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INTRODUCTION AU DROIT

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SUPPORT DE COURS

AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
Unité : Titre du Cours : Code :
INTRODUCTION AU DROIT
Jours/Heure : LUNDI : 9H45 à 11H45
Chargée : Dr. AGNON Akouwavi Mbonè
Grade académique : Assistant
Spécialité : Droit privé
Contacts : 92 47 59 53 / 93 46 33 48
Classe : L.1/S1 Matière : Volume Horaire : 30

DROIT CT : 20 TD : 10 TP :

●Objectif du cours

- Objectif général
Le cours d'Introduction au droit offre une vision d‟ensemble de la matière. Il permet l‟assimilation et la maitrise
des notions et des institutions fondamentales nécessaires à l‟apprentissage du droit.
- Objectif spécifique
A la fin de cet enseignement, les étudiants devront être capables de connaitre la règle de droit et tous ses contours,
distinguer les personnes physiques des personnes morales, les droits patrimoniaux les droits extrapatrimoniaux, les
différentes obligations et lire les décisions de justice et de bien comprendre les spécificités des décisions en
fonction de la juridiction dont elles émanent.

PRE-REQUIS :

Contenu du cours

INTRODUCTION GENERALE

PREMIERE PARTIE : LE DROIT OBJECTIF


Chapitre 1/ L‟identification de la règle de droit
Chapitre 2 / La spécialisation du droit
Chapitre 3 / Les sources du droit

DEUXIEME PARTIE : LES DROITS SUBJECTIFS


Chapitre 1/ Les sujets de droit : les personnes
Chapitre 2/ Les objets de droit : les biens
Chapitre 3/ Les catégories des droits subjectifs et les preuves des droits subjectifs
Chapitre 4/ Le contrat
Chapitre 5/ Les sûretés

● Langue d’enseignement : Français


● Evaluation :
- Contrôle continu : DST
- Examen final : Examen écrit

BIBLIOGRAPHIE :

- AUBERT J. L., Introduction au droit et thèmes fondamentaux du droit civil, 11e édition Sirey, Paris, 2006
- PARADISO M., Cours d’Institution du Droit Privé, 3e édition Giappichelli, Turin, 2004 (corsso di Istituzione
di diritto privato)
- TERRE F. Introduction générale au droit, 6e édition, Dalloz, Paris, 2003
- D‟AGOSTINO F. Droit et justice; pour une introduction à l’étude du droit, édition San Paolo, Roma, 2000.
AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
(Diritto e Giustizia, Per unaintroduzione allo studio del diritto)
- CABRILLAC R., FRISON-ROCHE M. A., REVET T., Libertés et droits fondamentaux, 14e édition Dalloz,
France, 2008
- CARBONNIER J., Droit civil, t. 4, Thémis.
- DAVID R., Les grands systèmes de droit contemporain, 11e édition Dalloz, Paris, 2002 (réimpression 2007)

INTRODUCTION GENERALE

Le Droit relève de la vie des personnes en société et est présent dans les actes et faits de tous les jours.
IL est inhérent au quotidien. L‟achat d‟un livre ou d‟un journal, le fait de prendre un moyen de
transport, le payement de l‟impôt, les naissances, les accidents qui surviennent tous les jours, les coups
et blessures consécutifs à une bagarre sont autant de phénomènes saisit par le droit. Il est dans la réalité
quotidienne1. L‟appréhension de ces phénomènes très variés implique que le Droit procède par
classification, par argument. Il existe en effet plusieurs catégories juridiques. Le droit distingue les
personnes, les choses, les droits et parmi les personnes, il distingue les personnes physiques et des
personnes morales. Etc.

L‟un des traits marquants du droit c‟est aussi son universalité. Le Droit est universel. En effet, toutes
les sociétés du globe dans le temps et dans l‟espace connaissent le droit. Certes, les conceptions du
droit peuvent être différentes, les règles peuvent s‟exprimer de différentes façons, mais il existe une
constance : c‟est la distinction entre le permis et le défendu et la sanction de sa violation. C‟est ce
qui explique souvent l‟existence de différents systèmes juridiques (Civil law, commonlaw, système
juridique islamique, système juridique des pays africains etc.).

Le Droit est aussi un phénomène social. Il correspond au fait que la société établit des règles
destinées à régir son fonctionnement et à organiser les relations, économiques ou non, des personnes
qui la composent2.

Pour le juriste le mot « Droit » comprend deux significations distinctes mais complémentaires : le
Droit objectif et les droits subjectifs.

Le Droit objectif : il est un « ensemble de règles de conduite qui, dans une société donnée et plus ou
moins organisée, régissent les rapports entre les hommes »3. C‟est – à dire qu‟il est « un ensemble de
règles destinées à organiser la vie en société et à s‟appliquer à toutes les personnes qui forment le corps
social »4. Cela explique qu‟elles soient formulées de manière générale et impersonnelle. La règle de

1
FRANCOIS TERRE, Introduction générale au Droit, Dalloz 6è édition, 2003, Paris
2
JEAN-LUC AUBERT, Introduction au Droit et thèmes fondamentaux du Droit civil, Sirey 11è édition 2006, Paris
3
FRANCOIS TERRE, Introduction générale au Droit, Dalloz 6è édition, 2003, Paris p, 3
4 JEAN - LUC AUBERT, Introduction au Droit et thèmes fondamentaux du Droit civil, Sirey 11è édition 2006, Paris

AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
Droit concerne chacun mais en même temps ne désigne personne en particulier. Ainsi la règle posée
par l’art. 1240 du Code civil : « tout fait quelconque de l‟homme, qui cause à autrui un dommage,
oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer » ; ce texte édicte le principe de la
responsabilité dite du fait personnel, principe qui s‟applique à tous. En tant qu‟il vise ainsi un
ensemble de règles générales et impersonnelles, le mot droit correspond à ce qu‟on appelle justement
droit objectif. La formule signifie qu‟on envisage la règle de droit en elle-même et pour elle-même,
indépendamment de son application individuelle à ceux qui s‟y trouvent soumis. Le droit objectif est
alors un ensemble de règle de conduite socialement édictée et sanctionnées, qui s‟imposent aux
membres de la société.

Les droits subjectifs : « ce sont les prérogatives que le « Droit » ou Droit objectif reconnait à un
individu ou à un groupe d‟individus et dont ceux-ci peuvent se prévaloir dans leurs relatons avec les
autres en invoquant, s‟il y a lieu, la protection et l‟aide des pouvoirs publics disons au sens large de la
société : droit de propriété, droit de créance, droit de vote… »5. Jean-Luc Aubert parle de
« prérogatives individuelles que les personnes ont vocation de puiser dans le corps des règles qui
constitue le Droit objectif. Reprenant l‟exemple de l’art. 1240 du Code civil, le droit subjectif c‟est le
droit pour celui qui a subi le dommage par la faute d‟un tiers, de lui en réclamer la réparation.

Ces deux sens du mot droit ne s‟opposent pas. Ils sont complémentaires.

En effet, un droit objectif sans droit subjectif c‟est –à-dire des règles de droit qui ne reconnaitraient
pas des prérogatives individuelles aux membres de la société serait contraire aux aspirations
individuelles de l‟homme. Inversement, des prérogatives individuelles qui ne résulteraient pas de la
règle de droit conduiraient à une anarchie.

Il résulte de l‟ensemble de ces éléments que le Droit objectif regroupe des règles de
conduite. Cependant, toutes les règles de conduite ne sont pas nécessairement des règles de droit.
Surgit alors une série d‟interrogations : qu‟est-ce qui caractérise la règle de Droit et la différencie des
autres règles ? Comment s‟élabore la règle de droit ? Quelle en est la finalité ?

Pour mieux cerner le cours, nous allons en premier lieu étudier le droit objectif et les droits subjectifs
(1ere partie) ; ensuite nous examinerons les rapports sociaux d‟origine contractuelle et
extracontractuelle, le plus souvent on parle des obligations. (2eme partie).

5
FRANCOIS TERRE, Introduction générale au Droit, Dalloz 6è édition, 2003, Paris

AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
PREMIERE PARTIE
DROIT OBJECTIF

L‟existence de la règle de Droit suggère que soient mis en relief les éléments permettant son
identification (Chap. 1) de même que sa spécialisation (Chap.2) et les sources (Chap.3)

CHAPITRE 1

L’IDENTIFICATION DE LA REGLE DE DROIT

Il nous en souvient, le mot droit a deux sens : le Droit objectif et les droits subjectifs. Ce qui retiendra
notre attention dans ce chapitre, c‟est le Droit objectif, au sens de la règle de droit dont il faudra
approfondir la notion (Section 1). Le droit relève aussi de la connaissance. Il est en lui-même objet de
connaissance immédiate6. L‟essentiel n‟est pas de connaitre les règles de droit. Il faut aussi
comprendre leurs relations avec les situations concrètes c‟est-à-dire leur application au fait ; ce qui
pose notamment le problème de l‟interprétation de la règle de droit. Ces préoccupations seront prises
en compte en étudiant la science du Droit (Section. 2).

Section 1/ La Notion de Droit

Dans la société, la règle de droit coexiste avec d‟autres règles desquelles il faut la distinguer (§1). On
aura également à mettre en évidence les caractères de la règle de droit (§2) et le rôle de la règle de
droit (§3).

§1 : La coexistence de la règle de droit avec d’autres règles de conduite

Il faut distinguer la règle de droit de la Morale de la Religion et de l’Equité. Droit, Morale, Religion
et Equité ont des finalités distinctes. Tandis que le droit vise à organiser la société et les relations qui
s‟y établissent entre les personnes qui la composent, la morale et la religion concernent essentiellement
l‟individu. L‟Equité pour son compte poursuit la justice que nous pouvons écrire avec « j » minuscule.

6
FRANCOIS TERRE, introduction générale au droit, p. 2
AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
La règle morale tend à la perfection de la personne et à l‟épanouissement de sa conscience. La règle
religieuse veille au salut de l‟être humain dans une rencontre d‟amour avec Dieu7.

Ces perspectives sont assurément bien différentes de celles dans lesquelles se place la règle de droit
qui « n’est ni une règle de salut, ni une loi d’amour ; c’est un facteur d’ordre, un régulateur de la vie
sociale ».
Afin de mieux cerner la distinction entre la règle de droit ; la morale, la religion et l‟Equité, on
procédera à une distinction tenant à leur source, à leur objet et à leur sanction.

A : Droit et Morale

Distinction tenant à leur source


- Les préceptes de la morale résultent de la révélation divine, de la conscience, voir des données de
science, tandis que

- les règles de droit appliquées dans un pays donné à un moment donné (droit positif) émanent de
l‟autorité étatique.

Distinction tenant à leur objet


- L‟objet de la morale c‟est des devoirs de l‟homme non seulement à l‟égard des autres, mais aussi à
l‟égard de lui-même, voir, de la divinité.

- Le droit vise les rapports sociaux pour assurer l‟ordre et la paix..

Distinction tenant à leur sanction


- La morale serait sanctionnée au niveau interne, celui de la conscience,

- Les sanctions des violations du droit auraient une origine externe et se relieraient à l‟autorité
contraignante des pouvoirs publics.

B : Droit et religion

Distinction tenant à leur source


- Les règles religieuses émanent en principe d‟une divinité qui l‟inspire ; (la révélation).
- les règles de droit appliquées dans un pays donné à un moment donné (droit positif) émanent de
l‟autorité étatique.

Distinction tenant à l’objet


- En principe, les règles religieuses visent la perfection de l‟âme dans un rapport avec les divinités.

- La règle de droit organise les rapports des hommes en sociétés.

7
JEAN-LUC AUBERT p. 9-10
AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
- Distinction tenant à leur sanction
Il faudra retenir que les préceptes religieux concernent au niveau de la sanction, les relations de
l‟homme avec la divinité qui récompense ou punit, du vivant ou après la mort,

- Le droit est sanctionné par le groupe social par l‟intermédiaire des autorités étatiques.

C : Droit et Equité
L‟Equité tend par l‟atténuation de ce que le droit peut avoir de trop rigide, à réduire l‟éventuel écart
pouvant exister entre la justice et le droit. On peut alors dire que l’équité est un principe modérateur
du droit afin d’atteindre la justice, l’équilibre et la vérité. On dit que l‟équité est un recours au juge
contre la loi ». Encore faut-il observer que, dans nombre de cas, c‟est la loi elle-même qui renvoie à
l‟équité expressément ou non. Ainsi l’art 1135 du Code civil dispose que « les conventions obligent
non seulement à ce qui y est exprimé, mais encore à toutes les suites que l’équité, l’usage ou la loi
donnent à l’obligation d’après sa nature » ; l‟équité trouve une place considérable en droit
international public. Par ailleurs l‟équité joue un rôle important en matière d‟arbitrage. (art.1244, Code
civil).

Dans tous les cas l‟équité ne substitue par le droit comme le dit justement M. Prosper Weil, « L’équité
dans le droit oui. L’équité à la place du droit, non »8

§2 Les caractères de la règle de Droit

Le rapprochement entre le droit d‟une part, la morale et la religion de l‟autre, permet de retenir que le
droit est une règle juridique de conduite dans les rapports sociaux. Elle est générale, impersonnelle
(abstraite), Obligatoire, Permanente, coercitive.

Section 2/ La Science du droit

La science du droit désigne la connaissance de la règle de droit et la réflexion sur le phénomène


juridique. Cette réflexion a pour finalité, l‟amélioration des règles du droit positif. La science du droit
regroupe de ce fait différentes sciences et techniques appliquées aux phénomènes juridiques et dont on
peut rendre compte en évoquant successivement les sciences auxiliaires du droit, les méthodes et
techniques de la science juridique.

§1. Les sciences auxiliaires du droit

Les sciences auxiliaires du droit ont une importance déterminante en ce qu‟elles permettent de
répondre à la question de savoir si une règle de droit est nécessaire et laquelle.

8
FRANCOIS TERRE p. 14-16
AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
A : l’épistémologie juridique
Elle a pour objet la connaissance du droit. Par ex : le législateur voulant consacrer une théorie, doit
analyser les multiples raisons qui ont expliqué sa naissance et forgé son succès.

B : La sociologie juridique
Elle pour objet l‟analyse des phénomènes juridiques considérés comme des faits sociaux9. Par ses
techniques (statistiques et enquêtes), elle permet de savoir si une règle de droit est souhaitée par la
population. Ex : les togolais souhaitent-ils maintenir ou non la polygamie ? Elle permet aussi
d‟apprécier l‟effectivité d‟une loi existante dans un éventuel but de réforme.
C : Le droit comparé
Il est apparu initialement sou la forme de la législation comparée. Son ambition s‟est élargie vers la
jurisprudence, la doctrine et la pratique du droit. C‟est la science de la comparaison appliquée au
système juridique. Le droit étranger fournit des solutions ou des modèles dont peut s‟inspirer la
législation nationale.

D : L’histoire du droit
Son importance résulte du fait que des solutions actuelles du droit plongent leurs racines dans le passé.
L‟histoire offre un fond d‟observation et d‟expérience au juriste.

E : L’analyse économique du droit


Elle permet notamment de déterminer le coût d‟une institution ou d‟un mécanisme juridique ou plus
généralement l‟impact économique d‟une loi existante ou en projet. Ex : les conséquences
économiques d‟une loi supprimant l‟autorisation administrative de licenciement.

§2 : L’élaboration de la règle de droit

Le contenu de la règle dépend des finalités du droit et des choix opérés par l‟autorité qui la détermine.
Dans tous les cas, la diversité des situations que le droit appréhende rend nécessaire des définitions et
des classements souvent liés à ce que l‟on appelle la nature juridique. Le droit se réalise à l‟aide des
concepts et des catégories (A). Il est exprimé en langage (B) et organisé par un raisonnement (C)

A : Concepts et catégories juridiques


Un concept est une représentation mental, abstrait et général d‟un objet. Les concepts sont définis par
le législateur ou par le juge. Ex : l’art 528 du code civil dispose que « sont meubles par leur nature, les
animaux et les corps qui peuvent se transporter d‟un lieu à un autre, soit qu‟ils se meuvent par eux-
mêmes, comme les animaux, soit qu‟ils ne puissent changer de place que par l‟effet d‟une force
étrangère ».

9
FRANCOIS TERRE, p. 360
AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
Les concepts permettent d‟effectuer la qualification, la classification juridique et la détermination du
régime juridique.

B : Le langage juridique (mode indéfini)


L‟élaboration de la règle de droit repose sur un langage juridique approprié c‟est-à-dire un vocabulaire
et un discours juridique. La généralité de la règle de droit se traduit par l‟utilisation des pronoms ou
adjectifs indéfinis. On, Chacun, Tout … Le choix du bon mot est essentiel pour la précision et la
clarté de la règle de droit.
C : Le raisonnement (type conditionnel)
Le raisonnement juridique qui caractérise l‟élaboration de la règle de droit est le raisonnement du type
conditionnel qui crée un rapport de condition à conséquence entre deux positions. Le rapport
transparait dans le langage par l‟usage des mots comme Si, quand, lorsque, alors.

§3 L’application de la règle de droit

L‟application de la règle de droit implique le passage de droit au fait. Il s‟agit d‟appliquer la règle de
droit qui vise des catégories à un fait concret ou une situation concrète. Cette application impose
parfois l‟interprétation de la règle de droit.

A- Le passage de la règle de droit au fait


L‟application de la règle de droit nécessite le passage du général au particulier, du droit au fait,
souvent facilité par un raisonnement de type déductif, le syllogisme. Ce raisonnement est construit sur
deux propositions, une majeure et une mineure, dont on déduit une conclusion.

Ex : Tous les hommes sont mortels (Majeure), Socrate est un homme (mineure), donc Socrate est
mortel (conclusion).

Dans le domaine juridique, la Majeure serait la règle, la mineure, le fait et la conclusion l‟application
de la règle à ce fait, le plus souvent une décision judiciaire. Par ex : vu l‟art 1109 du code civil, le
consentement d‟une partie à un contrat ayant été obtenu par dol du contractant, ce consentement n‟est
pas valable et le contrat est nul.

AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
C‟est ce raisonnement intellectuel qu‟il va falloir appliquer dans la résolution d‟un cas pratique.

B. l’Interprétation
1- La méthode d’interprétation
Schématiquement, deux méthodes sont possibles. Une première méthode dite exégétique et la libre
recherche scientifique.
a- L’Ecole de l’exégèse
La méthode que l‟on qualifie d‟exégèse voue au texte à interpréter un respect quasi religieux. C‟est
cette méthode d‟interprétation qui s‟est imposée en France dans les années qui ont suivi l‟adoption du
code civil. L‟interprétation ne peut se fonder que sur le texte à interpréter, les textes qui
l‟accompagnent et éventuellement l‟intention du législateur.
b- La libre recherche scientifique

A l‟opposé de la méthode précédente, il y a la libre recherche scientifique de Gény. Pour ce dernier,


l‟interprétation doit rechercher librement la solution adéquate. L‟interprète pourra s‟appuyer dans sa
démarche sur l‟équité, l‟histoire ou la sociologie. Gény dira « Par le code civil, mais au-delà du code
civil ».

c- La synthèse des deux méthodes


La méthode d‟interprétation dominante aujourd‟hui en France au moins en droit civil (cette méthode
ne s‟applique pas en droit pénal où prévaut l‟interprétation stricte des textes, dans un souci de
protection des libertés) résulte d‟une combinaison des deux précédentes. Les tribunaux peuvent
s‟inspirer de considérations d‟ordre économique ou sociologique, mais leur interprétation doit être
fondée sur une loi : la décision doit être juridiquement motivée. (art. 455 NCPC)
§.4 - La connaissance de la règle de droit
L‟apport d‟autres sciences dans la connaissance du droit n‟est pas négligeable. L‟histoire du droit et le
droit comparé y jouent un rôle important.
La science du droit assure la connaissance de la règle de droit à travers l‟enseignement, la
documentation et l‟apport de d‟autres sciences.

AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
CHAPITRE 2

LA SPECIALISATION DU DROIT

Parce qu‟elle vise à organiser la société, la règle de droit, sans prétendre tout prévoir, prend en
considération le particularisme des diverses situations de la vie sociale pour y imposer des règles
adéquates. Cette diversification de la règle de droit débouche sur une véritable spécialisation. Il est
souvent fait la classique distinction entre Droit privé et Droit public (Section1) ensuite entre Doit
interne et Droit international (Section 2)

Section 1/ Distinction Droit public et Droit privé10

L‟interférence réciproque qui se fait remarquer souvent vis-à-vis du droit privé et du droit public
permet de parler parfois de la publicisation du droit privé et de la privatisation du droit public. Le
champ d‟application des deux droits est quelque fois difficile à démarquer. Ceci porte à constater
l‟existence des droits à cheval communément dits droits mixtes.

§.1- Le droit privé

Le droit privé peut se définir comme l‟ensemble des règles qui gouvernent les rapports des
particuliers entre eux ou avec les collectivités privées telles les sociétés et les associations 11. Il assure
la protection des intérêts individuels.
Le droit privé rassemble en son sein le Droit Civil, le Droit de Commerce et ses démembrements
(droit des sociétés, droit bancaire, droit boursier, droit des assurances, droit de la consommation, droit
des entreprises en difficulté, etc.), et par rattachement en vue de leur étude, les branches qui relèvent
du droit mixte.
A- Le droit civil : il comprend le droit des personnes et de la famille (mariage, divorce, filiation
succession etc. ; le droit des obligations, (contrat, responsabilité civile) le droit des biens (la
propriété). Le droit civil est le droit commun privé. Car lorsque dans un domaine du droit privé on est
confronté au mutisme du droit, c‟est aux principes du droit civil qu‟il faut se référer. Cette fonction
particulière se justifie par le fait que le droit civil est la banche la plus ancienne du droit.

10
FRANCOIS TERRE, Introduction générale au droit, Dalloz, 6ième édition, Paris 2003 ; MASSIMO PARADISO, “Corso
di Istituzioni di diritto privato” (Cour d‟Institution du droit privé), G. Giappichelli editore, Torino, 2004
11
FRANCOIS TERRE, Introduction générale au droit, Dalloz, 6ième édition, Paris 2003
AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
B- Le Droit commercial : concerne les commerçants et leurs activités de même que les actes de
commerce accomplis par toute personne.
Au Togo, le droit commercial, et généralement le secteur des affaires, est régi par les règles relevant
du droit OHADA (Organisation pour l‟Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires), issu d‟un
traité signé le 17 octobre 1993 à Port-Louis, en Île Maurice, par des Etats africains12. Il s‟agit d‟un
ensemble de règles communes, qualifiées d‟Acte uniformes, qui couvrent un vaste domaine des
affaires, tel que le droit commercial général, le droit des sociétés, le droit comptable, le droit des
sûretés, le recouvrement des créances, le droit des entreprises en difficultés, etc.
Par ailleurs, le droit des effets de commerce, une autre branche du droit commercial, est, quant à lui
régi par les dispositions du Règlement n° 15/2002/CM/UEMOA relatif aux systèmes de paiement dans
les Etats- membres de l‟Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
Un certain nombre de règles se sont détachées du droit commercial et du droit civil pour former une
branche autonome de droit privé, de nature mixte (civil et commercial) ; il s‟agit du droit de la
propriété intellectuelle (propriété industrielle et propriété littéraire et artistique), le droit des
assurances, le droit des transports. Droit international privé.

§.2 - Droit public


Le droit public comprend l‟ensemble des règles qui dans un Etat donné, président à l‟organisation
même de cet Etat et celle qui gouvernent les rapports de l‟Etat et de ses agents avec les particuliers13.
On rassemble sous le droit public principalement : le droit constitutionnel, le droit administratif, droit
fiscal et les finances publiques, les libertés publiques.

A - Droit constitutionnel : ensemble des règles qui président à l‟organisation politique de l‟Etat et à
son fonctionnement ; plus précisément l‟exercice et la dévolution du pouvoir.

B - Droit administratif : ensemble de règles qui définissent et organisent les administrations et les
services publics ; elles précisent leur mode de fonctionnement et celle qui régissent leurs rapports avec
les particuliers.

C – Droit fiscal et finances publiques : ils réunissent les règles gouvernant les dépenses et les recettes
des collectivités publiques

12
Le Traité de Port-Louis a été signé, à l‟origine par 14 Etats : le Benin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République
Centrafricaine, les Comores, le Congo, la Cote d‟Ivoire, le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Mali, le Niger, le Sénégal, le
Tchad et le Togo. Après ratification par sept Etats, (Sénégal, Centrafrique, Mali, Comores, Burkina Faso, Benin, Niger), le
Traité est entré en vigueur le 18 septembre 1995. Les autres Etats l‟ont progressivement ratifié entre 1996 et 1999. La
Guinée – Bissau, dès 1995, puis en 2000, ont ensuite rejoint l‟Organisation qui comptait 16 Etats-membres au 31 décembre
2000. Un dix-septième Etat vient d‟intégrer l‟Organisation : la République Démocratique du Congo, qui a déposé ses
instruments de ratification le 13 juillet 2012 auprès du Sénégal, Etat dépositaire du Traité de Port-Louis, conformément aux
dispositions de l‟article 57 du Traité. Ce qui ouvre la voie à la mise en application, sur ce territoire, des Actes uniformes
dans les 60 jours qui suivent. Le Sao Tome en principe a également manifesté son intérêt en vue d‟une adhésion prochaine.
13
FRANCOIS TERRE, Introduction générale au droit, Dalloz, 6ièmeeidtion, Paris 2003
AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
D – Les libertés publiques : elles définissent les différents droits de l‟individu dans la société et les
modalités de leur protection.

E : Droit international public : réunit l‟ensemble des règles qui régissent les rapports des Etats entre
eux ainsi que celle qui définissent l‟action, le fonctionnement, la compétence et les pouvoirs des
organisations internationales.

§.3 - Les droits mixtes/droits à cheval14


Ensemble de règles publiques et privées dont la combinaison permet de régir les situations juridiques à
caractère mixte.

Constitue droit mixte toute branche de droit qui réalise une combinaison de règles relevant pour les
unes du droit public et pour d‟autres du droit privé. Il s‟agit notamment du droit pénal15, de droit
social16 (droit de travail et droit de sécurité sociale), la procédure civile17. Pour raison de commodité
de l‟enseignement, ces droits mixtes sont rattachés à l‟une ou l‟autre des deux branches du droit.

Section 2/ Droit international


14
JEAN-LUC AUBERT p. 41ss
15
Le droit pénal, est d‟une part public car les infractions sont déterminées en considération de l‟intérêt général et de l‟ordre
public et c‟est le pouvoir public qui inflige la sanction. La victime n‟est pas autorisée à se venger elle-même. Néanmoins le
droit pénal comporte des éléments du droit privé ; d‟ailleurs son étude est rattachée au droit privé. Le droit pénal
sauvegarde l‟intégrité physique, la sanction du vol, la propriété individuelle ; il protège des individus dans leur vie, leur
honneur etc.
16
Le droit social comprend le droit de travail et la Sécurité sociale. Le droit de travail recouvre des règles qui définissent la
condition des tirailleurs salariés liés par un contrat du travail. Le droit social se rattache traditionnellement au droit privé
car il régit les rapports entre les deux particuliers, l‟employeur et le salarié, qui à l‟origine étaient soumis au Code civil.
Mais il revêt les caractères d‟un droit mixte en raison des nombreux éléments de droit public qui y interviennent : le
pouvoir de l‟employeur est très encadré par de nombreux règlements, l‟inspection du travail est une institution
administrative, l‟organisation de la Sécurité sociale est administrative, etc.
17
Par droit processuel, on entend l‟organisation de la justice et son fonctionnement. Il s‟agit notamment de la procédure
civile, de la procédure pénale et de la procédure administrative. La définition des différents organes de justice (civile,
pénale et administrative) constitue le but premier du droit processuel. Il comporte un ensemble de règles qui régissent la
procédure à respecter lors du déroulement du procès. . Le caractère public ici relève de la mise en place et du
fonctionnement du service public de la justice. Cependant l‟aspect du droit privé n‟est jamais totalement absent du fait du
souci constant de défense des intérêts des particuliers. En outre, la procédure civile et celle pénale sont traditionnellement
rattachées au droit privé et enseignées par des professeurs de droit privé, en raison de la nature des juridictions devant
lesquelles elles ont vocation à s‟appliquer.

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Le droit international pour son compte traite tantôt des relations entre les particuliers de différents
pays, droit international privé (§1) et tantôt des rapports entre les Etats eux-mêmes ou avec les
organisations internationales, droit international public (§2).

§.1 - Le droit international privé


Il régit les rapports privés des personnes lorsque ces rapports comportent un élément d‟extranéité. Il
sera ainsi lorsqu‟un contrat est rattaché à au moins deux ordres juridiques. Par exemple, un contrat
conclu au Togo et qui sera exécuté dans un autre pays ou encore un divorce entre un togolais et une
béninoise, qui se sont mariés au Sénégal et vivent au Niger. Il s‟applique entre les privés des différents
Etats lorsque les intérêts de ceux-ci se croisent. Il s‟agit principalement pour le droit international privé
de déterminer les lois applicables par la méthode du « conflits de lois ». Le droit international privé se
réfère concrètement et la plus part des temps aux dispositions des conventions internationales qui
régissent les rapports de droit privé sur le plan international. Ex : Convention de Varsovie du
12/10/1929 sur les transports aériens internes ou internationaux ; la Convention de Bruxelles du
29/04/1961 sur le transport martine etc.

§.2- Droit international public


Il réunit l‟ensemble des règles qui régissent les rapports des Etats entre eux ainsi que celles qui
définissent l‟action, le fonctionnement, la compétence et les pouvoirs des organisations internationales.
Il est aussi appelé « ius gentium », droit des gens. Exemple d‟organisations : UNICEF ; O.N.U ; OMS.
Le droit international public rassemble les dispositions telles que : boycott, embargo, rupture des
relations diplomatiques, etc. Cependant on note une difficile effectivité de ces mesures dans les Etats
du simple fait qu‟il n‟existe pas de force supranationale coercitive.

L‟application des règles du droit international public repose principalement sur la bonne volonté des
Etats ou sur la raison du plus fort. De ce point de vue, pour ceux qui retiennent la sanction comme seul
critère constitutif de droit, le droit international public serait encore un droit en l‟état de formation.
Néanmoins, pour d‟autres, la sanction ne serait pas le seul critère pour l‟existence du droit.

§.3- Droit communautaire


Entre le droit international privé et celui international public, on note le droit dit « droit
communautaire ». Le droit communautaire a en soi un caractère mixe c‟est-à-dire qu‟il est à la fois un
droit international (car il met en relations les Etats entre eux) et un droit interne parce qu‟il comprend
des règles identiques qui ont vocation à s‟appliquer dans chacun des Etats- membres en vue d‟un
marché homogène.

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Pour l‟Union Européenne par exemple, les règles résultent de différents traités ; Traité de Rome du 25
mars 1957, instituant la Communauté Economique Européenne (CEE) entré en vigueur le 1er janvier
1958 ; Traité de Communauté européenne du charbon et de l‟acier (CECA), entré en vigueur le 25
juillet 1952 et du Traité Euratom entré en vigueur le 1er janvier 1958 ; à ces traités s‟ajoute l‟Acte
unique Européen de 1986 et le Traité de Maastricht du 7 février 1992 sur l‟Union européenne.

Pour le droit communautaire en Afrique, nous pouvons citer notamment l‟OHADA (Organisation pour
l‟Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires), issu d‟un traité signé le 17 octobre 1997 à Port-
Louis, en Île Maurice, par des Etats africains18 ; les dispositions du Règlement n°
15/2002/CM/UEMOA, relatif aux systèmes de paiement dans les Etats membres de l‟Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ; d‟autre dispositions de l‟UA (Union
Africaine).

18
Le Traité de Port-Louis a été signé, à l‟origine par 14 Etats : le Benin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République
Centrafricaine, les Comores, le Congo, la Cote d‟Ivoire, le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Mali, le Niger, le Sénégal, le
Tchad et le Togo. Après ratification par sept Etats, (Sénégal, Centrafrique, Mali, Comores, Burkina Faso, Benin, Niger), le
Traité est entré en vigueur le 18 septembre 1995. Les autres Etats l‟ont progressivement ratifié entre 1996 et 1999. La
Guinée – Bissau, dès 1995, puis en 2000, ont ensuite rejoint l‟Organisation qui comptait 16 Etats-membres au 31 décembre
2000. Un dix-septième Etat vient d‟intégrer l‟Organisation : la République Démocratique du Congo, qui a déposé ses
instruments de ratification le 13 juillet 2012 auprès du Sénégal, Etat dépositaire du Traité de Port-Louis, conformément aux
dispositions de l‟article 57 du Traité. Ce qui ouvre la voie à la mise en application, sur ce territoire, des Actes uniformes
dans les 60 jours qui suivent. Le Sao Tome en principe a également manifesté son intérêt en vue d‟une adhésion prochaine.
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CHAPITRE 3

LES SOURCES DU DROIT

La source ici désigne l’ensemble des procédés d’élaboration des règles dont l’ensemble constitue
le Droit.
Il importe souligner que chaque système juridique développe une théorie des sources de droit. Ainsi,
pour les pays romano-germaniques la loi constitue la principale source de droit. Au contraire, le droit
des pays de la commun law est essentiellement jurisprudentiel. Malgré cette présentation, il faut
remarquer que l‟évolution contemporaine conduit à un développement du droit écrit dans les pays de la
commun law alors qu‟on assiste à un rôle de plus en plus grandissante de la jurisprudence dans les pays
romano-germanique.
En somme, il existe diverses sources de droit : les sources textuelles et les sources non textuelles.
Les sources textuelles représentent les sources écrites qu‟on rencontre principalement dans les pays
Romano-germanique : la Constitution, les Traitées internationaux, la Loi, les Règlements, les
Ordonnances, les Circulaires.
Par rapport à la jurisprudence, la coutume et la doctrine, la loi occupe une place prépondérante dans le
système Civil Law.

Section/ 1 : La Loi

La loi admet une définition au sens formel et une autre au sens large.

Au sens formel ou strict, la Loi est toute règle de droit émanant du parlement, c‟est-à-dire du pouvoir
législatif.

Au sens large ou matériel par contre, la Loi désigne toute règle de droit écrite indépendamment de
l‟autorité dont elle émane. Il suffit qu‟elle soit abstraite, permanente et de portée générale. Dans ce
sens la loi désigne toute les sources écrites à savoir, aussi bien l‟arrêté que la loi votée par le
parlement.
Ainsi considérée, la Loi est l’ensemble de règles juridiques écrites votées par le parlement et
promulguées par l’autorité compétente, (généralement le Chef de l’Etat).
Nous retiendrons alors le sens matériel pour étudier la hiérarchie des normes, leur application dans
l‟espace et dans le temps.

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§1 Le mécanisme de l’élaboration de la loi

La loi est élaborée à travers un mécanisme appelé processus de l‟élaboration de la loi. Ce mécanisme
comporte plusieurs étapes :

A : l’Initiative de la loi : projet19 de loi ou proposition20 de loi.


B L’adoption de la loi / Vote
C : La promulgation21 de la loi : se fait par le chef de l‟Etat par un décret de promulgation.
NB : il faut préciser que les règlements et en particulier les décrets sont exécutoires par nature et ne
sont pas soumis à la formalité de promulgation.

D : La publication de la loi :
La publication de la loi est son insertion au journal officiel. La publication répond au principe selon
lequel : « Nul n’est censé ignorer la loi ».
La règle de droit doit être connue par les citoyens. C‟est le but de la publication des lois et des
règlements.
E : l’Entrée en vigueur de la loi
La finalité de la publication qui est de permettre aux citoyens de prendre connaissance du nouveau
texte, impose qu‟un délai s‟écoule entre la date où elle intervient et celle où la nouvelle loi entre en
vigueur.
Le texte nouveau peut lui-même fixer sa date d‟entrée en vigueur. Dans ce cas, cette date doit être
nécessairement postérieure à celle de sa publication.
A défaut de disposition particulière du texte publié, son entrée en vigueur intervient un jour franc (jour
qui dure de 0h à 24h) après sa publication c‟est-à-dire le lendemain de la publication à O heure.

F : La disparition de la loi / anéantissement de la loi


La loi est en principe permanente. Mais il peut arriver qu‟elle soit temporaire. Il en est ainsi d‟une loi
moratoire ; d‟une loi ordinaire en période de crise, loi expérimentale
La procédure ordinaire pour l‟anéantissement de la loi est son abrogation qui est son anéantissement
pour l’avenir seulement. L‟abrogation peut être expresse ou tacite.

19
On appelle projet de loi une initiative qui vient du gouvernement
20
Une proposition de loi est une initiative de loi prise par le parlement
21
La promulgation est l’acte par lequel le chef de l’Etat atteste l’existence de la loi et donne l’ordre aux autorités
publiques d’observer et de faire observer cette loi. Cette promulgation se fait par décret dit décret de promulgation. Le
décret de promulgation donne sa date officielle à la loi. (art. 67 Const. Togolaise). Le rôle de la promulgation est
l’authentification de la loi et la localisation de cette dernière dans le temps. Le Président de la République dispose d’un
délai de 15jours qui suivent la transmission au gouvernement de la loi définitivement adoptée. S’il refuse la promulgation,
soit le parlement s’incline ou il maintient sa décision et le parlement peut être dissous. Après la promulgation, la nouvelle
loi doit être portée à la connaissance de la population par la publication.

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§2 L’Application de la loi

La loi est appelée à être appliquée dans l‟espace et dans le temps.

A/ l’Application dans l’espace


La loi est appelée à être appliquée sur l‟étendue du territoire de l‟Etat où elle a été élaborée. La loi
togolaise a vocation en principe à s‟appliquer sur l‟ensemble du territoire togolais. Cependant, il peut
arriver qu‟en présence d‟un élément d‟extranéité, que la loi togolaise ne soit pas applicable.
En effet, il arrive que les législations de plusieurs pays aient vocation à régler une question de droit
privé. C‟est le droit international privé qui permet de régler cette situation que l‟on désigne par conflit
de lois.
B/ L’Application dans le temps
Le droit appréhende le temps dans ses dimensions fondamentales, le futur par l‟anticipation, le passé
par la rétroactivité et le présent. Ce qui importe ici c‟est comment régler les conflits de lois dans le
temps. L‟entrée en vigueur de la loi suppose que soient remplir plusieurs conditions. Alors la loi
acquiert la force obligatoire. Une fois la loi définitivement votée par le parlement, elle doit être
promulguée et faire l‟objet de la publication. C‟est cette dernière formalité qui détermine la date
d‟entrée en vigueur si celle-ci n‟est pas directement prévue par la loi elle-même.

1 : Conflits de lois dans le temps


La succession de lois régissant une même matière soulève deux interrogations : jusqu‟à quand survit la
loi ancienne et à partir de quand s‟applique la loi nouvelle ? Il arrive que la loi nouvelle prévoie des
dispositions transitoires. Le problème ne sera posé qu‟en l‟absence de dispositions transitoires.
Au terme de l’art 2 du code civil, « La loi ne dispose que pour l‟avenir ; elle n‟a point d‟effet
rétroactif ».

2 : La non-rétroactivité
La non-rétroactivité de la loi est un principe d‟ordre public que le juge pourra appliquer d‟office. Le
principe comporte deux conséquences :

 La loi nouvelle ne s’applique pas à la constitution ou l’extinction des situations


juridiques antérieures à son entrée en vigueur.

 La loi nouvelle ne s’applique pas aux effets déjà passés d’une situation juridique née
avant son entrée en vigueur.

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C / Les exceptions au principe de non-rétroactivité

Trois exceptions sont portées au principe :

 Les lois interprétatives


 La loi nouvelle expressément rétroactive
 La loi pénale nouvelle plus douce

§3 La hiérarchie des normes

Intérêt (Nécessité/importance/avantage)
La hiérarchie des normes est d‟une importance capitale car elle permet de régler les conflits des
normes en ce qu‟en principe, une norme inferieure ne peut ni déroger à une norme supérieure, ni
l‟abroger.
A : Description des normes
Au sommet de la hiérarchie des normes se trouve la constitution. Viennent ensuite les autres normes
que nous étudierons singulièrement.

1. La Constitution22
La constitution est l‟ensemble de règles destinées à assurer la dévolution et l’exercice du pourvoir.
Elle est dite également loi fondamentale ou suprême.

Par ailleurs, de la constitution, il résulte d‟autre sorte de lois : Loi constitutionnelle, Loi organique et
Loi référendaire.

2. Les Traités Internationaux régulièrement ratifiés

Ce sont des conventions et accords conclus entre des Etats. Pour rentrer dans l‟ordonnancement
juridique interne des Etats parties, les traités doivent remplir deux conditions : la ratification et la
réciprocité. (art. 138 et 140 Const. Togolaise)

NB : Il faut ajouter que le droit communautaire prime sur les lois internes des pays membres de la
communauté. A titre d‟exemple, l’art. 10 du traité de l’OHADA dispose que « les actes uniformes
sont directement applicables et obligatoires dans les Etats parties nonobstant toute disposition contraire
de droit interne, antérieure ou postérieure ».

22
FRANCOIS TERRE, p. 203 ss
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3. La Loi ordinaire23
La Loi est l‟ensemble de règles juridiques écrites, votée par le parlement et promulguées par le chef
de l‟Etat. Elle est générale, abstraite, obligatoire, permanente et coercitive. En effet, l’art. 84 de la
Constitution du Togo énumère les domaines qui relèvent de la compétence de la Loi. Le parlement
est composé de l‟Assemblée nationale et du Senat (pas encore au Togo).

4. Les Règlements
Il s‟agit de décisions d‟origine gouvernementale. Ce sont des actes de portée impersonnelle dictés ou
(établis) par les autorités exécutives compétentes. Il existe deux types de règlements : règlement
autonome24 et règlement d’application25. L’art 85 de la Constitution précise que les matières
autres que celles qui sont du domaine de la Loi ont un caractère réglementaire. Ils prennent la forme de
décrets ou d‟arrêtés.

Un décret : c‟est une décision exécutoire à portée générale ou individuelle signée par le Président de
la République ou le premier ministre. Ex : le décret du président de la République portant nomination
du premier Ministre

Un arrêté : est une décision exécutoire de portée générale ou individuelle émanant d‟un ou plusieurs
ministres ou d‟autres autorités administratives, préfet, maire, etc. D‟où les arrêtés ministériels,
interministériel, préfectoraux, municipaux.

5. Les Ordonnances
Ce sont des actes posés par le gouvernement avec l‟autorisation du parlement dans le domaine de la
loi. En effet, le gouvernement parfois, peut solliciter du parlement l‟autorisation d‟élaborer des règles
de droits. Ces règles élaborées par le gouvernement dans le domaine de compétence du parlement
constituent une ordonnance.
Aux termes de l’art. 86 de la Constitution togolaise, « le gouvernement peut, pour l’exécution de ses
programmes, demander à l’Assemblée nationale, l’autorisation de prendre par ordonnance, pendant
un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi. Ces ordonnances sont prises
en conseil des ministres après avis de la cour constitutionnelle. Elles entrent en vigueur dès leur
publication, mais deviennent caduques si le projet de loi de ratification n’est pas déposé devant
l’Assemblée nationale avant la date fixée par la loi d’habilitation. A l’expiration du délai défini dans

23
JEANJ-LUC AUBERT, p. 61-63 ; FRANCOIS TERRE, p. 201-203
24
Les règlements autonomes sont les règlements pris spontanément et à titre exclusif dans les matières autres que celles
qui relèvent de la Loi.
25
Les règlements d’application par contre sont des règlements qui précisent les détails de l’application de la Loi. Ces
règlements sont nécessairement subordonnés à la Loi et ne peuvent y déroger.

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la loi d’habilitation, ces ordonnances ne peuvent être modifiées que par la loi en ce qui concerne leur
dispositions qui relèvent du domaine législatif ».

6. Les Circulaires
Les circulaires sont des instructions internes à l‟Administration, n‟oblige ni le juge ni les tiers. Par
contre, elles obligent les fonctionnaires auxquels elles sont adressées.

7. Schéma illustratif de la hiérarchie des normes (les sources écrites de la Règle de droit)
Lois constitutionnelle
CONSTITUTION Lois organiques
Lois référendaires

Accords
TRAITES INTERNATIONAUX Conventions

Sens strict ou formel ex : Code


LOI ORDINAIRE Sens matériel ou large

Règlement autonome Décrets


REGLEMENTS Interministériel
Arrêtés Ministériel
Préfectoraux
Municipaux
Règlements d‟application
ORDONNANCES

CIRCULAIRES

B : Le respect de la hiérarchie : La conformité


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Le contrôle à priori permet d‟évincer une norme inferieure avant son entrée en vigueur. Le contrôle à
posteriori permet de ne pas appliquer une norme déjà entrée en vigueur.

1) La conformité des Traités internationaux à la Constitution


Voir art. 139 de la Constitution togolaise. En effet, une disposition constitutionnelle contraire à un
traité s‟oppose à la ratification de celui-ci.
2) La conformité des lois à la Constitution
Voir art. 104 al. 4 de la Constitution togolaise. Le contrôle de la constitutionalité d‟une loi peut se
faire avant ou après sa promulgation. En effet, aux termes de l‟art. 104 al. 4 de la Constitution
togolaise, une loi peut, avant sa promulgation, être déférée à la Cour constitutionnelle. Dans ce cas,
sont habilités à le faire, le Président de la République, le Premier ministre, le Président de l‟Assemblée
nationale ou 1/5 des membres de l‟Assemblée. Si le texte est déclaré inconstitutionnel, il ne peut être
promulgué.

L’al. 6 du même texte prévoit qu‟ « Au cours d‟une instance judiciaire, toute personne physique ou
morale peut in limine litis, devant les cours et tribunaux, soulever l‟exception d‟inconstitutionnalité
d‟une loi ». Dans ce cas, la juridiction sursoit à statuer et saisit la Cour constitutionnelle. La cour doit
statuer dans un délai d‟un mois et en cas d‟urgence dans les huit jours. Si le texte est déclaré
inconstitutionnel, il doit être retiré de l‟ordonnancement juridique (art 104 dernier al. Const.
Togolaise). Les décisions de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d‟aucun recours et
s‟imposent à toutes les autorités civiles, militaires et juridictionnelles.

3) Conformité des lois aux traités


On le sait, les traités régulièrement ratifiés ont une force supérieure aux lois internes. Le contrôle de la
conformité de la loi aux traités pose un problème particulier qui est celui de l‟organe compétent pour
effectuer ce contrôle. Le Conseil constitutionnel en France avait jugé qu‟il n‟était pas compétent pour
apprécier la conformité d‟une loi à un traité26. Une décision de la Chambre mixte de la cour de
cassation en France a fait prévaloir le traité sur la loi. Mais le conseil d‟Etat en France avait adopté une
solution contraire pour deux raisons. La première revient à dire que préféré le traité à la loi revient à
procéder à un contrôle de constitutionnalité qui relève de la seule compétence du conseil
constitutionnel. La seconde raison consiste à dire qu‟un tel contrôle permettrait au pouvoir judiciaire
de contrôler le pouvoir législatif contrairement au principe de la séparation des pouvoirs. Mais le
Conseil d‟Etat a modifié sa jurisprudence depuis l‟arrêt Nicolo27 du 20 octobre 1989. Il y a donc une
habilitation du juge à contrôler la conformité de la loi au traité.

26
Cons. Cons. 15 janvier ; 1975, D. 75 ;529
27
Nicolo, JCP, 1989 ;II,21371
AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
1) Contrôle de la légalité des règlements
Le contrôle de la légalité des règlements peut être exercé par les juridictions administratives et
judiciaires. Ce recours peut prendre la forme d‟un recours en annulation pour excès de pouvoir qui ne
peut être porté que devant les juridictions administratives et particulièrement au Togo devant la
chambre administrative de la Cour suprême. L‟annulation vaut erga omnes.
La légalité d‟un règlement peut aussi être contestée par une exception d‟illégalité qui permettra à
l‟occasion d‟un litige particulier, d‟écarter l‟application du règlement déclaré illégal. Cette exception
d‟illégalité peut être librement introduite devant les juridictions administratives. Les juridictions
judiciaires ne pouvant empiéter sur les prérogatives du pouvoir exécutif, cette exception d‟illégalité est
admise que devant les juridictions pénales.

Section 2/ Les sources non textuelles (non écrites)

Il s‟agira de la jurisprudence, la coutume et la doctrine.

§1 La jurisprudence

La jurisprudence, c‟est l‟ensemble des décisions rendues par les tribunaux envisagées du point de vue
normatif. C‟est la solution donnée par un ensemble de décisions judiciaires sur une question du droit. Il
convient alors de voir comment le juge contribue –t-il à élaborer la règle de droit.

A : Mécanisme de l’élaboration de la règle de droit par le juge


Il est fait obligation au juge de juger et de trancher en toute circonstance. Il joue alors le rôle
d‟interprète ou de suppléance de la loi.
Aux termes de l’art. 4 du Code civil, « Le juge qui refuse de juger, sous prétexte du silence, de
l’obscurité ou de l’insuffisance de la loi, pourra être poursuivi comme coupable de déni de justice ».
Les décisions rendues par le juge sont, par un processus, transformées en règle de droit.
En cas du mutisme ou de l‟insuffisance de la loi, le juge joue un rôle de suppléance de la loi. On parle
de loi supplétive. Le juge élabore nécessairement une règle qu‟il applique à la situation et qu‟il
interprète. Il est important de relever que dans tous ces cas, le juge n‟élabore pas une règle de droit de
portée générale. La solution retenue par le juge ne dépasse pas l‟espace tranchée.
Cependant, la jurisprudence a un rôle important en droit ; elle interprète la loi, la complète et parvient
même à la faire évoluer au gré des besoins. Toutefois elle reste une source subordonnée dans les pays
de Civil law.

B : La jurisprudence, source subordonnée à la loi

AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
Même si la jurisprudence peut être considérée comme une source de droit, elle l‟est à titre subordonné.
Elle peut enrichir la loi et parfois préparer une nouvelle loi. Une décision ne peut faire jurisprudence
que si le législateur n‟intervient pas promptement pour l‟empêcher.

§2 : La coutume
La coutume est l‟ensemble des faits, pratiques, et/ou comportement d‟une société sans l‟intervention
du législateur. Elle n‟est pas dictée en forme de commandement par les pouvoirs publics mais résulte
de la société à la base. La coutume constitue une source de droit à condition de ne pas être contraire à
la loi.
Quand un usage est devenu suffisamment constant et régulier, les hommes en viennent à considérer
qu‟il doit être obligatoirement suivi ; on est alors en présence de ce qu‟on appelle coutume. Deux
éléments déterminent la coutume : un élément matériel, la repetitibilité (objectif) et un élément
psychologique, l’intention de donner force obligatoire (subjectif).

§3 La doctrine et les autorités


La doctrine est la pensée, l‟opinion des auteurs sur une question de droit donnée. Elle peut aussi
designer l‟ensemble des auteurs, les juristes (professeurs de droit, avocats, magistrats …). La doctrine
joue un rôle remarquable car elle explique et éclaire le droit positif ; elle critique également celui-ci et
suggère des reformes techniques qui permettent au droit d‟évaluer. Mais la doctrine n‟est pas à vrai
dire une source directe du droit car elle n‟a pas une valeur obligatoire.

Le mot autorité désigne ici des groupes ou des institutions dont la mission contribue indirectement à
la formation du droit. Elles n‟ont cependant aucun pouvoir normatif.

DEUXIEME PARTIE

LES DROITS SUBJECTIFS

AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
Le Droit procède par classification. Une distinction fondamentale sépare les personnes des biens, l‟être
de l‟avoir. Etc. Le droit civil en tant que branche du droit la plus vieille et la plus étendue du droit
privé, est le droit commun privé ; c'est-à-dire le droit applicable en cas de mutisme ou d‟insuffisance
de la loi dans un domaine particulier. A chaque fois que les règles particulières ne disposent rien, c‟est
aux principes du droit civil qu‟il faut se référer. Les règles de droit civil sont contenues dans un
document appelé Code civil dont la promulgation remonte en 1804 (code Napoléon).

Par ailleurs, on appelle droit positif l‟ensemble des règles juridiques en vigueur (en application) dans
un Etat ou dans une communauté internationale à un moment donné quelle que soit leur source. C‟est
le droit tel qu‟il est réellement. L’étude du droit civil nous conduira à voir respectivement : les
Personnes, la Capacité juridique, le Patrimoine, les Biens, le contrat, les sûretés et l‟organisation
judiciaire

CHAPITRE 1

LES PERSONNES /LA PERSONNALITE JURIDIQUE

AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
Les personnes juridiques sont les acteurs qui animent la vie juridique. Par personne il faut entendre
tout titulaire de droit et d‟obligation et qui joue un rôle dans l‟activité juridique. Ils sont appelés les
sujets de droit. Une personne est un individu ou un groupe d‟individus doté de la personnalité
juridique. Le droit distingue : les personnes physiques (Section 1) et les personnes morales (Section 2).

Section 1/ Les personnes physiques et la personnalité juridique


Les personnes physiques sont les êtres humains. A un moment donné de leur existence, le droit leur
attribue la personnalité juridique. Seules les personnes ont la personnalité juridique. C‟est pourquoi
elles sont appelées sujets de droit.

§1. La personnalité juridique


La personnalité juridique est l‟aptitude d‟une personne à être titulaire de droit et d‟obligation.
Comme aptitude, la personnalité juridique a un début et une fin.
A : Le début de la personnalité juridique
1) Principe : la personnalité juridique des personnes physiques commence dès la naissance à
condition que l’enfant naisse vivant et viable. Pour être doté de la personnalité juridique, il faut
d‟abord naitre vivant et viable. Ce principe connait une exception.
2) L’exception : la personnalité juridique peut précéder la naissance quand l’intérêt de l’enfant
l’exige. Autrement dit, l‟enfant simplement conçu peut dans son intérêt, être considéré comme né.
Ainsi, l‟enfant pourra recueillir des droits durant la période de gestation pourvu qu‟il naisse vivant et
viable. (art.901 à 911 ; 318 ; 311 ; 725 Code. civ). Il s‟agit d‟une personnalité juridique conditionnelle
car il faudra qu‟il naisse vivant et viable.
NB : toute naissance doit être déclarée à la mairie dans un délai de 45jrs.
B : La fin de la personnalité juridique
La personnalité juridique prend fin avec la mort (à déclarer dans un délai de 15 jours) naturelle des
personnes physiques. Néanmoins, d‟autres événements peuvent aussi mettre fin à la personnalité
juridique : l’absence (ne peut intervenir qu‟après un délai de 10 ans) et la disparition. (la fin de la
personnalité résulte d‟une déclaration judiciaire du décès)
NB : Si l‟absent réapparait avant le jugement déclaratif de décès, il reprend la totalité de ses biens mais
le divorce et le nouveau mariage de son conjoint lui est opposable. S‟il réapparait après le jugement
déclaratif de décès, il reprend ses biens dans l‟état où il les trouve.

§2 : Les éléments d’identification des personnes physiques


L‟identification des personnes physiques s‟opère principalement à l‟aide d‟un certain nombre
d‟éléments : le nom, le domicile, la nationalité et la tenue du registre de l‟Etat civil.

AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
A : Le nom : art. 1 à 14 CTPF
C‟est la désignation d‟une personne. Il comprend le nom de famille, le prénom et les accessoires.
1) Le nom de Famille (le patronymique)
. Les conditions d’attribution : l‟attribution par la filiation, l‟attribution par voie administrative,
l‟attribution par le mariage
. Les caractères du nom patronymique
Le nom de famille est : immuable, incessible, obligatoire et imprescriptible
. La protection du nom
Le nom est protégé contre l‟usurpation c‟est-à-dire l‟utilisation du nom par une tierce personne.

2) Le prénom
Il permet de distinguer une personne de tous ceux qui portent le même nom. Le prénom peut être
changé sur décision du juge en cas d‟intérêt légitime.
3) Les éléments accessoires du nom. qui sont le surnom ou le sobriquet, le pseudonyme et des titres
de noblesse.

B : Le domicile : art. 15 à 19 CTPF


Il a trait à la localisation de la personne. Il permet de situer les personnes physiques quant à leur vie
personnelle, familiale, professionnelle, publique. On distingue différents types de domicile : le
domicile volontaire, domicile légal et le domicile élu.
1) Les caractères du domicile : le domicile est obligatoire, unique et mutable
2) Importance du domicile : le domicile joue un rôle très important dans la vie juridique d‟une
personne : ex : le domicile permet l‟accomplissement des obligations fiscales, politiques et militaire ;
c‟est au domicile que se font la publication des bans, l‟adoption, l‟émancipation, la tutelle, la
succession s‟ouvre au dernier domicile du défunt ; les opérations concernant la cessation des paiements
d‟un commerçant sont centralisées à son domicile ; le domicile détermine le tribunal territorialement
compétant en cas de litige.

D : Nationalité : c‟est l‟appartenance juridique et politique d‟une personne à la population constitutive


d‟un Etat. C‟est un lien juridique et politique qui, unit une personne à un Etat. (cfr art 5 de la
Déclaration universelle des droits de l‟homme de 1948. La nationalité peut être attribuée ou acquise.

1) Conditions d’attribution de la nationalité togolaise


Les critères permettant l‟attribution de la nationalité d‟origine sont :
. La filiation : tout enfant né de père ou de mère togolais est togolais : art. 186 à 201 et 202 à 213
CTPF ; art. 217 à 226 CTPF
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. Le lieu de naissance : tout enfant né au Togo de parents inconnus ou apatrides est togolais
d‟origine.
2) Condition d’acquisition de la nationalité togolaise :
Un étranger peut acquérir la nationalité togolaise par :
Le mariage : (possibilité seulement réservée à la femme étrangère).
La naturalisation : c‟est une décision de l‟autorité administrative d‟accorder la nationalité à un
étranger. Pour être naturalisé, il faut par ex : avoir au moins 18 ans, avoir son principal établissement
au Togo de puis 5ans, parler une langue du Togo, être de bonne moralité.
* Effet de la nationalité : elle confère aux nationaux certains droits et obligations qui ne sont pas
reconnus aux étrangers. Ex : droit de vote, droit d‟être candidat, obligation de servir sous les drapeaux
3) La perte et la déchéance de la nationalité
Un togolais d‟origine peut perdre la nationalité soit volontairement en y renonçant soit
involontairement sur une décision administrative s‟il se comporte comme un étranger. Un naturalisé
peut être déchu de sa nationalité lorsqu‟il commet un crime ou délit avant le délai de 5 ans à partir de
la date d‟acquisition de la nationalité.
E : L’Etat civil : il contient date et lieu de naissance, situation matrimoniale etc.

Section 2 / Les personnes morales/personnalité morale


Les personnes morales sont des groupements que la loi assimile aux personnes physiques en leur
conférant des droits et des obligations en particulier en leur reconnaissant un patrimoine distinct de
celui de ses membres. Une personne morale est un groupement d’individus ou de biens doté de la
personnalité juridique. On distingue les personnes morales de droit public et les personnes morales
de droit privé.

§1 : Les personnes morales de droit public


Ils sont soumis au droit public. On distingue : l‟Etat et les collectivités territoriales, les
établissements publics, les ordres professionnels, des chambres.

§2 : Les personnes morales de droit privé


Elles sont régies par le droit privé. Parmi les personnes morales de droit privé, certaines sont à but
lucratif et d‟autres à but non lucratif. Certaines constituent un groupement de personnes alors que
d‟autres sont des groupements de biens.
A : personnes morales à but non lucratif : associations, syndicats. Elles ont un but désintéressé
B : personne morale à but lucratif : sociétés et groupement d‟intérêt économique. Elles ont un but
intéressé.

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* les sociétés : il s‟agit des sociétés privés ex : RAMCO, CHAMPIGNON, et des sociétés d‟Etat à
caractère industriel et commercial. Ex : CIMTOGO ; CEET ; etc.
* groupement d’intérêt économique
On peut noter aussi les groupements de personnes et les groupements de biens.
Les fondations occupent une place à part. Ce sont des personnes morales créées en vue de réaliser
l‟affectation permanente de biens à une œuvre d‟intérêt général. Les fondations disposent d‟un
patrimoine (ensemble de biens) et ont une destination c‟est-à-dire un but idéal, culturel, scientifique ou
d‟assistance.

§3 : Début et fin de la personnalité juridique des personnes morales


A : Début de la personnalité juridique des personnes morales
Il s‟agit des personnes morales de droit privé.
* pour les sociétés et les groupements d’intérêt économique, la personnalité juridique commence
dès leur immatriculation au Registre de Commerce et Crédit Mobilier (RCCM)
* pour les associations, la personnalité juridique débute dès leur déclaration au ministère de
l‟intérieur.
* pour les syndicats, ils acquièrent personnalité juridique à partir de leur déclaration à la mairie
* pour les catégories religieuses, la personnalité juridique commence à partir de leur reconnaissance
par le ministère de l‟intérieur.

B : La fin de la personnalité juridique des personnes morales


La dissolution met fin à la personnalité juridique des personnes morales. La dissolution peut être
volontaire ou involontaire.

§4 : L’identification des personnes morales


Chaque personne morale est individualisée par une nationalité, un nom (dénomination sociale pour les
sociétés), et un domicile (siège social).
A : le nom des personnes morales : il s‟agit de dénomination sociale pour les sociétés et les
groupements d‟intérêt économique et le titre pour les associations et les syndicats.
B : Le domicile
Le domicile est le lieu de l‟établissement principal. Les personnes morales ont deux domiciles :
domicile volontaire et domicile élu.
NB : les personnes morales n‟ont pas de domicile légal.
Les caractères du domicile des personnes morales : obligatoire, unique (avec exception), mutable.
C. Importance du domicile des personnes morales
Le domicile des personnes morales permet de :
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- Déterminer le tribunal territorialement compétant en cas de litige entre la personne morale et les
membres ou les tiers lorsque la personne morale est dépendeuse : ce tribunal est celui du siège
social
Exception : selon la jurisprudence dite des gares principales, les sociétés peuvent être assignées devant
le tribunal du lieu où elles ont un établissement important.
- Centraliser les procédures de redressement et de liquidation judiciaire
- Déterminer le lieu de la tenue des assemblées générales et la nationalité de la personne morale.
D : La nationalité des personnes morales
Elle est généralement déterminée en fonction du lieu du siège social. Toutefois, par exception, elle
peut être déterminée en fonction du critère de contrôle. Elle permet de déterminer la loi à appliquer à
la constitution et au fonctionnement de la société.
NB : A l‟inverse des personnes physiques, l‟aptitude des personnes morales à jouir de certains
droits est limitée par le principe de la spécialité qui leur est reconnu.

CHAPITRE 2

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LA CAPACITE JURIDIQUE

La capacité est l‟aptitude d‟une personne à être titulaire de droits et à les exercer.

Section 1/ Notion de capacité juridique et d’incapacité

Il existe deux niveaux de capacité qui peuvent avoir des limites appelées incapacités.

§1 : La notion de capacité juridique


On distingue la capacité d’exercice et la capacité de jouissance

A : La capacité de jouissance
La capacité de jouissance est l‟aptitude à avoir des droits et des obligations. Ainsi toute personne
physique a en principe la capacité de jouissance. Elle est confondue donc à la personnalité juridique.
Ex : droit de se marier, droit de devenir propriétaire…
B : La capacité d’exercice
La capacité d‟exercice est l‟aptitude à exercer personnellement les droits et les obligations dont on a la
jouissance.
NB : La capacité est le principe. Toutefois, la capacité d‟une personne peut être atteinte dans l‟une
ou l‟autre de ses composantes. Tout le monde peut avoir la capacité de jouissance mais pas la
capacité d‟exercice.

§2 : La notion d’incapacité
La limite de la capacité juridique est l‟incapacité. L‟incapacité juridique est l‟état d‟une personne
privée par la loi de la jouissance ou de l‟exercice de certains droits. On distingue deux sortes
d‟incapacités : l‟incapacité de jouissance et l‟incapacité d‟exercice.

A : L’incapacité de jouissance
C’est l’impossibilité d’avoir des droits ; elle atteint l‟existence même d‟un droit : incapacité de
voter ; c‟est la situation dans laquelle une personne est privée du droit de conclure certains contrats.
Cette interdiction peut être fondée sur la nécessité de protéger le contractant. Ainsi le tuteur n‟a pas le
droit d‟acquérir le bien de son pupille (art 219 du code togolais de l’enfant). Dans ce cas,
l‟interdiction tend à protéger l‟incapable lui-même. Ex : l‟interdiction pour un mineur de 16 ans de
faire son testament ; interdiction pour le mineur de se marier.

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NB : les incapacités de jouissance sont toujours spéciales et limitées; elles ne portent que sur certains
droits.
B : Les incapacités d’exercice
C’est l’impossibilité d’exercer soi-même les droits dont on est titulaire. Pour remédier à cette
impossibilité, le droit prévoit des régimes de protection des incapables.

Section 2 : La protection des incapables et les actes de la vie civile


Par incapables, on entend les mineurs non émancipés et les majeurs (protégés) incapables.

§1 : La protection des mineurs


Les mineurs au Togo sont des personnes n‟ayant pas encore atteint 18 ans qui est l‟âge de la majorité
civile. On distingue les mineurs émancipés et les mineurs non émancipés. Ceux qui bénéficient du
régime de protection sont principalement les mineurs non émancipés. En effet, le mineur non
émancipé est en principe frappé d‟incapacité générale d‟exercice. De ce fait, tous les actes de la vie
civile doivent être posés en son nom et pour son compte, par son représentant légal qui peut être ses
parents ou son tuteur. On parle du régime de l‟autorité parentale ou de la tutelle.

A. L’autorité parentale : art. 227 à 258 CTPF


Elle est l‟ensemble des droits et de devoirs que la loi reconnait au père et à la mère sur la personne et
les biens de leur enfant mineur non émancipé. Est placé sous l‟autorité parentale le mineur qui a encore
son père et sa mère ou l‟un d‟eux vivant et en état d‟exercer. Elle s‟exerce non seulement sur la
personne mais aussi sur les biens c‟est-à-dire le patrimoine du mineur à travers l’administration
légale. Il peut s‟agir d‟une administration pure et simple ou d‟une l’administration sous contrat
judiciaire.

B. La tutelle : art. 260 à 305 CTPF


Elle est une institution destinée à protéger le mineur dont le père et la mère sont tous deux décédés, en
confiant le soin de sa personne et la gestion de ses biens à un tuteur. Dans le régime de la tutelle, c‟est
le tuteur qui prend soin de l‟enfant et qui administre aussi ses biens. La tutelle comprend 3 organes :
un organe actif ou d‟exécution (le tuteur), un organe de décision (assurer par le conseil de famille du
mineur), organe de contrôle (assurer par le subrogé-tuteur et le juge de tutelle). Le subrogée-tuteur est
un tuteur ad hoc qui intervient pour protéger l‟intérêt du mineur en cas de conflit avec le tuteur. La
tutelle prend fin par l‟arrivé du mineur à la majorité ou par son émancipation.
§2. Les majeurs incapables ou majeurs protégés
La loi dispose trois mesures de protection des majeurs incapables : la Tutelle, la Curatelle et la
Sauvegarde de justice
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A. La Tutelle : art. 325 à 335 CTPF
elle est un régime de représentation du majeur incapable.
Elle est consécutive à des altérations graves des facultés mentales. Le majeur placé sous ce régime est
appelé majeur en tutelle. Il est représenté de façon continue par son tuteur dans tous les actes de la
vie civile. Le majeur en tutelle peut se marier avec le consentement d‟un conseil de famille
spécialement convoqué. Tous les actes accomplis par le majeur en tutelle postérieurement à l‟ouverture
de la tutelle sont nuls en plein droit.
B. La curatelle : art. 336 à 343 CTPF
La curatelle est un régime d‟assistance.
Le majeur en curatelle ne peut donc poser l‟acte qu‟avec l‟assistance de son curateur. Tout comme la
tutelle, elle entraine une véritable incapacité d‟exercice. Toutefois, l‟altération des facultés mentales
est moindre par rapport à la tutelle. Sont placés sous curatelle certains majeurs en raison de leur
déficience physique ou psychique ou de leur prodigalité, intempérance ou oisiveté. Le majeur en
curatelle peut se marier avec le consentement du curateur ; à défaut avec le consentement du juge des
tutelles. Il peut aussi libre tester (rédiger un testament), il peut également faire des donations avec
l‟assistance du curateur.
Tous les actes accomplis seul par le majeur en curatelle, alors qu‟il aurait besoin de l‟autorisation ou
l‟assistance du curateur sont nuls de plein droit.
C. La sauvegarde de justice : art. 319 à 324 CTPF
Il s‟agit d‟un régime de protection temporaire qui ne prive pas celui qui en bénéficie de sa capacité.
Sont placés sous sauvegarde de justice, des personnes dont les facultés mentales sont altérées par une
infirmité ou un affaiblissement dû à l‟âge. Au terme de l’article 324 du CTPF, le majeur hospitalisé
ou soigné à domicile est placé sous protection de la justice pour l‟administration de ses biens. La
sauvegarde de justice s‟assure par une déclaration faite au procureur de la République par le médecin
traitant le malade.

§2 : Les actes de la vie civile


A. classification des actes :
Les actes de la vie civile (actes juridiques) sont classés en trois catégories : les actes conservatoires,
les actes d’administration, les actes de disposition
B : Les sanctions des actes irrégulièrement accomplis
Les actes irrégulièrement accomplis par les incapables sont frappés soit de nullité soit de rescision. Il
s‟agira de nullité en cas de non-respect des formalités imposées et de rescision en cas de lésion ou
d‟un acte nécessitant d‟une autorisation préalable.

CHAPITRE 3
LES BIENS
AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
Un bien est une chose ou un droit appréciable ou évaluable en argent. C‟est tout ce qui a une
valeur monétaire et qui est susceptible d‟être la propriété de l‟homme. Il peut s‟agir des droits à
exercer ou à avoir sur un objet matériel.

Une chose matérielle devient un bien à condition qu‟elle puisse faire l‟objet d‟un droit de propriété.
Mais les choses communes (aire, lumière…) ne sont pas des biens. Donc toutes les choses ne sont pas
des biens.

Habituellement la notion de chose est réservée aux objets ayant une existence palpable, aux objets
corporels. Cependant, une acception plus large permet d‟y inclure aussi les objets immatériels. Ainsi,
les biens peuvent être classés en :
 Biens corporels et biens incorporels
 Biens meubles et biens immeubles

Section 1 / Les biens corporels et les biens non corporels

§1 : Les biens corporels


Les biens corporels sont constitués par le droit de propriété sur les choses matérielles. Ex : droit de
propriété sur une maison, sur terrain, sur une voiture… Les choses corporelles font l‟objet de
plusieurs classifications

A : Les biens fongibles (choses de genre) et les biens non fongible (corps certains)

1) Les biens fongibles ou choses de genre


Ils sont interchangeables. Ex : les billets de banque ; les véhicules de série, pétrole, café, tissu,
farine… Ces biens sont individualisés par le poids, la mesure et le comptage.
2) Les biens non fongibles ou corps certains
Ce sont des biens susceptibles d’être individualisés et ne peuvent être remplacés par un autre.
Ex : une maison spécifique, un terrain situé à un droit déterminé, œuvre d‟art de tel n° une voiture de
telle série etc.

* L’intérêt de la distinction : l‟intérêt réside dans le transfert de propriété et des risques. Le


transfert de propriété et des risques des corps certains (biens non fongibles) se fait dès l‟échange de
consentement (dès la vente, l‟acheteur devient propriétaire) alors que celui des biens fongibles (chose
de genre) ne s‟opère qu‟après leur individualisation. En outre il y a transfert de risque d‟un corps
certain dès l‟échange de consentement tandis que les risques sont à la charge du vendeur jusqu‟à
l‟individualisation d‟une chose de genre.
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B : Les biens consomptibles et biens non consomptibles

1) Les biens consomptibles


Les choses consomptibles sont celles qui se détruisent dès le premier usage selon leur destination. Ex :
les denrées alimentaires, carburant…

2) Les biens non consomptibles


Les choses non consomptibles sont susceptibles d‟un usage prolongé. Ex : maison, voiture, bijou,
portable …
* Intérêt de la distinction : En matière de prêt à usage, les biens non consomptibles donnent lieu à
l‟obligation de restitution de la chose prêtée alors que s‟agissant des biens consomptibles, il y a
obligation de restituer l‟équivalent.

C : Les choses frugifères et les choses productives


1) Les choses frugifères
Les choses frugifères sont celles qui produisent des fruits ; un fruit est ce qu‟une chose fournit
périodiquement sans altération de sa substance. Ex : les fruits naturels, les fruits industriels et les fruits
civil.
2) Les choses productives
Le produit est fourni par une chose sans périodicité ou avec altération de sa substance. Ex : matériaux
extraits de carrière non exploitées.
§2 : Les biens incorporels
Les biens incorporels sont immatériels. Ils comprennent les démembrements du droit de propriété
(usufruit et servitude), les droits réels accessoires (gage et hypothèque), les droits intellectuels, les
droits personnels. Il en résulte que tous les biens ne sont pas des choses. (Tous les biens ne sont pas
palpables).

Section 2 / Biens meubles et biens immeubles


§1 : La distinction entre meubles et immeubles

Au terme de l’art 516 du code civil : « tous les biens sont meubles ou immeubles ».

* Intérêt de la distinction : La distinction entre meuble et immeuble présente des intérêts multiples.
Par ex : l‟aliénation des immeubles est soumise à publicité alors que celle des meubles ne l‟est pas.
Ensuite en principe en cas de litige, c‟est le tribunal du domicile du défendeur qui est compétent. En
matière immobilière, la juridiction du lieu où est situé l‟immeuble est seule compétente.

A : Les meubles
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Les biens meubles sont ceux susceptibles de se déplacer ou d‟être déplacés. On distingue : - les
meubles par nature, les meubles par anticipation, les meubles par détermination de la loi.

B : Les immeubles
Les biens immeubles sont caractérisés par leur fixité. On en distingue : les immeubles par nature, les
immeubles par destination les immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent.
C : Intérêt de la distinction entre meubles et immeubles
Les règles applicables aux deux catégories sont différentes. Ainsi :
 Le tribunal territorialement compétent en cas de litige relatif à un immeuble est celui du
lieu où se situe l‟immeuble alors qu‟en cas de litige relatif à un meuble, le tribunal
territorialement compétant est celui du domicile du défendeur.
 Les immeubles sont donnés en hypothèque alors que les meubles sont donnés en gage
 Le transfert du droit de propriété des immeubles est soumis à la publicité foncière alors
qu‟en matière mobilière, on n‟en fait pas usage (sauf les meubles soumis à publicité : avion,
navire …).
 La possession fait acquérir immédiatement la propriété des meubles alors qu‟une
possession prolongée est nécessaire pour acquérir la propriété des immeubles.
 La lésion est admise dans la vente des immeubles mais refusée dans la vente des meubles.

§2 : Les autres distinctions : Les choses appropriées, les choses communes et les choses sans maitre.

CHAPITRE 4
LE PATRIMOINE

AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
Deux classifications des droits sont particulièrement importantes : la distinction des droits
patrimoniaux et des droits extrapatrimoniaux (section II) et la distinction des droits personnels et des
droits réels (section III). Toutefois, il convient d‟appréhender la notion même du patrimoine. (Section
1)

Section 1/ Notion de patrimoine

Le patrimoine est l‟ensemble des droits et obligations évaluables en argent appartenant à une
personne. Aubry et Rau définissent le patrimoine comme l’ensemble des biens et des obligations
formant une universalité de droit. Le patrimoine est donc l‟ensemble des biens et obligations
formant une universalité dans laquelle actif et passif ne peuvent être dissociés. Cette théorie repose sur
deux idées essentielles à savoir : le patrimoine est une universalité ; le patrimoine est lié à la
personne.

§1 Le patrimoine est une universalité de droits

Le patrimoine est une universalité de droit signifie qu‟il forme un tout indissociable. N‟importe quel
bien sert à payer n‟importe quelle dette. Il en résulte deux conséquences :
- une corrélation entre le passif et l’actif. Ainsi l‟article 2092 dispose que « quiconque
s‟engage personnellement, est tenu de remplir son engagement sur tous ses biens mobiliers et
immobiliers, présents et à venir ».
- les éléments du patrimoine sont interchangeables grâce au mécanisme de la subrogation
réelle. Par ex : le prix de l‟immeuble vendu remplace ledit immeuble dans le patrimoine du vendeur.

§2 Le patrimoine est lié à la personne

Il en résulte plusieurs conséquences :


- Toute personne a un patrimoine (le patrimoine est un attribut de la personnalité) même si ce
patrimoine ne comporte que des dettes. Ainsi le patrimoine est considéré comme une enveloppe, un
contenant dans lequel entrent et sortent des biens. C‟est la situation de l‟héritier, qui recueille à la fois
les droits et les dettes de son auteur.

- Toute personne n‟a qu‟un patrimoine. L‟ensemble de ces droits et charges forme une masse qui ne
peut être divisée. C‟est le principe de l’unicité du patrimoine confirmé dans l‟art. 2092 du Code civil

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« quiconque s‟est obligé personnellement, est tenu de remplir son engagement sur tous ses biens
mobiliers et immobiliers, présents et à venir ».

- Tout patrimoine est lié à la personne. (Impossibilité de patrimoine autonome). Cette théorie affirme
le fait qu‟aucun patrimoine ne peut exister en dehors de la personne. Une personne ne peut vendre ni
donner entre vif (étant encore en vie) son patrimoine. Il peut par contre céder certains éléments du
patrimoine. De même les créanciers ne peuvent saisir le patrimoine de leur débiteur. Ils ne peuvent
saisir que certains biens dans le patrimoine du débiteur. Vendre ou donner son patrimoine reviendrait
à aliéner sa personnalité.

§2. Composition et caractère du patrimoine

A. Composition du patrimoine

Il se compose d‟un actif et d‟un passif

- L’actif du patrimoine :

C‟est l‟ensemble des biens et des droits évaluables en argent appartenant à une personne. Il comprend
non seulement les biens présents mais aussi les biens futurs. Ex : biens, droits, créance…
- Le passif du patrimoine
Le passif est l‟ensemble des obligations, des dettes et des charges qui pèsent sur le titulaire d‟un
patrimoine. En définitive, être titulaire d‟un patrimoine n‟est pas seulement devenir créancier ou
propriétaire des biens qui le composent ; c‟est aussi devenir débiteur des dettes qui les grèvent.

B. Caractères du patrimoine
Le patrimoine étant un attribue ou une émanation de la personnalité, il a plusieurs caractères :
personnel, obligatoire, indivisible, incessible et insaisissable, intransmissible entre vifs (inter vivi).
NB : transmissible seulement mortis causa

Section2/ Droits patrimoniaux et droits extrapatrimoniaux

Les droits patrimoniaux et extrapatrimoniaux relèvent de la catégorie des droits subjectifs. Les droits
subjectifs sont des prérogatives que la loi accorde à une personne. Ces prérogatives lui permettent de
jouir d‟une chose ou d‟exiger d‟une autre personne une prestation.

§1. Les droits patrimoniaux

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Les droits patrimoniaux sont des droits qui ont une valeur pécuniaire qui permet de les inclure
dans le patrimoine d‟un individu.
A : caractère des droits patrimoniaux
Les droits patrimoniaux sont : cessibles entre vifs, transmissibles (à cause de mort), prescriptibles
(ils disparaissent par l‟écoulement d‟un certain délai), saisissables par les créanciers. Malgré leur
diversité, on peut néanmoins les classer en trois catégories :
B : classification des droits patrimoniaux : Les droits réels ; Les droits personnels ; Les droits
intellectuels.

§2. Les droits extrapatrimoniaux


Les droits extrapatrimoniaux n‟ont pas de valeur pécuniaire. Ils sont attachés à la personne. Il en est
ainsi des droits de l‟homme et liberté publiques (liberté de penser, d‟aller et venir …), les droits liés à
la personne (droit à la vie privée, droit de la personnalité, droits de la famille…). On étudiera
principalement les droits de la personnalité et les droits de la famille.

Les caractères des droits extrapatrimoniaux : incessibles, insaisissables, imprescriptibles et


intransmissibles.

NB : Il faut néanmoins observer que cette distinction entre droits patrimoniaux et extrapatrimoniaux
n‟est pas toujours rigide. Par ex : des droits extrapatrimoniaux ont des conséquences pécuniaires. De
même la violation des droits extrapatrimoniaux donne lieu à des compensations pécuniaires. Tel est le
cas des dommages-intérêts sanctionnant une atteinte à l‟honneur d‟une personne.

Section 3/Les droits réels et les droits personnels

Nous le rappelons comme préciser plus haut, les droits réels, les droits personnels ensemble avec les
droits intellectuels constituent les divisions des droits patrimoniaux.

§1 : Les droits réels


Le droit réel est celui qui confère à son titulaire un pouvoir direct sur la chose. On a droits réels
principaux et droits réels accessoires
A. Les droits réels principaux
Les droits réels principaux sont le droit de propriété et ses démembrements (l‟usufruit et la servitude).

B. Les droits réels accessoires


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Ce sont des droits qui garantissent le paiement d’une créance dont ils sont l’accessoire. C‟est le
cas du gage qui est une remise au créancier d‟un meuble en garantie d‟une dette. C‟est aussi le cas de
l’hypothèque qui porte sur un immeuble.

1) caractères des droits réels


Les droits réels sont les droits absolus et opposables à tous. Ils confèrent au titulaire le droit de suite et
le droit de préférence.

§2 Les droits personnels ou droits de créance


Le droit personnel est un droit qu‟une personne peut exercer sur une autre personne. On peut aussi
designer droit personnel, un droit qui permet à une personne d‟exiger de l‟autre, l‟exécution d‟une
prestation, de donner, de faire ou de ne pas faire. C‟est un lien de droit entre deux personne ; le plus
souvent entre créancier et débiteur. Ils peuvent naitre d‟un acte juridique ou d‟un fait juridique.
Ex : droit du patient sur le médecin ; droit du bailleur sur le locataire ; droit du passager sur le
transporteur.
Caractères du droit personnel : Les droits personnels sont relatifs et fragiles.

§3 Les droits intellectuels

Ce sont des monopoles d‟exploitation du résultat de l‟activité de leur titulaire. Ex : droit sur une
clientèle, droit d‟auteur, brevet d‟invention… on leur attribue par fois le nom de
propriétés incorporelles
- Les droits intellectuels confèrent à leur titulaire un monopole d‟exploitation de sa
création
- Ils sont opposables à tous et sont protégés contre toute usurpation ou contrefaçon

AGNON Akouwavi Mbonè (Cécile-Espoir), BP8019 S/C ESAG-NDE, Tél : 92475953, E-mail cecile125 @yahoo.fr
CHAPITRE 5

LA PREUVE DES DROITS SUBJECTIFS

La preuve est l‟établissement de la réalité d‟un fait ou d‟un acte. Lorsqu‟une personne estime être
titulaire d‟un droit subjectif à l‟égard d‟autrui, qui doit prouver ce droit et comment le prouver ? Par
ailleurs, ces preuves sont considérées selon qu‟il s‟agit d‟une obligation contractuelle ou d‟une
obligation extracontractuelle. Quant à la charge de la preuve, elle ne dépend pas de cette considération.

Section1/ La charge de la preuve

§1. Le principe

La charge de la preuve pèse sur le demandeur 28(incombe au demandeur) i-e, c‟est à celui qui prétend
à un droit qu‟il revient de l‟établir. Autrement dit, celui qui dans le débat judiciaire affirme ses
prétentions doit les prouver. Cependant, si le défendeur nie les faits, il n‟a rien à prouver. Si par
contre il invoque à son tour les faits nouveaux il doit également en rapporter la preuve.

§2. Les exceptions au principe : les présomptions légales


Une présomption est un moyen de preuve logique (indirect) qui permet d‟induire d‟un fait établi (un
fait connu) un autre fait non prouvé (inconnu). La présomption est légale lorsque le législateur ou le
juge tire lui-même d‟un fait établi un autre fait non prouvé. Il existe deux types de présomptions
légales : la présomption simple et la présomption irréfragable.

a) La présomption simple

Dans la présomption simple, il y a renversement de la charge de la preuve. La charge de la preuve


incombe à celui qui conteste cette présomption. Il doit rapporter la preuve contraire.

Exemple : selon l’article 186 al. 1er du Code des personnes et de la famille « l‟enfant conçu pendant
le mariage a pour père le mari ». Cet aliéna établit une présomption simple de paternité. Mais le mari
peut désavouer cet enfant en rapportant la preuve contraire.

28
MASSIMO PARADISO, Cours d’Institution du Droit Privé, édition Giappichelli, Turin, Italie, p.472

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b) La présomption irréfragable

Dans la présomption irréfragable la preuve contraire n‟est admise. On parle ainsi de présomption
absolue o iuris et de iure.

Exemple1 : Selon l‟article 1350 Code civil, « La remise volontaire au débiteur du titre original sous
signature privée par le créancier fait preuve de sa libération » : le créancier ne peut plus prouver qu‟il
n‟est pas payé.

Exemples2 : L‟employeur est responsable de ses salariés durant le temps de travail et dans le cadre
des fonctions attribuées : c‟est une présomption irréfragable de responsabilité.

Section 2/ Les modes de preuve


Le code civil prévoit cinq modes de preuve ; l‟écrit, l‟aveu, le serment, le témoignage et la
présomption du fait de l‟homme. L‟utilisation de ces moyens de preuve varie selon qu‟il s‟agit d‟un
acte juridique ou d‟un fait juridique.

§1 La preuve des actes juridiques

A. Le principe : l’écrit

Les actes juridiques sont en principe prouvés par l‟écrit. L‟écrit est un acte rédigé pour servir de
moyen de preuve. On l‟appelle encore la preuve préconstituée puisqu‟il est établi avant toute
contestation.

Il y a deux types d‟écrit :

 L’acte authentique : c‟est un acte dressé par un officier public „maire, notaire, huissier…). Il
fait foi jusqu‟à inscription du faux
 L’acte sous seing privé : c‟est un acte écrit et signé par les parties. en principe l‟acte doit être
établi en autant d‟exemplaire qu‟il y a de personnes.

L‟acte sous seing privé fait foi jusqu‟à preuve de contraire. Cette preuve ne peut être faite que par un
autre écrit.

B. L’exception : la preuve par tout moyen

Exceptionnellement, lorsque l‟écrit fait défaut, les actes juridiques peuvent être prouvés par tous
moyens dans les cas suivants :

 Lorsque la valeur de l‟acte est inférieure à 500 000F ;

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 Lorsqu‟il y a un commencement de preuve écrit par (facture, bon de commande, lettre missive,
registre…) ;
 Lorsque l‟écrit a été perdu par force majeure (incendie, inondation, tremblement de terre,…) ;
 Lorsqu‟il existe une copie fidèle et durable „photocopie) ;
 Lorsqu‟on est en matière commerciale.

§2. La preuve des faits juridiques


Les faits juridiques peuvent être prouvés par :
 La présomption du fait de l’homme : elle consiste à tirer d‟un fait connu un autre fait
inconnu. Exemple : l‟excès de vitesse est déduit des traces laissées sur la chaussée.
 L’aveu : c‟est la reconnaissance par une personne d‟un fait qui lui est défavorable. Il est
indivisible et irrévocable (sauf en cas d‟erreur ou de violence)
 Le serment : c‟est l‟affirmation par une partie de la réalité d‟un fait ou d‟un acte qui lui est
favorable.

Il existe deux types de serment : le serment décisoire qui est déféré par l‟une des parties à l‟autre. Il
lie le juge. Le serment supplétoire qui est déféré par le juge à l‟une des parties. Il ne lie pas le juge.

 Le témoignage ou preuve testimoniale : c‟est une déclaration faite en justice, sous serment,
lors d‟une enquête.

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CHAPITRE 6

LE CONTRAT

Le contrat est la principale source des obligations. Ce chapitre nous permettra d‟aborder
successivement la notion de contrat (Section1ere), la classification des contrats (Section 2), sans
oublier les conditions de sa formation (Section 3) et les effets qui en résultent (Section 4). Il faudra
retenir aussi que l‟inexécution et le non-respect des conditions de formation entrainent des sanctions.

Section1/ Notion de contrat

§1. Définition

Art. 1101 N : Le contrat est tout accord de volonté entre deux ou plusieurs personnes qui visent à
créer, à modifier à éteindre ou à transmettre une obligation.

§2. Fondements du contrat (les principes essentiels régissant les contrats).

Le contrat est fondé sur plusieurs principes : le principe de l‟autonomie de la volonté ; le principe de la
liberté contractuelle (art. 1102 C. civil) ; le principe de force obligatoire du contrat. (Art. 1104 ; 1193
C. civil), le principe de l‟effet relatif des contrats (voir art. 1199 C. Civil), le principe du
consensualisme :

NB : le principe de liberté contractuelle connait des exceptions.

- Le contractant peut être imposé : exemple : contrat d‟assurance automobile.

- Le législateur peut imposer le contenu du contrat : exemple : les obligations des parties dans
un contrat de travail, mention obligatoires dans la vente du fonds de commerce. Il peut aussi imposer
la forme : exemple : le contrat de donation doit se faire par devant un notaire ; contrat de société doit
être rédigé par un notaire etc.

Section2/ Classification des contrats

Plusieurs classifications des contrats peuvent être faites.

§1.Classification des contrats quant à leur formation (la forme du contrat)

1- Les contrats consensuels : Ex : contrat de vente,

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2- Les contrats solennels : Ex : contrat d‟apprentissage, contrat de mariage, contrat de donation,
contrat de société,…
3- Les contrats réels : Ex: contrat de prêt, contrat de dépôt, contrat de gage,…

§2.Classification des contrats quant à leurs effets : il s’agit de contrats synallagmatique et


contrat unilatéral

* Un contrat synallagmatique ou bilatéral est un contrat dans lequel les contractants s‟obligent
réciproquement les uns envers les autres. Le caractère de ce contrat créé des obligations réciproques et
interdépendantes entre les parties. (Voir art. 1102/1106 C ; civil)

Exemple : contrat de vente ; contrat de transport, contrat de travail, contrat de bail,…

* Un contrat unilatéral est un contrat dans lequel une seule partie s‟engage envers l‟autre. Le
caractère de ce contrat est qu‟il crée une obligation à la charge d‟une seule partie. (Voir art.
1103/1106 C. civil) ; Ex : contrat de donation

NB : il ne faut pas confondre le contrat unilatéral qui suppose l‟accord de volonté des deux parties
avec l‟acte juridique unilatéral où une seule personne manifeste sa volonté (Exemple : testament)

1. Les contrats à titre onéreux et contrats de bienfaisance (contrat à titre gratuit)

Dans les contrats à titre onéreux les avantages sont réciproques. Exemple : contrat d‟assurance, de
travail, de vente, de transport, prêt à intérêt,…

Dans les contrats à titre gratuit ou de bienfaisance l‟une des parties ne tire aucun avantage.

Exemple : contrat de donation, de prêt sans intérêt, de dépôt non payant,...

2. Les contrats commutatifs et contrats aléatoires

Dans les contrats commutatifs, les parties connaissent dès la conclusion du contrat l‟étendue des
prestations (obligations) qu‟elles doivent et les avantages qu‟elles retirent.

Exemple : contrat de vente ; de transport,…

Dans les contrats aléatoires l‟étendue de l‟obligation de l‟une des parties dépend d‟un évènement
soumis au hasard, un événement incertain. Il s‟agit d‟une éventualité. Exemple : contrat d‟assurance,
de rente viagère

§3.Classification fondée sur le rôle joué par la volonté individuelle

1. contrat de gré à gré et contrat d’adhésion


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Dans le contrat de gré à gré, les clauses du contrat sont librement discutées entre les parties. Ces
contrats sont rares. Exemple : contrat de vente

Dans le contrat d’adhésion, la partie la plus économiquement forte impose le contrat à l‟autre.
Exemple : contrat de travail, contrat de transport.

2. Les contrats individuels et contrats collectifs

Le contrat individuel est celui qui n‟engage que les parties qui l‟ont conclu. Exemple : contrat
individuel de travail

Le contrat collectif est celui qui engage non seulement les parties mais aussi ceux qui n‟ont pas été
parties. Exemple : convention collective

§4. Classification fondée sur la durée

1- Contrat à exécution instantané et contrats à exécution successive

Dans les contrats à exécution instantanées les obligations sont exécutées en un trait, en une seule fois.
Exemple : contrat de vente, contrat de donation

Dans les contrats à exécution successive l‟exécution des obligations s‟échelonne dans le temps.
Exemple : contrat de travail, contrat de bail,…

2- Contrat à durée déterminée et contrat à durée indéterminée


Le contrat à durée déterminée est celui qui est affecté d‟un terme fixé d‟avance par les deux
parties
Le contrat à durée indéterminée est celui qui est conclu lorsque les parties n‟ont donné
aucune précision particulière (possibilité de rompre à tout moment par la volonté de l‟une des
parties).

Section 3 / La formation du contrat

§1. Les conditions de validité du contrat

Selon l’art. 1128, le contrat ne peut être valablement formé que si les conditions de fonds se
réunissent : le consentement de la partie qui s‟oblige, la capacité à contracter, un contenu certain et
licite.

A. Le consentement (art. 1129 C. civil)

Le consentement est l‟accord de volontés des parties. La volonté de chaque partie doit être sans vice.
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1- L’accord de volonté : Il y a accord de volonté lorsque l‟offre est suivie de l‟acception : art.
1113 à 1122 C. civil
a- L’offre ou pollicitation :

C‟est la manifestation de volonté de celui qui propose la conclusion du contrat. L‟offre doit être ferme,
claire, précise e complète.

b- L’acceptation

C‟est la manifestation de volonté par laquelle le destinataire de l‟offre adhère à la proposition qui lui
est faite. Elle doit être non équivoque.

 Le silence vaut –il acceptation ? art. 1120 C. civil

Malgré l‟adage « qui ne dit mot consent », le silence ne vaut pas acceptation en droit. Mais
exceptionnellement, le silence peut valoir acceptation dans certains cas.

* offre faite dans l‟intérêt exclusif du destinataire. Exemple : remise partielle de dette.

* poursuite de relation contractuelle par tacite reconduction. Exemple : contrat de travail à durée
indéterminée,… art. 1738 C. civil

* cas où les parties sont en relation d‟affaires. Exemple : approvisionnements réguliers

C- Le moment de formation du contrat


a) entre présents

Entre présents, le contrat est formé instantanément dès la rencontre de l‟offre et de l‟acceptation.

b) entre absents : art. 1121 ; 1122 C. civil

L‟acceptation peut être donnée en l‟absence du sollicitant. Nous sommes dans ce cas en présence d‟un
contrat entre absent. Ex : le contrat par correspondance. Deux systèmes sont proposés afin d‟identifier
le moment de la formation de ce type de contrat :

 Le système de l’émission, il stipule que le contrat est formé dès que l‟acceptant a expédié la
lettre d‟acceptation. Le lieu d‟acceptation est celui où se trouve l‟acceptant.
 Le système de la réception, stipule que le contrat est formé dès la réception de la lettre
d‟acceptation.

En jurisprudence, la question est laissée à l‟appréciation des juges du fond. Mais la cour de cassation
a adopté le système de l‟émission.

2- Les vices du consentement (art. 1129 ; 1130 ; 1131 C. civil)


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Selon l’art.1128 C. civ. il existe trois (03) vices du consentement ; l’erreur, le dol, et la violence. A
ces trois vices il faut ajouter la lésion.

a) L’erreur : art. 1132 a 1136 C. civil

L‟erreur est une fausse représentation de la réalité. Il existe deux types d‟erreur :

* L‟erreur sur les qualités substantielles : art.1132 ; 1133

* L‟erreur sur la personne : art. 1132 ; 1134 elle n‟est admise que dans les contrats conclus intuitu
personae. Exemple : contrat de travail, de mariage, de donation,…

NB : pour être cause de nullité, l‟erreur doit être grave et déterminante

b) Le dol : art. 1137 à 1139 C. civil


Ce sont des manœuvres frauduleuses (mensonges, tromperies,…) en vue d‟amener l‟autre partie à
contracter. Exemple : le vendeur d‟une jument dit à l‟acheteur qu‟elle n‟a que 12 ans alors qu‟elle est
hors d‟âge. Le dol peut également consister à garder le silence sur un élément déterminant pour l‟autre.

Exemple : le vendeur d‟une automobile d‟occasion ne dit pas à l‟acheteur qu‟elle a été accidentée.

Remarque : le dol doit émaner du cocontractant, être déterminant et impliquant l‟intention de nuire.

Le fait de vanter la qualité de ses produits même à l‟excès est le bon dol.

c) La violence : art. 1140 à 1143 C. civ.

C‟est une contrainte physique ou morale exercé sur le cocontractant. Exemple : séquestration,
chantage,…Elle doit être injuste, déterminante et grave

d) Lésion.

C‟est un préjudice résultant d‟un déséquilibre de prestation des parties.

Elle peut être un vice du consentement dans certains contrats ou à l‟égard de certaines personnes.

L’action en rescision est ouverte dans les contrats suivants :

 Partage successorale dans lequel l‟un des cohéritiers a subi un préjudice de plus du quart de la
part à laquelle il a droit.
 Vente d‟immeuble d‟une valeur si le vendeur vend à un prix inférieur de plus de 7/ 12

Exemple : un immeuble d‟une valeur de 12 millions est vendu à 4 millions

 A l‟égard des incapables.


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D : l’objet du contrat : art.1162 à 1171 C. civil

L’objet doit être certain i .e. existé, déterminé ou déterminable, possible et licite

E : La cause du contrat

NB : en plus de ces quatre (04) conditions, les contrats solennels exigent pour leur validité un écrit.

§2. Les sanctions de l’inobservation des conditions de formation : la nullité : Art. 118 à 1185 C.
civil

La nullité est l‟anéantissement rétroactif du contrat non valable. Elle doit être distinguée de certaines
notions voisines à savoir :

 La résolution : c‟est l‟anéantissement rétroactif d‟un contrat valable mais dont l‟une des parties
n‟exécute pas ses obligations.
 L’inopposabilité : c‟est l‟absence d‟effet d‟un contrat à l‟égard des tiers pour défaut de publicité.
 La caducité : art. 1186 à 1187 C. civ.: c’est la survenance d‟un évènement qui rend non
valable le contrat formé.
 La résiliation : c‟est la suppression pour l‟avenir des effets du contrat. Ici le contrat est valable
mais une partie décide d‟y mettre fin.

A. Les conditions d’exercice de l’action en nullité

Il existe deux types de nullités : la nullité absolue et la nullité relative. Les conditions d‟exercice
varient en fonction de chaque type.

a- La nullité absolue : art. 1179 C. civil


 La nullité est absolue en cas d‟absence de consentement , d‟objet ou de cause, en cas d‟objet ou
de cause illicite. Elle ne peut être confirmée.

NB : l‟absence de forme dans les contrats solennels entraine également la nullité absolue

b- La nullité relative : art. 1179


 La nullité est relative en cas d‟incapacité, de vice du consentement et de lésion. Elle peut être
confirmée.
 Elle ne peut être invoquée que par la victime ou l’incapable dans un délai de 5 ans.

B. Les effets de la nullité

La nullité a un effet rétroactif : les prestations déjà effectuées doivent être restituées.

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Exceptionnellement, la nullité n‟est pas rétroactive dans les contrats à exécution successive. De
plus la restitution est écartée en faveur des incapables et en cas d‟illicéité ou d‟immoralité.

Section4/ Les effets du contrat


Le contrat produit des effets entre les parties et à l‟égard de certaines personnes autres que les parties.
Mais il n‟a aucun effet à l‟égard des tiers totalement étrangers aux parties au contrat.

§1. Les effets du contrat entre les parties : le principe de la force obligatoire du contrat entre les
parties : art.1193 à 1195 C. civil
Selon l’art. 1103 ; 1104 C. civ, « Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui
les ont faites. Elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel ou pour les causes
que la loi autorise. Elles doivent être exécutées de bonne foi »

§2. L’effet relatif du contrat à l’égard des tiers et ses dérogations

A. la relativité des contrats : art. 1199 C. civil

Le principe de la relativité des contrats signifie que le contrat ne produit ses effets obligatoires qu‟à
l‟égard des parties et qu‟il n‟a aucun effet à l‟égard des tiers qui sont étrangers à leur accord de
volonté. C‟est ce qui ressort de l‟article 1199 C. civ qui dit « les conventions n’ont d’effet qu’entre les
parties contractantes ; elles ne nuisent point aux tiers ».

B. Les dérogations à effet relatif des contrats

Exceptionnellement, le contrat peut produire des effets à l‟égard des tiers dans les cas suivants : La
stipulation pour autrui ; Les contrats collectifs.

a) Effet du contrat à l’égard de certaines personnes : les ayants cause et les créanciers
chirographaires
1) Effet à l’égard des ayants cause

Un ayant cause est une personne qui tient son droit d‟une autre personne appelée auteur

Mais il existe plusieurs types d‟ayant cause

a- Les ayants cause (à titre) universel

Ce sont ceux qui reçoivent tout ou partie du patrimoine de leur auteur : ce sont les héritiers
(testamentaire). Exceptionnellement les contrats viagers et ceux conclus intuitu personae (contrat de
travail, d‟entreprise, de mandant,…) n‟ont aucun effet à leur égard.

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b- Les ayants causes à titre particulier

Ce sont ceux qui reçoivent de leur auteur un ou plusieurs droits déterminés. Qui achète un immeuble
grevé de service doit le respecter. Il doit aussi respecter les baux en cours.

2) Effet à l’égard des créanciers chirographaires


Les créanciers chirographaires ne sont certes pas engagés par les contrats conclus par leurs débiteurs.
Mais ils subissent les effets de ces contrats dans la mesure où certains d‟entre eux vont amoindrir le
patrimoine de leur débiteur.

Section5/ L’inexécution du contrat


Si le débiteur refuse d‟exécuter son obligation, le créancier peut le contraindre à l‟exécution forcée en
nature ou à défaut engager la responsabilité contractuelle du débiteur.

§1. L’exécution forcée en nature


Le créancier peut exiger que son débiteur lui fournisse l‟exécution en nature de l‟obligation, au besoin
par la contrainte

Exemple : si le débiteur

* Refuse de payer sa dette, le créancier peut faire saisir et vendre ses biens pour se faire payer sur le
prix

* Refuse de dresser le plan d‟une maison, il sera contraint

Toutes les fois, que le débiteur doit intervenir dans l‟exécution et qu‟il refuse malgré la contrainte, le
créancier devra se contenter de dommages et intérêts.

§2. Cas des contrats synallagmatiques

Si l‟une des parties n‟exécute pas son obligation, l‟autre a le choix entre:

* L‟exécution forcée en nature

* La résolution du contrat avec éventuellement des dommages et intérêt

* Ou l‟exception d‟inexécution de son obligation si l‟autre partie n‟exécute pas la sienne.

§3. La responsabilité civile contractuelle


Si l‟exécution forcée en nature ne peut plus être obtenue, le créancier devra se contenter d‟une
exécution par équivalence en engageant la responsabilité contractuelle du débiteur.

A. Condition de la responsabilité contractuelle


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Lorsqu‟un contrat a été légalement formé, le créancier devra pour engager la responsabilité
contractuelle de son débiteur fautif prouver en justice trois (03) éléments : un dommage, un fait
générateur et un lien de causalité.

B. Les différents types de dommage : ils sont au nombre de trois (03)

* Le dommage matériel, * Le dommage corporel ; * Le dommage moral

C. Les conditions d’un dommage réparable

Le dommage pour être réparable doit présenter trois (03) caractères : certain, directe, licite.

§4. Les causes d’exonération

Une cause d‟exonération ou cause étrangère est un fait qui exonère l‟auteur du dommage de sa
responsabilité. Il existe trois (03) causes d‟exonération : La force majeure, la faute du créancier et le
fait d’un tiers

A. La force majeure ou le cas fortuit

C‟est un évènement extérieur, imprévisible et irrésistible qui rend l‟exécution impossible. Exemple :
tremblement de terre, tempête, inondation…

B. La faute du créancier

Elle doit être imprévisible et irrésistible pour exonérer totalement l‟auteur du dommage. Exemple : un
passager saute d‟un taxi en marche,…

C. Le fait d’un tiers

Il doit être également imprévisible et irrésistible. Exemple : un dément pousse un voyageur hors du
train

§5. La mise en œuvre de la responsabilité contractuelle

L‟action en justice doit être précédée d‟une mise en demeure.

A. la mise en demeure préalable du débiteur

C‟est une réclamation adressée au débiteur de s‟exécuter. Elle est faite par un acte d‟huissier
(sommation, assignation, commandement,…). Une simple lettre recommandée suffit en matière
commerciale.

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B. Effets de la mise en demeure

Elle permet de demander les dommages et intérêt pour retard et de mettre en demeure les risques de
perte de la chose à la charge du vendeur en cas de non livraison.

C. Cas d’exclusion de la mise en demeure

La mise en demeure est exclue lorsque les parties l‟ont écartée, si le débiteur a fait ce qu‟il devait.

D. la condamnation du débiteur au paiement du dommage et intérêt

Il existe deux types de dommages et intérêt :

* les dommages et intérêts compensatoires destinés à réparer les préjudices subis.

* les dommages et intérêts moratoires qui sont dus en cas de retard dans l‟exécution du contrat.

E. Les aménagements conventionnels de la responsabilité contractuelle

Les parties peuvent insérer des clauses au contrat applicable en cas d‟inexécution ;

Exemple : clause résolutoire selon laquelle le contrat sera résolu de plein droit en cas d‟inexécution
par l‟une des parties de ses obligations.

Clause pénale fixant forfaitairement le montant des dommages et intérêts en cas d‟inexécution.

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CHAPITRE 7

LES SỦRETES

L‟existence des suretés vise à réduire les risques d‟un défaut de paiement d‟une créance. Afin de
protéger le créancier contre l‟insolvabilité du débiteur, le législateur a créé les suretés. Une sureté est
une prérogative ou une garantie accordée au créancier par la loi pour le recouvrement de sa créance.
On distingue, selon leurs sources : les suretés conventionnelles, les suretés légale, les suretés
judiciaires. Selon leur objet par contre on distingue les suretés personnelles et les suretés réelles. Ces
deux dernières retiendront notre attention.

Section : Les sûretés personnelles

Elles sont constituées par l‟engagement d‟une personne au côté du débiteur, garantissant l‟exécution de
l‟obligation du débiteur principal en cas de défaillance de celui-ci. Il s‟agit de l‟adjonction (ajout) d‟un
débiteur au débiteur principal. Il existe deux types de suretés personnelles : le cautionnement et la
lettre de garantie. Toutefois notre étude portera seulement sur le cautionnement.

§1. Cautionnement
A. définition
Le cautionnement est un contrat par lequel la caution s‟engage envers le créancier qui accepte, à payer
la dette du débiteur au cas où celui-ci est défaillant.
B. Les différents types de cautionnement : cautionnement simple et cautionnement solidaire.
La caution simple a pour bénéfice de discussion. C‟est-à-dire la faculté reconnue à la caution
d‟exiger que le créancier poursuive d‟abord la vente des biens du débiteur principal avant de
poursuivre éventuellement la vente de ses propres biens. La caution est solidaire quand elle exclut le
bénéfice de discussion.
Le cautionnement solidaire est présumé. Mais le cautionnement simple doit être prévu par les parties
ou la loi.
C. Les conditions de validité du cautionnement
En plus des conditions générales de validité des contrats, le cautionnement doit respecter certaines
conditions particulières :
- Il doit être conclu par écrit
- L‟écrit doit comporter la signature des parties et le montant de la garantie, (ce montant doit
être écrite en chiffre et en lettre de la main de la caution).
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Remarque : la caution peut garantir son engagement par une sureté réelle : c‟est une caution
réelle. Le cautionnement étant accessoire, il n‟est valide que si l‟engagement qu‟il garantit est
également valable. Exceptionnellement la nullité d‟un engagement pour incapacité du débiteur
n‟entraine pas celle du cautionnement si la caution s‟est engagée en connaissance de cause.

D. Les effets du cautionnement


Nous étudierons les rapports de la caution et du créancier d‟une part et les rapports de la caution et
du débiteur.
1. Le rapport de la caution et du créancier
* Le droit du créancier de poursuivre la caution

* La caution n‟est tenue de payer qu‟en cas d‟insolvabilité du débiteur principal

* Le créancier doit informer la caution de toute défaillance du débiteur.

Mais le créancier ne peut diriger ses poursuites qu‟après une mise en demeure de payer adressée au
débiteur restée sans effet. La caution peut opposer au créancier les exceptions inhérentes à la dette
(compensation…) qui appartiennent au débiteur principal. Elle peut aussi invoquer les exceptions qui
lui sont propres (extinction du cautionnement, limite de l‟engagement pris, remise de dette …).

* La caution ne peut opposer au créancier les exceptions qui sont purement personnelles au
débiteur (incapacité du débiteur).

NB : Le créancier doit mettre en cause le débiteur principal en même temps qu‟il poursuit la caution.

* Les bénéfices accordés à la caution : La caution poursuivie peut invoquer le bénéfice de discussion
et le bénéfice de division.

- bénéfice de discutions : c‟est un droit reconnu à la caution d‟exiger que le créancier


poursuivent d‟abord la vente des biens du débiteur principal avant de poursuivre éventuellement la
vente de ses propre biens. Dans ce cas la caution devra indiquer les biens du débiteur à saisir et
avancer les frais de la poursuite. (Art 16 al. 2 ; art. 27 al. 2 de l’Acte uniforme de 2010).

- bénéfice de division : c‟est le cas de pluralité de cautions pour le même débiteur et pour la
même dette. La caution poursuivie peut demander au créancier la division de la dette entre les cautions
solvables au jour où l‟exception est invoquée. Après cette division, si certaines cautions sont devenues
insolvables, c‟est le créancier qui en supporte.

NB : la caution solidaire ou judiciaire n‟a pas de droit.

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2. Le rapport de la caution et du débiteur principal
La caution a un recours qui peut être exercé soit avant soit après le paiement.

* Recours contre le débiteur avant le paiement


La caution peut demander la conservation des droit dans le patrimoine du débiteur principal avant
même d‟avoir payé le créancier (si le débiteur en déconfiture ou en état de cessation de paiement).

* recours après le payement

- recours contre le débiteur principal


La caution ne peut exercer son recours contre le débiteur principal que si elle a mis celui-ci en recours
personnel contre le débiteur principal pour tous ce qu‟elle a payé y compris les frais.
- recours contre les autres cautions
S‟il existe plusieurs cautions simple ou solidaires d‟une même dette, celle qui a payé a un recours
contre les autres selon la part de chacune.

§2. La garantie autonome

A. Nature juridique et mécanisme de la garantie autonome

1 : Nature juridique

La lettre de garantie est une convention par laquelle à la requête ou sur instruction du donneur
d‟ordre, le garant s‟engage à payer une somme déterminée au bénéficiaire sur simple demande de la
part de ce dernier.

L’art. 39 de l’Acte uniforme de 2010 dispose que « la garantie autonome est l’engagement par
lequel le garant s’oblige en considération d’une obligation souscrite par le donneur d’ordre et sur
instruction de ce donneur d’ordre à payer une somme déterminée au bénéficiaire soit sur première
demande de la part de ce dernier, soit selon des modalités convenues »

La garantie autonome peut résulter d‟un engagement unilatéral ou d‟une convention puisque le
paiement peut s‟effectuer suivant « des modalités convenues ».

2 : Le mécanisme

Le mécanisme fait intervenir trois parties : le donneur d’ordre, le garant et le bénéficiaire.

Le donneur d’ordre est le débiteur qui cherche à constituer une garantie au profit du bénéficiaire
(déjà créancier ou en voie de le devenir).

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Le garant est celui qui s‟engage envers le créancier de l‟obligation, à verser une certaine somme, sur
première demande.

NB : C‟est entre le garant et le bénéficiaire qu‟intervient la convention de garantie à première demande


ou suivant la nouvelle disposition, un engagement unilatéral.

Le garant est généralement un établissement financier. Toutefois le garant ne s‟engage envers le


bénéficiaire que sur instruction du donneur d‟ordre.

Le bénéficiaire est celui au profit de qui doit se faire ce versement. Il est normalement créancier du
donneur d‟ordre et partie au contrat de garantie à première demande avec le garant.

NB : Le garant peut demander lui-même à première garantie contre l‟insolvabilité du donneur d‟ordre.
Il lui demandera alors une contre-garantie.

En résumé il faut admettre qu‟on est en présence d‟un contrat de service par lequel le garant, chargé
par le donneur d‟ordre de prendre l‟engagement garanti, assume envers lui une promesse de faire
constitutive d‟une convention de crédit, se traduisant pour le garant par un engagement par signature.

B. Les différents types de garanties autonomes

Les garanties autonomes sont souvent utilisées dans les contrats d‟entreprise, notamment dans les
contrats de construction, pour garantir au maître d‟ouvrage l‟exécution des obligations prévues au
contrat. On distingue :

*Les garanties de soumission : par cette garantie ; le garant prend l‟engagement de payer une certaine
somme ; en général un pourcentage ; 1 à 2% du montant du contrat pour lequel le donneur d‟ordre ;
débiteur ; soumissionne.

* Les garanties d’exécution ou de bonne fin : cette garantie engage le garant à payer une certaine
somme pour le cas où le bénéficiaire ne s‟estimerait pas satisfait par l‟exécution du contrat. Il est aussi
un moyen pour stimuler le débiteur dans l‟exécution de ses obligations.

* Les Garanties de remboursement d’acompte : par cette garantie ; le garant s‟engage à rembourser
au bénéficiaire une des sommes avancées par le bénéficiaire au éditeur.

*Les garanties de retenues ou de maintenance : par cette garantie ; le garant accepte de payer au
bénéficiaire la totalité du montant de la retenue (dernière fraction du prix du contrat) que ce
bénéficiaire a accepté de ne pas conserver pendant la période de garantie qui suit l‟acceptation des
travaux ou pendant la période de maintenance.

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* Les garanties de paiement des droits de douane : le matériel acheminé par l‟entrepreneur étranger
dans le pays où le marché doit être exécuté bénéficie sur le plan douanier du régime d‟admission
temporaire. En conséquence, l‟importation de ce matériel dans le pays considéré ne donne pas lieu à
perception de droit de douane sous condition d‟une réexportation à une date déterminée.
NB : L‟administration douanière peut exiger qu‟une banque du pays de l‟entrepreneur s‟engage
à payer à première demande, les droits de douane si le matériel n‟est pas réexporté à la date convenue.
C. La formation de la garantie autonome
La formation de la lettre de garantie est soumise à des conditions de fond et de forme.

1 : Les conditions de fond


Il s‟agit d‟abord des conditions communes à tout contrat à savoir le consentement, la
capacité, l‟objet, la cause. En effet la condition de capacité revêt une importance car les personnes
physiques ne peuvent souscrire à ce contrat (garantie autonome).
Aux termes de l’art. 40 AUS ; « Les lettres de garanties et de contre-garanties ne peuvent être
souscrites sous peine de nullité par des personnes physiques ».
Par contre, toute personne morale de droit privé ou de droit public, commerçante ou non peut
souscrire une lettre de garantie ou de contre-garantie.

2 : Les conditions de forme

Aux termes de l’art. 38 AUS les lettres de garanties doivent être écrites à peine de nullité. L‟écrit doit
contenir :
- La dénomination de la lettre de garantie ou de contre-garantie autonome
- Le nom du bénéficiaire
- Le nom du garant ou du contre-garant
- La convention de base ; l‟action ou le fait ; en considération desquelles la garantie ou la contre-
garantie autonome est émise
- Le montant maximum de la garantie ou de la contre-garantie autonome
- La date ou le fait entrainant l‟expiration de la garantie
- Les conditions de la demande de paiement ; s‟il a lieu
- L‟impossibilité pour le garant ou le contre-garant de bénéficier des exceptions de la caution.

E. Les effets de la garantie autonome


Les principaux effets de la garantie autonome sont : l‟autonomie ; l’inopposabilité des exceptions ;
l’incessibilité du droit à la garantie ; l’irrévocabilité de la garantie.

L’autonomie : La garantie autonome n‟est pas l‟accessoire de l‟opération principale de base. Elle est
indépendante de l‟opération initiale. Le garant contracte un engagement nouveau dont l‟objet est
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différent de celui de l‟obligation garantie. À la différence de la caution, le garant ne s‟engage pas à
payer la dette d‟autrui mais à exercer une prestation personnelle. Le garant est privé des exceptions
inhérentes au contrat de base que la caution elle, pouvait invoquer : paiement déjà
effectué, prescription, nullité etc. Le garant doit s‟exécuter quelles que soient les objections relatives
au contrat de base. En cela la garantie se substitue à un dépôt d‟espèces entre les mains du bénéficiaire.

L’inopposabilité des exceptions : c‟est l‟impossibilité pour le garant ou le contre-garant, de bénéficier


des exceptions de la caution. Cela signifie que le garant ou le contre-garant ne peut se prévaloir
d‟aucune autre exception que celle du contrat de garantie. L‟engagement du garant ou du contre-garant
constitue un engagement principal dont l‟exécution ne saurait être subordonnée à la défaillance du
débiteur couvert. La nullité du contrat de base, sa résolution ou sa résiliation sont sans incidence sur la
garantie à première demande.

L’incessibilité du droit à la garantie : le droit à garantie est en principe incessible sauf si les parties
en disposent autrement. Il s‟agit donc d‟une règle supplétive de la volonté des parties. L‟incessibilité
n‟affecte que le droit à garantie et non les sommes dues en vertu du contrat de base. Il en résulte que le
bénéficiaire peut céder sa créance en totalité ou en partie. Malgré la cession, le garant est entièrement
tenu à l‟égard du bénéficiaire en vertu de la convention de garantie à première demande.

L’irrévocabilité de a garantie : Aux termes de l‟art. 32 al. 2 de l‟Acte de 1997, « sauf clause
contraire expresse les instructions du donneur d’ordre ; la garantie et la contre-garantie sont
irrévocables ». Cela signifie que l‟une ou l‟autre des parties peut révoquer son engagement seulement
si cette possibilité a été expressément prévue dans la convention.

Remarque : La garantie autonome est un engagement principal. Elle n‟est pas accessoire de
l‟opération de base. Elle est donc autonome. La garantie autonome ou garantie à première demande ne
peut être souscrite par des personnes physiques à peine de nullité.

Section : 2 Les sûretés réelles

Une sureté réelle est une garantie qui porte sur un bien meuble ou immeuble.

§1 : Les suretés mobilières


Ce sont des suretés qui portent sur des meubles. Il existe 4 types de sureté mobilière ; le gage, le droit
de rétention, le nantissement sans dépossession et les privilèges.

A. Le gage
Le gage est un contrat par lequel un bien meuble est remis au créancier ou à un tiers convenu pour
garantir le payement d‟une dette.

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1) les conditions de validités du gage
* le gage est constitué sur des biens meubles corporels : le débiteur doit en principe être
propriétaire de la chose ;
* il doit être conclu par écrit : sans l‟écrit le gage est inopposable au tiers

NB : le gage peut être constitué sans la dépossession du débiteur.

2) Les droits et obligations du créancier gagiste

a) Les droits : le créancier gagiste a :

- le droit de rétention ; c‟est le droit pour le créancier de retenir ou de faire retenir la chose gagé
jusqu‟au paiement intégral de ce qui lui est dû. Ce droit s‟exerce aussi, si avant le paiement intégral, le
débiteur a contracté une nouvelle dette.
NB : le créancier n‟a le droit de retenir que si le gage est constitué avec dépossession du débiteur.

Conditions d’exercice du droit de rétention


Le droit de rétention s‟exerce :
*avant tout saisie
*si la créance est certaine (existe actuellement et sans contestation), liquide (estimé en argent)
et exigible (arrivée à échéance)
*s‟il existe un bien de connexité entre la naissance de la créance et la chose retenue.
Ex : le garagiste retient le véhicule répare s‟il n‟a pas été payé, l‟imprimeur retient les
documents imprimés tant qu‟il n‟est pas payé.
NB : le créancier peut renoncer à son droit de rétention s‟il reçoit une sureté équivalente (gage,
caution réelle…).
Effets du droit de rétention
Comme pour le gage, le droit de rétention confère le droit de suite et le droit de préférence

- le droit de suite : c‟est le droit pour le créancier de réclamer le bien en n‟importe quelle main qu‟il
se trouve. En cas de dépossession involontaire, le créancier de bonne foi a un droit de revendication.
NB : le gage devient caduc si le créancier avant le paiement remet volontairement la chose.
- le droit de réalisation : c‟est le droit de faire vendre le bien gagé. Pour que ce droit s‟exerce le
créancier doit être mini d‟un titre exécutoire et faire une sommation au débiteur de payer huit jour
avant.

Exceptionnellement le juge peut autoriser le créancier à s‟attribuer le bien gagé.

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-le droit de préférence : c‟est le droit pour le créancier d‟être payé sur le prix de vente du bien
avant les autres créanciers surtout ordinaires.

* Les obligations

Le créancier gagiste ne doit pas user de la chose gagée, il doit veiller à sa conservation, et la restituer
en cas de paiement intégral.

§2 : Les suretés immobilières : l’hypothèque

L‟hypothèque est une sureté réelle immobilière constituée au profit du créancier en garantie du
payement de la dette
A. conditions de constitution de l’hypothèque
* L‟hypothèque doit être constituée par écrit
* Elle doit être publiée : c‟est le jour de la publication que l‟hypothèque prend rang.
* Elle porte sur l‟immeuble immatriculé, bâti ou non et sur constructions survenues.
NB : l‟hypothèque porte non seulement sur les immeubles par nature mais aussi sur les immeubles par
destination.

B. les Effets de l’hypothèque


* Le créancier a le droit de suite
* Il a aussi le droit de préférence : s‟il existe plusieurs créanciers hypothécaires, le paiement se
fait suivant le rang de chacun

* Il a le droit de réalisation

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CHAPITRE 8

L'ORGANISATION JUDICIAIRE

L'organisation judiciaire au Togo repose sur la loi N° 2019-015 du 30 octobre 2019 portant Code de
l'organisation judiciaire abrogeant ainsi l'ordonnance du 7 septembre 1978. Il s‟agit de passer en
revue des juridictions, des principes, des moyens, des conditions de l‟administration de la justice au
Togo sans oublier le personnel judiciaire.

Section 1/ Des définitions

La compréhension d'un certain nombre de mots ou d'expressions (indispensables) que voici nous
aidera à maitriser l'essentiel de la suite du cours. Aux termes de l'article 2 de la loi N° 2019-015 du
30 octobre 2019 portant Code de l'organisation judiciaire on entend par :

Fonction de poursuite : compétence dévolue à un magistrat d'effectuer l'ensemble des actes de


procédure en vue de traduire devant une juridiction pénale l'auteur d'une infraction ;

Fonction d'instruction : compétence dévolue à un juge de rassembler les preuves sur la commission
d'une infraction et de décider du renvoi ou non devant une juridiction de jugement ;

Fonction de jugement : compétence dévolue à un juge du siège de rendre une décision de justice ;

Ministère public : ensemble des magistrats qui exercent les fonctions de poursuite ;

Juge du siège : magistrat de l'ordre judiciaire chargé de rendre une décision de justice en matière
judiciaire ou administrative ;

Juridiction du premier degré : tribunal qui examine en premier lieu les litiges et rend une décision de
justice ;

Juridiction du second degré : cour d'appel qui examine en second lieu les litiges et rend une décision
de justice ;

Juridiction de droit commun : tribunal ou cour ayant compétence générale pour statuer sauf lorsque
qu'un texte spécial exclut une matière ou une qualité ;

Juridiction spécialisée : tribunal ou cour ayant compétence pour les seules matières qui lui sont
attribuées par un texte de loi particulier ou en vertu de la qualité du justiciable ;

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Tribunal de grande instance : juridiction de premier degré, compétente pour connaître des litiges qui
ne sont pas spécialement attribués à une autre juridiction ;

Tribunal d'instance à compétence correctionnelle et civile: juridiction de premier degré statuant en


matière civile et correctionnelle ;

Tribunal d'instance à compétence civile: juridiction de premier degré statuant uniquement en


matière civile ;

Procureur de la République : magistrat placé à la tête du ministère public près le tribunal de grande
instance ou le tribunal d'instance à compétence correctionnelle et civile ;

Procureur général : magistrat placé à la tête du ministère public près une cour ;

Chambre civile : formation de la juridiction compétente en matière civile ;

Chambre commerciale : formation de la cour d'appel, compétente pour connaitre en appel, des
décisions rendues par le tribunal de commerce ;

Chambre sociale : formation de la cour d'appel, compétente pour connaitre en appel, des décisions
rendues par le tribunal du travail ;

Chambre de la mise en état : formation d'une juridiction compétente pour diriger la phase de la
procédure écrite au cours de laquelle se déroule l'instruction ;

Chambre administrative : formation d'une juridiction de droit commun compétente pour connaître
du contentieux administratif ;

Chambre correctionnelle : formation d'un tribunal ou d'une cour d'appel, compétente pour statuer en
matière correctionnelle ;

Chambre spéciale des mineurs : formation de la cour d'appel, compétente pour connaître en appel,
des décisions rendues par le juge et le tribunal pour enfants ;

Chambre d'instruction : formation de la cour d'appel, compétente pour connaitre en appel, des
décisions rendues par les juges d'instruction ;

Chambre de l'application des peines : formation d'un tribunal ou d'une cour d'appel, compétente
pour connaître des affaires relatives à l'aménagement des peines ;

Chambre des référés : formation de la cour d'appel, compétente pour statuer en appel sur les
ordonnances de référé ;

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Tribunal criminel : formation permanente du tribunal de grande instance, compétente pour juger des
faits qualifiés de crimes par la loi ;

Cour criminelle d'appel: formation permanente de la cour d'appel, compétente pour connaître en
appel, des décisions rendues par les tribunaux criminels.

Section 2/ Des principes généraux

Un ensemble de principes gouverne l'administration de la justice sur le territoire togolais afin de


garantir à chaque citoyen un droit à la justice. Ces principes sont contemplés dans les articles ci-après :

Article 3 : La justice est rendue sur le territoire de la République au nom du peuple togolais.

Article 4 : Toute personne a droit à ce que sa cause soit examinée et la décision rendue dans un délai
raisonnable par une juridiction compétente légalement établie.

Article 5 : L'impartialité des juridictions est garantie par le présent code et par les règles
d'incompatibilités définies par la loi.

Article 6 : La permanence et la continuité de la justice sont toujours assurées.

Article 7 : Les fonctions de poursuites, d'instruction et de jugement sont distinctes et ne peuvent être
cumulées. Sauf en matière administrative, le ministère public est exercé en toutes matières, devant
toutes les juridictions du premier degré par le procureur de la République et devant toutes les
juridictions du second degré par le procureur général. En matière administrative, il est institué un
rapporteur public désigné dans les conditions prévues par la loi relative à la procédure devant les
juridictions administratives.

Article 8 : L'indépendance des juges du siège est garantie par la constitution. Nul ne peut, sous peine
de poursuites pénales, s'immiscer de quelque façon que ce soit dans le fonctionnement de la justice, ni
influencer la décision des juges.

Article 9 : En toute matière, le principe du contradictoire est garanti. Nul ne peut être jugé sans être
mis en mesure de présenter ses moyens et de discuter ceux de l'autre partie.

Article 10 : Toute décision judiciaire est motivée en fait et en droit à peine de nullité. La nullité est
d'ordre public. Elle doit contenir les indications qu'elle a été rendue en premier ou en dernier ressort, la
matière et la précision qu'elle est contradictoire ou par défaut.

Article 11 : Toute décision est rédigée dans son intégralité avant son prononcé.

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Article 12 : Ne peut faire partie d'une formation de jugement du second degré, le juge qui a
précédemment connu de l'affaire en premier ressort. Ne peut faire partie d'une formation de jugement
de la cour suprême, le juge qui a précédemment connu de l'affaire en premier ou dernier ressort.

Article 13 : Sous réserve des dispositions particulières de la présente loi, les juridictions judiciaires,
quelle que soit leur nature, répondent au principe du double degré de juridiction.

Article 14 : La défense et le choix du défenseur sont libres. Tout justiciable a le droit de se faire
assister par un avocat de son choix ou par un avocat désigné d'office.

Article 15 : La justice est gratuite, sous réserve des droits de timbre et d'enregistrement, des
émoluments des auxiliaires de justice et des frais nécessaires pour l'instruction des procès ou
l'exécution des décisions judiciaires ; l'avance est faite par la partie requérante. Ces frais sont à la
charge de la partie qui succombe au procès, sauf décision contraire motivée par la juridiction. En
matière pénale ou dans tout autre cas prévu par la loi, le trésor public avance et, le cas échéant,
supporte tous les frais de justice à la charge du ministère public. L'aide juridictionnelle est accordée
suivant les règles fixées par la loi.

Article 16 : Les audiences en toutes matières sont publiques, à moins que cette publicité ne nuise à
l'ordre public et aux bonnes mœurs, auquel cas la juridiction décide du huis clos partiel ou total des
débats, soit d'office, soit à la demande d'une des parties. Dans ce cas, les débats ont lieu hors la
présence du public et mention en est faite dans la décision.

Article 17 : Les décisions sont prononcées publiquement sauf lorsqu'elles concernent les incidents nés
du huis clos et aussi les matières expressément prévues par la loi.

Article 18 : Sauf dispositions particulières applicables en matière criminelle et administrative, à la


cour suprême, dans les cours d'appel, les tribunaux de grande instance et les tribunaux d'instance, les
fonctions de jugement sont exercées par les magistrats professionnels; les règles applicables à leur
nomination sont fixées par le statut de la magistrature.

Article 19 : Les autres juridictions judiciaires sont composées, soit de magistrats professionnels, soit
de juges non professionnels désignés dans les conditions prévues par les textes organisant ces
juridictions.

Article 20 : La justice est rendue par :

1. les juridictions de droit commun ;

2. les juridictions spécialisées.

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Section 3/ Des différentes juridictions

La justice est rendue par les juridictions de droit commun et les juridictions spécialisées.

§1. Les juridictions de droit commun

Elles sont composée des tribunaux et cours ayant compétence générale pour statuer sauf lorsqu'un texte
spécial exclut une matière ou une qualité. Il s'agit selon l'article 21 du Code de l'organisation judiciaire
de :

- la cour suprême ;

- les cours d'appel et les cours criminelles d'appel ;

- les tribunaux de grande instance et les tribunaux criminels ;

- les tribunaux d'instance à compétence correctionnelle et civile ;

- les tribunaux d'instance à compétence civile.

A. Les tribunaux de grande instance (TGI)

Le tribunal de grande instance est juge de droit commun en matière pénale, civile et administrative

Aux termes de l'article 70, le tribunal de grande instance comprend le siège et le parquet.

Le siège est composé : - d'un président ; - d'un vice-président ; - d'un ou plusieurs juges ; - d'un ou
plusieurs juges d'instruction ; - d'un ou plusieurs juges des enfants ; - d'un ou plusieurs juges de
l'application des peines.

Le parquet près le tribunal de grande instance est composé : - d'un procureur de la République ; - d'un
ou de plusieurs substituts du procureur de la République. Le parquet est doté d'un secrétariat du
parquet composé : - d'un secrétaire en chef du parquet ; - d'un secrétaire en chef de parquet adjoint, le
cas échéant ; - d'un ou de secrétaires de parquet.

Article 71 : Le tribunal de grande instance comprend, selon les nécessités du service : - une ou
plusieurs chambres civiles ; - une ou plusieurs chambres correctionnelles ; - une chambre de
l'application des peines ; - une ou plusieurs chambres administratives.

Article 72 : En matières correctionnelle et administrative, le tribunal de grande instance siège en


formation collégiale de trois (03) magistrats. Peuvent participer à la formation collégiale, le juge des
enfants, le juge d'instruction qui n'a pas connu de l'affaire et le juge de l'application des peines.

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Article 73 : La chambre administrative est composée comme suit: - d'un (01) président ; - de deux (02)
assesseurs, juges. Le président et l'un au moins des deux (02) assesseurs doivent posséder des
compétences avérées en droit public. Un rapporteur public assure les fonctions précédemment
dévolues au commissaire du gouvernement.

Des décisions du Tribunal de grande instance : Il rend des décisions appelées jugements. On distingue
plusieurs types de jugements : Jugement contradictoire, Jugement par défaut, Jugement par contumace,
Jugement rendu en premier et dernier ressort, Jugement rendu en premier ressort.

NB : en matière pénale, le tribunal de grande instance (GI) est compétant pour connaitre des
infractions : abus de confiance, escroquerie, vol, etc.

B. Les cours d'Appel

La cour d'appel est une juridiction de 2ème degré. Car elle juge en 2ème ressort. La cours d'appel est
saisie au moyen d'appel interjeté contre les jugements rendus en 1er ressort. Cette possibilité est
favorisée par l'existence du principe de double degré de juridiction. La cour d'appel est juge de droit
commun en matière civile, commerciale, sociale, pénale, administrative, etc. au sens des articles 57 et
58 du Code de l'organisation judiciaire

La décision de la cour d'appel : la cour d'appel rend des décisions appelées arrêts. Il peut être
confirmatif ou infirmatif.

Compétence de la CA : Article 61

Au sens de l'article 61, la cour d'appel est compétente pour connaître :

1. des appels interjetés contre les décisions rendues en premier ressort par les juridictions inférieures ;

2. des appels formés contre les ordonnances du juge d'instruction ;

3. de tout autre cas prévu par la loi.

NB : en cas de crime, c'est la cour d'appel qui est directement saisie et qui statue en assises. On parle
de la cession d'assise de la cour d'appel. De même en matière administrative, elle statue en 1er et
dernier ressort.

Au terme de l'article 56, La cour d'appel comprend le siège et le parquet général .

Article 57 : Les formations de la cour d'appel sont : - les chambres cf art. 59 ; - la formation
solennelle, cf. Art.60

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C. La Cour Suprême (Juridiction de droit)

Elle est la plus haute juridiction de la République togolaise en matière administrative et judiciaire.
Elle est unique et siège à Lomé. Elle est saisie au moyen d'un pourvoi en cassation formé contre une
décision rendue en 1er et dernier ressort ou contre un arrêt de la cour d'appel. La cour suprême ne juge
pas l'affaire sur le fond mais vérifie si les lois ont été correctement appliquées par les juridictions
inférieures. Elle est appelée juridiction de droit. Elle rend des décisions appelées arrêts. Il peut s'agir
d'un arrêt de rejet ou d'un arrêt de cassation.

La cour suprême du Togo comprend 2 chambres : la chambre judiciaire (qui règle les litiges civils,
commerciaux, sociaux et pénaux) et chambre administrative.

§2. Les juridictions ordinaires spécialisées.

Il s'agit : Article 22

- Des tribunaux du travail ;

- Des tribunaux de commerce ;

- Des juges des enfants et les tribunaux pour enfants ;

- Du tribunal militaire et la cour d'appel militaire.

A. Tribunal du travail

C'est la juridiction chargée de connaitre les litiges nés à l'occasion de l'exécution du contrat de travail
entre les salariés et leurs employeurs. Ex : licenciement, non payement de salaire …

Le tribunal territorialement compétant est celui du lieu du travail.

Le tribunal du travail est composé de : Un magistrat, un assesseur employeur, un assesseur travailleur,


un secrétaire greffier.

Aux terme de l'article 108, l'organisation, le fonctionnement et la procédure à suivre devant les
tribunaux du travail sont prévus par la loi portant code du travail.

Article 109 : Le président du tribunal du travail est compétent pour : - statuer en matière de référé ; -
rendre des ordonnances sur requêtes ; - siéger en qualité de membre du conseil d'arbitrage en matière
de règlement des différends collectifs ; - organiser et répartir les tâches juridictionnelles entre les
membres du tribunal au vu des conclusions des réunions ; - nommer les présidents des sections ; -
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administrer le tribunal. Il peut présider l'une des sections du tribunal du travail, lorsque les
circonstances l'exigent.

Article 110 : Les demandes suivantes peuvent faire l'objet de référé : - la demande de délivrance, sous
peine d'astreinte, du certificat du travail, de bulletins de paie, de toutes pièces que l'employeur est tenu
légalement de délivrer ; - la demande de provisions sur les arriérés de salaires et accessoires, sur les
congés payés acquis lorsque l'existence à la conservation n'est pas sérieusement contestable ; - toutes
mesures nécessaires à la conservation des preuves ou des objets litigieux ; - toute contestation relative
à la fixation d'un service minimum pendant la grève ; - toute contestation relative au droit de grève.

B. Des tribunaux de commerce

Au sens de l'article 111 : Les tribunaux de commerce fonctionnent conformément aux dispositions de
la loi instituant les juridictions commerciales en République togolaise. Leur création, siège et ressort
sont déterminés par décret en conseil des ministres.

C. Des juges des enfants et des tribunaux pour enfants

Le tribunal pour enfant est une juridiction collégiale composée du juge des enfants qui joue le rôle de
président et de 2 assesseurs désignés par arrêté du ministre de la justice. En effet, les enfants âgés de
plus de 14 ans qui sont prévenus d'infraction à la loi pénale, peuvent être déférés devant le juge des
enfants. Lorsque la culpabilité est établie, le juge peut prendre des mesures préventives d'éducation ou
prononcer des amandes.

Selon les articles 112 et 113, dans chaque tribunal de grande instance et d'instance, il est institué un
ou plusieurs juges des enfants et un tribunal pour enfants. L'organisation et le fonctionnement des
juridictions pour enfants sont prévus par la loi portant code de l'enfant.

D. Du tribunal militaire et de la cour d'appel militaire : arts. 114 – 115 Code de l’OJ

Les juridictions militaires sont spécialisées dans le jugement des affaires militaires. L'organisation, la
compétence et la procédure à suivre devant les juridictions militaires sont prévues par le nouveau code
de justice militaire.

Section 4/ L'action en justice

L'action en justice est le droit reconnu à une personne de saisir la justice pour faire reconnaitre son
droit. Pour agir ou ester en justice, il faut trois conditions :
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- Il faut avoir la capacité : avoir au moins 18ans

- Il faut avoir un intérêt : le demandeur doit se prévaloir d'un intérêt légitime et juridiquement
protégé, d'où l'adage " pas d'intérêt, pas d'action ".

- Il faut avoir la qualité : celui qui agit doit avoir un intérêt. Mais lorsque le demandeur n'est pas
la victime, il doit révéler son identité (héritier, mandataire…) c'est pourquoi on dit que " nul ne plaide
par procureur ".

Section 5/ Les voies de recours

Une voie de recours est un moyen qui permet au plaideur d'obtenir un nouvel examen du procès. Il
existe plusieurs voies de recours.

A) L'appel

L'appel est une voie de recours de reformation ou d'annulation par laquelle un plaideur porte le procès
devant la cour d'appel. Celui qui fait appel ou interjette appel est l'appelant et son adversaire est
l'intimé.

L'appel n'est possible que contre les jugements rendus en 1er ressort.

L'appel suspend l'exécution du jugement (il a un effet suspensif)

**** Le délai pour faire appel est d'un mois (1mois)

B) l'opposition

L'opposition est une voie de recours de rétraction ouverte au plaideur contre lequel a été rendu un
jugement par défaut. L'opposition permet de saisir le tribunal qui a rendu le jugement par défaut pour
qu'il juge à nouveau l'affaire.

**** Le délai pour opposition est de 15 jours

C) le pourvoi en cassation

Le pourvoi en cassation est une voie de recours contre une décision rendue en dernier ressort devant la
cour de cassation. Celui qui se pourvoit en cassation ou qui forme le pourvoi en cassation est le
demandeur au pourvoi et son adversaire est le défendeur au pourvoi.

*** Le délai pour se pourvoir en cassation est de deux mois (2mois)

Le pourvoi en cassation ne suspend pas l'exécution de la décision attaquée.


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D) la tierce opposition

Elle permet à une personne qui n'a pas été partie au procès et dont le jugement lui fait grief de le
remettre en cause

E) le recours en révision

Il permet de réviser la décision en cas de découverte d'un fait nouveau.

NB : ces différentes voies de recours sont classées en voies de recours ordinaires (appel et opposition)
et voie de recours extraordinaire (le reste).

NB. Lorsqu'une décision ne peut plus faire l'objet d'opposition ou d'appel (parce le délai a expiré ou a
été utilisé) on dit que cette décision est passée en force de chose jugée, ou qu'elle a acquis autorité de
chose jugée.

Section 6/ Le personnel judiciaire

Le personnel judiciaire est l'ensemble des personnes qui font fonctionner la justice. Il est composé des
magistrats et des auxiliaires de justice.

§1. Les magistrats

On distingue les magistrats de siège et les magistrats de parquet

A. Les magistrats du siège (les juges)

Ils sont encore appelés magistrats assis, certains sont des fonctionnaires et d'autres sont élus ; au Togo,
tous les magistrats sont des fonctionnaires. Les magistrats assis sont chargés de rendre justice (au nom
du peuple togolais), ils jugent donc les litiges qui leurs sont soumis.

Les magistrats du siège sont indépendants c'est-à-dire qu'ils ne sont pas placés sous l'autorité du
pouvoir exécutif. Ils sont également inamovibles : c'est une garantie de leur indépendance qui empêche
que le pouvoir exécutif ne les révoque, suspend ou les déplace sans leur avis et celui du conseil
supérieur de la magistrature.

B. Les magistrats des parquets (le ministère public)

Ils sont encore appelé magistrats debout ou le ministère public. Ils sont fonctionnaires. Leur rôle est de
représenter l'Etat et de requérir en son nom ce qui leur parait être la bonne application du droit. Ils sont
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soumis à l'autorité du Ministre de la justice. Ils doivent suivre les instructions par écrit mais peuvent
exprimer oralement une opinion contraire. C'est pourquoi on dit que (la plume est serve mais la parole
est libre ". Ils ne bénéficient pas de la garantie d'inamovibilité.

§2. Les auxiliaires de justice

Ils ont pour rôle de faciliter la tâche des juges et des justiciables en y apportant leur concours.

A. Les avocats

Ils exercent une profession libérale. Ils ont pour rôle de postuler, plaider et conseiller (il est consulté)
par ses clients. Les avocats sont organisés en un ordre qui est dirigé par un bureau appelé conseil et
dont le président est appelé le bâtonnier.

B. Les greffiers

Ce sont des fonctionnaires chargés de la mise en forme matérielle (rédaction des actes) de décisions de
justice et leur conservation aux archives.

C. Les huissiers

Ce sont des officiers ministériels chargés de signifier les actes judiciaires et extrajudiciaires. Les actes
par lesquels ils font des significations s'appellent des exploits. Ils sont chargés aussi de l'exécution
forcée des décisions de justice. A ce titre ils procèdent à des expulsions et aux saisies. Ils peuvent
procéder aussi aux constats.

D. Les notaires

Ils sont des officiers ministériels chargés d'authentifier les actes qui servent de preuve (testament,
donation,…) et de conseiller leurs clients.

NB : un officier ministériel est un particulier qui a acquis une charge avec l'agrément de l'Etat.

Les autres auxiliaires de justice sont : les commissaires-priseurs, les médecins légistes, les experts
comptables, les officiers de police judiciaire…

Autres praticiens du droit : les arbitres, les conciliateurs, médiateurs, les autorités administratives
indépendantes.

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TAF :
Exercice 1
En vous inspirant de votre cours de droit, complétez le texte suivant en plaçant le mot qui manque.

Le droit objectif est l‟ensemble des – 1 – en vigueur dans un pays en un moment donné, on parle de
droit – 2 -. La règle de droit a des – 3- : elle s‟applique à tous et non à un – 4 – déterminé. Elle est
alors générale et impersonnelle. Elle est – 5 -, car elle exprime un ordre. La règle de droit doit être
respectée, sinon elle – 6 -. C‟est le caractère – 7 -. Le dernier caractère signifie que la règle de droit
garde sa force – 8 – tant que le législateur n‟a pas décidé de son – 9 -. La différence fondamentale
entre la morale et le droit est la – 10 -.

Exercice 2 :
1) Donnez un exemple de droit objectif et un exemple de droit subjectif
2) Définissez : projet de loi, action en justice, règles supplétives
3) De quelle autorité compétente émane la proposition de loi
4) Reproduisez le tableau ci-après en identifiant la division et la branche du droit concernée dans
les situations juridiques suivantes

Situation juridique division branche


Le Togo fait partie des Etats membres de
l‟OHADA
Madame Hovi a démissionné de son emploi
La nomination du Premier Ministre
Une affaire d‟homicide volontaire
Yves et Diane ont célébré leur mariage samedi
dernier à la Mairie de Lomé
Un homme d‟affaire togolais vivant en France
épouse une jeune fille américaine

5) Qu‟est-ce qu‟une loi référendaire ?


6) Après avoir défini la règle de droit, dites ce qui la distingue des autres règles de conduite sociale

Exercice 3 : PATRIMOINE - DROITS


1) Qu‟est-ce qu‟un patrimoine ? De quoi est-il composé ?
2) On dit que le patrimoine est une universalité. Que signifie cette règle et quelle sont les
conséquences qu‟on en déduit ?
3) Caractères du patrimoine
4) Que signifie : « le patrimoine est incessible et insaisissable» ?
5) Le patrimoine est transmissible seulement « mortis causa » Vrai ou Faux ?
6) Les droits patrimoniaux sont classés en droits réels, droits personnels et droits intellectuels.
Donnez un exemple pour chaque catégorie.
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7) Qu‟est-ce qui distingue les droits patrimoniaux des droits extrapatrimoniaux ? donnez un
exemple de chaque catégorie
8) Définissez et donner un exemple de droit réel accessoire
9) Qu‟est-ce que le droit de préférence ? droit de suite ?
10) Qu‟est –ce que l‟hypothèque ? le gage ?

Exercice 4 : LES BIENS


1) Qu‟est-ce qu‟un bien ? un bien fongible ? un bien consomptible ?
2) Classez les biens suivants dans l‟un ou l‟autre des deux catégories (biens fongible, bien
consomptible) : pantalon, la maison, l‟eau, carburant, le pain, l‟argent, un tableau, une voiture
3) Qu‟est-ce qu‟un immeuble par destination ? un meuble par anticipation ?
4) Donnez un exemple de chaque meuble dans le tableau ci-dessous
meubles Exemples
Meuble par nature
Meuble par anticipation
Meuble par détermination de la loi

5) Indiquez la catégorie d‟immeuble correspondante pour chacun des exemples dans le tableau ci-
après

Exemples Immeubles
Tunnel ; ponts
Les lits d‟un hôtel ; statue scellée à un
bâtiment
L‟usufruit ; servitude ; action en justice

6) Donnez un exemple de meuble et un exemple d‟immeuble ; un exemple de bien corporel et


bien incorporel

Exercice 5 : DROIT DE PROPRIETE


1) Définition du droit de propriété ; citez deux modes d‟acquisition du droit de propriété
2) Quels sont les attributs du droit de propriété
3) Donnez les démembrements du droit de propriété que vous connaissez
4) Citez tout simplement les caractères du droit de propriété
5) Qu‟est-ce que la servitude ? quelles sont les conditions pour son existence ? Quels sont ses
caractères ?
6) Différence entre possession et propriété
7) Quelle est la différence entre droit réel et droit personnel ?

Exercice 6 : LES PERSONNES

1) Précisez le contenu des notions suivantes : personnalité juridique ; majeur ; mineur ; incapacité
2) Quelle sont les éléments d‟identification d‟une personne physique?

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3) Pourquoi dit-on que le nom est imprescriptible et inaliénable?

4)
a) Qu‟appelle-ton nationalité?
b) Quelle différence faites-vous entre attribution et acquisition de la nationalité?
c) Donnez les différentes voies d‟acquisition et d‟attribution de la nationalité togolaise.
5)
a) Qu‟entendez-vous par domicile?
b) Quels sont les différents types de domiciles?
c) Quelle est son importance

Exercice 7
3- On oppose le bien fongible au bien consomptible. Ressortez ce qui les oppose
4- Donnez un exemple pour expliquer la servitude de passage.
5- Donnez un exemple pour expliquer un droit personnel

Exercice 8
3- Qu‟est-ce qu‟un droit objectif ? Qu‟est-ce qu‟un droit subjectif ?
4- La loi est-elle toujours impersonnelle ? Justifiez.
5- La coutume a-t-elle une force obligatoire ? Justifiez.

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