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Depuis 1970 et la parution de son premier roman, L'œil le plus bleu, Toni Morrison a fait de l'histoire de la communauté noire américaine son territoire
romanesque. Une communauté dont elle s'est attachée, de livre en livre, à dire l'expérience de façon intimiste, sensible et puissante. Ne pas décrire, ne
pas expliquer, ne pas commenter, professe-t-elle, mais donner au lecteur à ressentir, par le biais d'un lien direct noué avec les personnages et leurs
émotions les plus profondes. Après L'œil le plus bleu sont venus notamment Sula (1974), Le Chant de Salomon (1977), Beloved (prix Pulitzer 1988), Jazz
(1992)... Au total, dix romans, parmi lesquels Home, le dernier en date, paru au printemps et aujourd'hui traduit en France chez son éditeur de toujours,
les éditions Christian Bourgois. Née Chloe Anthony Wofford il y a quatre-vingt-un ans, à Lorain (Ohio), cadette d'une famille ouvrière de quatre enfants,
Toni Morrison partage depuis longtemps sa vie entre la ville universitaire de Princeton, où elle enseigne, et New York, où la présence de cette figure de
la scène intellectuelle et artistique mondiale, consacrée en 1993 par le prix Nobel de littérature, est devenue essentielle.
« De façon générale, avant que viennent les personnages, il y a, à l'origine de chaque roman, une question que je me pose. Une idée, éventuellement
cérébrale et abstraite. J'écris pour apprendre, pour comprendre. Pas pour me divertir, ou pour faire de l'art pour l'art. Toujours, examiner une idée, la
creuser en profondeur, trouver une réponse à une interrogation. Enquêter sur une problématique et une époque. Par exemple, lorsque j'ai écrit
Beloved, je voulais saisir en quoi le geste de cette esclave, qui préfère tuer sa petite fille plutôt que la voir à son tour asservie, avait trait à la liberté.
Avec Un don, je voulais me pencher sur la naissance du racisme aux Etats-Unis, et ses liens réels ou imaginés avec l'esclavage. Dans le cas de Love, il
s'agissait de m'interroger sur les conséquences du mouvement des droits civiques, qui fut un immense succès mais a aussi sa part d'ombre : la fin de la
ségrégation et l'intégration des Noirs dans la société ont entraîné la mise en place d'une ségrégation par l'argent et non plus par la race . Cette fois, avec
Home, ce sont les années 1950 que je voulais regarder. Pour éventuellement corriger l'image qu'on en a, prendre le contre-pied.
[Ecrire] C'est faire apparaître les gens ordinaires qui ne sont pas dans les livres d'histoire. Créer des personnages et, à travers eux, tenter de donner,
non pas à voir, mais littéralement à sentir ce qu'ont éprouvé intimement les individus, ce qu'ils ont enduré, en des époques dont on a parfois oublié ou
négligé la face sombre. Il y a des auteurs qui se servent de leur propre vie comme matériau, et cela peut donner des œuvres remarquables. Mais ce
n'est pas du tout mon cas. Ma vie est sans histoires, et je ne me sens pas dirigée vers l'autobiographie, mais vraiment vers l'extérieur, vers le monde. »

Structure du texte
-1er § : présentation de l’œuvre, son contexte, l’auteur et son travail
-2ème § /3ème§ : on entend sa voix directement nous parler de son œuvre, de sa façon de créer, des enjeux de son écrtiture
-§2 : comprendre et appréhender le monde, répondre à des questions sur le monde
-§3 : romans centrés sur des personnages ordinaires et pas d’écriture sur soi

Enonciation : à partir du §2 « je »

Toni Morrison est connue pour ses romans qui se concentrent sur la communauté noire américaine. Elle cherche à ce que le lecteur
noue un lien sensible avec les personnages. Après la publication de nombreux romans, elle est récompensée par le prix Nobel de
littérature en 1993. Elle apparaît comme l’une des plus grandes autrices américaines.
« J’écris non pour le plaisir mais pour mieux connaître et appréhender le monde dans lequel je vis. Mes romans interrogent notre
histoire et enquêtent sur la liberté ou sur le racisme et l’esclavage aux Etats-Unis, sur remplacement de la ségrégation par la race par
celle par l’argent.
Ainsi mes personnages s’inspirent de la vie quotidienne et je veux qu’ils suscitent l’empathie et la compassion des lecteurs. Mes livres
ne parlent jamais de moi. »

136 mots.

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