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Océane Essai littéraire 01/10/2023

THIAM-Moy Hlp
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« Chacune de nos lectures laisse une graine qui germe en nous ». Cette phrase de Jules
Renard nous démontre que les œuvres littéraires ont des bénéfices sur le lecteur, ceux-ci sont des
avantages qu’on acquiert grâce à une action (en l’occurrence, il s’agit de la lecture), tel que le
développement de l’empathie, de l’imagination ou encore l’héritage d’un savoir. Ses bienfaits
s’appliquent à tous, quel que soit l’âge ou la condition. Quels bénéfices le lecteur peut-il tirer de la
fréquentation des œuvres littéraires ? En premier lieu, nous allons évoquer le fait que les œuvres
littéraires éduquent sur le plan intellectuel et culturel. Puis qu’elles provoquent l’empathie et
permettent de développer l’expression de la sensibilité. Enfin, nous verrons que la lecture nous
pousse à changer consciemment donc s’améliorer.

Les œuvres littéraires nous procurent une éducation intellectuelle et culturelle. En effet, le
lecteur peut acquérir un savoir grâce aux livres. À travers des fictions, on peut s’instruire
factuellement à propos d’un sujet. Par exemple, on peut accroître nos connaissances sur la biologie,
plus précisément celle des animaux, avec l’appui de La Trilogie des fourmis écrit par Bernard
Werber. C’est à propos de Jonathan Wells, neveu d’un biologiste, qui hérite après sa mort d’un
grand et ancien appartement en lisière de la forêt de Fontainebleau. Au fur-et-à-mesure, Jonathan
découvre les recherches révolutionnaires de son oncle sur les fourmis. Pendant ce temps, non loin
de là, un groupe de fourmis rouges vaque à leurs occupations quotidiennes dans une ville de
fourmis appelée Bel-o-kan. Cet ouvrage apprend au lecteur que les fourmis forment une civilisation
à part-entière, tout aussi organisée que celle des hommes. L’homme peut ainsi reproduire une
société fonctionnelle et collective à l’image de ces insectes sociaux. Ceux-ci possèdent des villes,
des colonies, un langage, une production dite industrielle et même des esclaves et mercenaires. Au-
delà de cette histoire, c’est une autre façon d’appréhender la Nature qui nous entoure. De même,
que le lecteur peut se renseigner sur l’Histoire grâce aux livres. Certains auteurs peuvent évoquer la
première guerre mondiale et sensibiliser sur l’extrême cruauté des champs de bataille et des
conditions difficiles dans les tranchées. Le lecteur prend également connaissance de la violence
certaine de l’État à rabaisser ceux qui reviennent de la guerre (notamment les gueules cassées), tout
en honorant les soldats morts (étrange paradoxe) ainsi que de la complexité de la réintroduction des
soldats à la vie civile et du manque de reconnaissance vis-à-vis de leurs traumatismes. L’écrivain
Pierre Lemaître, avec son roman Au-Revoir Là-haut, fait le récit de deux soldats après la première
guerre mondiale. Albert et Édouard, blessés par l’ingratitude de l’État face aux rescapés de la
guerre, décident de s’associer pour vendre des monuments aux morts aux municipalités. Cependant,
cela est une arnaque puisque ces monuments aux morts ne seront jamais livrés. C’est dans cette
fiction basée sur des faits réels, que le lecteur bénéficiera de l’apprentissage du passé mais surtout
d’une nouvelle façon de percevoir la vie. C’est également un avertissement qui nous est donné,
celui de ne pas user de la violence pour parvenir à ses fins.
Les œuvres littéraires peuvent également nous éduquer sur le plan culturel et nous en faire
percevoir les bienfaits. Celles-ci nous donnent l’occasion d’en apprendre davantage sur les
contextes sociaux et de la culture qui les accompagne. Le lecteur grâce à la littérature, peut remettre
en cause les normes de la société. Par exemple, en apprenant davantage sur la condition féminine au
XIXe siècle, le lecteur découvre le sort de ces femmes qui ne peuvent point obtenir une
indépendance financière ou sociale. Par conséquent, c’est aussi leur combat qu’on suit, celui de
s’affranchir de la domination masculine dans la société. Le roman Jane Eyre de Charlotte Brontë
traite bien de ces propos, puisque cet ouvrage prône la lutte féministe. L’histoire retrace la vie de
Jane Eyre, une orpheline placée chez sa tante. Celle-ci la traitant rudement, l’enverra vite en
pension où Jane reste jusqu’à l’âge de dix-huit ans. Poussée par un souhait d’émancipation, elle
cherche du travail et obtient un poste de gouvernante au manoir de Thornfield Hall. Elle y fait la
rencontre du propriétaire, le noble M. Rochester dont elle tombe amoureuse, mais les obstacles
seront nombreux… D’autant plus que Jane Eyre ne souhaite pas épouser un homme puisque cela
signifierait qu’elle ne serait plus libre mais dépendante. C’est résolument une histoire qui représente
l’image d’une femme très moderne pour son époque, une femme affranchie et passionnée mais
aussi dotée d’une forte intégrité morale. Elle fait le choix de sacrifier son amour et sa vie
notamment pour celle-ci. Le lecteur prend connaissance des difficultés auxquelles les femmes
faisaient face autrefois, telle que la forte influence des mœurs sur elles ou encore l’inexistence de la
liberté financière et sociale à leur encontre. Ce livre nous apprend que nos droits ne doivent pas être
considérés comme des acquis, puisque ceux-ci évoluent constamment. Il faut sans cesse se
questionner sur la place des femmes dans la société et de leur évolution. En somme, la littérature
donne au lecteur la possibilité de remettre en cause les normes de la société. Le lecteur a également
l’occasion de réfléchir vis-à-vis de son monde actuel comme lorsqu’on évoque le fléau du racisme
par exemple. On peut parler de la culture Afro-Américaine, qui nous démontre que les personnes
noires sont persécutées et violentées même encore aujourd’hui. La littérature écrite par des
personnes racisées, rappelle au lecteur les inégalités sociales qui subsistent à l’encontre des
communautés ethniques. On nous rappelle les inégalités sociales qui subsistent concernant les
personnes racisées, sans aucune possibilité de justice concrète. Une colère noire : Lettre à mon
fils de Ta-Nehisi Coates est à propos de l’histoire de l’auteur et de la culture noire. Cependant,
il ne s’agit pas que de cela, puisqu’il évoque aussi sa souffrance liée à celle-ci. L’esclavage
partie intégrante de la culture américaine continue à exister sous forme de racisme. Cet
ouvrage est alors une lettre à son fils de 15 ans, il y raconte son enfance à Baltimore, de la
cruauté justifiée de ses parents et de son amour des livres. L’auteur évoque également ses
années dans la « Mecque » de l’Université Howard et du meurtre de son ami Prince Jones…
Mais l’énergie qui ressort principalement de ce livre est le sentiment de violence et de peur
constante de l’Amérique. Cette chronique nous conte l’histoire des Afro-Américains d’hier et
d’aujourd’hui de façon touchante. On les voit tenter coûte que coûte, depuis des décennies,
conquérir leur autonomie aux Etats-Unis. Cette lecture nous permet de comprendre la réalité
du quotidien des noirs et de se rendre compte que tout cela n’est qu’une affaire de hiérarchie,
prônant l’entreprise de la domination. Le lecteur tire une réflexion sur les relations avec
autrui et sur la question de l’acceptation…

Les œuvres littéraires permettent de développer nos émotions et notre empathie. En effet,
c’est à travers des personnages qu’on peut s’identifier (ou pas) et éprouver de la sympathie pour
eux, nous permettant de mieux comprendre l’autre. On peut alors ajuster notre comportement vis-à-
vis d’autrui et être considéré comme meilleur (par rapport à nos valeurs morales).

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