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Après la chute du régime de Vichy, la France doit reconstruire ses institutions. Les différents
gouvernements qui se succèdent après 1945 doivent rallier les Français aux valeurs républicaines
mises entre parenthèses durant la guerre et instaurer un régime politique stable, fédérant
l'ensemble de la population. Ce régime doit permettre à la France de tenir sa place sur la scène
internationale dans un contexte de décolonisation.
Depuis 1944, la France est dirigée par un Gouvernement provisoire qui, avec de Gaulle à sa tête, rassemble des représentants de
toutes les forces de la Résistance. Un référendum au sujet des futures institutions de la France est organisé en octobre 1945 : les
Français rejettent à 96% le rétablissement de la IIIe République et élisent une Assemblée constituante chargée de mettre en
place une nouvelle République.
Le paysage politique s'organise désormais autour de ces trois partis dominants (parti communiste -MRP -la SFIO)
La Constitution de 1946 donne la primauté au pouvoir législatif, dominé par l'Assemblée nationale. Celle-ci,
élue pour 5 ans au scrutin de liste proportionnel, vote seule la loi, alors que la seconde chambre, le Conseil de la
République, n'a qu'un rôle consultatif. Les deux assemblées élisent pour 7 ans un président de la République aux pouvoirs
limités et le gouvernement dirigé par le président du Conseil est investi par l'Assemblée nationale, qui contrôle en
permanence son action. Ces institutions sont très proches du régime parlementaire de la III ème République, pourtant
condamné par une majorité de Français en 1945.
Pour fonctionner correctement, les nouvelles institutions nécessitent un accord étroit entre les forces du
tripartisme. Or de nombreux désaccords apparaissent lors des élections législatives de novembre 1946. Le président
du Conseil, inaugure la pratique, non prévue par la Constitution, de la « double investiture » : lui-même investi par
l'Assemblée, il soumet aussi à cette dernière la composition de son gouvernement, ce qui accentue encore la dépendance
de l'exécutif par rapport au législatif.
b) L’épreuve de la décolonisation
Rappel : à partir de 1952, les problèmes coloniaux s'aggravent. La Tunisie et le Maroc sont agités par des
mouvements indépendantistes. Après la défaite de Diên Biên Phu (1954), Pierre Mendès France
nouvellement nommé président du Conseil met fin à la guerre d'Indochine, accorde l'autonomie au Maroc et
à la Tunisie, mais pas à l’Algérie dont l'insurrection a débuté le 1 e r novembre 1954.
Le 13 mai 1958, l’avènement de Pierre Pflimlin, MRP, favorable au dialogue avec le FLN,
déclenche un soulèvement des Européens d'Alger. Un comi té de salut publ ic prés idé par le général
Mas su est cons ti tué et réclame le retour au pouvoir du général de Gaulle. C'est la fin de la IV e
République.
Conclusion
Le bilan de la IV e République comporte néanmoins des aspects positifs -
Le Parlement n'a pas la maîtrise de son ordre du jour, fixé par le gouvernement. La motion de censure qui requiert la majorité
absolue ne constitue plus, comme sous la IVe République, un instrument efficace de contrôle du gouvernement. En effet, le scrutin
majoritaire assureune majorité parlementaire.
La crise algérienne est l'occasion de réformer les institutions le 22 août 1962 de Gaulle propose l'élection du Président au
suffrage universel direct. Devant l'hostilité de l'Assemblée il la dissout, confirme Pompidou à son poste et fait passer cette
réforme lors du référendum du 28 octobre. La fonction présidentielle gagne en légitimité et de Gaulle l'emporte sur les
partis.
Si de Gaulle se place au-dessus des partis, il s'appuie cependant sur un parti gaulliste puissant.
Le mode de scrutin (scrutin uninominal à deux tours) favorise les grandes formations, au détriment des partis de gauche pour
l'heure divisés, età terme la bipolarisation de la vie politique.
Il maintient l'ambition d'une certaine indépendance vis-à-vis des deux Grands et développe la force de frappe nucléaire. La « grandeur
nationale » passe également par une politique industrielle ambitieuse .Le septennat est brutalement interrompue par la mort, le 2
avril 1974, d'un Président.
Ancien ministre des Finances de Pompidou, membre de la droite modérée, Valéry Giscard d'Estaing est élu à la
présidence face à François Mitterrand. Jeune, dynamique, il mène une campagne à l'américaine et s'affiche comme le candidat
du renouveau.
Les composantes gaullistes du gouvernement sont néanmoins minoritaires: cinq ministres UDR sur seize. Le
Président Giscard d'Estaing renforce la présidentialisation du régime : il se mêle de tous les dossiers, occupe la scène
médiatique, rend publiques les directives qu'il adresse au gouvernement.
Les relations entre les deux têtes de l'exécutif se tendent progressivement. Jacques Chirac, considérant qu'il «
ne dispose pas des moyens nécessaires pour assumer efficacement ses fonctions de Premier ministre »,
démissionne en août1976, fait exceptionnel sous la Ve République. Le professeur d'économie, Raymond Barre, prend
sa succession tandis que la crise économique et sociale alimente le mécontentement de l'opinion.
Élu à 48 ans, Valéry Giscard d' Estaing entend rajeunir la fonction présidentielle et prendre acte des évolutions de la
société :
Il initie des réformes majeures parmi lesquelles l'abaissement de la majorité à 18 ans,
la légalisation de l'IVG.
La longévité de sa présidence, il est le seul à avoir mené à terme deux septennats, renforce l'image d'un « monarque républicain
». Il innove en nommant le plus jeune Premier ministre que la République ait connu (Laurent Fabius a 38 ans en 1984) et
la première femme à cette fonction(Édith Cresson en mai 1991).
3- Le discrédit du politique
Son second mandat est marqué par une usure de son image, elle-même alimentée par une série de scandales
politico financiers qui font apparaître, pour certains, Mitterrand comme un « chef de clan » et par les révélations sur son passé à
Vichy.
À partir de 1986 le parti de Jean-Marie Le Pen, le Front National, devient une composante incontournable du paysage
politique. Reprenant à son compte les thèmes classiques de l'extrême droite — antiparlementarisme, nationalisme, populisme,
xénophobe — leFront national se nourrit de la crise économique et sociale.
Le quinquennat coïncide avec la durée d'une législature, ce qui doit permettre d'éviter les cohabitations.
L'inversion du calendrier électoral qui place l'élection présidentielle avant les législatives réduit ces dernières à une simple
confirmation du choix du Président. Néanmoins, lors du référendum sur le quinquennat, la forte abstention (69,8 %)
montre une désaffection des Français pour lepolitique.
L'abstention électorale augmente fortement depuis les années 1980. Les partis extrémistes voient leur
audience s'accroître. La crise du politique atteint son paroxysme lors du premier tour de l'élection présidentielle du 21 avril
2002 qui aboutit au face-à-face Chirac/Le Pen. Pour la première fois un candidat d'extrême droite se retrouve au
second tour en devançant le candidat Jospin. ce résultat s'explique par la montée du vote protestataire de
Français qui ne se reconnaissent plus dans les partis traditionnels. Un sursaut républicain donne 80 % des voix à Chirac au
second tour.
Le nouveau Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, peut s'appuyer sur un parti de droite unifié, l'UMP. Le Président
continue de défendre une certaine idée de l'indépendance française à l'extérieur, notamment par les critiques sévères contre
l'intervention américaine en Irak. On peut néanmoins voir le non au référendum sur l'Europe (mai 2005) comme un rejet
de la politique gouvernementale.
Nicolas Sarkozy est élu le 6 mai 2007. Ses thèmes de campagne ont séduit à la fois l'électorat de la droite
traditionnelle, de l'extrême droite et d'une partie du centre. Les élections législatives de juin 2007 ont assuré au nouveau
Président une large majorité à l'Assemblée. Dès son arrivée au pouvoir, Nicolas Sarkozy a déclaré vouloir « agir sur tout »,
reléguant parfois aux rôles de figurants les ministres dugouvernement de François Fillon.