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2022 du bilan
AUCUN ACTE DE RUPTURE
N’AURA ÉTÉ POSÉ
Avec ce bilan du quinquennat, le groupe LR au Sénat a
souhaité prendre au mot Emmanuel Macron. « Je veux être
jugé sur les actes » déclarait-il en novembre 2019. C’est chose
faite. De l’immigration à l’environnement, de la compétitivité
à la réforme de l’Etat, en passant par la justice ou la place de la
France en Europe, tous les résultats du Chef de l’Etat ont été
rassemblés, analysés, passés au crible de ses engagements de
candidat.
Ce bilan dessine donc un échec. L’échec d’une politique. L’échec, aussi, d’une pratique, celle de la
verticalité macronienne. Car le mépris jupitérien pour les élus locaux ou le Parlement aura montré,
tout au long de la crise sanitaire, son inefficacité : les décisions uniformes, prises sans concertation
dans le huis clos du conseil de défense sanitaire, n’auront fait qu’alourdir la technocratie, compliquer
la gestion de l’épidémie et renforcer l’incompréhension et la colère de nos concitoyens. Un homme
seul ne peut pas tout, les contrepouvoirs sont essentiels : telle est aussi la leçon que nous devons
tirer de cette crise. Emmanuel Macron l’aura-t-il, finalement, retenue ? Rien n’est moins sûr tant sa
verticalité n’est, en réalité, que le prolongement institutionnel de son individualisme politique.
Car le projet d’Emmanuel Macron, c’était lui-même, en définitive. Lui-même et lui seul tant ce
Président, se tenant au-dessus de tous, semble ne se sentir tenu par rien. Par aucune cohérence
de convictions, aucune colonne vertébrale intellectuelle. En se faisant tour à tour le chantre d’une
souveraineté qu’il ignorait superbement avant le déclenchement de la pandémie, le héros d’une
laïcité française qu’il considérait pourtant, en 2016, comme « revancharde », ou le champion de « l’art
d’être français », lui qui niait jusqu’à l’existence même d’une culture française, Emmanuel Macron
aura montré, par ses revirements incessants, ses retournements opportuns, toute la vacuité de
sa verticalité. L’authenticité : voilà ce qui, au fond, aura cruellement manqué au macronisme, et
marqué son bilan du sceau de l’échec. Car si « l’en même temps » aura tout dit, tout promis, force est
de constater qu’il n’aura mener à rien, ou si peu, prisonnier de ses contradictions, cloué sur le lit de
l’impuissance à force de multiplier les contorsions et les circonvolutions politiques.
Tel est le vrai bilan d’Emmanuel Macron. Tel est aussi la situation qu’il revient à la droite d’affronter,
pour redresser vraiment, pour rassembler largement, dans la fidélité à ses convictions, en assumant
ses valeurs, sans excès mais sans concessions.
Bruno RETAILLEAU
Président du Groupe LR au Sénat.
3
LES
CHIFFRES
DU BILAN
+18%
C’est l’augmentation du nombre
de coups et blessures volontaires
entre 2017 et 2020.
1 370 600
C’est le nombre d’étrangers que la France a
accueillis entre 2017 et 2020 (immigration
légale, droit d’asile et MNA).
+10 milliards C’est le déficit du système des retraites prévu en 2025, faute de
réforme durant ce quinquennat.
63.5 milliards C’est le déficit commercial enregistré sur les 10 premiers mois de 2021.
Contre 65.2 milliards sur les 12 mois de 2020.
4
1250
C’est le nombre d’équivalents temps plein dans la fonction publique d’Etat
qui auront été supprimés entre 2017 et 2022. Contre une promesse de
50 000.
20% C’est la proportion de lits qui restent fermés, 18 mois après le début
de la crise, malgré le Ségur de la Santé.
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SOMMAIRE
SÉCURITÉ ET JUSTICE page 8
ÉDUCATION page 15
COMPÉTITIVITÉ page 22
ENVIRONNEMENT page 32
LOGEMENT page 36
EUROPE page 40
SÉCURITÉ
& JUSTICE
VIOLENCES : TOUS LES
INDICATEURS SONT DANS
LE ROUGE
Qu’il s’agisse des violences en bandes, des prison. A sa place, le Gouvernement a préféré
coups et blessures, des agressions sexuelles ou un simple suivi administratif que le Conseil
des menaces contre les élus, la violence sous Constitutionnel a par ailleurs partiellement
toutes ses formes aura littéralement explosé censuré.
depuis 2017 et aura touché l’ensemble des
territoires. Désormais, aucun territoire n’est
épargné, y compris les départements ruraux. Que
ce soit la Dordogne, la Corse-du-Sud, le Lot ou
encore la Meuse, ces départements sont parmi LA POURSUITE DE LA
ceux qui auront connu entre 2019 et 2020 la
plus forte augmentation du nombre de coups et POLITIQUE SOCIALISTE DE
blessures volontaires. DÉSARMEMENT PÉNAL
Une explosion de violence à laquelle Emmanuel Pour endiguer les violences, il eut fallu
Macron a répondu par l’envoi sur le terrain assumer une rupture pénale, avec davantage
de jeunes policiers, pour la plupart encore en de magistrats – la France compte 10.9 juges et
formation et sans expérience. Une décision 3 procureurs pour 100 000 habitants, loin de
très discutable alors que les forces de l’ordre la médiane européenne, à 17.7 juges et 11.2
sont les cibles « faciles » des violences urbaines procureurs – et un renforcement des peines, afin
et des attentats terroristes qui endeuillent notamment d’incarcérer plus tôt, dans le cadre de
régulièrement la France. Une menace courtes peines, dès les premiers actes délinquants,
terroriste qui reste d’ailleurs vive et contre à l’image de la politique mise en place aux Pays-
laquelle le Gouvernement a refusé de lutter Bas. Or, la politique pénale menée par les
efficacement en rejetant la proposition du Ministres de la Justice successifs s’est inscrite
groupe LR au Sénat de créer un dispositif dans la continuité de celle de Christiane
judiciaire de surveillance des condamnés Taubira, désarmant l’Etat et désespérant ses
pour des faits de terrorisme à leur sortie de agents.
LE RETOUR DU « SENTIMENT
LES CHIFFRES D’INSÉCURITÉ »
Coups et blessures volontaires : + 18% entre 20 ans après Lionel Jospin, Éric Dupond-Moretti
2017 et 2020 (contre +7% entre 2014 et 2017) renoue avec la politique du déni. Ainsi déclarait-il
Rixes entre bandes : + 60% depuis 2017 en septembre 2020 que « L’ensauvagement est un
Agressions sexuelles : +38% depuis 2017 mot qui développe le sentiment d’insécurité. L’insécurité,
Agressions et menaces contre les élus : ×3 il faut la combattre, le sentiment d’insécurité, c’est plus
depuis 2019 difficile car c’est de l’ordre du fantasme. »
8
En effet, Nicole Belloubet a prévu que des peines inférieures
à 1 mois de prison ne puissent plus être décidées et a demandé
à ce que les peines comprises entre 1 et 6 mois fassent l’objet, par
principe, d’un aménagement, et que celles comprises entre 6 mois
et un an soient aménagées dans la mesure du possible. L’ancienne
Garde des Sceaux a également doublé le nombre de sorties de prison
en 2020, arguant de la crise sanitaire.
« La sécurité
n’est pas
un projet
politique »
Emmanuel
Macron
janvier 2016
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IMMIGRATION &
ASSIMILATION
IMMIGRATION : TOUS
LES RECORDS ONT ÉTÉ
BATTUS
La France est, de loin, l’Etat qui présente le moins de contraintes et le plus d’avantages.
Autant de « pompes aspirantes » à l’immigration que le Gouvernement, loin de supprimer, a renforcées.
Ainsi les possibilités de rapprochement familial pour les mineurs étrangers ont-elles été élargies avec
la loi Collomb.
De même dans le domaine du sport. Alors que le Conseil d’Etat a été saisi par une association
communautariste afin de contraindre la Fédération française de football à autoriser le port du hijab
sur ses terrains, Roxane Maracineanu s’est refusée à « commenter une procédure en cours » tout en
affirmant que son expérience lui imposait « de défendre le rôle du sport dans l’apprentissage de la tolérance,
dans l’acceptation et la sublimation des différences ». Cette nouvelle provocation communautariste aurait
pu être évitée si le Gouvernement avait eu le courage d’accepter la proposition du Sénat d’interdire le
port de signes religieux ostensibles lors de la participation à des compétitions et autres événements
sportifs.
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CE QU’AURAIT PU CONTENIR LE TEXTE
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ÉDUCATION
NOTRE ÉCOLE CONTINUE
DE SOMBRER
Edition après édition, les études aléatoire la maitrise des fondamentaux et de
internationales démontrent la baisse renforcer la course des parents vers les meilleurs
inquiétante du niveau des élèves français, établissements pour leurs enfants.
et notamment à la fin du cycle primaire, où les
S’agissant de la réforme de la formation
difficultés et inégalités se structurent. La France
initiale des enseignants, elle met en péril la
se situe ainsi au 22e rang des 24 pays européens
participant à la dernière édition du PIRLS, un
sélection des futurs professeurs sur des critères
programme qui s‘intéresse à la compréhension de
académiques : désormais, la maitrise des
l’écrit des élèves de CM1. Quant à la maitrise des
connaissances des candidats au Capes externe
mathématiques par les élèves de même niveau, la
n’est plus évaluée que par une épreuve sur
dernière édition du programme TIMMS place la
quatre, les autres se contentant de sanctionner
France à la dernière place des 24 pays européens
la motivation du candidat, la « construction d’une
participants. séquence pédagogique » à travers une analyse
critique de documents ainsi que la conception et
Ces résultats sont la conséquence d’une l’animation d’une séance d’enseignement.
double crise qui frappe l’Ecole depuis de
longues années.
AUTONOMIE, LIBERTÉ :
UN RENDEZ-VOUS MANQUÉ
L’Education nationale est une éducatif qui permette à chaque élève d’avoir
administration trop centralisée qui ne accès au savoir, en faisant confiance et en
permet pas aux chefs d’établissements de responsabilisant les acteurs de l’enseignement.
recruter les enseignants ou de mettre en œuvre
des projets innovants pour s’adapter aux diverses Dès 2018, le groupe LR au Sénat avait d’ailleurs
réalités éducatives sur le terrain. proposé dans un rapport appelant à rénover
le cadre du métier d’enseignant, à ce que soit
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle donnée une plus grande autonomie aux
certains parents choisissent l’instruction en établissements en matière d’organisation
famille, pour les besoins particuliers de leurs pédagogique, de recrutement et d’emploi des
enfants, et usent ainsi d’une liberté scolaire moyens internes, ou même que soient mis en
qu’Emmanuel Macron a pourtant choisi de place des concours de recrutement spécifiques
réduire, en conditionnant « l’école à la maison par académie. Le Gouvernement s’y est toujours
» à autorisation administrative. Pourtant, il opposé.
est possible de reconstruire un système
UNE PROMESSE
RÉPUBLICAINE NON TENUE
L’Ecole républicaine, destinée à construire et produire du commun, est aujourd’hui aux prises
avec tous les particularismes, sans que les pouvoirs publics n’y opposent une résistance ferme et
solide. S’agissant du communautarisme, le Gouvernement a ainsi rejeté la proposition du groupe
LR au Sénat d’interdire le port de signes religieux ostentatoires aux accompagnants scolaires.
De même, en affectant le dossier de certains élèves d’un Indice de Positionnement Social sur la
plateforme Affelnet et en incitant les grandes écoles à mettre en place un système de bonification
pour les élèves boursiers, Jean-Michel Blanquer cède aux tenants de la discrimination
positive avec comme seul résultat, une sélection injuste. Tout comme il facilite l’entrisme
de l’idéologie woke lorsqu’il diffuse une circulaire relative au changement de prénom des élèves
transgenres à l’école, aux normes vestimentaires, à l’usage des lieux d’intimité, etc.
L’Ecole est aujourd’hui le théâtre privilégié des pressions communautaristes. Ce dont témoignent
de nombreuses études.
Selon le sondage réalisé pour la Fondation Jean Jaurès et Charlie Hebdo en décembre 2020 :
- 49% des enseignants affirment s’être déjà autocensurés dans leur enseignement des questions
religieuses (+13 points par rapport à 2018),
- 53% ont déjà observé au moins une fois une contestation des enseignements au nom de
la religion (+7 points par rapport à 2018).
Selon le sondage réalisé pour la revue Le Droit de vivre et la Licra en mars 2021 :
- 37% des lycéens considèrent comme discriminatoires les lois interdisant le port de signes
religieux,
- 52% des lycéens contestent le droit au blasphème.
Selon le sondage réalisé également pour la Licra et Le Droit de vivre, paru en décembre 2021 :
- 40% des lycéens estiment que les règles religieuses sont supérieures aux lois de la
République.
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DÉPENSEs
PUBLIQUEs
DU « POGNON DE DINGUE »
AU « QUOI QU’IL
EN COÛTE »
En mai 2018, Emmanuel Macron déclarait : « il n’y a pas d’argent
magique ». En juin de la même année, il s’en prenait au « pognon LES CHIFFRES
de dingue » des dépenses sociales. Près de trois ans après, il aura
finalement cédé aux vertiges du « quoi qu’il en coûte ». Entre 2017 et 2021, la
France est passée :
Reniant ses engagements de 2017 de diminuer de 2 points le déficit
public, de 3 points les dépenses publiques et de 5 la dette, le Président - D’une dette de 98.1% à
de la République présente à la France une facture salée sur 115.3% du PIB
le plan financier. Une facture qui fragilise la signature de notre
pays : aujourd’hui, parmi les grandes démocraties, la France est la - D’un déficit public de 3% à
lanterne rouge budgétaire. 8.2% du PIB
Les chiffres en témoignent : sur les dépenses publiques, notre - D’un taux de dépenses
pays est 38ème sur 38, c’est-à-dire bon dernier, dans l’OCDE. La
publiques de 55.1% à 59.7%
crédibilité de la France est aujourd’hui considérablement abimée.
Comment un pays qui ne tient pas ses comptes pourrait-il tenir son du PIB.
rang en Europe ?
A un taux de chômage plus élevé que dans les autres grands pays
européens, il faut ajouter un taux d’emploi plus faible. Si
LE «CONTRAT
67% de la population en âge de travailler possède un emploi au ENGAGEMENT JEUNE»
deuxième trimestre 2021 – proche de la moyenne de la zone euro ET LE RISQUE D’UN RSA
mais 8 à 9 points derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni – de JEUNE
nombreuses disparités existent.
Devant le chômage persistant
Le taux chute ainsi à 31.2% pour les 15-24 ans et n’atteint des jeunes, Emmanuel Macron
que 55.5% pour les 55-64 ans. Loin derrière l’Allemagne et le a proposé, à quelques mois
Royaume-Uni. Les Français travaillent aujourd’hui moins que des élections présidentielles,
leurs voisins européens. Selon une étude de la Direction générale qu’au moins 400 000 jeunes de
du Trésor de 2019, cette différence de temps de travail concerne : 16 à 25 ans puissent bénéficier
jusqu’à 500 euros par mois, en
> La semaine : la durée effective de travail, tous salariés échange de quelques heures
confondus, est de 36.1 heures, contre 36.3 en Europe. d’accompagnement ou de
Pour les seuls salariés à temps complet, l’écart est encore
formation par semaine.
plus grand : 39.1 heures contre 40.3.
> L’année : les Français bénéficient d’un « nombre de Si un budget de 500 millions
droits à jours de congés payés élevé par rapport aux autres d’euros pour 2022 est d’ores
pays européens » : 32 en moyenne en France contre 25 et déjà prévu, le coût total est
en Europe. évalué entre 1.2 et 2 milliards
d’euros.
> La vie : les Français profitent d’une sortie précoce du
marché du travail, deux ans avant la moyenne de Quant à la question
l’Union européenne, et qu’Emmanuel Macron a de la formation et de
consacrée lorsqu’il a refusé de mener la réforme des l’accompagnement, Emmanuel
retraites. Macron est resté très flou, ce qui
fait craindre que ce dispositif ne
soit en définitive qu’un simple
Un handicap pour notre économie dont a parfaitement
RSA jeune.
conscience Emmanuel Macron, qui déclarait en avril 2019 : « La
France travaille beaucoup moins que ses voisins : on rentre plus tard sur
le marché du travail, on part plus tôt en retraite et on travaille moins
dans l’année. » Sans toutefois que ce constat ne l’amène à une quelconque action pour ramener
les Français sur le chemin du travail et mettre un terme à leur appauvrissement. Avec un
taux de chômage relativement élevé, un taux d’emploi assez faible et une durée de travail sans cesse
raccourcie, la France se situait en 2019 au 26e rang des pays selon le PIB par habitant.
21
COMPÉTITIVITÉ
LA FRANCE, POIDS PLUME
DU COMMERCE
INTERNATIONAL
Et alors que la France accuse un recul d’un point de sa part de marché dans les exportations
de biens et services de la zone euro, l’Italie ne perd que 0.4 point et l’Allemagne en gagne 0.5.
Quant au reste de la zone euro, sa part de marché progresse de 1.7 point.
22
5
Pas plus que la crise sanitaire, la spécialisation industrielle de la France n’explique la situation.
Or, ni l’Espagne, ni l’Italie, ni l’Allemagne n’ont connu une telle situation, eux qui affichent
un bilan beaucoup plus équilibré et peuvent même s’enorgueillir de certains succès, bâtis souvent
à nos dépens. Ainsi, alors que la France et l’Allemagne ont en commun un secteur aéronautique fort,
notre pays a perdu entre 2019 et 2020, 4.6 points de parts de marché dans les exportations
aéronautiques de la zone euro quand l’Allemagne en gagnait 2.5.
23
Sur la difficile éclosion d’ETI enfin : malgré un montant record LES IMPÔTS DE
de 5.14 milliards d’euros de fonds levés au premier semestre 2021 –
en hausse de 90% par rapport au premier semestre 2020 – la France
PRODUCTION EN CHIFFRE
repasse derrière l’Allemagne (7.83 milliards, en hausse de (2018)
298%) et reste très loin du Royaume-Uni (16.44 milliards,
en hausse de 243%). De plus, les startups françaises sont bien - 77 Mds d’euros,
moins nombreuses à solliciter des fonds late stage/growth. Selon - 3.7% de la valeur ajoutée (contre
le baromètre EY du capital-risque en France, seules 21 levées de 0.7% en Allemagne),
fonds étaient supérieures à 50 millions d’euros au premier - 2.1% du PIB (contre moins de 0.5%
semestre 2021, contre 33 en Allemagne et 62 au Royaume- en Allemagne).
Uni. De même, le growth equity – segment vers lequel se tournent Avec une baisse de 10 Mds
les structures au moment critique de leur développement où elles d’euros des impôts de production
ne sont plus de « jeunes pousses » et pas encore des entreprises décidée seulement cette année par
mâtures, et dont elles nécessitent des investissements de plusieurs le Gouvernement, la France reste
dizaines ou centaines de millions d’euros – représentait au premier encore très loin de la moyenne
semestre 2021, 39.7% des investissements dans les startups. Contre européenne.
56.7% en Allemagne et 58.6% au Royaume-Uni.
La faute à un écosystème moins mâture qu’en Allemagne et au Royaume-Uni et à des fonds dédiés
moins nombreux. Si Bruno Le Maire a fixé à 30 milliards d’euros l’objectif de collecte de fonds pour les
startups d’ici à fin 2022, plus des deux tiers proviendront de partenaires privés, dont des grandes banques
d’investissement internationales. A terme, la France aura peut-être des ETI technologiques plus
nombreuses, mais elles battront pavillon étranger.
RÉFORME DE L’ETAT
& DÉCENTRALISATION
UN ÉTAT TOUJOURS
AUSSI OBÈSE
Emmanuel Macron avait promis le non organisationnelles d’ampleur, comme la réforme
remplacement de 120 000 agents publics d’ici du statut de la fonction publique, la généralisation
2022, dont 50 000 dans la fonction publique du recours au contrat pour les agents, la
d’Etat. Un objectif ramené à 10 500 en 2019 suppression des doublons Etat-collectivités ou
puis définitivement abandonné en 2021. encore le transfert de la mission de placement de
Sur la période 2017-2022, la baisse du schéma Pôle Emploi à des acteurs privés.
d’emploi de l’Etat aura à peine été de 1250 ETP.
Alors que le quinquennat s’achève, le statut
« Notre objectif est désormais la stabilité des emplois à de la fonction publique n’a pas été modifié,
l’État » a ainsi sobrement déclaré Olivier Dussopt l’Etat possède toujours des directions dans
lors de la présentation du PLF 2022. les régions et départements pour remplir
des compétences qui ont été transférées à
La baisse de l’emploi public n’est pas la seule ces collectivités, le nombre de politiques
promesse qu’Emmanuel Macron a abandonnée. publiques n’a jamais été aussi important
La limitation du périmètre d’intervention et l’administration est toujours aussi
de la puissance publique et la rationalisation pléthorique, notamment à l’hôpital.
de son action figuraient également parmi Non seulement l’action publique n’a pas été
les axes majeurs du dispositif Action rationalisée, mais le poids des structures publiques
Publique 2022. Un objectif enterré avec le a été alourdi : le nombre de comités « Theodule »
rapport du Comité éponyme, paru en mars a ainsi augmenté, de 387 entités consultatives en
2018, qui comprenait des mesures d’économies 2018 à 394 en 2019, mettant ainsi un terme à dix
de 30 milliards d’euros et des réformes ans de baisse continue de leur nombre.
LES CHIFFRES
De même, rien n’aura été entrepris pour
- 2017 - 2018 : -0.4% du nombre d’agents lutter contre l’inflation normative, comme
publics (contrats aidés compris), l’a souligné David Lisnard lors de son élection
- 2018 – 2019 : +0.3% du nombre d’agents à la présidence de l’AMF : « Pour faire votre local à
publics. poubelle, il faut respecter le PLU, lui-même conforme
au PADD qui doit être respectueux en application
du SCOT quand il existe qui lui-même se met en
En 2020, les rémunérations brutes, hors application de la DTA, tout dans le respect du Sradet
cotisations sociales et contributions aux et du PLHi lorsqu’il a été adopté ».
régimes de retraite versées par les employeurs
publics, ont atteint près de 205 milliards
d’euros, soit 14.4% des dépenses publiques
et 8.9% du PIB. 25
LE QUINQUENNAT DE LA
RECENTRALISATION
Pourtant, Emmanuel Macron a toujours refusé d’accepter la main tendue du Sénat sur le
sujet de la décentralisation et de la flexibilité de l’action publique, et de reprendre les 50
propositions pour le plein exercice des libertés locales contenues dans trois propositions de loi
ordinaire, organique et constitutionnelle.
26
« Je ne qualifierai pas
la décision du maire
de Cannes, je regrette
qu’il l’ait fait de manière
autonome sans alerter ni
la direction générale de
l’ARS ni même le préfet. »
Olivier
Véran
mars 2021
27
SANTÉ &
SOLIDARITÉ
LA FRANCE NE DISPOSE PLUS
DU MEILLEUR SYSTÈME DE
SANTÉ AU MONDE
Alors qu’en 2017, la France comptait 3.2 médecins pour 1 000 habitants, contre une moyenne
européenne de 3.6, et que 45% des médecins étaient âgés d’au moins 55 ans (13% âgés d’au moins 65 ans),
Emmanuel Macron promettait un doublement du nombre de maisons de santé et de centres de santé
pluriprofessionnels d’ici 2022. Une politique qui n’aura pas permis d’enrayer la désertification
médicale de la France – en 2019, selon un baromètre de l’AMF et de la Mutualité française, 7.4
millions de Français continuaient de vivre dans un désert médical – mais aura, en revanche, contribué
à étatiser toujours davantage l’exercice de la santé. En témoignent : la remise en cause du paiement à
l’acte au profit d’une rémunération au forfait, l’incitation à former des communautés professionnelles
territoriales de santé ou encore la volonté de financer la santé non plus par les cotisations mais par
l’impôt.
Pourtant, des solutions existent pour lutter contre les déserts médicaux : le groupe LR au
Sénat porte de longue date une mesure qui prévoit d’inclure, au terme des études de médecine, une
« année de professionnalisation », réalisée en cabinet ou maison de santé dans les zones sous-denses.
Ces territoires pourraient ainsi bénéficier chaque année de 3900 médecins généralistes
supplémentaires.
28
LE SÉGUR DE LA SANTÉ : UNE PLUIE D’ARGENT PUBLIC
MAIS AUCUNE RÉFORME STRUCTURELLE
La crise sanitaire a mis en évidence la grande prévalence des maladies chroniques, et
précarisation de nombreux personnels qui a conduit à une diminution de la durée de
médicaux ainsi que les défauts d’une séjour en réanimation et à une hausse de celle
gestion hospitalière trop centralisée dans les Unités de Surveillance Continue.
et bureaucratique. A ce double défi, le
Gouvernement n’a apporté qu’une réponse Or, que ce soit avant ou après la crise
financière, en débloquant plus de 27 milliards sanitaire, les raisons de cette inadéquation
d’euros (8.1 milliards pour les revalorisations dans l’offre de soins n’ont pas été résolues,
salariales, 6 milliards dédiés aux infrastructures ni même relevées par le Gouvernement : une
et une reprise de dette estimée à 13 milliards) et tarification trop « basse » pour les actes médicaux
en creusant d’autant la dette publique. des services de réanimation – chaque lit de
réanimation entraine un déficit annuel de 115
En optant pour une simple logique de moyens, 000 euros – l’absence de formation spécifique
le Gouvernement s’est refusé à lever un des infirmiers à la réanimation, l’asymétrie
certain nombre de difficultés structurelles réglementaire entre les services de réanimation
auxquelles l’hôpital est pourtant confronté et les USC, les conditions de travail éprouvantes
depuis de nombreuses années et dont fait dans les services de réanimation, etc.
état un rapport de la Cour des Comptes paru
en septembre 2021 : « une dégradation lente En refusant de provoquer un choc de
mais constante du taux d’équipement au regard confiance et de simplification, pourtant
des évolutions démographiques, une insuffisante attendu par tous les acteurs de la santé, en
modularité, une mise en réseau et une informatisation méprisant la médecine de ville et en poursuivant
très insuffisantes, de fortes tensions sur les ressources une logique d’étatisation, le Gouvernement
humaines, un mode de financement inadapté. » L’on n’a non seulement pas amélioré la situation de
aurait pu ajouter une centralisation excessive et l’hôpital à court terme – 18 mois après le début de
une gouvernance inadaptée. En effet, depuis la crise sanitaire, 20% des lits restent fermés – mais
2013, 5000 lits de réanimation sont ouverts a pris le risque d’hypothéquer davantage
en France. Un nombre insuffisant au regard sa capacité à faire face à une prochaine
du vieillissement de la population et de la plus situation exceptionnelle.
LA SOLIDARITÉ NATIONALE,
MAIS PAS POUR TOUS
La crise sanitaire et l’augmentation des dépenses revalorisation des prestations familiales. Cette
de soins ont conduit au déficit le plus élevé politique antinataliste, initiée par François
jamais enregistré par la sécurité sociale, Hollande et assumée par Emmanuel Macron, a
à près de 40 milliards d’euros en 2020. La conduit à une baisse continue de l’indicateur
pandémie a ainsi annihilé tous les efforts entrepris conjoncturel de fécondité depuis 2014. Alors
depuis 2017 pour parvenir à l’équilibre. Des que celui-ci oscillait entre 2006 et 2014 autour
efforts qui ont néanmoins toujours été demandés de 2.0 enfants par femme, il n’a cessé depuis de
aux mêmes personnes. diminuer pour atteindre 1.84 en 2020.
Aux retraités premièrement. Depuis le Aux handicapés enfin, frappés de plein fouet
01/01/2018, environ 8.2 millions de retraités par le rejet par le Gouvernement du principe
subissent une hausse de 1.7% de la CSG. Pour d’individualisation de l’Allocation aux
l’année 2018, les ménages de retraités ont vu Adultes Handicapés, qui aurait permis de ne
leur niveau de vie chuter de 2%, quand celui pas tenir compte des revenus du conjoint dans le
de l’ensemble des Français ne perdait « que calcul de l’allocation. Une décision insupportable
» 0.4%. En outre, les retraités ont également et inique qui renforce un peu plus la dépendance
subi la sous-indexation de leur pension vis-à-vis de leur conjoint de personnes déjà
en 2019 et 2020 et le gel de leur pension durement frappées par la vie.
complémentaire en 2020. Par ailleurs, les
affiliés Agirc-Arcco ont également dû subir
la décision des partenaires sociaux de sous-
indexer durant les deux prochaines années la part
complémentaire de leur retraite de 0.5 point par
rapport à l’inflation.
30
En définitive, les retraités, les familles et les
plus vulnérables d’entre nous, auront continué LOGIQUE ADMINISTRATIVE CONTRE
de payer l’incapacité publique à réformer en PRINCIPE D’HUMANITÉ
profondeur notre modèle social.
A commencer par notre système des retraites, Au plus fort de la crise, de nombreuses familles
qui affichera en 2025 un déficit de dix milliards ont dû supporter la douleur du deuil et celle de
d’euros. Emmanuel Macron aura été le seul ne pas avoir pu être avec leurs proches dans les
Président depuis 25 ans à ne pas avoir fait une derniers instants.
réforme des retraites.
Pour éviter que la logique administrative
Il aura ainsi rejeté le vote du Sénat intervenant n’écrase à nouveau les principes d’humanité, le
chaque année à l’occasion de l’examen du budget de groupe LR au Sénat avait proposé que soit créé
la sécurité sociale, en faveur d’un report progressif un « droit de visite opposable » dans les hôpitaux
de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. et les Ehpad et dont l’appréciation n’aurait
été confiée, en cas de crise sanitaire, qu’aux
Et ce au motif d’un projet de transformation du personnels soignants et non à l’administration.
système par répartition en un système à points,
unique et étatisé. Système aujourd’hui enterré,
Si le Sénat a voté à l’unanimité ce texte, le
remplacé par une vague promesse du Président
Macron de repousser l’âge de départ à la retraite, ce Gouvernement l’a renvoyé à un « groupe de
que le candidat Macron s’était précisément engagé, travail » interministériel dont les conclusions
en 2017, à ne pas faire… se font toujours attendre.
ENVIRONNEMENT
LE NUCLÉAIRE : UN « EN MÊME
TEMPS » IRRESPONSABLE ET
PRÉJUDICIABLE
35
LOGEMENT
UNE BAISSE DU NOMBRE
DE CONSTRUCTIONS
La politique du logement d’Emmanuel Macron aura ainsi été réduite, durant cinq années, à une
valse-hésitation et à des rabots insignifiants. Le secteur n’aura pourtant jamais eu autant besoin d’une
réforme profonde qui simplifie et rationalise l’action publique.
Parmi les 37.6 milliards d’euros dédiés à la politique du logement, toutes administrations
publiques confondues, 14 milliards proviennent d’un ensemble de 65 dépenses fiscales.
Or, selon un rapport de la Cour des Comptes paru en novembre 2021, ces dépenses fiscales « sont
devenues si complexes qu’elles ne concourent ni à la transparence ni à l’efficience de cette politique. Faute
d’arbitrage entre les différents leviers (construction dans les zones tendues, modération des loyers, développement
de la propriété et de la primo-accession, ventes de logements sociaux, etc.), nombre de ces dépenses fiscales sont
gérées dans une logique de droits acquis ou de reconduction. Ainsi, peu de logements sont concernés par le
bénéfice de ces dépenses fiscales au regard de la production totale de logements et aucune étude économique n’est
concluante sur l’effet qu’elles peuvent avoir sur la production de logements locatifs. »
A nouveau, l’absence de réformes qui aura marqué le quinquennat aboutit à une action publique
inefficace et une dépense stérile. Une absence dont pâtissent les Français, et ce bien au-delà de
la pénurie de logements. En effet, malgré ces 37.6 milliards d’euros, soit 1.6% du PIB (contre une
moyenne UE de 0.5%), « la dépense de logement restant à la charge des ménages français demeure à la fois
plus élevée (26.2% de leur revenu en 2019, contre 23.5% au sein de l’Union européenne) et croissante (20.9% de
leurs dépenses de consommation en 2020, contre 19% en 2008). »
LA MAISON INDIVIDUELLE : LE POIDS DES
RÉGLEMENTATIONS
DU BONHEUR SIMPLE À L’ÉCOCIDE ENVIRONNEMENTALES
Pour nombre de Français, la maison individuelle est A l’image de nombreux
le projet d’une vie. Elle est la promesse de voir ses enfants autres secteurs et industries,
s’épanouir loin des centres urbains saturés de circulation,
le logement est paralysé
de bruit, de pollution et d’insécurité.
par une surrèglementation
Si 58% des Français habitaient au 01/01/2018 un tel environnementale qui alourdit les
logement, ils sont aujourd’hui 75% à plébisciter ce coûts et entraine une baisse de la
mode de vie. Une aspiration que la crise sanitaire et les demande.
désagréments des divers confinements ont profondément
renforcée. Depuis le 01/01/2021, la RE2020,
une nouvelle réglementation
A cette aspiration naturelle et légitime, le Gouvernement environnementale, s’applique aux
a répondu par la culpabilisation en pointant du doigt constructions neuves. Si l’objectif
ce « non-sens écologique, économique et social » qu’est le « de diminuer l’impact carbone
modèle d’urbanisation qui dépend de la voiture ». Or, c’est des bâtiments est louable, elle
bien davantage le modèle d’Emmanuelle Wargon de « entrainera une hausse des coûts de
densité heureuse » qui va aujourd’hui à contresens. construction de l’ordre de 10%.
Les grands ensembles urbains généralement reliés à des zones commerciales périphériques,
sont bien davantage responsables de l’artificialisation des sols que les habitats individuels
accolés les uns aux autres.
Du reste, quel modèle d’habitat le Gouvernement vante-t-il ? Celui des fractures géographiques que la
crise des Gilets jaunes a révélées et qu’une politique de densification ne ferait qu’accroitre ?
« Le modèle à l’ancienne du
pavillon avec jardin n’est plus
soutenable et nous mène à une
impasse »
Emmanuelle
Wargon
Octobre 2021
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EUROPE
DES PROPOSITIONS
RESTÉES LETTRE MORTE
2. « Remettre à plat l’espace Schengen », à travers des « obligations de responsabilité (contrôle rigoureux
des frontières) et de solidarité (une même politique d’asile, avec les mêmes règles d’accueil et de refus) » et
« une police des frontières commune et un office européen de l’asile sous l’autorité d’un Conseil européen
de sécurité intérieure ». S’il a fallu attendre l’été 2021 pour que la Commission annonce une
future révision du code frontières Schengen, celui-ci ne contiendra pas plus qu’aujourd’hui de
régime de sanctions ou de système de pilotage politique de haut niveau de l’espace Schengen.
3. « Instaurer pour chaque travailleur […] un bouclier social lui garantissant la même rémunération
sur le même lieu de travail, et un salaire minimum européen ». Emmanuel Macron a ici essuyé le
refus des pays nordiques et d’Europe de l’Est qui y ont vu respectivement une remise en cause
de leur modèle social et de leur compétitivité.
40
En échec sur les réformes structurelles, Emmanuel Macron n’est pas plus heureux sur les
débats ponctuels. Dernier exemple en date : son souhait de remettre en cause les règles du marché
de l’énergie qui lient prix du gaz et de l’électricité, dans un contexte d’augmentation générale des prix.
Ce projet a été repoussé par la Commission européenne et la plupart des Etats membres, et tancé pour
sa démagogie par la Commission de régulation de l’énergie, autorité administrative française.
Incapable de tirer les leçons de ces revers répétés et de proposer un agenda plus modeste mais
plus consensuel et réaliste, Emmanuel Macron a au contraire choisi de persévérer. Au-delà des
traditionnelles incantations pour une directive sur les salaires minimums, pour une réforme
en profondeur de Schengen ou encore pour une souveraineté européenne, Emmanuel Macron a
proposé un new deal économique et financier avec l’Afrique, un nouveau cadre budgétaire, un service
civique européen, une histoire et une historiographie « officielles » de l’Europe, etc. Un programme
titanesque pour une période de six mois. Ou moins de six mois car faut-il rappeler la date du
premier tour des élections présidentielles ?
Alors qu’il était tout à fait possible de décaler la présidence française et de donner au prochain
chef de l’Etat un semestre plein et une forte légitimité pour impulser une nouvelle politique
européenne qui restaure le rang de la France, Emmanuel Macron a choisi de privilégier son
intérêt personnel et sa stratégie de communication.
PLAN DE RELANCE : LE COMPTE N’Y
EST PAS POUR LA FRANCE
Emmanuel Macron présente la conclusion européen pour compenser les rabais octroyés et
du plan de relance européen comme un la probabilité d’arbitrages en sa défaveur sur les
grand succès. Cela l’est sans doute pour modalités de remboursement, en cas d’absence de
d’autres pays européens qui ont su faire ressources propres.
prévaloir leurs intérêts.
Plus inquiétant encore, la France a sacrifié
En effet, l’Allemagne a obtenu que les plans des programmes importants pour elle qui
de relance de chaque Etat soient validés par la devaient bénéficier du budget pluriannuel
Commission puis au Conseil des Ministres à la de l’UE. A titre d’exemple, le Fonds européen de
majorité qualifiée et que les financements soient défense, que la France a pourtant promu auprès
obtenus en échange de réformes structurelles.. de ses partenaires est passé de 13 à 8 milliards sur
la période 2021-2027.
Les pays frugaux ont obtenu une large baisse
de la part des subventions ainsi que le maintien, L’ILLUSION DES RESSOURCES
voire l’augmentation, de leurs rabais au budget de PROPRES
l’UE.
Emmanuel Macron avait promis que le
Quant aux pays du sud de l’Europe, comme plan ne serait pas financé par des impôts
l’Italie et l’Espagne, ils recevront respectivement nouveaux mais par des ressources propres,
70 et 60 milliards d’euros de subventions. parmi lesquelles la taxe GAFA. Celle-ci ne
S’agissant de la France, pour à peine 40 milliards verra probablement pas le jour, les Etats-Unis
d’euros – une somme qu’elle aurait sans problème
ayant accepté la taxation des multinationales
pu emprunter à des taux négatifs –notre pays a
accepté une tutelle budgétaire renforcée, une en échange de son abandon. Une ressource
augmentation de sa contribution au budget propre en moins pour l’Europe donc.
L’EUROPE ET LE
LE PARI RATÉ DE « PARAPLUIE
L’AUTONOMIE STRATÉGIQUE AMÉRICAIN »
Depuis le jour de son élection, Emmanuel Macron Emmanuel Macron n’aura pas réussi
n’a eu de cesse de promouvoir une hypothétique à convaincre les Européens de ne plus
souveraineté européenne, notamment au travers compter uniquement sur le « parapluie
de grands projets industriels communs. Pourtant, américain ».
les preuves de la pusillanimité des Européens Depuis plus de quatre ans, l’Europe
à s’affirmer comme des acteurs politiques et refuse de s’engager face à la Turquie
militaires se sont accumulées. qui menaçait l’intégrité de la Grèce et
entretenait le conflit en Lybie ou encore
Nombre de projets lancés en coopération – face aux groupes terroristes au Mali :
hélicoptère Tigre, missiles MAST-F – ont été
plus d’un an après le lancement de la
abandonnés ou sont en grand danger.
Task Force Takuba, seuls sept pays y
participent, à hauteur de 300 hommes.
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Soit autant que la France.
Quant aux autres, à l’image du SCAF, les industriels français font face à des exigences de
partage des connaissances et de la maitrise d’œuvre toujours plus poussées de la part de
leurs homologues européens.
Ces programmes sont d’autant plus fragilisés que de nombreux pays préfèrent, malgré les appels
d’Emmanuel Macron à une plus grande solidarité européenne, s’équiper en matériels américains.
« Le vrai Danois
n’existe pas, il est
déjà Européen. C’est
vrai aussi pour les
Français »
Emmanuel
Macron
août 2018
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