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COURS
D’INTRODUCTION GENERALE
A L’ETUDE DE DROIT
2020-2021
Professeur KASONGO LUKOJI Ghislain-David Cours d’Introduction [Générale] à l’Etude de Droit
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1
Professeur KASONGO LUKOJI Ghislain-David Cours d’Introduction [Générale] à l’Etude de Droit
INTRODUCTION
1/ Intitulé et Objet du cours. Le cours qui fait l’objet du présent ouvrage est
intitulé « Introduction [générale] à l’étude de droit ». Il s’agit d’un cours à tronc
commun de quatre-vingt-dix heures (dont 60 théoriques et 30 pratiques) destiné aux
étudiants de première année de la faculté de droit. Il a pour objectif majeur
d’apprendre aux étudiants les principes et concepts fondamentaux de la science
juridique réputée complexe de par son contenu et sa terminologie. Le présent volume
relève, de ce fait, le défi d’offrir une approche claire et actuelle de la discipline
présentée de manière à rendre la matière plus accessible même aux non-initiés. Loin
d’avoir la prétention d’être exhaustif, il entend plus modestement constituer un survol
de la terminologie usuelle, vecteur de la connaissance juridique, dans ses principales
applications. En effet, le droit en tant discipline scientifique, a un objet, une
méthodologie et une terminologie propres que toute personne appelée à l’apprendre et
à la pratiquer devra s’approprier. Il est essentiellement un langage qui puise ou
emprunte parfois ses concepts dans le langage usuel tout en les dotant parfois d’un
contenu propre. D’où, sa complexité et sa délicatesse.
1
Les expressions « grand Droit » et « petit droit » sont utilisées par le doyen Jean CARBONIER [Flexible droit.
Pour une sociologie du droit sans rigueur, LGDJ, 10ème éd., Paris, 2014, p.105] pour désigner le « Droit objectif » et le
« droit subjectif ». Elles sont aujourd’hui anachroniques mais nous les avons préférées pour canaliser le lecteur et
mettre en exergue la prépondérance de l’une sur l’autre.
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plus, soit également influencé par le sens commun : les concepts « équité »,
« justesse », « justice » ne sont pas étrangers à la science juridique.
4/ D’après une célèbre formule de Blaise PASCAL : « le Droit est une alchimie
entre l’esprit de géométrie et l’esprit de finesse ». Enseigner ses fondements à un
public novice est une lourde et plaisante tâche qui parait relever de la gageure en ce
sens qu’il exige à l’enseignant un équilibrisme constant entre le survol et
l’approfondissement pour ne pas perdre mais plutôt canaliser l’étudiant de première
année, non encore initié et habitué à toute sa terminologie ainsi qu’à sa complexité.
Bien plus, ce cours est sans fin : il accompagnera l’étudiant tout au long de son cursus
universitaire et professionnelle, puis conditionnera, même, son accessibilité à la
connaissance juridique. Son contenu actuel est le fruit d’une réforme récente du
programme officiel d’enseignement universitaire au Congo opérée en 2004 qui exige
dorénavant qu’il soit clairement reparti en deux grandes articulations relatives à la
grande classification du droit (summa divisio)2, à savoir ; d’une part, l’introduction au
droit privé et d’autre part, l’introduction au droit public. Dépendamment des
circonstances, et surtout, d’universités, ce cours est dispensé soit par un seul
enseignant, soit par deux enseignants différents par souci de spécialité. Cette division
du droit met en exergue les destinataires ou les acteurs différents (ou distincts) de la
règle juridique en ce sens que le droit privé (Partie 1) s’occupera des règles qui
régissent les rapports entre les particuliers ; tandis que le droit public (Partie 2) portera
les règles juridiques qui régissent les rapports entre l’Etat avec les particuliers, d’une
part, ou les autres personnes de droit public, d’autre part.
2
Elle reste la plus traditionnelle, la plus reconnue et admise. Néanmoins, elle n’est pas étanche et est de plus en
plus contestée.
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1ère PARTIE :
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9/ Plan du titre. Pour ce faire, il sera question dans le présent titre : d’identifier
la règle juridique (Chapitre 1er), d’en circonscrire les sources (Chapitre 2) avant de les
classifier (Chapitre 3).
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10/ Règle de droit, une règle sociale. « L’idée même du droit ne peut être
dissociée de celle de la règle : mais cette association ne peut être que le point de part
de la réflexion »3. Le droit se manifeste à travers sa norme, qualifiée de « règle de
droit » ou « règle juridique » et définie comme le commandement général et
permanent du pouvoir4. Sa règle n’est pas le seul mécanisme d’ordonnancement social.
La morale et la religion le concurrencent, l’influencent, voire même se confondent à
elle. Ainsi, pour pouvoir identifier la règle juridique ou la distinguer des autres règles
sociales, il sied d’en aborder l’origine (Section 1) et d’en préciser les caractéristiques
(Section 2).
3
MWANZO IDIN’AMINYE E., Cours d’Introduction à l’étude de droit, Kinshasa, JUCE, 2017, p.9
4
CARBONIER J., Op. Cit., p.107.
5
Pour plus de précisions, lire avec intérêt, DABIN J., « La notion du droit naturel et la pensée juridique
contemporaine », Revue néo-scolastique de philosophie, 30ᵉ année, 2ème série, n°20, 1928, pp.418-461.
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12’/ La théorie du droit révélé n’a cessé d’évoluer et de s’actualiser. C’est ainsi
que certains de ses partisans (tels que CONFICUIS, KANT) ont cru trouvé cette
origine dans la cosmogonie de l’univers. En effet, ils ont imaginé un droit cosmopolite
basée sur la « raison naturelle ou suprême » : l’on a estimé que l’ordre de la nature
induisait une loi fondamentale commune à tout l’univers ou encore nature humaine «
éternelle » et universelle dont le droit [positif] devrait s’inspirer et tenir compte. Les
similitudes entre les règles juridiques des Etats, qui ne peuvent être le seul fruit du
hasard, en constituent une manifestation et preuve évidente (ex. : droit de propriété, la
famille, la filiation, la protection du territoire, la légitime défense…). Cette nouvelle
approche est à la base de la notion du « droit naturel » dont les partisans sont qualifiés
de « jusnaturalistes ».
6
Les auteurs majeurs de ce courant sont : SOPHOCLE (-495/-406 av.JC), PLATON (428/347 av.JC),
ARISTOTE, Saint AUGUSTIN (354-430), Saint Thomas D’AQUIN (1225-1274), Hugo GROTUIS (1583-
1645), MONTESQUIEU (1689-1755).
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juridique seulement la norme qui émanerait d’une autorité sociale établie (Le
législateur) et qui s’appliquerait dans les limites de l’aire géographique sur laquelle
ladite autorité dernière exerçait son pouvoir. Le législateur social peut être national (un
Etat), supranational (une organisation supranationale ou internationale) ou local (une
collectivité territoriale, entité territoriale décentralisée). Ainsi, le droit positif, entendu
comme l’ensemble des règles édictées par l’autorité sociale et qui s’appliquent
réellement dans une société donnée, s’oppose au droit naturel qui serait universel et
immuable.
15/ Limites de l’explication réaliste du droit. Cette théorie également n’est pas
sans écueil. En effet, il sied de noter que le droit positif, propre à chaque société et à
chaque époque, est conventionnel : d’où la question de son arbitraire et, même, de sa
relativité. Ensuite, le positivisme lie inexorablement le droit à l’Etat. Innervé par la
rationalité cartésienne, le positivisme juridique ne conçoit le droit sans l’Etat : car,
n’est « droit », selon lui, que les normes contraignantes, hiérarchisées et émanant de
l’autorité sociale, en l’occurrence, l’entité étatique, ses émanations ou
démembrements. Une telle approche souffre de beaucoup de faiblesses. D’une part,
rien ne permet d’affirmer que l’Etat est le seul mode d’organisation sociale ou
politique qui existe et qui vaille quoi qu’elle soit la plus aboutie (achevée). D’une part,
l’on ne peut donc réfuter à toutes les autres formes d’organisations sociales une
production normative coercitive. C’est ainsi que l’approche sociologique, qui semble
être la plus indiquée à notre avis, fait de l’Etat, ni plus ni moins, une forme
d’organisation sociale qui atteint un certain niveau de structuration politique : le
pouvoir. Dès qu’il y a société, il y a pouvoir ; il y a règle de droit.
16/ La règle juridique, une règle sociale particularisée par ses caractères.
Comme déjà évoqué, la règle de droit n’est pas la seule règle sociale. Il existe
également la règle morale et la règle religieuse qui lui sont proches qu’une
démarcation parait utile. La règle morale, peut être définie comme celle qui relève de
la conscience individuelle et, même, des pratiques collectives mais soumises à une
satisfaction et une sanction individuelle (la décence, la politesse, l’honnêteté, le droit
d’ainesse, la gérontologie, le respect, la charité, la galanterie…). La règle religieuse,
très proche de la règle morale, est celle qui détermine le rapport entre un individu et
une divinité. Elle a la particularité d’être l’œuvre d’une autorité religieuse, de
s’appliquer à une communauté réduite dont l’appartenance est souvent volontaire et,
enfin d’être soumise à une sanction qui relève de fois du for intérieur.
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19/ La généralité, un critère non pertinent. Sous cet aspect, la règle juridique
se rapproche de la règle morale, qualifiée également du savoir-vivre, et, dans certaines
mesures, de la règle religieuse. Elle peut, néanmoins, en être distinguée de par sa
finalité. En effet, la règle morale se préoccupe de l’homme dans un but de
perfectionnement et d’épanouissement personnel (conscience individuelle et
collective) ; pendant que la règle de droit vise à faire respecter un ordre collectif par
une sanction en cas de violation.
7
Ce principe admet toutefois des exceptions. Tel est le cas de l’amnistie ou de certains actes administratifs qui
peuvent être personnels. Pour certains auteurs ces actes de portée individuelle ne constituent pas une règle de
droit mais une décision [Voir MWANZO Idin’AMINYE E., Op.cit., p.14]
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En droit congolais, le concept « promulgation » (art. 136, 139, 140, 142 al.2, 160, 205 const., 28 al.6, 62 L.
adm province) est parfois utilisé distinctement de celui de « publication » (art. 142 al.1, 148 al.3, 215 const.).
Mais, dans le cadre de ce cours, nous les considérons comme synonymes.
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publication est séparée de l’entrée en vigueur. Tandis que l’abrogation est le moment
où la règle cesse de produire ses effets par la volonté expresse de l’autorité sociale.
Pour éviter tout vide juridique, toute abrogation est souvent concomitante à une
nouvelle promulgation. Par ailleurs, l’abrogation produit le même effet que la caducité
qui est le fait qu’une règle tombe en désuétude par son inobservance par les membres
de la communauté.
25/ La spatialité de la règle juridique. Par rapport à l’espace, les règles de droit
se diversifient évidemment selon les sociétés au regard de leur structuration, leurs
réalités et leurs intérêts propres. Le principe qui réglemente l’application de la règle
juridique dans l’espace est la territorialité. Elle signifie que la règle juridique de
produit ses effets dans les limites l’aire [géographique] sur laquelle l’autorité qui l’a
édicté exerce son pouvoir. Elle préfigure aussi une certaine hiérarchie de la norme
dépendamment de l’étendue de l’aire géographique. Une règle édictée par une autorité
locale ne peut déroger à celle édictée par l’autorité nationale. De même, une norme
urbaine ne peut déroger à une norme provinciale. Toutefois, il existe des atténuations
de ce principe, à savoir : la personnalité ou l’universalité des certaines règles
juridiques. Le principe de la personnalité, par exemple, privilégie la norme nationale
des individus (des parties ou protagonistes) à la norme territoriale où se réalise le fait
ou la situation juridique. Ex. les règles relatives aux statuts des personnes ; tel est le
cas d’un enfant congolais né à l’étranger peut se faire attribuer le nom congolais
d’après les modalités prévues dans le code de la famille.
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une sanction éditée par l’autorité religieuse et appliquée par elle (excommunication,
repentance, …). Mais, ces sanctions restent confinées dans le cadre d’une communauté
religieuse et n’empêchent pas que le fautif refuse de s’y soumettre. Quant à la
violation de la règle morale, elle est sanctionnée par le for intérieur (sentiment de mal
être), la pression sociale ou l’étiquetage social (stigmatisation); pendant que la
sanction juridique est prévisible, concrète et organisée par le pouvoir public qui
n’hésite à recourir à la force pour la faire appliquer.
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29/ Source de droit : Définition. Par source, l’on entend les procédés à partir
desquels les règles de droit tirent leur substance. En d’autres termes, les mécanismes
au moyen desquels les règles de droit s’élaborent ou se constituent. Les sources sont
différemment classifiées dépendamment des auteurs. Toutefois, deux classifications
émergent de toutes : la première distingue les sources formelles (section 1) des sources
non-formelles (section 2) ; tandis que la seconde les reparties en sources matérielles et
en sources réelles. Avant de les analyser d’après la première classification, il nous a
paru utile de dire brièvement un mot sur la seconde.
30/ Notions sur les sources matérielles et réelles du droit. Les sources
matérielles renvoient aux organes du corps social qui sont chargés d’élaborer la règle
juridique et de lui donner naissance. Il s’agit des organes des trois pouvoirs étatiques
(exécutif, législatif et judiciaire). Tandis que les sources réelles font allusion aux
raisons (politiques, économiques, culturelles), besoins, courants philosophiques,
nécessités sociales qui ont milité pour l’adoption de la règle juridique. Il s’agit, en
d’autres termes, des paramètres sociologiques, des phénomènes sociaux qui
contribuent à la substance de la règle ou au construit normatif. Cette approche,
proposée par les disciplines extérieures au droit (particulièrement la sociologie),
reproche aux sciences juridiques un fétichisme textuel qui tend à présenter, soit le droit
comme une science qui était en dehors de la société, soit la règle juridique comme une
règle extra-sociale. Ainsi, estime-t-elle, que la source de droit ne devrait pas être
uniquement entendue comme la règle dans sa substance (instrumentum) mais aussi
dans la façon dont cette dernière s’est construite, afin de prendre également en compte
tous les paramètres sociaux qui ont concourues à son élaboration. Car, les faits,
entendus comme les usages et les pratiques propres à chaque société ainsi que leur
appréhension par la mentalité collective (le symbolisme), précèdent souvent le droit.
9
Art. 153 al.4 Const. : « Les Cours et Tribunaux, civils et militaires, appliquent les traités internationaux
dûment ratifiés, les lois, les actes réglementaires pour autant qu’ils soient conformes aux lois ainsi que la
coutume pour autant que celle-ci ne soit pas contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs ».
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internationaux, les lois, les actes règlementaires et la coutume. Elles peuvent donc être
d’origine internationale (§1) ou nationale (§2).
10
Voir : art. 24, 36 Convention de Vienne du 23/05/1969 ; CPJI, Arrêt n°6, 25/08/1925, Aff. des intérêts
allemands de la CPI en Haute Silésie polonaise.
11
Généralement en trois étapes : négociation (débat sur la substance de la règle), signature (fixation définitive
du la règle produisant son immuabilité et lien juridique entre les parties) et ratification (confirmation et
intégration dans le interne). Quant à la ratification, elle est également soumise à deux autres préalables : la non-
contrariété à la Constitution et la réciprocité. Nous y reviendrons dans la seconde partie. Lire utilement
MAMPUYA KANUNK’a-TSHABO A., Traité de droit international public, Kinshasa, Médiaspaul, 2016, pp.
446-447.
12
Un inventaire plus récent des engagements internationaux de la RDC, particulièrement dans le domaine des
droits humains, est contenu dans le « Livre Blanc », Tome 1, Justice et Hommage au défenseur des droits
humains Floribert CHEBEYA, Ministère de la justice et des droits humains, Kinshasa, Aout, 2010.
13
CG/OIT, 10/06/1930, ratifiée par la RDC le 20/09/1960.
14
Rés. 217(III), AG/NU, 10/12/1948, ratifiée par la RDC le 01/11/1976.
15
CG/OIT, 26/06/1973, ratifiée par le D.L n°013/01 du 28/03/2001.
16
Rés. 2200A(XXI), AG/NU, 16/12/1966, ratifiée par la RDC le 01/11/1976.
17
Rés. 2200B(XXI), AG/NU, 16/12/1966, ratifiée par la RDC le 01/11/1976.
18
AG/UA, 10/09/1969, ratifiée par la RDC le 14/20/1973.
19
Rés. 34/180, AG/NU, 18/12/1979, ratifiée par la RDC le 17/10/1996.
20
AG/UA, 27/06/1981, ratifiée par la RDC le 20/07/1987.
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justice pour mineurs (« Règles de Beijing »)21, la Convention internationale des droits
de l’enfant22, la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (CADBE)23, le
Traité de Rome portant Statut de la Cour pénale internationale (Statut de Rome)24, la
Convention sur les pires formes de travail des enfants25, la Convention de l’Union
africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique26, le
Traité d’OHADA27 et les actes uniformes, l’Accord de partenariat entre les groupes
d’Etat d’Afrique, des caraïbes et l’Union européenne28.
21
Rés.40/33, AG/NU, 29/11/1985.
22
Rés.44/25, AG/NU, 20/11/1989, ratifiée par l’OL n° 90/048 du 21/08/1990.
23
AG/UA, 11/07/1990, ratifiée par le DL n° 007/01 du 28/03/2001.
24
Conclu le 17/07/1998, révisé le 11/06/2010, ratifié par D.L n°013/2002 du 30/03/2002.
25
CG/OIT, 17/06/1999, ratifiée par la D.L n°015/01 du 28/03/2001
26
AG/UA, 23/10/2009, ratifiée par la RDC le 02/02/2010.
27
Conclu le 17/10/1993, ratifié par la RDC le 27/06/2012.
28
Conclu le 23/06/2000, révisé le 22/06/2010, ratifié par la RDC le 21/01/2013.
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1. La loi
35/ La loi : définition et types. La loi est un concept polysémique. Au sens
large, elle désigne toute norme (règle) écrite, générale et impersonnelle. Elle inclue, de
ce fait, les actes des organes tant du pouvoir législatif qu’exécutif. Tandis qu’au sens
strict, elle renvoie uniquement aux actes du Parlement29, expression de la volonté
générale (« Lex est quod populus jubet atque constituit »). Selon la matière qu’elle
traite, la loi peut être constitutionnelle, organique, ordinaire, interprétative, budgétaire
ou de finances (art. 126-127 Const.), référendaire ou de ratification. Seules les quatre
premières formes nous intéresseront.
29
Le parlement national est divisé en deux chambres ; chambre haute (sénat) et chambre basse (Assemblée
nationale).
30
Lire CHAGNOLLAUD DE SABOURET D., Droit constitutionnel contemporain, T.1 : Théorie générale, Les
régimes étrangers, 8ème éd., Dalloz, Paris, 2015, pp.23, 29-32, §§.25, 34-36.
31
Lire particulièrement son deuxième titre (art. 11 et svt.) qui se rapporte aux droits fondamentaux et son troisième
titre (art. 68 et svt) qui se rapporte à l’organisation et à l’exercice du pouvoir dont l’emblématique article 68
énumère les institutions de la République.
32
La doctrine constitutionnaliste distingue généralement deux types de constitutions dépendamment de leur
résistance à la modification : celles qui sont facilement modifiables sont qualifiées de « constitution souple »,
tandis que celles qui sont difficilement modifiables sont qualifiées de « constitutions rigides ».
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38/ Les lois interprétatives ont pour objectif d’éclairer une loi antérieure
obscure. Elle est considérée comme faisant partie de l’ancienne loi (loi interprétée). De
ce fait, elle prend la nature juridique de la loi qu’elle interprète et est sensée produire
les effets à la date de la promulgation de cette dernière (une rétroactivité tolérée).
33
Ex. : lois organiques n°06/020 du 10/10/2006 portant statut des magistrats, n°11/013 du 11/08/2011 portant
organisation et fonctionnement de la police nationale congolaise, n°13/012 du 19/02/2013 relative à la procédure
devant la Cour de cassation, n°13/11-B du 11/04/2013 relative à l’organisation, au fonctionnement et
compétences des juridictions de l’ordre judiciaire, n°13/026 du 15/10/2013 portant organisation et
fonctionnement de la Cour constitutionnelle, n°16/027 du 15/10/2016 sur les juridictions de l’ordre administratif.
34
Ne relèvent de la loi que les matières énumérées par la Constitution (112 et 123 notamment). Le reste relève
du règlement (128 const.). Sans oublier que le pouvoir central et les provinces se partagent également des
matières (art. 203 à 204 const.).
35
Loi n°87/010 du 01/08/1987, telle que modifiée et complétée par la loi n°16/008 du 15/07/2016, portant Code
de la Famille.
36
Loi n° 015/2002 du 16/10/2002, telle que modifiée et complétée par la loi n°16/010 du 15/07/2016, portant
Code du travail.
37
Loi n°09/001 du 10/01/2009 portant protection de l’enfant.
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fédérés peuvent légiférer dans la limite de leur compétence. Ces actes ont une nature
législative mais peuvent porter une nomenclature propre (« édits », « décisions » et
« règlements d'administration et de police »). Nous reviendrons sur certains de leurs
aspects dans la seconde partie (cfr. §§.169 et svt.).
38
En droit français, on parle de la « procédure de délégalisation » de dispositions formellement législatives et
matériellement réglementaires, qui du reste est rarement appliquée.
39
Art. 79 al.3 Const.
40
Art. 92 al.2 Const
41
Art. 93 al.3 Const.
42
Au regard de ce qui a été dit précédemment au sujet des subdivisons administratives territoriales (§39), ces
entités possèdent non seulement un organe délibérant ou législatif monocaméral mais aussi un organe exécutif.
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41/ Les actes ayant force de loi. Ce concept désigne les règlements, destinés à
produire des effets équipollents à la loi, pris en situation d’urgence sur délégation
expresse du parlement. En effet, l’article 129 de la Constitution permet au
gouvernement de prendre, dans le cadre de l’exécution urgente de son programme
d’action et sur autorisation du parlement, des mesures qui sont normalement du
domaine de la loi. Et ce, pendant un délai limité et sur des matières déterminées. Leur
nomenclature peut changer dépendamment des constitutions et des régimes politiques.
Actuellement « ordonnances-loi », ils furent qualifiées « décret-loi » sous le régime de
transition du président Laurent Kabila. Ils sont assimilés, soit aux règlements en vertu
de l’autorité qui les édicte, soit aux lois en vertu de l’autorité-délégant. A titre
d’exemple, nous pouvons citer ; le décret-loi du 13/03/1965 sur les frais de justice en
matière gracieuse, le décret-loi n°003/2003 du 11/01/2003 portant création et
organisation de l’Agence nationale de renseignement (ANR), l’Ordonnance-loi
n°78/01 du 24/02/1978 relative à la répression des infractions flagrantes.
3. La coutume
44/ La coutume ou les coutumes ? La première interrogation à la quelle renvoie
la problématique de la coutume en tant que source de droit est celle de savoir si on
peut parler de la coutume ou des coutumes. En réalité, il n’existe pas un droit
coutumier mais des droits coutumiers. La RDC est composée de 400 ethnies et tribus
ayant chacune une coutume, protégée par les barrières linguistiques. L’on ne peut
étudier la coutume que dans le cadre d’une tribu. Toutefois, l’on peut dégager des
caractéristique et immuable dans toutes ces pratiques traditionnelles.
43
Pour plus de détails sur cette question, nous lire ; Essai sur la construction d’un droit pénal des mineurs en RD
Congo à la lumière du droit comparé : Analyses lege lata et lege feranda, Thèse, Faculté de droit, Aix-Marseille
Université, 2017, §§.116-128.
44
Exemple : la dot en droit congolais (art. 362-363 CF).
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lacune) et la coutume contra legem (celle qui s’oppose à la loi ou qui prévoit une règle
contraire à la loi)
45
GARRISSON F., Histoire du Droit et des Institutions, Montchréstien, 2ème éd., T.1, Paris, 1984, p.40.
46
GUINCHARD S. & DEBARD T.(dir.), Lexiques des termes juridiques, Dalloz, 25ème éd. , Paris, 2017, (Voir
“coutume”).
47
LEVY-BRUHL H., « Introduction à l’étude du droit coutumier africain », RIDC, vol. 8, n°1, 1956, pp. 67-77.
48
FONTAINE M., Principes & techniques du Droit, T.1 : Droit civil et Droit commercial, Paris, Foucher, 1986.
49
KALUBA DIBWA D., La justice constitutionnelle en RD Congo, Academia, Paris, 2013, pp.33-34.
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50
Par contre, le droit judiciaire congolais distingue particulièrement deux catégories d’usages ; d’une part, ceux
dont l’existence est prévue légalement qu’elle qualifie d’« usages locaux» (voir l’article 108 LO OCJ qui prévoit
une allocation d’office de D.I. par les tribunaux répressifs), et d’autre part, ceux qui se sont répandus
indépendamment d’un texte dans la pratique quotidienne des opérateurs judiciaires et qui ont acquis force de
droit, qualifiées de « pratiques judiciaires ». Lire RUBBENS A., Le droit judiciaire congolais, T.3 :
L’instruction criminelle et la procédure pénale, Bruxelles-Kinshasa, 1965, p.36.
51
KIFWABALA TEKILAZAYA, Droit civil congolais : Les personnes, les incapables et la famille, PUL,
Lumbumbashi, 2008, pp, 9-10. ; MULUMBA KATCHY, Introduction à l’étude du droit coutumier congolais,
CREJA, Kinshasa, 2011, p.9.
52
D’où, le dicton : « la pratique précède le droit ».
53
AVRIL P., « Des conventions à la révision de la Constitution », Revue française de droit constitutionnel,
2008/5, HS n°2, pp. 49-53.
24
Professeur KASONGO LUKOJI Ghislain-David Cours d’Introduction [Générale] à l’Etude de Droit
48/ Notion de source formelle. Les sources non formelles sont celles qui ne
s’imposent pas au juge de par leur forme (substrat) et n’ont d’existence autonome.
Elles sont également qualifiées de sources indirectes, secondaires ou subsidiaires. Il
s’agira, pour être plus exhaustif : des principes généraux de droit, de l’équité, de la
jurisprudence et de la doctrine. Elles sont essentiellement de nature prétorienne
(principe général de droit, équité et jurisprudence). Certaines d’entre elles rappellent la
touche ou la survie de l’école du droit naturel (ou révélé) dans la suprématie positiviste
(équité et, dans une certaine mesure, le principe général de droit). Pour notre analyse,
nous les subdiviserons en deux catégories ; d’une part, celles qui sont légalement
consacrées en droit congolais (§1), et d’autre part, celles qui ne les sont pas mais
reconnues comme telles par la communauté des juristes (§2).
54
Art. 118 L.O OCJ : « Si une contestation doit être tranchée suivant la coutume, les Cours et tribunaux
appliquent celle-ci, pour autant qu'elle soit conforme aux lois, à l'ordre public et aux bonnes mœurs. En cas
d'absence de coutume ou lorsque celle-ci n'est pas conforme aux lois, à l'ordre public et aux bonnes mœurs, les
Cours et tribunaux s'inspirent des principes généraux du droit [….]»
55
KANGULUMBA MBAMBI, « L’ordonnance de l’Administrateur Général au Congo du 14 mai 1886 : un
ancêtre (il) légalement vénéré en droit congolais ? Propos critiques sur l’application d’un texte dégénéré » in
Rev. Trim. Dr. Afr., 9ème année, n° 36, octobre 2005, pp. 317-363 ; MUKADI B. & KATWALA K., Procédure
civile, Batena Ntombwa, Kinshasa, 1999, pp.17-18.
56
Art. 199 Code de procédure civile : « L’ordonnance de l’administrateur général au Congo du 14 mai 1886
approuvée par le décret du 12 novembre 1886 et les décrets qui l’ont modifiée et complétée sont abrogés ».
25
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de l’ordonnance de 1886 et, in fine, de son contenu. Pendant qu’une autre admet
encore sa validité, du moins dans les matières autre que le droit privé judiciaire. Pour
la seconde école, la jurisprudence avait déjà reconnu à ce texte un champ d’application
plus vaste57 étant donné que l’expression « contestation » sous-entend tous les
contentieux juridictionnels quelle que soit leur nature (civile, pénale ou
administrative). Un tel débat n’est plus d’actualité, à notre avis, du fait que la loi
organique sur les juridictions judiciaires a carrément repris la substance de ladite
ordonnance.
57
MUGISHO-A-GAZANGA, Les principes généraux du droit et leurs applications par la Cour suprême de
justice du Congo, Bruylant-Academia, Louvain-la-Neuve, 2002, p.27.
58
Principe : [du grec « Principium » ou « de primo » : premier ; et « capere » : prendre] signifie
étymologiquement celui qui prend la première place. Il prend aujourd’hui plusieurs sens dans l’ordre juridique,
les uns et les autres se rattachant plus ou moins étroitement à une idée de généralité ou d’un postulat reflexionnel
Il n’est pas rare qu’il soit accompagné d’autres adjectifs tels que « fondamental » ou « général ».
59
M. Letourneur, conclusions sur l’arrêt « Société du Journal l’Aurore », du 25/06/1948.
60
Le président de la section du contentieux du Conseil d’Etat (1950) cité par KASONGO LUKOJI G., « Existe-
t-il un droit fondamental de l’enfant au respect de son intérêt supérieur ? Etude comparée des droits anglais,
belge et français », Mémoire de Master 2 DPA, AMU, 2013, p.55.
61
MUGISHO-A-GAZANGA, Op. cit., p.29
62
« Accessoruim sequitur principale » : l’accessoire suit le principal ; « Actori incumbit probatio » : la charge de
la preuve incombe à celui qui allègue les faits (ou accusateur) ; « Communis facit jus » : l’apparence donne droit
; « Electa una via, non datur recursus ad alteram » :le plaignant qui a choisi l’action civile ne peut désister»; «
Error communis facit jus » : l’erreur commune crée le droit ; « Fraus omnia corrumpit » : la fraude corrompt
tout ; « In dubio pro reo » : le doute profite au prévenu ; « Nemo auditur turpitidem propriam » : nul ne peut se
prévaloir de sa propre turpitude ; « Pas d’intérêt, pas d’action » ; « le pénal tient le civil »…
26
Professeur KASONGO LUKOJI Ghislain-David Cours d’Introduction [Générale] à l’Etude de Droit
52/ La relativité des PGD en rapport avec la matière. Si leur ancrage dans la
science juridique n’est plus contestable, leur avenir est mis en jeu par leur
diversification et leur portée divergente selon les disciplines juridiques. Ils ont en
commun le fait d’entretenir un lien étroit avec la jurisprudence, car ils sont
généralement découverts ou relevés, non-créés, par cette dernière à partir de l’état du
droit et de la société à un instant donné. Ils deviennent, de ce fait, une source
subsidiaire tendant, soit à assurer une certaine cohésion de l’ordre juridique (assurant
une fonction de suppléance), soit à se rattacher des valeurs de morale et d’équité
(assurant une fonction de corrective)63. Toutefois, ils sont l’apanage, par manque de
codification suffisante, des branches du droit nouvelles, immatures ou d’autonomie
récente. Ainsi, ils prolifèrent en droit public, particulièrement en droit administratif ou
droit judiciaire, mais sont raréfiés en droit pénal et privé de fond. Bien plus, les
« principes » du privatiste se distinguent de ceux du publiciste et du constitutionaliste,
voire même de l’internationaliste ; qu’il sied de remonter à leur origine respective pour
en déceler le sens.
2. L’équité
53/ Définition de l’équité. L’équité doit être entendue comme le sens humain de
la pondération, de la justice, de l’ordre social et de la conscience sociale. « La justice
discrèt(e, celle avec un J majuscule». Il s’agit de la vertu qui consiste à régler sa
conduite sur le sentiment naturel du juste. C’est la recherche, la réalisation suprême de
la justice, du « bon sens » qui doit guider le juge dans son intime conviction. Elle
relève, contrairement à la loi et au règlement qui ont un caractère abstrait et général, de
la casuistique et est également liée à la jurisprudence. Pourtant, sa nature de source de
droit est sujette à controverses.
63
ZENATI-CASTAING F., « Les principes généraux en droit privé », In Les principes en droit, PONTIER
J.M.(dir.), PUAM, Aix-en-Provence, 2003, pp.257-273.
64
D’où, l’adage ; « que Dieu nous préserve de l’équité des parlements ».
27
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dialectique, une joute purement verbale, une jonglerie de fictions ».65 En droit positif
congolais, elle soulève particulièrement deux controverses ; l’une relative à sa qualité
des sources de droit, et l’autre relative à sa pertinence. On lui dénie, de fois, la qualité
de source d’autant plus que son seul fondement est la contestable ordonnance de 1886.
Quant à sa pertinence, il s’avère que, contrairement à toutes les autres sources qui sont
des données extérieures au juge, l’équité est une donne interne, subjective, incertaine
et arbitraire : elle peut constituer un facteur d’insécurité juridique se heurtant à
l’exigence de prévisibilité inhérente à la matière juridique. Le juge ne peut, donc, de
lui-même s’appuyer sur l’équité pour rendre sa décision, si la loi ne le lui permet pas
spécialement : on dit alors qu’il statue « et aequo et bono ».
1. La jurisprudence
56/ Définitions de la jurisprudence. La jurisprudence est également un concept
polysémique. Dans le sens large, elle renvoie à l’ensemble des décisions rendues par
les juridictions d’un Etat. Mais, dans un sens restreint, elle désigne l’ensemble de
décisions suffisamment concordantes rendues par les juridictions d’un Etat sur une
question donnée66. Sous cette dernière acception, elle est généralement l’œuvre des
juridictions supérieures, mais exceptionnellement aussi de toute juridiction qui statue
en premier sur un cas donné. Reconnaitre à la jurisprudence le statut de source de droit
judiciaire suscite le débat sur la capacité créatrice des règles de droit. La réponse à
cette question dépend généralement de la nature (ou fondement) de chaque système
juridique. En effet, la place de la jurisprudence dans les systèmes juridiques se
distingue globalement selon qu’il s’agit du droit romaniste ou anglo-saxon. Il lui est
reconnu un rôle prépondérant dans la seconde famille juridique67 mais subsidiaire dans
la première dont relève le droit congolais. Néanmoins, cette démarcation tend de plus
en plus à s’amenuiser grâce à l’émergence des juridictions internationales ainsi que
l’interpénétration des systèmes juridiques.
65
IHERING S., « Jurisprudenz » (1885), cité par GROSS H., Kriminal Psychologia, 1898, p. 11.
66
CORNU G.(dir.), Vocabulaire juridique, Association Henri Capitant, 11ème éd., 2016, V° « Jurisprudence » ;
GUINCHARD S. & DEBARD T. (dir.), Op. Cit, V° « Jurisprudence ». Nous avons écarté les expressions
couramment utilisées en doctrine telles que jurisprudence « hésitante », « partagée », « incertaine », « flottante »
qui sont, à notre avis, sans intérêt majeur. La jurisprudence se caractérise par sa souplesse. Même une
jurisprudence dite « constante » n’est à l’abri d’un revirement.
67
DAVID R. & BLANC-JOUVAN X., Le droit anglais, PUF, Que-sais-je, 2ème éd., Paris, 2003, pp.20-21 ;
FRISON D., Introduction au droit anglais et aux institutions britanniques, Ellipses, 3ème éd., Paris, 2005, pp.6-8.
28
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2. La doctrine
59/ Définition de la doctrine. La doctrine est définie comme l’ensemble
d’opinions émises par les auteurs, particulièrement les juristes, dans leurs travaux et
publications. L’auteur doit avoir une notoriété scientifique acquise, soit par une longue
et brillante carrière judiciaire, soit par une abondante et pertinente publication, soit par
le niveau d’études (généralement docteur en droit). La doctrine joue un rôle primordial
68
DUPUIS G., GUEDON M.J & CHRETIEN P., Droit administratif, 10ème éd., Sirey, Paris, 2007, p.143.
29
Professeur KASONGO LUKOJI Ghislain-David Cours d’Introduction [Générale] à l’Etude de Droit
30
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60/ Objet et plan du chapitre. Comme nous l’avons déjà dit, les règles de droit
peuvent faire l’objet de plusieurs classifications. Deux sont communément admises ;
d’une part, celle qui les module en fonction de l’importance ou l’autorité des sources
induisant les modalités du raisonnement juridique et des catégories juridiques (familles
de droit) et, d’autre part, celle qui les repartit selon leur nature (branches de droit).
61/ Les grandes familles de droit. En droit comparé, les systèmes juridiques
sont classés d’après leurs familles juridiques69. L’accord est loin d’être trouvé en
doctrine sur les modalités ou les critères de leur classification, leur dénomination ainsi
que leur nombre. Le français ESMEIN P., qui fut l’un des premiers à en proposer une
classification en 1900 au 1er Congrès international du droit comparé, en énumère cinq
familles, en se fondant sur des critères d’ordre historique, géographique et religieux, à
savoir : la famille romaniste, la famille germanique, la famille anglo-saxonne, la
famille slave et le droit musulman. Se fondant sur le critère culturel, SCHNITZER A.
a également proposé en 1961 une classification en cinq familles, à savoir ; les droits
primitifs, les droits antiques, les droits euro-américains, les droits religieux et le droits
afro-asiatiques. Bien que réduisant abusivement le droit religieux au droit hébraïque,
islamique et canonique, cet auteur fut néanmoins l’un des premiers à prendre en
compte les spécificités des droits ou pratiques sociales de l’Asie et de l’Afrique. Plus
proche de nous, il y a une vingtaine d’année, deux auteurs allemands nommés
ZWEIGERT et KÖTZ, découpaient le monde en huit régions de droit
(« Rechtkreise », entendu comme famille de droit), en fonctions des critères
fonctionnels70, à savoir ; les droits romanistes, le droit allemand, les droits nordiques,
la common law, les droits socialistes, les droits d’Extrême-Orient, les droits
Islamiques, les droits indous.
61’/ Néanmoins, la plupart des comparatistes focalisent leur attention sur deux
grandes familles dont les imbrications avec d’autres microsystèmes produisent des
hybridations multiples subsumées dans une troisième famille. Ainsi, l’on admet
69
Pour plus de détails, lire ; CUNIBERTI G., Grands systèmes de droit contemporains, 2ème éd. 2001 ; David R
& SPINOSI J.C, Grands systèmes de droit contemporains, 2002 ; FROMONT M., Grands systèmes de droit
étrangers, 6ème édition, 2009.
70
Ils ont retenu cinq critères ou indices (« rechtstilen ») de classification ; l’origine et l’évolution historique, le
mode de raisonnement juridique dominant (un critère qui manquait dans les classifications précédentes et qui va
guider les classifications suivantes), les institutions juridiques particulières, les sources du droit et les modes
d’interprétation et les facteurs idéologiques influant sur le droit.
31
Professeur KASONGO LUKOJI Ghislain-David Cours d’Introduction [Générale] à l’Etude de Droit
71
Pour le comparatiste, le mot « système » doit être simplement considéré comme un synonyme de « famille ».
Il permet de regrouper des droits qui présentent un grand nombre de points communs, c’est-à-dire, de créer une
famille de droit. Lire TRIGEAUD J.M & SEVE R., « Le système juridique », Archives de Philosophie de droit,
n°31, 1997, p.319.
32
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72
DAVID R. & BLANC-JOUVAN X., Op. cit., pp. 2 et svt ; FRISON D., Op. cit, pp. 6-10 ; 76-77 ;
JOLOWICZ J.A, Droit anglais, Dalloz, 2ème éd., 1992, pp. 33 et svt.
73
Cfr. le récit biblique du Roi Salomon et les deux prostituées.
74
D’où, le mot « cour » pour désigner la juridiction de jugement.
33
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68/ Quelques exemples des systèmes mixtes. Dans ces familles peuvent être
classées divers systèmes juridiques selon les auteurs et des critères divers mis en
exergue. Il s’agit généralement ; des systèmes nordiques ou scandinaves (Danemark,
Finlande, Islande, Norvège, Suède), les systèmes socialistes75 (Russie et les anciens
75
Vestiges d’une ancienne famille de droit autonome, les systèmes socialistes sont en pleine mutation. Il a subi
historiquement multiples influences notamment du droit byzantin (une branche particulière du droit romain), du
système romaniste (18ème siècle), de l’idéologie marxiste et socialiste faisant primés les intérêts collectifs sur les
34
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69/ La summa divisio : force et faiblesse. D’après leur nature et leur objet, les
systèmes juridiques d’essence romaniste subdivisent le droit en deux branches (le droit
public et le droit privé) reparties chacune en plusieurs sous-branches. Cette
classification, très répandue et très didactique, n’est plus adaptée à l’évolution actuelle
de la discipline du fait que certaines matières n’arrivent pas à être classées dans l’une
de ces deux branches traditionnelles. Bien plus certaines matières, telles que le droit
civil et le droit administratif, sont très vastes en termes de contenu qu’elles se
compartimentent graduellement en donnant naissance à d’autres matières autonomes.
D’où, l’émergence, d’une part, d’une troisième branche qualifiée de droit économique
et social qui n’arrive toujours pas à résoudre le problème, et d’autre part, d’une
classification fonctionnelle ou thématique.
70/ Ainsi, par commodité et visée didactique, nous analyserons les branches du
droit selon la classification traditionnelle principalement (§1), puis d’autres
classifications (§2), tout en injectant une dose de classification fonctionnelle et
thématique à chaque stade.
1. Le droit privé
72/ Les branches du droit privé. Régissant les rapports entre les personnes
privées, le droit privé prescrit un rapport égalitaire. Il comprend entre autre :
droits individuels en s’appuyant sur un système pénal très dur (20ème siècle), puis, actuellement du système
anglo-saxon.
35
Professeur KASONGO LUKOJI Ghislain-David Cours d’Introduction [Générale] à l’Etude de Droit
- Le droit civil des personnes qui détermine le statut juridique des personnes, les
droits qui y sont rattachés ainsi que les rapports que ces dernières peuvent
entretenir entre elles (nationalité, état civil, domicile, fiançailles, mariage,
filiation, parenté, donation, succession…). En droit congolais, ces règles sont
essentiellement portées par le Code de la famille.
- Le droit civil des biens qui détermine le rapport entre un sujet de droit et une
chose. En droit congolais, ces règles sont essentiellement portées par la loi
n°73/021 du 20/07/1973 portant régime général des biens, régime foncier et
immobilier et régime des sûretés dite « loi foncière » ou « loi Bakajika ».
- Le droit civil des obligations qui fixe les modalités par lesquelles les sujets de
droits peuvent se lier juridiquement, hormis les cas relevant du droit des
personnes. Il est également qualifié de « droit des contrats » étant donné que ce
dernier est la source principale des obligations. En droit congolais, ces règles
sont essentiellement portées par le décret du 30/07/1886 portant Code civil
congolais, particulièrement dans seul livre encore en vigueur (livre III) ; mais
sont de plus en plus insufflées par certains actes uniformes de l’OHADA.
- Le droit international privé qui régit les rapports entre les particuliers dotés
d’un élément d’extranéité. En d’autres termes, c’est tout le droit civil faisant
appel à un aspect du droit étranger. Ses règles sont prévues dans le Code de la
famille (principalement) et ainsi que d’autres textes particuliers.
- Le droit judiciaire privé (procédure civile) fixe les modalités de conduite et du
déroulement du procès civil et des mécanismes extrajudiciaires de règlement des
conflits. En droit congolais, ces règles sont essentiellement portées par le décret
du 07/03/1960 portant Code de procédure civile ainsi que la loi organique n°
13/011-B du 11/04/2013 précitée.
2. Le droit public
73/ Les branches du droit public. Régissant les rapports impliquant l’Etat ou
les autres personnes morales de droit public (O.I, ETR, ETD, le service public), la
règle de droit public se caractéristique par la prérogative de puissance publique
reconnue à ses personnes. Il comprend notamment ;
- Le droit constitutionnel
- Le droit administratif
- Le droit fiscal
- Le droit des finances publiques
- Le droit économique
- Le droit international public
- Droit international des droits de l’Homme
- Le droit international pénal
- Le droit international humanitaire
36
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74/ Nous reviendrons en détail sur ces branches dans la seconde partie du cours
consacrée au droit public.
75/ Les branches du droit économique et social. Une branche très jeune qui
s’est à peine autonomisée, elle est constituée essentiellement des disciplines juridiques
à caractère économique et social qui jadis relevaient du droit privé, principalement, et
du droit public. Son contenu est encore objet à débat et diffère selon les auteurs.
Certains la confondent même au droit des affaires. Elle comprend notamment ;
- Le droit commercial qui régit l’exercice de l’activité commerciale. Ces sont des
règles qui s’appliquent aux commerçants (personnes privées et morales) et actes
de commerce. Néanmoins, le poids économique, la crédibilité et la pérennité des
commerçants, personnes morales, ont induit l’autonomisation des règles
applicables aux sociétés commerciales et la création d’une nouvelle discipline
dénommée « droit des sociétés commerciales ».
- le droit du travail qui régit les rapports nés de l’exécution d’un contrat de travail.
Globalement, il est constitué des règles protégeant les employés,
économiquement plus faibles que les employeurs. En droit congolais, ces règles
sont essentiellement portées par le Code du travail.
- le droit de la sécurité sociale protège les travailleurs contre les risques et les
accidents du travail, maladies professionnelles et non professionnelles, la
maternité, la vieillesse… Il était, jadis, inséparable du droit du travail.
- le droit de la concurrence s’appuie sur la théorie économique des marchés pour
prévenir et sanctionner les agissements anticoncurrentiels des entreprises ou des
organismes publics ayant une activité économique.
- le droit de la consommation qui tend à protéger la personne du consommateur,
destinataire final de produits et de services marchands, dans un souci d’équilibre,
et en dérogation fréquente aux mécanismes du Droit Civil.
- le droit de la propriété Intellectuelle qui protège les œuvres de l’esprit et les
inventions.
- le droit du transport, le droit bancaire, le droit la communication….
76/ Les matières difficilement classables. A part ces trois grandes branches
dont deux traditionnelle et une moderne, d’autre matière sont difficile à classer dans
l’une de ces branches, notamment ; l’organisation et la compétence judiciaires, le Droit
pénal, le droit de l’environnement ou de l’urbanisme, le droit forestier et rural, le droit
de la santé…
37
Professeur KASONGO LUKOJI Ghislain-David Cours d’Introduction [Générale] à l’Etude de Droit
39
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76
MULUMBA KATCHY, Introduction générale au droit, CREJA, Kinshasa, 2011, p.20.
77
TERRE F., Introduction générale au droit, 5ème éd., Dalloz, Paris, 2001, p.4.
40
Professeur KASONGO LUKOJI Ghislain-David Cours d’Introduction [Générale] à l’Etude de Droit
85/ Sources spécifiques des droits subjectifs. Hormis, toutes les sources de
droit objectif susmentionnées, les droits subjectifs peuvent également avoir des
sources particulières qui sont : le fait juridique, l’acte juridique, le quasi-délit, le quasi-
contrat et l’acte juridictionnel (ou la décision de justice). Au regard de leur
importance, nous n’aborderons au présent stade que les quatre premières. Tandis que
la dernière fera l’objet du chapitre suivant.
78
Nous adopterons la dernière classification qui englobe tous les types des faits juridiques plutôt que la première
qui inclue les quasi-délits et les quasi-contrats dans les faits juridiques volontaires.
41
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87/ Les quasi-délits. Une autre source de droit subjectif proche du fait juridique
est le quasi-délit. Ce dernier renvoie aux actes humains accidentels (imprévoyance,
imprudence, négligence, défaut de précaution) qui font naitre un lien juridique, non
voulu initialement, entre l’auteur de l’acte ou le maitre de la chose et la victime. Il
s’agit des agissements humains proches des délits mais qui, vu l’interprétation stricte
de la loi pénale, ne peuvent être appréhendés comme tels : ainsi d’un accident que l’on
cause, pour autant qu’il n’ait pas de conséquences trop graves pour autrui, auquel cas il
peut être appréhendé comme un délit. Les conséquences juridiques sont l’engagement
de la responsabilité civile pour faute en vertu de laquelle l’auteur de l’acte est tenu à
réparer le préjudice causé à la victime79. Le quasi-délit, avec le délit, forment la
deuxième source classique des obligations, plus particulièrement des droits subjectifs,
après le contrat. Le Décret du 30/07/1888 portant contrats ou obligations
conventionnelles ne lui consacre que cinq articles, les articles 258 à 262. Mais la
pratique judiciaire en fait une application très abondante. Ex. l’écroulement d’un mur
sur le véhicule du voisin…
79
Pour plus de précisions, lire ; KALONGO MBIKAYI, Droit civil : Les obligations, Tome 1, CRDJ, Kinshasa,
2012, p.179.
80
80 Art. 33 al.1. CC LIII
81
Droit civil, Tome II : Les biens et les obligations, PUF, Paris, 1ère éd, 2004, p.194.
82
Art.8 CCCLIII
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immobilère. Tandis que ceux qui en sont exonérés sont qualifiés de « sous-seing
privé ». Ex : l’acte de vente d’une voiture.
90/ Classification des actes juridiques. Les actes juridiques peuvent être
classifiés de plusieurs manières au regard notamment ; de leur objet, effet, la
réciprocité de la volonté, de l’intérêt financier, de la volonté des parties, de la
temporalité de leur réalisation ou modalité d’exécution….
91/ Les actes unilatéraux et les actes bilatéraux. L’acte unilatéral possède une
volonté unique et crée des obligations qu’à l’égard d’une seule partie. L’autorité
administrative procède particulièrement par ce mécanisme. Exemple : un testament, le
dépôt gratuit, le cautionnement. Tandis que l’acte bilatéral ou synallagmatique est
celui qui requiert au moins deux volontés et une réciprocité de prestation : chaque
partie doit exécuter une obligation. Au cas contraire, la parte lésée peut, soit solliciter
une exécution forcée ou des dommages-intérêts, soit refuser de s’acquitter aussi de sa
part (clause résolutoire : art 82 CCCLIII). Il s’agit principalement du contrat, défini
comme une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent, envers une
ou plusieurs autres, à donner à faire ou à ne pas faire quelque chose. Ex. : la vente, le
mariage.
93/ Les actes à titre gratuit et les actes onéreux. L’acte juridique à titre gratuit
est celui dans lequel les parties s’obligent sans une intention onéreuse : elles
consentent à un avantage qui ne demande pas une contrepartie (ex : le don). Tandis
que l’acte onéreux est celui dans lequel les parties recherchent chacune un avantage
généralement pécuniaire. Ils peuvent être commutatifs (lors que les contreparties sont
fixées et connues dès la conclusion de l’acte) ou aléatoires (lors que les contreparties
ne sont pas exactement définies et dépendent d’un événement incertain ou d’un aléa).
Dans la vie courante, les actes juridiques sont souvent bilatéraux à titre onéreux et
commutatifs (ex : contrats de vente, de location, de transport…), et exceptionnellement
aléatoires (ex : contrat d’assurance, le pari….).
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produit des effets à condition du décès d’une des parties. Exemple : L’assurance-vie,
testament.
98/ Typologie des droits subjectifs. Les droits subjectifs dont les personnes
peuvent être titulaires se divisent en deux grandes catégories : les droits
extrapatrimoniaux et les droits patrimoniaux. Cette catégorisation a pour critère la
valeur monétaire (ou marchande) du droit permettant son intégration ou pas dans le
patrimoine de son bénéficiaire, personne physique ou morale.
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sont proches des droits réels en ce qu’ils sont opposables erga omnes, mais ils portent
sur des « biens immatériels » (invention et œuvre d’esprit). En revanche, ils sont
toujours un caractère mobilier, et se rapprochent sur ce plan des droits personnels.
Leur caractère immatériel nécessite le plus souvent un dépôt officiel de brevet (brevet
d’invention, marque de fabrique, droits d’auteurs…) qui a pour but l’information du
public et des professionnels, donc l’opposabilité générale du droit subjectif.
107/ Classification des biens. D’après le critère de mobilité, les biens peuvent
être mobiliers (les meubles) ou immobiliers (les immeubles). Les premiers, qui sont
susceptibles d’être déplacés, peuvent être corporels (s’incarnent sur une matière, c’est-
à-dire ayant un corps tels que la voiture, le téléphone) ou incorporels (ne s’incarnent
pas sur une matière ou qui sont immatériels tels que les actions dans une société, une
créance), consomptibles (qui se détruisent après le premier usage) ou non
consomptibles (résistent à l’utilisation même répétée). Tandis que les seconds ne
peuvent être déplacés : ils sont généralement non consomptibles et non fongibles. Ils
sont de trois catégories en droit congolais ; les immeubles par nature (immobilisés
par le fait de la nature tels que le sol et le sous-sol), les immeubles par incorporation
(immobilisés par le fait qu’être attachés à l’immeuble par nature tels que les arbres, les
bâtiments ainsi que tous les meubles attachés dans le bâtiment par un travail de
maçonnerie…) et les immeubles par destination (qui sont des meubles placés dans un
47
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immeuble par destination pour permettre une exploitation de ce dernier tels que les
bancs d’une école, les meubles d’un hôtel...).
48
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83
JEULAND E., Droit processuel, LGDJ, Paris, 2003, p.181 ; PAUVERT B. & LATOUR X., Libertés
publiques et droits fondamentaux, Studyrama, 2ème éd., Paris, 2013, p.120.
49
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personne lésée. Elle revêt, dès lors, une fonction essentielle pour les particuliers en ce
sens qu’elle est le vecteur d’autres droits : c’est un droit fondamental qui permet de
faire reconnaitre d’autres droits. Elle est à la fois un droit subjectif, particulièrement
processuel, et également une source de droit subjectif. Mais, elle ne reste qu’une
faculté ; car tous les citoyens dont les droits ont été contestés ou violés ne saisissent
pas, pour plusieurs raisons, forcément le juge étatique, voire même, le juge privé84.
84
Tous les conflits ne sont pas forcément portés devant les juridictions instituées par l’Etat (justice étatique), il
existe aussi d’autres mécanismes tendant à régler les conflits à l’amiable ou en dehors des institutions
juridictionnelles (justice privée), désignés par « modes alternatifs de règlement des conflits » (MARC) qui
toutefois exigent globalement une intervention du juge étatique, soit en amont (déferrement), soit en aval
(revêtement de la force exécutoire). En effet, après monopolisation de la répression par l’Etat (c’est-à-dire, des
conflits pénaux), les MARC se sont cantonnés au droit privé. C’est ainsi que le droit congolais en organise
plusieurs types, essentiellement dans la sphère du droit civil (art. 159 à 174 CPC) et économique. Il s’agit
notamment de ; la conciliation[en matière de divorce (art 553-567 Code de la famille tel que modifié et complété
à ce jour) ou des conflits individuels et collectifs du travail (298-302, 304-308 C.travail)], l’arbitrage (Ohada,
art. 37 et 38 L. n° 004/2002 du 21/02/2002 portant Code des investissement, 318-320 L. n° 007/2002 du
11/07/2002 portant Code minier) et la médiation (conflit collectif du travail : 309 - 315 C. travail). Toutefois, la
loi sur la protection de l’enfant a réintroduit la perspective de déjudiciarisation des conflits pénaux avec la
procédure de la médiation pénale. Lire ; KASONGO LUKOJI G.D., Essai sur la construction d’un droit pénal
des mineurs en RD Congo à la lumière du droit comparé : Analyses lege lata et lege feranda, Thèse préc.,
§§.202, 258 et svt. ; MATADI NENGA G., Droit judiciaire privé, Académia-Bruylant, Bruxelles, 2006, pp.663-
670 ; PELISSE J., « Judiciarisation ou juridicisation ? Usages et réappropriations du droit dans les conflits du
travail», Politix, 2009/2, n° 86, pp.73-96.
85
La chose jugée doit être tenue pour une vérité universelle : « res judicita pro veritate habetur ». Il s’agit d’un
principe, mieux d’un consensus, pour le bien de tous et la légitimité de l’institution judiciaire.
50
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coulé de la force de la chose jugée. Ce qui arrive dans deux cas, soit en cas
d’épuisement des voies de recours, soit en cas de leur irrecevabilité parce qu’exercées
hors délai (forclusion).
- avoir été dûment signifiée à son ou ses destinataires. Une décision
juridictionnelle simple et classique confère des droits à la partie gagnante et des
obligations à la partie perdante. Elle doit donc être portée à la connaissance de parties
au procès, principalement de la partie perdante. Dès cet instant, l’acte est réputé
produire ses effets. La signification sanctionne la naissance de la règle de
jurisprudentielle.
1. L’intérêt à agir
115/ L’intérêt avant d’ester en justice. L’intérêt est le fondement de l’action, il
ne suffit pas, en effet, d’être titulaire d’un droit pour agir en justice. Il faut justifier un
avantage à avoir sa prétention reconnue en justice. D’où, l’adage : « pas d’intérêt, pas
d’action ». L’intérêt doit présenter quatre caractères :
- direct : il doit découler ou être lié directement du succès de l’action.
- légitime : il ne doit être contraire aux bonnes mœurs et à la loi.
- personnel : attaché au demandeur, sous réserve des atténuations légales admises.
Seul le ministère public est chargé de représenter les intérêts de la société.
- né et actuel : aucune action n’est accordée en réparation d’un préjudice éventuel
ou hypothétique.
51
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justice par les personnes physiques habilitées par leurs statuts ou munies d’un mandat
ad litem.86
3. La capacité.
117/ La capacité d’ester en justice. La capacité juridique est l’aptitude d’une
personne à être sujet de droits et d’obligations, à acquérir des droits aux fins d’en jouir
et de les exercer. Dans la première hypothèse, l’on parle de la capacité de jouissance
qui renvoie aux prérogatives reconnues aux personnes, d’où, la personnalité juridique.
Elle est « reconnue en principe à toutes les personnes physiques et, en fonction de leur
nature, de leur objet et de leur forme, aux personnes morales »87. Ex : le droit à la vie,
le droit à l’intégrité physique (pour les individus), le droit de la propriété (pour les
personnes morales), etc. Tandis que dans la seconde hypothèse, il s’agit de la capacité
d’exercice qui constitue la faculté de mener personnellement la vie juridique : elle
n’est pas reconnue à tous les sujets de droits. Ex : le droit de vote, droit d’ester en
justice, droit d’accomplir des actes juridiques. Toute personne à qui la loi ne reconnait
pas cette prérogative est dite « incapable ». En droit congolais, le régime de la capacité
juridique est fixé par le code de la famille. En vertu des dispositions pertinentes de ce
texte (art. 215 CF), les personnes âgées de moins de dix-huit ans (mineurs), les
majeurs aliénés et les majeurs faibles d’esprit ou prodigues ont une capacité de
jouissance mais une incapacité d’exercice de leurs droits88. Ils sont soumis, selon le
cas, pour la validité de leurs actes, au régime de représentation (mineurs), de curatelle
ou d’assistance. A cet effet, le mineur congolais n’a pas la capacité d’ester seul en
justice : il doit agir nécessairement par le canal de son représentant légal ou, dans
certains cas, du ministère public.
86
Voir : BOTAKILE BATANGA, Précis du contentieux administratifs congolais, Académia - L’Harmathan,
Bruxelles, 2017, pp.171-173 ; KABANGE NTABALA, Droit administratif général, Tome 1, Kinshasa, 1997,
p.99 ; LUKOMBE NGHENDA, Droit congolais des sociétés, Tome 1, PUC, Kinshasa, 1999, pp.161-170.
87
CORNU G. (dir.), Op.cit..
88
En ce qui concerne les mineurs, cette règle admet quelques atténuations, particulièrement en matière du droit
de travail (capacité contractuelle rabaissée à 15 et 16 ans : art. 6 C.travail et 50 LPE) et actes de vie courante de
moindre importance. Il était également, jadis, reconnu à la fille impubère la capacité contractuelle en matière de
mariage jusqu’à ce que la loi sur la protection de l’enfant interdise le mariage et les fiançailles entre enfants
(art. 48) au point que l’émancipation par le mariage (ancien art. 288-289 CF) n’a plus lieu d’être. Par ailleurs, il
faut souligner que même si le mineur outrepasser ce droit, ces actes ne sont frappées que d’une nullité relative,
c’est-à-dire, celle qui ne peut être invoquée que par lui-même et pas l’adulte avec qui il a co-contracté.
52
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la demande des parties va moduler aussi bien les mécanismes de saisine que les règles
applicables à sa résolution. En d’autres termes, il va limiter l’intervention du juge au
regard de la nature de litige (§1) ou de sa mission (§2).
1. L’action civile
120/ Définition et objet de l’action civile. L’action civile est une action [en
justice] en vue d’obtenir la réparation du tout préjudice causé par l’acte d’autrui, des
personnes étant sous la garde d’autrui ou des choses appartenant à autrui. Dans ce
procès, les parties sont quasiment maitres de l’instance : elles limitent sensiblement
l’étendu de l’intervention du juge à l’objet de la demande (principe dispositif) et le
cantonnent à un rôle passif (il ne s’en tient qu’aux moyens que les parties lui
soumettent). Les moyens de preuve sont légaux et hiérarchisés (la preuve littérale, la
preuve testimoniale, la présomption, l’aveu et le serment)90, exceptés en droit
commercial où ils sont libres.
121/ Parties au procès civil. Le procès civil comprend éventuellement trois (3)
parties, à savoir :
- Le demandeur (celui qui introduit l’action)
- Le défendeur
- le Ministère public (qui agit soit par voie d’action, soit par voie d’avis).
89
Pour besoin de spécialité, de célérité, la Constitution (art. 149 al. 1 à 2 et 154) a éclaté le système judiciaire
unitaire, qui a toujours caractérisé notre pays, en trois ordres juridictionnels, à savoir ; les juridictions de l’ordre
judiciaire (placées sous le contrôle de la Cour de Cassation), les juridictions de l’ordre administratif (coiffées
par le Conseil d’Etat) et la Cour Constitutionnelle. Quoi que poursuivant un objectif bien déterminé (contrôle de
la légalité des actes des autorités administratives) et sous réserve d’autres règles particulières, l’action portée
devant les juridictions administratives obéit généralement aux règles de l’action civile (de droit privé) qui fait
office de droit commun des règles processuelles.
90
La preuve littérale (écrite) peut être soit un acte authentique (dont les conditions de forme sont prescrites),
soit un acte sous-seing privé (dont la forme n’est pas prescrite mais laissée à la liberté des parties), soit tout autre
écrit. La preuve testimoniale résulte de la déposition de témoins, c’est-à-dire des personnes qui ont vécu ou
entendu directement les faits. La preuve par présomption est une déduction fondée sur des indices, des
apparences, des probabilités et, parfois, des règles naturelles immuables, supposées universellement comme
vraies (Ex.: le délai de viduité, la filiation paternelle en cas d’enfant né dans le mariage). L’aveu est la
reconnaissance par une partie de l’exactitude des faits allégués contre elle. Le Serment est une déclaration faite
par une personne pour confirmer ou infirmer la véracité d’un acte ou un fait juridique : il sous- entend que
l’individu ait juré avant de faire sa déposition. Ainsi il est reconnu aux parties au procès le droit de mentir et non
aux témoins, enseignants et experts dont les déclarations sont faites sous serment.
53
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2. L’action publique
122/ Définition et objet de l’action publique. L’action publique est une action
[en justice] en application des peines. Elle est consécutive à la commission d’une
infraction et à l’existence du préjudice qui en découle. De ce fait, elle a double
objectif : elle vise principalement la répression de l’auteur de l’infraction (d’où son
aspect public), d’une part, et la réparation du préjudice subi par la victime (son volet
privé), d’autre part. En effet, la société estime que l’infraction constitue préalablement
un trouble à l’ordre public, un danger pour sa pérennité avant de causer un dommage à
la victime, qui n’est toujours une personne physique. C’est ainsi qu’elle s’est octroyée
le monopole de sa poursuite qu’il délègue à un organe spécifique dénommé le
« parquet » (ou le ministère public), pourvu des certains pouvoirs exorbitants. Axé sur
la recherche de la vérité et le rétablissement de l’ordre public, le procès pénal admet
tous les moyens de preuve (liberté de preuve) et reconnait au juge un rôle actif (il peut
participer à la découverte de la vérité).
1. La mission contentieuse
125/ Mission contentieuse, mission juridictionnelle principale. La mission
principale et naturelle du juge est de départager les parties en disant le droit, c’est-à-
dire, à trancher une contestation par application du droit. Raison pour laquelle, il lui
est exigé une neutralité à l’égard du litige et des parties. Ainsi, des mécanismes sont
prévus pur assurer cette neutralité (la récusation, le déport et le renvoi : art. 49 à 62 LO
OCJ). La nature de la fonction commande le régime des actes par lesquelles s’exerce
l’action du juge. En principe, pour aiguiser son intime conviction, le juge devra laisser
non seulement à chaque partie le soin de lui présenter librement ses arguments,
prétentions et moyens des preuves mais aussi, de contredire et discuter de la véracité
ceux présentés par l’autre (principe du contradictoire).
54
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2ème PARTIE :
56
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128/ La règle de droit public. Cette partie de notre cours se rapporte aux règles
qui ont vocation à s’appliquer aux rapports entre l’Etat et, d’une part les particuliers, et
d’autre, les autres personnes de droit public.
57
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58
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136/ Subdivision du droit public. L’Etat peut, lui-même par le canal de ses
démembrements et émanations, entretenir des rapports juridiques tant au niveau
national (avec les particuliers, avec les autres personnes morales de droit public
interne) qu’international (avec d’autres Etats ou des regroupements d’Etats). Ainsi, les
branches du droit public sont généralement réparties, en fonction des rapports
susmentionnés, en deux ensembles ; d’une part, celles qui relèvent du droit interne
(§1), et d’autre part, celles qu’on attache au droit international (§2).
137/ Objet et branches du droit public interne. Le droit public interne est
composé des règles qui organisent le fonctionnement de l’État et de ses
démembrements d’une part, qui gouvernent leurs rapports ou ceux de leurs agents avec
les particuliers, d’autre part. Il se subdivise en plusieurs branches notamment ;
91
Titre III et suivant de la Constitution de la RDC, soit à partir de l’article 68.
92
Spécialement Titre II de la Constitution de la RDC, soit de l’article 11 à 67.
60
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138/ Les Branches mixtes du droit public interne. A côté de ces disciplines
traditionnelles du droit public interne, certaines sont difficiles à classer mais qui
portent davantage des aspects de droit public eu égard à leur caractéristique mixte
telles que le droit des marchés publics, le droit social ou le droit pénal. Le droit pénal,
particulièrement, défini comme l’ensemble des règles qui déterminent la réaction
sociale contre l’infracteur (délinquant) et l’infraction, est à cheval entre le droit public
93
Lire VUNDUAWE T.P, Traité de droit administratif, Larcier, Bruxelles, 2007, p.17, 39-42.
61
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94
SANCHEZ E., « Les principes généraux du droit, source oubliée du droit international public » In Les
principes et le droit, PUAM, 2007, pp.433-448.
62
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les méthodes de combat. Jadis limité au droit des conflits armés (droit de la
guerre), le DIH se rapproche de plus en plus du droit à la solidarité internationale
qui vise la sauvegarde l’être humain face aux grandes catastrophes naturelles
(inondations, tremblement de terre, sècheresse, famine…). L’essentiel de ses
règles étaient portées par les quatre conventions de Genève de 1949 et leurs
protocoles additionnels de 1977.
- Le droit international des droits de l’Homme (DIDH) qui est composé des
règles reconnaissant à l’être humain, au niveau universel, des prérogatives
inhérentes à sa nature de sujet principal de droit. C’est « l’ensemble des règles
juridiques internationales qui reconnaissent sans discrimination aux individus des
droits et facultés assurant la liberté et la dignité de la personne humaine et
bénéficiant de garanties institutionnelles »95. Il est à l’origine de l’autonomisation
du droit constitutionnel des libertés fondamentales et de la constitutionnalisation
des libertés publiques. Ces droits sont subdivisés en trois ou quatre catégories,
selon les auteurs96 ; les droits humains de la première génération qui sont
essentiellement des droits civils et politiques imposant à l’Etat une obligation
d’abstention97 (droit à la vie, droit à la sureté personnelle, droit à la liberté
d’expression…) ; les droits humains de la deuxième génération, qui sont
composés des droits économiques, sociaux et culturels, imposent à l’Etat une
obligation d’intervention98 (droit au logement, droit au travail, droit à la santé,
droit à l’Éducation) et les droits humains de la troisième génération qui sont
composés des droit de l’environnement et de la solidarité imposant à l’Etat une
obligation de participer à la réalisation d’un environnement international et
national sain ainsi qu’à la sauvegarde de la race humaine. On parle même
désormais des droits humains de la quatrième génération liés à l’accès au
numérique, à la protection des données personnelles et à la bioéthique.
- Le droit international pénal qui organise la répression de la criminalité
internationale ou des crimes internationaux appelés en droit congolais « crimes
contre la paix et la sécurité de l’Humanité ». A ces jours, il en existe quatre, à
savoir ; le crime de génocide, le crime de guerre, le crime contre l’humanité et le
crime d’agression. A ces quatre, il faut ajouter, une responsabilité pénale
95
SUDRE F., Droit européen et international des droits de l’Homme, PUF, 10ème éd., Paris, 2011, § 2, p.14.
96
Gérard CORNU (Op.cit., pp.1301-1302, voir « Liberté ») les répartis également en trois catégories mais de
manière différente, à savoir ; les droits individuels, qui assurent à l’individu une certaine autonomie en face du
pouvoir dans les domaines de l’activité physique (sûreté personnelle, liberté d’aller et venir, liberté et
inviolabilité du domicile), de l’activité intellectuelle et spirituelle (liberté d’opinion, de conscience), de l’activité
économique (droit de propriété, liberté du commerce et de l’industrie) ; les droits politiques, qui permettent à
l’individu de participer à l’exercice du pouvoir (droit de vote, éligibilité aux fonctions publiques) ; et, les droits
sociaux et économiques, qui sont le droit pour l’individu d’exiger de l’État certaines prestations (droit au travail,
à l’instruction, à la santé) en même temps que des droits collectifs (droit syndical, droit de grève).
97
On les qualifie aussi de « droits de défense du citoyen contre l’Etat » « droit-défensif » ou des « droits à statut
négatif ».
98
On les qualifie aussi de « droits à prestation et à savoir », « droits-créance », « droits-prestation », ou « droits à
statut p ositif ».
63
Professeur KASONGO LUKOJI Ghislain-David Cours d’Introduction [Générale] à l’Etude de Droit
64
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141/ La règle de droit public tire sa substance des sources diverses qui sont
souvent analysées selon qu’il s’agit du droit public interne ou du droit public
international du fait qu’elles ne répondent pas toute à la même hiérarchisation (le droit
interne étant très rattaché à la hiérarchie pendant que le droit international s’en écarte)
ou catégorisation (la nomenclature utilisée consacrée n’est pas toujours identique entre
les deux branches). Nous ne les aborderons différemment de la démarcation sus-
évoquée, quoi leur impact respectif en dépend relativement, en mettant en exergue leur
caractère écrit (Section 1) ou non-écrit (Section 2). Bien plus, pour ne pas nous
répéter, nous nous concentrerons sur les plus importantes.
142/ Les traités et les règlements, sources pertinentes du droit public. A titre
de source écrite de droit public, nous analyserons particulièrement les traités
internationaux (§1) et les actes règlementaires (§2). Ce qui ne signifie aucunement que
la loi ne peut être une source de droit public.
144/ Rôle des traités en droit interne. Les conventions internationales ne sont
effectivement constitutives de source de droit interne qu’à titre subsidiaire. Et ce, dans
la mesure où elles créent des droits et obligations en droit interne. Dès lors, il se pose
la problématique de savoir, comment et à quel moment elles produisent effectivement
des effets juridiques et quel rapport entretiennent-elles avec les autres sources de droit
interne.
99
Voir l’article 2 §1 de la Convention de Vienne du 23/05/1969.
65
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147/ Place des traités internationaux dans la hiérarchie des sources en droit
interne. Par ailleurs, la place de cette source en droit interne est également objet à
débat, principalement pour le système moniste. Dès lors, deux sous deux sous-théories
monistes s’opposent également selon que prime ou pas la convention internationale
(droit international) sur la constitution (droit interne). La question n’est pas toute
tranchée en droit congolais. En effet, l’article 215 reconnait à cette source une valeur
100
Art. 213 à 217 Const.
101
Ce système est adopté principalement par les pays anglo-saxon.
102
CIJ, Avis Consultatif, 28/05/1951, Reserve à la Convention sur le génocide ; CDH, Obs. gén. n°24,
02/11//1994, Réserves sur le PICP, doc.CCPR/C/21/rev1. ADD-6.
66
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supérieure à la loi103 ; mais faut-il encore savoir si par « loi », le constituant inclue
également « loi fondamentale » qui est la constitution. Néanmoins, la thèse de la
supériorité de la Constitution sur la convention internationale semble être confirmée
par le mécanisme du contrôle de constitutionnalité des traités et accords internationaux
dévolue à la Cour constitutionnelle (art. 216 Const, et 43 Loi organique n°13/026 du
15/10/2013 relative à la Cour constitutionnelle). Au regard de ce mécanisme, la
Constitution est érigée en norme d’habilitation du droit international, sauf
communautaire, par son contrôle à double détente. La règle internationale, dument
ratifiée, ne peut produire des effets en droit congolais que si elle ne s’oppose pas à une
règle constitutionnelle (condition de fond). Au cas contraire, son application sera
momentanément suspendue jusqu’à la modification, le cas échéant, de la Constitution.
103
Art. 215 Const. : « Les traités et accords internationaux régulièrement conclus ont, dès leur publication, une
autorité supérieure à celle des lois, sous réserve pour chaque traité ou accord, de son application par l’autre
partie ».
104
« 1. La Cour, dont la mission est de régler conformément au droit international les différends qui lui sont
soumis, applique : a. les conventions internationales, soit générales, soit spéciales, établissant des règles
expressément reconnues par les Etats en litige ; b. la coutume internationale comme preuve d’une pratique
générale, acceptée comme étant le droit ; c. les principes généraux reconnus par les nations civilisées ; d. sous
réserve de la disposition de l’article 59, les décisions judiciaires et la doctrine des publicistes qualifiés des
différentes nations, comme moyen auxiliaire de détermination des règles de droit. 2. La présente disposition ne
porte pas atteinte à la faculté pour la Cour, si les parties sont d’accord, de statuer ex aequo et bono »
105
Cité par COLLOVATI R., « Positionnement des principes généraux de droit reconnus par les nations
civilisées dans l’ordre international » In Les principes et le droit, Op. cit., pp.179-211
67
Professeur KASONGO LUKOJI Ghislain-David Cours d’Introduction [Générale] à l’Etude de Droit
150/ Classification des traités. Ainsi, les traités peuvent diversement être
classifiés selon les auteurs et dépendamment des critères pris en compte dont les plus
pertinents sont la forme et la matière. D’après leur forme, les traités peuvent être
distingués en fonction, soit du nombre des parties (bilatéral et multilatéral), soit de la
qualité des parties (traité interétatique, entre Etats et organisations internationales ou
encore entre ces dernières), soit de la procédure de leur élaboration (traité en forme
solennelle et traité en forme simplifiée). D’après leur matière, les traités peuvent être
distingués en fonction, soit de leur objet (traité-loi ou traité-contrat, traité général ou
traité spécial, traité normatif ou traité constitutif, traité de droit primaire ou traité de
droit dérivé), soit de la nature de la règle (traité des droits humains, traité technique,
traité économique, traité financier, traité politique, traité judiciaire...).
106
Accord, acte constitutif, charte, constitution, directive, pacte, protocole, recommandation, règle, règlement,
statuts, traité… « La terminologie n’est pas un caractère déterminant quant au régime de l’accord » (Aff. Sud
ouest africain, Arrêt, 1962) « Aucune règle de droit n’empêche qu’un communiqué conjoint constitue un accord
international, cela dépend essentiellement de la nature de l’acte ou de la transaction dont il est fait état » (Aff.
Plateau continental de la mer Egée, Grèce c. Turquie, Arrêt, 1978).
107
MAMPUYA KANUNK’a-TSHIABO A., Op.cit., p.440.
108
CPJI, arrêt n°9, 07/09/1927, Affaire Lotus.
68
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152/ Place des sources non écrites en droit public. La problématique des
sources non écrites pose beaucoup plus de problème en droit public international qu’en
droit public interne. L’article 38 du Statut de la CIJ précité, consacre trois types de
sources de droit international, à savoir ; les conventions internationales, la coutume et
la pratique internationales ainsi que les principes généraux reconnus par les nations
civilisées (PGRNC ). A cette liste, nous pouvons ajouter, la jurisprudence
internationale. L’énonciation, à côté de la norme écrite (les conventions), des pratiques
incontestables (la coutume) et des principes non écrits était une victoire pour les jus-
naturalistes109 : la consécration au plus haut niveau de ces sources de droit, objet
d’abondantes controverses, était une marque de reconnaissance. Ainsi, nous
analyserons, d’une part, la coutume (§1), et d’autre part, les principes généraux de
droit et la jurisprudence (§2).
§1. La coutume
153/ Rôle janusien de la coutume en droit public. L’impact de la coutume en
droit public se distinguera selon que l’on est en droit interne (coutume interne) ou en
droit international (coutume ou pratique internationales). Cette source, qui est
complètement effacée en droit public interne, est valorisée en droit public
international. Néanmoins ses caractéristiques restent les même (oralité de la règle,
répétition de la règle comme élément matériel et croyance en sa force obligatoire en
tant qu’élément psychologique).
109
On attribue généralement l’expression au baron belge DESCHAMPS et au représentant américain ROOT.
Aux dires mêmes de ses promoteurs, elle devait constituer la manifestation concrète dans le droit international
contemporain de l'idée de droit naturel.
69
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110
Conseil d’Etat belge, n°146.260, 20/06/2005, Arrêt Gilbert.
70
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pourtant bien connues, restent sous cette forme. Ex : les principes de continuité de
l’Etat, de non bis in idem (en matière fiscale ou disciplinaire), de l’inaliénabilité du
domaine public, de l’inexécution forcée contre l’Etat et les personnes morales de droit
public...
159/ Le PGD en droit international. Les mêmes circonstances qui ont justifié
de la naissance des PGD en droit interne se constatent en droit international qui ne
peut être constituée que des règles écrites. Dans l’ordre juridique international, les
PGD connaissent une valorisation qui s’accompagne, toutefois, d’une ambiguïté
substantielle et jurisprudentielle. En effet, n’ayant été précisé ni par les statuts ou la
jurisprudence de la Cour permanente de justice internationale (CPJI), ni de la Cour
internationale de la justice (CIJ), l'expression PGD est susceptible de revêtir sur le plan
international des sens extrêmement nombreux et variés dépendamment de la nature et
la fonction que l’on veut lui allouer. Ces sens restent largement conditionnés par
l’adhésion des divers auteurs à une vision moniste ou dualiste, naturaliste ou
positiviste. D’une manière générale, il est aujourd’hui admis une nette distinction entre
les principes généraux reconnus par les nations civilisées (PGRNC), les principes de
droit international (PDI) et les principes généraux communs aux droits des Etats
membres (PGC). Nous ne nous intéresserons qu’au deux premiers étant donné que le
dernier relève du droit communautaire européen.
111
RIVERO J. & WALINE J., Droit administratif, Dalloz, col. Précis, Paris, 2004.
71
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160/ Les principes généraux reconnus par les nations civilisées. Expression
très critiquée112, cette notion désigne des règles non écrites, des lois de l'humanité, des
exigences de la conscience publique, communes aux grands systèmes de droit
contemporains et applicables à l'ordre international113. Ils sont identifiés sous cette
appellation parce qu’ils trouvent leur origine dans les ordres juridiques internes des
Etats ; et, du fait de leur généralité, sont susceptibles d’être transposées dans l’ordre
juridique international. Dans la même optique, c’est également un moyen de qualifier
une règle particulière du droit international afin d'insister sur sa généralité et son
importance. Mais sur le plan purement formel, ils doivent s’entendre comme des règles
fondamentales du droit international qui n'aient de valeur ni coutumière ni
conventionnelle. Il se dénote, tout de même, une hésitation de la part des juridictions
internationales à utiliser l’expression dans son entièreté : la CIJ préfère utiliser
carrément « principes généraux » pendant que la Cour de justice des Communautés
européennes (CJCE), devenue depuis le 01/12/2009 la Cour de justice de l’Union
européenne (CJUE), consacre carrément celui « principes généraux de droit ». Ex : le
droit à réparation (CPJI, Aff. Usine de Chorzow, Fond, n°13, 03/09/1928), le principe
du contradictoire (CJCE, Aff. SNUPAT, Jointes, 42 et 49/59, 22/03/1961, Rec. 156).
de la même manière selon qu’il s’agit d’un traité ou d’un PGD. En ce qui concerne ce
dernier, particulièrement lorsqu’il s’agit des PGRNC, la réception dans l’ordre
juridique interne se fait sans mesure formelle (de réception). Cependant, le juge doit
déterminer in casu l’existence de la norme internationale principielle invoquée, sa
portée et son contenu, et apprécier si elle est applicable directement dans son ordre
juridique interne116.
2. La jurisprudence
163/ La jurisprudence en droit public. La jurisprudence peut également être
considérée comme une source importante de droit public selon qu’elle traite une
matière de droit interne ou international. Nous ne nous nous intéresserons qu’à la
seconde hypothèse qui offre au droit international l’occasion d’échapper à la pesanteur
intergouvernementale. Ainsi, la jurisprudence internationale est constituée par
l’ensemble des décisions des juridictions internationales mais aussi des juridictions
internes sur une matière internationale. Cette démarcation devient de plus en plus
difficile du fait de l’influence mutuelle des juges (internationaux et internes) qualifiée,
par la doctrine, de dialogue des juges. Ce concept est définit comme « l’échange
d’arguments, d’interprétations et de solutions juridiques entre magistrats»117 : il
suppose une discussion entre hautes juridictions internes ou encore des juridictions
internationales sur une même ou similaire matière conduisant soit à un accord, soit une
contradiction, voire une discorde. Ce dialogue s’est développé progressivement et à
l’initiative propre des juges internationaux (qu’ils siègent dans les juridictions pénales
ou de protection des droits de l’homme)118, puis s’est étendue aux juges nationaux.
Aujourd’hui, la justice internationale s’inspire naturellement de la justice interne
spécialement, des juridictions suprêmes ou constitutionnelles ; et inversement, ces
dernières inspirent également les juges internationaux. Chaque juge avant de trancher
un litige délicat essaye toujours de voir si les autres juges (nationaux suprêmes et
116
CARREAU D., Droit international, Pedone, 10ème éd., Paris, 2009, p.476.
117
ALLARD J., « Le dialogue des juges dans la mondialisation », in Le dialogue des juges, Actes du colloque du
28 avril 2006 à l’ULB, Bruylant, Bruxelles, 2007, p.77 ; BURGORGUE-LARSEN L., « De l’internationalisation
du dialogue des juges – Missive doctrinale à l’attention de Bruno Genevois », in Mélanges en l’honneur de
Bruno Genevois, Dalloz, Paris, 2009, p.97.
118
Par exemple ; le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPI/R) a reconnu que la jurisprudence de la
Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) possède une « persuasive authority which may be of assistance
in applying and interpreting the Tribunal’s applicable law » (Procureur/Barayagwiza, ICTR-97-19-AR72,
Décision, Ch. d’appel, 03/11/1999, §.40) ; le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPI/Y) s’est
fondé sur l’affaire Ruiz Torija de la CEDH pour rappeler que le droit de l’accusé à une décision motivée est une
composante du droit à un procès équitable (Furundzija, IT-95-17/1, Arrêt, Ch. d’appel, 21/07/2000, §.69) ; la
Cour pénale internationale (CPI) cite aussi la jurisprudence des instances régionales des droits de l’homme,
notamment à l’appui de ses raisonnements en matière de procès équitable (Procureur/Lubanga Dyilo, ICC-01/04-
01/06, arrêt relatif aux appels interjetés par Thomas Lubanga Dyilo et par le Procureur contre la Décision
informant les parties et les participants que la qualification juridique des faits peut être modifiée conformément à
la norme 55-2 du Règlement, Chambre d’appel, 08/12/2009, §§. 84-85). En ce qui concerne, la Commission
africaine de droit de l’Homme, lire OLINGA A., « Les emprunts normatifs de la commission africaine des droits
de l’Homme et des peuples aux systèmes européen et interaméricain de garantie des droits de l’Homme »,
RTDH, n° 62/2005, pp.500-537.
73
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119
Voir BOUKONGOU J.D, « L’attractivité du système africain de protection des droits de l’Homme », In
CRDF, n°5, 2006, pp.97-108 ; BURGORGUE-LARSEN L., «Le fait régional dans la juridictionnalisation du
droit international »In La juridictionnalisation du droit international, Colloque de Lille de la SFDI, Pedone,
Paris, 2003, [consultable ne ligne sur] https://www.univ-
paris1/fileadmin/IREDIES/Contibutions_en_ligne/L._BURGORGUE-LARSEN/Lefaitregional-SFDI_1_.pdf ;
La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples : vers la Cour africaine de Justice et des droits de
l’Homme, Guide pratique, FIDH, [en ligne) www.fidh.org; MUTOY MUBIALA, Système régional africain de
protection des droits de l’Homme, Bruylant, Bruxelles, 2005.
74
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165/ Objet du titre. Une autre particularité du droit public tient de ses acteurs.
Le concept « acteur » est préféré à celui de « personne » qui est plus étroit et difficile
à englober toutes les entités ou organismes qui agissent en droit public, principalement
international. En effet, on distingue généralement en droit deux catégories des
personnes ; d’une part, les personnes physiques, et d’autre part, les personnes morales.
Les premières sont des personnes humaines qui acquièrent la personnalité juridique,
selon les cas ou les systèmes juridiques, soit à la conception, soit à la naissance. Tandis
que les secondes sont des groupements ou entités juridiques créé(e)s en vue de la
réalisation d’un objectif précis, et doté(e)s pour ce faire, sous certaines conditions, de
la personnalité juridique. Fruit d’une véritable fiction juridique, elles se caractérisent
par le principe de spécialité qui limite leur domaine d’action dans le temps et dans
l’espace. Elles acquièrent la personnalité juridique à leur création et sont dotées d’une
volonté propre et distincte de celle des personnes qui les composent ou les dirigent. Si
en droit privé, à l’exception peut-être du droit commercial, les personnes physiques
sont les plus actives et les plus en vue ; en droit public, c’est le contraire. Les acteurs
de droit public sont essentiellement des personnes morales, quoi que certaines
personnes physiques réclament de plus en plus ce statut. C’est le cas par exemple, du
Président de la République (personne-institution) ou certaines personnalités politiques,
associatives ou religieuses (les papes, altermondialistes, les anciens présidents des
Etats développés ou des organisations internationales..).
166/ Plan du titre. Ainsi, il nous a paru utile d’aborder dans un premier chapitre,
les acteurs de droit public interne (les entités issues de la décentralisation de service et
géographique ou territoriale) ; puis, dans un second chapitre, ceux de droit public
international (l’Etat, les entités supranationales et celles aspirant au statut étatique).
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167/ En droit interne, les personnes administratives sont des entités juridiques
auxquelles est reconnue la qualité de titulaire de la fonction administrative. Elles sont
qualifiées de : « personne morale de droit public », « personne de droit public »,
« personne administrative » ou « personne publique ». Il en existe plusieurs types qui
peuvent généralement être regroupés en deux catégories ; d’une part, les acteurs issus
de la décentralisation territoriale ou les personnes administratives territoriales (Section
1), et d’autre part, les acteurs issus de la décentralisation de service ou les personnes
administratives spécialisées (Section 2).
76
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120
Pouvant prendre des actes de nature pénale (prévoyant des incriminations et des peines) comme prévu aux
articles 13.1 (7 jours de SP et 25.000 Fc d’amende), 52 (7 jours de SP et 15.000 Fc d’amende), 75 (7 jours de SP
et 15.000 Fc d’amende) et 88 (7 jours de SP et 2.000 Fc d’amende) de la loi n°08/016 du 07/10/2008. Voir aussi
l’art. 204 pt 14 Const. et 35 point 8 n°08/012 du 31/07/2008.
121
Pour plus de précision, lire VUNDUAWE TP, Op. cit., pp.46-47.
122
Art. 2 Const., 3 L.O n°08/016 du 07/10/2008 et 3 Loi n°08/012 du 31/07/2008 : « La République
Démocratique du Congo est composée de la ville de Kinshasa et de 25 provinces dotées de la personnalité
juridique. Ces provinces sont: Bas-Uele, Equateur, Haut-Lomami, Haut-Katanga, Haut-Uele, Ituri, Kasaï, Kasaï
Central, Kasaï Oriental, Kongo Central, Kwango, Kwilu, Lomami, Lualaba, Maï-Ndombe, Maniema, Mongala,
Nord-Kivu, Nord-Ubangi, Sankuru, Sud-Kivu, SudUbangi, Tanganyika, Tshopo et Tshuapa ».
77
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175/ Organe exécutif urbain. Son organe exécutif est désigné par « Collège
exécutif urbain ». Il est chargé de la gestion quotidienne de la ville et d'exécution des
décisions du Conseil urbain. Il est composé du maire (qui en est le chef), du maire-
adjoint et échevins urbains (au plus 3). Le Maire et le Maire-adjoint sont élus au sein
ou en dehors du Conseil urbain dans les conditions fixées par la loi électorale. Ils sont
investis par le ministre national ayant les affaires intérieures dans ses attributions. Les
échevins urbains sont désignés par le Maire au sein ou en dehors du Conseil urbain
mais sur approbation de ce dernier. Le Maire statue par voie d'arrêté urbain (art. 44
L.O n°08/016), tandis que le conseil exécutif urbain peut prendre des règlements de
police (art. 40 L.O n°08/016).
123
Art. 28 al.7 et 29 al.3 Loi n°08/012 du 31/07/2008.
78
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178/ Organe exécutif communal. Son exécutif est désigné par « collège
exécutif communal » qui est chargé de la gestion de la commune et d'exécution des
décisions du Conseil communal. Il peut, toutefois, en cas d'urgence, et lorsque le
Conseil communal n'est pas en session, prendre des règlements d'administration et de
police. Il composé d’un bourgmestre (qui en est le chef), d’un bourgmestre-adjoint et
des échevins communaux (au plus 2). Le Bourgmestre et son adjoint sont élus au sein
ou en dehors du Conseil communal dans les conditions fixées par la loi électorale. Ils
sont investis par arrêté du Gouverneur de province. Les échevins communaux sont
désignés par le Bourgmestre au sein ou en dehors du Conseil communal et sur
approbation de ce dernier. Le Bourgmestre statue par voie d'arrêté communal et de
règlements d’administration et de police124 (art. 61 et 62 L.O n°08/016).
124
Il y a lieu de relever la confusion terminologique que pourrait produire cet acte réglementaire, comparable au
niveau national à l’ordonnance-loi, pris le bourgmestre, en cas d’urgence, lorsque l’organe délibérant communal
n'est pas en session, et sur accord du collège exécutif communal, avec l’acte purement législatif pris l’organe
délibérant de la même entité et nommée également de la sorte. Il aurait fallu consacrer une autre nomenclature
comme est le cas, au niveau de la ville, entre « règlements d'administration et de police » et « règlements de
police ». Cette remarque s’applique également au secteur et à la chefferie.
79
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composé des entreprises publiques (compagnies à charte), des entreprises mixtes et des
organismes parastataux. Ce secteur a constitué le fer de lance de l’économie
congolaise durant cette période. Ce rôle capital joué par le portefeuille de l’Etat durant
la colonisation a fasciné les nouvelles autorités congolaises d’après l’indépendance au
point qu’elles ont continué et même renforcé cette stratégie. Avec près d’une centaine
d’entreprises publiques et mixtes126, l'Etat congolais était présent dans tous les secteurs
d'activité : des infrastructures de base (son secteur naturel) à la production des biens et
services aussi bien pour le marché intérieur que pour l'exportation.
185/ Le service public congolais, après la réforme de 2009. Mais après quatre
décennies de gestion du portefeuille de l’Etat, le bilan des activités de ces entités
publiques n’a pas été pas fameux. Sans efficacité, compétitivité et outil performant,
elles sont devenues des canards boiteux et fossoyeurs des fonds publics. Ce qui
126
Avant la réforme de 2009, on évaluait à environ 51 entreprises publiques et 68 entreprises mixtes. V. à ce
propos ; Rapport national sur le développement humain durable en RDC, Restauration de la paix et
reconstruction, PNUD, Kinshasa, 2008, pp. 124 -126 ; Rapports et études du COPIREP (www.copirep.cd).
83
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127
Dont le cadre juridique est essentiellement fixé par quatre lois datant du 07/07/2008 ( n°08/007 portant
dispositions générales relatives à la transformation des entreprises publiques ; n°08/00/ portant dispositions
générales relatives au désengagement de l’Etat des entreprises du Portefeuille ; n°08/009 portant dispositions
générales applicables aux établissements publics et loi n°08/010 portant règles relatives à l’organisation et à la
gestion du Portefeuille de l’Etat ) et cinq décrets du Premier ministre datant du 24/04/2009 (n°09/11 portant
mesures transitoires relatives à la transformation des entreprises publiques ; n°09/12 établissant la liste des
entreprises publiques transformées en sociétés commerciales, établissements publics et services publics ; n°09/13
portant dissolution et liquidation de quelques entreprises publiques ; n°09/14 portant création, organisation et
fonctionnement d’un établissement public dénommé « Fonds Spécial du Portefeuille » en sigle « FSP » ; n°09/15
portant création, organisation et fonctionnement d’un établissement public dénommé « Comité de Pilotage de la
Réforme des Entreprises du Portefeuille de l’Etat » en sigle « COPIREP »)
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186/ Objet et plan du chapitre. Les relations internationales ont toujours été
dominées par la présence des Etats qui en constituaient l’acteur principal. De ces
rapports interétatiques ou inter-gouvernementaux naquirent le besoin des structures
supranationales permanentes pour renforcer la coopération et l’opérationnalité des
accords. Ainsi qu’émergea au lendemain de la seconde Guerre mondiale sur la scène
internationale les structures qualifiées unanimement par la doctrine d’« organisations
internationales » (O.I) qui, comme des structures « supraétatitiques », jouent de plus
en plus un rôle important sur l’échiquier international et réclament même une certaine
supériorité sur les Etats. Toutefois, à côté de ces deux acteurs majeurs pointent de
divers acteurs non moins importants mais complexes. Il s’agit ; d’une part, des
personnes physiques (les notoriétés publiques ou religieuses, les altermondialistes, les
terroristes) et morales (les multinationales, les organisations non gouvernementales,
les syndicats…) de droit privé, et d’autre part, les structures à statut complexe tels que
les entités aspirant au statut international de l’Etat, des groupes organisés (les médias,
les partis politiques...) et des réseaux informels (les mafias...). On parle même, « d’un
continuum allant du touriste au terroriste »128. Pour être le plus exhaustive possible,
nous analyserons dans ce chapitre ces entités en les regroupant en deux catégories, à
savoir ; d’une part, les acteurs publics (Section 1), et d’autres part, les acteurs privés
(Section 2).
128
ROSENAU James, cité par ETHIER D., Introduction aux relations internationales, PUM, Montréal, 2012,
pp.89-93.
129
Voir les Manuels de droit constitutionnel et d’institutions politiques.
85
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public130 dotée d’un pouvoir institutionnalisé exercé sur une population bien
déterminée établie sur une aire géographique bien limitée. En d’autres termes,
l’approche juridique classique caractérise l’Etat par la réunion de quatre éléments ou
conditions d’existence, à savoir ; le pouvoir ou le gouvernement (entendu comme un
monopole organisé de contrainte et de coercition), le territoire (l’aire géographique ou
terrestre, maritime et aérienne bien limitée sur laquelle le pouvoir est exercé), la
population (l’ensemble des personnes établies ou vivant sur le territoire d’un Etat et
rattachées à ce dernier) et la souveraineté (l’autorité ou l’aptitude absolue d’organiser
son territoire et sa population, de s’engager auprès des autres Etats et de refuser un
ordre venant dans un autre Etat ; bref, la non admission d’une institution supérieure à
l’entité étatique sur le plan interne qu’international)131. A ces éléments, la doctrine
moderne ajoute deux autres qui sont ; le vouloir vivre ensemble (avoir des lieux
historiques et culturels communs : Etat-nation) et la reconnaissance internationale.
L’approche juridique de l’Etat souffre néanmoins de beaucoup de faiblesses : non
seulement qu’elle lie le « droit » à l’existence de l’Etat mais aussi elle fait appel à des
concepts (« royaume », « empire », « féodalité », « nation ») attachés au cadre
européen et qui, utilisés certainement de manière adéquate, ne sont toujours pas
facilement applicables au contexte africain.
130
Nonobstant le fait qu’aucun texte constitutionnel ou légal ne la consacre formellement, la personnalité
juridique de l’Etat congolais résulte d’un ensemble de dispositions du droit positif congolais notamment les
articles 9, 34 al.4, 67, 98, 126 al. 1, 155, 160 à 162, 171, 175 const. et 131 LO OCJ.
131
Cristallisée aux traités de Westphalie (1648) et reprise à l’article 2 §1 de la Charte des Nations-Unies, la
souveraineté étatique est un principe fondamental de l’organisation de la société internationale et des rapports
interétatiques. Toutefois, cette souveraineté est limitée à l’interne par le droit et à l’externe par les accords
internationaux et le droit international
132
BALANDIER G., Anthropologie politique, PUF, 4ème éd., Paris, 1999, p.230.
133
BURDEAU G., Traité de science politique, Tome IV : Les statuts du pouvoir dans l’Etat, LGDJ, 3ème éd.,
Paris, 1980, p.45. Voir aussi BECQUART L., « La démocratie n’est pas une invention européenne : les autres
démocraties, in Revue Et Alii, 2014, [en ligne] http://etaliippe.wixsite.com/etalii-aleas/la-dmocratie-nest-pas-une-
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« un sens de l’ordre et de la référence sans lequel il n’y a pas d’humanité possible »134.
« En Afrique comme ailleurs, l’Etat apparait quand se constitue une structure politique
et militaire contrôlant un certain espace, en dehors du réseau de la société globale »135.
Nous n’analyserons sommairement que les deux formes modernes étant donné que
toutes ces notions seront analysées en détail dans les cours d’institutions politiques ou
de droit constitutionnel institutionnel.
192/ Les Etats unitaires : Etat unitaire concentré, Etat unitaire déconcentré
et Etat unitaire décentralisé. Caractérisé par la gestion du pouvoir étatique par les
autorités centrales ou nationales, deux formes d’Etat unitaire coexistent ; d’une part,
l’Etat unitaire centralisé, et d’autre part, l’Etat unitaire décentralisé. Le premier type
est également subdivisé en deux sous-formes (l’Etat unitaire concentré et l’Etat
unitaire déconcentré). Dans l’Etat unitaire concentré, la centralisation du pouvoir est
absolue : toutes les autorités à tous les échelons sont nommées et révoquées par le
pouvoir central ; puis exécutent les décisions de ce dernier. Forme la plus ancienne et
symbole d’un pouvoir fort, cet Etat n’admet qu’une seule organisation (autorité)
politique et juridique dotée de la souveraineté ainsi qu’un seul centre d’impulsion
politique et de décision juridique. Les collectivités locales n’y sont que simples
circonscriptions administratives : seul l’Etat dispose de l’ensemble des compétences
sur son territoire régi par un seul et même droit. Tandis que dans l’Etat unitaire
déconcentré, il est reconnu un certain pouvoir de décision aux autorités locales, qui
sont néanmoins nommées et révoquées par les autorités centrales. Il s’agit d’une forme
d’implantation locale des représentations de l’Etat central chargée d’assurer la mise en
œuvre sa politique. Enfin, dans l’Etat unitaire décentralisé, il est reconnu aux
collectivités locales une marge politique plus importante : elles seront, en effet, dotées
d’une personnalité juridique et d’une autonomie de gestion (principe d’autonomie et
de libre administration). La population locale participe à la gestion de la chose
publique ses représentants locaux élus généralement au suffrage universel direct.
193/ L’Etat Fédéral. L’Etat fédéral est la seule forme d’Etat composé qui a
survécu étant donné que toutes les autres formes (confédération, union d’Etats),
comme nous l’avons déjà dit, sont des vestiges de l’histoire. Dans cette forme d’Etat, il
y a superposition de deux ordres juridiques relevant de deux entités étatiques distinctes
mais liées ; d’une part, l’entité inter-étatique représentée par l’Etat fédéral à qui est
reconnu une compétence et une souveraineté internationales ; d’autre part, les entités
infra-étatiques, représentés par les Etats-fédérés (les lands, ou les cantons). Les
seconds groupes se regroupent pour abandonner une partie de leur souveraineté au
profit du « super-Etat » que constitue le premier mais en conservant une large
autonomie. Deux situations sont à la base de sa formation ; d’une part, les Etats à
l’origine indépendants trouvent la nécessité de renoncer à leur souveraineté et de
s’associer entre eux en créant une seule entité (fédéralisme par intégration, association
ou conférence). Elle constituait jadis une étape précédant le fédéralisme. Ex. la confédération américaine (avant
la guerre de sécession : 1777-1787), germanique (1815-1871), suisse et helvétique (1481-1848).
88
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139
CHAGNOLLAUD DE SABOURET D., Op.cit., p.165, §§.194
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Par rapport à la qualité des membres, les O.I peuvent être ouvertes ou
restreintes. La première catégorie est ouverte à tous les Etats. Exemple : ONU et ses
institutions spécialisées (UNICEF, OMS, HCR, etc). Tandis que la deuxième catégorie
n’est ouverte qu’à certains types d’Etat en fonction de leur conviction politique
(OTAN, Pacte de Varsovie), soit de leur situation géographique (UA, UE, CEMAC,
CPGL). Ainsi, au regard de ce dernier critère, les OI peuvent être régionales ou sous
régionales.
Par rapport à leur domaine d’intervention, les O.I peuvent être de nature
politique (ONU, UA, UE), sécuritaire (OTAN, AIEA), économique (FAO, ONC,
SEMAC, CEDEAO), social (OIT, OMS), financière (FMI, BIRD), culturel ou
140
Le traités fondateurs peuvent prendre plusieurs formes et dénominations ; pacte (cas de la SDN), charte (cas
de l’ONU), constitution (cas de l’OMS).
91
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141
Territoire d’une quarantaine d’hectare et environ 350 habitants principalement les hauts dignitaires de l’Eglise
et ses fonctionnaires, cet Etat à statut particulier est le siège de l’Eglise catholique issu de la loi des garanties du
13/05/1871 et des accords entre le Saint siège et l’Etat italien du 11/02/1929.
92
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civile interne sur la scène internationale, créant de ce fait, une société civile
internationale. Ils naissent au sein des Etats, dans le territoire desquels, ils plongent
leurs racines et jouent leur propre partition tant à l’interne qu’à l’international. Raison
pour laquelle nombreux auteurs les désignent par « acteurs non-étatiques ». Si le
groupe d’acteurs analysé dans la section précédente est plus connu et relativement
homogène, cette catégorie est plus hétéroclite, plus changeante, plus foisonnante, plus
informelle et insaisissable que nous ne pouvons prétendre les analyser toutes. Nous
n’en aborderons, à titre illustratif que, quelques-uns, à savoir ; les notoriétés publiques
ou religieuses (§1), les multinationales (§2) et les organisations non-gouvernementales
(§3).
142
La convention de Genève du 22/08/1864 relative à l’amélioration du sort des militaires blessés dans les
armées de campagne ». Remaniée en 1907 puis en 1929, elle devenue la convention I de Genève du 12 aout
1949. Depuis lors, elle a été complétée par plusieurs autres protocoles additionnels.
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d’origine. L’usage est de considérer que toute firme qui possède au moins dix pourcent
du capital étrangère est une multinationale, et l’entreprise sa filiale »143. Il s’agit, en
d’autres termes d’une entreprise de grande taille qui, à partir, d’une base nationale, a
implanté dans d’autres pays plusieurs filiales avec une stratégie et une organisation
conçue à l’échelle mondiale144.
204/ On en dénombrait plus de 80.000 dans le monde au début des années 2010.
Certaines d’entre elles, sinon les plus grandes, jouent également un rôle très important
dans la vie internationale. Poursuivant principalement le profit et le contrôle du
marché mondial de leur secteur d’activité, elles s’adonnent à une vrai politique de
conquête territoriale145 impliquant leurs Etats d’origine, ainsi que leurs Etats
d’implantation. Elles s’occupent principalement des capitaux, des biens et des
technologies extrêmement flexibles. Elles prennent des décisions selon les questions
d’économie d’échelle, de politique fiscale et des rapatriements des profits. De ce fait,
elles acquirent, sur le plan économique, une puissance internationale et deviennent des
acteurs incontestables et incontournables. Sur le plan interne, elles sont protégées par
leur Etat d’origine qui voit en elles une fierté nationale, une source importante des
revenus et, surtout, un instrument politique (de coopération ou de pression). Du côté
des Etats d’implantations aussi, elles constituent un pilier de développement
économique et social grâce aux capitaux frais, à l’emploi et au service qu’elles
apportent. Ainsi, sur le plan international, elles impliquent l’immixtion, directe ou
indirecte, des Etats dans l’obtention et exécution de leurs contrats. Bien plus, elles
peuvent contractent elles-mêmes avec des Etats. Ex. Toyota, Coca-cola, Samsung...
143
Encyclopédie Universalis.
144
MICHALET C.A, Capitalisme Mondial, PUF, Paris, 1976, p.15.
145
MOREL B., « Rôles des entreprises multinationales dans la concurrence des territoires », Rives Nord-
méditerranéennes, 9/2001, pp.82-92.
146
D’une quarantaine en 1946, on en dénombre à plus de 3.700 aujourd’hui.
147
Les ONG expriment une solidarité transnationale qui se manifeste dans des domaines très variés (culturel,
économique, social, politique, technique, sanitaire, humanitaire, sportif, touristique, syndical, scientifique,
écologique, juridique, etc.) dans l’objectif d’améliorer les conditions de l’Homme.
148
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constitution, le but non lucratif de leur action et l’intérêt public ainsi que
l'indépendance financière et politique. Leur Statut juridique est, de ce fait, complexe :
elles sont des associations de droit interne, rattachées par leur siège à un État donné
dans lequel elles bénéficient du statut d’association à but non lucratif mais agissant
également sur le plan international.
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