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Février 2018
Université Nazi Boni_Institut Universitaire de Technologies_Département de Gestion_FCGE I
SOMMAIRE
SOMMAIRE ..........................................................................................................................2
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA FISCALITE DES ENTREPRISES .......................4
1. La notion de fiscalité et de droit fiscal ...........................................................................4
1.1. La notion de fiscalité ..............................................................................................4
1.2. La notion de droit fiscal ..........................................................................................4
2. La définition de l’impôt ................................................................................................5
2.1. L’impôt au sens strict .............................................................................................5
2.2. L’impôt au sens large .............................................................................................6
3. Les notions voisines de l’impôt .....................................................................................6
3.1. Les redevances fiscales ...........................................................................................6
3.2. Les taxes parafiscales .............................................................................................7
3.3. Les cotisations sociales ...........................................................................................7
4. La classification des impôts ..........................................................................................7
4.1. L’approche dite administrative ...............................................................................7
4.2. L’approche économique .........................................................................................8
4.3. Autres classification ...............................................................................................8
5. Les sources du droit fiscal .............................................................................................8
5.1. La loi et les règlements ...........................................................................................8
5.2. Les conventions internationales ..............................................................................9
5.3. La doctrine administrative ......................................................................................9
5.4. La jurisprudence .....................................................................................................9
6. Le fonctionnement de la perception de l’impôt ............................................................ 10
6.1. L’assiette de l’impôt ............................................................................................. 10
6.2. La liquidation de l’impôt ...................................................................................... 10
6.3. Le recouvrement de l’impôt .................................................................................. 10
7. Les principes fondamentaux de la fiscalité ..................................................................10
7.1. La neutralité de l’impôt et politique fiscale ........................................................... 10
7.2. La liberté de gestion et ses limites (abus de droit et acte anormale de gestion) ...... 11
8. Le lien entre la Fiscalité et la Comptabilité..................................................................12
9. Exercice d’application : Vérification des connaissances fiscales ..................................12
CHAPITRE 2 : L’IMPOSITION DES REVENUS DES ENTREPRISES ............................. 13
1. Les régimes fiscaux applicables aux entreprises individuelles et sociétaires ................ 13
2. L’impôt sur les sociétés (IS) ........................................................................................ 13
2.1. Les sociétés commerciales et personnes morales imposables ................................ 13
2.2. Le calcul et paiement de l’impôt ........................................................................... 15
3. Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) .......................................................... 15
3.1. Les activités imposables ....................................................................................... 15
3.2. Les personnes imposables ..................................................................................... 16
3.3. La liquidation et le paiement de l’impôt ................................................................ 16
4. Le résultat fiscal .......................................................................................................... 17
5. Les régimes d’imposition ............................................................................................ 18
5.1. Le régime du réel normal ...................................................................................... 18
5.2. Le régime du réel simplifié ................................................................................... 18
5.3. Le régime des micro-entreprises (ex contribution du secteur informel) ................. 18
CHAPITRE 3 : LA DETERMINATION DU RESULTAT FISCAL ..................................... 19
1. Les produits imposables .............................................................................................. 19
1.1. Les produits d’exploitation ................................................................................... 19
1.2. Les produits financiers .......................................................................................... 19
Dans la gestion d’une entreprise, le volet fiscalité occupe une place essentielle. Il importe plus
que jamais de bien gérer la fiscalité et pour cela, de bien connaître les règles du jeu fiscal.
C’est pourquoi la place de la fiscalité dans les études comptables ne peut aller qu’en
grandissant. Pas de comptabilité sans fiscalité, serait-on tenté de dire. Si les matières sont
distinctes, elles sont néanmoins étroitement liées car la comptabilité joue un rôle de premier
plan dans l'établissement de nombreux impôts. Des notions comme le bénéfice,
l’amortissement, la provision,…utilisées par la fiscalité ont d’ailleurs une origine comptable.
Dans un but pédagogique et méthodologique, il est nécessaire, avant d’aborder la fiscalité des
entreprises, de connaître certaines notions de base relatives à l’impôt ou la taxe. Nous
aborderons successivement dans ce chapitre, les principaux points suivants:
- la notion de droit fiscal,
- la définition de l’impôt,
- la classification des impôts,
- les sources du droit fiscal,
- le fonctionnement de l’impôt,
- les principes fondamentaux de l’impôt
- le lien entre la fiscalité et la comptabilité de l’entreprise.
La fiscalité des entreprises est susceptible de multiples acceptions et de ce fait, elle est
diversement entendue. Ainsi, des ouvrages entiers traitant quasiment de l’ensemble de la
fiscalité sont intitulés « fiscalité des entreprises » ou, ce qui semble revenir au même,
« fiscalité des affaires ». La fiscalité de l’entreprise s’oppose à la fiscalité des ménages. On
peut la définir comme l'ensemble des impôts dus sur la structure, les activités ou les résultats
de l'entreprise ou collectés par elle à l'occasion de son activité. Le terme fiscalité, du latin
"ficus", signifie petite corbeille en osier que les Romains utilisaient pour recueillir de l'argent.
Il a donné naissance au mot fisc, qui désigne couramment l’ensemble des administrations
publiques qui ont en charge l’impôt.
Dans une conception étroite, le droit fiscal peut-être défini comme l’ensemble des règles
juridiques relatives à l’impôt. Dans la conception large, le droit fiscal se caractérise par une
interdépendance entre les règles spéciales de la fiscalité et d’autres règles de droit qu’il
s’agissent du droit privé (droit commercial, droit du travail, droit civil, etc.), ou du droit
public(droit administratif, droit constitutionnel, etc.. La dimension transversale du droit fiscal,
pousse à adopter cette conception extensive. L’impôt permet non seulement de financer
l’action de l’État pour ses missions d’intérêt général (l’enseignement, la sécurité, la santé,
etc.) mais également d’intervenir pour soutenir l’activité économique.
- il est complexe car chaque impôt a une vie qui lui est propre. L’évolution de la
fiscalité est liée à l’histoire politique et économique. Les États modernes se sont en
partie construits grâce à l’impôt.
Pour beaucoup d’auteurs, l’impôt est fondamental dans les démocraties modernes : plus l’État
a voulu intervenir sur la société, plus il a eu besoin de rentrées fiscales. Par conséquent
l’impôt devient progressivement plus complexe. Il est plus facile d’empiler des mesures
fiscales que de réformer l’ensemble du système fiscal. La complexité du droit fiscal comporte
des effets néfastes : elle rend théorique le principe du consentement à l’impôt : il est parfois
contesté et on assiste à des phénomènes de fraude. D’où l’importance qu’il convient
d’accorder à la fiscalité. Il importe donc de définir la notion d’impôt, de bien la distinguer de
notions voisines avant de procéder à la classification des différents impôts.
2. La définition de l’impôt
La notion d’impôt a évolué avec le temps. On distinguera donc l’impôt au sens strict et
l’impôt au sens large.
En 1936, Gaston Jèze définissait l’impôt en ces termes : « prestation pécuniaire requise des
particuliers par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie en vue de la couverture
des charges publiques ». Trois caractéristiques sont ainsi soulignées.
Le contribuable ne peut se soustraire à l’obligation fiscale. S’il en est ainsi c’est parce l’impôt
a été voulu par le Législateur qui intervient doublement. D’abord en créant l’impôt : une loi
ordinaire suffit mais ce peut être aussi une loi de finances. Ensuite, en autorisant pour un an le
recouvrement de l’impôt : c’est l’un des objets de la loi de finances de l’année. Le caractère
obligatoire apparaît dans le nom même du prélèvement, il a une double signification.
D’une part, il s’agit de l’une des manifestations de la Souveraineté de l’État car le terme
utilisé indique bien que ce prélèvement est établi unilatéralement et s’impose au contribuable.
L’impôt est bien l’une des prérogatives de puissance publique. D’autre part, le contribuable ne
peut se soustraire à l’obligation fiscale parce que toutefois, s’il s’y refuse la contrainte pourra
être utilisée unilatéralement. Des sanctions fiscales s’appliqueront presque systématiquement.
Le contribuable qui paie ses impôts n’obtient rien directement en échange. Les services qui
pourraient lui être rendu le sont à l’usager des services publics et non au contribuable.
Or les deux qualités peuvent évidemment se superposer, mais d’abord ce n’est pas nécessaire
et surtout il n’y a aucun lien entre les deux.
De plus, l’impôt ne peut être affecté à une dépense particulière. C’est là l’application de la
règle plus générale de la non-affectation des recettes aux dépenses.
Qui paie l’impôt ? C’est le contribuable. Il est déterminé par un certain nombre
d’éléments énoncé par la loi fiscale ;
Comment est établi l’impôt ? La loi fiscale détermine l’assiette de l’impôt c’est à
dire ce sur quoi est assis le prélèvement : le revenu, le capital ou la dépense ;
Quel est le montant de l’impôt ? Là encore, c’est la loi fiscale qui précise ce que l’on
appelle la liquidation qui consiste le plus souvent à appliquer un taux à l’assiette (la
base de l’impôt) quantifiée. En d’autres termes, il s’agit du calcul de l’impôt à payer.
3) L’impôt est une prestation pécuniaire qui sert à couvrir les charges publiques
Notons que le caractère pécuniaire de l’impôt est récent. Pendant longtemps, la circulation
monétaire était insuffisante pour qu’il soit versé en argent; son paiement se faisait en nature.
On peut citer comme exemple la redevance d’enlèvement des ordures ménagères ou encore le
péage des autoroutes.
Cette catégorie de prélèvement peut être créée par ordonnance. Il s’agit tout d’abord d’un
prélèvement perçu « dans un intérêt économique ou social » ce qui l’oppose à l’impôt perçu,
on le sait dans un intérêt financier. En second lieu la taxe parafiscale se caractérise par ses
bénéficiaires qui sont énoncés de manière énigmatique par l’ordonnance qui la crée. Le
bénéficiaire peut être une personne morale de droit public ou privé autre que l'État, les
collectivités territoriales et leurs établissements publics administratifs.
Ce sont des prélèvements obligatoires aux profits des organismes de sécurité sociale versés
par les assurés et les employeurs. Économiquement ce sont des taxes parafiscales, mais
juridiquement la loi les y exclus explicitement ce qui a pour effet de les soumettre à un régime
juridique particulier. Au Burkina Faso, elles sont affectées à des organismes de droit public ou
privé dans un but social (ex : la CNSS au Burkina Faso).
En général, l’impôt ne peut être institué que par la loi. Le peuple doit en effet consentir à
l’impôt par l’intermédiaire de ses représentants élus. Ce consentement de la représentation
nationale confère à l’impôt sa légitimité et sa force. Le recouvrement de l’impôt est effectué
sous le contrôle de l’État et fait appel à des procédés de puissance publique. Si l’impôt est
normalement collecté par l’État, celui-ci peut aussi en confier la perception à d’autres
organismes ou personnes pour des raisons d’efficacité.
Elle fait la différence entre les impôts directs et les impôts indirects. Pour cette classification,
on a envisagé deux critères pour les distinguer avec un trait caractéristique qui est le fait
générateur. Le premier critère a une consistance économique ; c’est le critère de l’incidence
de l’impôt, le second critère a un aspect administratif ; c’est celui du rôle de l’’impôt. Le
critère de l’incidence de l’impôt consiste à déterminer la personne qui paie l’impôt ; tandis
que le critère du rôle d’impôt consiste à établir une liste qui indique pour chaque contribuable
ses bases d’impositions et le montant qu’il doit payer.
les impôts directs sont appliqués périodiquement en fonction du revenu réalisé ou
des salaires versés au cours d’une période donnée ou en fonction d’une situation
existante à une date donnée. Ils sont en principe perçus par voie de rôle et
chaque contribuable reçoit un avertissement d’impôt contenant l’ensemble de ses
impositions figurant dans le rôle,
par contre les impôts indirects sont ceux dont le fait générateur est constitué par
une opération ou un événement (vente – apport – distribution de bénéfices). Ils
Elle est fondée sur la distinction entre l’origine de la richesse qui se traduit soit par la
possession ou la transmission d’un capital ou d’un patrimoine, soit par la perception d’un
revenu lié au travail ou à la propriété, et les emplois de ladite richesse qui se traduisent par la
dépense soit du revenu, soit du capital lui-même. L’approche économique fait ainsi une
distinction entre l’impôt qui frappe le revenu lors de sa formation ou constitution (ex : IS,
IUTS), l’impôt sur la dépense qui appréhende le revenu au moment de la dépense (ex : TVA,
Taxe sur les boissons) et l’impôt sur le capital qui est assis sur le patrimoine (ex: IRF, IRVM).
Les impôts réels frappent une opération, le bien d’un contribuable sans avoir aucune
considération pour sa situation personnelle : ex. TVA, droits d’enregistrement. L’impôt
personnel est un impôt qui prend en considération les facultés contributives de chacun : ex.
impôt unique sur les traitements et salaires, l’impôt sur les créances, etc.).
L’impôt analytique est assis sur certains éléments seulement d’un patrimoine ou d’une
catégorie de revenus. Ex. impôt cédulaire. L’impôt synthétique frappe l’ensemble des
opérations ou des revenus pris de façon globale (ex ; la contribution des micros entreprises,
anciennement contribution du secteur informel).
Selon la collectivité bénéficiaire, on distingue les impôts d’État (IS, IUTS, IRVM, Taxe
patronale d’apprentissage. la TVA, les droits d’enregistrement, les droits de timbres etc.) et
les impôts perçus au profit des collectivités locales (foncier bâti et non bâti, la patente, la
licence, etc.…).
Le principe de légalité de l’impôt repose sur le consentement exprimé par les représentants du
peuple au Parlement qui vote les lois fiscales. Ce principe de légalité est renforcé par le
principe de l’annualité de l’impôt. L’autorisation de lever l’impôt doit être renouvelée chaque
année par le Parlement à travers la loi de finances. A ce principe de légalité, on pourrait y
ajouter un autre principe qui est le principe d’égalité. Cette notion a deux acceptions : égalité
devant la loi ou égalité de l’impôt.
L’égalité de l’impôt conduit à dire que tous les citoyens sont égaux devant la loi fiscale, c’est-
à-dire que l’impôt est universel. Aucun individu ne peut bénéficier d’une exemption ou d’un
privilège fiscal. Cela signifie que toute personne remplissant les mêmes conditions pour
l’application d’une loi fiscale doit être soumise à celle-ci. Quant à l’égalité de l’impôt, cela
signifie que tous les citoyens sont égaux devant l’impôt lui-même. L’impôt doit être
équitablement réparti. Chacun contribue en fonction de ses capacités financières: il règne
une idée de justice fiscale. Mais qu’est-ce que la justice fiscale ? Est-ce un principe de stricte
égalité où chacun doit verser en fonction de l’importance de ses revenus ? Ce principe sous
entend que la contribution fiscale de chacun sera adaptée en fonction de sa situation
financière.
Le Burkina Faso a conclu avec plusieurs pays des accords internationaux destinés à éviter les
doubles impositions, l’évasion fiscale ou la fraude fiscale. La double imposition est définie
par l’OCDE comme « le fait de payer un impôt identique dans plusieurs pays qui frapperait
une même matière imposable sur une période similaire et auprès d’un contribuable ».
L’évasion fiscale consiste à rechercher de soumettre un revenu à une législation plus
favorable (paradis fiscaux, code des investissements).
Un principe de droit international veut que les conventions aient une force supérieure à la loi
interne. Il en est ainsi des dispositions contenues dans le traité de l’UEMOA entré en vigueur
en 1998. Les états de cet espace économique reçoivent des directives pour conformer leur
législation dans tel ou tel sens ou des règlements d’application stricte. Ainsi donc la loi n’est
plus la source première du droit, mais un texte d’application de la règle communautaire.
Les instructions de l’Administration fiscale et les réponses aux questions écrites ne sont pas
les sources du droit fiscal mais seulement des interprétations. Le contribuable peut cependant
se prévaloir de ces interprétations et les opposer à l’Administration elle-même lorsqu’elles lui
sont favorables.
5.4. La jurisprudence
Elle est également une source d’interprétation du droit fiscal. Ainsi, les juridictions sont en
outre des instances de contrôle de la légalité de l’action administrative.
Le champ d’application de l’impôt indique soit les personnes imposables, soit la nature des
opérations imposables, soit le critère de la territorialité (l’espace dans lequel il s’exerce). La
base d’imposition est le montant auquel s’applique le taux de l’impôt. Il n’y a pas de base
d’imposition lorsque l’impôt est un droit fixe. La base d’imposition est déterminée par une
évaluation réelle, par le forfait ou par une évaluation indiciaire (c’est-à-dire en appliquant des
coefficients de correction pour tenir compte de la situation réelle).
L’impôt est liquidé selon une périodicité régulière à l’occasion d’événement particulier. Dans
les deux cas se pose la question du fait générateur, c’est-à-dire de l’événement qui donne
naissance à la créance fiscale. Pour la TVA et les droits d’enregistrement, le fait générateur
est la réalisation, l’achèvement ou la constatation de l’opération. Pour l’impôt sur le revenu et
l’impôt sur les sociétés, le fait générateur est la réalisation du bénéfice à la clôture de
l’exercice ou la mise à la disposition du revenu. Pour les impôts locaux, le fait générateur est
situé au 1er janvier de l’année d’imposition.
Le montant de l’impôt brut résultant de l’application du tarif peut être diminué par l’effet des
déductions (TVA), réduction d’impôt (Impôt sur le revenu) ou crédit d’impôt. La liquidation
de l’impôt est effectuée soit par le contribuable lui-même, soit par l’administration sur la base
d’une déclaration du contribuable.
Certains impôts doivent être payés spontanément par le redevable au moment où il dépose sa
déclaration (TVA). D’autres sont appelés par l’administration qui établit la liste des
redevables et de leurs cotisations, le « rôle » de l’impôt et leur adresse un avis d’imposition.
Certains impôts sont retenus à la source, ils sont acquittés spontanément à la perception par la
personne qui a versé le revenu imposable.
L’impôt est neutre lorsqu’il n’a pas d’incidence sur le comportement des contribuables et sur
l’état de l’économie. La neutralité est à l’heure actuelle prônée pour réduire au minimum
l’intervention de l’État dans les rapports économiques. Ce souci de neutralité est une
préoccupation constante dans toute reforme fiscale entreprise ces dernières années. La
fiscalité n’est pas neutre lorsqu’elle introduit une distorsion entre les contribuables placés
dans une même situation de fait.
Les impôts les plus neutres sont ceux qui frappent les produits ou les opérations sans
considération de la personne qui les accomplit (TVA). Toutefois, l’État ne se contente pas
d’assurer le libre jeu des forces économiques. Il a recours à des mesures fiscales pour inciter
les opérateurs économiques à des comportements utiles ou au contraire pour les dissuader de
certaines conduites. Le législateur a institué des régimes fiscaux favorables pour les catégories
qu’il estime devoir aider. En revanche, il a soumis à des impôts supplémentaires d’autres
catégories. Au total, la neutralité exige que le coût fiscal d’une opération ne fasse obstacle à
sa réalisation.
7.2. La liberté de gestion et ses limites (abus de droit et acte anormale de gestion)
Il est de bonne gestion fiscale de retenir la solution qui entraîne le moindre coût fiscal. Cette
façon de faire n’est pas répréhensible. Elle est conforme au principe de la liberté de gestion
fiscale de l’entreprise. Mais comme toute liberté, celle-ci n’est pas absolue. Il y a des limites à
ne pas dépasser. Le principe met en cause deux sortes de pratiques :
- celles qui consistent à élaborer des montages dans le seul but d’éluder l’impôt : c’est
l’abus de droit ;
- celles qui sont objectivement étrangères à l’intérêt de l’entreprise et constituent des
« actes anormaux de gestion ».
Elle est dirigée contre les montages juridiques qui ne reflètent pas les rapports de droit et de
fait entre les parties. C’est en vertu de cette pratique que l’administration se réserve le droit de
restituer son véritable caractère à toute opération qui déguise une réalisation ou un transfert de
bénéfice ou de revenu. Il en est ainsi en matière de droit d’enregistrement, lorsque la portée
véritable d’un contrat est dissimulée par des actes qui entraînent une moindre taxation.
Il faut noter que la qualification parfois donnée par l'assujetti à un acte ou à une
opération ne lie nullement l'administration fiscale qui a tout pouvoir pour lui redonner
sa véritable qualification juridique (ex : le dirigeant d’une société commerciale paie un
billet d’avion aller/retour en Afrique du Sud pour son épouse).
L'entreprise doit tenir une bonne comptabilité. La tenue d'une comptabilité fiable est une
obligation découlant de la loi fiscale, du droit commercial, et spécialement du droit des
sociétés. De plus, sur le plan pénal existe le délit de présentation d’un bilan inexact 1 ou
frauduleux. En l’absence d’une comptabilité fiable, l'entreprise ne peut justifier son niveau
réel d'imposition si bien que le montant de l’impôt peut être fixé à un niveau plus élevé par le
fisc. La non-fiabilité de la comptabilité explique en grande partie l’absence de contentieux
fiscal. En effet, pour contester utilement ses impositions, le contribuable ou redevable doit
s’appuyer sur une comptabilité conforme aux normes en vigueur. De plus, la comptabilité est
un instrument de la gestion fiscale de l'entreprise et même de la gestion tout court.
La comptabilité applicable aux entreprises doit être conforme au plan comptable en vigueur,
c’est-à-dire au plan comptable SYSCOA ou du Système Comptable de l’OHADA qui est
respectivement le cadre harmonisé de la comptabilité en vigueur dans les pays membres de
l’UEMOA et de l’OHADA.
1
Selon l’AUDSC, « encourent une sanction pénale les dirigeants sociaux qui auront sciemment, même en l'absence de toute
distribution de dividendes, publié ou présenté aux actionnaires ou associés, en vue de dissimuler la véritable situation de la
société, des états financiers de synthèse ne donnant pas, pour chaque exercice, une image fidèle des opérations de l'exercice ,
de la situation financière et de celle du patrimoine de la société, à l'expiration de cette période » (art. 890).
S’alignant quasiment au droit harmonisé de l’OHADA relatif aux commerçants, aux sociétés
commerciales et celles coopératives, le droit fiscal Burkinabé crée un impôt pour les entreprises
individuelles appelé l’impôt sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles (en abrégé
IBICA ou BIC), un impôt sur les sociétés commerciales appelé l’impôt sur les sociétés (IS) et un
impôt sur les professions libérales appelé l’impôt sur les bénéficies non commerciaux (IBNC ou
BNC). Ce chapitre porte sur l’étude de ses trois types d’impôt.
Les bénéfices dégagés par l’activité des entreprises constituent un revenu soumis à l’impôt.
Les personnes physiques ou morales imposables, les modalités de calcul de l’impôt et son
paiement sont fonction de la forme juridique de l’entreprise. On distinguer donc :
1) le bénéfice imposable au titre de l’impôt sur le revenu généré par les sociétés (IS
réalisé par des entreprises ayant une personnalité fiscale (mais opaques fiscalement).
Ce sont des sociétés de capitaux (SA, SARL), la Société par Actions Simplifiées
(SAS) introduite en 2014 par la révision de l’AU/DSC&GIE de l’OHADA et les
personnes morales assimilées quelque soit leur objet.
2) le bénéfice imposable au titre de l’impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices
industriels et commerciaux (BIC), réalisés par des entreprises n’ayant pas de
personnalité fiscale (mais transparentes fiscalement). Il s’agit des entreprises
individuelles, des sociétés de personne exerçant une activité commerciale, industrielle
ou artisanale mais n’ayant pas optée pour l’IS,
3) les bénéfices imposables au titre de l’impôt sur le revenu relatif aux bénéfices non
commerciaux et industriels (BNC), des entreprises n’ayant pas de personnalité fiscale.
Ce sont les personnes exerçant une activité libérale n’ayant pas optée pour l’IS.
D’après l’Art 2 du CGI (Loi N° 008-2010/AN du 29/01 2010), il est établi, au profit du
budget de l’État, un impôt sur l'ensemble des bénéfices ou revenus des sociétés, des autres
personnes morales et des organismes assimilés visés à l'article 3 du même code. Cet impôt est
désigné sous le nom d’impôt sur les sociétés. Les sociétés et autres personnes morales
concernées par l’impôt sur les sociétés sont désignées par le terme « sociétés » par le CGI.
L’option est irrévocable et ne peut être exercée par les sociétés de personnes issues de la
transformation antérieure de sociétés de capitaux. Pour être valable, elle doit être signée par
tous les associés et notifiée au service du lieu d’imposition dans les trois mois du début de
l’exercice fiscal.
L’Art 4 ajoute que : Nonobstant les dispositions de l’article 3, les associés ou membres des
sociétés en nom collectif, des sociétés en commandite simple, des sociétés en participation,
des sociétés de fait et des groupements d’intérêt économique sont imposables sur option à
l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux.
Pour être valable, l’option doit être signée par tous les associés et notifiée au service du lieu
d’imposition dans les trois mois du début de l’exercice fiscal.
Mais s’agissant des exemptions l’Art 5 dispose que sont affranchis de l'impôt :
1. les sociétés coopératives de consommation qui se bornent à grouper les commandes de
leurs adhérents et à distribuer dans leurs magasins de dépôt les denrées, produits ou
marchandises qui ont fait l'objet de ces commandes ;
2. les établissements publics de l’État ou des collectivités territoriales n’ayant pas un
caractère industriel ou commercial;
3. les caisses de crédit mutuel agricole fonctionnant conformément aux dispositions
légales qui les régissent ;
4. les institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit constituées
conformément à la loi n° 59-94/ADP du 15/12/1994 portant règlementation des
institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit ;
5. la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest ;
6. les sociétés coopératives agricoles, associations d'intérêt général agricole, sociétés
d'assurances et de réassurances mutuelles agricoles fonctionnant conformément aux
dispositions légales qui les régissent ;
7. les sociétés de secours mutuels ;
8. les sociétés civiles professionnelles sous réserve de l’option prévue à l’article 3 ci-
dessus ;
9. les centres de gestion agréés ;
10. les associations ou organismes sans but lucratif sous réserve du respect strict de leur
objet ;
11. les sociétés d’investissements en valeurs mobilières et les sociétés de gestion et de
portefeuille pour la partie des bénéfices provenant des produits nets de leur
portefeuille ou des plus- values qu’elles réalisent sur la vente des titres ou des parts
sociales faisant partie de ce portefeuille.
Le résultat est calculé dans l’entreprise d’après les règles fiscale applicables à l’IS ; c'est-à-
dire : Produits imposables – charges imposables. L’impôt est annuel et est propre à la société.
Il est calculé par la société elle-même en application au bénéfice imposable arrondi d’un
millier (1 000 FCFA) 1e taux normal de 27,50%. L’impôt est payé spontanément par la
société et représente une charge HAO comptable qui intervient dans la détermination du
résultat net comptable. L’IS payable au titre de l’exercice N est payé sous forme d’acompte
provisionnel en N et le solde est versé au cours de l’exercice N+1.
Les associés sont imposés à l’IRVM à leur tour sur la part de bénéfices après IS qui leur sera
distribuée (c'est-à-dire les dividendes).
e) la sous-traitance.
- les activités industrielles notamment la transformation, l’extraction minières. les
activités financières, les activités d’assurance.
2) Les activités réputées commerciales. Ce sont :
- les bénéfices réalisés par les concessionnaires de mines
- certains profits immobiliers réalisés par les marchands de biens et les lotisseurs
- les profits provenant d’opérations de construction,
- les locations d’établissements industriels ou commerciaux équipés,
- les profits réalisés sur les marchés à terme d’instrument financiers si les opérateurs
optent pour le régime des BIC,
- les bénéfices réalisés par les membres de copropriété de navires,
3) Les locations qui concernent les biens mobiliers, de box ou emplacements garage
assortis de prestations, les locaux d’habitation en meublé à titre habituel.
Selon l’Art 2 nouveau de la Loi N° 006-2010/AN du 29/01/2010 : l'impôt sur les bénéfices
industriels, commerciaux et agricoles est dû à raison des bénéfices réalisés par les personnes
physiques ci-après. Sont également imposables les contribuables visées à l’article 4 des
dispositions relatives à l’impôt sur les sociétés qui ont exercé l’option prévue, et les syndicats
financiers. Les personnes susvisées sont désignées par le terme « personnes physiques». Sont
notamment passibles dudit impôt :
1) les personnes physiques qui habituellement achètent en leur nom en vue de les
revendre, des immeubles ou des fonds de commerce ;
2) les personnes physiques qui habituellement achètent en leur nom, des actions ou parts
de sociétés immobilières ou qui souscrivent en vue de les revendre.
3) les personnes physiques qui habituellement souscrivent aux actions ou parts émises
par les sociétés immobilières en vue de les revendre;
4) les personnes physiques qui habituellement se livrent à des opérations d'intermédiaires
pour l'achat, la souscription ou la vente des biens visés aux points 1, 2 et 3;
5) [abrogé (LOI N°028-2011/AN du 24/11/2011, art11)];
6) les personnes physiques qui procèdent au lotissement et à la vente des terrains leur
appartenant ;
7) les personnes physiques qui donnent en location un établissement commercial ou
industriel muni du mobilier et du matériel nécessaires à son exploitation, que la
location comprenne ou non tout ou partie des éléments incorporels du fonds de
commerce ou d'industrie ;
8) Les adjudicataires, concessionnaires et fermiers de droits communaux ;
9) abrogé (Loi N°041-2010/AN du 02/12/2010 ; art 11) ;
10) les loueurs d'appartements meublés, toutefois, ne sont pas imposables les personnes
physiques qui se contentent de louer une pièce faisant partie intégrante de leur
appartement ;
11) toutes autres personnes physiques se livrant à une exploitation ou à des opérations à
caractère industriel ou commercial.
Le résultat fiscal est déterminé dans l’entreprise selon les règles fiscales applicables aux BIC ;
et déclaré par l’exploitant ou par chaque associé, pour la part de résultat qui lui revient dans la
catégorie des BIC. Après divers traitement, il est calculé d’après le barème progressif :
4. Le résultat fiscal
Le bénéfice imposable est le bénéfice net déterminé d’après les résultats d’ensemble des
opérations de toute nature effectuées par les entreprises. Le bénéfice net est constitué par la
différence entre les valeurs de l’actif net à la clôture et à l’ouverture de la période. L’actif net
s’entend de l’excédent des valeurs d’actif, sur le total formé au passif par les créances de tiers,
les amortissements et les provisions justifiées.
Ce résultat fiscal s’obtient à partir du résultat comptable sur lequel on procède à un certain
nombre de corrections par application des règles fiscales. Ces corrections s’opèrent de
manière extracomptable à l’aide l’imprimé déclaration fiscale.
Les produits comptabilisés moins les charges comptabilisées donnent le Résultat comptable.
Ensuite, on analyse fiscalement les produits comptabilisés en produits imposables et non
imposables. On fait de même pour les charges en les analysant en charges déductibles et non-
déductibles. Enfin, on détermine le résultat fiscal de façon extra comptable comme suite :
Résultat comptable
+ Réintégration (charges non déductibles ou dont la déduction est limitée fiscalement)
- Déduction (produits non déductibles ou imposés au taux réduit)
= Résultat fiscal
Conséquences
Si le résultat fiscal est un bénéfice, il représente après arrondi au millier de Francs CFA le
plus proche, la base de calcul de l’IS au taux normal. A cet IS s’ajoute, le cas échéant, l’IS au
réduit calculé sur les plus values nettes. Des avoirs fiscaux ou crédits d’impôt peuvent
éventuellement s’imputer sur l’IS brut pour former l’IS net. L’IS dû peut alors être
comptabilisé au débit du compte 891 ce qui permet d’obtenir le résultat net comptable. Si le
résultat fiscal est un déficit, la société n’est pas imposée au taux normal. Le déficit peut
éventuellement être imputé sur les bénéfices futurs ou les bénéfices passés. Mais l’entreprise
paiement tout de même un minimum forfaitaire de perception.
d’après l’art 88 nouveau, sont placés sous le régime du bénéfice du réel simplifié
d’imposition, les contribuables personnes physiques ou morales dont le chiffre d’affaires
annuel hors taxe est égal ou supérieur à quinze millions ( 15 000 000) de Francs CFA HT et
inferieur à cinquante (50 000 000) de Francs CFA Hors Taxes. Le chiffre d’affaires limite de
quinze millions (15 000 000) de Francs CFA et cinquante (50 000 000) de Francs CFA Hors
Taxes sont ajustés au prorata du temps d’exploitation pour les exploitants qui commencent
leurs activités en cours d’année. Les contribuables dont le chiffre d’affaires HT baisse en
dessous du chiffre d’affaires prévus ci-dessus ne sont soumis à la Contribution des micro-
entreprises, que lorsque leur chiffre d'affaires hors taxe est resté inférieur à cette limite
pendant trois années consécutives.
Nature du régime fiscal Régime du réel normal Régime du réel simplifié Régime des micro-entreprises
Entreprises concernées Toutes les entreprises Toutes les entreprises Très petites entreprise
CAHT compris entre
Chiffre d’affaire CAHT> 50 000 000 CAHT ≤ 15 000 000
50 000 000 et 15 000 000
Selon le CGI, le bénéfice imposable de chaque exercice comptable est déterminé d’après
l’excédent des produits sur les charges de l’exercice en application de la législation et de la
réglementation comptable en vigueur, sous réserve des dispositions fiscales contraires en
vigueur. Se faisant, il est nécessaire d’analyse des produits imposables et des charges
déductibles.
Les produits sont comptabilisés dans les comptes 70 à 76 et 78-à79. Ces produits sont
imposables au titre de l’exercice au cours duquel naît la créance acquise. Le traitement fiscal
des produits d’exploitation est le suivant :
- les ventes sont imposables pour le montant du prix de vente HT minoré des réductions.
- la production immobilisée : elle est imposable au titre de l’exercice N
- les subventions d’exploitation : imposables au titre de l’exercice N
- les redevances sur brevets, licences d’exploitation inscrites à l’actif du bilan. Ne sont
imposables que pour le montant net de la concession. En réalité ce montant doit être
déduit du bénéfice fiscal puisqu’il obéit au régime des plus values à long terme.
- les reprises sur provisions pour dépréciation autre que les éléments d’actif : imposable
au titre de l’exercice N.
- les reprises sur provision pour complément de retraite. Elles sont à déduire du bénéfice
imposable
- les stocks sont évalués au coût réel d’acquisition ou de production ou au cours du jour
de la clôture de l’exercice si celui-ci est inférieur au coût d’acquisition ou de
production. Les matières premières et les marchandises payées d’avance mais non
encore réceptionnées, sont comprises dans les stocks. Les travaux en cours sont
évalués au prix de revient.
Ils sont comptabilisés dans le compte 77 et ses subdivision, ils sont en principe imposables :
- dividendes en provenance des filiales lorsque l’entreprise opte pour le régime spécial
des sociétés mère et filiales ses intérêts sont à déduire du bénéfice imposable. Sauf la
quote-part des frais et charges évaluée (dividendes+avoir fiscal+crédit d’impôt)x 5%.
Lorsque la société n’opte pas pour le régime des sociétés mère et filiales ses
dividendes sont imposables.
- Dividendes en provenance d’autres sociétés : ces dividendes sont imposables,
cependant la société déduira de l’impôt sur les sociétés 2/3 de l’avoir fiscal et du crédit
d’impôt.
- Produits des titres à revenu fixe : ils sont imposables sur l’exercice au cours duquel ils
ont couru.
- Produit des créances : ils sont imposables sur l’exercice au cours duquel ils ont couru.
- Gain de change latent : ils doivent être réintégrés au bénéfice imposable.
- Reprise sur provision pour dépréciation des titres de participation : Ces produits sont à
déduire du bénéfice imposable car ils suivent le régime des plus values à long terme.
- Reprise sur provision pour dépréciation des autres titres : ils sont imposables au cours
de l’exercice
- Reprise sur provision de perte de change : Elles sont à déduire du bénéfice imposable.
Les charges sont déductibles sous certaines conditions. Elles doivent par exemple être
engagées dans l’intérêt direct de l’exploitation de l’entreprise ou se rattacher à la gestion
normale de l’entreprise. Elles doivent se traduire par une diminution de l’actif net de
l’entreprise. Ce qui montre que les immobilisations n’en font pas partie. Leur déductibilité ne
doit pas être interdite par la disposition particulière de la loi telle que les charges somptuaires.
Pour respecter le principe de l’indépendance des exercices, les charges sont déductibles au
titre de l’exercice au cours duquel elles ont été engagées et consommées.
L’Art 15 dispose que: Les rémunérations versées aux gérants majoritaires de sociétés à
responsabilité limitée, à l’associé unique de la SARL et à l’administrateur unique de la société
anonyme sont admises en déduction à condition qu’elles correspondent à un travail effectif,
qu’elles ne soient pas excessives et qu’elles soient soumises à l’impôt sur les bénéfices au
nom de ces derniers après déduction des frais professionnels fixés forfaitairement à 25%
desdites rémunérations.
Les rémunérations versées aux gérants associés de sociétés en nom collectif, aux gérants
commandités de sociétés en commandite simple, aux membres des sociétés en participation
ou de sociétés civiles qui ont opté pour l’imposition à l’impôt sur les sociétés sont admises en
déduction dans les conditions ci-dessus. Les cotisations patronales obligatoires versées en vue
de la constitution de la retraite d’un expatrié et ayant un caractère obligatoire dans la limite de
20% du salaire de base sont déductibles. Les sommes fixes et jetons de présence décidés par
les assemblées générales ordinaires alloués à titre d’indemnités de fonction en rémunération
des activités des administrateurs sont déductibles.
Les allocations forfaitaires qu’une société alloue à ses dirigeants et aux cadres pour frais de
représentation et de déplacement sont déductibles, à condition que ces frais ne figurent pas
déjà parmi les frais habituels de cette nature remboursés aux intéressés. A l’occasion des
congés de leurs personnels sous contrat de travail expatrié, les frais de transport allé et retour
desdits personnels, de leurs épouses et de leurs enfants à charge, à raison d’un voyage par an
sont déductibles à condition que le voyage ait été effectué.
En aucun cas, les charges de personnel ne peuvent donner lieu à des dotations à un compte de
provisions.
Frais de siège
L’Art 21 de la Loi N°051-2012/AN du 08/11/2012, art 13) énonce que si la société exerce
une activité au Burkina Faso sans y avoir son siège social, la quote-part des frais de siège
incombant aux sociétés établies au Burkina Faso ne peut dépasser 10 % du bénéfice
imposable desdites sociétés avant déduction des frais en cause. En cas de déficit, cette
disposition s’applique sur les résultats de l’exercice bénéficiaire le plus récent non prescrit. Si
aucun exercice non prescrit n’est bénéficiaire, le droit à déduction est définitivement perdu.
Elles seront rapportées par fractions égales aux bénéfices imposables des cinq derniers
exercices consécutifs à partir du quatrième suivant celui de la création de l'établissement ou
du bureau. Toutefois, ne sont admis en franchise d’impôt que les salaires, commissions,
honoraires, rémunérations de services payés ou dus et assimilés qui ont fait l’objet de la part
des sociétés, dans le délai légal, des déclarations prévues aux articles 65 et 66 ci-après.
Dépenses locatives
Le montant des loyers des locaux professionnels figurant dans le contrat de bail dûment
enregistré est déductible. Il en est de même des loyers des biens pris en crédit-bail.
Primes d’assurances
Sont notamment déductibles au titre des primes d’assurances :
- les primes versées aux sociétés et compagnies d’assurances de la zone UEMOA en
raison de contrats conclus pour la constitution d’indemnités de fin de carrière, de
décès et d’invalidité à condition que lesdits contrats concernent l’ensemble du
personnel ou tout au moins, une ou plusieurs catégories du personnel ;
- les primes versées aux compagnies d’assurance burkinabé en raison de contrats
d’assurance maladie conclus au profit de l’ensemble du personnel ou d’au moins une
ou plusieurs catégories du personnel dans la limite de 5% de la masse salariale du
personnel effectivement assuré.
Les libéralités, dons et subventions constituent des charges déductibles du bénéfice imposable
lorsqu’il s’agit :
- de cadeaux et objets spécialement conçus pour la publicité justifiés par des factures
respectives dans les limites de 1‰ et de 2‰ du chiffre d'affaires hors taxe ;
- de versements effectués au profit des associations sportives et culturelles, d'œuvres ou
organismes d'intérêt général à caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social
reconnus d'utilité publique par l’autorité compétente, dans la limite de 3%o du chiffre
d'affaires hors taxe.
- Le bénéfice des dispositions précédentes est subordonné à la condition que soit joint à
la déclaration des résultats un relevé indiquant les montants, la date des versements et
l'identité des bénéficiaires.
Charges financières
Sont notamment déductibles au titre des charges financières: les intérêts servis aux associés à
raison des sommes versées par eux dans la caisse sociale, en sus de leur part de capital, quelle
que soit la forme de la société, dans la limite de ceux calculés au taux de réescompte pratiqué
par la BCEAO majoré de deux points ; les intérêts des emprunts réalisés par les sociétés
auprès de personnes physiques ou morales étrangères à celles-ci, autres que les banques et
établissements financiers, à condition que ces emprunts soient justifiés et ce, dans la limite du
taux en vigueur au Burkina Faso; cette déduction est subordonnée à la condition que le capital
de la société ait été entièrement libéré, qu'il s'agisse de constitution de société ou
d'augmentation de capital.
Amortissements
Sont déductibles, les amortissements réellement pratiqués et comptabilisés conformément aux
dispositions de l’article 34 ci-après ou à défaut, dans la limite de ceux qui sont généralement
admis d'après les usages de chaque nature d'industrie, de commerce ou d'exploitation, ou
autorisés à l’article 35 ci-dessous, y compris ceux qui auraient été différés au cours
d'exercices antérieurs déficitaires.
Ne sont pas admis en franchise d’impôt les amortissements se rapportant à des biens meubles
et immeubles inscrits à l’actif et n’ayant pas fait l’objet de mutation au nom de la société. Le
point de départ du calcul des amortissements est constitué par le jour de mise en service du
bien. L’amortissement est calculé au prorata de la période qui s’étend de la date de mise en
service à la date de clôture de l’exercice. Toutefois, sous réserve des dispositions ci-dessous,
les entreprises sont autorisées à comptabiliser des amortissements dérogatoires.
Amortissements accélérés
Peuvent faire l'objet d'un amortissement accéléré les matériels et outillages neufs d'une durée
de vie supérieure à cinq ans et exclusivement utilisés à des opérations industrielles de
Amortissements dégressifs
Les entreprises imposées d'après le régime du bénéfice réel visé aux articles 87 et 88 ci-
dessous peuvent amortir suivant un système dégressif les immobilisations ci-après :
- matériels et outillages utilisés pour des opérations de fabrication, de transformation,
d'exploitation minière, de production agricole, pastorale, halieutique ou forestière ;
- matériels de manutention ;
- matériels et outillages affectés à des opérations de recherche scientifique ou technique;
- installation de magasinage et de stockage à l'exclusion des locaux ;
- matériels des entreprises touristiques et hôtelières sans que puissent y être compris les
matériels de bureau ;
- matériels de panification et de pâtisserie ;
- machines informatiques ;
- installations et équipements techniques de téléphonie mobile ;
- matériels de construction ou de travaux publics ;
- matériels de transport ferroviaire ou aéronautique ;
- équipements destinés à l'épuration des eaux et à l'assainissement de l'atmosphère ;
- machines productrices de vapeur, chaleur ou énergie ;
- matériels de sécurité ou à caractère médico-social.
Sont exclus du bénéfice de l'amortissement dégressif, les biens qui étaient déjà usagés au
moment de leur acquisition ainsi que ceux dont la durée de vie est inférieure à trois ans.
Les taux d'amortissement dégressif sont obtenus en appliquant aux taux d'amortissement
linéaire les coefficients ci-dessous :
- 1,5 lorsque la durée normale d'utilisation est de trois à quatre ans ;
- 2 lorsque cette durée est de cinq à six ans ;
- 2,5 lorsqu'elle est supérieure à six ans.
Le montant de la première annuité d'amortissement dégressif est déterminé en appliquant au
prix de revient de l'immobilisation le taux utilisable tel que défini ci-dessus. Le point de
départ du calcul de l'amortissement dégressif est constitué par le premier jour du mois
d'acquisition ou de création du bien. Les annuités suivantes se calculent en appliquant le taux
d'amortissement retenu au prix de revient du bien diminué du cumul des annuités précédentes.
Les entreprises de crédit-bail bénéficient pour les biens donnés en location d'un régime
d'amortissement particulier. La durée d'amortissement de ces biens est réputée coïncider avec
la durée du contrat de crédit-bail. Le CGI du Burkina Faso donne les taux d’amortissements
généralement admis par l’administration.
Provisions
Sont admises en déduction, les provisions constituées en vue de faire face à des pertes ou
charges nettement précisées et que les événements en cours rendent probables, à condition
qu'elles aient été effectivement constatées dans les écritures de l'exercice et figurent au relevé
des provisions. Sont également déductibles :
- la provision pour annulation de primes et la provision pour sinistres tardifs constituées
par les entreprises d’assurances suivant la méthode de la cadence ;
- la provision pour dépréciation de créances constituée par les banques et établissements
financiers en application des normes de prudence édictées par la BCEAO. Ces
provisions ne sont pas cumulables avec des provisions déterminées forfaitairement ;
- la provision constituée par les banques et établissements financiers effectuant des prêts
à moyen ou à long terme ainsi que par les sociétés se livrant à des opérations de crédit
foncier et destinée à faire face aux risques particuliers afférents à ces prêts ou
opérations ; la dotation annuelle de la provision prévue ci-dessus peut atteindre 5% du
bénéfice comptable de chaque exercice, sans que le montant de ladite provision puisse
excéder 5% du total des crédits à moyen ou à long terme effectivement utilisés.
Cette provision n'est pas cumulable avec la provision pour dépréciation des créances
constituées par les banques et établissements financiers en application des normes de
prudence édictées par la BCEAO. Toutefois, la provision pour propre assureur constituée par
une entreprise n'est pas admise en déduction de son bénéfice imposable. Il en est de même de
la provision pour congés payés et de la provision pour indemnités de départ à la retraite.
Les provisions qui en tout ou partie reçoivent un emploi non conforme à leur destination ou
deviennent sans objet au cours d'un exercice ultérieur sont rapportées aux résultats dudit
exercice, sauf dispositions réglementaires contraires. Lorsque le rapport n'a pas été effectué
par l'entreprise elle-même, l'administration peut procéder aux redressements dès qu'elle
constate que les provisions sont devenues sans objet. Dans ce cas, ces provisions sont, s'il y a
lieu, rapportées aux recettes du plus ancien des exercices soumis à vérification.
Pour le calcul de la première limite prévue à l’article qui précède, le montant des ventes des
produits marchands extraits de gisements d'hydrocarbures s'entend du montant net des ventes
de pétrole brut, de gaz naturel, déduction faite des ports facturés aux clients et des taxes
incorporées dans les prix de vente notamment, les droits de sortie et autres droits et taxes
grevant les produits vendus, à l'exception des redevances minières. Au montant des ventes
ainsi déterminé s'ajoutent toutes sommes allouées à la société à titre de subvention ou de
protection sous quelque forme que ce soit, et calculées en fonction des quantités de produits
extraits de ces gisements ainsi que toutes fournitures gratuites de produits marchands, lorsque
cette fourniture est exigée par l'autorité concédante.
Le bénéfice net d'exploitation dont il est fait état pour le calcul de la deuxième limite de
provision ne comprend pas la fraction des provisions antérieurement constituées qui, en
application des dispositions de l'article 46 ci-dessous serait rapportée aux bases de l'impôt.
Pour la détermination de ce bénéfice net, les déficits d'exploitation sont admis en déduction
dans les conditions suivantes:
- -en cas de déficit subi au cours d'un exercice et provenant de la vente, en l'état ou
après transformation, de produits extraits de gisements d'hydrocarbures que la société
possède au Burkina Faso, ce déficit est déduit du bénéfice réalisé au cours de
l'exercice suivant et provenant des mêmes opérations ;
- -si ce bénéfice n'est pas suffisant pour que la déduction puisse être intégralement
opérée, l'excédent du déficit est reporté successivement sur les exercices suivants
jusqu'au quatrième exercice qui suit l'exercice déficitaire.
La provision pour reconstitution des gisements est inscrite au passif du bilan de la société sous
une rubrique spéciale faisant ressortir le montant des dotations de chaque exercice. La
provision constituée à la clôture d'un exercice doit, avant l'expiration d'un délai de cinq ans à
partir de la clôture de cet exercice, être utilisée:
- soit à tous travaux ou immobilisations nécessaires aux recherches d'hydrocarbures
entreprises au Burkina Faso, à l'exclusion des travaux ou immobilisations portant sur
un gisement reconnu ayant donné lieu à attribution d'un titre d'exploitation, sauf
toutefois pour ceux de ces travaux ou immobilisations qui seraient expressément et
spécialement autorisés par le ministre chargé des mines après avis d'une commission
créée par décret ;
- soit à l'acquisition de participations dans les sociétés et organismes désignés par décret
ayant pour objet d'effectuer la recherche et l’exploitation de gisements
d'hydrocarbures. Le terme "participations" s'entend des actions ou des parts d'intérêts
ainsi que des sommes avancées aux sociétés et organismes ci-dessus visés et
effectivement destinées à être investies par des sociétés et organismes dans les travaux
de recherches d'hydrocarbures.
Si la provision est utilisée dans le délai et les conditions prévus à l'article 45 précédent, elle
est définitivement exonérée de l'impôt sur les sociétés et peut être virée à un compte de
réserve quelconque au passif du bilan. Les sommes ainsi utilisées en travaux de recherche ou
en participations peuvent, dans les conditions fixées par la réglementation en matière d'impôts
sur les sociétés, être comptabilisées en dépenses d'exploitation ou faire l'objet
d'amortissements annuels ou donner lieu à la constitution de provisions pour dépréciation. A
défaut de remploi dans le délai ci-dessus, la provision est rapportée au bénéfice imposable de
l'exercice en cours à la date d'expiration de ce délai.
Report de déficits
Le déficit constaté au cours d’un exercice est considéré comme une charge déductible du
bénéfice imposable de l’exercice suivant.
Si ce bénéfice n’est pas suffisant pour que la déduction puisse être intégralement opérée, il est
procédé à un report déficitaire sur les exercices suivants jusqu'au quatrième exercice qui suit
l'exercice déficitaire.
D’une manière générale, ne sont pas admises en déduction, toutes charges ne remplissant pas
les conditions générales de déductibilité définies à l’article 12 du CGI. Sont notamment
exclues des charges déductibles :
- les rémunérations autres que les sommes perçues dans le cadre d’un travail, les sommes
fixes autres que celles décidées par les assemblées générales ordinaires à titre d’indemnités de
fonction en rémunération des activités des administrateurs et les rémunérations
exceptionnelles allouées aux membres des conseils d’administration autres que celles fixées
conformément aux dispositions de l’article 432 de l’Acte uniforme OHADA relatif au droit
des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique, qui profitent aux
administrateurs au titre de leurs fonctions ;
- les sommes versées aux dirigeants ou cadres d’une société au titre d’indemnité, de frais
d’emploi ou de service et ne correspondant pas à une charge réelle de la fonction exercée.
Pour l’application de cette disposition, les dirigeants s’entendent, dans les sociétés de
personnes et les sociétés en participation, des associés desdites sociétés ;
- les dépenses de toute nature ayant trait à l’exercice de la chasse et de la pêche sportives, à
l’utilisation des bateaux de plaisance, d’aéronefs de tourisme ou de résidences d’agrément et
de toutes autres dépenses à caractère somptuaire, que ce soit sous la forme d’allocations
forfaitaires ou de remboursement de frais.
Il est établi un minimum forfaitaire de perception de l’impôt sur les sociétés au titre d'une
année déterminée, en fonction du chiffre d'affaires hors taxe de la période écoulée.
Il est dû par les sociétés déficitaires ou dont le résultat fiscal ne permet pas de générer un
impôt sur les sociétés supérieur au montant déterminé à l’article 54 ci-après. Pour le calcul du
minimum, le chiffre d'affaires visé ci-dessus est arrondi aux cent mille (100 000) francs CFA
inférieurs. Il est fait application d’un taux de 0,5 % mais en aucun cas le montant ne peut être
inférieur à un million (1 000 000) de francs CFA pour les contribuables relevant du régime du
bénéfice du réel normal d’imposition et trois cent mille (300 000) francs CFA pour les
contribuables relevant du régime du bénéfice du réel simplifié d'imposition. Les adhérents des
centres de gestion agréés bénéficient d'une réduction de 50% du minimum forfaitaire de
perception. Les sociétés nouvelles sont exonérées du minimum forfaitaire pour leur premier
exercice d’exploitation.
7. Acomptes provisionnels
L’impôt sur les sociétés donne lieu, au titre de l’exercice comptable en cours, au versement de
trois acomptes provisionnels égaux calculés sur la base de 75% du montant de l’impôt dû au
titre du dernier exercice clos, appelé « exercice de référence ». Lorsque l’exercice de
référence est d’une durée inférieure ou supérieure à un an, le montant des acomptes est
calculé sur celui de l’impôt dû au titre dudit exercice rapporté à une période de douze mois.
Les sociétés nouvellement créées ou nouvellement soumises à l’impôt sur les sociétés sont
dispensées du versement d’acomptes au cours de leur premier exercice ou de leur première
période d’imposition. Les paiements doivent être effectués spontanément au plus tard les 20
juillet, 20 octobre et 20 janvier de chaque année auprès du receveur des impôts du lieu de
rattachement.
Cet excédent peut également, à la demande du contribuable être utilisé pour le paiement de
tout autre impôt direct ou taxes assimilées dont il est par ailleurs redevable. Le non respect
des obligations prévues à l’article 57 ci-dessus entraîne à l'encontre des contribuables
concernés :
- une pénalité égale à 25% des droits dus en cas de déclaration tardive ;
- une pénalité égale à 50% des droits dus en cas de taxation d’office.
Toute autre infraction donne lieu à l'application d'une pénalité de 25% des droits compromis.
Un crédit d’impôt, correspondant à la retenue à la source sur les revenus de capitaux mobiliers
encaissés par les sociétés et compris dans les bénéfices imposables, est imputable sur le
montant de l’impôt sur les sociétés déterminé conformément à l’article 57 ci-dessus. Lorsque
le montant du crédit ne peut être imputé, il est reporté sur les exercices suivants ou remboursé
si la société cesse son activité. Il peut également, à la demande du contribuable, être utilisé
pour le paiement de tout autre impôt direct d’État ou taxes assimilées dont il est par ailleurs
redevable. Toutefois, en cas d'exonération de l'impôt sur les sociétés, le montant des crédits
d’impôts résultant des retenues à la source pour l’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers
est définitivement acquis au Trésor public (Loi N°051-2012/AN du 08/11/2012, art 14)
9. Les plus-values
Elles font l'objet d'un régime général applicable à titre de principe et de régimes particuliers.
Le CGI définit la plus-value comme la « valeur prise positivement par un bien au cours d'une
période donnée par rapport à sa valeur d'acquisition ou le plus souvent par rapport à sa valeur
comptable ». On l'oppose aux produits ou revenus qui sont l'aboutissement d'une combinaison
de biens et d'activités. Dans le cas contraire, lorsque le bien en question n’a pas pris de valeur
positive, on a affaire à une moins-value.
Les plus-values sont relativement liées aux phénomènes d'érosion monétaire et pendant une
longue période régnait une hostilité vis à vis de leur imposition. A la suite de l'évolution
intervenue en la matière, l’article 6, §1 du Code des impôts est intervenu pour poser le
principe de son imposition : les plus-values font désormais partie des résultats imposables et
les moins-values sont des pertes déductibles. Les plus-values imposables sont celles réalisées
(par exemple lors d’une cession ou une cessation d'entreprise) ou tout au moins constatées
(par exemple par une réévaluation libre du bilan) et non pas seulement latentes.
Ici, la plus-value est égale au prix de vente moins le prix d’acquisition. La moins-value est
égale au prix d’acquisition moins le prix de vente Illustration : un bien non amortissable est
acquis à 10 000 000 F et revendu à 12 000 000 F; on aura donc une plus-value de 12 000 000
F - 10 000 000 F = 2 000 000 F. Si le bien avait été vendu à 8 000 000 F, nous aurions une
moins-value = 10 000 000 F – 8 000 000 F = 2 000 000 F
En principe les plus-values font partie des résultats imposables au normal. La plus-value est
donc un produit ou profit qui est imposable. La moins-value est une charge ou perte
déductible (non imposable)...
Mais dans le but de favoriser les investissements et également pour tenir compte du caractère
artificiel des plus-values en période inflationniste, des régimes dérogatoires ont été prévues.
ensuite, l'article 8 du CI précise que la plus-value peut porter sur des valeurs constituant le
portefeuille à la condition que ces valeurs soient entrées dans le patrimoine de l'entreprise au
moins cinq ans avant la date de cession et que l'investissement à réaliser pourrait consister en
l'acquisition de 30% au moins du capital d'une tierce société. Bien entendu, cet investissement
peut revêtir d’autres formes, notamment, achat de machines, de camions, réalisation de
constructions. Il va s'en dire que si l'investissement ou l'utilisation de la plus-value, en
d’autres termes, le remploi, est conforme aux dispositions légales, le montant de la plus-value
est traité comme suit :
- pour les éléments amortissables, il vient en diminution de la base d'amortissement ;
- pour les éléments non amortissables, il entre dans le calcul de la plus-value (en tant
qu'élément positif).
La SOBCIG a arrêté ses comptes le 31 décembre 2002. Ils dégagent un bénéfice de 6 400 000
F. L'expert comptable a fait les remarques suivantes :
- il n'y a aucune trace au niveau de l'exercice en ce qui concerne la machine acquise neuve, à
usage exclusif de fabrication industrielle d'une durée de 8 ans, le 1er mars 1998 à 2 400 000 F
et vendue le 30 septembre 2002 à 600 000 F ;
- la société n'a pas enregistré les produits en cours de fabrication d'une valeur de 800 000 F ;
- l'entreprise a fait état dans sa comptabilité d'un déficit (report déficitaire) de 700 000 F. Ce
déficit date de 1997 ;
- la société a constitué une provision contre les risques de vol pour un montant de 1 300000 F;
- on trouve dans la comptabilité des cadeaux aux visiteurs pour un montant de 60 000 F. On
signale que ces cadeaux se composent d'agendas et de stylos frappés de la dénomination
sociale et leur valeur maximale est 190 F l'unité ;
- la société a vendu au prix de 3 000 000 F des marchandises à une société ivoirienne qu'elle
contrôle (elle détient 60% de son capital). Le prix est de 25% inférieur au prix normal, ce que
le fisc ne manquerait pas de relever en cas de contrôle ;
- une plus-value de 1 900 000 F figure dans la comptabilité alors qu'il y a engagement de
réinvestissement conforme à l'article 8 du CI ;
- la société a comptabilisé les 1 200 000 F provenant de ses participations d'une valeur
inférieure à la moitié de son capital ;
- des pénalités de 100 000 F figurent en comptabilité et correspondent à un retard dans le
paiement des impôts commerciaux dus par l'entreprise.
Il vous est demandé de déterminer :
1) le bénéfice fiscal ;
2) le montant de l'IBICA si la société est une SNC comprenant deux associés détenant
chacun la moitié social et le revenu de chaque associé ;
3) le montant de l'IBICA si la société est une SARL dont chacun des associés détient la
moitié du capital social et le revenu net de chaque associé ;
4) le montant de l'IBICA si ce bénéfice provenant d'une entreprise individuelle.
L’impôt unique sur les traitements et salaires fait partie de la catégorie des impôts cédulaires
en ce sens qu’il frappe essentiellement les revenus des salariés. Il a été institué en 1970 en
remplacement de l’« impôt proportionnel sur les traitements publics et privés, les indemnités,
les émoluments et salaires ». L’IUTS est un impôt d’État qui a les caractéristiques suivantes :
- la rentabilité : c’est le quatrième impôt en terme de rentrées fiscales après la TVA, les
droits de douanes et l’IBICA. L’IUTS est le second impôt sur le revenu en terme de
recettes fiscales puisqu’il arrive juste après l’IBICA et avant l’IBNC. Il a, en effet,
rapporté à l’Etat burkinabè 13 295 624 562 F CFA en 2001 et 15 117 761 698 F CFA
en 2002. C’est ce qui explique qu’il ait été remanié à maintes reprises ;
- le mode de recouvrement : l'IUTS est incontestablement l'impôt sur le revenu dont le
recouvrement est le plus aisé pour l'Etat burkinabè en raison de la caractéristique
suivante : la retenue à la source ou le système du tiers-payeur. C'est un impôt qui est
calculé et payé par l'employeur ce qui diminue les tentatives de fraude ;
- la progressivité : l'IUTS est le premier impôt cédulaire progressif par tranches et le
nombre de tranches est plus élevé qu’en matière d’IBICA et d’IBNC (9 tranches en
matière d’IUTS contre seulement 3 pour l’IBICA) ;
- la prise en compte des charges familiales. Depuis les reformes de 1970, c’est le seul
impôt qui a adopté cette technique qui permet d’atténuer un certain nombre de
contestations, notamment celle relative à la justice fiscale. Ainsi, cet impôt prend en
compte la dimension de l’équité sociale à travers la personnalisation de l’impôt. Mais
pour des raisons essentiellement budgétaires, la prise en compte des charges de famille
a été supprimée en 1985. Cette injustice de la politique fiscale a été corrigée en 1991
par la « réinstitution» des charges de famille,
- plus récemment, le calcul de l’IUTS fait intervenir un abattement forfaitaire de 15%.
Cet abattement, qui a été demandé depuis fort longtemps par les syndicats des
travailleurs, vise à permettre la déduction des frais professionnels occasionnés par la
possession d’une activité salariée. L’abattement forfaitaire vient en diminution de la
base imposable à l’IUTS.
Aux termes de l’article 55 CI, l’IUTS est applicable à l’ensemble des traitements publics et
privés, indemnités, émoluments et salaires de toute nature, perçus au cours de la même année.
Une réforme introduite en 1994, mais applicable à compter du 1er janvier 1995, a étendu son
champ d’application aux avantages en nature. Toutefois, contrairement à la formule finale de
l’article 55 du CI, l’IUTS est déterminé et acquitté au mois le mois. Il s’agit donc d’un impôt
mensuel. L’étude sommaire de l’IUTS sera conduite à travers la détermination :
- des revenus imposables et non imposables ;
- des personnes imposables et de la territorialité de l’impôt ;
- des mécanismes de calcul de l’impôt ;
- des obligations des employeurs et des sanctions.
Il ressort des dispositions de l’article 59 du CI que les revenus visés par l’IUTS concernent
l’ensemble des traitements publics et privés y compris les indemnités, émoluments et salaires
de toute nature (pécuniaire ou en nature) dus à l’occasion de l’activité salariale.
C’est la seule situation qui prévalait avant 1991 où les avantages pris en compte ne portaient
que sur les avantages en numéraire. Ainsi, il est tenu compte pour la détermination de la base
d’imposition du montant total net des traitements, salaires (indiciaire ou salaire de base, le
treizième mois), pécules, indemnités diverses (dont les indemnités et compléments
d’expatriation, indemnités de départ à la retraite, les préavis de congés payés, émoluments,
primes de rendement (panier, bilan…). Mais depuis 1991, les avantages en nature sont entrés
dans le champ d’application de l’IUTS.
Les avantages en nature concernés sont ceux énumérés par l’alinéa 2 de l’article 59 du CI.
Tous les avantages en nature ne sont donc pas concernés par cette imposition. Sont seulement
pris en compte, au titre des avantages en nature, les dépenses suivantes prises en charge
effectivement par l’employeur au profit du salarié :
- frais de voyage de congé ;
- consommation d’électricité, d’eau et de téléphone ;
- impôts personnels ;
- domesticité : gardiens, jardiniers, cuisiniers, etc… ;
- logement, y compris les matériels et les mobiliers ;
- transport, à l’exclusion des transports en commun.
L’évaluation de ces avantages en nature se fait en tenant compte du montant réel des sommes
mises à la charge de l’employeur. Les avantages en nature peuvent consister dans la mise à la
disposition du salarié d’actif immobilisé de l’entreprise. Dans cette hypothèse, il sera retenu
une valeur forfaitaire mensuelle égale au douzième de la valeur brute du bien qui figure au
bilan affectée d’un coefficient de 5%.
C’est manifestement une conception large du salaire qui a été retenue par le législateur et elle
paraît justifiée sinon les contribuables useraient d’artifices pour faire échapper certains
revenus à l’impôt. Néanmoins, des exonérations ont été prévues par le CI.
2. Les exonérations
Elles figurent dans des dispositions du CI : l’article 56, d’une part, et les articles 59 et 60,
d’autre part. L’article 56 du CI affranchit d’IUTS un certain nombre de revenus en fonction
de considérations diverses. Ce sont :
- les indemnités de logement, de transport et de fonction dans les limites respectives
suivantes :
- 20% du salaire imposable sans excéder 50 000 F par mois pour l’indemnité de
logement ou l’avantage en nature correspondant ;
- 5% du salaire imposable sans excéder 30 000 F par mois pour l’indemnité de fonction
ou l’avantage en nature correspondant. Sont considérées comme indemnité de fonction
« les allocations spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction ou à
l’emploi et expressément prévues par un texte, un statut ou un contrat ». Il en va ainsi
L’alinéa 1er de l’article 59 du CI est ainsi rédigé : « pour la détermination des bases
d’imposition, il est tenu compte du montant total net des traitements, salaires, pécules,
indemnités, émoluments, primes, gratifications et de leurs suppléments ainsi que tous autres
avantages en argent ou en nature accordés aux intéressés… ». Avant la prise en compte des
avantages en nature dans le champ d’application de l’IUTS, l’administration fiscale a déduit
de cette disposition, a contrario, et de manière logique, que les avantages en nature n’étaient
pas imposables. La nouvelle rédaction de l’article 59, alinéa 1, vient définitivement régler
cette difficulté d’interprétation.
Toutefois, il faut rappeler que certaines personnes, en raison des fonctions publiques qu’elles
occupent (hauts commissaires, préfets, présidents des institutions, directeurs de certains
organismes ou sociétés…), bénéficient d’avantages en nature surtout en ce qui concerne le
logement. La soumission de ces avantages à l’IUTS rendrait cet impôt insupportable pour ces
personnes puisque la valeur de ces avantages viendrait en augmentation de la base imposable
à l’IUTS. L’article 60 du CI immunise les retenues faites par l’employeur en vue de la
constitution de pensions ou de retraites au profit des salariés. En d’autres termes, le salaire
imposable est déterminé en déduisant le montant de ces cotisations. Seules les cotisations
salariales sont concernées à l’exclusion des cotisations patronales.
- 5,5% dans le secteur privé et parapublic avec un plafond de 600 000 F CFA. En
d’autres termes, lorsque le montant du salaire imposable est supérieur à 600 000 F
CFA, c’est ce montant que l’on retiendra. Ces cotisations sont versées à la Caisse
Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), laquelle est chargée du paiement des pensions.
- 8% pour les agents publics de l’État. Cette limitation des cotisations déductibles à 8%
des salaires bruts s’applique aux agents publics de l’État.
Les exonérations légales peuvent être considérées dans l’ensemble comme limitées, claires et
logiques. Il en va tout autrement pour les exonérations administratives qui sont venues
obscurcir, voire contournées la règle des exonérations.
Les exonérations administratives sont mentionnées pour mémoire car presque toutes les
exonérations ont désormais une base légale. L’administration fiscale avait organisé un
système à la limite de la légalité. Cependant, depuis avril 1986, elle était décidée à mieux
appliquer les dispositions du Code des impôts. Malheureusement, et de manière inexpliquée,
elle a abandonné cette position en mars 1990 avant d’adopter définitivement une position
strictement légale depuis la loi du 9 mai 1995.
Dans cette optique historique, il convient de présenter les solutions qui ont prévalu avant la loi
de 1995, étant entendu que la solution en vigueur de nos jours est celle qui résulte des
dispositions de l’article 56 du CI.
Pour l’instruction administrative n° 7-79 du 29 mars 1979, qui reprend en partie l’instruction
administrative n° 42-72 du 24 août 1972, l’ensemble des indemnités non imposables ne devait
pas dépasser 30% du salaire imposable. Ainsi, l’indemnité de logement étant limitée à 20%,
celle de transport à 5%, il résulte que les indemnités allouées au titre des frais ou indemnités
inhérentes à la fonction ne pouvaient excéder 5% du salaire imposable avec un maximum fixé
à 30 000 F CFA .
L’administration fiscale ajoutait que chaque fois qu’un avantage en nature est attribué au titre
du logement, du véhicule ou de la fonction, il entraîne du même coup la réintégration dans la
rémunération brute soumise à l’IUTS de la totalité de l’indemnité ou des indemnités
correspondantes versées en argent. Il n’y a alors pas lieu de ce cas, selon l’administration
fiscale, de rechercher si l’avantage en nature attribué est inférieur ou non à l’indemnité
immunisée à laquelle l’intéressé peut prétendre. A ces instructions « indemnitaires »,
s’adjoignaient celles relatives aux frais de déplacement et de mission.
imposable à l’IBICA et sont non imposables à l’IUTS. Pour ce faire, deux conditions doivent
être respectées :
- il faut d’abord que ces frais soient appuyés de justifications suffisantes ;
- s’il n’y a pas de justifications, on prend en compte un montant forfaitaire qui varie
selon que la mission a lieu hors du Burkina ou à l’intérieur du pays.
Que les missions aient lieu à l’étranger ou au Burkina, il faut d’abord qu’elles soient
professionnelles ; ensuite, que le nombre de jour puisse être contrôlable à travers notamment
le passeport, l’ordre de mission, le kilométrage parcouru.
Rappelons, à toutes fins utiles, que les instructions administratives de 1972 et de 1979,
relatives aux exonérations en matière d’IUTS, sont pour une grande part illégales et contra-
legem. En effet, elles ajoutent au texte du Code, le contredisent alors que la matière fiscale
relève, par excellence, du domaine de la loi. Toutefois, cette illégalité était favorable aux
contribuables et, par conséquent, n’entraînait pas d’opposition de leur part. Il en allait tout
autrement pour les caisses de l’Etat : le système mis en place réduisait de manière injustifiée
l’assiette de l’IUTS. De plus, il était inutilement complexe. C’est sans doute pour toutes ces
raisons qu’il a été abandonné.
L’article 57, 1°, du CI qui dispose que « l’impôt est dû par tous les salariés du Burkina Faso
bénéficiaires des revenus visés à l’article 55, quels que soient leur statut ou leur nationalité ».
De manière générale, les personnes imposables sont donc les salariés. Est considéré comme
salarié toute personne liée par un contrat de travail ou engagé comme agent public de l’État. A
tout le moins, il doit être dans une position de subordination juridique. En conséquence, les
personnes qui ne sont pas dans un tel rapport juridique, notamment celles qui exercent leurs
activités de manière indépendante, devront, le plus souvent, être imposables à l’IBNC. Elles
pourraient être imposées à l’IBICA si elles exercent une activité industrielle ou commerciale.
La subordination à l’égard de l’employeur est le critère essentiel pour distinguer les revenus
salariaux des revenus de professions indépendantes. En France, le législateur et la
jurisprudence ont toutefois fait de ce critère général des applications plus ou moins libres et
essentiellement dans deux directions.
En second lieu, certains revenus sont soumis au régime fiscal des salaires tout en conservant
leur nature propre. Il en va ainsi des droits d’auteurs perçus par les écrivains et les
compositeurs. En définitive, l’on pourrait soutenir que la catégorie des traitements et salaires
n’est plus définis par la nature ou les caractères d’une activité, mais par l’énumération des
revenus soumis à l’impôt dans ladite catégorie.
saurait avoir imposition. La règle qui découle de cette disposition est on ne peut plus claire et
logique. Ainsi, les salaires versés au Burkina à des personnes ayant leurs activités
professionnelles au Burkina sont imposables au Burkina. Cette imposition a lieu sans tenir
compte ni du statut ou de la nationalité du salarié, ni du statut ou de la nationalité de
l’employeur. La clarté de ce principe est obscurcie par des exceptions.
Il s’agit ici de déterminer le montant réel des sommes effectivement supportées par
l’employeur au titre des avantages accordés au salarié et ce par catégorie d’indemnité.
Ces avantages en nature sont estimés d’après le montant réel des sommes effectivement
supportées par l’employeur. Ainsi, lorsqu’un domestique est mis à la disposition d’un salarié,
l’équivalent financier de cet avantage prend en compte les salaires bruts alloués à l’agent de
service, la taxe patronale d’apprentissage supportée, les cotisations patronales et tous les
autres frais induits. Toutefois, une valeur forfaitaire mensuelle sera retenue en cas de mise à la
disposition du salarié de biens appartenant à l’entreprise (un élément d’actif immobilisé de
l’entreprise) : maison d’habitation, y compris leur dépendance, les matériels et mobiliers
d’habitation, véhicules de tourisme, etc. Cette valeur forfaitaire est égale au 240ème de la
valeur brute du bien concerné ou encore le 12ème de la valeur brute du bien figurant au bilan
affecté d’un coefficient de 5%.
En revanche, l’article 59 du CI exonère les avantages en nature servis par l’État, les
collectivités locales et les établissements publics n’ayant pas un caractère industriel ou
commercial. Cette discrimination entre secteur public et secteur privé se justifie par le fait que
les avantages en nature constituent très souvent la part essentielle des rémunérations de
certaines catégories de personnel notamment ceux du commandement (haut commissaire et
préfet). Leur imposition serait préjudiciable à l’image de marque que l’on entend donner à ces
professions. L’imposition des avantages en nature du privé contribue également à réduire le
déséquilibre des grilles salariales au profit du secteur public.
Le salaire brut est égal au salaire de base + les indemnités (en numéraire et avantages en
nature, à l’exclusion des allocations familiales).
1 charge 8%
2 charges 10%
3 charges 12%
4 charges 14%
5 charges 16%
6 charges 18%
7 charges 20%
Sont considérées comme charges à condition de ne pas avoir de revenu distinct :
- les enfants mineurs, ou infirmes, ou âgés de moins 25 ans lorsqu’ils poursuivent leurs
études;
- un conjoint non salarié : il n’est tenu compte que d’une épouse non salariée par foyer
fiscal. La veuve salariée bénéficie directement des abattements pour charges. L’épouse
ou les épouses salariées sont imposées séparément et bénéficient des charges lorsque
Les articles 64 à 74 du CI règlent la question des obligations des employeurs et les sanctions y
afférentes. Ces questions ne seront que succinctement abordées.
Elles varient selon que l’employeur est domicilié au Burkina ou non. Les personnes qui
payent des salaires doivent effectuer les retenues de l’impôt et les reverser au Trésor dans les
10 premiers jours du mois suivant celui au cours duquel les retenues ont été faites. Elles
doivent également indiquer dans un registre spécial, pour chaque paiement, la date, la nature
et le montant des paiements ainsi que le montant des retenues opérées. Si les retenues
mensuelles sont inférieures à 2 500 F le versement peut être fait semestriellement, les 15
premiers jours de juillet et de janvier pour le semestre écoulé.
Les versements se font à l’aide d’un bordereau fourni par l’administration. Dans les trois mois
qui suivent la clôture de l’exercice tous les employeurs sont tenus de remettre à la DGI un état
présentant, pour chaque salarié de l’année, les informations suivantes : identité, montant des
paiements et avantages accordés, nombre de charges, montant de l’IUTS conformément aux
dispositions de l’article 66 CI. Les carnets à souche (bordereau) ainsi que les documents dans
lesquels sont enregistrés les paiements et les retenues doivent être conservés jusqu’à
l’expiration de la 3ème année suivant celle au titre de laquelle les retenues sont faites.
2
Ce décret porte fixation du taux d’appel de cotisation du régime de sécurité sociale géré par la CNSS. Il a un champ
d’application élargi puisqu’il traite également du taux d’appel de cotisation pour l’ensemble des branches du régime de
sécurité sociale géré par la CNSS qui est passé de 18,5% à 16% (5 ,5% au titre de la branche assurance vieillesse, 3,5% au
titre de la branche des risques professionnels et 7% au titre de la branche des prestations familiales.
l’employé, les déclarations doivent être souscrites par les héritiers dans les six mois du décès
et au plus tard le 28 février de l’année suivante.
Les contribuables domiciliés au Burkina Faso, qui reçoivent des personnes établies hors du
pays des revenus imposables à l’IUTS, sont tenus de calculer eux même l’IUTS et d’en verser
le montant à la caisse de la trésorerie générale du lieu de leur domicile dans les conditions et
délais étudiés plus haut et fournir annuellement les mêmes informations.
C’est un impôt qui connaît une application différenciée dans la fonction publique et dans le
secteur privé. Il pèse particulièrement lourd sur les salaires moyens entre 30 000 et 50 000 F
où, de manière brusque, le taux passe de 10% à 17%. Au regard de l’ineffectivité de
l’imposition du secteur rural, l’IUTS ne paraît pas un impôt juste.
Les producteurs de coton, les exploitants des périmètres irrigués, déclarent des revenus
nettement supérieurs à ceux des salariés alors qu’ils ne payent aucun impôt. La fiscalisation
du secteur rural devrait être une priorité même si elle doit soigneusement éviter d’être
aveugle.
Aux termes de l’article 120 du CI, il est établi au profit du budget national la taxe patronale et
d’apprentissage dont la base imposable est constituée par la totalité des rémunérations et
avantages payés en argent y compris les frais de voyage, de congé du personnel ainsi que la
valeur des avantages en nature accordés sous forme de prise en charge de dépenses définies
comme en matière d’IUTS.
-Les entreprises qui emploient au moins dix salariés doivent affecter à la formation
professionnelle continue une participation égale à 1,50% du montant de leurs salaires bruts.
Les entreprises peuvent financer elles-mêmes des actions de formation au bénéfice de leur
personnel ou verser le montant de la participation à la recette des impôts.
- Les employeurs sont tenus d’investir dans la construction de logements 0,45% du montant
des salaires bruts dès lors qu’ils emploient au moins dix salariés. Ils peuvent, soit accorder des
subventions ou des prêts sans intérêts à vingt ans à des organismes agréés, soit accorder des
prêts à leurs salariés avec un intérêt maximal de 3%.
La TPA est entièrement à la charge des personnes physiques ou morales de toute nature qui
payent des salaires ou accordent des avantages en nature passibles de l’IUTS, sous réserve
d’un certain nombre d’exonération.
Si l’IUTS tire son nom du fait qu’il frappe les salaires versés par l’État ou les entreprises, la
taxe patronale et d’apprentissage n’est pas calculé sur le nombre d’apprentis que compte
l’entreprise. Au contraire, cette taxe est instaurée afin d’obliger les entreprises à participer aux
charges d’apprentissage et d’enseignement technique. La base imposable est constituée, selon
les dispositions de l’article 120 du CI, par la totalité des rémunérations payées en argent à titre
de traitements, indemnités, émoluments et salaires, y compris les frais de voyage pris en
charge par l’employeur dans le cadre du congé annuel. De même, entre dans la base
imposable à la TPA, la valeur des avantages en nature accordés aux employés sous formes de
prises en charges d’un certain nombre de dépenses estimées comme en matière d’IUTS. Il
s’agit des dépenses suivantes :
- consommation d’eau, d’électricité, de téléphone ;
- impôts personnels ;
- domesticité : cuisiniers, gardiens, jardiniers, etc… ;
- logement, y compris les matériels et les mobiliers ;
- transport, à l’exclusion des transports en commun.
Sont exclues du champ d’application de la TPA, l’Etat, les collectivités locales et les
établissements publics n’ayant pas un caractère industriel ou commercial. A titre temporaire,
les entreprises agricoles ainsi que la société des chemins de fer en sont exemptées. Cependant,
la durée de cette exemption ne fait l’objet d’aucune précision dans les textes législatifs.
Une atténuation de taxeest prévue pour les employeurs qui entreprennent des actions en
faveur de la formation professionnelle de leurs salariés et de l’apprentissage, soit directement,
soit par l’intermédiaire d’organismes spécialisés. Les assujettis introduisent, à cet effet, une
demande à la Direction générale des impôts dans les délais prévus à l’article 16 CI. La
demande est soumise à l’Office national pour la promotion de l’emploi (ONPE) qui donne un
avis. Les atténuations de taxes ne sont délivrées que par le Ministre des finances. Seules sont
prises en compte pour les atténuations :
Du taux unique de 3% applicable à compter du 1er juin 1971, on est passé à deux taux
en 1974 puis revenir à 3% en 2013.
En ce qui concerne le recouvrement et les sanctions, tout se passe comme en matière d’IUTS :
délai de recouvrement, obligations des redevables, régularisations, pénalités. En effet, les
articles 126 à 130 du CI, qui sont le siège de la matière, renvoient aux dispositions applicables
à l’IUTS ou en constituent la reprise plus ou moins fidèle. Ainsi la TPA, au titre d’un mois
donné, doit être versé au Trésor dans les 10 premiers jours du mois suivant. Ce délai n’est
pas retenu si le montant de la taxe n’excède pas 2 500 F ; dans cette hypothèse, le versement
peut être effectué dans les 10 premiers jours des mois de juillet ou de janvier pour le semestre
écoulé. Le versement de la taxe doit être effectué immédiatement en cas de transfert de
l’entreprise hors du ressort de la paierie.
Pour ce qui est des sanctions, les dispositions de l’article 130 du CI font un renvoi fidèle aux
articles 71, 72 et 73 du CI applicables aux redevables de l’IUTS.
3
Selon les dispositions de l’article 124, al. 2, 3°), les apprentis, pour bénéficier des indemnités journalières, doivent être
soumis à un programme d’apprentissage méthodique ou pour leurs heures de présence aux cours professionnels.
En conclusion, la TPA s’avère un impôt assez rentable. En effet, elle a rapporté en 2002 près
de 3 000 000 000 F au budget de l’Etat. Il reste cependant l’ambiguïté de sa nature. On aurait
pu s’inspirer de la solution française qui, compte tenu du but particulier de la taxe
d’apprentissage, considère qu’elle n’est pas obligatoire. En réalité, on devrait plutôt soutenir
que les entreprises peuvent déduire des sommes dues au titre de cette taxe, les sommes
affectées à des dépenses en faveur de l’apprentissage et de l’enseignement technique. De fait,
si les sommes affectées à de telles dépenses sont importantes, elles peuvent parvenir à
compenser les sommes dues au titre de la TPA.
Ainsi, au regard de son objectif au Burkina, il convient de se demander si cette taxe arrive à
assurer pleinement la formation et l’apprentissage. En d’autres termes, la TPA peut-elle
encore être considérée comme un impôt d’État ? La taxe est-elle utilisée pour la réalisation de
son objectif ? Si cela ne semble pas être le cas, il y a lieu de redéfinir la taxe en lui fixant des
objectifs réalistes et surtout réalisables.
A est supposée ne rien acheter vend à B qui revend par la suite à C. Ce dernier vend au
consommateur final. Pour simplifier les calculs, un taux théorique de 18% est utilisé.
ACHAT VENTE
TVA à décaisser
HT TC TVA déductible HT TC TVA collectée
Le consommateur final paie 4 180FCFA dont 630 FCFA de TVA (180 FCFA sur A et 180
FCFA sur B et 270 FCFA sur C).
Sur les valeurs Ajoutées crées par A, B et C, l’État collecte un impôt appelé Taxe sur la
Valeur Ajoutée (TVA) de 630 FCFA:
La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) ne constitue ni charge, ni produit pour l’entreprise
assujettie . Elle est collectée par l’entreprise qui la facture aux clients à l’occasion de chaque
opération imposable réalisée .Son montant doit être reverser au percepteur sous déduction de
la taxe que l’entreprise supporte elle même à travers les factures retenues des fournisseurs.
• Montant TVA = Montant HT x taux de TVA
• Montant TTC = Montant HT + Montant TVA ou (Montant HT x (1+taux) )
• Montant Hors taxe = Montant TTC / (1+ taux)
Au Burkina Faso, applique un taux unique de 18 sur l’ensemble des opérations imposables à
la TVA.
4. Le Traitement fiscal
La TVA est un impôt indirect qui grève le revenu du consommateur final à travers la dépense
ou la consommation. La TVA s’applique aux opérations de nature industrielle, commerciales,
Les ventes et les livraisons s’effectuent par les industriels, importateurs et les commerçants
grossistes. Les travaux immobiliers, les opérations de lotissements et de promotion
immobilière ; Les opérations d’hébergement et ou de vente de denrées ou de boissons à
consommer sur place ;
- Les locations portant sur des locaux meublés ou garnis ;
- Les opérations de services (transport, courtage, …) ;
- Les opérations de banque, de crédit et de change ;
- Les opérations effectuées dans le cadre des professions libérales
- Les livraisons à soi – même ;
4.2. Exonérations
Certaines opérations bien que faisant partie du champ d’application de la T.V.A ou effectuées
par des personnes légalement imposables sont exonérées de cette taxe. Ces exonérations sont
justifiées principalement par des considérations d’autre social économique ou culturel. La loi
distingue deux catégories d’exonération :
- les exonérations sans droit à déduction. ,
- les exonérations avec droit à déduction.
Il s’agit essentiellement :
- les ventes autres qu’à consommer sur place. des produits alimentaires de première
nécessité (lait…), Journaux, livres et publication films cinématographique,
- les produits de la pêche non transformés.
- les ventes et prestations réalisées par les petits fabricants et petits prestataires qui
réalisent un C.A. d’un seuil fixé par la loi
Les opérations réalisées par les sociétés ou compagnies d’assurances et qui relèvent de la taxe
sur les contrats d’assurance. Les prestations de services fournies par les coopératives
agricoles et leurs unions ainsi, que celles fournies par les associations S.B.L. (sans but
lucratif) reconnues d’utilité publique
Il s’agit essentiellement :
- Les produits exportés.
- Les marchandises ou objets placés sous le régime suspensif en douane.
- Les produits et matériels destinés à usage agricole.
- Les opérations de ventes, de réparation et de transformation portant sur les bâtiments
de mer,
Ce sont les règles qui servent à la détermination de l’impôt. Il s’agit du fait générateur. Le fait
générateur d’un impôt est l’événement qui le rend exigible envers le trésor
A l’intérieur du pays, le fait générateur de la T.V.A est constituée par l’encaissement total
ou partiel du prix de marchandises de travaux ou des services. En comptabilité d’engagement,
le fait générateur devient celui de débit qui coïncide avec la facturation autrement dite, le fait
générateur est constitué dans ce cas par l’enregistrement de la somme en comptabilité.
A l’importation, le fait générateur de la T.V.A est constituée par le dédouanement des
marchandises
L’imposition à la T.V.A repose sur le mécanisme des «paiements fractionnés» Ainsi la T.V.A.
ayant grevé les éléments du prix de revient d’un produit ou d’un service est déductible de la
T.V.A collectée à la vente. Le contribuable n’est tenu de verser au trésor que la différence (si
cette dernière est positive) c’est cette imputation «taxe de taxe» qui est appelée déduction.
Lorsque la masse de la T.V.A déductible est supérieure au montant de la taxe afférente aux
opérations imposables (T.V.A collectée) la déduction ne peut opérer qu’à concurrence de
cette dernière
Le reliquat ne peut être restitué directement (sauf pour certain cas). et il constitue pour
l’assujetti un «crédit» à récupérer ultérieurement au fur et à mesure des possibilités
d’imputation ouvertes par la réalisation d’opérations taxables
Parmi ces personnes (physiques ou morales) on trouve les personnes qui sont obligatoirement
assujettis à la T.V.A. et effectuent des opérations imposables et les personnes qui ont opté
pour l’assujettissement a la T.V.A
déductions autorisées
La totalité de la TVA ayant grevé la totalité des dépenses engagées par l’assujetti pour
l’exploitation de son entreprise ou l’exercice de sa profession est déductible. Ce droit est
étendu à tous les éléments constitutifs du prix de revient d’un produit d’un travail ou d’un
service. Les dépenses engagées pour les besoins d’exploitation peuvent être les
immobilisations et les divers frais de gestion et d’exploitation ayant supporté la TVA. Ce qui
exclut les salaires et certaines dépenses situées hors de son champ d’application.
La TVA Due au titre du mois (M) = TVA Facturée au cours du mois (M) – {(TVA
récupérables/immobilisations réellement réglés du mois M et antérieurs + TVA récupérable
su charges réellement réglés du mois M-1 et antérieurs} – Crédit de TVA du (M-1)
OU
TVA Due au titre du trimestre (T) = TVA Facturée au cours du trimestre (T) – {(TVA
récupérables/immobilisation réglés du (T) et antérieurs + TVA récupérable su charges du
mois (M-1 et antérieurs, M et antérieurs, M+1 et antérieurs)} – Crédits de TVA du (T-1)
Une entreprise placée sous le régime du réel normal d’imposition, vend des produits soumis
au taux de 18%. Elle a réalisé pendant le 2éme trimestre 2014, les ventes mensuelles (H.T)
suivantes
Pour réaliser ces ventes, elle a effectué les achats suivants de marchandises (H.T) :
MARS 500 000 FCFA
AVRIL 3 000 000 FCFA
MAI 1 700 000 FCFA
JUIN 1 400 000 FCFA
T.V.A récupérable sur immobilisations :
AVRIL 5 000 FCFA
MAI 10 000 FCFA
JUIN 4 000 FCFA