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A. L’origine du principe
Partant du postulat selon lequel « tout homme qui a du pouvoir est porté à en
abuser », Montesquieu mène, à partir de l’étude du régime britannique, une
réflexion sur les techniques de limitation du pouvoir permettant de parvenir à un
gouvernement modéré. Selon sa thèse, le partage du pouvoir entre différents
organes, appelés à se faire mutuellement contrepoids, est une garantie efficace
contre la tyrannie d’un individu ou d’un groupe d’individus : « il faut que par la
disposition des choses, le pouvoir arrêt le pouvoir ».
B. Le contenu du principe
La séparation des pouvoirs n’est pas assurée dans le cas où la fonction exécutive
est confiée à un conseil composé de membres choisis et révoqués par le corps
législatif, et qui ne peut agir qu’en exécution de ses décisions. Tel était le cas du
comité exécutif de 24 membres prévu par la Constitution française de 1793 (non
appliquée).
Quant au pouvoir judiciaire, qui nécessite pour son exercice à la fois la rigueur
juridique, l’impartialité et la probité, il est assumé, au nom du peuple, par les
juges indépendants des deux autres pouvoirs.
Chaque organe, doté de ses propres attributions, se trouve dans le même temps
protégé contre les empiétements des autres. Mais le fait que des organes
différents soient en charge des différentes fonctions n’empêche pas à priori
qu’ils disposent de moyens d’intervention réciproque. Le pouvoir exécutif peut
ainsi être doté de prérogatives de nature législative (exemple de la promulgation
des lois par le chef de l’Etat, correspondant au pouvoir de donner une existence
juridique à la loi, lui permettant de bloquer le processus législatif). A l’inverse,
l’organe en charge du pouvoir législatif peut contrôler l’action du pouvoir
exécutif (par exemple l’exécution des lois) et, parfois, mettre en jeu la
responsabilité pénale des gouvernants, intervenant ainsi dans le domaine
judiciaire.
Exemple
Un parlement qui élaborerait une loi injuste pourrait être contré par le pouvoir
exécutif lors de sa mise en application ou même de sa promulgation. A l’inverse,
face à un chef de l’Etat ou à un gouvernement auteur de mesures attentatoires
aux libertés, le parlement pourrait modifier la loi ou la Constitution afin de le
neutraliser. Quant au juge, il peut être amené à interpréter la loi (faculté de
statuer) à annuler un acte administratif illégal ou une loi inconstitutionnelle, ou
tout au moins à en écarter l’application (faculté d’empêcher), c’est-à-dire à faire
cesser les abus de pouvoir correspondants.
C. La portée du principe
Election Election
(si le chef d’Etat est un président)
Le régime présidentiel est donc un régime dans lequel les pouvoirs, séparés, sont
indépendants les uns des autres. Ils se font face et disposent chacun de leur
propre légitimité et de leur propre sphère d’action.
Ils n’entretiennent entre eux qu’un minimum de relations et ne peuvent se
renverser l’un l’autre (c’est en cela que leur séparation est parfois dite
« stricte »).
Exemple
Les expérimentations du régime présidentiel se sont achevées dans la violence,
qu’il s’agisse de la monarchie constitutionnelle de 1791 (destitution, puis
élimination physique du Roi), du Directoire en 1795 (coup d’Etat de Napoléon
Bonaparte), ou du régime de 1848 (finalement emporté par le coup d’Etat du
Prince-Président Louis Napoléon Bonaparte).
Le régime parlementaire
Responsabilité ministérielle
Parlement
Parlement
Gouvernement Gouvernement
responsabilité ministérielle
responsabilité ministérielle
Il existe une seule relation de confiance, celle qui Coexistent deux relations de confiance, le
unit le parlement au gouvernement. gouvernement étant responsable à la fois
en conséquence : devant le parlement et devant le chef de l’Etat.
- Le parlement peut révoquer le gouvernement, En conséquence :
celui-ci n’ayant besoin que de la confiance de la - Le gouvernement peut être renversé par la
majorité parlementaire pour gouverner (et non majorité parlementaire ou être révoqué par
de celle du chef de l’Etat) ; le chef de l’Etat et a donc besoin de la
- La politique est celle du gouvernement, le chef confiance des deux institutions pour
de l’Etat (qu’il s’agisse d’un monarque ou d’un gouverner ;
président) étant réduit à un rôle de - Le chef de l’Etat joue un rôle actif dans la
« magistrature morale », c’est-à-dire à une vie politique et détermine les grandes
fonction essentiellement symbolique et orientations de la politique
honorifique, comportant cependant l’incarnation gouvernementale, le chef du gouvernement
de la continuité de l’Etat. voyant son rôle réduit à celui d’exécutant.
Exemples : Exemples :
- En France, cette conception a été défendue au - En France, ce régime a été expérimenté
XIXè siècle par Adolphe Thiers : « le roi règne pour la première fois par Louis-Philippe
mais ne gouverne pas ». Elle a été mise en d’Orléans (1830-1848), d’où son
oeuvre sous la IIIè Republique, après la crise du appellation d’ « orléaniste », conformément
16 mai 1877, et l’est encore, sous la Vè à la conception défendue par son chef de
République, en périeode de cohabitaition ; gouvernement Guizot : « le trône n’est pas
- Le régime parlementaire britannique, au sein un fauteuil vide ». Il a ensuite été pratiqué
duquel le cabinet ministériel gouverne en liaison sous la IIIè République par le Maréchal de
étroite avec la Chambre des communes, tandis Mac Mahon avant la crise du 16 mai 1877.
que la Reine ne participe à l’exercice du pouvoir Il l’est, aujourd’hui encore, dans la pratique
que de façon honorifique ; de la Vè République, en période de
- Le régime parlementaire moniste est également concordance des majorités parlementaire et
pratiqué en Allemagne et en Espagne. présidentielle ;
- Le régime parlementaire dualiste est
actuellement pratiqué au Portugal.
Article 111 : Les pouvoirs publics constitutionnels observent entre eux les principes de la
séparation et de l’interdépendance établis par la Constitution
Article 133 : A l’égard des autres organes, le Président de la République exerce les pouvoirs
suivants : (…) mettre fin au Gouvernement, conformément à l’article 195-2 et révoquer le
Premier ministre.
Alors qu’il est théoriquement fondé sur la balance des pouvoirs réciproquement
dépendants, le régime parlementaire a parfois été déséquilibré, en pratique, au
profit de l’un ou de l’autre.
Exemple
c) La « rationalisation » du parlementarisme
Pour limiter les dérives de la pratique politique, le régime parlementaire peut
être plus ou moins rationalisé. Cette expression, proposée au début du XXè siècle
par le constitutionnaliste Boris Mirkine-Guetzévitch, renvoie à une technique
consistant à encadrer juridiquement la vie politique afin d’atténuer les effets de
certaines pratiques. En effet, si le fonctionnement des institutions, tel que prévu
par la Constitution, fait nécessairement l’objet, à l’usage, d’adaptations, il
convient d’en limiter l’ampleur, afin d’assurer le respect de « l’esprit » des
instituions. Expérimentée pendant la période de l’entre-deux-guerres, en Europe
de l’Est notamment, la rationalisation du parlementarisme consiste dans la
réglementation précise des mécanismes de collaboration des pouvoirs.
Aujourd’hui pratiquée dans différents régimes parlementaires européens
(Allemagne, Espagne, France), elle se traduit notamment par l’encadrement
strict des conditions d’engagement de la responsabilité ministérielle et de la
dissolution, afin d’assurer la pérennité de l’équilibre des pouvoirs, et notamment
de favoriser la stabilité gouvernementale.
Exemple
S S2 zzé é SA ù
En Espagne, également, la réglementation de la motion de censure (dite
« constructive » car elle implique la proposition d’une solution alternative)
illustre ce souci de rationalisation. Au terme de l’Article 113 de la Constitution
espagnole de 1978. 1. Le Congrès des députés peut mettre en jeu la
responsabilité politique du Gouvernement en adoptant à la majorité absolue une
motion de censure. 2. La motion de censure devra être proposée au moins par le
dixième des députés et elle devra inclure le nom d’un candidat à la Présidence
du Gouvernement. 3. La motion de censure ne pourra être votée avant
l’expiration d’un délai de cinq jours à partir de la date de son dépôt. Des motions
alternatives pourront être présentées pendant les deux premiers jours. 4. Si la
1
Expression désignant le lien étroit existant entre le gouvernement et sa majorité parlementaire, lorsqu’elle est
stable et homogène.
motion de censure n’est pas adoptée par le Congrès, ses signataires ne pourront
pas en présenter une autre pendant la même session.
En Allemagne, voir également la « motion de défiance constructive » à l’article
67 de la LF de 1949.
BIBLIOGRAPHIE
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TURPIN (D.), Le régime parlementaire, Dalloz, 1997, 110 p.
1ère partie
Si « l’axiome politique d’après lequel les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire doivent être séparés
et distincts », excluant « toute symétrie exposant quelques-unes des parties essentielles de l’édifice au
danger d’être écrasées sous le poids disproportionné de quelques autres est « une précaution
essentielle en faveur de la liberté », cet axiome « n’exige pas une séparation absolue des départements
législatif, exécutif et judiciaire », « la liaison et l’union entre eux, donnant à chacun un contrôle
constitutionnel sur les autres » paraissant au contraire nécessaire au maintien d’un gouvernement .
J. Madison, Le fédéraliste n° XLVII et XLVIII du 1er février 1788.
« L’histoire du roi actuel de Grande-Bretagne est l’histoire d’une série d’injustices et d’usurpations
répétées, qui toutes avaient pour but direct l’établissement d’une tyrannie absolue sur [les colonies].
Pour le prouver, soumettons les faits au monde impérial… En conséquence, nous, les représentants
des Etats-Unis d’Amérique, assemblés en Congrès général …déclarons solennellement au nom et par
l’autorité du bon peuple de ces Colonies, que ces Colonies unies sont et ont le droit d’être des Etats
libres et indépendants ; qu’elles sont dégagées de toute obéissance envers la Couronne de la Grande-
Bretagne… ; que, comme les Etats libres et indépendants, elles ont pleine autorité de faire la guerre,
de conclure la paix, de contracter des alliances, de réglementer le commerce et de faire tous autres
actes ou choses que les Etats indépendants ont droit de faire ».
« Le Congrès, toutes les fois que les deux tiers des deux chambres l’estimeront nécessaire,
proposera des amendements à la présente constitution ou, sur la demande des législatures des
deux tiers des divers Etats, convoquera une convention pour proposer des amendements qui …
seront valides …lorsqu’ils auront été ratifiés par les législatures des trois quarts des Etats, ou par
des conventions dans les trois quarts d’entre eux …à condition …qu’aucun Etat ne soit, sans son
consentement, privé de son suffrage égal au Sénat ».
2) L’autonomie des Etats fédérés
Exemple
Situé sur la côte est des Etats-Unis, l’Etat du Connecticut est régi par la Constitution de 1965,
amendée à 30 reprises, dont l’article 2 prévoit que « le pouvoir sera divisé en trois secteurs distincts,
et chacun confié à une magistrature séparée ». Le pouvoir législatif est ainsi exercé par un Congrès
bicaméral (Chambre des représentants et Sénat) et le pouvoir judiciaire par des tribunaux et cours
d’appel sous l’autorité d’une Cour suprême (8 juges). Quant au pouvoir exécutif, il est confié à un
gouverneur, doté du droit de véto et élu pour 4 ans, en même temps que ses collaborateurs
(Gouverneur adjoint, Secrétaire d’Etat, Procureur, trésorier et commissaire aux comptes). La vie
politique en 2014 par une domination du parti démocrate, en la personne du Gouverneur et au sein de
la législature (Congrès). Dans le cadre du principe de participation, l’Etat élit 2 sénateurs et 5
représentants pour siéger au Congrès fédéral.
3) La répartition des compétences entre la Fédération et les Etats
membres
Exemple
Les Etats conservent la compétence en matière de droit civil des personnes et de droit pénal, ils
peuvent adopter, selon leurs caractéristiques sociologiques et politiques, des positions différentes,
voire radicalement opposées sur certaines questions de société. Ainsi, par exemple, contrairement au
Texas, le Massachussetts et le Vermont autorisent le mariage homosexuel et ont aboli la peine de
mort.
Article 1er, Section 8 de la Constitution des Etats-Unis : « Le Congrès aura le pouvoir : (…) De
réglementer le commerce avec les nations étrangères, entre les divers Etats, et avec les tribus
indiennes ».
Cette phase permet aux candidats déclarés de tester leur popularité et de faire le
compte de leurs soutiens
CONVENTIONS NATIONALES
Septembre 2012 : Convention démocrate Août 2012 : Convention républicaine
(Environ 4000 délégués) (Environ 2400 délégués)
Candidat investi : Barak Obama Candidat investi : Mitt Romey
Ticket avec Joseph Biden Ticket avec Paul Ryan
Mardi suivant le 1er lundi de novembre (Election day) : les citoyens américains,
Etat par Etat, choisissent leurs grands électeurs.
SECTION 2 : Les représentants seront répartis entre les divers Etats proportionnellement à
leurs populations respectives, en comptant la totalité des habitants de chaque Etat, à
l’exclusion des indiens non imposés.
Les représentants étant renouvelés tous les deux ans, leur élection tombe
soit en même temps que l’élection du président, soit au cours de son mandat
(mid-term élections), occasion pour lui de vérifier la popularité de sa politique.
Bénéficiant généralement d’une forte assise locale, les représentants sont
souvent réélus, ce qui leur donne une meilleure continuité dans leur fonction.
La chambre est présidée par le Speaker, leader de la majorité parlementaire,
assisté des responsables des partis (floor leaders et whips, chargés de la
discipline). Pour mener efficacement ses travaux, la chambre constitue en son
sein 20 commissions permanentes (standing committees), spécialisées par
matières, ainsi que des commissions spéciales.
b) Le Sénat
Le Sénat fédéral est composé de 100 membres, qui représentent les Etats,
chacun d’entre eux élisant, en vertu du principe d’égalité, deux sénateurs, quelle
que soit leur importance territoriale ou démographique. Agés d’au moins 30 ans,
les sénateurs sont élus pour six ans au scrutin majoritaire à un tour dans le cadre
de l’Etat. Le Sénat étant renouvelé par tiers tous les deux ans, les élections
sénatoriales coïncident ainsi, à intervalles réguliers, avec les élections des
représentants et du président.
Le Sénat est présidé par le vice-président des Etats-Unis (qui, en pratique, cède
la place au leader de la majorité). Il se constitue en 16 commissions permanentes
spécialisées et en commissions spéciales. En matière législative, une
commission de conciliation fait le lien avec les membres de la Chambre des
représentants.
Remarque : les temps de parole des sénateurs ne sont pas limités et les orateurs
abusent de la pratique dite du « filibustering », technique d’obstruction par
laquelle certains sénateurs abusent de leur droit d’expression afin de retarder les
travaux (par exemple, en lisant la Bible ou l’annuaire plusieurs heures durant
pour bloquer l’adoption d’un texte …), comme dans le film de Capra « M. Smith
au Sénat ». Cependant, une décision de novembre 2013 est venue limiter cette
pratique en ce qui concerne les nominations aux postes de juges fédéraux ou de
membres de l’exécutif, en modifiant le seuil de la minorité de blocage.
3) La Cour suprême
Elle intervient dans le contexte politiquement sensible de la succession à la présidence des Etats-
Unis de deux personnalités de tendances politiques opposées, le fédéraliste sortant (J. Adams)
ayant cherché, par une vague de nominations de dernière minute, à contrebalancer par avance
l’influence de son successeur républicain-démocrate et anti-fédéraliste (T. Jefferson).
Un recours fut formé par l’un des bénéficiaires de ces nominations, William Marbury, à
l’encontre du nouveau ministre James Madison qui refusait de lui remettre son ordre
d’affectation en tant que juge de paix. La Cour suprême décida de refuser d’exercer le pouvoir
d’injonction à l’égard du pouvoir exécutif que semblait lui attribuer une loi fédérale, en
déclarant celle-ci inconstitutionnelle. Ce faisant, elle s’attribuait en réalité un pouvoir plus
grand : celui de contrôler la conformité des lois et des règlements à la Constitution fédérale
(judicial review). Se faisant ainsi l’interprète des lois et du texte fondamental, elle érigeait
également le juge ordinaire au rang de garant du respect de la loi suprême, chargé d’écarter
l’application des actes inconstitutionnels. Depuis lors, aux Etas-Unis, it is « the province and
duty of the judicial department to say what law is ».
Saisie de la constitutionnalité des lois fédérales ou des lois des Etats (depuis
l’arrêt Fletcher/Peck de 1810), le plus souvent dans le cadre d’une procédure
d’exception d’inconstitutionnalité (voir supra, chapitre 4), la Cour suprême rend
des arrêts motivés (éventuellement accompagnés des opinions concourantes ou
dissidentes des juges minoritaires) qui s’imposent aux juridictions inférieures,
acquérant valeur de précédent.
Arbitre des litiges institutionnels et des conflits d’attribution entre Etats ou entre
niveaux (fédéré et fédéral) dans le cadre de l’Etat fédéral, la Cour suprême
dispose également d’attributions en matière électorale, et, par ses interprétations,
joue un rôle politique majeur.
Exemple
Le 12 décembre 2000, c’est la Cour suprême qui, en décidant de renoncer, faute de temps, au
recomptage manuel des voix, a validé l’attribution des sièges de grands électeurs de l’Etat de Floride
au candidat Bush malgré la fraude électorale, lui accordant la victoire (arrêt Bush V. Gore, rendu à
une courte majorité de 5 voix contre 4).
Et le 28 juin 2012, c’est elle qui met fin au conflit politique en validant la réforme controversée du
système de santéde
L’évolution et desal’assurance maladie portée
jurisprudence, par le Président
libérale ou plus B. Obama.
conservatrice selon les
périodes, a accompagné les évolutions de la société américaine (abolition de
l’esclavage, universalisation du suffrage, discrimination positive), son influence
restant aujourd’hui déterminante concernant les choix de société (avortement,
homosexualité, place de la religion dans les institutions publiques, peine de mort
…)
Exemple
La Cour suprême conservatrice a ainsi justifié l’exclusion des noirs américains de la citoyenneté
(1857 Dred Scott/John Sandford) et la doctrine du « separate but equal » (arrêt Plessy/Ferguson de
1896).
Devenue l’heureusement plus libérale, elle a mis fin à la ségrégation raciale (1954, Brow/Borard of
education of topeka), autorisé sous conditions l’avortement (1973 Roe/Wade) ou encore interdit
l’application aux mineurs de la peine de mort (2005 Roper/Simmons).
Exemple
Le pouvoir judiciaire exerce une telle influence sur la vie politique qu’il a
suscité des inquiétudes relatives au risque d’un « gouvernement des juges »,
c’est-à-dire de constituant (notamment pendant les périodes d’ »activisme
judiciaire »), poussant la Cour, en d’autres occasions, à rassurer en faisant
preuve de self-restraint.
B) La répartition des pouvoirs entre les organes fédéraux
Exemple
Exemple
La procédure d’impeachment, menée à terme 7 fois, ne l’a jamais été à l’encontre d’un
président des Etats-Unis. Déclenchée en 1868 à l’encontre du président Andrew Johnson en
raison de son usage du pouvoir de révocation (et surtout de son indulgence à l’égard des
vaincus de la Guerre de Sécession), la procédure échoua d’une voix devant le Sénat. Par la
suite, l’affaire du Watergate conduisit, en 1974, à la mise en accusation du président
Richard Nixon, qui préféra démissionner devant la menace d’une probable destitution, sans
attendre le vote du Sénat. Enfin, le scandale impliquant la stagiaire Monica Lewinski aboutit
à la mise en accusation président Bill Clinton pour parjure et obstruction à la justice, mais
L’impeachment
(Art. 1 section 2 et 3 de la Constitution de 1787)
Eventuel procès
Devant
Destitution Le juge judiciaire
R
Exemple
Certains présidents des Etats-Unis sont connus pour avoir usé, voire abusé, de leur droit de
veto. Ainsi, le président Grover Cleveland, lors de son premier mandat (1885-1889) y eut
recours à 413 reprises, ce qui lui valut le surnom de « Monsieur veto ». Par la suite, le
président F.D. Roosevelt en fit usage 635 fois au cours de ses 3 mandas (1933-1945), le
Congrès n’ayant surmonté sa désapprobation qu’à neuf occasions, soit qu’il n’ait pu réunir
les majorités nécessaires, soit qu’il n’ait pas souhaité durcir le conflit institutionnel.
Le bipartisme est le résultat d’une extrême bipolarisation de la vie politique favorisée par le
mode de scrutin majoritaire à un tout, largement pratiqué dans les Etats. Ce mode de scrutin
encourage au vote utile et fait du candidat (ou de la liste) arrivé en tête le seul vainqueur de
l’élection. Il laisse cependant percer, épisodiquement, des tiers partis, extrêmement
minoritaires, manquant de stabilité, qui cristallisent certaines tendances ou mouvement
d’humeur de la population et trouvent périodiquement le jeu bipartisan.
Exemple
Ainsi, le milliardaire texan et candidat indépendant Ross Perot est parvenu à faire une
percée remarquée lors des élections présidentielles de 1992 (19 % des voix). Il a réitéré
l’expérience en 1996 en 1996 (8 % des voix) en se présentant au nom du « parti
réformateur », créé l’année précédente pour ouvrir une troisième voie, alternative aux deux
partis traditionnels. Cependant, compte tenu du mode de scrutin, ii n’est parvenu à obtenir
aucun
2) grand électeur. En 2000, le parti écologiste (Geen Party) a également présenté un
candidat aux élections présidentielles (Ralph Nader), ce qui a contribué à l’échec d’Al Gore,
privé d’une victoire en Floride qui lui aurait permis de l’emporter.
Exemple
Plus ou moins structurés, les lobbys interviennent dans divers domaines (religion, industrie,
bâtiment, santé, énergie, recherche, banque, nouvelles technologies…). Parmi les dizaines
de milliers d’agences de lobbying recensées dans le district de Washington, on peut citer les
lobbys de la lutte contre l’avortement, du pétrole ou de l’armement (tels la « National Rifle
association », ceux créés par les télévangélistes, les firmes, les entreprises, les syndicats, les
corps professionnels ou les associations. Les lobbys jouent un rôle déterminant en matière
de législation sur l’alcool, la vente d’armes, la politique familiale ou agricole…