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YASSIL
De prime abord,
Les biens du débiteur sont le gage commun de ses créanciers, et le prix s'en
distribue entre eux par contribution, à moins qu'il n'y ait entre les créanciers des
causes légitimes de préférence (les privilèges, le nantissement et le droit de
rétention).
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Support de cours de droit foncier et droits réels/ R. YASSIL
Article 489 DOC : Lorsque la vente a pour objet des immeubles, des droits immobiliers ou
autres choses susceptibles d'hypothèque, elle doit être faite par écriture ayant date certaine et
elle n'a d'effet au regard des tiers que si elle est enregistrée en la forme déterminée par la loi.
Les navires et les aéronefs sont des biens meubles susceptibles d'hypothèques.
Pourquoi ?
- ce sont des biens de grande valeur, ce qui favorise le crédit.
- ce sont des meubles dont l'individualisation est assurée par une immatriculation leur conférant
une situation fixe, de telle sorte que la publicité des transferts et des charges réelles peut être
organisée au lieu même où ils sont immatriculés.
1. Les navires
►Tout navire de commerce, de servitude ou de plaisance marocain qui navigue en mer doit être
immatriculé. L'immatriculation consiste à attribuer à un navire un nom et un numéro
d'identification.
►L’inscription de l’hypothèque doit être établie dans le registre du port d’attache, ou du port
de construction (navire en construction), et au registre de la conservation des
2. Les aéronefs :
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Ces hypothèques confèrent à leur titulaire les principales prérogatives dont jouissait un
créancier hypothécaire au moment de leur création.
Elles sont toutes conventionnelles et doivent également être rédigées par écrit, à peine de nullité
et leur publicité est calquée sur le régime des hypothèques terrestres.
1. Les privilèges :
- Le privilège est un droit de préférence que la loi accorde sur les biens du débiteur à
raison de la cause de la créance.
- Le privilège est un droit réel accessoire ouvrant droit à un créancier d’être préféré aux
autres créanciers même hypothécaires.
Caractère :
- Une faveur accordée par la loi (pas de privilège sans texte) ;
- En considération de la qualité de la créance et non de la personne du créancier (c’est
relatif !) ;
- Payer avant toutes les autres créances ;
- Porte sur tous les biens (privilège général) ou sur certains biens (privilèges
spéciale) ;
- Les privilèges produisent leurs effets mêmes s’ils ne sont pas inscrits sur le titre
foncier. Leur rang est fixé par la loi.
Les seules créances privilégiées sur les immeubles du débiteur sont :
1° les frais de justice pour la vente aux enchères publiques de l’immeuble et la répartition
du prix ;
2° les droits du trésor, tels qu’ils résultent et sont régis par les lois qui les
concernent. Ce dernier privilège ne s’exerce sur les immeubles qu’à défaut de mobilier.
Les privilèges spéciaux priment sur les généraux.
Quid en cas de concours de créanciers privilégiés ?
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2. L’hypothèque :
Définition :
L'hypothèque est une sûreté réelle immobilière constituée sans dépossession du débiteur,
en vertu de laquelle le créancier peut faire vendre l'immeuble grevé et d'être payé par
préférence sur le prix.
►Ne peut porter que sur les biens immeubles immatriculés ou en cours d’immatriculation.
Son objectif
Octroyer au créancier un droit de préférence se substituant à l'égalité instituée par la règle
selon laquelle le patrimoine du débiteur est le gage commun des créanciers. La rupture de
cette égalité favorise le crédit. Elle confère au créancier :
un droit de préférence : en cas de vente suite à une saisie immobilière, le créancier sera
payé, en priorité, sur le prix de vente ;
un droit de suite : il pourra faire saisir le bien même s'il a été revendu depuis à un tiers.
Sa Typologie
Hypothèque conventionnelle : résulte d'un accord de volontés entre le créancier et le
propriétaire de l'immeuble affecté à garantir la dette. Le propriétaire est le débiteur lui-
même. Si l'immeuble est affecté par un tiers pour garantir la dette d'autrui, il s'agira d'une
caution réelle.
Hypothèque forcée : est constituée sans le consentement du débiteur dans les cas
déterminés par la loi. Par exemple, le vendeur, l'échangiste et le copartageant peuvent en
vertu d'un jugement obtenir une hypothèque forcée sur les immeubles concernés dans le cas
où ils n'ont pas stipulé dans le contrat de vente, d'échange ou de partage une hypothèque
conventionnelle pour garantir le paiement du prix de vente, de la soulte d'échange ou de
partage.
Son caractère :
- elle est accessoire : l'hypothèque n'existe que s'il y a une créance à garantir. Il s'agit
d'un droit réel accessoire. En principe, l'hypothèque ne peut être constituée avant la
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3. Le nantissement
Définition :
Le nantissement est un droit réel constitué sur un immeuble qui est affecté par le débiteur ou
sa caution réelle au profit du créancier nanti pour la garantie du remboursement d’une
créance.
Il confère au créancier :
- le droit de possession de la chose nantie ;
- le droit de la retenir jusqu’au remboursement de la créance ;
- le droit de priorité ;
- le droit de suite.
Le nantissement est indivisible.
le contrat de nantissement doit être conclu par acte authentique.
Le nantissement doit être à durée déterminée.
Les biens du mineur ou de l’interdit ne peuvent être nantis par le père, la mère, le tuteur ou
Le tuteur datif que sur autorisation du juge.
Le créancier est tenu de s’acquitter des coûts, charges annuels occasionnés, les entretiens et
Les réparations utiles et nécessaires à l’immeuble.
Questions à poser ?
- Le créancier, peut-il devenir propriétaire de l’immeuble nanti par le simple défaut de
remboursement dans le délai convenu ?
- Quid du nantissement de part indivise ? et qu’en est-il du partage ?
- Peut-on nantir des biens futurs ?
- Et les récoltes ?
Extinction du nantissement :
Par l’extinction de la créance qu’il garantit ; par le renoncement explicite du créancier nanti ;
par la perte totale du bien nanti ; par la confusion.
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L’immatriculation foncière
L’immatriculation a pour objet de placer l’immeuble qui y a été soumis sous le régime du dahir
de 1913 (complété et modifié par la loi 14.07), sans qu’il puisse y être ultérieurement soustrait.
Elle consiste à :
- Immatriculer un immeuble suite à une procédure de purge, donnant lieu à l’établissement d’un
titre foncier qui annule tous titres et purge tous droits antérieurs qui n’y seraient pas
mentionnés ;
- Inscrire sur le titre foncier ainsi établi tout acte et fait portant constitution, transmission,
modification, reconnaissance ou extinction de droits réels ou charges foncières relatifs à
l’immeuble qui en fait l’objet.
Le dépôt de la réquisition
La demande d'immatriculation est effectuée par :
- le propriétaire ;
- le copropriétaire ;
- le bénéficiaire de droits réels (usufruit, superficie, emphytéose, zina, houa et surélévation,
habous) ;
- le bénéficiaire de servitudes foncières avec le consentement du propriétaire ;
- le créancier non payé à l’échéance qui entreprend une saisie immobilière en vertu d’une
décision judiciaire obtenue contre son débiteur ;
- le représentant légal d’un incapable ou d’un mineur.
Publication et affichage
Un extrait de la réquisition d'immatriculation est publié au bulletin officiel et affiché avec avis
de bornage aux sièges du Tribunal de Première Instance, de l'Autorité Locale et du Conseil
communal du territoire sur lequel se trouve l’immeuble concerné. (aux Marchés hebdomadaires).
Opération de bornage
Il s'agit à la fois d'une opération topographique, d'un acte de publicité et d'une enquête juridique
sur les lieux.
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- Non diligence du requérant pour suivre la procédure dans un délai de 3 mois qui suivent
la notification de la sommation qui lui a été adressée par le Conservateur.
Rejet :
Le Conservateur procède au rejet de la réquisition d’immatriculation en cas de :
- L’irrégularité de la demande ;
- l’insuffisance des documents produits ;
Transmission du dossier au tribunal :
En cas d'opposition, le Conservateur transmet la réquisition d'immatriculation et les pièces y
relatives au Tribunal de Première Instance pour statuer sur les oppositions grevant l’immeuble.
Prénotation
C'est une prétention de droit sur un bien immatriculé, portée sur le titre foncier afin de préserver
le rang pour le droit contesté.
C’est est une mention d’une formalité provisoire et conservatoire portée au titre foncier dans
l’attente d’une inscription définitive. Elle a pour but de sauvegarder certains droits prétendus
par son bénéficiaire à l’encontre de tous les actes de disposition que le propriétaire inscrit aurait
conclus frauduleusement et de mauvaise foi.
Les délais :