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La recherche de soi
(Partie 1)
La recherche de soi
(Partie 1)
Education, transmission et émancipation.
Du romantisme au XXe siècle.
Introduction
1. Délimitation de la notion
Ce mouvement peut s'entendre en deux sens à la fois comme une réaction contre
l'évolution et un retour au passé mais aussi comme une révolte contre une raison
universalisante dont on sent bien qu'elle ne peut pas tout résoudre et ni tout
comprendre.
2. Distinctions à établir
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peuple ne peut se résumer au seul contrat. Les racines historiques d’un peuple, sa
« nature » sont à prendre en compte selon lui.
Cette demande d'amour n'est toutefois souvent pas autre chose qu'une envie
d'émancipation qui ne dit pas son nom. Choisir son partenaire c'est en effet un peu
choisir sa vie or au XIXe siècle, on considère que la raison raisonnante a peu à faire
avec les sentiments réels et donc on se préoccupe peu du bonheur dans le couple (et
plus encore de celui des enfants).
Le lien entre la « promise » et la « terre promise » n'est peut-être pas assez creusé à
cette époque. Les romantiques sont cependant pour un retour du religieux. L'auteur
qui allie à la fois la pensée romantique politique et le romantisme littéraire c'est Jules
Barbey d'Aurevilly. Il décrit des univers emprunts de magie, de rêve mais aussi dans
son roman, La vieille maîtresse, il s'interroge sur le mystère de l'amour. Qu'est ce qui
retient ce beau jeune homme et fait qu'il continue à aimer cette « vieille maitresse »
qui est laide pourtant ? Le romantisme interroge sur le fait que le mystère est présent
dans la vie des hommes et il montre ainsi les limites de la raison. Au même moment -
en Allemagne - des philosophies ésotériques inspirées par la numérologie, l'occulte,
la recherche de l'harmonie du monde connaissent un certain succès. Mais ces
philosophies demeurent marginales et ne touchent qu’une partie de la population
lettrée sans affecter le peuple ni le monde académique et universitaire qui les
rejetteront.
Pour répondre à cette question, John Locke évoque l'idée d'un esprit sain dans un
corps sain mais qu'est-ce qu'un esprit sain ? Est-ce celui qui sait raisonner et
résoudre des problèmes mathématiques ou bien est-ce un esprit complet comme le
soutiendra Rousseau ? Mais en ce cas, qu'est-ce qu'un esprit complet ?
Ces questions traverseront le XVIIIe siècle finissant et les siècles qui vont suivre. Elles
ne feront cependant l'objet de débats vraiment conséquents que de nos jours. Mais
peut-on parler de débats à ce sujet dans notre monde contemporain ? N'assistons-
nous pas - sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres - à des joutes d'auteurs qui
s'opposent les uns aux autres ?
L'enfant sauvage, film de de François Truffaut. Il raconte l'histoire vraie de Jean Itard
qui va recueillir un enfant qui s'est retrouvé en pleine nature et qui ne survivra pas
malgré tout. Ce film montre l'importance de l'éducation et la difficulté qu'il peut y avoir
à éduquer des enfants trop abandonnés à eux-mêmes. Il met en évidence le fait
qu'éduquer c'est aussi apprendre à socialiser et s'intégrer dans la société qui est la
nôtre tout en comprenant la complexité de celle-ci.
Barry Lindon, film de Stanley Kubrick. Il montre la violence des rapports sociaux qui
existent dans l'époque romantique. Comment un parvenu arrive - malgré tout - à
acquérir la richesse mais comment aussi l'ancien monde résiste à cette ascension et
comment cet homme finira brisé, étant dans l'incapacité de s'élever au-dessus de sa
condition.
Le film Detachment de Tony Kaye, montre les difficultés d'un jeune enseignant - à
notre époque - dans une banlieue défavorisée. C'est un autre aspect de la question
des difficultés actuelles de l'enseignement qui est abordé.
L'éducation est aujourd'hui en crise. Cette crise a bien été identifiée par Arendt dans
son texte intitulé la Crise de la culture. Cette crise est apparue à partir du moment où
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En effet, les Lumières pensaient que c'était par la loi qu'ils allaient rendre la
liberté et l’égalité aux hommes et tous rêvaient de mettre la morale sous la
domination de la géométrie. Ils pensaient que l’on pouvait faire table rase du passé.
Le livre inachevé de Spinoza - Ethique - participe de ce rêve.
Des auteurs comme Rousseau, Kant, Locke, ont écrit des traités sur l'éducation.
Rousseau est celui qui marquera le plus les esprits à ce sujet. Dans son livre Émile
ou de l’éducation, il proposera un retour à la nature et une écoute des sentiments qui
implique de revenir sur la logique rationnelle et de simple transmission par un
discours.
Rousseau pense que – pour éduquer un enfant, il faut le mettre en situation mais
aussi tenir compte de son âge. Rousseau jouera un rôle trouble dans cette évolution
de l'éducation car d'un côté, il glorifiera les nécessités d'une approche nationale de
celle-ci mais de l'autre son disciple Émile ne sera pas éduqué dans un collège mais
dans la nature avec un éducateur privé.
Un des grands principes de Rousseau est d’ailleurs qu’il ne faut jamais trop
contrarier la nature car très rapidement celle-ci refait surface. Une bonne
éducation doit, au contraire, faire avec celle-ci. Ainsi par exemple, il ne faut pas
brimer les désirs de l’enfant, il faut l’aider à réfléchir sur eux pour qu’il puisse de lui-
même opérer les bons choix. Tout interdire à un enfant revient à lui donner l’envie de
réaliser l’interdit.
Compte tenu du coût de plus en plus élevé des outils informatiques qui sont de plus
en plus mobilisés dans les cursus éducatifs contemporains et compte tenu de la
nécessité de s'adapter continuellement aux changements d'un monde qui se cherche,
le modèle public pourra-t-il résister aux assauts du privé et à l'émergence de
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systèmes éducatifs portés par les grosses entreprises ? Ainsi tout récemment
Facebook envisageait-il de créer sa propre université pour pallier les carences
constatées - selon cette entreprise - dans l'enseignement public.
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qui prend en charge le destin de son élève et l'aide à se découvrir peu à peu. Voire
même ce maître va aller jusqu'à trouver à Émile la compagne qui le rendra heureux.
Dans ce livre Rousseau met en place un modèle d'éducation progressive - on
n'enseigne pas de la même manière à un enfant de 8 ans et à un « adolescent » de
18 ans - mais aussi - contre l'approche trop rationaliste et trop abstraite - Rousseau
plaide pour une éducation qui maintient toujours l'enfant dans un lien très étroit avec
la nature mais aussi le peuple (le jardinier joue ainsi un rôle dans l’éducation d’Émile)
et la nature et les sentiments.
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Pour répondre à cette question, des penseurs français - influencés à la fois par Marx
et Freud à savoir Michel Foucault et Pierre Bourdieu - donneront leurs réponses et
elles seront marquées par une profonde radicalité du propos. Pour ces auteurs, le
projet d'éducation de masse a toujours été un leurre et un paravent. En réalité,
selon eux, les classes dominantes n'ont jamais vraiment voulu diffuser la culture.
Dans un texte qui porte ce titre - et qu’il coécrit avec Jean-Claude Passeron -
Bourdieu évoque le terme de reproduction - terme emprunté aussi bien à la pensée
marxiste que Freudienne. Selon lui, une logique de type névrotique interdit aux
classes dominantes de penser autrement. Elles reproduisent toujours le même
mécanisme morbide en faisant croire qu'elles récompenseront les meilleurs alors
qu'en réalité, elles ne font que légitimer leurs privilèges par le truchement d'une école
uniquement tournée vers le seul maintien des prérogatives des plus puissants.
L’école républicaine et ses prétendus désirs d’égalité ne serait donc qu’un leurre pour
cet auteur.
Michel Foucault va plus loin dans cette approche. Ainsi, dans son essai intitulé
Surveiller et punir, il considère que l'enseignement, la transmission et la
récompense du mérite ne sont que des alibis à l'école. En réalité celle-ci
appartient au même modèle que la caserne et la prison. C'est une invention moderne
propre à quadriller la société pour mieux la surveiller et mieux asseoir les intérêts des
dominants qui craignent les révoltes et les rebellions. Elle discipline les corps tout
autant que les esprits. Elle ne veut pas émanciper les hommes. Elle souhaite
simplement – tout comme la loi – les surveiller et les contraindre. Sans trop
caricaturer cet auteur - considéré comme l'un des représentants de ce que l'on
appellera la pensée de mai 68 – l’école n'est (pour lui) qu'un alibi et une forme
déguisée de prison.
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Face à cette critique radicale, les systèmes éducatifs des pays occidentaux réagiront.
Ils mettront en place des systèmes de discrimination positive. Il s'agira alors d'aider
les collèges, les lycées et les universités en difficulté (et situés comme par le fait du
hasard dans les zones défavorisées des cités et du pays) en leur donnant plus de
moyens et en les dotant plus généreusement que les autres. Dans les années 70,
émergeront les zones d'enseignement prioritaire et quelques universités considérées
comme prestigieuses créeront des programmes destinés à accueillir des futurs
étudiants de milieux dit défavorisés. Ainsi le lycée du centre de Paris - Henri IV - a-t-il
créé par exemple des filières adaptées aux enfants de milieux socio-culturellement
défavorisés. Dans le même état d’esprit, l’université Paris Dauphine a créé le
programme égalité des chances qui vise la même population.
Le film Les grands esprits montre la faillite de ces logiques d’éducation prioritaire
dans certains collèges qui ne parviennent pas à sortir de leur logique de ghetto.
Il met en évidence, les logiques de fermeture qui se sont créées au sein de ces
établissements classés éducation prioritaire selon les anciennes appellations
françaises. Au contraire, le film d’Yvan Attal, Le brio, montre un aspect positif de cette
politique d'intégration des classes défavorisées dans les « grandes » universités
parisiennes.
La logique « républicaine » pour ces auteurs - qui se situent dans la lignée d’Hannah
Arendt - les conduit à réclamer plus de littérature, plus de « contenu » et moins de
« pédagogie » au sein de l'éducation nationale en revenant (notamment) à des
examens et des notes plus sélectifs.
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L'école pour tous aurait, selon ces auteurs, conduit à une baisse considérable de
niveau qui à -terme - selon Arendt, dans son livre La crise de la culture - met en péril
la République elle-même. En effet dans nos sociétés où la religion a disparu, des
espaces de rencontre sociaux demeurent nécessaires afin de permettre d'assurer la
cohésion entre les différents groupes. Or l'école est ce seul espace permettant à la
fois à des personnes issues de classes défavorisées d'espérer un avenir meilleur
mais aussi de créer des liens à l'intérieur de la société. Toutefois, comment les aider
si - dans le même temps - le diplôme qu'ils décrocheront se dévalorise ?
Ces questions ne sont pas simples à résoudre et il semble bien difficile d'établir des
politiques nationales sur ces sujets tant les visions des uns et des autres sont
radicalisées et tant il semble difficile de faire entendre raison aux uns ou aux autres.
La raison sur le sujet, quelle est-elle ?
Outre les zones favorisées et celles qui le sont moins, que faire pour les classes
moyennes souvent délaissées et qui vivent dans des établissements scolaires aux
publics hétérogènes ? La création des classes dites « européennes » est une
réponse qui a cependant fait l’objet de vives critiques. Cependant, il semble difficile
à terme de créer des relations harmonieuses lorsque les écarts sociaux entre
les personnes sont trop importants et lorsque les inégalités se font de plus en plus
fortes : que ces inégalités soient matérielles, sociales, religieuses, ou culturelles. Les
malentendus s'accumulent si les médiations ne se font plus afin de permettre la
compréhension de chacun.
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Ces médiations semblent de plus en plus avoir de mal à se constituer. Elles sont
pourtant la seule réponse possible.
Face à des sociétés qui deviennent de plus en plus inégalitaires, il semble que des
poches existent au sein de nos sociétés. Dans certaines « zones », un certain retour
à l'ancien modèle semble en train de se recréer. Les individus se replient sur des
valeurs qui prônent la domination exclusive de l'homme et du père. Dans d'autres au
contraire cela peut être l'inverse, l'enfant et l'un des parents sont devenus roi. Ce n'est
que dans des cas et des lieux exceptionnels où règne un certain dialogue et une
certaine éthique de la discussion que les équilibres peuvent être encore maintenus.
Ces lieux sont de plus en plus rares et certains dénoncent - comme Christopher
Lasch - dans son livre La culture du narcissisme, une montée d'une guerre entre les
hommes et les femmes.
D'autres évoquent une guerre de générations. Dans ces contextes « guerriers », il
devient difficile de favoriser les équilibres si nécessaires pour permettre l'évolution et
l'émancipation de tous qui est le projet de liberté de la République. Être libre en effet
n'est-ce pas s'émanciper de ses contraintes internes et externes qui nous oppriment ?
Comment le faire dans cet univers en pleine mutation et en pleine crise que nous aide
à décrypter l'option humanités, littérature et philosophie ?
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