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TD N°4 Droit des obligations

Le consentement

 Cas pratique :

Un homme achète à un professionnel une œuvre d’art comme étant un bien attribué à un
célèbre peintre que l’acquéreur affectionne tout particulièrement. Toutefois, une fois la vente
conclue l’homme se rend compte que l’œuvre n’est une création de l’artiste convoité.
L’erreur substantielle peut-elle être reconnue en tant que vice du consentement
lorsqu’il existe un aléa sur la substance de la chose ?
Une indemnisation est-elle de droit en cas d’erreur sur la valeur du prix d’un bien
sans aucune information de la part du vendeur ?
La dissimulation intentionnelle d’une information déterminante pour l’autre partie
peut-elle caractérisée de dol ? La pression dont est victime l’acquéreur peut-elle être
qualifiée de violence ?
Tout d’abord, il est possible de constater que les parties ont accepté l’enjeu de l’aléa à
travers la conclusion de ce contrat (I). De même, il est envisageable de distinguer
l’appréciation économique inexacte du bien (II). En outre, il est concevable de distinguer des
vices du consentement (III).

I- L’enjeu de l’aléa sur la substance de la chose


Tout d’abord, l’article 1108 du Code civil dispose que le contrat « est aléatoire lorsque les
parties acceptent de faire dépendre les effets du contrat, quant aux avantages et aux pertes
qui en résulteront, d'un événement incertain ». Ainsi, un contrat aléatoire est caractérisé par
l'incertitude liée à un événement futur, par des avantages et des pertes variables en fonction
de cet événement, et par le consentement éclairé des parties contractantes à accepter ce
niveau d'incertitude.
La caractéristique fondamentale d'un contrat aléatoire est l'incertitude quant à la réalisation
d'un événement futur. Les parties acceptent que les effets du contrat dépendent de la
survenance ou de la non-survenance de cet événement incertain.
En outre, dans un contrat aléatoire, les avantages et les pertes qui en découlent ne sont pas
prévisibles avec certitude au moment de la conclusion du contrat. Les conséquences
financières pour chaque partie dépendent de l'issue de l'événement incertain.
De la sorte, toutes les parties impliquées dans le contrat doivent être conscientes de
l'incertitude entourant l'événement en question et doivent consentir à cette incertitude. En
d'autres termes, elles acceptent sciemment de prendre le risque que l'événement puisse ou
non se produire.
De surcroit, aux termes de l’article 1133 du Code civil, les parties doivent respecter
les qualités essentielles de la prestation convenues dans le contrat. L'erreur peut entraîner la
nullité du contrat si elle porte sur une de ces qualités, sauf si une partie a accepté l'aléa
(incertitude) concernant cette qualité. Les "qualités essentielles de la prestation" se réfèrent
aux caractéristiques fondamentales ou aux aspects importants de la prestation qui ont été
spécifiquement convenus entre les parties lors de la conclusion du contrat. Ces qualités
peuvent être convenues de manière explicite (par écrit ou verbalement) ou tacite (implicite
dans le contexte du contrat). Les parties contractent en tenant compte de ces qualités
essentielles. L'article 1133 énonce que l'erreur peut constituer une cause de nullité d'un
contrat. L'erreur se produit lorsque l'une des parties contractantes se trompe sur un élément
essentiel du contrat. Si l'erreur porte sur une caractéristique essentielle de la prestation, cela
peut justifier l'annulation du contrat. Toutefois, l’article précise que si une partie a accepté un
aléa concernant une qualité de la prestation, cela exclut l'erreur relative à cette qualité. En
d'autres termes, si une partie a sciemment accepté le fait que la qualité en question est
incertaine ou aléatoire, elle ne pourra pas invoquer l'erreur pour annuler le contrat en raison
de cette incertitude.
De même, cette idée est reprise à travers le célèbre arrêt du Verrou de Fragonard du
24 mars 1987 qui évoque l’enjeu de l’aléa. En effet, la jurisprudence a établi que la nullité du
contrat pour erreur sur une qualité substantielle n’est pas envisageable lorsqu’il existe une
incertitude quant à la faisant l’objet de la prestation et dont les contractants avaient
conscience et ont accepté lors de la conclusion du contrat. En d’autres termes, si les parties
du contrat ont accepté l’aléa sur l’objet du contrat, la nullité ne peut être demandée.
Enfin, dans un arrêt rendu le 7 novembre 1995 les juges suprêmes ont estimé que la
mise en vente d’une œuvre d’art « portant une signature constitue une affirmation
d’authenticité, ce qui exclut le caractère aléatoire du contrat ».

En l’espèce, l’acquéreur a acheté un bien car ce dernier estimait que l’œuvre d’art
était l’ouvrage d’un artiste qu’il apprécie. Nonobstant, le bien de la prestation faisait
seulement l’objet d’une mention « attribué à » suivie du nom de l’artiste en question. Or, la
notion « attribué à » indique que l’œuvre a seulement été fait pendant la période de
production de l’artiste et qu’il existe des présomptions sur l’auteur de l’œuvre. En d’autres
termes, quelques doutes subsistent quant à l’origine de l’œuvre d’art. Par conséquent, il est
possible d’affirmer que les parties du contrat ont accepté cet aléa. Ainsi, la notion d’aléa fait
référence au caractère incertain ou imprévisible d'une situation ou d'un événement qui peut
influencer l'exécution d'un contrat ou d'une obligation . En effet, l’acheteur s’est seulement
basé sur la notion « attribué à » pour estimer l’origine du bien. Ainsi, le contrat est dit
aléatoire, c’est-à-dire un contrat dans lequel les parties acceptent de faire dépendre les
effets quant aux avantages et pertes qui en résulteront. De fait, l’existence ou la valeur de la
chose ne peuvent être connues au moment de la formation du contrat parce qu’elle dépend
d’un événement futur ou incertain. De la sorte, le contrat ne peut être remis en cause sur
l’objet de l’aléa.

En conséquence, le vendeur ne peut pas demander le remboursement ou même une


indemnisation sur le fondement de l’authenticité du bien puisque la notion « attribué à » n’est
pas une affirmation de l’originalité de l’œuvre.
De ce fait, si le remboursement ne peut porter sur l’authenticité de l’œuvre il est possible
de se demander si la demande de l’acheteur peut se fonder sur la valeur du bien acheté.

II- L’indemnisation du bien quant à la valeur de la prestation


Premièrement, l’article 1112-1 du Code civil dispose en son alinéa premier et deuxième
que « Celle des parties qui connaît une information dont l'importance est déterminante pour
le consentement de l'autre doit l'en informer dès lors que, légitimement, cette dernière ignore
cette information ou fait confiance à son cocontractant. Néanmoins, ce devoir d'information
ne porte pas sur l'estimation de la valeur de la prestation ». En d’autres termes, une partie à
un contrat a l'obligation d'informer l'autre partie de toute information essentielle qui pourrait
influencer la décision de cette dernière à conclure le contrat. Cela signifie que si l'une des
parties détient une information importante que l'autre partie ignore et qu'elle ne pourrait
raisonnablement pas connaître par elle-même, elle doit en informer l'autre partie. Cela
garantit un consentement éclairé des deux parties lors de la conclusion du contrat.
Cependant, il est précisé que cette obligation d'information ne concerne pas l'estimation de
la valeur de la prestation. En d'autres termes, une partie n'est pas tenue de divulguer son
évaluation subjective de la valeur du contrat. Cette information peut varier d'une personne à
l'autre et n'est généralement pas considérée comme déterminante pour le consentement.
Deuxièmement, l’article 1136 affirme que « l’erreur sur la valeur par laquelle, sans se
tromper sur les qualités essentielles de la prestation, un contractant fait seulement de celle-ci
une appréciation économique inexacte, n'est pas une cause de nullité ». En d'autres termes,
si l'une des parties au contrat se trompe sur la valeur économique de ce qui est offert ou
promis dans le contrat, cela ne suffit généralement pas à invalider le contrat en soi. Pour
qu'une erreur puisse entraîner la nullité d'un contrat, elle doit généralement porter sur des
éléments essentiels du contrat, tels que la nature de la prestation, les qualités substantielles
de la chose à fournir, ou les éléments fondamentaux qui ont incité les parties à conclure le
contrat. Une simple erreur concernant l'évaluation économique de la prestation ne remplit
généralement pas ces critères.
Finalement, les dispositions de l’article 1137 du Code civil évoque que « « Le dol est le
fait pour un contractant d’obtenir le consentement de l’autre par des manœuvres ou
des mensonges. Constitue également un dol la dissimulation intentionnelle par l’un des
contractants d’une information dont il sait le caractère déterminant pour l’autre partie ». Ainsi,
le fait pour l'une des parties de manipuler ou de tromper l'autre partie afin d'obtenir son
consentement à un contrat. Plus précisément, le dol peut se manifester de deux manières.
D’une part, par des manœuvres ou des mensonges cela signifie qu'une partie induite en
erreur l'autre partie en utilisant des stratagèmes trompeurs ou en fournissant de fausses
informations dans le but de la faire contracter. D’autre part, par la dissimulation intentionnelle
: Cela implique qu'une partie dissimule délibérément une information qu'elle sait être cruciale
pour l'autre partie. En d'autres termes, si une partie cache intentionnellement une information
essentielle à l'autre partie, cela peut également constituer un dol. Cependant, il est précisé
que le fait pour une partie de ne pas révéler son estimation de la valeur de la prestation n'est
généralement pas considéré comme un dol. L'estimation de la valeur est souvent subjective
et peut varier d'une personne à l'autre. Par conséquent, le fait de ne pas partager cette
estimation n'est pas considéré comme une manipulation ou une dissimulation de nature à
invalider le contrat.

Dans le cas présent, l’acheteur a fait une offre au vendeur de 50 000€. L’offre a été
accepté par ce dernier donc le contrat a été établi. Toutefois, une fois la vente conclu,
l’acquéreur s’est rendu compte que l’œuvre ne valait pas ce prix. L’œuvre est ainsi estimée à
moins de 2000€. C’est la raison pour laquelle l’acheteur demande une indemnisation
puisque ce dernier déclare que le vendeur ne l’a pas informé sur la valeur réelle du bien.
Tout d’abord, le vendeur se voit imposer l’obligation de renseignements sur des éléments
essentiels de la prestation. Cette obligation de renseignement ne peut y avoir si le vendeur
détient l’information, si la méconnaissance de l’acheteur est légitime et si l’information porte
sur une caractéristique déterminante. Toutefois, ce devoir d’information ne peut porter sur la
valeur du bien. Par conséquent, la méconnaissance d’une information sur la valeur de la
chose ne peut faire l’objet d’une indemnisation voire d’une nullité.
De même, l’erreur de l’acheteur quant à la valeur du bien ne rend pas l’indemnisation et la
nullité de droit. En effet, l’erreur sur l’évaluation du prix du bien ne peut pas être retenue.
Enfin, puisque le vendeur n’est pas dans l’obligation d’informer l’acquéreur d’un point de vue
économique, son comportement ne peut pas faire l’objet d’un dol, c’est-à-dire, une erreur
provoquée par quelqu’un qui n’est pas de bonne foi, on va donc plus facilement admettre la
nullité une fois la mauvaise foi établie. Cependant, au regard de l’article 1137 du Code civil
l’absence d’estimation économique du bien de la part du vendeur n’est pas considéré
comme un dol.

Par conséquent, qu’il s’agisse d’un manquement à l’obligation de renseignement,


d’une erreur de la part de l’acheteur ou bien d’un dol, l’acquéreur ne peut demander une
indemnisation relative à la valeur du bien.
Néanmoins, puisque le vendeur, ami du beau-père de l’acquéreur, connaissait la
raison de l’achat de ce dernier, il est possible de se questionner sur les intentions du
cocontractant.

III- Les vices du consentement : réticence dolosive et violence

Dans un premier temps, aux termes des articles 1130 et 1131 du Code civil évoquent les
vices du consentement du contrat.
L’article 1130 énonce les conditions dans lesquelles l'erreur, le dol (manipulation ou
tromperie), et la violence (contrainte physique ou morale) peuvent affecter le consentement
des parties à un contrat. Pour que l'un de ces vices puisse entraîner la nullité du contrat, il
doit être de nature à ce que, sans lui, la partie lésée n'aurait pas conclu le contrat ou aurait
accepté des conditions substantiellement différentes. En d'autres termes, ces vices doivent
avoir joué un rôle déterminant dans la formation du contrat.
L’article 1131 précise que les vices du consentement, tels que l'erreur, le dol, et la violence,
constituent une cause de nullité du contrat. En d'autres termes, si l'une des parties prouve
qu'un de ces vices a affecté son consentement de manière substantielle et déterminante, le
contrat peut être annulé.
De même, l’article 1137 du code civil affirme que « Constitue également un dol la
dissimulation intentionnelle par l'un des contractants d'une information dont il sait le
caractère déterminant pour l'autre partie ». En d'autres termes, si une partie à un contrat
cache délibérément une information importante à l'autre partie, et que cette information
aurait influencé la décision de l'autre partie de contracter ou de contracter à des conditions
substantiellement différentes, cela peut constituer un dol. Le dol peut entraîner la nullité du
contrat ou des réparations pour la partie lésée. Cela signifie que les parties à un contrat ont
l'obligation de divulguer des informations importantes et de ne pas dissimuler
intentionnellement des éléments essentiels qui pourraient affecter le consentement éclairé
de l'autre partie.
En outre, dans un arrêt du 15 janvier 1971, la troisième chambre civile de la
juridiction suprême a estimé en ce sens que « le dol peut être constitué par le silence d’une
partie dissimulant à son cocontractant un fait qui, s’il avait été connu de lui, l’aurait empêché
de contracter ».
Par ailleurs, l’article 1140 du Code civil déclare ”(qu’) il y a violence lorsqu’une partie
s’engage sous la pression d’une contrainte qui lui inspire la crainte d’exposer sa personne,
sa fortune ou celles de ses proches à un mal considérable”. Ainsi cet article énonce que la
violence est présente dans une situation juridique lorsque l’une des parties impliquées dans
un contrat se trouve sous la pression d’une contrainte. Cette contrainte doit être
suffisamment intense pour inspirer à cette partie une crainte légitime. Cette crainte porte sur
le fait que si elle ne respecte pas le contrat, la partie ou ses proches pourraient subir un mal
considérable. En d’autres termes, lorsque que quelqu’un est contraint de s’engager dans une
transaction, la peur d’une menace sérieuse envers sa personne peut être qualifiée de
violence.
Finalement, aux termes de l’article 1143 du Code civil, la définition de la violence est
élargie en y incluant les situations où l’une des parties abuse de la dépendance de l’autre
pour obtenir un engagement qu’elle n’aurait pas pris en l’absence de cette contrainte, et ce,
lorsque l’avantage tirée de cet engagement est manifestement excessif. Ainsi, cela signifie
que si une personne profite de la vulnérabilité ou de la dépendance d’une autre personne
pour obtenir un accord qui serait injuste ou désavantageux dans des circonstances
équitables, ce comportement est qualifié de violence.

En l’espèce, le beau-père de l’acquéreur a emmené ce dernier dans la boutique de


son ami où l’acheteur a acheté une œuvre. En effet, la vente a été conclu puisque l’acheteur
souhaitait acquérir une œuvre de l’auteur en question, œuvre faisant l’objet d’une mention
« attribué à ». Comme précédemment vu, la notion « attribué à » permet de distinguer que
les parties se sont soumises à un aléa quant à l’originalité du bien. Toutefois, il est possible
d’estimer que le beau-père de l’acheteur ainsi que son ami avaient conscience du caractère
déterminant de la vente. Ainsi, il est envisageable de suggérer que les deux se sont tenus
d’informer l’acheteur quant à la réelle origine du bien, condition essentielle à la vente du bien
sans laquelle elle n’aurait pu exister. De la sorte, le comportement du vendeur peut faire
référence à un vice du consentement, plus précisément à la réticence dolosive, c’est-à-dire,
le silence de l’une des parties afin de conclure un contrat. En effet, la réticence dolosive
repose sur une omission intentionnelle d’une information importe. Lorsqu'une réticence
dolosive est prouvée en justice, cela peut entraîner des conséquences juridiques, telles que
la nullité du contrat, des dommages-intérêts pour la partie lésée, ou d'autres mesures
appropriées pour remédier au vice du consentement.
Par ailleurs, le beau-père du l’acquéreur connaissait la raison de la vente entre ce dernier et
son ami. En effet, la vente avait pour but de ”ne pas froisser son beau-père”. De la sorte, il
est admissible de reconnaître que le comportement du tiers avait pour but d’aboutir à la
vente entre son gendre et son ami. De fait, le beau-père a profité de la vulnérabilité de
l’acheteur afin que le vendeur obtienne un contrat de vente considéré comme
désavantageux considérant les contreparties inégales. Par conséquent, sans des fins de
violence par le beau-père de l’acheteur, ce dernier n’aurait conclu la vente ou bien à des
conditions substantiellement différentes. La sanction de la violence est la nullité relative du
contrat. Elle ne peut être sollicitée que par le cocontractant victime dans un délai de cinq ans
à compter du jour où elle a cessé. La nullité du contrat peut être partiellement demandée.
Elle peut être accompagnée d’une demande d’indemnisation.

En conséquence, l’acquéreur peut demander une indemnisation pour réticence


dolosive de la part du vendeur puisque ce dernier connaissait le caractère déterminant de la
vente et n’en a pas informé le cocontractant. Par ailleurs, l’acheteur peut également tenter
de demander une indemnisation du fait de la violence exercée par le beau-père en prenant
en considération la vulnérabilité de l’acquéreur ainsi que les conditions de vente.
 Arrêt n°1 :

Une rédactrice salariée d’une société d’édition a reconnu la propriété de son employeur sur
tous les droits d’exploitation d’un dictionnaire dans le cadre d’une convention à titre onéreux
pour lequel la requérante a fourni un travail supplémentaire. Quelques années plus tard,
après avoir été promu au poste de « directeur éditorial », la requérante s’est vu licenciée.

Ensuite, après avoir été licenciée en 1996, Mme X a intenté une action en justice pour faire
annuler cette convention de cession.

La requérante peut-elle demander la nullité de la convention à titre onéreux pour exploitation


abusive d’une dépendance économique ?

La requérante alléguait que son consentement avait été vicié par la violence.
La cour d'appel a accueilli les demandes de Mme X, estimant que son statut d'employée la
plaçait en situation de dépendance économique, la contraignant à accepter la convention
sans pouvoir discuter les termes.
Cependant, la Cour de cassation
a annulé cette décision, arguant que la violence dans la conclusion d'un contrat ne peut être
établie que si la personne était menacée directement dans ses intérêts légitimes, ce qui n'a
pas été prouvé en l'espèce.
La Cour de cassation a donc annulé la décision de la cour d'appel, estimant qu'elle n'était
pas fondée sur une base légale adéquate. Cela signifie que la convention de cession de
droits d'auteur n'a pas été annulée en raison de la prétendue violence dans le consentement
de Mme X.

 Arrêt n°2 :

Une transaction a été conclue le 16 novembre 2010 entre la société Karous d'une part, et les
sociétés Bouygues immobilier et Parismed d'autre part. Dans cette transaction, Karous a
renoncé à exercer des recours contentieux en annulation de trois permis de construire
délivrés aux deux autres sociétés. En contrepartie de cette renonciation aux recours, les
sociétés Bouygues immobilier et Parismed se sont engagées à verser à Karous une
indemnité transactionnelle de 500 000 euros, qui devait couvrir toute indemnisation pour
quelque cause que ce soit liée aux programmes immobiliers faisant l'objet de la transaction.
Cependant, les sociétés Bouygues immobilier et Parismed n'ont pas versé cette indemnité
comme convenu.
En conséquence, Karous a pratiqué une saisie-attribution sur les biens de la société
Bouygues immobilier pour récupérer cette indemnité.
La société Bouygues immobilier a alors contesté la validité de la transaction, en alléguant la
nullité du contrat pour violence ou défaut de concessions réciproques, et a saisi le juge de
l'exécution pour demander la nullité de la transaction et la mainlevée de la saisie-attribution.
La contrainte économique exploitée par la société pour obtenir une indemnité
transactionnelle est-elle de droit ?
L'arrêt mentionné dans le texte indique que la menace d'exercer les recours contentieux en
annulation de permis de construire, qui était au cœur de la transaction, était illégitime. En
effet, ces recours n'avaient aucune chance de succès, comme l'avaient déjà confirmé
plusieurs décisions de juridictions administratives sur des recours similaires.
De plus, la cour a souligné que la société Bouygues immobilier avait besoin des permis de
construire sans contestation pour mener à bien son projet immobilier, qui comprenait la
création d'une nouvelle structure hospitalière, d'une école d'infirmières et de logements
collectifs à Marseille.
En conclusion, la cour a jugé que la contrainte économique exploitée par la société Karous
pour obtenir une indemnité transactionnelle élevée était illégitime, ce qui a conduit à la nullité
de la transaction et à l'ordonnance de la mainlevée de la saisie-attribution.
Le pourvoi en cassation a été rejeté, ce qui signifie que la décision de la cour d'appel est
confirmée.

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