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1- Les sources de la subrogation 

:
La subrogation aux droits du créancier peut avoir lieu, soit en vertu d'une convention, soit en
vertu de la loi.
A- La subrogation conventionnelle :
▶️ Selon l’article 212 du DOC , la subrogation s’opère à l’initiative du créancier lorsqu’une
personne (le subrogé) paie la dette d’autrui (le débiteur), et récupère les droits et actions du
créancier qui a été payé (le subrogeant) afin de réclamer l’exécution de l’obligation du
débiteur.
Le législateur impose trois conditions lorsqu’il y a subrogation conventionnelle consentie par
le créancier :
-Elle doit être expresse. Il faut donc que les termes employés dans la convention permettent
d’exprimer clairement la volonté du créancier de subroger le solvens dans ses droits contre le
débiteur. Le législateur exclut donc toute hypothèse de subrogation tacite.
-Elle doit être consentie en même temps que le paiement ou grâce à un acte antérieur.
▶️ Ainsi , le législateur admet également une subrogation conventionnelle à l’initiative du
débiteur dans l’article 213 du DOC . Ce mécanisme intervient lorsque le débiteur emprunte
une chose ou une somme d’argent a une tierce personne pour payer et désintéresser son
créancier et ainsi donc le tiers préteur prend la place du créancier.
L’article 213 du DOC ajoute qu’il faut , pour que cette subrogation soit valable :
1. Que l'acte d'emprunt et la quittance soient constatés acte ayant date certaine;
2. Que, dans l'acte d'emprunt, il soit déclaré que la somme la chose a été empruntée pour
faire le payement, et que, dans quittance, il soit déclaré que le payement a été fait des
derniers ou la chose fournie à cet effet par le nouveau créancier; en cas de consignation,
ces énonciations doivent être portées sur la quittance délivrée par le receveur des
consignations;
3. Que le débiteur ait subrogé expressément le nouveau créancier dans les garanties
affectées à l'ancienne créance.
B- La subrogation résultant d’une disposition légale :
L’article 214 du DOC énumère les cas ou la subrogation peut avoir lieu de manière
systématique même en l’absence de relation contractuelle ou de clause contractuelle
prévoyant la possibilité de recourir a la subrogation ; cette disposition du DOC prévoit
expressément que la subrogation a lieu, de droit , dans les cas suivants :
1. Au profit du créancier, soit hypothécaire ou gagiste ou nanti, soit chirographaire,
remboursant un autre créancier, même postérieur date, qui lui est préférable à raison de ses
privilèges, de ses hypothèques, de son gage ou de son nantissement;
2. Au profit de l'acquéreur d'un immeuble, jusqu'à concurrent du prix de son acquisition,
lorsque ce prix a servi à payer des créanciers auxquels cet immeuble était hypothéqué;
3. Au profit de celui qui a payé une dette dont il était tenu avec le débiteur, ou pour lui,
comme débiteur solidaire, caution cofidéjusseur, commissionnaire;
4. Au profit de celui qui, sans être tenu personnellement de la dette, avait intérêt à son
extinction et, par exemple, en faveur de celui qui a fourni le gage, le nantissement ou
l'hypothèque.

2- Les effets de la subrogation :


L'article 216 du DOC précise que la subrogation est régie, quant à ses effet par les principes
établis aux articles 190, 193 à 196 et 203 du même code.
Dans tous les cas, la subrogation qu'elle soit conventionnelle ou lé elle entraine les effets
suivants : la créance est éteinte à l'égard du créancier subrogeant et en même temps, cette
créance est transmise au solvens remplace le créancier et dispose d'un recours contre le
débiteur.
A . Le transfert d'une créance et de ses accessoires :
Le transfert de la créance permet de réaliser une transmission de cette créance au subrogé et
permet en même temps au débiteur d’opposer au solvens toutes les exceptions qu'il a contre le
créancier. Le solvens prend la place du créancier et exerce par la même occasion tous les
droits reconnus à ce dernier .
Ainsi, le créancier est tenu d’une obligation de garantie à l’égard du subrogé. A cet effet
l’article 203 du DOC distingue entre le transfert de la créance a titre onéreux et celle à titre
gratuit.
En effet, le subrogeant a titre onéreux doit garantir au subrogé :
1. Sa qualité de créancier ou d'ayant droit;
2. L'existence de la créance ou du droit au temps de la cession;
3. Son droit d'en disposer; Le tout, quoique la cession soit faite sans garantie.
Il garantit également l'existence des accessoires, tels que les privilèges et les autres droits qui
étaient attachés à la créance ou au droit cédé au moment de la cession, à moins qu'ils n'aient
été expressément exceptés. Celui qui cède à titre gratuit ne garantit même pas l'existence de la
créance ou du droit cédé, mais il répond des suites de son dol.
En outre, la subrogation permet au débiteur d’opposer au subrogé toutes les exceptions dont il
dispose a l’encontre du subrogeant. Cette règles représente une conséquence naturelle de
l’effet translatif de la subrogation. Le subrogé bénéficie des avantages de la créance et subit
en même temps les inconvénients de celle-ci. Dans ces conditions, le débiteur est en droit
d’opposer au subrogé toutes les exceptions qu’il pouvait opposer au subrogeant.
B. Limites apportées au transfert de la créance :
La subrogation ne permet au subrogé de ne récupérer que les sommes qu’il a payées
réellement au subrogeant ; cette institution n’est pas alors considérée comme une opération
spéculative. Le subrogé n’a de recours subrogatoire contre le débiteur que jusqu’à
concurrence des sommes qu’il a versées au subrogeant en application de la règles ‘’tout le
paiement , rien que le paiement’’ .
Il en résulte que si le solvens paye une partie de la créance et obtient une quittance pour le
tout, c’est le débiteur qui doit en profiter et non le solvens. Le subrogé ne peut exercer de
recours contre le débiteur que pour les sommes d’argent qu’il a versées au créancier mais le
débiteur bénéficie , par contre, d’une remise de la dette pour le restant du montant de la
créance.

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