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1- Les conditions de la délégation 

:
A- Les conditions générales :

En tant que contrat, la délégation doit satisfaire aux conditions de validité des obligations édictées
par l’article 2 du D.O.C, à savoir la capacité de s’obliger, un consentement valable du déléguant et du
délégataire, même à l'insu du débiteur délégué, un objet non contraire à la loi at aux bonnes mœurs, et
en dernier lieu, la délégation suppose une cause licite. Ceci est clairement énoncé dans les dispositions
de l’article 219 du D.O.C qui prévoit que la délégation est parfaite dès le consentement des parties.

De même, il est à souligner que la délégation n’est soumise à aucune formalité pour qu’elle soit
valable, mais elle doit obéir aux règles relatives à la preuve des obligations contractuelle, notamment
celles prévues à l’article 443 du DOC. A cet effet, si l’objet de la cession dépasse la valeur de 10000
DHS elle ne peut être prouvée que par un acte authentique ou sou seing privé.

B- Les conditions particulière  :

Selon les dispositions de l’article 220 du D.O.C la délégation ne peut porter sur des droits éventuels
dont l’existence est hypothétique. Ainsi, ledit article ajoute que la délégation n'est valable :

1. Que si la dette déléguée est juridiquement valable;

2. Que si la dette à la charge du créancier déléguant est également valable.

En outre , la délégation est considérée comme étant valide lorsque le déléguant et le délégataire sont
d'accord, même si le débiteur délégué n'en est pas informé. Cependant, si le délégataire et le débiteur
délégué ont des différends, l'approbation de ce dernier est nécessaire pour que la délégation soit valide,
et il peut choisir de la refuser.

Enfin, la délégation qui a pour but de soustraire le débiteur à ses juges naturels et de l'attirer devant
une juridiction qui n'est pas la sienne est considérée comme nulle d’après les dispositions de l’article
193 du DOC .
2- Les effets de la délégation :
A- Les effets de la délégation a l’égard des parties :

En principe, la délégation valable libère le déléguant (art. 223 DOC) Peu importe que le délégué paye
ou non le délégataire à l’échéance de la dette, le délégataire ne dispose point d’un recours contre le
déléguant. Celui-ci est définitivement libéré, il ne répond pas de l’insolvabilité du délégué.

Cependant, La délégation ne libère point le déléguant et le délégataire a recours pour le montant de sa


créance et ses accessoires :

- Lorsque l’obligation du délégué est déclarée inexistante ou est résolue pour l’une des causes de
nullité ou de résolution établies par la loi.
- Lorsque le débiteur oppose au nouveau créancier des exceptions relatives à la capacité de la
personne, à condition que les exceptions soient fondées au moment où il a accepté la délégation
et qu’il les ignore à ce moment (art. 354 DOC).
- Lorsque le débiteur délégué démontre qu’il s’est déjà libéré avant d’avoir eu connaissance de la
délégation.

Ainsi, l’article 204 prévoit que le déléguant ne garantit la solvabilité du débiteur que lorsqu'il a
délégué un débiteur qui n'était déjà plus solvable au moment de la délégation. Toutefois, le déléguant
cesse d’être tenu de cette garantie si le défaut du paiement provient soit du fait ou de la négligence du
délégataire, ou si ce dernier a accordé au débiteur une prorogation du terme après l’échéance de la
dette.

En outre, selon les dispositions de l’article 225 qui renvoie à l’article 200 du D.O.C, la délégation
implique également la transmission des accessoires qui font parties intégrantes de la créance,
notamment les privilèges sauf ceux qui sont personnels, les hypothèques et caution lorsqu’il y a
stipulation expresse. La délégation comporte, par la suite, les autres suretés sauf stipulation contraire,
ainsi que les actions en nullité, en rescision ou en paiement appartenant au créancier cédant.

De plus, l’article 201 ajoute que si la délégation comprend le gage, le délégataire détient toutes
les obligations du déléguant en ce qui concerne la garde et la conservation de ce gage. En
d’inexécution, le déléguant et le délégataire rependent solidairement envers le débiteur.

B- Les effets de la délégation à l’égard du délégué :

En effet, l’article 222 du DOC permet au débiteur délégué d’opposer au nouveau créancier tous le
moyens et exceptions qu’il aurait pu opposer au créancier déléguant, même celles qui sont
personnelles a ce dernier .
Ainsi, le délégué qui a payé , a la possibilité d’exercer un recours contre le déléguant a concurrence de
la somme qu’il a payé , d’après les règles du mandat, s’il n’était pas débiteur du déléguant .

Enfin, Sous réserve qu'il n'y ait pas de dol ou de faute lourde de sa part, le débiteur serait considéré
comme libéré de sa dette s'il avait payé le délégataire ou réglé la dette autrement en accord avec lui,
avant que le déléguant ou le délégataire n'ait signifié le transfert.

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