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Pour que le contrat soit valablement formé, le consentement ne doit pas seulement exister, il doit
également être exempt de vices. L’article 1130 du Code civil, prévoit 3 sortes de vices du consentement :
l’erreur, la violence et le dol.
SECTION 1/ L'ERREUR
L'’erreur,vice du consentement, réside dans une appréciation inexacte de la réalité. Toute erreur n’est
pas forcément cause de nullité du contrat.
1/ Le caractère excusable de l’erreur L’erreur ne doit pas être inexcusable. L’article 1132 du Code civil
affirme que si la victime de l’erreur s’est trompée parce qu’elle s’est montrée négligente. (ex. : lorsqu’un
marchand de biens commet une erreur sur la conversion entre francs et euros, v. Cass. 3e civ., 4 juill.
2007, nº 06-15881). Le caractère excusable ou inexcusable de l’erreur s’apprécie in concreto, selon
l’aptitude de la personne.
L’erreur doit porter sur les qualités essentielles de la prestation due ou sur celles du cocontractant.
L’article 1133 du Code civil définit dans son 1er alinéa les qualités essentielles de la prestation comme «
celles qui ont été expressément ou tacitement convenues et en considération desquelles les parties ont
contracté ».
L’erreur sur les qualités essentielles du cocontractant est sanctionnable dès lors que le contrat a été
conclu en considération de la personne (« intuitu personae » ;
SECTION 2/ LE DOL
Le dol est défini par le Code civil comme « le fait pour un contractant d’obtenir le consentement de
l’autre par des manœuvres ou des mensonges » (art. 1137, al. 1er)
: – des manœuvres : les manœuvres frauduleuses peuvent consister en une véritable mise en scène : «
on appelle dol toute, fraude, finesse, feinte et toute autre mauvaise voie pour tromper quelqu’un »
(Domat). Par exemple, il peut s’agir de modifier le compteur kilométrique d’une voiture en vue de sa
vente ;
– des mensonges : « Un simple mensonge, non appuyé d’actes extérieurs, peut constituer un dol » ;
L’auteur du dol doit avoir eu l’intention de tromper son cocontractant. En cas de mensonges ou de
manœuvres, l’élément intentionnel est présumé car l’intention se déduit du comportement. La
jurisprudence refuse de prendre en considération tous les mensonges notamment lorsque la victime a
été imprudente et n’a pas vérifié les allégations de l’autre partie. Elle distingue le bon dol, c’est-à-dire un
mensonge avec une exagération (« dolus bonus »), considéré comme normal, du mauvais dol (« dolus
malus »), qui est un mensonge plus grave permettant d’obtenir la nullité. Le mensonge trop exagéré
n’est pas pris en compte car il est peu probable qu’il ait déterminé le consentement.
. SECTION 3/ LA VIOLENCE
La violence est une contrainte sous la pression de laquelle le contractant s’engage parce qu’il craint
d’exposer sa personne, sa fortune ou celle de ses proches à un mal considérable (art. 1140). La violence
est traditionnellement définie comme une contrainte exercée sur la volonté d’une personne pour
l’amener à donner son consentement.
La violence peut être physique et résulter de la main que l’on tient au moment de la signature du
contrat ou d’une séquestration, ou morale, par exemple au moyen d’un chantage. Elle peut viser la
personne dans son intégrité physique, sa vie, sa santé ou dans sa liberté ou son honneur, sa réputation.
La menace d'une voie de droit se réfère à l'avertissement qu'une partie peut adresser à une autre partie
en indiquant son intention d'engager des procédures judiciaires ou légales si certaines conditions ne
sont pas remplies ou si des actions ne sont pas entreprises pour résoudre un différend ou une situation
problématique.
L’article 1128 du Code civil exige comme condition de validité du contrat un contenu licite et certain.
– ni par son but, que ce dernier ait été connu ou non par toutes les parties : L’ancien article 1133
affirmait l’exigence d’une clause licite.
En droit des obligations, l'exigence d'un contenu certain fait référence à la nécessité pour les contrats et
les accords d'avoir des termes précis et clairs concernant les droits et les obligations des parties
impliquées. Cela signifie que les conditions et les termes du contrat doivent être définis de manière à ce
qu'ils soient compréhensibles et exécutables, que le contrat ne peut par exemple pas porter sur une
chose qui n'existe pas,afin d'éviter toute ambiguïté ou incertitude qui pourrait conduire à des litiges.
. L’interprétation consiste à préciser le sens et la portée du contrat ou de l’une de ses clauses en cas
d’ambiguïté. Cette opération se distingue de deux opérations voisines :
– la preuve : elle consiste à démontrer l’existence du contrat, c’est-à-dire d’un accord de volontés
destiné à produire un effet juridique. Elle est préalable à l’interprétation qui n’est utile que si l’existence
du contrat est prouvée ;
– la qualification du contrat :; elle permet de déterminer à quelle catégorie juridique connue le contrat
appartient.
– la méthode subjective, qui consiste à se demander quelle est la volonté réelle des parties ;
– la méthode objective, qui consiste à étudier le contenu précis du contrat en tenant compte de
certaines exigences.
Les parties au contrat sont les personnes qui donnent leur consentement à celui-ci. Ceux qui ont ainsi
consenti sont engagés de manière irrévocable.
Dès la formation du contrat, les parties sont liées par leur engagement : ni l’une ni l’autre ne peut y
échapper. Les parties ne peuvent en principe revenir sur leur consentement par leur seule volonté : ce
que le consentement mutuel a fait, seul ce même consentement mutuel peut le défaire.
Ainsi que le dispose l'article 1103: << Les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les
ont faits>>
La force obligatoire d'un contrat est généralement contraignante pour les parties impliquées, mais elle
peut être limitée dans certaines circonstances, notamment :
1. **Nullité :** Un contrat peut être déclaré nul s'il est entaché d'un vice, tel que le vice du
consentement (erreur, dol, violence) ou s'il est contraire à l'ordre public ou aux bonnes mœurs.
2. **Impossibilité d'exécution :** Si les conditions pour l'exécution du contrat deviennent impossibles à
remplir en raison d'événements imprévus ou de force majeure, la force obligatoire du contrat peut être
limitée.
3. **Violation des dispositions légales :** Si un contrat viole une loi ou une réglementation, sa force
obligatoire peut être restreinte.
4. **Non-respect des conditions contractuelles :** Si l'une des parties ne respecte pas les conditions
contractuelles, cela peut entraîner la résiliation ou la modification du contrat, limitant ainsi sa force
obligatoire.
Le transfert de propriété est un effet légal du contrat, découlant de l’échange des consentements. Les
dispositions relatives à l’effet translatif du contrat permettent de régler la question de l’articulation
entre le droit commun des contrats et le droit des biens.
A/ LE TRANSFERT DE PROPRIÉTÉ
L’article 1196 du Code civil prévoit dans son premier alinéa que le transfert de propriété s’opère dès la
conclusion du contrat, c’est-à-dire dès l’échange des consentements (solo consensu), lorsque celui-ci a
pour objet « l’aliénation de la propriété ou la cession d’un autre droit ».
– pour les contrats translatifs de droit réel, le transfert des risques s’opère toujours en même temps que
le transfert de la propriété (res perit domino) ;
– pour les autres contrats, « lorsque l’impossibilité d’exécuter résulte de la perte de la chose due,
le contrat ne crée d’obligations qu’entre les parties » : les effets du contrat ne se produisent qu’entre les
parties au contrat ; ils ne peuvent se produire normalement ni au profit de tiers, ni à leur encontre. Ce
principe interdit d’une part l’extension des effets du contrat au-delà des parties, Cette règle n’est pas
absolue : les tiers peuvent être intéressés aux contrats, qui leur sont opposables.
Le contrat peut avoir des répercussions sur les tiers. En effet, dans certains cas, le contrat intéresse les
tiers à travers les effets qu’il a produit.Les effets du contrat sont opposables aux tiers, qui ne peuvent
pas les ignorer. L’opposabilité oblige les tiers à respecter les effets du contrat. Le contrat est opposable
par les parties aux tiers et par les tiers aux parties.
A/ DÉFINITION
La fin du contrat fait référence au moment où les obligations contractuelles entre les parties prennent
fin. Cela peut se produire pour diverses raisons, telles que l'expiration du terme convenu,
l'accomplissement des obligations contractuelles, la résiliation d'un commun accord, la résiliation
unilatérale pour inexécution ou pour toute autre raison prévue par le contrat ou la loi. En général, la fin
du contrat marque la cessation des droits et des obligations découlant de celui-ci, bien que certaines
obligations post-contrat puissent subsister.
1. Clôture des obligations : Elle marque la fin des engagements contractuels entre les parties, libérant
ainsi les parties de leurs obligations contractuelles respectives.
2. Certitude juridique : En déterminant clairement la fin du contrat, elle permet aux parties de connaître
leurs droits et responsabilités post-contractuelles, ce qui favorise la certitude juridique et évite les litiges
ultérieurs.
3. Réorientation des ressources : Une fois le contrat terminé, les parties peuvent réaffecter leurs
ressources financières, humaines et matérielles vers d'autres projets ou activités.
4. Possibilité de renégociation : La fin du contrat offre souvent l'opportunité de renégocier les termes
d'un nouvel accord ou de réexaminer les relations entre les parties, en fonction de l'expérience acquise
pendant la durée du contrat précédent.
5. Protection des intérêts : Elle permet aux parties de protéger leurs intérêts en mettant fin à une
relation contractuelle qui pourrait ne plus être bénéfique ou qui pourrait présenter des risques accrus.
6. Respect de la loi et des obligations légales : La fin du contrat assure que les parties se conforment aux
dispositions légales régissant la terminaison des contrats, ce qui évite les conséquences juridiques
indésirables.
A/ LA RÉSILIATION
La résiliation d'un contrat est le fait pour une ou les deux parties de mettre fin au contrat avant son
terme prévu. Cela peut être fait conformément aux dispositions contractuelles ou en raison d'une
violation grave des termes du contrat par l'une des parties. La résiliation peut également être effectuée
d'un commun accord entre les parties.
Les effets juridiques de la résiliation varient en fonction des dispositions contractuelles et des lois
applicables, mais généralement :
1. Obligations post-résiliation : Les parties peuvent avoir des obligations post-résiliation, telles que la
restitution des biens, le paiement de sommes dues, ou le respect de clauses de confidentialité ou de
non-concurrence.
2. Répartition des responsabilités : La résiliation peut préciser les responsabilités des parties en cas de
dommages ou de pertes résultant de la résiliation, ainsi que les modalités de règlement des différends
éventuels.
3. Effet rétroactif : Dans certains cas, la résiliation peut avoir un effet rétroactif, annulant
rétroactivement les droits et obligations créés par le contrat depuis son entrée en vigueur.
4. Indemnisation : En cas de résiliation abusive ou injustifiée, une partie peut avoir droit à une
indemnisation pour les dommages subis du fait de l'autre.
B/LA RÉSOLUTION
1/ DÉFINITION
La résolution d'un contrat est un mode de cessation du contrat qui intervient en cas de non-respect
grave ou de violation des obligations contractuelles par l'une des parties. Contrairement à la résiliation
qui met fin au contrat pour l'avenir, la résolution a un effet rétroactif, annulant rétroactivement les
effets du contrat depuis son origine. Elle vise à ramener les parties à la situation dans laquelle elles se
trouvaient avant la conclusion du contrat.
1. Restitution des avantages : Les parties doivent restituer tout ce qu'elles ont reçu en vertu du contrat
résolu. Cela peut inclure le remboursement des paiements effectués, la restitution de biens ou d'autres
avantages reçus.
3. Indemnisation : En cas de résolution abusive ou injustifiée, la partie victime de la résolution peut avoir
droit à une indemnisation pour les dommages subis du fait de la résolution.
4. Responsabilité : En cas de résolution pour faute, la partie responsable de la violation des obligations
contractuelles peut être tenue responsable des dommages causés à l'autre partie.
La fin d'un contrat peut avoir des conséquences juridiques envers les parties impliquées et envers les
tiers. Envers les parties, cela peut inclure des obligations de paiement, de restitution ou de respect des
clauses de confidentialité ou de non-concurrence. Envers les tiers, les conséquences peuvent varier en
fonction de la nature du contrat et des droits ou obligations qui en découlent. Par exemple, si le contrat
concerne la vente de biens ou de services, les tiers peuvent être affectés par la cessation des fournitures
ou des relations commerciales associées au contrat.