestion politique, la cour revient aux Tuileries3 et le Parlement récupère son droit
de remontrance4 ainsi que par la restauration financière du pays. En 1720, Philippe d'Orléans
fait appel à l’économiste John Law5, un tout nouveau système est mis en place : celui de
papier monnaie cependant, il fait banqueroute et affaiblit la nouvelle mise en place du
gouvernement avec une crise financière et politique mais aussi par l’aspiration aux plaisirs,
au luxe, au libertinage. Louis XV ayant atteint la majorité6 est couronné en 1723. Bien qu’au
début il fut appelé le « Bien-Aimé » au début de son règne, sa popularité fut en baisse, le
peuple lui reprochant d’avoir rétabli la cour à Versailles, de sa prétendue dépravation, plus
accaparé par ses favorites telle que Jeanne Poisson, qui devient la marquise de Pompadour en
1745 que par son règne. Malgré une période de prospérité instituée par Louis XV, son
pouvoir est impacté par de nombreuses guerres et famines qui fragilisent la France et qui se
répercute sur son peuple déjà ébranlé comme dit précédemment. La mort de ce dernier est
non seulement accueillie avec joie à Paris, comme l'avaient été celle de son
arrière-grand-père, mais ces décisions politiques sont déjà questionnées par les philosophes
des Lumières. Louis XVI, petit fils de Louis XV, tente de réorganiser le royaume, en plaçant
des réformes impactantes pour l’époque7 d’un point de vue social et économique en
s’appuyant sur Turgot et Necker.8 Mais les difficultés s'intensifient, ses théories étant en
opposition avec les bénéficiaires des privilèges et ses mauvaises récoltes consistant l'Etat
dans une situation de banqueroute qui conduit à la crise de 1789 et à la convocation des États
généraux.
A l’international, les conflits sont aussi impactants sur la société française avec la
guerre de Succession avec l’Espagne en 1713, la guerre de Succession d’Autriche9 et la
guerre de Sept ans, la première guerre ayant une ampleur mondiale en se déroulant sur
plusieurs continents entre 1756 et 1763 tels que l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie qui
nuit aux intérêts français qui perdent le Canada et les Indes affaiblissant le régime10.
Bien que le monde soit en pleine expansion grâce au commerce triangulaire stimulant
la production industrielle ainsi que l’accroissement de la production agricole avec
3
(Où elle est moins surveillée qu’à Versailles)
4
(Il peut contester les décisions royales).
5
Un économiste Fr/Ecossais etc etc
6
Pour un dauphin de France, la majorité est à 14 ans.
7
(Abolition de la torture, abolition du servage, édit de tolérance des protestants...)
8
C’est qui eux
9
opposant la France et l’Angleterre en 1740 à 1748 les deux puissances coloniales étant des rivales.
10
Louis XV doit renoncer à ses ambitions coloniales en Inde et En Amérique (expliquer)

2
l’augmentation durable des prix et que les rois se succèdent; le schéma politique reste
inégalitaire sur le plan économique et social avec la société à privilèges. La noblesse11 et le
clergé catholique bénéficiaient d’importants privilèges, ils ne payaient pas le principal impôt
appelé la taille, et n’obéissaient pas aux mêmes lois que le peuple. La haute noblesse et le
grand clergé possédaient d’immenses domaines, exerçaient de hautes fonctions dans
l’administration et menaient une existence luxueuse et paresseuse à la cour. Néanmoins, la
petite noblesse composée des prêtres de campagne et les moines, étant inférieurs par la loi,
supportent tous les impôts imposés par l’Etat. De plus, avec la nouvelle ouverture au monde,
les Lumières commencent à repenser l’histoire, principalement l’Antiquité avec le principe de
la démocratie à Athènes, un système où le peuple vote pour ses dirigeants.
C’est dans ce contexte que les Lumières remettent en question les certitudes
précédemment établies.

Si les prémices de ce siècle se sont dessinées dès 1680 en Angleterre grâce à


l'établissement de la monarchie parlementaire lors de la Révolution de 1688 avec l'essor de la
pensée libérale, incarnée par les « Principes mathématiques de Philosophie naturelle » de
Newton, puis en 1690 avec la théorie de l'empirisme et du libéralisme politique et religieux
de Locke exposés dans son ouvrage l'« Essai sur l'entendement humain ». En Hollande,
Spinoza avait déjà lancé un avertissement dès 1670 avec son « Traité théologicopolitique ».
Cependant, c’est en France que la philosophie se consolide à la fois dans la renommée
des penseurs français et dans le rôle central qu'a joué la langue française dans les échanges
intellectuels. Des économistes tels que Boisguilbert ou Sébastien Le Prestre de Vauban ont
reflété les maux de la société, mettant en lumière l'injustice sociale, les inégalités de
répartition fiscale et la vulnérabilité économique du Tiers État. L’ouvrage la « Dîme royale »
de Vauban, condamnée au feu en 1707, incarne cette critique socio-économique.
Pierre Bayle, à travers des écrits tels que « Pensées sur la comète » (1682)
principalement dans son œuvre majeure, le « Dictionnaire historique et critique » (1697), a
entrepris une remise en question profonde des doctrines passées, remettant en cause l'autorité
ainsi que la Tradition établie, tout en proposant la perspective d'une morale autonome,
indépendante des dogmes religieux. Il a plaidé pour la liberté de conscience, prônant la
tolérance envers toutes les croyances religieuses, qu'il s'agisse des athées ou des pratiquants
chrétiens, juifs, musulmans, voire des penseurs philosophiques. Bayle a également loué la

11
constituant environ 1,5 pourcent de la population bénéficie d’un grand pouvoir économique (+ de
nombreuses terres)

3
Nature non seulement en tant que source de savoir scientifique, mais également en tant que
fondement moral. Ces concepts ont été adoptés ultérieurement par les penseurs des Lumières.
Son « Dictionnaire » a anticipé des ouvrages comme le « Dictionnaire philosophique » de
Voltaire ainsi que « l'Encyclopédie »
D'autre part, Fontenelle, à travers son ouvrage « Histoire des Oracles » (1686), a
analysé les fondements de la crédulité populaire à l'égard du surnaturel, des explications
divines ou religieuses, ainsi que la croyance en la magie et en l'existence du diable. Il a
implicitement critiqué la religion établie se focalisant exclusivement sur les croyances
païennes, suivant ainsi une stratégie partagée par d'autres intellectuels de son époque.

Ces œuvres ont mené un siècle plus tard le succès de la philosophie des Lumières de
1715 à 1745 avec la Régence de Philippe d’Orléans.
Dans ce siècle on retrouve le philosophe Charles Louis de Secondat, baron de La
Brède et de Montesquieu12, un noble de province, publiant en 1721, à Amsterdam et sans nom
d'auteur,- les « Lettres persanes » qui relatent la transformation qui se fait dans les esprits de
deux voyageurs persans en occident durant neuf ans, Usbek et Rica, et leurs amis respectifs
restés en Perse. Dans ces Lettres Persanes, l’Europe est vue de l'extérieur questionnant des
notions jusqu’alors absolues. Mais ce philosophe va aller plus loin en s'interrogeant sur le
concept du pouvoir avec son grand ouvrage De l'Esprit des Lois (1748) qui s’inspire
13
directement de la Déclaration des droits . Il explore les différents systèmes connus, la
République, la Monarchie mais aussi le despotisme. Pour Montesquieu, l’important est
d’éviter la tyrannie, de ce fait, il faut propose la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et
judiciaire14. Des idées qui constituent un grand changement pour l’époque.
On retrouve aussi l'auteur Voltaire qui s'illustre à travers ses écrits philosophiques, ses
tragédies ainsi que ses ouvrages historiques. Il explore diverses formes littéraires, allant des
écrits satiriques aux pièces de théâtre telles que « Mahomet ou le Fanatisme » en 1741. En
1734, il publie les « Lettres philosophiques » ou « Lettres Anglaises », dénonçant
l'intolérance, le despotisme, les privilèges et les préjugés de la société française. Dans ces
lettres, il loue l'Angleterre pour ses libertés parlementaires, son encouragement au commerce
et à l'industrie, ainsi que sa tolérance religieuse. Voltaire diffuse les opinions de penseurs tels
12
(1689-1755)
13
Si La Glorieuse Révolution en Angleterre : Jacques II abdique, Marie II (sa fille) et Guillaume III
signent alors un document qui garantit une monarchie parlementaire, le Bill of Rights, ou, « Déclaration des
Droits ».
14
Tout serait perdu, si le même homme ou le même corps [...] exerçait ces trois pouvoirs : celui de faire
des lois, d’exécuter les résolutions publiques, et de juger les crimes. Montesquieu, De L’Esprit des Lois, 1748.

4
que Locke et Newton cités précédemment, critique la métaphysique et exalte le bonheur
terrestre.
Une nouvelle ère s’affirme de 1745 à 1776, marquée par l'émergence et la propagation
des principes fondamentaux des Lumières, si Voltaire, entreprend une lutte contre
l'intolérance religieuse, le fanatisme et les erreurs judiciaires15 et qu’il publie ses contes «
Zadig » (1747) « Micromégas » (1752) « Candide » (1759) mais aussi son « Dictionnaire
philosophique » (1763), ainsi que son « Traité sur la tolérance » (1763) il est important de
souligner que cette ère du XVIIIe siècle est principalement portée par l'avènement du projet
de « L’Encyclopédie » mené par Diderot et D'Alembert.
Denis Diderot16 écrivain et philosophe défend une religion et une morale naturelles,
ces idées seront soulignées dans les « Pensées philosophiques » (1746) ainsi qu’en 1749 dans
la « Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient » où il défend une position
matérialiste et athée entraînant sa détention au château de Vincennes où Rousseau lui rend
visite. D’autres oeuvres de théâtre, des essais philosophiques, des romans suivront cette
période17 également des critiques d'art. C’est à partir de 1746, qu’il se lance, avec
D'Alembert, dans la publication de « l'Encyclopédie ». Cet ouvrage, tenant ses origines de la
proposition d’André Lebreton de traduction de l’ouvrage anglais la « Cyclopædia » de
Chambers, mobilise plus de 150 collaborateurs spécialisés afin de défendre la pensée des
Lumières. Comptabilisant 11 chapitres avec des schémas minutieux sur l’anatomie ou encore
sur les gestes essentiels dans une multitude de métiers, cette œuvre représente une rupture
totale avec la présentation de la notion de Raison incompatible avec l’Eglise18 son principal
ennemi. Bien que « l'Encyclopédie » en 1759 soit pointée par le pape et que le privilège qui
autorisait son édition est révoqué, la publication se poursuivra clandestinement illustrant
parfaitement le conflit entre religion et Lumière.
Enfin, le philosophe Jean Jacques Rousseau19 a une place distincte parmi les
philosophes de l'époque se situant davantage du côté de la tradition que celui de la modernité,
très critique avec celle-ci lors de la politique française du XVII entre les partisans de la
tradition et ceux de la modernité. Dans le « Discours sur les Sciences et les Arts » (1750), il
s'élève contre la dépravation morale liée au progrès des sciences et des arts. Son « Discours
sur l'origine de l'inégalité parmi les Hommes » (1755) analyse l'enchaînement

15
Affaire de Jean Calas ( 1762-1765), jugé dû à sa condition de protestant
16
Denis Diderot (1713-1784) écrivain, philosophe et encyclopédiste français des Lumières,
17
Avec (« La Religieuse » — « Le Neveu de Rameau » — « Jacques le fataliste »)
18
A différencier du lieu de culte, ici on parle de l’institution religieuse
19
Jean Jacques Rousseau (1712-1778) écrivain, philosophe et musicien genevois

5
propriété-inégalité-société qui met fin au bonheur primitif. En 1752, ce philosophe intensifie
davantage son hostilité dans la « Lettre à D'Alembert sur les spectacles » où il dénonce le
théâtre comme l'expression la plus dépravatrice de la civilisation contemporaine.

Entre 1767 et 1776, se dessine l'apogée de la philosophie des Lumières. Bien que
condamnées à Versailles jusqu'au décès de Louis XV en 1774, ces théories enflamment les
débats dans les salons parisiens et reçoivent des acclamations à l'étranger20. Cependant, après
1776, débute une période tumultueuse marquée par la Révolution, l'avènement du
Romantisme et la période de la Restauration. Le rayonnement du Siècle des Lumières perd
progressivement de son influence jusqu’à s'atténuer.
Mais les pensées des philosophes des Lumières se sont répandues dans la société et
dans une opinion qui s'est politisée.

Avec tout cela nous pouvons nous demander quels ont été les thèmes abordés par les
Lumières et pourquoi ces opinions se sont vues tant controversées voire réprimées par
l’autorité de l’Etat.
Bien que le terme de Lumière n’a pas la même signification dans tous les pays, «
Enlightenment » en Angleterre, «Aufklärung » en Allemagne, « Illuminismo » en Italie, «
Illustracion » en Espagne, « Século das Luzes » au Portugal, au XVIIIe siècle, le terme
renvoie à la même symbolique, celle de la Connaissance. En effet, de tout temps la « Lumière
» a été opposée aux ténèbres. Quand on ne comprend pas un certain terme, on demande à
quelqu’un de nous éclairer, à l’inverse quand un propos est obscur c’est un propos qui entrave
la compréhension. En somme, c’est le signe du dévoilement de vérités nouvelles et de
remises en question d'une tradition de d'autorités et de certitudes établies. Or, la définition du
XVIIIe siècle constitue une rupture totale avec le Moyen-Âge car la « lumière » était le signe
de la descente du ciel sur la terre c'est-à-dire Dieu.
Les Lumières se distinguent des périodes antérieures par leur engagement envers la
diffusion du savoir, intimement lié à la promotion de la Raison. En effet, la philosophie des
Lumières se présente comme une adhésion à la logique et à la rationalité. À cette époque,
l'influence dominante sur les esprits venait de l'Église catholique, contrôlant les sphères
culturelles et éducatives. Les Lumières ne rejettent pas la religion, mais critiquent la

20
Comme par exemple Catherine II de Russie ou Frédéric II de Prusse.

6
superstition religieuse, perçue comme une forme d'anthropomorphisme21, exhortant à la
soumission et à la crainte envers Dieu. Pour les penseurs des Lumières, toute idée dépourvue
de rationalité mérite d'être contestée. Cette perspective transparaît dans le conte, « Zadig » de
Voltaire, où le personnage détourne avec ironie le symbolisme de rentrer dans le temple de
Mitra du pied gauche ou droit, soulignant ainsi l'absence de signification réelle, hormis celle
construite par l’homme. Dans son poème « Le désastre de Lisbonne22» , Voltaire remet en
question la notion de superstition religieuse. Puisque le tremblement de terre a eu lieu le jour
de la Toussaint, une croyance superstitieuse pourrait interpréter ce cataclysme comme un
châtiment divin. Cependant, l’auteur soulève le paradoxe de cette croyance, argumentant que
pour qu'il y ait une punition divine, il faudrait un crime à punir, alors que, selon lui, les
victimes de ce tremblement de terre étaient des innocents, y compris des enfants, soit Dieu
n’est pas à l’origine du tremblement de terre soit il est injuste. « Direz-vous en voyant cet
amas de victimes, Dieu s'est vengé, leur mort est le prix de leurs crimes ? Quels crimes ?
Quelles fautes ont commis ces enfants sur le sein maternel écrasé et sanglant23 ? »
Cette rénovation culturelle coïncide également avec l’arrivée des découvertes
scientifiques de la Renaissance avec Galilée, Descartes ou Newton24 qui ont prouvé des faits
que la foi religieuse n'a pas su expliciter car la science constitue un arbitre impartial qui
s’appuie sur des explications rationnelles, factuelles et démontrables. Il est alors
compréhensible que les Lumières aient eu pour ennemi principal l'Église qui s’est durcie
notamment avec les procès en hérésie à Galilée25 car contrairement à la connaissance
religieuse qui implique d’avoir reçu un enseignement théologique et donc de faire parti des
classes sociales privilégiées, pour la première fois, la connaissance était accessible à tous les
êtres humains ce qu’Emmanuel Kant26 appelait « l’Universalité de la raison » . Bien que nous
n’ayons pas tous les mêmes aptitudes intellectuelles, nous sommes tous munis de pensée
rationnelle, ce que René Descartes27 théorise par la célèbre phrase « Je pense donc je suis » 28.
L’homme se définit donc par sa raison et non par une autorité de pensée extérieure, il est doté

21
Tendance à attribuer des formes ou des caractères humains à des divinités, des forces de la nature, des
animaux, des plantes
22
Tremblement de terre à Lisbonne en 1755 provoquant entre 50000 et 70000 victimes, il a eu lieu le
jour de la Toussaint fête chrétienne où l'on commémore les défunts.
23
Voltaire, Poèmes sur le désastre de Lisbonne, et sur la loi naturelle (1756)
24
Isaac Newton (1643-1727), mathématicien, physicien, philosophe.
25
Galilée (1564-1642), ses travaux s'opposent au géocentrisme d'Aristote qui défendait que la Terre est
l'axe central autour duquel tournent tous les astres
26
Emmanuel Kant (1724-1804), philosophe prussien
27
René Descartes (1596-1650) mathématicien, philosophe prussien
28
Cogito ergo sum, Descartes Renée, le Discours de la méthode (1637)

7
d’autonomie d'où l'œuvre de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts
et des métiers.
En effet, pour les philosophes, le savoir est crucial car il permet de neutraliser les
préjugés à l'origine de l'intolérance, un concept souvent associé aux progrès dans divers
domaines : le progrès de la raison, des arts, des techniques, de la vertu, de la science, des
mœurs, et même du bonheur terrestre. Cette confrontation entre intolérance et progrès est
étroitement liée au débat de l'Académie française au XVIIe siècle entre les anciens, qui
défendaient l'Antiquité comme source de modèles moraux ou artistiques, et les modernes,
désireux de dépasser la tradition en renouvelant les codes et les mentalités. La plupart des
penseurs des Lumières se rangent du côté des modernes, cherchant à encourager la diversité
culturelle tandis que la tradition favorise l'identification à un groupe spécifique. Ce contraste
se retrouve dans des œuvres telles que les « Lettres persanes" de Montesquieu ou « Candide »
de Voltaire, où l'on voit une volonté de promouvoir la quête du plaisir, s'opposant à une
tradition qui privilégie le sacrifice et l'abnégation. Mais pour les Lumières, la volonté de
transformer la tradition implique de remettre en question toutes les idéologies de vertu qui
entravent le bonheur individuel ainsi que le plein épanouissement.
De la même manière qu'ils contestent les superstitions religieuses, les philosophes des
Lumières s'opposent à toutes les valeurs héritées de la tradition, telles que la superstition, car
celles-ci limitent la liberté individuelle. Cela explique leur lutte contre l'absolutisme politique
(qui s'apparente de nos jours au totalitarisme) au nom de l'idéal de liberté : le droit à une
expression sans contraintes limitées par une autorité extérieure, ainsi que le droit d'agir et de
penser. C'est ce que l'on appelle la liberté individuelle. Pour Voltaire, la liberté individuelle
implique que l'État ne devrait pas intervenir dans les conceptions morales des individus. En
ce qui concerne le libéralisme économique d'Adam Smith, qui s'inspire en partie des idées de
Voltaire, il s'agit de la conviction que l'État ne devrait pas interférer dans les transactions
économiques entre les individus.
Alors comprendre la philosophie des Lumières c’est saisir l'importance accordée à la
résistance contre toutes formes de contrôle excessif exercé par l'État ou d'autres entités sur la
liberté et l'autonomie des individus. Même s'il existe dans ce mouvement de nombreux
désaccords, on retrouve les mêmes fondements : la primauté de la raison sur la superstition, la
liberté contre toutes les formes d’oppression et la reconnaissance de l’individu considéré
comme seule source légitime de ces propres choix et de ces actions. La raison, la liberté et
l’individu s'intègrent dans la notion plus large de progrès au même titre que les découvertes
scientifiques, les explorations ou les inventions de la Renaissance car elles sont considérées

8
comme des piliers essentiels pour façonner l’Esprit moderne et faire évoluer la société de
façon positive.

Les idées novatrices des Lumières ont transformé la vision du monde dans divers
domaines. On peut donc se demander par quels moyens ont-elles été diffusées?
Tout d’abord, le « Siècle des Lumières » a été une période marquée par d'importantes
découvertes, notamment dans le domaine de l'imprimerie qui a connu un essor considérable.
Les tirages ont permis de toucher un public de plus en plus vaste, incluant non seulement la
noblesse, mais également le Tiers-état. Les colporteurs, les loueurs de livres, les journaux se
multiplient et la critique littéraire est très suivie, ce que Voltaire fait remarquer dans son
ouvrage De l’horrible danger de la lecture et autres invitations à la tolérance : « Le
pernicieux usage de l’imprimerie, [par] cette facilité de communiquer ses pensées, tend à
dissiper l’ignorance, qui est la gardienne et la sauvegarde des États bien policés » (Voltaire,
1675). À cette période, toute publication devait acquérir une autorisation délivrée par un «
censeur royal ». Cependant, cette censure était contournée à l’aide des imprimeries en Suisse
ou en Hollande qui produisaient des formats plus petits et par conséquent plus faciles à faire
circuler discrètement ou aisés à dissimuler.
De nouveaux procédés apparaissent aussi pour permettre aux écrivains de paraître
innocents. Par exemple, Montesquieu dans les Lettres Persanes (1721), sous le couvert d’une
fausse correspondance supposée traduite par un interprète anonyme, va utiliser la technique
du regard étranger pour critiquer la société française sans risquer de se faire censurer.
Enfin, la caractéristique commune des Lumières est leur vie dense, ils sont intégrés
dans la société. Au cours de cette période, des débats et des discussions font circuler les idées
principalement par les élites masculines au cœur des sociétés savantes ou encore des
académies des sciences et des lettres là où les réseaux s'étendent à travers toute l'Europe.
Elles sont également diffusées parmi les loges maçonniques29, qui comptent des dizaines de
milliers de membres à travers l’Europe.
Aussi, l’opinion publique entre en contact avec les points-de-vue des Lumières dans
des académies ou des salons mondains où se diffuse « l’esprit moderne ». Parmi les plus
populaires, on peut citer le salon de Madame de Tencin30, celui de Madame Geoffrin31, celui

29
Association de caractère spiritualiste et d’inspiration philanthropique, visant au progrès moral,
matériel et social de l’humanité, dont les structures sont apparentées aux corporations du Moyen Âge.
30
Claudine Alexandrine Sophie Guérin de Tencin (1726-1749).
31
Marie-Thérèse Geoffrin (1699-1777) est une femme des Lumières célèbre par son haut statut dans le
monde parisien.

9
de Madame du Deffand32 ainsi que celui de Madame de Lespinasse33 appelé le « laboratoire
de l’Encyclopédie ». Les philosophes fréquentent également des cafés afin de contourner la
censure grâce aux lectures à voix haute. Le café Procope au cours du XVIIIè siècle devient
un lieu prisé par les philosophes et les penseurs des Lumières. Montesquieu, Voltaire et
Rousseau fréquentent régulièrement cet endroit. On dit même que Diderot et d’Alembert ont
rédigé plusieurs articles de L’Encyclopédie dans cet établissement. Pendant la Révolution,
Robespierre, Danton et Marat s’y réunissaient également.
Enfin, les idées s’échangent dans des espaces indépendants du contrôle des autorités,
comme les jardins publics tel que le jardin des Tuileries à Paris, où des lectures publiques
permettent les échanges et leurs diffusion

Si ces positions ont eu un impact sur la société française d’aujourd’hui car de


nombreux fondements de la démocratie occidentale se trouvent dans les pensées des
Lumières sur le gouvernement. Cependant, peut-on envisager un lien entre les crises
traversées par les sociétés modernes et la dynamique philosophique et historique initiée par
les Lumières ?
La philosophie des Lumières a joué un rôle précurseur lors de la Révolution française.
Si d'auteurs facteurs ont été déterminants dans le déclenchement de la Révolution comme
l’élévation du prix du pain juste avant la prise de la Bastille le 13 juillet 1789, de nombreuses
décisions prises lors de la Révolution ont été entraînées par les fondements de la philosophie
des Lumières notamment l’éveil des consciences quant aux aspirations à la liberté et à la
nécessité de réformer les systèmes politiques, économiques ainsi que judiciaires. On le
constate avec la suppression des privilèges de la noblesse, l’instauration de la Déclaration des
Droits de l’Homme et du Citoyen ainsi que, bien que fut de manière temporaire, l’abolition
de l’esclavage dans le comaine judicaire, mais ce mouvement a aussi impacté le domaine
scientifique avec le système de poids et de musures ainsi que le lancement d’une mission afin
de cartographier la France. Aussi, les Lumières ont eu une influence sur la Révolution
américaine34, on en retrouve une trace surtout dans la Constitution américaine.
Egalement, la Déclaration universelle des droits de l’Homme adoptée en 1948 par
l’Organisation des Nations Unies révèle l'héritage des Lumières dans notre monde actuel. En
32
Elevée dans un couvent bénédictin, la marquise du Deffand (1697-1780) incarne le modèle libertin
du XVIIIe siècle https://gallica.bnf.fr/essentiels/repere/salon-mme-deffand-1740-1780
33
Julie de Lespinasse (1762-1776) ouvre son lieu de réception en 1764, fréquenté par des philosophes
ainsi que par des politiques. https://gallica.bnf.fr/essentiels/repere/salon-mlle-lespinasse-1762-1776
34
Période de changements politiques entre le 22 mars 1765 et le 3 septembre 1783 qui a marqué les
treize colonies britanniques, conduisant à la guerre d'indépendance des États-Unis contre la Grande-Bretagne.

10
effet, que ce soient les luttes en cours contre la peine de mort, l'émancipation des femmes et
les mesures prises contre le fanatisme religieux cela démontre la continuité que ces opinions
ont de nos jours.
Mais les pensées des Lumières ont aussi eu des effets que l’on peut juger de « négatifs
» sur la société. En effet, dans la perspective de libérer l'humanité de l'obscurantisme ainsi
que d’orienter vers le progrès, les penseurs des Lumières n'ont pas envisagé les conséquences
morales potentielles de leurs conceptions qui ont eu pour effet de conduire au colonialisme
(qui constituait pourtant un de leurs principes). On peut, par exemple, penser au discours de
Jules Ferry en 1855 avec la phrase « Les civilisations supérieures ont le devoir d’éduquer les
civilisations inférieures ». Une phrase qui n’avait rien de choquant à l’époque où le progrès
était vu comme indispensable.
En conclusion, le progrès des connaissances tant recherché par les Lumières ne
s’accompagne pas d’un progrès moral qui a conduit au fanatisme dans une société persuadée
d'œuvrer pour son propre bien.

Avec tout ceci, nous pouvons donc nous demander si le siècle des Lumières a suscité
des controverses.
Dès leur apparition, les idées des Lumières ont été confrontées à des critiques
provenant d'institutions religieuses et académiques au XVIIIe siècle, remettant en question
leur impact sur la société et l'ordre établi. On retrouve les jésuites ou les jansénistes ainsi que
La Sorbonne où régentent les théologiens qui demandent la censure et l’interdiction de
l'Encyclopédie
Une opposition plus explicite s'est formée avec l'émergence du romantisme dans les
années 1770 à 1780, remettant en cause les idéaux des Lumières avec l’émergence du culte
du moi, du mal de vivre, le l’idéalisation du passé national, du retour à la nature et de la
valorisation de la tradition. Cette période a également vu naître un mouvement anti-Lumières
en Europe avec de nombreux livres dénonçant « la secte philosophique », qualifiant les
Francs Maçons de « diaboliques » et fragilisant les bases de la raison. Joseph de Maistre35,

35
Joseph de Maistre est l'un des précurseurs de la philosophie contre-révolutionnaire et figure parmi
l’un des critiques les plus célèbres des idées des Lumières.

11
Antoine de Rivarol36, l'abbé Barruel37 ou Burke en Angleterre38, dénonceront les Lumières
comme responsables des excès de la Révolution et d’imposer la terreur dans les bases
sociales.
Pourtant, même aujourd'hui, les principes des Lumières continuent de façonner notre
monde. La reconnaissance des droits de l'homme, l'importance de la démocratie et la
valorisation de la raison, sont des avancées majeures même si des critiques continuent car la
démocratie n’est pas effective dans tous les pays et à l’heure où l'information est accessible
pour tous, avec l’essor des réseaux sociaux il est difficile de ne pas tomber dans la
désinformation. Ces critiques contemporaines émanent autant dans l’extrême droite que dans
l’extrême gauche. Certains remettent en question l'optimisme des Lumières, un courant
philosophique postmoderne critique la tyrannie de la raison, d’autres soulignent les limites
des valeurs universelles dans une société individualiste. Aussi, la foi dans la science et le
progrès est critiquée car elles présentent des dérives. On a pu le voir avec les fausses lois
biologiques formulées par des scientifiques pour justifier le racisme lors du colonialisme ou
lors du nazisme avec l'élimination de races déclarées inférieures.
Ces nombreux débats et défis ont encore une présence dans l’actualité. Les louanges
parfois excessives de la modernité ont entraîné une dévalorisation du passé et des actions
impérialistes amenant à la Légende Noire par exemple. De plus, la recherche du bonheur
matériel a conduit parfois à un individualisme excessif et à une société basée davantage sur la
consommation que sur les considérations morales.

Le siècle des Lumières a joué un rôle primordial dans la transformation des sociétés
françaises mais aussi européennes. Si nous avons longtemps rejeté notre passé, l'héritage des
penseurs de cette époque a marqué le début d'une nouvelle ère. Des idées comme la liberté,
l'égalité devant la loi et le progrès ont persisté durant des générations. Cependant, il est
capital de les examiner avec un esprit critique, car le fanatisme, l'intolérance, l'égoïsme et
l'obscurantisme continuent d'exister. Ce combat constant pour préserver les droits de
l'homme, le respect de la liberté individuelle, la lutte contre les formes de manipulation des
esprits ainsi que pour faire perdurer la civilisation persiste.

36
Rivarol (1753- 1801) est un écrivain et pamphlétaire suivant les idées de Voltaire. Il a soutenu des
positions monarchistes durant la Révolution française.
37
Augustin de Barruel (1741-1820) était un prêtre jésuite et polémiste catholique français. Il a publié
des travaux affirmant que la Révolution française n'était pas une révolte spontanée du peuple, mais un processus
planifié au sein de loges et de clubs afin que la bourgeoisie libérale prenne le pouvoir.
38
Edmund Burke (1729-1797). Homme politique et philosophe irlandais, connu pour son opposition
ferme à la Révolution française, exprimée dans ses Réflexions sur la Révolution de France.

12
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14

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